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  • Que penser du Taser ?

    J'avoue que je suis assez partagé sur l'usage de cette arme. De mon point de vue, il y a d'ores et déjà une erreur de communication de la société TASER mais aussi du gouvernement sur le TASER. Le TASER est une ARME. Il doit donc être utilisé comme tel, et non comme un substitut non létal aux armes à feu.

    Des rapports d'Amnesty et plusieurs témoignages mettent en avant la dangerosité de cette arme. Toutefois, cette dangerosité demeure bien inférieure à celle des armes à feu. Il ne faudrait donc pas se tromper de combat : le TASER présente une avancée, en termes d'armements, mais ne présente pas encore assez de garanties pour être utilisé dans des situations communes.

    Pour ma part, je ne jetterai pas le bébé avec l'eau du bain, mais ce que je veux, c'est que cette arme fasse l'objet d'un sérieux recadrage en termes de communication et d'utilisation au sein des forces de police. Il s'agit notamment de ne pas la banaliser sous prétexte qu'elle ne tuerait pas et de punir très sévèrement tout dérapage ou usage excessif.

  • Google Earth, Google Street View, impressionnante combinaison !

    J'avais écrit un premier article sur Google Street View, mais après l'avoir testé via Google Maps uniquement. Là, depuis quelques jours, je le teste en combinaison avec Google Earth, et j'avoue que le résultat est tout simplement détonnant et au-delà de toute espérance.

    Ce qui est top, c'est que si on ne se rappelle pas d'une adresse, mais que l'on se souvient du chemin que l'on a parcouru, il suffit d'activer Google Earth, et on peut parcourir virtuellement les rues que l'on a arpentées. Avec Google Street View, un petit coup d'oeil, et me voilà presqu'en 3D. Il me suffit de regarder les panneaux, affiches et devantures des magasins pour retrouver ce que je cherchais.

    Par exemple, je savais que j'avais mangé dans un restaurant végétarien délicieux près de Notre-Dame, mais je ne me souvenais ni de son nom ni de l'adresse exacte. Hop, un petit tour avec Google-Earth/Google Street, et me voilà à bon port : le restaurant se trouve au 18 rue de la bûcherie à Paris et s'appelle le Grenier de Notre-Dame.

    Je recherchais un magasin de vente de meubles pour enfants que je savais être au bout de la rue Blomet, en face de la clinique Sainte-Félicité. Hop, un petit coup de google earth/street, et paf, je me suis rendu compte que c'était en fait un La Do Ré (qui ne figurait pas dans les pages jaunes, au demeurant...).

    Je sais qu'il y a un petit resto, du côté du Musée de Cluny, qui fait des super fondues bourguignonnes. J'espère qu'il n'a pas fermé. Je ne me rappelle plus du nom de la rue, mais je sais que je peux retrouver l'endroit avec google earth/view. Hop, plus qu'à jeter un petit coup d'oeil, et j'en donne prochainement des nouvelles ici.

    J'ai pu aussi revoir avec émotion des lieux où j'avais vécu. En fait, ce qu'il faut, maintenant, c'est que Google mette au point un système de mise à jour régulière des photos des rues.

    Et puis il faudrait, idéalement, qu'il couvre des villes plus petites.

    Pour l'anecdote, l'un des premiers endroits que j'ai testé, c'est le 133 rue de l'Université dans le 7ème arrondissement de Paris, actuel siège du MRP, de l'UDF et du MoDem.

    Conclusion, excellente innovation de Google !

  • Le MoDem à 8% aux Européennes ?

    Je ne sais pas d'où Christophe Barbier, journaliste à l'Express tient exactement son information, mais le fait est qu'il la tient : d'après des sondages que Nicolas Sarkozy aurait montré à Hervé Morin pour le dissuader de créer des listes Nouveau Centre aux Européennes, le MoDem serait aux alentours de 8% dans les intentions de vote, et le Nouveau Centre à 2-3% environ. En fait, en additionnant les deux, on retrouve la base électorale de l'UDF aux européennes précédentes, soit environ 12%.

    8%, c'est le score auquel nous semblons désespérément scotchés, au MoDem. Il nous faudra donc faire un gros effort pour convaincre plus largement, au-delà de notre base électorale.

    L'addition de ces deux scores me fait à nouveau regretter la funeste scission de l'UDF. Si ce parti n'avait pas éclaté en blocs distincts, et était parvenu à conserver son autonomie, de quel poids ne jouirait-il pas aujourd'hui !

    Le défi des démocrates, désormais, sera de populariser les problématiques qu'ils veulent amener dans la campagne et convaincre le grand public du bien-fondé des réponses qu'il leur apporte.

    A vrai dire, de source très bien informée, je sais que d'imminents évènement se préparent au MoDem sur le thème de l'Europe, et que la réflexion y est déjà bien avancé, mais...chhhhttt : je laisse le secret en suspens jusqu'à très bientôt...

  • Blogs politiques sur hautetfort

    Je consulte assez souvent les classements qu'hautetfort établit sur sa page d'accueil, et notamment celui des blogs les plus lus. S'il y a bien un constat qui me mortifie, c'est de réaliser que le blog politique le plus lu d'hautetfort est celui d'Yves Daoudal. Il figure constamment dans les dix premiers. Je ne viens qu'en second. Je remarque que nous sommes en fait très peu nombreux à disposer d'un certain lectorat. On me retrouve généralement dans les vingt blogs les plus lus, et dans les trente à quarante les blogs respectifs de Quitterie Delmas et d'Hervé Torchet, tous deux militants MoDem. Après, c'est le grand désert, et il faut aller jusqu'à la 100ème place environ, pour trouver le blog de Corine Lepage et celui de Pierre Catelan. Si l'on s'aventure jusqu'à la 300ème place, on trouve un certain nombre de blogs MoDem, quelques blogs PS, comme celui d'Elizabeth Guigou, deux ou trois blogs Nouveau Centre, et quelques blogs FN. L'UMP semble inexistante sur hautetfort.

    Au final, je dirais que la présence MoDem globale est plus forte sur hautetfort que celle des autres forces politques, mais, globalement, hautetfort ne semble pas vraiment être utilisé comme porte-voix par les militants, ou alors, ils ne parviennent pas à quitter le registre du blog relativement confidentiel.

  • Marielle de Sarnez exprime son avis sur le budget de Delanoë

    Sarnez.jpgConseil de Paris, débat sur les orientations budgétaires - Intervention de Marielle de Sarnez - Lundi 20 octobre 2008

    Merci Monsieur le Maire,
    Notre débat intervient dans un contexte de crise que tout le monde connaît : crise financière aujourd'hui et inévitablement crise économique et sociale demain. Absence de croissance, dégradation du pouvoir d'achat, PME en difficulté, augmentation du chômage : le prochain budget est-il à la hauteur de ces enjeux ? Voilà la seule question qui est posée.

    Vous nous proposez de soutenir l'effort d'investissement pour les transports, l'innovation et le logement. Tant mieux, cela va dans la bonne direction. Je veux m'arrêter une seconde sur la question du logement. Évidemment, nous devons soutenir l'objectif d'atteindre les 20 % de logements sociaux à horizon 2014. Mais dans le même temps, il serait bien que le gouvernement cesse de vouloir modifier l'esprit de la loi SRU.

    Mais je pense aussi que la Ville serait bien inspirée de construire davantage. Nous avons besoin de plus de constructions de logements sociaux pour soutenir un secteur d'activité qui en aura beaucoup besoin. Et au passage, je regrette que la Ville n'ait pas mieux anticipé en investissant davantage lorsque la croissance était là, et que les droits de mutation étaient importants. C'est dans ces moments-là qu'il faut investir massivement, me semble-t-il, pour mieux préparer l'avenir.

    Et enfin, je veux vous faire part de deux inquiétudes. Nous ne sommes pas dans des temps où l'on peut laisser filer sans risque les dépenses de fonctionnement, alors même que nos recettes – je pense notamment aux droits de mutation – vont diminuer considérablement. Et nous sommes encore moins dans des temps où les particuliers, les TPE et les PME, peuvent faire face à une hausse lourde de la fiscalité. Alors même que nos concitoyens connaissent des difficultés de plus en plus grandes et que les carnets de commande de nos entreprises se vident, ce n'est pas juste, ce n'est pas opportun et surtout ce n'est pas, me semble-t-il, la bonne réponse à la crise.

    Je forme le vœu que vous prendrez en compte ces inquiétudes.
    Je vous remercie de votre attention.

  • Les journalistes parlementaires invitent Bayrou

    bayrou-media-petit.jpgInvité par l'Association des journalistes parlementaires, François Bayrou a dénoncé "une régression sans précédent" à propos de la réforme de l'audiovisuel.
    Abordant ensuite le thème de l'éducation, il s'est dit "en désaccord fondamental avec la réforme de la classe de seconde" dénonçant une "logique du zapping".
    A propos de la gestion de la crise financière, François Bayrou a jugé que Nicolas Sarkozy "avait été assez juste dans la manière dont il a conduit les débats européens".. (Lire la suite)

    Réforme de l'audiovisuel: "une régression sans précédent"

    Répondant aux questions des journalistes parlementaires, ce mercredi 22 octobre 2008, sur  le projet de loi sur la réforme de l'audiovisuel, qui entérine notamment la suppression de la publicité à France Télévisions et qui devrait être voté en novembre, François Bayrou a estimé que la réforme de l'audiovisuel constituait une "régression sans précédent" et dénoncé "le cadeau aux chaînes privées" avec l'interdiction de la publicité sur les chaînes publiques. Il a déclaré : "La séparation des pouvoirs est durement atteinte par la réforme de l'audiovisuel" car "il n'est pas acceptable que le pouvoir considère qu'il a le droit de nommer le président de l'audiovisuel". "C'est une régression sans précédent, non seulement la nomination mais, pire la révocation" du président de France-Télévision", a-t-il ajouté. "Dans toutes les démocraties, le pouvoir appartient aux citoyens qui payent la redevance. Dans toutes les démocraties du monde, il existe un sas entre le pouvoir et l'audiovisuel public", a-t-il insisté. "Cette régression incroyable est accentuée par la décision" d'interdire la publicité sur les chaînes publiques, a-t-il dit. Cette décision est "un cadeau pour les chaînes privées" et met "les chaînes publiques sous la menace d'un garrot".

    Interrogé sur la déclaration du porte-parole de l'UMP Frédéric Lefevbre, selon lequel il est "évidemment nécessaire qu'il y ait un certain nombre de gens qui partent" de France Télévisions après la réforme, François Bayrou a répondu: "Il y a des gens de pouvoir qui ont choisi de démolir l'audiovisuel public" mais "ce n'est pas au parti au pouvoir de décider d'un plan social".

    Réforme de la classe de seconde : contre "la logique du zapping"

    Au cours de cette interview, François Bayrou, s'est dit  "en désaccord fondamental avec la réforme de la classe de seconde" dénonçant une "logique du zapping".
    "Transformer en modules et semestrialiser la classe de seconde au lieu d'avoir une construction du savoir dans le long terme, couper le savoir en tranches et le faire selon la logique du zapping, c'est une catastrophe", a-t-il déclaré devant la presse parlementaire.
    "Cette logique du zapping, qui est une logique consumériste, paraît séduisante, mais est anti-pédagogique", a poursuivi François Bayrou, à propos de la réforme de Xavier Darcos, qui fut son directeur de cabinet quand lui-même était ministre de l'éducation.

    Crise financière : Sarkozy "assez juste" dans sa conduite des débats européens

    François Bayrou a jugé enfin que Nicolas Sarkozy "avait été assez juste dans la manière dont il a conduit les débats européens", sur la crise financière.
    "Je lui ai donné acte d'avoir été présent et actif", a-t-il indiqué. "Dans la période récente, il a été assez juste dans la manière dont il a conduit les débats européens, mais il y a des tas de choses qu'il n'a pas faites", a-t-il dit en citant la régulation, les paradis fiscaux et une "action concertée et commune sur les secteurs pouvant être l'objet d'un soutien public".
    François Bayrou a par ailleurs répété que dans un contexte de crise financière, "le budget 2009 ne sera pas respecté" et que le "déficit filerait parce que les choix du gouvernement sont des choix qui nourrissent le déficit et ne le corrigent pas". "Il y a autant de chance d'avoir un déficit zéro en 2012 que de me voir entrer au couvent en 2012", a-t-il ironisé.

  • Des fonds souverains nationaux pour l'Europe ?

    Nicolas Sarkozy vient de proposer la création de fonds souverains nationaux  en Europe, afin de se prémunir contre les crises graves telles que celle que nous venons de connaître, entres autres, mais aussi de l'acquisition nde nos fleurons industriels par des puissances étrangères profitant de cours indus. Je trouve l'idée intéressante : en effet, cela donnerait à l'Europe une force de réaction économique rapide en cas d'emballement des marchés et permettrait à chaque pays de se protéger plus efficacement.

    « Ces fonds permettraient de profiter d'un argent qui n'est pas cher pour acquérir des actifs stratégiques dépréciés, le temps que la crise passe, avant de les remettre sur le marché ». Oui, pour ma part, je trouve que c'est plutôt bien pensé.

    Il y a cependant un certain nombre d'écueils auxquels il faut prendre garde : tout d'abord, ne pas fausser la concurrence excessivement. Par exemple, lorsque le Gouvernement a annoncé la mise à disposition d'un très importante fonds de garantie pour sauver des banques éventuellement en danger, il a aussi créé un déséquilibre sur le marché. La preuve en a été que les cours des banques susceptibles d'être aidés ont flambé, alors que les banques autonomes ont au contraire perdu (la BNP par exemple). Temporairement, toutefois.

    Ensuite, créer un fond souverain, je veux bien, mais avec quel argent ?  Beaucoup d'Etats Européens sont largement endettés, à commencer par la France. Peut-être faudrait-il commencer par cela...Cela dit, sur les aspects stratégiques, Nicolas Sarkozy a parfaitement raison. Il ne faut pas oublier qu'actuellement, de gros pays producteurs de pétrole en disposent, et pas un d'entre eux ne fonctionne avec une démocratie digne de ce nom. Nous sommes à leur merci. Se donner la possibilité de se protéger est un impératif catégorique. Il doit en revanche être entendu qu'un tel fond ne doit pas être une cagnotte ou un fond de secours pour combler un déficit. Avec la France, je me méfie...

    Notons que l'Italie a choisi une autre option : elle souhaite plafonner la présence des fonds souverains dans son économie à 5% du capital des entreprises. Choix risqué qui pourrait à mon avis conduire l'Italie devant un tribunal de l'OMC.

    Et puis toute la difficulté, évidemment, cela va être de convaincre nos partenaires en bonne santé de la pertinence d'un tel projet. Or cela commence déjà mal puisque l'Allemagne vient de faire savoir qu'elle n'était pas du tout favorable à cette initiative.

  • Affaire DSK : le piston puni ?

    Autant  j'estime que DSK n'a pas à être attaqué sur ses moeurs, et je donne sur ce point la primauté aux Français sur les Anglo-saxons, autant, en revanche, sur la seconde affaire, j'espère pour lui qu'il ne s'agit pas d'un coup de piston à une amie de famille, et, sur ce second point, c'est aux Anglo-Saxons que je donne raison.

    Il y a une détestable tradition de pistonnage en France, pas seulement au sein de la classe politique, destinée à favoriser un tel ou un tel pour des postes ou positions en principe soumis à la concurrence.

    Cette habitude est insupportable. Si DSK est démis de ses fonctions, ce sera une bonne leçon pour la classe politique française tout entière. Elle n'a pas à se croire en territoire conquis au sein d'une institution internationale et s'imaginer que les pratiques prémafieuses et autres coups de pouce qui caractérisent nombre de promotions çà et là dans notre pays, ont vocation à être exportées.

    J'espère vraiment que DSK est sans tâche dans cette histoire, car je le crois un économiste compétent, mais, si ce n'est pas le cas, il n'aura plus d'une quelconque manière mon soutien. Pour moi, ce n'est pas une peccadille, et trop de gens honnêtes ont souffert et souffrent encore de ce genre de pratiques en France. Je rejoins entièrement l'avis exprimé par Authueil à ce sujet.

    Si je me suis engagé aux côtés des Démocrates, au sein du MoDem, c'est entre autres précisément parce que ces pratiques-là me révulsent littéralement. J'ajoute toutefois qu'il faut distinguer un coup de piston et une recommandation. Il y a recommandation quand elle vient d'une personne qui n'est pas juge dans la décision. Je juge l'avis de Pierre, un commentateur de l'article d'Authueil très éclairé sur la question, et je le transcris donc ici :

    Doctorant en économie du développement, je suis convaincu que la totalité des stages dans les départements de la recherche de ces institutions internationales sont obtenus par des personnes étant recommandés à divers titres par des collègues de chercheurs de ces départements. C'est le mode de fonctionnement du système universitaire mondial, cela ne vaut pas qu'en France. Si personne ne vous recommande, vous n'existez pas et n'existerez jamais dans le domaine de la recherche en économie, impossible de trouver un job.

    La question n'est pas de savoir si cette personne a été pistonnée, mais de quelle manière et si cette recommandation correspond au processus "normal": "je vous certifie que machine m'a convaincu de XXX qualités et vous le recommande chaudement" vs. "vous voudrez bien embaucher ma nièce". La frontière est ténue quand cela vient d'un supérieur hiérarchique...

    Enfin, une dernière précision : choisir un collaborateur, même rémunéré, dans le cadre de l'exercice de fonctions exclusivement politiques, suppose tout de même une certaine accointance d'opinions. Dans ces conditions, cela ne me choque pas que l'on choisisse un individu plutôt qu'un autre, pas exclusivement sur des critères de compétence. J'exclus ce cas de figure du champ d'application d'une libre concurrence.

  • Quelques vérités sur la Tour Triangle que le bon peuple parisien ignore...

    Ce soir, Anne Hidalgo présentait le projet de Tour Triangle de Bertrand Delanoë aux habitants du 15ème, qui vont avoir le "bonheur" et la "joie", et bien sûr, aussi les emmerdements, d'inaugurer les tours de grande hauteur à la Porte de Versailles.

    En vidéo, le projet a l'air séduisant.

    Tour-triangle.jpgMais en image, ça l'est beaucoup moins. J'ai compris que le projet avait une vocation économique, mais, comme on n'en sait pas plus pour l'instant, difficile de donner son aval à un tel projet sans en connaître les tenants et aboutissants. C'est d'ailleurs ce qui m'agace le plus : on trouve partout sur la Toile une présentation du projet architectural, mais nulle part une présentation sérieuse et complète du projet économique. Et encore, je suis bien bon de donner mon imprimatur au projet architectural : il y a 200 mètres de base au sol, et je suis convaincu que le rendu des films avec cette sorte de luminosité surréelle n'a rien à voir avec ce que cela donnera en réalité. En fait, le plus prudent, ce serait de comparer avec des réalisations comparables dans d'autres coins du monde, et notamment d'étudier de près les "avant" et les "après"...

    Moi, ce que je veux, ce sont des garanties pour les habitants du 15ème afin qu'ils ne supportent pas, pour de nombreuses années encore, des nuisances incessantes. Tenez, par exemple, j'ai souvent critiqué Yves Contassot, mais pendant la réunion organisée par Madame Hidalgo, il a fait une observation très juste  (Redde Contasso quae sunt Contassi, et quae sunt Dedi Deo) : les accords de  Grenelle,  votés aujourd'hui même  imposent aux bâtiments tertiaires une consommation inférieure à  50 Kw/h par m2 alors qu'une des tours plus plus écologiques, la tour de la Poste à Bonn, consomme au mieux 500 Kw/h. Il a aussi observé  que dans le petit film publicitaire, l'étude des ombres portées a été réalisée avec un solstice d'été, c'est à dire un soleil haut dans le ciel. Avec un soleil de solstice d'hiver les ombres seront beaucoup plus étirées et  plongeront nombre d'habitations alentour dans une certaine pénombre, ce qui nécessitera de chauffer ces appartements encore plus étant donné qu'ils ne verront pas beaucoup le soleil.

    Merci Monsieur Contassot. Je n'y avais pas pensé, à titre perso, comme quoi, une observation attentive révèle bien des vices cachés. Pendant cette réunion, un quidam a laissé entendre que des tours seraient en projet à la Bastille et sur le Front de Seine, en tout cas, au moins dans l'esprit de Jean Nouvel.

    Cela dit, tenez vous bien, amis lecteurs : Delanoë a juré d'asphyxier le XVème et il persiste : il n'y aura pas de parkings sous la tour, et cette fois, il n'est plus possible d'incriminer les Verts. Je rêve ou quoi : conneries sur conneries, au niveau circulation, dans le 15ème. Cela va saturer sévère !

    Il paraît qu'il y a une seconde réunion le 16 décembre. Cette fois, je vais y aller, et ça va chauffer. J'invite d'ailleurs les démocrates du 15ème à s'y rendre. Le MoDem en masse à la réunion ! J'aimerais bien, d'ailleurs, que Marielle de Sarnez pose un certain nombre de questions, au prochain Conseil de Paris, sur ces tours. J'espère qu'elle saura s'emparer de la question au nom des Parisiens inquiets.

    Il y a enfin un dernier détail qui me chiffonne : Unibail, la société qui va payer tout ça, elle est financée par les Cheikhs arabes ou quoi ? Si je ne m'abuse, cette société a bien lancé un autre projet à la Défense, non ? Elle est vraiment capable de payer tout ça ?

    Je conclus par une dernière prévention : dans pas mal de villes d'autres pays, les tours ont été des réussites architecturales. A Paris, à l'exception de la Défense, cela a toujours produit des horreurs, avec un ban tout particulier pour les cauchemars du Front de Seine (merci Chirac !) qui ont en plus réussi à se faire classer au patrimoine mondial de l'Unesco (merde : on ne peut plus les démolir !).

    J'aurai l'occasion de revenir sur cette tour dans d'autres articles postérieurs. Je n'en ai pas fini...

     

  • Soeur Emmanuelle : des trois ordres de Pascal à Epicure

    Soeur Emmmanuelle et François Bayrou sont deux individus pour lesquels j'ai beaucoup d'affection, pour des raisons d'ailleurs très différentes. Le décès de Soeur Emmmanuelle m'a donc personnellement beaucoup remué. Je l'écoutais sur France Info hier, et, à un moment, elle a exprimé lumineusement comment seul l'amour restait, in fine, parce que la matière était périssable. Et elle a évoqué les trois ordres de Pascal. Or, François Bayrou les avait lui aussi évoqués en décembre dernier.

    Dans les trois ordres de Pascal, corps, esprit et coeur (charité) il ne fait nul doute que c'est le troisième et le plus haut que Soeur Emmanuelle a choisi de mettre en avant dans son existence.

    « L’ordre des corps, l’ordre des esprits, l’ordre de la charité
    La distance infinie des corps aux esprits figure la distance infiniment plus infinie des esprits à la charité ; car elle est surnaturelle.
    Tout l'éclat des grandeurs n'a point de lustre pour les gens qui sont dans les recherches de l'esprit.
    La grandeur des gens d'esprit est invisible aux rois, aux riches, aux capitaines, à tous ces grands de chair.
    La grandeur de la sagesse, qui n’est nulle sinon de Dieu, est invisible aux charnels et aux gens d'esprit.

    Ce sont trois ordres différents de genre.»

    Dans ses derniers jours, Soeur Emmanuelle qui était sous assistance respiratoire consolait son entourage par ces paroles :

    «Bien sûr, je ne peux plus voyager comme avant, je suis forcée de rester dans ma chambre. Maintenant, j'ai beaucoup de temps pour prier». Ce dernier trait extraordinaire n'est pas sans me rappeler la très grande force d'âme d'Epicure dans ses derniers instants.

    Epicure, sur son lit de mort, se réjouissait de ce que ses amis étaient présents, et des moments heureux passés avec eux. Soeur Emmanuelle a confié à plusieurs reprises qu'elle jugeait sa vie passionnante. Je trouve qu'il y a une très grande similitude entre ces deux êtres exceptionnels.