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sarkozy - Page 20

  • A la trappe, les niches fiscales !

    Que le chemin est long ! Comme ce gouvernement est timoré. Enfin, il se décide à comprendre que la fiscalité de ce pays est à reprendre. Christine Lagarde annonce 5 mesurettes, mais nous sommes loin du compte. La première niche fiscale à limiter au plus vite, c'est le crédit d'impôts sur les emprunts immobiliers. C'est l'une des pires !

    Et là-dessus, je ne suis clairement pas le seul à le dire ; je cite Jean Arthuis, président de la commission des finances au Sénat :

    « Avec ses exonérations diverses et variées, le "paquet fiscal" voté l'été dernier est pourtant lui-même une mine de "niches fiscales" »

    Apparemment, le gouvernement s'intéresse aux DOM-TOM. Il y a en effet des abus sur les DOM-TOM. Et pas que ceux auxquels s'intéresse le gouvernement.  Les fonctionnaires métropolitains qui se barrent dans les DOM-TOM au moment de la retraite et touchent 60% de retraites en plus sur le dos des autres cotisants, ça commence à bien faire aussi. Je renvoie à la note d'Alain lambert du 15 novembre 2006 sur le sujet.

    Il ne s'agit pas de revenir sur ceux qui touchent déjà cette somme, mais en revanche, de faire en sorte que cela ne soit plus possible. 

    Il est grand temps de lancer un audit de toutes les exemptions fiscales, mais il faut le faire sans idéologie, et sans mauvaise foi. Messieurs Fillon et Sarkozy, Madame Lagarde s'honoreraient à admettre qu'ils se sont ramassés sur le TEPA, la plupart des économistes le constatent, et qu'il faut revenir dessus une bonne fois pour toutes, en même temps que sur toute la fiscalité française. 

    Les niches fiscales, c'est 50 milliards d'euros par an, soit 3% du PIB. A ce tarif-là, cela vaut le coup de déterminer lesquelles sont économiquement fondées ou non. Il faut qu'il y ait une valeur ajoutée, ou une justification sociale valable. Sinon, hop, à la trappe... 

  • Tocqueville évoquant un président...

    Tiens...un passage fort intéressant de la Démocratie en Amérique de Tocqueville. Il plaide en fait contre les mandats présidentiels renouvelables en Amérique et expose ses arguments, paragraphe 13, chapitre VIII , Crise de l'élection... 

     « De son côté, le Président est absorbé par le soin de se défendre. Il ne gouverne plus dans l'intérêt de l'État, mais dans celui de sa réélection; il se prosterne devant la majorité, et souvent, au lieu de résister à ses passions, comme son devoir l'y oblige, il court au-devant de ses caprices.
    À mesure que l'élection approche, les intrigues deviennent plus actives, l'agitation plus vive et plus répandue. Les citoyens se divisent en plusieurs camps, dont chacun prend le nom de son candidat. La nation entière tombe dans un état fébrile, l'élection est alors le texte journalier des papiers publics, le sujet des conversations particulières, le but de toutes les démarches, l'objet de toutes les pensées, le seul intérêt du présent. »

    Un an après l'élection de Nicolas Sarkozy, cela ne vous rappelle pas des choses, à vous ?

    Mais moi, ce que je trouve particulièrement perspicace, c'est l'avertissement ci-dessous au paragraphe 14 du chapitre VIII sur la réélection du président :

    « L'intrigue et la corruption sont des vices naturels aux gouvernements électifs. Mais lorsque le chef de l'État peut être réélu, ces vices s'étendent indéfiniment et compromettent l'existence même du pays. Quand un simple candidat veut parvenir par l'intrigue, ses manœuvres ne sauraient s'exercer que sur un espace circonscrit. Lorsque, au contraire, le chef de l'État lui-même se met sur les rangs, il emprunte pour son propre usage la force du gouvernement.

    Dans le premier cas, C'est un homme avec ses faibles moyens; dans le second, C'est l'État lui-même, avec ses immenses ressources, qui intrigue et qui corrompt.

    Le simple citoyen qui emploie des manœuvres coupables pour parvenir au pouvoir, ne peut nuire que d'une manière indirecte à la prospérité publique; mais si le représentant de la puissance exécutive descend dans la lice, le soin du gouvernement devient pour lui l'intérêt secondaire; l'intérêt principal est son élection. Les négociations, comme les lois, ne sont plus pour lui que des combinaisons électorales; les places deviennent la récompense des services rendus, non à la nation, mais à son chef Alors même que l'action du gouvernement ne serait pas toujours contraire à l'intérêt du pays, du moins elle ne lui sert plus. Cependant C'est pour son usage seul qu'elle est faite. »

    Voilà, c'est  fort instructif, et j'ajoute, malheureusement, que la volonté permanente de conserver de manière exclusive le pouvoir entraîne en effet tous les dérapages. Les Américains ont limité les mandats à deux. Les Romains, sagement, interdisaient à tout élu, a fortiori les consuls, de se représenter à la mandature suivante. Il leur fallait attendre un an (on était élu pour une seule année) pour pouvoir se représenter. Cela n'empêchait pas les intrigues, mais cela limitait les tentations de s'emparer du pouvoir à des fins personnelles, même si cela finit par se produire au bout de 500 ans de régime républicain.

  • Un manuscrit inconnu de la Princesse de Clèves retrouvé !!!

    874852389.jpgVoilà une nouvelle pour le moins stupéfiante : on aurait retrouvé au 50 rue de Vaugirard, dissimulé derrière un panneau coulissant, un manuscrit inédit de la Princesse de Clèves. Il ne comporte pas de notables différences avec le texte fameux tel qu'on le connaît aujourd'hui, mais des passages, peut-être apocryphes, ont surpris les spécialistes de Madame de la Fayette. Les circonstances  de la découvertes sont à vrai dire assez insolites : c'est une employée de la poste, guichetière de son état, et admiratrice de la divine Marquise, qui aurait fait pivoter le panneau en examinant un détail de l'Hôtel illustre où vécut cette femme célèbre. 

    Nous reproduisons sur ce blog deux extraits qui n'ont pas échappé à l'oeil acéré des experts. Les passages en rouge ne figurent pas dans les éditions dont on disposait jusqu'alors. 

     Mais ce qui rendait cette cour belle et majestueuse était le nombre infini de princes et de grands seigneurs d'un mérite extraordinaire. Toutefois, un être vil et disgrâcieux troublait ce bel ordonnancement : un hongre venu du Banat de Sarkoz, petit, râblé et teigneux, perclus de tics  et de mimiques, au point que les damoiselles de la cour l'appelait avec effroi l'Ogre de Sarkoz. Niklos le Magyar était un être envieux, peu enclin au tendre, si ce n'est qu'il s'était épris d'une courtisane piémontaise. Ses moeurs débridées avaient fait de lui un objet d'opprobre à la cour. Ceux que je vais nommer étaient, tout à l'inverse, en des manières différentes, l'ornement et l'admiration de leur siècle.

    [...]

     Enfin, elle était aimée et admirée de toute la cour, excepté de madame de Valentinois. Ce n'est pas que cette beauté lui donnât de l'ombrage : une trop longue expérience lui avait appris qu'elle n'avait rien à craindre auprès du roi ; mais elle avait tant de haine pour le vidame de Chartres, qu'elle avait souhaité d'attacher à elle par le mariage d'une de ses filles, et qui s'était attaché à la reine, qu'elle ne pouvait regarder favorablement une personne qui portait son nom, et pour qui il faisait paraître une grande amitié. Elle trouva donc dans cette occasion un allié en la personne de Niklos le Magyar. L'Ogre de Sarkoz s'était trouvé fort jaloux de l'attention que lui avait prêté le joailler florentin. Féru de pierreries et métaux précieux, il avait mal supporté que l'Italien se fît plus attentif aux volontés de Mademoiselle de Chartres qu'aux siennes. Toutefois, ses vilaines manières ne supportaient pas la comparaison avec l'élégance raffinée du Prince de Clèves, et il se retrouva bientôt évincé de la compagnie des gens honnêtes. Le prince de Clèves devint passionnément amoureux de mademoiselle de Chartres, et souhaitait ardemment de l'épouser [...].

    Annexes 

     Acte I, Nicolas Sarkozy le 23 février 2006 en congrès face à l'UMP

    « L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur laPrincesse de Clèves. »

    Acte II, Nicolas Sarkozy 16 avril 2007 à propos de la charmante princesse :

    «Dans la fonction publique, il faut en finir avec la pression des concours et des examens. L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle ! En tout cas, je l’ai lu il y a tellement longtemps qu’il y a de fortes chances que j’aie raté l’examen ! » 

    Acte III, Nicolas Sarkozy le 04 avril dernier lors d'un discours sur la réforme de l'Etat... 

    C'est tout ce que nous engageons avec Eric et André sur la mobilité, sur la reconnaissance du mérite, sur la valorisation de l'expérience, sur la possibilité pour quelqu'un d'assumer sa promotion professionnelle sans passer un concours ou faire réciter par coeur la Princesse de Clèves ! Ca compte aussi dans la qualité de vie d'un fonctionnaire. 

    Errare humanum est, sed persevare diabolicum...CQFD...

  • Les Vigilants ou l'anti-politique

    C'est marrant, cela fait un moment que j'entends parler des Vigilants, ou, tout du moins, que je vois leur sigle.

    Voici comment le blog des Vigilants présente leur action :

    Ce site rassemble les blogs qui observent Sarkozy, commentent ses décisions et leurs effets, et notent les sources. Une bibliothèque de tout ce qui passe trop inaperçu. LES BLOGS SONT REGROUPÉS SELON LEUR PRINCIPALE TENDANCE : LES INFORMATEURS, LES ANALYSTES, LES ACTIVISTES, LES MILITANTS ET LES THEMATIQUES.

    Je subodore que je vais encore me faire tout plein de nouveaux amis, mais je juge leur action tout à fait superflue. En se polarisant sur un homme, les Vigilants finissent par oublier de parler de la politique elle-même. Bien sûr, Nicolas Sarkozy nous habitue petit à petit à ses outrances, et certaines méritent d'être relevées, mais, en acceptant de jouer finalement le même jeu que la presse people, les Vigilants ratent une large part du débat sur les enjeux.

    Au demeurant, c'est un peu le travers dans lequel tendent à tomber le MoDem et François Bayrou de temps à autre : la critique seule ne peut valoir une ligne politique. Il faut débattre sur les orientations politiques et faire des contre-propositions. C'est en ce sens que j'avais évoqué un shadow cabinet pour le MoDem, afin de justement être cette force-là.

    J'apprécie par exemple la démarche de Marielle de Sarnez à Paris, parce qu'en réactivant les commissions du MoDem, en escomptant désigner des porte-paroles pour chaque grand thème de l'action politique parisienne, elle remet les enjeux citoyens au coeur de son action politique. 

    Bref, pour revenir sur les Vigilants, ce n'est pas l'idée d'une veille que je conteste, mais plutôt l'objet précis de cette veille.  Je le pense depuis longtemps, une large part de la blogosphère en fait trop à propos de Nicolas Sarkozy, et, ce-faisant, étouffe tout débat.

    Je pense qu'il faut en finir avec une certaine forme d'hystérie collective qui montre les individus du doigt (par exemple, au MoDem, les sénateurs UDF, ou, tout du moins, ceux qui expriment un avis divergent de la ligne de François Bayrou).

    Finalement, cette hystérie-là à coup de slogans, elle devient à la politique  ce que le hamburger est à l'hygiène alimentaire et à la bonne santé...

    Nonobstant ce billet, cela n'empêche pas nombre de blogs dotés du sigle Vigilant d'être des blogs de qualité. 

  • Un brevet pour Ben Ali ? je rêve !

    Alors là, je trouve que le Président de la République, Nicolas Sarkozy, mérite de recevoir le dernier rapport d'Amnesty International en double exemplaire au moins. Un pour lui, l'autre pour son hôte, afin que l'un et l'autre consultent la page Tunisie.

    Je conçois tout à fait que les visites de chefs d'état à chefs d'état soient nécessaires, mais ce n'est pas une raison pour trop en faire. La manière dont Ben Ali lutte contre ses opposants, et pas seulement contre les islamistes au demeurant, est indigne, avec notamment un usage massif et atroce de la torture ainsi qu'une négation presque systématique des droits les plus élémentaires de la défense.

    Combien de dictateurs souvent très brutaux faudra-t-il encore que la France loue, sous l'ère Sarkozy ? C'est ça, sa nouvelle politique ? 

    On pouvait féliciter le chef d'état tunisien sur une série de choses, mais certainement pas sur les droits de l'homme. Moi aussi je me sens dans le camp des amis de la Tunisie, et je ne suis pas du tout sûr que Nicolas Sarkozy ait rendu service aux Tunisiens, en la circonstance. 

    J'espère que les élus du MoDem vont rapidement réagir, puisque pour l'instant, seul un député PS, Pierre Moscovici, a interpelé le Président. 

  • Cassandre Bayrou : plus dure sera la chute !

    Le gouvernement Fillon est en forme : disparition de la carte de famille nombreuse, réduction des allocations familiales (prétendûment redéployées), et maintenant probable baisse de l'allocation de rentrée scolaire.

    Les familles vont en prendre plein la g...

    Et tout cela pourquoi ? Parce que , ce que voit venir Fillon, c'est que son budget file à grande vitesse vers un déficit supérieur de plus de 3%, c'est à dire au-delà des critères admis par toute l'Europe, et ce au moment où la France va prendre la présidence de l'Europe. Donc, économies tout azimut.En revanche, revenir sur le paquet fiscal, ce n'est même pas évoqué. Non, mieux vaut sacrifier la politique familiale, et par là, notre démographie, bien sûr...la seule d'Europe qui tienne encore la route.

    Comme d'habitude, Nicolas Sarkozy agit dans la précipitation, parant au plus pressé, et fait payer au prix fort aux familles les conséquences de ses errements.

    Au fait, il me semble bien qu'il y a quelqu'un qui avait annoncé que tout cela allait mal finir... Quelqu'un dont on se gausse qu'il prophétise des maux pour la France, sous la présidence sarkozyste...

    Tout ce qui se produit, Bayrou l'avait dit et prévu, pendant la présidentielle, et encore tout juste après. Et c'est pour cela qu'il ne voulait pas de Nicolas Sarkozy aux commandes de l'Etat.

    Hélas, Cassandre a eu beau mettre en garde les Troyens et prophétiser la chute imminente de la glorieuse cité, aucun de ses concitoyens de l'a écoutée, et Troie est tombée pour l'éternité, entrant, à défaut, dans la légende.

    La gauche, comme à son habitude, rejette en bloc tout ce qui vient de la droite indifféremment, et ses solutions, quand elle en propose, laisseraient exsangue la France.

    J'espère vraiment qu'il existe un avenir pour le MoDem et pour Bayrou, parce que pour l'instant, je ne vois pas d'esprit suffisamment indépendants, prévoyants et courageux susceptibles de s'atteler au travail de Titan qui attend désormais tout individu qui voudra remettre la France sur ses pieds.

  • Collège : et pourtant il existe une solution

    Dans les problèmes de l'Education Nationale, on évoque souvent le collège comme maillon faible du système scolaire. Je considère, en réalité, que cela tient à la nature de l'adolescence, surtout une adolescence laissée sans limites, à l'indifférence ou au désespoir des adultes, et surtout, des pouvoirs publics.

    Le collège est devenu une véritable jungle où le plus faible est immanquablement écrasé. Pendant qu'on disserte sur les horreurs de la seconde guerre mondiale, sur la citoyenneté, on y laisse se reproduire les phénomènes de bande les pires, avec une absence totale de considération pour les plus faibles. 

    En 3ème, puisqu'on étudie les faits de la seconde guerre mondiale, pourquoi ne s'intéresserait-on pas plutôt avec précision à ce que vivaient les jeunes gens de cette époque sombre : par exemple, comparer le fonctionnement des hitlerjungend (Jeunesses hitlériennes) et la dynamique de groupe dans une classe d'adolescents, je suis certain que cela mènerait à des remises en question intéressantes.

    On sait qu'il existe de 20 à 40 élèves par collège qui sèment le désordre et désorganisent le fonctionnement des cours. C'est valable dans 80% des collèges de France. Il suffirait de retirer ces élèves et de les placer dans des centres d'éducation spécialisés pour que les collèges retrouvent, pour la plupart, leur sérénité. 

    Seulement, voilà : l'UMP, Fillon, Sarkozy et Darcos s'en foutent complètement.  Leur priorité, c'est de faire des économies pour financer leur paquet fiscal, et l'Education Nationale est une bonne vache à lait. Ces centres d'éducation ont un certain coût, et il ne faudrait pas ne pas pouvoir faire les crédits d'impôts promis aux individus les plus riches de la nation, n'est-ce pas ?

    Du côté de la gauche, où la démagogie est notoire, et l'idéologie prodigue en conneries et pédagogolâtries de tout type, il faut insérer les pauvres victimes de l'odieux système capitaliste et la société en général dans le système scolaire à tout prix. Peu importe que les autres en pâtissent, ce sont de toutes façons des privilégiés, des héritiers, comme dirait Bourdieu, et ils s'en sortiront. Et si on est un hiérarque socialiste, il y a toujours le "faites ce que je dis, pas ce que je fais" pour sauver son rejeton en le plaçant dans une institution privée où il sera à l'abri des gentils délinquants. 

    En fait, il n'y a qu'un seul homme qui s'est soucié de l'élève français moyen, celui auquel on ne demande jamais son avis, à qui l'on n'offre aucune chance et que l'on sacrifie à des politiques décidées dans les hautes sphères des cabinets, là d'où on ne connaît surtout pas les réalités du terrain, ou, mieux encore, à la manière socialiste, on feint de les ignorer ou l'on déclare qu'ells relèvent du fantasme, et cet homme, disais-je donc, c'est François Bayrou. 

     Parce qu'il a enseigné dans des petits établissements, parce qu'il n'a pas été un carriériste de l'Education qui devait ses titres et ses postes à des copinages sans vergogne, il a pu dire la vérité. Je le cite dans son discours du 20 février 2007 à Dijon:

    Il faut donc prendre les décisions qui s'imposent et les décisions qui s'imposent, c'est celles-ci : il faut rétablir la discipline scolaire dans les établissements du premier cycle, du second degré. Il faut rétablir la discipline scolaire dans les collèges de notre pays. Si nous ne le faisons pas, c'est de la non-assistance à personne en danger. C'est de la non-assistance à famille en danger, c'est de la non-assistance à quartier en danger.
    Alors il faut avoir le courage de regarder les choses. Tous les enseignants vous disent, quand on parle de ce sujet, qu'il y a huit, dix, douze, quinze élèves seulement par établissement qui, en raison des lourdes difficultés personnelles qui sont les leurs, en réalité, mettent le bazar, font régner la loi. Un petit caïd de cour de récréation terrorise ou déstabilise les professeurs, notamment les jeunes professeurs. Notamment les jeunes femmes professeurs au début de leur carrière ou leurs camarades.
    Eh bien, ceci n'est plus acceptable. Je dis que, quand on est avec où devant des élèves comme cela, alors il faut leur offrir un autre type de scolarité que le collège normal, il faut leur offrir une scolarité qui garantisse que, avec le nombre nécessaire de psychologues et d'éducateurs, on les reconstruise, mais qu'ils ne déstabilisent plus le collège dans lequel ils sont scolarisés.
    Je propose donc qu'il y ait la création d'établissements qui soient des établissements d'éducation qui puisse recevoir les élèves qui présentent des difficultés particulières et que l'on ne se contente pas de faire ce que l'on fait depuis des années, ils sont au collège A, Conseil de discipline on les inscrit au collège B, conseil de discipline, on les inscrit au collège C, conseil de discipline on les remet au collège A jusqu'au jour où ils atteignent l'âge légal de manière qu'on les mette à la porte. 

    Parallèlement, c'est aussi le seul à vouloir des classes d'excellence partout. 

    [...] nous, Éducation nationale, nous État, République française, nous avons une mission qui est celle-ci : nous avons la mission d'offrir les mêmes chances à tous les élèves, quel que soit le quartier où il habite, l'établissement ou ils sont scolarisé. Ceci est la loi de la République.
    Par exemple, nous avons connu un temps pendant de longues décennies dans lesquelles on pouvait, dans un petit lycée pyrénéen, au coeur des vallées pyrénéennes, par exemple, le lycée de Naye, Pyrénées-Atlantiques, 4500 habitants, on faisait dans ce lycée, je le sais puisque cela était mon parcours, les mêmes études classiques avec du latin, du grec, les langues, que l'on avait dans les lycées de centre-ville de Pau, de Bordeaux ou même au lycée Henri IV ou au lycée Louis-le-Grand à Paris. Ceci était la fierté de la France.
    Moi, je demande que l'on reconstruise cette fierté et que l'on ait un pays qui s'oblige à offrir les mêmes options et la même exigence et la même excellence pour les élèves qui en ont la volonté ou la capacité que l'on habite le sixième arrondissement, la banlieue de Lyon, le Val Fourré où nous étions l'autre jour, certains quartiers de Nanterre ou bien Clichy-sous-Bois, on a droit aux mêmes chances, quel que soit le lieu d'où l'on est originaire et quel que soit le lieu où l'on a habite. 

    Voilà, c'est simple, mais jamais Sarkozy ni la gauche ne le feront. Unseul parti pourrait avoir la volonté d'appliquer une telle mesure : le MoDem.

  • L'école selon Bayrou

    Phénomène assez rare, aujourd'hui, de nombreux enseignants des écoles primaires et maternelles ont choisi à leur tour la grève pour protester.

    Un des sujets de grogne des enseignants est entre autres la réforme prévue des programmes. Pour ma part, j'ai fait une analyse du rapport de Bentolila, l'un des spécialistes concernés. Ce dernier relevait que l'enjeu principal de l'école maternelle était l'acquisition d'un langage riche et complet. En effet, c'est la pierre angulaire de tout le reste, puisque c'est le vocabulaire qui permet aux enfants de comprendre les explications. Or, bien souvent, on constate que l'école maternelle met l'accent sur toute une série de techniques et sur la compréhension de consignes sociales dont le seul but est de ne pas "troubler l'ordre scolaire".

    Lors du colloque de l'UDF du 11 mars 2006 sur l'école, l'université et la recherche, François Bayrou écrivait :

    Il y a une éducation à la langue dont l’enseignement des siècles classiques avait bien compris l’utilité, joutes verbales, exercices rhétoriques, compositions latines ! J’ai été frappé dans les violences des banlieues du mutisme des garçons qui mettaient le feu, de leur difficulté à parler. Et pour moi, ce n’est pas un hasard, c’est une cause.

    La formation à la langue orale et écrite, à son vocabulaire, à son histoire, à ses racines, je pense au latin pour la langue courante et au grec pour la langue scientifique et intellectuelle, tout cela est une clé. On doit la vérité aux jeunes Français : tous les codes de reconnaissance, tous les éléments du leadership, passent pas la langue. Et si l’on veut la raison principale des différences de réussite entre classes sociales, enseignants, cadres, etc., c’est dans la langue qu’on la trouvera.

     Donc, il faudrait peut-être commencer par cela. L'idée qu'avait exposé Xavier Darcos, de faire de la Grande Section un pré-CP est tout simplement désastreuse. Catastrophique. Elle va exactement dans le sens inverse de ce qu'il faudrait faire. Avant d'acquérir des savoirs savants, encore faudrait-il avoir une vraie maîtrise du vocabulaire.

    Ensuite, quand je vois partout des classes de moyennes sections, donc, des enfants de 3 ans et demi à 4 ans et demi de 30 élèves, moi, je ne vois pas comment on peut dispenser un enseignement individualisé dans ces conditions.  

    Nicolas Sarkozy a fait des choix budgétaires. Xavier Darcos les a cautionnés. Il a choisi d'offrir des milliards d'euros à une petite minorité plutôt que des enseignants aux tout-petits. Que l'un et l'autre les assument, ces choix désormais. 

    Je suis d'accord sur le fait que les caisses de l'Etat étaient vides. Mais l'un et l'autre ont aggravé le phénomène, et ils ont touché à ce q'une nation possède de plus précieux, ses enfants. 

    Sur le site de François Bayrou, pendant les présidentielles, l'article école à la page de ses propositions commençait ainsi : « L’éducation est la priorité absolue de mon projet.» 

    On voit aux premières mesures d'un gouvernement ce qui lui importe en priorité. Quelle a été la première mesure du gouvernement Fillon ? Offrir des crédits d'impôt aux acheteurs de très grandes surfaces. 

    Bayrou avait fait sienne aussi cette remarque, lors du même colloque sur l'école :

    Et vous voulez juger de la responsabilité des dirigeants du pays : regardez quelle place ils accordent à l’école, à l’université, à la recherche dans leurs préoccupations, dans leur temps, dans leur vision.Pour nous, en tout cas, cette place sera la première ! 

    L'école, c'est du long terme. Ainsi, François Bayrou écrivait : «Et les étudiants candidats au Capes ou à l’agrégation ont raison de le dire : nous ne pouvons pas jouer les recrutements à l’accordéon. Je suis partisan d’une loi de programmation sur dix ans des recrutements

    C'est aussi l'un des rares hommes politiques à ne pas avoir passé son temps à cracher sur l'Education Nationale :

    Je ne suis pas de ceux qui dépeignent l’éducation nationale comme un mammouth ! Pour moi, elle est un corps vivant. J’ajoute que si l’on excepte la singularité de l’école maternelle, dont nous devons être fiers, nous avons à peu près (un peu plus dans le secondaire, un peu moins dans le supérieur) le même nombre d’enseignants que tous les pays du monde développé, parce qu’il n’est guère de secret et que la dimension des classes et des amphis est à peu près partout la même. On étonnerait d’ailleurs beaucoup les grandes entreprises privées en leur demandant de comparer leurs services centraux avec ceux de l’éducation nationale.

    Moi, c'est ce que j'ai aimé chez cet homme-là et que j'aime encore. Il ne ment pas, et il a une conscience claire des priorités. Il ne promet pas tout et n'importe quoi, comme le faisait le programme socialiste pendant les présidentielles, parce qu'il savait que nous n'avions plus de sous, mais, comme une famille modeste qui sacrifierait ses économies pour assurer l'avenir de ses enfants, il jugeait que l'école et l'éducation c'était sacré, et que c'était le seul secteur où il fallait garantir des engagements financiers.

     J'entre en contradiction frontale avec une partie de notre société qui vit avec l’idée que c’est dans le budget de l’éducation qu’il faudra tailler, le jour où l’on voudra revenir à l’équilibre des finances publiques.

    Je pense exactement le contraire. Je pense qu'il faut faire des économies, j'en parlerai dans une seconde, qu'il faut retrouver un budget en équilibre, mais qu'il faut garantir l’investissement dans l’éducation.

     

    Que l'on mesure simplement la distance avec ce qu'il se produit aujourd'hui. Et ce que je je regrette, c'est que Le Nouveau Centre, dont une très grande majorité de représentants a approuvé ce programme, soit totalement silencieux et laisse faire ce qu'il se passe, sans la moindre protestation, sans même la moindre suggestion. Est-ce cela, peser sur la majorité ? Mieux valait se ranger derrière le MoDem dans ses conditions. A quoi bon être député si l'on n'exerce pas sa parole ? 

  • Eh non, tout n'était pas possible...

    Vous vous souvenez du slogan de Nicolas Sarkozy pendant l'élection présidentielle ? Ensemble, tout devient possible...

    Eh bien voilà ce qu'il en reste aujourd'hui, au moins sur la fameuse question de la dette et des déficits ; François Bayrou s'est chargé de faire la mise au point, au moment de commenter l'actuel plan "d'économies" ...

    C'est un plan qui est un aveu", a estimé le président du MoDem. "Contrairement aux engagements qui ont été pris, on ne sera pas à l'équilibre en 2012".

    "Je ne pense pas que la question soit ni réglée, ni en voie d'être réglée. Elle n'est même pas approchée", a-t-il déploré.

    "Je n'aurais pas pris la décision du paquet fiscal", a déclaré François Bayrou. "On a commis une faute en allant dans le sens du laxisme" et "on a fait croire aux Français qu'il n'y avait pas de problème, que, comme disait le slogan de l'époque, tout devenait possible".

     

  • Paquet fiscal et successions, ce que Tocqueville et Bayrou disent à Sarkozy

    Apèrs Schumpeter et Montesquieu, j'ai décidé d'attaquer un autre grand moment de la littérature démocrate, avec De la démocratie en Amérique de Alexis de Tocqueville. En fait, j'ai d'ores et déjà entamé la lecture de l'ouvrage, et c'est le chapitre III du tome I qui a attiré mon attention. Tocqeville y traite du droit successoral, et de son lien qu'il juge intime avec la démocratie. Nicolas Sarkozy a considérablement allégé les droits de succession pour un coût estimé à 2.2 milliards d'euros.

    Or, si j'approuve certains aspects de cette loi (allègement de la fiscalité sur les donations, abattement important pour un conjoint suvrvivant ou une personne handicapée)  j'estime qu'il faut toutefois prendre garde quand on on modifie le droit successoral. Alexis de Tocqueville voit un lien très intime entre l'apparition de la démocratie et la modification du droit successoral en Amérique.

    Mais ce fut la loi sur les successions qui fit faire à l'égalité son dernier pas.

    Je m'étonne que les publicistes anciens et modernes n'aient pas attribué aux lois sur les successions  une plus grande influence dans la marche des affaires humaines. Ces lois appartiennent, il est vrai, à l'ordre civil; mais elles devraient être placées en tête de toutes les institutions politiques, car elles influent incroyablement sur l'état social des peuples, dont les lois politiques ne sont que l'expression. Elles ont de plus une manière sûre et uniforme d'opérer sur la société; elles saisissent en quelque sorte les générations avant leur naissance. Par elles, l'homme est armé d'un pouvoir presque divin sur l'avenir de ses semblables. Le législateur règle une fois la succession des citoyens, et il se repose pendant des siècles: le mouvement donné à son oeuvre, il peut en retirer la main; la machine agit par ses propres forces, et se dirige comme d'elle-même vers un but indiqué d'avance. Constituée d'une certaine manière, elle réunit, elle concentre, elle groupe autour de quelques têtes la propriété, et bientôt après le pouvoir; elle fait jaillir en quelque sorte l'aristocratie du sol. Conduite par d'autres principes, et lancée dans une autre voie, son action est plus rapide encore; elle divise, elle partage, elle dissémine les biens et la puissance; il arrive quelquefois alors qu'on est effrayé de la rapidité de sa, marche; désespérant d'en arrêter le mouve­ment, on cherche du moins à créer devant elle des difficultés et des obstacles; on veut contre­balancer son action par des efforts contraires; soins inutiles! Elle broie, ou fait voler en éclats tout ce qui se rencontre sur son passage, elle s'élève et retombe inces­sam­­ment sur le sol, jusqu'à ce qu'il ne présente plus à la vue qu'une poussière mou­van­te et impalpable, sur laquelle s'asseoit la démocratie.

    Charles Amédée de Courson, en son nom et en celui de François Bayrou, pendant la campagne présidentielle, s'était opposé à la suppression des droits de succession. Il avait notamment estimé que la dette était prioritaire, et que si l'on s'y prenait à temps, un certain nombre de dispositions (assurance-vie, par exemple) pouvaient être prises au préalable.

    François Bayrou avait lui-même exposé ses vues lors d'un exposé sur la sociale-économie le 23 février 2007 :

    Je veux ajouter un mot sur les droits de succession. Je ne suis pas d'accord avec un certain nombre de choses qui ont été dites sur ce sujet. Je pense qu'il faut exonérer de droits de succession les petites successions, mais qu'il faut laisser les droits de succession sur les grosses successions, parce qu'autrement vous accumulez le capital au travers des générations et vous faites des familles de nantis et, à côté, des familles de gens qui n'ont pas cet avantage. Vous créez des distorsions de longue durée dans la société à laquelle vous appartenez et c'est un problème d'équité qui se pose au travers des générations. Le fossé devient infranchissable entre les uns et les autres. Je propose, donc, que l'on exonère complètement les successions en ligne directe jusqu'à deux cent mille euros et que l'on relève l'abattement par part d'enfant en même temps que l'on baptise un vrai encouragement ou un encouragement supplémentaire, étant donné l'allongement de la durée de la vie, à transmettre le patrimoine du vivant des personnes concernées et qu'elles détiennent. 

    Il me semble tout de même patent qu'il y a une parenté certaine entre ce qu'il dit et ce que dit Tocqueville, non ? En tout cas, j'abonde dans le sens de Tocqueville pour estimer que cette question est au coeur de la démocratie, et qu'il convient donc que le MoDem y prête une attention toute particulière.