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sarkozy - Page 24

  • L'ânerie d'Abou Dhabi

    Alors là, c'est le pompon : tout le monde sait à quel point la région du Golfe est instable. Quelqu'un veut-il bien me dire ce que la France et son armée vont f.... à Abou Dhabi ? On a tout de même d'autres préoccupations, non ? Et certainement d'autres dépenses bien plus prioritaires que de financer une base qui ne sert à rien. Car, in fine, nous n'avons de toutes façons pas les moyens d'intervenir là-bas. Alors la seule motivation que je verrai, ce serait de faire plaisir à l'administration Bush. Sauf que vu les c.....eries monumentales faites par les Américains dans cette région, je n'ai pas le moindre désir de voir la France participer à la pire politique étrangère jamais menée là-bas.  Si c'est une demande d'Abou Dhabi, je ne vois pas ce qu'ils attendent de nous ! Autant je suis tout à fait d'accord pour ouvrir une antenne du Louvre là-bas, autant la base militaire...

    Encore une décision prise sans aucune concertation ni explication. Je trouve d'ailleurs le point de vue de François Bayrou très juste sur la question, et c'est pour cela que j'en fais copie :

    La France va disposer d'une base militaire stratégique aux Emirats arabes unis en vertu d'un accord signé mardi à l'occasion d'une visite du président Nicolas Sarkozy à Abou Dhabi, marquée aussi par un accord sur la coopération dans le nucléaire civil. François Bayrou dénonce, au lendemain de la signature de cet accord sur l'installation d'une base militaire stratégique française aux Emirats arabes unis, un "changement très grave de la doctrine" de la France. "L'annonce par le président de la République, sans aucune réflexion publique préalable, sans information du Parlement, que la France allait ouvrir une base militaire interarmes sur les rives du détroit d'Ormuz, constitue un changement très grave de la doctrine et de l'attitude de la France dans cette région".

    "La nature même de cette région, les risques qui sont encourus mettent la France en situation d'être entraînée malgré elle dans un conflit ou dans une succession de tensions très dangereuses", a-t-il averti, voyant dans cette initiative la volonté d'intégrer la France dans les concepts géostratégiques américains".
    "Jamais cela n'a été évoqué pendant la campagne présidentielle et le Parlement est tenu à l'écart d'une décision qui engage la vie de la Nation". François Bayrou juge que jusqu'à présent la France avait choisi d'être dans cette région "une puissance d'équilibre diplomatique et non une puissance militaire".
    "On voit à quel point une décision unilatérale du président de la République ne peut pas être acceptée et que le rééquilibrage des pouvoirs institutionnels devient jour après jour une question brûlante", a-t-il ajouté.
    François Bayrou a enfin rapproché ce sujet de "la question de la dissémination du nucléaire, dont la France s'est faite ces dernières semaines un artisan actif" et qui "posera à terme des question de sécurité".

     

  • Par delà Bien et Mal

    C'est volontairement que je reprends ce titre fameux du philosophe Friedrich Nietzsche. Non que j'adhère forcément à toutes ses vues, mais simplement parce que ce sont les mots qui me sont venus à l'esprit quand j'ai relu l'allocution de Nicolas Sarkozy au Vatican. Ces quelques paroles en particulier m'ont heurté :

    «Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur.»

    Je suis d'ailleurs doublement opposé à cette affirmation : d'une part, parce que je ne vois pas en quoi l'instituteur devrait figurer derrière le curé et le pasteur, et d'autre part parce que je me défie au moins autant de la morale d'état, (la fameuse éducation civique me porte sur le système, par exemple, surtout quand elle se mue en apologie de la bonne conscience dégoûlinante). De manière générale, je me défie de toute organisation, politique ou non, qui aspire à définir à ma place ce qu'est le bien et le mal. Ceci n'est pas pour autant contradictoire avec l'idée que le bien et le mal ne sont pas nécessairement relatifs et qu'il existe des valeurs communes. C'est, je crois, l'effort de nombreux philosophes que de tenter de l'établir. La lecture de ces philosophes peut certainement être une bonne source d'inspiration pour nous aider à nous forger nous-mêmes une ligne directrice en la matière.

    J'approuve dont François Bayrou de s'être opposé à une telle conception du bien et du mal. Ceux qui y voient une dérive gauchiste se trompent. C'est au contraire au nom de l'individu et de la liberté que François Bayrou a réagi. 

  • Bayrou, Montebourg et le cumul des mandats

    Une fois de plus, c'est de l'excellent Betrand que je reprends un commentaire pour en faire un billet. Cette fois, il ne provient pas de mon blog, mais de celui de Militer avec le Nouveau Centre de Gérard Bardier. Gérard Bardier s'étonne de ce que Montebourg et Bayrou choisissent de cumuler deux mandats. Réponse et explication de texte de Bertrand, que je fais en grande partie miennes. A noter qu'il vaut aussi pour un billet de même teneur sur Ma vie en Narcisse de Luc Mandret.

    Associer Bayrou et Montebourg est osé... et je suppose volontairement polémiste ! A ce début de liste on peut ajouter quelques dizaines de personnalités, de droite, du centre ou de gauche, qui eux aussi se sont prononcé contre le cumul des mandats à l'exception de leur propre personne. A l'exception notable de C. Blanc, j'ai souvenir qu'à peu près tous les parlementaires NC étaient il y a moins d'un an totalement opposés au cumul des mandats, et dénonçaient régulièrement les cas de ces ministres ou parlementaires par ailleurs à la tête d'un exécutif local.
    (Avoir en charge un ministère ne serait donc qu'un temps partiel ?)

    Un an après, effectivement, Montebourg veut cumuler députation et présidence de Conseil Général ; Bayrou, Sauvadet, Dionis, Perruchot ou Foliot, députation et mairie ; Santini, Dati, Morin ou Wauquiez ministère et mairie, etc etc... On peut procéder de la même façon de la gauche à la droite de l'échiquier politique, avec les mêmes résultats. Le cas extrême étant représenté par Copé qui considère que ni son mandat de maire de Meaux, ni celui de député et président de groupe, ni celui de Président de la Communauté Urbaine, ne sont des postes à temps plein, et qui cumule ces fonctions avec son nouveau job d'avocat d'affaires.

    Trois exceptions notables : Blanc et Delanoë par conviction, et Royal (probablement plus par calcul politique).

    Donc, au delà des postures de tel ou telle, la question qu'engendre ce constat est la suivante : comment se fait-il qu'alors qu'il semble y avoir globalement un consensus sur le problème du cumul des mandats hors période électorale, les intérêts particuliers/partisans reprennent immédiatement le dessus dès qu'une échéance approche ?

    Jospin avait, avec raison, interdit à ses ministres de cumuler leurs fonctions ministérielles avec un exécutif local. Chirac et Raffarin en 2002 avaient affirmé faire leur cette « doctrine ». Jusqu’à l’entrée au gouvernement d’Hubert Falco qui, au prétexte qu’il avait repris la Mairie de Toulon au FN, a donc obtenu le droit de garder sa mairie tout en étant ministre. La tentative de moralisation initiée par Jospin est morte ce jour là. Le cas Falco a ouvert la voie aux suivants, dont notamment Sarkozy, lui aussi ministre et Président de Conseil Général.
    Bref, échec ! On est aujourd’hui dans une situation où tandis que le rapport Balladur préconise l’interdiction totale d’une fonction ministérielle avec un mandat exécutif local, le Président de la République, qui affirme faire sienne les propositions Balladur, pousse ses Ministres à devenir maire… après avoir « viré » Juppé, coupable lui d’avoir perdu aux législatives. Bref l’incohérence est totale. (C’est pas très différent à gauche d’ailleurs).

    La seule façon de moraliser tout cela serait de légiférer. Mais problème, près de 80% des parlementaires sont cumulards…et rarement suicidaires. Et légiférer, oui, pourquoi pas, mais pour faire quelle loi ?

    -    Est-il anormal qu’un ministre puisse détenir aussi un mandat local ? Pour moi, oui, c’est indéniable. Mais pour autant, le job de ministre étant par définition un CDD, il n’est pas incohérent qu’ils souhaitant garder un pied sur le terrain…au cas où.

    -    Jusqu’où doit aller l’interdiction du cumul ? Il n’est pas normal que l’on puisse être parlementaire et maire d’une grande ville. Mais être jusqu’au-boutiste en interdisant à un parlementaire d’être par ailleurs maire de son village, c’est interdire aux villages à faire appel à des gens aguerris… alors que leurs édiles affirment souvent être perdus dans les arcanes de l’Etat.

    -    Un mandat de parlementaire est-il, oui ou non, un emploi à temps plein ? Accepter le cumul c’est dire non. Mais alors, pourquoi ne pas réduire de 30 ou 40% le nombre de nos parlementaires pour faire en sorte qu’ils se consacrent uniquement à cette tâche ? (malheureusement, la tendance est plutôt à l’inflation qu’à autre chose).

    Etc, etc…

    Bref, au delà de la polémique, ce problème pose mille questions. Sarkozy a semblé un moment vouloir faire évoluer les choses. Malheureusement, je crains qu’il ne soit déjà trop tard. Il aurait probablement pu faire accepter par les élus UMP une modification des règles au lendemain même des législatives, pour peu qu’elle ait été préparée et expliquée avant, plutôt que de faire voter en urgence la loi Tepa. Mais désormais, j’ai un doute, et sur sa volonté en la matière, et sur la réaction des groupes parlementaires.

     

  • C'est en Inde que cela se passe...

    7d3bb81e7d3f944639fb6ab8eae1fe49.jpgJe lisais l'excellente analyse de Corine Lepage plaidant pour l'innovation financière afin de favoriser la croissance des PME, tout en songeant à mon récent billet sur l'Inde, et comme je venais de consulter google actualités, la jonction s'est faite naturellement à la lecture d'une dépêche de l'AFP sur l'automobile à air comprimé.

    Corine Lepage observe dans son billet qu'aucun des produits et services  financiers  actuels, en France, ne s'adaptent aux besoins d'investissements des petites PME et des TPE. Or, l'investissement des PME est justement le moteur dont notre croissance a besoin. 

    Or, j'apprends que ce sont deux français, Guy Nègre et Louis Arnoux, qui ont mis au point l'automobile à air comprimé, et que finalement, c'est un investisseur indien, TATA, qui leur fournit les 1.5 millions de dollars qui vont permettre à MDI-ernergy, leur petite entreprise, de commercialiser leur modèle, la OneCats. C'est en Australie qu'ils lancent leur petite merveille, et, tenez-vous, pour le prix de 5400 euros seulement !!! L'engin, de la taille d'une grosse smart, est tout de même capable de filer ses 150 km/h  !

    Futés, les deux Français ont inventé un concept complet : non seulement leur véhicule fait un plein en 3 minutes pour deux à trois euros, mais en plus, sa commercialisation en série repose sur de micro-unités de production implantables rapidement et facilement dans tous les pays. Et cela frappe à la porte : Iraniens, Sud-Coréens se montrent aussi intéressés que les Australiens, et bien sûr les Indiens.

     Et c'est là où je me dis que les observations de Corine Lepage prennent douleureusement toute leur acuité : pendant que l'Omni-président se prend pour un représentant de commerce et prend de haut les Indiens, ce sont des fonds indiens qui investissent dans une technologie de pointe audacieuse et prometteuse et qui lui donnent la possibilité de passer à l'étape de la commercialisation.

    Ils sont où les fonds d'investissement français, dans cette histoire ? et elle fait quoi l'industrie automobile française ? Cette histoire est pitoyable pour la France et même pour les pouvoirs publics français, incapables de réagir depuis 10 ans. Et côté Sarkozy, on voit bien que les discours sur les PME n'étaient que du flan : rien n'a bougé, ou, tout du moins, pas l'essentiel. Cette histoire est édifiante, et sans doute pas la seule...

    Ceci me rappelle que l'un des objectifs centraux du projet financier de Marielle de Sarnez et du MoDem, à Paris, c'est justement de promouvoir l'innovation financière. Bien sûr, une municipalité, aussi grande soit-elle, ne peut pas tout faire, mais, je me dis que si elle appliquait les points suivants (que l'on trouve texto dans le programme du MoDem à Paris) ce pourrait être déjà un bon début, et que même, si de telles mesures avaient été appliquées suffisamment tôt, Guy Nègre et Louis Arnoux implanteraient quelque part en région parisienne leur première usine de OneCats. Je cite l'extrait du programme :

    Promouvoir la Place de Paris comme première place de l’innovation financière
    Il est nécessaire de promouvoir plus activement la Place de Paris, au travers de Paris Europlace, dont la structure serait renouvelée sur le modèle de la Corporation of London (comme suggéré mais non réalisé par Bertrand Delanoë en 2001). Son rôle pourrait être de :
    - Prendre contact avec les acteurs financiers présents à Paris ou pouvant venir s’installer à Paris.
    - Recenser les besoins des acteurs (bureaux, infrastructures…) et prévenir les difficultés pouvant les conduire à quitter Paris.
    - Aider techniquement l’installation des entreprises à Paris.
    - Développer un discours de place pour améliorer l’image du secteur et lui apporter une plus juste reconnaissance.
    - Promouvoir la place à l’international, en effectuant un travail de ciblage, notamment à destination de la Chine, de l’Inde, de la Russie, et des pays arabes.
    - Contribuer à l’adoption d’une réglementation et une fiscalité adéquates et stables.
    - Contribuer à l’amélioration de la régulation : réactivité et diffusion de l’innovation..
    - Organiser des grandes rencontres annuelles dans les domaines d’excellence (assurance, Investissement Socialement Responsable notamment).

  • Nicolas Sarkozy fâche l'Inde

    A prendre ses interlocuteurs pour des marchands de tapis, émergents de surcroît, donc forcément sous-développés, on peut finir par sérieusement les énerver.

    Nicolas Sarkozy frôle allègrement l'impair diplomatique : en effet, il a décidé de se rendre en Inde. Seulement, dans ce pays d'ancienne civilisation, on a le sens des convenances et du protocole. La visite devrait en principe au moins durer quatre à cinq jours. Seulement voilà, l'omniprésident ne veut pas y passer plus de deux nuits. Et pour couronner le tout, la seule chose qui l'intéresse, c'est de savoir quels contrats peuvent être signés par les Indiens lors de sa venue.

    Autant dire que cela n'a pas plus aux Indiens. Bling bling et va-s-y que j'y vais franco et sans vergogne, cela va bien avec la Lybie (et encore, Sarko s'est fait rouler par le Guide) ou encore avec les Chinois, mais l'Inde, c'est une démocratie, ce que semble avoir oublié not'bon président. Ah, oui, bien sûr, ça doit être ça, la "politique de civilisation"...

    Et les Indiens estiment légitime de ne pas être traités moins bien qu'une autre grande nation comme l'Allemagne ou l'Angleterre. La réponse a donc été glaciale, et assortie d'un refus net et sans appel. 

    C'est qu'il serait fichu de nous faire perdre des contrats, l'omniprésident

    Tiens il me rappelle un mythe à propos  de Ganesha, le dieu indien de la sagesse à tête d'éléphant : 

    Shiva et Pârvatî jouent avec leurs deux fistons Ganesha et Kârtikeya. Ils donnent aux deus frérots un fruit magique en leur expliquantque la connaissance ultime et l'immortalité sont planqués dedans. Mais, pour avoir le fruit, il faut faire trois fois le tour du monde (un défi à la mesure de notre hyper-président). Kâritkeya décolle au quart de tour (dans l'avion de Bolloré ?) et s'arrêtedans tous les lieux sac'és pour y faire une offrande. Ganesh, pas fou, qui se doute qu'avec son poids, il ne fera pas le poids, a une idée de génie : il fait trois fois le tour de ses parents. Surpris, les deux l'interrogent et lui demande ce qu'il traffique...mais voilà la réponse du fiston :

     "Mes parents Shiva et Shakti sont la Totalité du monde. En eux se trouve l'Univers entier. Je n'ai pas besoin d'aller plus loin".

    Devinette : qui gagne le fruit, dans l'histoire, finalement ?

  • Capitalisme, Socialisme et Démocratie (7) : homo economicus

    La civilisation du capitalisme est le 11ème chapitre de Capitalisme Socialisme et Démocratie. Schumpeter examine dans ce chapitre les fondamentaux historiques du capitalisme.

    Il y a cinquante mille ans, l'homme a affronté les dangers et les chances de son milieu avec un comportement qui, selon certains « préhistoriens », sociologues et ethnologues, équivalait grossièrement à l'attitude des primitifs modernes 1. Deux éléments de cette attitude sont particulièrement importants à notre point de vue : la na­ture « collective » et « affective » du processus mental des primitifs et, s'y super­po­sant partiellement, le rôle de ce que, faute d'un meilleur terme, j'appellerai la ma­gie. Par « nature collective et affective » je fais allusion au fait que, dans les petits grou­pes sociaux indifférenciés ou peu différenciés, les idées collectives s'imposent d'elles-mêmes à l'esprit individuel beaucoup plus strictement que ce n'est le cas dans les grands groupes complexes: et aussi au fait que ces petits groupes aboutissent à leurs conclusions et décisions par des méthodes qui, au point de vue qui nous préoccupe, peuvent être caractérisées par un critérium négatif : le dédain pour ce que nous appe­lons la logique et, notamment, pour la règle de non-contradiction. En second lieu, j'entends par magie l'emploi d'un système de croyances qui, certes, ne font pas com­plètement abstraction de l'expérience - aucun rite magique ne saurait survivre à une série ininterrompue d'échecs - mais qui insèrent dans la succession des phénomè­nes observés des entités ou des influences émanant de sources non empiriques.

    Moi, j'aime bien sa définition de la magie. Et comme nous avons actuellement à la tête de notre pays un spécialiste des incantations en tout genre, je laisse au lecteur le soin de savourer cette excellente dé finition de Schumpeter. J'en déduis d'ailleurs que Sarko est un grand shaman... 

    [...]la pensée ou le comportement rationnels et une civilisation ratio­naliste [...] impliquent un élargissement, lent mais continu, du secteur de la vie sociale à l'intérieur duquel les individus ou les groupes ont accoutumé de faire face à une situation donnée, premièrement en essayant d'en tirer plus ou moins (mais jamais complè­tement) le meilleur parti possible, en se fiant à leurs propres lumières; deuxièmement, en agissant en conformité avec les règles de cohérence que nous groupons sous le terme « logique »; et, troisièmement, en se fondant sur des hypothèses satisfaisant aux deux conditions suivantes : que leur nombre soit réduit au minimum et que chacune d'elles soit susceptible d'être exprimée en terme d'expérience potentielle

     Voilà, ça, c'est l'apparition de l'UDF, tout aprticulièrement la Nouvelle UDF de 2002,  dans la politique. Je suis sûr que ceux qui étaient là à sa fondation se retrouveront dans cette définition de la pensée rationnelle.

    [...] 

    Ceci dit, l'attitude rationnelle s'est, apparemment, imposée avant tout à l'esprit humain sous la pression de la nécessité économique. C'est à notre tâche économique quotidienne que nous sommes, en tant que race, redevables de notre entraînement élémentaire au raisonnement et au comportement rationnels : toute logique, je n'hésite pas à J'affirmer, dérive du schéma de décision économique ou, pour employer l'une de mes formules favorites, le schéma économique est la matrice de la logique. Cette opinion me paraît plausible pour les raisons suivantes. Supposons que tel homme « primitif » fasse usage de la machine la plus élémentaire de toutes, déjà appréciée par nos cousins les gorilles : un bâton, puis que ce bâton se brise entre ses mains. S'il essaie de remédier à cet accident en récitant une formule magique - il pourrait, par exemple, murmurer : « Offre et Demande » ou « Planisation et Contrôle », dans l'es­poir que, après avoir répété neuf fois ces mots, les deux fragments se rassembleraient - ceci revient à dire que notre homme n'est pas encore sorti du cercle de la pensée pré-rationnelle.

    Mouaaarrrrfff ! Toute ressemblance avec des faits récents ... Alors il y a deux gorilles qui sont dans un arbre, l'un est au PS et l'autre est à l'UMP. Ils ont un bâton qui se brisent. Alors le gorille UMP dit... et puis le gorille PS...Pas mal, non, l'histoire drôle ?

    Mais s'il essaie de découvrir le meilleur procédé pour réunir les deux morceaux ou pour se procurer un nouveau bâton, il agit rationnellement, au sens où nous entendons ce terme.

    Voilà, là, c'est l'apparition de l'homo democraticus sapiens sapiens...

    Cependant il est évident que, à l'occasion de cette circons­tance comme de la plupart des autres circonstances économiques, l'échec fonctionnel d'une formule magique sera beaucoup plus frappant que ne saurait être l'échec d'une formule visant à ce que notre homme l'emporte dans un combat, soit heureux en amour ou décharge sa conscience du poids d'un remords. Ceci tient au déterminisme inexorable et, dans la plupart des cas, au caractère quantitatif qui distinguent le sec­teur économique des autres secteurs de l'activité humaine, et peut-être aussi à la banalité inexcitante inhérente au retour perpétuel des besoins et des satisfactions éco­no­miques. Or, une fois qu'il a été forgé, le comportement rationnel s'étend, sous l'influence pédagogique des expériences favorables, aux autres sphères d'activité et, ici encore, il initie les humains à cette entité remarquable : le Fait. 

    Mouais. J'aimerais partager l'optimisme de Schumpeter, mais pour l'extension du comportement rationnel...Il faudrait en parler à l'omni-président qui a souvent du mal avec les faits...

     Ah, et ça, c'est pour les alter, marxistes, trosko, guévaristes, et cetera... :

    Il convient de mentionner notamment deux points. J'ai signalé précédemment que la législation sociale ou, plus généralement, les réformes institutionnelles en faveur des masses n'ont pas été simplement une charge imposée à la société capitaliste par la nécessité inéluctable de soulager la misère toujours croissante des pauvres, mais que, tout en relevant automatiquement le niveau d'existence des masses par le jeu de son fonctionnement, le régime capitaliste a également fourni les moyens matériels d'une telle législation « et la volonté » de les mettre en oeuvre. Or, les mots entre guillemets appellent une explication complémentaire, ressortissant au principe du rationalisme généralisé. Le processus capitaliste rationalise le comportement et les idées et, ce faisant, chasse de nos esprits, en même temps que les croyances métaphysiques, les notions romantiques et mystiques de toute nature. Ainsi, il remodèle, non seulement les méthodes propres à atteindre nos objectifs, mais encore les objectifs finaux en eux-mêmes.  

     C'est un processus que pour ma part, j'ai constaté, en effet. Je pense , par exemple que l'investissement socialement responsable, le développement durable sont des objectifs remodelés par le capitalisme, en raison de sa rationnalité sous-jacente.

     

  • Delanoë,Paris et ma petite entreprise...

    d4a3aa02a483a5ef6d255b79818c4e59.jpgJe publiais, tout récemment, l'analyse remarquable que Valérie Sachs avait dressé du bilan de la mandature Delanoë. Pour illustrer mon propos, je  m'appuie,  cette fois, sur un autre document d'envergure, celui de Catherine Mouradian et Denis Barras, tous deux adhérents du MoDem, et  membres de l'équipe de Valérie Sachs. Ils se  sont intéressés en particulier aux conditions d'implantation d'une entreprise à Paris.

    A la qualité de leur travail, on peut être rassuré sur la solidité des personnes qui entourent Valérie Sachs, Marielle de Sarnez, et plus généralement encadrent le projet MoDem à Paris

    Attention, ça va décoiffer...

    b6b4efb6c6b8c039172440a2cc73d72a.jpg Observez avec attention l'image ci-contre. En cliquant dessus, on doit même pouvoir ouvrir une fenêtre afin de la voir en grand.

    C'est le labyrhinte des interlocuteurs auxquels une entreprise souhaitant s'implanter à Paris peut s'adresser. L'excellent travail de Denis Barras et Catherine Mouradian a permis de le reconstituer.

    Alors, c'est très simple : si l'entreprise ne s'appelle pas Ariane, ce n'est pas la peine de s'y risquer.  Dans le cas contraire, gare aux Delanotaures, une version locale, mais redoutable du Minotaure de la légende...

    - Denis Barras et Catherine Mouradian écrivent à la suite de ce schéma introducteur :

    « A la suite du diagnostic élaboré et présenté à la Commission économique en 2006, il apparaît que Paris est une porte d’accès stratégique au marché européen mais que l’image de Paris souffre d’un marketing défaillant et d’une structure d’information pléthorique et inadaptée à la concurrence actuelle, malgré des atouts indéniables économiques, culturels et sociaux.
    La concurrence des grandes agglomérations étrangères est réelle et certaines agglomérations françaises
    commencent à avoir vraie image de marque à l’international faisant passer Paris au second plan sur bien des
    domaines ; un comble pour la grande capitale culturelle et économique qu’est Paris ! »

    Moi, je dirais qu'ils sont encore bien bons. Ce n'est pas défaillant, c'est rachitique pour ne pas dire nécrosé... 

    Leur idée principale, c'est de développer un marketing bien plus offensif, pour promouvoir Paris, et, bien évidemment, de rationnaliser l'information. Bien avant Nicolas Sarkozy et Madame de Panafieu, ils avaient déjà pensé l'idée du Grand Paris, puisqu'ils l'évoquent ici en introduction de leur rapport. Il faut savoir que le rapport, qui fait suite au diagnostic de l'UDF durant l'année 2006, a été écrit dès les débuts de l'année 2007, avant d'être complètement finalisé en décembre dernier.


    « D’emblée nous soulignons ici le fait que la zone d’activité parisienne dépasse largement les limites du périphérique de Paris et qu’à l’image du « Grand Londres » ou du concept « I love New York », l’idée du Grand Paris s’impose d’elle-même en terme de communication et de marketing.
    Notons que sur bien des projets, l’idée du Grand Paris émerge peu à peu (changement du nom de l’aéroport de Roissy, extension de la notion « Université de Paris » et de bien d’autres initiatives citées tout au long de notre analyse « Attractivité de Paris » (Paris place financière, etc...).
    Nous pensons que bon nombre de Franciliens sont conscients de la nécessité de motiver l’activité économique en facilitant son accès et en généralisant son information ; cela passe autant par l’augmentation et l’extension des transports en commun (la vie du Parisien devient de plus en plus francilienne), par l’animation de la vie locale que par la valorisation de l’ensemble des opportunités.
    Le rayonnement de notre région en France et à l’étranger est aussi un des éléments moteur, évident, du renouveau de l’activité économique
    Les outils promotionnels que sont le concept du Grand Paris et la création d'un portail unique nous paraissent indispensables à la réalisation d’une stratégie marketing active et ouverte au bénéfice de notre région.


    Ce que nous appellerons ici « Grand Paris » peut bénéficier d’une autre appellation (« Paris Métropole » ou autre … ) pour peu que la dénomination soit fidèle au concept ici développé

    Chers amis lecteurs de mon blog, tout comme pour les analyses de Valérie Sachs, j'ai bien l'intention de ne vous diffuser que morceau par morceau, la réalité de ce rapport du plus haut intérêt. La suite prochainement, donc. Ce premier billet n'est qu'une mise en bouche... 

    Ce qui m'intéresse, moi, dans ce projet, c'est son idée principale : la rationnalisation et la promotion de l'information économique sont des  idées totalement étrangères à la municipalité socialiste, à Delanoë, et à son équipe. Or, je crois que c'est tout à fait fondamental, par les temps qui courent, et qu'unegrande métropole ne peut absolument pas s'épargner de réfléchir à la manière dont elle communique dans le champ économique. Toutes choses qui indiffèrent royalement à l'équipe municipale en place, mais pas du tout, en revanche, aux entreprises qui viennent s'implanter. Et une entreprise qui s'implante, ce sont des emplois, et du pouvoir d'achat...Or, les entreprises quittent Paris...

  • La vraie nature de Kadhafi

    Il serait temps que les adeptes de la "real-politik" sachent à qui ils ont affaire avec Kadhafi.

    Ecoutons le témoignage d'une journaliste qu'il a voulu violer... 

     
    Effectivement, comme le dit Rama Yade, j'ai le sentiment que mon pays est un paillasson sur lequel ce tyran infect s'essuie les pieds avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy.
     
    Compte-tenu du programme de l'UMP aux dernières législatives, j'attends une condamnation très ferme du président et de son hôte par ce parti.
     
    Par ailleurs, je trouve vraiment gonflé, le mot est loin d'être trop fort, d'avoir fait lire à toute la France la lettre de Guy Mocquet à peine un mois auparavant, tout cela pour accueillir un tortionnaire de la pire espèce ! 
    Il y a des bornes qu'il faudrait ne pas dépasser. 
    Bayrou a bien raison d'être totalement indigné. Ceux qui défendent cette visite ont mal compris, je crois, à qui ils ont affaire. 
  • Extrait du programme de l'UMP aux législatives de 2007

    Sous titre : "Ne pas sacrifier l'homme à la mondialisation", ici :
    http://www.ump-legislatives2007.fr/index.php?section=projet&theme=1

    "Il ne peut pas y avoir de libéralisation des échanges avec des pays qui ne respectent pas des conditions minimales de dignité des salariés. Notre diplomatie doit être moins soucieuse d'attirer les faveurs de nos clients que d'assurer la rigueur de son éthique. Le prestige de notre pays n'y gagne pas, son commerce non plus. Les intérêts de notre balance extérieure ne justifient donc pas que nous soyons silencieux sur les atteintes aux droits de l'homme qui sont commises dans certains pays."

     hmm ? et quand ils en font un tract, les militants UMP, ils en font quoi, après ? ils l'utilisent  pour se torcher le c.. ?

    A moins qu'ils aient prévu d'en offir un cadeau en double exemplaire, l'un pour Nicolas Sarkozy, notre omni-président, l'autre pour le tortionnaire expert maître ès cynisme, notre bon ami Kadhafi... 

  • Bayrou juge Kadhafi indésirable

    François Bayrou a jugé vendredi que la visite officielle en France du colonel Kadhafi était "indigne de la France et indigne pour la France", appelant "les démocrates et les républicains" à dire leur "réprobation" devant la politique extérieure de Nicolas Sarkozy. En effet, le président du Mouvement démocrate estime que "le dictateur libyen qui s'est rendu coupable d'actes de terrorisme parmi les plus cruels des dernières décennies" et de "prises d'otages" avec les infirmières bulgares "ne doit pas être honoré par la France", a-t-il ajouté. Il a, par ailleurs, dénoncé la politique suivie par le président de la République, qui "pendant sa campagne annonçait qu'il pratiquerait une diplomatie morale", or "nous voilà les premiers et seuls à féliciter Poutine pour ses "élections", nous voilà disant ouvertement à la Chine qu'elle pouvait disposer de Taiwan et que nous ne nous inquiéterons plus du Tibet, nous voilà alignés sur la puissance américaine, et les amis de Kadhafi", a-t-il dénoncé. Pour François Bayrou "tout cela demande dans l'opinion française une mobilisation d'indignation", dénonçant "la diplomatie business" menée en fonction "du carnet de chèques" des interlocuteurs. "J'appelle les démocrates et les républicains à dire, s'il le faut ensemble, leur réprobation et leur indignation", a-t-il déclaré.

    D'accord avec François Bayrou : l'omniprésident en fait trop, et je trouve que cela commence à faire beaucoup. On peut, je pense conjuguer une certaine morale avec les affaires, les chefs d'entreprise n'étant pas comptables des opinions émises par les chefs d'état (tout du moins, jusqu'à un certain degré). Mais là, j'ai tout de même le sentiment que Sarkozy sacrifie tout à de gros contrats.

    La vérité, c'est qu'il est bien plus efficace commercialement, d'avoir des entreprises compétitives et des produits de qualité, que de s'asseoir sur le droit pour vendre. Une fois encore, de la poudre aux yeux. 

    Si Nicolas Sarkozy veut vraiment relever le commerce de la France, qu'il pratique une politique favorable à l'innovation et à la croissance. Malheureusement, il fait actuellement tout l'inverse.