La blogosphère bruit d'appels divers et variés appelant à une nouvelle nuit du 4 août contre le cumul des mandats, comme s'il s'agissait d'un privilège aristocratique.
Eh bien je pense que ceux qui se battent pour un mandat unique se trompent. Je ne souhaite pas qu'un élu national soit complètement coupé des réalités locales. Au contraire, je pense qu'il a vocation à être au moins élu municipal pour en percevoir certaines des problématiques.
J'ai bien aimé les sages remarques de jpm sur le blog d'Hervé Torchet, et je les recopie ici :
«Si on écoutait les ayatollahs du non cumul personne ne devrait avoir le droit de faire plus d'un mandat dans un seul poste au cours de sa vie.
C'est le règne des technocrates que vous nous promettez !
La politique, surtout à haut niveau est affaire de dossiers complexes, de réseaux. En militant de façon aveugle pour limiter les abus vous entraînerez l'excès inverse.
Comment imaginer que des politiques fraîchements émolus n'ayant que 4 a 6 ans devant eux ne soient pas totalement à la botte de fonctionnaires d'états en place depuis longtemps, maîtrisants les dossiers et les réseaux ?
Comme de tout temps cette affaire du cumul et de la succession des mandats demande un peu de recul et de pondération afin de combattre avec efficacité les abus sans pour autant briser le système entier... »
Accessoirement, les Français, ils s'en f...ent un peu du cumul des mandats. Ce qui compte, c'est la bonne gouvernance, que l'on s'occupe de leurs problèmes, et la compétence des personnalités politiques. Voilà ce qui compte.
Bien sûr, je ne propose pas de cumuler un nombre indéfini de mandats, mais deux, cela me semble très raisonnable. Je pense également que l'on ne peut pas s'asseoir sur le vote des Français : pourquoi devrait-on contraindre un édile municipal à quitter son poste sous prétexte qu'il est là depuis longtemps ? Si ses administrés l'élisent, où est le problème ?Le problème, ce n'est pas qu'un maire soit élu une ou dix fois, mais plutôt l'absence de contre-pouvoirs et de transparence dans les municipalités. Ceux qui se préoccupent du cumul seraient bien mieux inspirés d'attaquer le mal à la racine, et le mal, ce n'est pas le cumul. La tête nouvelle n'est nullement une garantie de compétence et de qualité. Je vois dans cet argument générationnel plutôt une forme de jeunisme appliqué à la politique assez similaire à ce que l'on trouve dans les médias et notamment le star-system. Pas vraiment une référence fameuse, d'autant que son utilisation comme argument politique occulte les vrais débats et passe à côté de ce qu'elle vise.