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sarkozy - Page 23

  • La leçon d'Alstom

    Alstom a actuellement les honneurs de la presse : et pour cause, l'entreprise d'électricité et construction ferroviaire lance un prototype de train à grande vitesse, dont la particularité est de ne plus être tracté par une locomotive, mais de disposer d'un pouvoir tracteur réparti sur chaque wagon. Le carnet de commandes est plein, et des visiteurs venus des quatre coins du monde frappent à la porte pour acquérir la fine fleur de la technologie de l'entreprise.

    En ces temps de disette d'énergies fossiles à venir et de réchauffement climatique, la technologie d'Alstom présente évidemment bien des avantages, a fortiori pour des investissements sur du long terme...

    Il faut reconnaître (pour une fois) que Sarkozy alors Ministre de l'Economie et des Finances, avait agi vite et bien sur ce dossier, en engageant l'Etat dans le capital d'Alstom.

    Il avait notamment énoncé devant l'Assemblée Nationale, le 26 mais  2004, les mots suivants :

    Quand il faut privatiser parce que c'est l'intérêt de l'entreprise, nous privatisons. Et lorsqu'il faut investir des fonds publics pour sauver des entreprises, nous le faisons ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Ce n'est pas de l'idéologie, c'est du pragmatisme : la France ne peut pas vivre sans une industrie puissante.

    Il y a, cet après-midi même, un tour de table avec les banques afin de trouver les 10 milliards d'euros nécessaires pour cautionner, non pas Alstom, comme je l'ai entendu dire, mais les clients d'Alstom. J'espère que, avec le Premier ministre, nous pourrons annoncer ce soir l'accord finalisé avec les banques.

    Enfin, quatre années sont données à Alstom pour nouer des partenariats industriels. En quatre ans, les femmes et les hommes d'Alstom qui construisent le TGV et le Queen Mary pourront affronter la concurrence, car l'entreprise sera redressée. Bien sûr, pour nouer un partenariat, il faut des partenaires qui soient tous deux debout, à armes égales.

    Nous n'avons pas accepté un dépeçage qui aurait permis à certains de prendre les morceaux qui les arrangeaient, laissant les autres à l'État. Cela s'appelle du volontarisme industriel
    et c'est un message pour tous les salariés d'Alstom. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française.)

    Comme quoi, quand il y a des choses qui vont dans le bon sens, on est capable d'approuver, à l'UDF-MoDem...Le malheur, c'est qu'actuellement, on ne peut pas dire que cela va dans le bon sens...

    Plus généralement, cette histoire repose le problème de l'intervention de l'Etat dans l'économie et notamment sur les marchés. On sait déjà que les fonds dits Souverains affluent sur les marchés financiers. Je crois, pour ma part, mais je ne suis pas le seul, que l'Europe toute entière devrait se doter d'un fond puissant capable de se porter au secours, non à fonds perdus, mais par recapitalisation, des entreprises qui traversent des mauvaises passes.

    On me dira, bien évidemment, que c'est contraire à la concurrence libre et non faussée entre entreprises. Certes, mais à ce compte-là, les autres états de la planète en font autant : quid du géant Gazprom qui est alimenté par l'état russe ? Quid de la République Populaire de Chine qui se comporte en large partie comme un état hyper-capitaliste pour favoriser ses propres entreprises ?

    Au-delà de la concurrence libre et non-faussée, je crois qu'il y a une valeur supérieure, qui devrait être le Bien commun. Bien sûr, il faut aussi admettre le principe de règles communes, car s'affranchir de ces dernières est à l'évidence contradictoire avec le Bien Commun.

     Je ne prône pas , bien évidemment, la promotion d'intérêts nationaux égoïstes, mais je pense que nous aurions vocation, nous autres Français, qui nous nous sommes longuement développés avec une intervention appuyée de l'état, à entamer une discussion avec nos partenaires européensafin de mettre en place des procédures et un fond d'intervention pour les entreprises en péril. J'ai lu à cet effet une analyse de l'économiste Elie Cohe, qui date dedécembre 2003, évoquant la désindustrialisation de l'Europe et le désarroi de ses dirigeants politiques : elle conserve toute sa pertinence et justifie a posteriori la position adoptée alors par la France à l'époque.

    Dans un ouvrage récent, trente spécialistes internationaux dressent le bilan de santé de l'Hexagone : il s'agit de Regards sur la France, chez Seuil. J'y ai lu entre autres avec beaucoup d'intérêt l'analyse que porte Jonah Levy, professeur de sciences politiques à l'Université de Berkeley sur le nouvel interteventionisme de l'Etat en France. Il note une véritable modification de l'Etat dirigiste du début des années 80 : désormais, il ne s'agit plus de déterminer les gaggnants, mais de construire un environnement porteur pour les entreprises, notamment en prenant en charge certains de leurs coûts pour les aider à évoluer.

    Cette politique n'a pas si mal marché, mais elle s'est accompagnée de dispositifs d'anesthésie sociale que je juge pour ma part, pernicieux : certes, ils ont permis la transformation de l'état dirigiste en état accompagnateur et une mutation de l'économie française, mais ils ont eu un coût bugétaire croissant qui plombe désormais les comptes de la nation, et, surtout, ils ont créé une atmosphère de déresponsabilisation, diluant progressivement l'activité. Le problème, c'est que les dispositifs sociaux avaient tous été conçus pour être temporaires, et ils sont tous devenus pérennes.

  • Jean Lassalle, les musées et la caverne d'Ali-Baba

    d70e6d4d3744b88f2d05bf0dff2dbc2c.jpgJean Lassalle, député UDF-MoDem, s'inquiète du contenu de la lettre de mission remise à Christine Albanel le 1er août 2007 : en effet, dans cette dernière, voici que ce que l'on pouvait lire :

    Vous prendrez les dispositions nécessaires pour redresser rapidement le marché de l'art français. Vous analyserez notamment sa situation juridique et fiscale (TVA, droit de suite···) au regard de la situation dans les autres pays, et ferez des propositions d'amélioration. Vous examinerez les raisons qui freinent la reconnaissance des talents français à l'étranger. Vous étudierez la pertinence de l'organisation des commandes d'art (FNAC et FRAC) et engagerez une réflexion sur la possibilité pour les opérateurs publics d'aliéner des œuvres de leurs collections, sans compromettre naturellement le patrimoine de la Nation, mais au contraire dans le souci de le valoriser au mieux.

    Jean Lassalle a donc interpelé Christine Albanel (question n° 14807 de la 13ème législature, publiée au JO du 15 janvier  2008) à ce sujet, pour une raison très simple :   la majorité des conservateurs se sont élevés contre cette idée, tout particulièrement M. Loyrette, président-directeur du Louvre, et Mme Francine Mariani-Ducray à la direction des musées de France ; en effet des risques de dérives mercantiles sont à craindre dans la perspective d'une aliénabilité des oeuvres, d'autant que le mythe des cavernes d'Ali Baba enfouies sous nos musées a été démenti par les conservateurs eux-mêmes à plusieurs reprises.

    Jean Lassalle observe de plus que  cette politique de commercialisation des collections, déjà pratiquée aux États-Unis, a prouvé sa dangerosité en rendant possibles les erreurs d'évaluation des oeuvres, qui ont entraîné des drames financiers pour les musées concernés.

    Il a donc demandé à la Minsitre de le Culture et de la Communication de prendre en compte ces éléments afin de procéder en concertation avec les acteurs concernés à une réelle évaluation de cette problématique.

    Moi, ce que je trouve fort, avec le gouvernement Sarkozy, c'est qu'on est toujours dans le floklore et le merveilleux : le problème, c'est que la caverne d'Ali-Baba, c'est un mythe, pas une réalité... 

     

  • Loi de finances 2008 et énergies nouvelles

    95c19037111d25044173f1621a0a5166.jpgJ'ai lu avec attention le rapport qu'a produit Christian Gaudin, sénateur UDF-MoDem, en compagnie du sénateur divers droite Philippe Adnot, sur la recherche et l'enseignement supérieur.

    Le rapport est fort intéressant, car il étudie poste par poste les crédits alloués à la recherche et à l'enseignement supérieur, domaine par domaine. Or, je suis allé jeté un oeil du côté de l'énergie, et qu'ai-je vu en examinant les chiffres

    Que sur 655.4 millions d'euros alloués à ce poste, 475.3 vont au nucléaire, 180.8 au pétrole, et 5.3 aux énergies renouvelables !!!

    J'ai bien aimé la section principales observations de votre rapporteur spécial (en l'occurence Christian Gaudin) :

    « En revanche, il s'étonne de la relative modicité de l'effort financier consenti en faveur de la recherche dans le domaine des énergies nouvelles, concernée au premier chef par les engagements présidentiels pris à l'occasion du Grenelle de l'environnement *. Comme indiqué supra, c'est en particulier le cas de la thématique « Energie durable et environnement » de l'ANR, dont le financement ne doit augmenter que de 3 % en 2008. »

    Un tantinet agacé, notre sénateur MoDem. Il propose d'ailleurs immédiatement la mesure que lui dicte le simple bon sens, c'est à dire, en gros, plus que doubler le dit budget, et  ponctionner notamment les fonds initialement affectés à la recherche sur l'extraction pétrolifère. Cela me semble en effet une très juste suggestion.

    Je le cite :

    C'est également pourquoi votre rapporteur spécial vous propose un amendement tendant à abonder de 6 millions d'euros la rubrique « Energie durable et environnement » de l'ANR. Les fonds nécessaires pourraient provenir de l'action n° 3 du présent programme, « Compétitivité et développement du secteur des hydrocarbures et de ses infrastructures, diversification des réserves », plus précisément sur les actions de l'IFP visant à « repousser les limites du possible dans l'exploration et la production du pétrole et du gaz ». Il semble, en effet, que les sociétés pétrolières pourraient accroître leur participation financière à ce type de recherche. En outre, l'IFP a pleinement vocation à participer aux appels à projets lancés par l'ANR sur les thématiques d'énergie durable et d'environnement, abondés par le présent amendement.

    Sur l'énergie, il sait de quoi il parle notre sénateur : je rappelle tout de même qu'il a mené une mission scientifique en Antarctique pendant un mois en 2006, et qu'il a certainement eu l'occasion de commencer à y voir les dégâts occasionnés par le réchauffement climatique... J'aurai l'occasion de continuer à commenter ce rapport, car il contient nombre de choses intéressantes, mais j'y reviendrai dans des billets ultérieurs. 

    Ah,au fait, mon astérisque, j'allais l'oublier (la même figure sur le rapport de Christian Gaudin, c'est la note 10) :

    « L'enjeu est d'investir massivement pour créer les conditions de la croissance de demain. L'enjeu est un grand programme national et même européen. L'enjeu est de s'inscrire dans un nouveau mode de développement, un développement durable. (...) C'est une politique d'investissement massif que nous devons et que nous allons engager. Une politique d'investissement massif dans la recherche. (...)L'Etat consacrera plus d'un milliard d'euros sur 4 ans à la recherche, sur les énergies et les moteurs du futur, la biodiversité et la santé environnementale. » M. Nicolas Sarkozy, le 25 octobre 2007.

    Oh!... le méchant sénateur, il est allé chercher perfidement un extrait du discours de Vous Savez Qui à propos du développement durable... 

  • Sarkozy et ses Boutons...

    Ouf, quelqu'un l'a enfin dit :

    f2a51af06f9c6c33afdfea1c426e9177.jpg« Je trouve assez choquant que le plus haut représentant de la République intervienne directement par le verbe dans une affaire privée et qui concerne d'abord et avant tout les instances sociales, les instances de direction de la Société Générale»

    [...]
    « Est-ce qu'il s'appliquera à lui-même le même principe lorsqu'on s'apercevra à la fin de l'année 2008 que la France n'a pas le point de croissance supplémentaire qu'il lui avait promis? »

    Merci Jean Peyrelevade ! Enfin quelqu'un qui dit fort ce que pas mal pensent bas. C'est tout de même incroyable : la Société Générale, que je sache est encore souveraine dans ses affaires, et il s'agit d'une institution privée, pas d'un établissement public ! Accessoirement, Daniel Bouton a déjà présenté sa démission au Conseil d'administration, et elle a été refusée.

    Au-delà de ça, j'ai lu l'entretien de Jean Peyrelevade pour le magazine Challenges : à consulter pour comprendre ce qu'il s'est passé, et pourquoi les process de sécurité sont bien moins optimaux quand on prend des positions sur un marché non réglementé, ce qui est le cas des options. Il a l'air apparemment de penser que Jérôme Kerviel serait en effet le principal responsable de ce désastre financier. Là, j'avoue que je suis dubitatif...

  • bobos bling-bling

    Amusant, les appellations, et surtout les tendances. Les bobos, on le sait, ce sont ces bougeois bohêmes de gauche, un peu hypocrites et très rapiats qui se parent de grands principes et contribueront peut-être à faire réélire Delanoë. Les bobos raffolent de la culture moderne, si possible métissée, cela fait plus tolérant, neuf, et cela soulage leurs conscience de gauche. Sans surprise, ils votent à gauche.

    Les bling-bling tout au contraire, n'ont honte de rien, adorent Sarko et les rolex, se désintéressent de la culture, et aiment bien arborer ce qu'ils ont.  Ils ne font évidemment pas semblant d'aimer la culture : ils ne s'y intéressent pas, même pas quand il s'agit de cultures agricoles.

  • Le MoDem n'est pas l'ennemi de l'UMP

    Je crois qu'il faut dissiper un malentendu du côté des électeurs UMP et de la droite en générale. L'UMP (pas plus que le PS, au demeurant) n'est pas l'ennemie du MoDem. Le vrai problème, sur notre droite, à nous autres démocrates, ce sont les valeurs et le projet de société porté par Nicolas Sarkozy. C'est à ce projet que nous nous opposons, mais nous n'ignorons évidemment pas qu'une bonne partie de la droite et nombre d'électeurs de droite n'adhèrent pas à ce projet, même s'ils ont voté ou soutenu Nicolas Sarkozy faute de mieux. Il faut comprendre, et c'est heureux, que l'UMP ne se réduit par à Nicolas Sarkozy, même si actuellement, il faut admettre qu'elle est subjuguée.

    Le MoDem a donc vocation à s'adresser aussi à ces électeurs et à ces dirigeants politiques. Ceci explique, par exemple, que le MoDem ne voie aucune objection à s'allier avec Alain Juppé à Bordeaux. Clairement, Alain Juppé fait partie du courant de pensée qui n'est pas bonapartiste au sein de l'UMP, et par ailleurs, comme maire, son bilan est bon. 

    Si à Paris, le MoDem adhère aux propositions de Delanoë quand elles intéressent tous les Parisiens, il dénonce toutefois des décisions parfois sectaires.

    Finalement, à Paris, l'alternative aux Socialistes, ce n'est pas l'UMP mais le MoDem. Son projet demeure d'essence libérale et respectueux de l'individu, comme je l'ai montré dans la note "Au coeur du programme parisien du MoDem". Ceci n'empêche pas d'adhérer aux grandes orientations de fond de Delanoë, mais nous récusons la municipalisation à outrance et l'usage systmétique de la méthode coercitive. Nous dénonçons également le simulacre de démocratie locale qui aboutit à ce que dans la pratique, les décisions qui intéressent les habitants d'arrondissement ne partent jamais d'une consultation de ces derniers (c'est tout particulièrement flagrant sur les problèmes de stationnement et de circulation). Notons que les Socialistes et les Verts sont très forts pour user de la méthode coercitive quand il s'agit de stationnement, mais que pour la propeté de Paris, il n'y a plus personne (6 agents en tout et pour tout pour toute la ville de Paris, chargés de verbaliser les incivilités et notamment les répugnantes crottes de chien sur les trottoirs) : il y a à l'évidence des choix qui n'ont rien à voir avec une bonne gestion municipale, mais qui relèvent d'orientations purement iédologiques, et notamment de la mauvaise conscience caractéristique des Socialistes avec ce qui a trait à la sécurité et à la répression en général.

    Finalement, le MoDem, cela convient aussi pour les électeurs de droite qui approuvent les orientations de fond de Delanoë mais ne se voient pas voter Socialiste, ou, tout du moins, pour certains de ses alliés. 

    238b008e95b1c29195c4a0a8b65eaa9d.jpgAu final, je laisse le mot de la fin à Marielle de Sarnez, c'est elle qui l'a énoncé dans un entretien au Parisien le 20 janvier dernier :

    « Dans 95 % des communes de France, le maire est à la tête d'une équipe qui rassemble toutes les sensibilités. Eh bien, c'est ce qu'il faut pour Paris : il faut les meilleurs au service des Parisiens. Quand on prend une décision sur la propreté des trottoirs, vous n'allez pas me dire que cela dépend d'un clivage majorité-opposition ? J'ai essayé depuis six ans de ne jamais faire preuve de sectarisme. Seul compte l'intérêt général. J'ai, par exemple, soutenu l'excellente idée du tramway. En revanche, je n'ai pas compris le refus de la majorité sortante de construire plus de parkings. Les Parisiens se contrefichent de savoir qui prendra l'avantage, du PS ou de l'UMP. Paris n'appartient à aucun parti politique. »

  • François Bayrou soutient Michel Fanget à Clermont

    François Bayrou était, mercredi 16 janvier 2007, à Clermont-Ferrand, au coté de Michel Fanget, candidat du Mouvement démocrate aux municipales dans la préfecture du Puy de Dôme. Après une première rencontre avec quelques commerçants dans le quartier de Montferrand, le président du Modem accompagné notamment de Michel Fanget, a pris le tram pour rejoindre le centre ville et la place de Jaude afin d'inaugurer la permanence de campagne. Sur le chemin, les rencontres nombreuses, les discussions, notamment autour du pouvoir d'achat, ont conforté François Bayrou qui a estimé que « quand le temps des désillusions sera là et qu'il sera imposé à l'esprit de tous, il faudra que se tourne une page nouvelle. Celle des reconstructeurs. »

    Soulignant le besoin de renouvellement politique et générationnel de Clermont, une ville dirigée depuis plus de 60 ans par les mêmes équipes, François Bayrou et Michel Fanget ont ensuite animé une rencontre avec plus de 300 sympathisants et militants de Clermont dans le quartier de Saint-Jacques. Rappelant que les élections municipales sont avant tout des « élections locales », François Bayrou a par ailleurs décrit avec précision les mécanismes du modèle d'inégalités croissantes né « quelque part entre Reagan et Thatcher dans les années 1980 » et plaidé pour la construction d'un modèle de justice croissante appuyé sur la conscience de citoyens responsables.

  • Bayrou ou la parole de l'Ecclesiaste

    Je me suis intéressé aux propos de François Bayrou, dans un récent entretien pour le magazine l'Express, à propos de l'Ecclésiaste. Il venait juste de dire qu'il trouvait que Nicolas Sarkozy avait des côtés puérils.

    Et, à cet effet, il cite la 16ème sentence du 10ème chapitre du livre de l'Ecclesiaste (pour mémoire, il s'agit d'un des livres de l'Ancien Testament, c'est à dire de la Bible). :

    •  Quel malheur pour toi, pays, dont le prince se comporte comme un adolescent et dont les ministres passent leur temps à festoyer dès le matin !

    Or, ce 16ème verset est suivi d'un autre qui n'a pas été sans me rappeler un certain dîner au Fouquet :

    •  Quel progrès pour toi, pays dont le prince est de noble naissance et dont les ministres prennent leur repas à des heures convenables, pour reprendre des forces et non pour faire ripaille !

    On comprend bien que c'est la sobriété qui est mis à l'honneur dans ce verset : pas la rolex et le Fouquet, en somme...

     Il faut tout de même préciser que le thème de ce livre de la Bible est la vanité des choses humaines, et notamment la vanité des vanités. Ce que j'apprécie avec François Bayrou, c'est que c'est l'un des derniers hommes politiques d'une part doté d'une vraie culture, et d'autre part dont la même culture nourrit la réflexion politique.

    Pour ceux qui désirent en savoir plus, le Livre de l'Ecclesiaste est consultable en ligne sur le site de la paroisse Saint-Symphorien de Longeville les Metz 

  • Quotas de pêche, la cacophonie

    Et voilà une belle illustration de la légèreté de notre chef d'état. Légèreté que ce pauvre Michel Barnier essaie de tempérer, mais il est bien tard. Nicolas Sarkozy veut remettre en cause les quotas de pêche, du moins, c'est ce qu'il a déclaré à des marin-pêcheurs. Or, il sait très bien que cette décision relève en principe de l'Europe.

    Retrouvant le populisme détestable qui caractérise la majeure partie de la classe politique française depuis le début des années 90 à la notable exception de l'UDF (aujourd'hui MoDem), il accuse, comme l'ont toujours fait ses prédécesseurs, droite et gauche confondues, l'Europe et la rend responsable de la mauvaise gestion de la France. 

    Tout cela, parce qu'il ne veut pas dire la vérité aux pêcheurs : si nous ne respectons pas les quotas, les ressources seront épuisées d'ici peu, et leur métier disparaîtra définitivement. C'est nous-mêmes que nous menaçons, si nous détruisons nos ressources alimentaires. Or, plutôt que de prendre à bras le corps le problème et de chercher à imaginer des possibilités de reconversion pour les marins-pêcheurs, ou des activités annexes pour améliorer leurs revenus, il préfère jouer la France contre l'Europe.

    Comme le titrait Libération, ce que nous avons surtout atteint, avec Sarkozy, c'est notre quota de mauvaise foi. Ce que cherche à f.... à l'eau (c'est le cas de le dire), en noyant le poisson (excusez, c'était trop tentant) Nicolas Sarkozy, c'est toute la politique commune de l'Europe sur la pêche et les eaux, dite politique bleue.

    Alors comme il demeure quelques individus responsables dans les rangs de l'UMP et au gouvernement, évidemment, Barnier a réagi en catastrophe en publiant un communiqué, et Jacques Barrot, commissaire européen, s'est fendu d'une note irritée et ferme sur la question, mais, pour ma part, cette propension à ne pas prendre les problèmes à bras le corps et à tout mettre sur le dos de l'Europe me met en rage.

    Accessoirement, on passe pour des charlots auprès de nos partenaires européens, et du coup, on devient de moins en moins crédibles. 

  • On a des idées au Ministère de l'immigration

    Tiens, c'est bizarre : Yannick Blanc, directeur de la police générale à Paris a été muté. Outre les cartes grises, cet homme était aussi responsable de la délivrance des cartes de séjour et de la naturalisation des étrangers.

    Il faut dire qu'on lui reprochait un regard trop humain sur les expulsions, ses services n'ayant réalisé que 2800 reconduites à la frontière contre les 3700 attendues.

    Inadmissible en Sarkoziele chiffre fait l'objet d'un culte fanatique. Il faut dire que l'homme avait défrayé la chronique en déclarant en 2006 «nous allons régulariser plusieurs milliers de familles». A l'époque, l'omniprésident était alors omni-ministre de l'Intérieur, et il avait failli en faire une syncope.

    Je le dis souvent, la manière dont sont traités les étrangers en France devient de plus en plus répugnante. En particulier, quand j'entends les échos des attitudes des personnels de base, je me sens des désirs de purge à la Libération. Je suis absolument convaincu que ce personnel-là aurait fait au moins autant de zèle en 1941. Les temps ont changé, mais les administrations restent. Les techno-structures, partout où elles sont n'ont aucune morale et sont prêtes à manger dans n'importe quel râtelier dès lors qu'on les nourrit. 

    Maître Eolas (dont je ne partage par ailleurs guère les convictions politiques) relève la dernière idée géniale de la préfecture des Bouches du Rhône : expulser les avocats étrangers qui plaident pour la régularisation de familles étrangères. En l'espèce il s'agit d'un avocat qui exerce en France depuis 45 ans ! Oui, 45 ans ! et dont le fils, âgé de 21 ans, est français. Et vous savez quoi, on lui réclame des factures EDF de plus de 10 ans pour renouveler sa carte de résident, à défaut de quoi il est expulsable dans les 30 jours. En principe, rappelons-le, les factures doivent être conservées 5 ans maximum.

     J'exècre les services administratifs et la manière dont ils traitent les individus en général. Mais ceux-là battent des records. Il faudrait retenir la leçon que jamais il ne faut donner aux médiocres la moindre parcelle de pouvoir. Dès lors qu'ils peuvent en saisir la moindre miette, leur vanité et leur outrecuidance ne connaît plus de limites.

    Ce qu'il faut, pour semer le désarroi dans toute cette cohorte de médiocres emplis de morgue, c'est trouver la faille juridique qui permette un jour de faire condamner l'un d'entre eux. S'ils commencent un jour à avoir peur, alors le vent tournera, car quand les médiocres ont peur, ils adoptent un profil bas