François Bayrou a jugé vendredi que la visite officielle en France du colonel Kadhafi était "indigne de la France et indigne pour la France", appelant "les démocrates et les républicains" à dire leur "réprobation" devant la politique extérieure de Nicolas Sarkozy. En effet, le président du Mouvement démocrate estime que "le dictateur libyen qui s'est rendu coupable d'actes de terrorisme parmi les plus cruels des dernières décennies" et de "prises d'otages" avec les infirmières bulgares "ne doit pas être honoré par la France", a-t-il ajouté. Il a, par ailleurs, dénoncé la politique suivie par le président de la République, qui "pendant sa campagne annonçait qu'il pratiquerait une diplomatie morale", or "nous voilà les premiers et seuls à féliciter Poutine pour ses "élections", nous voilà disant ouvertement à la Chine qu'elle pouvait disposer de Taiwan et que nous ne nous inquiéterons plus du Tibet, nous voilà alignés sur la puissance américaine, et les amis de Kadhafi", a-t-il dénoncé. Pour François Bayrou "tout cela demande dans l'opinion française une mobilisation d'indignation", dénonçant "la diplomatie business" menée en fonction "du carnet de chèques" des interlocuteurs. "J'appelle les démocrates et les républicains à dire, s'il le faut ensemble, leur réprobation et leur indignation", a-t-il déclaré.
D'accord avec François Bayrou : l'omniprésident en fait trop, et je trouve que cela commence à faire beaucoup. On peut, je pense conjuguer une certaine morale avec les affaires, les chefs d'entreprise n'étant pas comptables des opinions émises par les chefs d'état (tout du moins, jusqu'à un certain degré). Mais là, j'ai tout de même le sentiment que Sarkozy sacrifie tout à de gros contrats.
La vérité, c'est qu'il est bien plus efficace commercialement, d'avoir des entreprises compétitives et des produits de qualité, que de s'asseoir sur le droit pour vendre. Une fois encore, de la poudre aux yeux.
Si Nicolas Sarkozy veut vraiment relever le commerce de la France, qu'il pratique une politique favorable à l'innovation et à la croissance. Malheureusement, il fait actuellement tout l'inverse.
Commentaires
Vers 1973, au moment du premier choc pétrolier, Khadhafi a fait un semblable voyage en France. Jacques Faizant avait publié son dessin à la une du Figaro où l'on voyait Khadhafi s'asseoir, lunettes noires, uniforme militaire et casquette impérieuse, devant Pompidou. Et il dépliait une feuille de papier sur laquelle étaient dessinés des Mirage, des AMX et autres équipements et armements. Il disait d'une façon très significative :
- Le plein.
Quid novis sub sole ?
Lénine disait de l'occident : "ils nous vendront la corde pour les pendre". Étant donné qu'il existe tant de substituts au pétrole, on se demande ce qu'on attend/
salut Hervé,
ce qui m'agace par dessus tout, c'est que je vois venir de loin le raisonnement de Sarko : il se dit qu'il veut commercer avant tout, et on retombe dans la diplomatie du gros contrat conjoncturel.
Mais ce n'est pas ainsi que l'on construit un commerce solide, pas avec des "coups" aléatoires et conjoncturels.
Les Allemands font bien moins de foin que nous et sont bien plus efficaces.
Salut,
Un petit commentaire, simplement pour dire que je ne crois pas qu'on puisse résumer la visite de Kadhafi à une simple négociation commerciale, cela me semble aller beaucoup plus loin. Je mets mon billet en lien pour ne pas tout ré-écrire (pas pour faire de la pub):
http://quindi.typepad.com/log/2007/12/quindi-nous-voi.html
Salut Arnaud,
Pas d'accord avec ton analyse, et d'ailleurs, je t'ai répondu sur ton blog...
Vu merci pour le commentaire (ai répondu): "si on pense tous la même chose..." (lol)