Lors de l'examen de la mission « Culture », Catherine Morin-Desailly, Sénatrice (MoDem) de la Seine-Maritime et porte-parole du groupe Union Centriste, a relayé les inquiétudes des acteurs culturels et des collectivités locales face à un budget d'austérité, qui ne permet pas à l'actuelle ministre de la culture de remplir les objectifs de sa lettre de mission.
La Sénatrice de la Seine-Maritime a tout d’abord regretté l’insuffisance des crédits alloués au patrimoine monumental, qui va se traduire par l’arrêt ou le report de nombreux chantiers. C’est pourquoi, elle a souhaité que les dispositions préconisées par les missions de l'Assemblée nationale et du Sénat en faveur du patrimoine, au-delà d’un engagement stable et pérenne que la diversification des sources de financement, soient mises en œuvre rapidement. Toutefois, elle a salué les efforts accomplis en faveur des monuments historiques appartenant aux collectivités locales et aux propriétaires privés. Elle a également salué l’action renforcée du ministère en faveur des musées en région et des archives.
Si, ensuite, Catherine Morin-Desailly a noté avec satisfaction la priorité accordée à l'éducation artistique et culturelle, estimant que toute réforme profonde de la politique culturelle tient à la place que l’on fera à l’éducation artistique dans le cadre de l’enseignement général, elle a cependant regretté la remise en cause des actions en faveur de l'accès à la culture. S’agissant des heures d'intervention des artistes dans les écoles et dans d'autres lieux, elle a souhaité que les Assédic prennent en compte ces heures pour l’ouverture des droits des intermittents à l’assurance chômage. En outre, elle s’est inquiétée de la diminution des aides aux établissements d'enseignement spécialisé, qui obligera les collectivités territoriales à intervenir. Enfin, elle a exprimé des réserves sur l'expérimentation de la gratuité des musées, rappelant qu’on ne pouvait pas associer si facilement gratuité et démocratisation.
La Sénatrice de Rouen a évoqué la situation difficile du spectacle vivant, dont les crédits sont en régression. Elle a rappelé les grandes inquiétudes des professionnels du secteur qui ont demandé l’organisation d’un « Grenelle de la Culture », qu’elle soutient pleinement. D’ailleurs, pendant la campagne présidentielle elle avait proposé la tenue d’états généraux de la culture. Constatant l’essoufflement des financements et les carences de l’Etat dans ce secteur, elle a appelé de ses voeux une politique contractuelle qui permette de clarifier les rôles respectifs de l'État et des collectivités territoriales, afin de faire mieux, plus simple et plus clair de façon coordonnée.
Commentaires
Voilà bien un secteur qui mériterait des réformes profondes. L'action publique y est souvent confuse et redondante, tout en laissant des zones d'ombre. La dispersion des moyens s'y conjugue avec une recentralisation déguisée de crédits supposés décentralisés et un certain nombre de monuments ou d'équipements ont été transféré par l'État à des collectivités sans les recettes correspondantes, ce qui met en péril soit les finances (déjà fragiles) des collectivités locales, soit les monuments en question et c'est bien la moindre des choses que le budget de l'État prenne dès lors en charge ces équipements. Mais pourquoi les avoir transférés ?
En résumé, c'est un beau bordell...