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Tibet

  • Apparition des dalaï-lamas au Tibet

    Le 26 août je reprenais le rapport du Sénat sur la démocratie tibétaine en exil pour exposer comment la religion tibétaine s'était constituée. Suite, aujourd'hui, avec l'apparition des dalaï-lamas...

    C'est au sommet de l'État tibétain que l'emprise de la religion était la plus visible puisqu'il y a eu, à partir du XVIème siècle, un cumul des pouvoirs temporel et spirituel. En effet, les Dalaï-Lamas se sont appuyés sur les Mongols qui dominaient alors le Tibet pour faire triompher l'école Guélougpa, dont ils sont les hiérarques, et asseoir leur pouvoir politique sur l'ensemble du pays. Toutefois, les rivalités religieuses se sont apaisées au fil du temps. Les Dalaï-Lamas se sont faits les protecteurs de toutes les écoles, ainsi d'ailleurs que de la petite communauté musulmane et de la religion originelle des Tibétains, le Bön, qui a perduré par-delà l'implantation du bouddhisme.

    Ayant fait voeu de célibat, les Dalaï-Lamas ne pouvaient pas se succéder de manière héréditaire comme des monarques classiques. Mais une continuité encore plus forte était assurée par le principe de réincarnation. Conformément aux croyances bouddhistes, chaque Dalaï-Lama après son décès renaissait dans le corps d'un nouveau né. La difficulté était alors d'identifier cet enfant pris dans la population, au hasard théoriquement, mais pratiquement le plus souvent parmi les grandes familles déjà liées au pouvoir. Une procédure complexe était prévue : indications données par le défunt Dalaï-Lama dans son testament, visions de l'oracle d'Etat, épreuves de reconnaissance par l'enfant pressenti d'objets ayant appartenu à son prédécesseur. Il y avait parfois plusieurs enfants « candidats » à départager.

    Ce système impliquait une certaine vulnérabilité entre le moment où un titulaire décédait et celui où son successeur était identifié, puis éduqué jusqu'à sa majorité. En pratique, le pouvoir était alors exercé par des régents, qui en ont souvent abusé dans l'histoire tibétaine. Le régent Sangye Gyatso a ainsi pu garder secrète pendant quinze années la mort du Vème Dalaï-Lama, intervenue en 1682 mais déclarée officiellement en 1696 seulement.

    Autre facteur de vulnérabilité, les Dalaï-Lamas étaient dépendants de leurs protecteurs étrangers, d'abord khans mongols, puis empereurs chinois. En effet, la dynastie mandchoue Qing installée au XVIIème siècle sur le trône de Chine intervint en 1720 au Tibet, où elle imposa par la force le VIIème Dalaï Lama face aux mongols Dzungar qui occupaient alors le pays. Ce fut le début de la tutelle chinoise sur le Tibet, concrétisée par la nomination de deux commissaires impériaux, ou amban, et le maintien d'une garnison chinoise à Lhassa. De cette époque date la prétention du gouvernement de Pékin sur les provinces orientales du Tibet, le Kham et l'Amdo, seules les provinces centrales, le U et le Tsang, étant reconnues comme relevant de l'autorité du Dalaï-Lama.

    La tutelle chinoise, encore suffisamment forte à la fin du XVIIIème siècle pour repousser en 1791 une invasion du Tibet méridional par les Gourkhas venus du Népal, s'est diluée tout au long du XIXème siècle. Les garnisons furent réduites au rang d'escortes pour des amban qui n'exerçaient plus d'influence effective sur les affaires tibétaines. Au début du XXème siècle, après avoir assisté impuissante à l'expédition britannique de 1904, La Chine tenta de renforcer militairement son autorité sur le Tibet mais, à la chute de la dynastie Qing en 1911, le XIIIème Dalaï-Lama proclama officiellement l'indépendance de son pays.

  • Prégnance de la religion au Tibet

    Une vraie mine le groupe du Sénat sur le Tibet :

    La civilisation tibétaine est toute entière imprégnée de religion. Le bouddhisme venu d'Inde s'est implanté au Tibet à partir du VIIIème siècle, sous la protection des rois qui avaient à l'époque réalisé l'unité du pays. Cela ne s'est pas fait de manière linéaire : après une période de « première diffusion », le bouddhisme a été persécuté et presque éradiqué, avant de connaître une période de « seconde diffusion » qui l'a enraciné définitivement.

    Par la suite, l'affaiblissement du pouvoir royal et le morcellement du Tibet en principautés s'est accompagné d'une montée en puissance de lignées religieuses, dont l'influence est allé croissante au fur et à mesure que des réseaux de monastères se sont constitués autour d'elles et qu'elles se liaient aux grandes familles.

    Le bouddhisme tibétain est, aujourd'hui encore, organisé en quatre grandes écoles dont certaines se divisent à leur tour en plusieurs branches. Celle des « anciens », ou Nyingmapa, établie dès le VIIIème siècle, réunit les enseignements les plus anciens introduits au Tibet par Padmasambhava. Celle des Kagyupa, « ceux de la transmission orale », est apparue au XIème siècle : Marpa, surnommé le Traducteur, ramena de l'Inde les enseignements de maîtres indiens et les a transmis à son célèbre disciple Milarepa. La lignée Sakyapa, ainsi nommée d'après son monastère d'origine, fut fondée par Khon Kontchok Gyalpo au XIème siècle. Enfin, les Guélougpa, les « vertueux », sont issus de la réforme de Tsongkapa au XVème siècle.

    Toutes ces écoles bouddhiques ont peu de différences doctrinales et ne se différencient que par l'accent plus particulier mis sur telle ou telle technique pour accéder à l'« éveil ».

    Le bouddhisme tibétain s'est donc organisé autour des monastères. Ceux-ci étaient plus de 6 000 avant 1950, de tailles très variables. On estime que ces établissements religieux ont réuni jusqu'à 20 % de la population du Tibet. Ils n'étaient pas uniquement des lieux de méditation et de transmission du savoir, mais des maillons politico-économiques du système féodal. Des tenures leur ont été concédées, et ils ont repris les droits seigneuriaux sur les hommes et sur les biens. A côté des terres des seigneuries laïques, des domaines formant des seigneuries ecclésiastiques sont apparus, qui percevaient des taxes sur les récoltes, l'élevage et les échanges.

  • L'organisation politique du Tibet selon le Dalaï-Lama

    J'ai publié, le 29 mars dernier une note sur la démocratie tibétaine. Je reviens sur ce thème et expose la vision d'un Tibet démocratique, exprimée par le Dalaï Lama lui-même (source: le Tibet en exil)

    Le Dalaï-Lama, lors de l'entretien qu'il a accordé à la délégation du groupe d'information du Sénat (au sein de laquelle figuraient Denis Badré et Philippe Nogrix, sénateurs UDF en 2006 ,MoDem aujourd'hui), s'est placé clairement dans l'hypothèse d'une issue favorable des négociations engagées, et le gouvernement tibétain en exil se prépare consciencieusement au retour dans la patrie.

    Dans cette perspective, le Dalaï-Lama a rendu publiques dès 1992 des « lignes directrices de la politique du futur Tibet », où il expose les traits fondamentaux de la Constitution d'un Tibet qui serait enfin redevenu maître de son destin.


    1. La séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel

    Depuis plusieurs années déjà, le Dalaï-Lama rappelle avec constance qu'il n'acceptera aucun statut politique dans le gouvernement du futur Tibet, pour ne conserver qu'un magistère moral et religieux.

    Cette décision, mal comprise de la part des Tibétains, rompt avec une tradition séculaire. Le Dalaï-Lama estime en effet que, si le Tibet veut devenir un membre à part entière de la communauté des nations, il ne faut plus qu'il dépende d'une seule personne mais « qu'il soit le reflet de la conscience collective des masses tibétaines ».


    2. Absence de privilèges pour les Tibétains revenus d'exil

    Les Tibétains revenus d'exil, qui pour les plus jeunes n'auront jamais vécu dans leur mère patrie, ne pourront revendiquer aucun statut privilégié par rapport à leurs compatriotes demeurés au Tibet. L'administration tibétaine en exil sera réputée automatiquement dissoute.

    Il n'y aura pas de « chasse aux sorcières ». Les cadres formés sous le régime d'occupation chinoise seront maintenus en place et leurs compétences utilisées au mieux.


    3. La période transitoire

    Pendant une période transitoire, un président sera nommé comme chef d'État intérimaire, investi des pouvoirs politiques qui sont actuellement ceux du Dalaï-Lama.

    La principale responsabilité du gouvernement intérimaire sera de réunir une Assemblée constituante de 250 membres chargée d'élaborer une nouvelle Constitution pour le Tibet, sur la base du projet préparé en exil, et de préparer l'élection de l'Assemblée nationale.


    4. Droits fondamentaux et principes économiques

    Tous les Tibétains auront droit à la vie, à la liberté et à la propriété, notamment à la liberté d'expression, à la liberté de former des associations, à la liberté de la presse, ainsi que le droit à l'emploi dans l'administration gouvernementale et ses organismes.

    Le gouvernement se verra attribuer le contrôle de toutes les terres n'appartenant pas à des propriétaires privés et la faculté de les distribuer aux citoyens, « afin d'éviter la concentration des richesses entre des mains trop peu nombreuses ».

    Le Tibet devra forger son propre système économique, « sans tomber dans les extrêmes du capitalisme et du socialisme ». Le système de l'impôt devra se fonder sur le revenu.


    5. Equilibre institutionnel

    L'Assemblée nationale, détentrice du pouvoir législatif, sera composée d'une chambre basse de représentants élus directement par les citoyens, et d'une chambre haute de membres élus par les assemblées provinciales.

    Le pouvoir exécutif sera partagé entre un président élu par les deux chambres de l'Assemblée nationale, et un Premier ministre issu de la majorité à la chambre basse.

    Le pouvoir judiciaire sera confié à une Cour suprême, plus haute juridiction d'appel chargée de l'interprétation des dispositions de la Constitution.


    6. Organisation territoriale

    Le Tibet sera organisé en provinces, disposant chacune d'un gouvernement local et d'une assemblée provinciale élue investie du pouvoir législatif ordinaire.

    Pas mal, comme principes, non ? Bon, en revanche, je préfère tout de même un président élu au suffrage universel. Cela mis à part, cela me convient très bien.

  • Jin Jing malmenée, honte à nous !

    Je ne le savais pas et viens de l'apprendre par la presse : un athlète chinoise handicapée a été malmenée pendant le parcours de la flamme olympique en France, à l'occasion des manifestations en faveur du Tibet.

    Soutenir les revendications tibétaines est une chose, et même une bonne chose, mais s'en prendre à une jeune femme handicapée est une honte.

    Heureusement, Nicolas Sarkozy a eu le bon réflexe, et a invité cette jeune femme en France. 

  • Marielle de Sarnez refuse de lâcher le drappeau du Tibet

    1791682295.JPGLors du passage de la flamme olympique à Paris lundi 7 avril, les policiers ont arraché les fanions Reporter Sans Frontière brandis par un groupe de militants du Mouvement Démocrate. Marielle de Sarnez ne s'est pas laissée faire et a conservé son drapeau en mains. "Dans quel pays sommes nous pour qu'on confisque un drapeau dans une manifestation pacifique", a-t-elle demandé, affirmant que "la France s'honorerait à parler plus fermement du Tibet". Un peu plus loin, des Tibétains ont été refoulés par la police tandis que des manifestants pro-chinois agitaient des drapeaux de la République populaire de Chine.

  • La Démocratie Tibétaine

    Si nous avons le devoir de porter assistance plus que jamais au Tibet, c'est aussi que le gouvernement du Tibet en exil s'est doté d'institutions démocratiques sans précédent dans le Tibet, à côté desquelles le régime chinois fait très pâle figure.

    Nous avons la chance, en France, d'avoir au sein du Sénat, un Groupe d'Information sur le Tibet particulièrement efficace et pertinent (dont deux sénateurs UDF-MoDem font partie, d'ailleurs, Denis Badré et Philippe Nogrix). Comme trop souvent voilà un travail de très haute qualité méconnu. Ce groupe s'est pourtant rendu au Tibet, mais aussi en Inde, près des réfugiés et des exilés et a produit des rapports impressionnants à la suite d'enquêtes et d'entretiens.

    C'est un extrait du rapport de 2006, le Tibet en exil à l'école de la démocratie,  que nous publions sur ce blog :

    Pour les autorités chinoises, les motivations des Tibétains réfugiés à l'étranger sont bien simples : « au cours de ces dernières années, des anciens gros propriétaires de serfs en exil à l'étranger, bénéficiant de l'appui des forces antichinoises internationales, ont attaqué la réforme démocratique en se faisant passer pour des défenseurs des droits de l'homme. Par là, ils cherchent à tromper l'opinion publique et à restaurer leur paradis perdu (2(*)) ».

    La meilleure réponse apportée par les Tibétains exilés à cette accusation de vouloir restaurer la société d'« Ancien Régime », ce sont les institutions démocratiques dont ils se sont dotés.

    1. Une démocratisation voulue par le Dalaï-Lama

    Tenzin Gyatso, le XIVème Dalaï-Lama, a accédé au pouvoir dans des circonstances dramatiques puisqu'il a été intronisé dans l'urgence en 1950, à l'âge de 18 ans seulement, alors que l'invasion du Tibet par l'armée populaire de libération avait déjà commencé. Lorsque les troupes communistes arrivèrent à Lhassa l'année suivante, l'annexion du Tibet fut formalisée par un « accord en dix-sept points ». Dans un premier temps, le Dalaï-Lama a tenté de collaborer sincèrement avec les autorités chinoises. Il a ainsi accepté de présider la Commission préparatoire pour la région autonome du Tibet, mise en place par l'occupant.

    Comme il le confie dans son autobiographie, lors de son voyage à Pékin en 1954 et de sa rencontre avec le président Mao, « l'idée d'une véritable association avec la Chine commençait à m'enthousiasmer. Et plus je pensais au marxisme, plus je lui trouvais des qualités. C'était un système qui voulait la justice et l'égalité pour tous, une panacée pour notre monde. D'un point de vue théorique, le seul défaut que je lui voyais était qu'il insistait sur l'aspect purement matériel de l'existence humaine. Sur ce point, je ne pouvais pas être d'accord » (3(*)).

    Cette sympathie du Dalaï-Lama pour le marxisme était sans doute inattendue de la part d'un « souverain pontife » régnant sur une société des plus traditionnelles. Elle se heurta d'ailleurs rapidement à la réalité du pouvoir exercé par les communistes chinois au Tibet, qui le conduisit en 1959 sur le chemin de l'exil. Mais elle était la preuve d'une grande ouverture aux « idées modernes », qui ne s'est pas démentie depuis.

    En effet, à peine le Dalaï-Lama s'est-il réfugié en Inde, avec plusieurs dizaines de milliers de ses compatriotes, qu'il a voulu organiser cette communauté tibétaine en exil sur la base de principes démocratiques. Dès 1961, il promulgue une Constitution provisoire qui proclame la séparation des pouvoirs et dont les fondements sont ceux de toute démocratie : égalité des citoyens devant la loi, élections libres et pluralisme politique.

    2. Un Parlement représentatif et pluraliste

    L'Assemblée des députés du peuple tibétain exerce le pouvoir législatif. Elle est renouvelée tous les cinq ans, au suffrage universel direct par tous les électeurs tibétains vivant hors du Tibet. Elle est composée de 46 députés, à raison de dix pour chacune des grandes régions du Tibet historique (U-Tsang, Amdo et Kham) ; deux pour chacune des cinq écoles religieuses (Nygma, Kagyu, Sakya, Guélouk et Bön) ; deux pour l'Europe ; un pour l'Amérique du Nord et trois nommés par le Dalaï-Lama.

    Chaque année, deux séances plénières réunissent les 46 députés aux mois de mars et de septembre. En dehors de ces séances, une commission permanente d'au moins 12 députés assure la continuité du fonctionnement de l'Assemblée. Ce sont les membres de cette commission permanente que la délégation du groupe d'information sur le Tibet a eu l'honneur de rencontrer lors de sa visite à Dharamsala (cf le compte-rendu d'entretien en annexe I).

    Comme dans toute démocratie, l'Assemblée vote le budget et les lois, et contrôle l'action de l'Administration tibétaine en exil. Elle n'est toutefois pas structurée en opposants et partisans du gouvernement, la solidarité née des contraintes de l'exil étant trop forte pour laisser se déployer le jeu ordinaire des partis politiques.

    3. Une Administration responsable devant le Parlement

    L'Administration tibétaine en exil, héritière du Kashag d'autrefois, a été progressivement soumise au contrôle des députés. Initialement nommés par le seul Dalaï-Lama, les ministres sont responsables devant le Parlement depuis 1991. En outre, le Premier ministre est élu au suffrage direct depuis 2001. Le titulaire actuel de la fonction est le Professeur Samdhong Rinpotché, docteur ès sciences bouddhiques et universitaire indien, que la délégation du groupe d'information a eu l'honneur de rencontrer à Dharamsala (cf le compte-rendu d'entretien en annexe I).

    L'Administration exerce son autorité sur sept départements ministériels : Affaires religieuses et culturelles, Intérieur, Finances, Education, Santé, Sécurité, Information et relations internationales. Le nombre des ministres est moins important, leurs portefeuilles réunissant usuellement plusieurs départements. Actuellement, les ministres sont au nombre de quatre seulement, y compris le Premier ministre, qui s'est réservé les portefeuilles de la Sécurité et de l'Intérieur.

    L'action de l'Administration tibétaine en exil est relayée dans le monde par un réseau de 12 bureaux de représentation implantés à New York, Washington, Genève, Londres, Paris, Bruxelles, Moscou, Tokyo, Canberra, Pretoria, Taipeh et New Delhi.

    4. Les autorités de contrôle indépendantes

    Depuis 1992, une Cour suprême de justice sert à la fois de cour constitutionnelle et de cour d'appel pour les procès civils au sein de la diaspora tibétaine (les Tibétains exilés restent toutefois principalement soumis aux lois de leur pays d'accueil).

    Il existe par ailleurs trois institutions de contrôle autonomes :

    - la Commission d'élection organise et supervise l'élection de l'Assemblée des députés du peuple tibétain ;

    - la Commission du service public recrute et nomme les fonctionnaires civils, aujourd'hui au nombre de 350 ;

    - le Bureau d'audit est responsable de la comptabilité des différents départements de l'administration centrale, ainsi que des établissements dérivés tels que les hôpitaux ou les coopératives.

    Par ailleurs, placé sous tutelle du département des Finances, la Commission au Plan reconnaît et améliore les ressources humaines, physiques et financières de la communauté réfugiée. Elle établit les priorités dans le domaine du développement pour élaborer les plans. Le plan 2004-2007 récemment adopté identifie 153 projets prioritaires dans les domaines de l'éducation, agriculture, culture, soins médicaux, etc.

    5. Les démocraties locales

    Des assemblées locales ont été mises en place pour gérer les affaires des différentes communautés tibétaines sur le terrain, au nombre de 47 en tout. La délégation du groupe d'information a ainsi eu l'honneur de rencontrer les membres de l'assemblée de Dharamsala, élue par les 7.000 Tibétains en âge de voter du district indien de Kangra.

    D'une manière analogue au préfet dans les départements français d'avant la décentralisation, le chef de l'exécutif local est un agent nommé par le département de l'Intérieur, le welfare officer.

    La responsabilité la plus importante des assemblées locales est de contrôler l'exécution et de vérifier la comptabilité des projets de leur ressort

    Le groupe a publié un rapport en octobre 2007 à propos de la solution politique qu'il préconise pour le Tibet. Ce rapport est très intéressant du point de vue de que pourrait être un Tibet autonome, mais, pour l'aspect diplomatique, il ne peut hélas s'en tenir qu'à des voeux pieux. J'ai toutefois retenu une date que j'ignorais dans ce rapport. Le groupe écrit :

    La République populaire de Chine a choisi de ne pas ignorer le monde, de commercer selon les règles fixées par l'Organisation Mondiale du Commerce, de siéger au Conseil de sécurité des Nations Unies, de s'ouvrir au tourisme planétaire. Elle ne peut ignorer que « l'interpellation tibétaine » reste majeure aux yeux de l'Occident et de l'opinion de toutes les démocraties, et que ce n'est pas par hasard que la Chancelière allemande Angela Merkel a reçu récemment Sa Sainteté le Dalaï-Lama à Berlin ; et que ce n'est pas par hasard que le Congrès américain décernera prochainement au dirigeant tibétain en exil sa « médaille d'honneur » ; et que ce n'est pas par hasard que le Premier ministre canadien Stephen Harper doit le recevoir à Ottawa ; et que la France en août 2008 s'honorera d'accueillir le XIVème Dalaï-Lama pour un enseignement à Nantes, pour la bénédiction du mandala de Kalachakra à l'Orangerie du Jardin du Luxembourg et, sans doute, pour plusieurs entretiens officiels.

    Tiens, ça, je ne le savais pas. Mais en revanche, cela m'intéresse au plus haut point, parce que les jeux olympiques se déroulent justement du 08 au 24 août 2008...Tiens donc...Notons bien ces dates sur nos agendas, nous allons avoir l'occasion d'en reparler, j'en suis sûr...

     

  • Un service minimum européen pour le Tibet

    J'ai entendu ce matin Hervé Mariton, député UMP, déplorer la réaction timorée de la France envers la Chine. Notamment, il condamne une diplomatie au service minimum et propose d'accueillir officiellement le Dalaï-lama. Il a raison, mais je crois que pour être fort et être entendu, il faut aller plus loin. La voix de la France ne compte pas assez si elle est isolée. Il faut une réponse européenne pour exprimer la désapprobation des démocraties. Pour cela, on pourrait proposer que l'Europe organise une tournée du Dalaï-lama dans tous les états de l'Union. Une telle initiative aurait valeur d'avertissement pour la Chine, et cet état, qui occupe illégalement le Tibet depuis fort longtemps, serait contraint d'en tenir compte.

    J'espère qu'une députée européenne pourra faire cette proposition. Par ailleurs, nous n'avons pas à craindre des mesures de rétorsion commerciales, car la Chine a autant besoin de nous que nous nous avons besoin d'elle, et donc, ni les uns ni les autres ne peuvent se les permettre.

    J'ajoute que je verrais bien un coup d'éclat des délégations olympiques européennes lors des JO. Il faut évidemment essayer de demeurer en conformité avec le règlement du CIO, mais il y a certainement moyen de manifester une véritable désapprobation. 

    Tant que j'y suis, je signale l'excellent rappel des faits historiques par Benjamin Sire sur les relations de l'Empire du Milieu et le Toit du Monde, sur son blog WUYILU (le MoDem au milieu du centre : ça ne s'invente pas :-) ). Il se trouve qu'il est allé là-bas, et que c'est un expert de la question tibétaine. De plus, il a écrit un premier épisode intitulé le Tibet oublié, et en prépare un autre (dont j'attends en salivant la publication prochaine). Bon sang, QUNIDI a trouvé un interlocuteur à sa hauteur, sur ce coup-là :-)

  • Lassitude à Lhassa

    Les évènement prennent une mauvaise tournure, pour le pouvoir chinois, au Tibet. Depuis toujours le Dalaï-Lama tente de retenir les jeunes Tibétains et de les dissuader de répondre par la violence, mais, le pouvoir chinois est si brutal qu'il ne demeure plus guère d'autres manières de se faire entendre pour cette malheureuse jeunesse.

    Je me suis demandé à plusieurs reprises s'il fallait boycotter les jeux olympiques en Chine. Je sais que le Dalaï-lama est contre. Mais, à la réflexion, il a certainement raison. Le Dalaï-lama cherche vraisemblablement à sensibiliser l'Occident à la cause tibétaine. Or, il sera plus facile d'entrer en contact avec des journalistes s'ils viennent que s'ils sont absents. Une belle esclandre au beau milieu des Jeux Olympiques pourrait même avoir un fort retentissement.

    Pour nous, si nous voulons aider le peuple tibétain, ce sera, je pense, à ce moment-là qu'il faudra donner le plus de voix, afin de mettre Pékin dans l'embarras. 

    Cela dit, c'est une partie très difficile, cette histoire-là : Pékin considère le Tibet comme une partie de son territoire. Il existe des résolutions de l'ONU qui demande à la Chine de respecter les droits fondamentaux des Tibétains, mais je ne suis pas certain qu'il existe un texte reconnaissant officiellement le Tibet comme un état.

    En fait, on attend avec impatience une note de synthèse de notre démocrate spécialiste des questions internationales sur le sujet , j'ai nommé Quindi...

  • Bayrou juge Kadhafi indésirable

    François Bayrou a jugé vendredi que la visite officielle en France du colonel Kadhafi était "indigne de la France et indigne pour la France", appelant "les démocrates et les républicains" à dire leur "réprobation" devant la politique extérieure de Nicolas Sarkozy. En effet, le président du Mouvement démocrate estime que "le dictateur libyen qui s'est rendu coupable d'actes de terrorisme parmi les plus cruels des dernières décennies" et de "prises d'otages" avec les infirmières bulgares "ne doit pas être honoré par la France", a-t-il ajouté. Il a, par ailleurs, dénoncé la politique suivie par le président de la République, qui "pendant sa campagne annonçait qu'il pratiquerait une diplomatie morale", or "nous voilà les premiers et seuls à féliciter Poutine pour ses "élections", nous voilà disant ouvertement à la Chine qu'elle pouvait disposer de Taiwan et que nous ne nous inquiéterons plus du Tibet, nous voilà alignés sur la puissance américaine, et les amis de Kadhafi", a-t-il dénoncé. Pour François Bayrou "tout cela demande dans l'opinion française une mobilisation d'indignation", dénonçant "la diplomatie business" menée en fonction "du carnet de chèques" des interlocuteurs. "J'appelle les démocrates et les républicains à dire, s'il le faut ensemble, leur réprobation et leur indignation", a-t-il déclaré.

    D'accord avec François Bayrou : l'omniprésident en fait trop, et je trouve que cela commence à faire beaucoup. On peut, je pense conjuguer une certaine morale avec les affaires, les chefs d'entreprise n'étant pas comptables des opinions émises par les chefs d'état (tout du moins, jusqu'à un certain degré). Mais là, j'ai tout de même le sentiment que Sarkozy sacrifie tout à de gros contrats.

    La vérité, c'est qu'il est bien plus efficace commercialement, d'avoir des entreprises compétitives et des produits de qualité, que de s'asseoir sur le droit pour vendre. Une fois encore, de la poudre aux yeux. 

    Si Nicolas Sarkozy veut vraiment relever le commerce de la France, qu'il pratique une politique favorable à l'innovation et à la croissance. Malheureusement, il fait actuellement tout l'inverse. 

  • Chine : pas de jeux olympiques sans démocratie !

    Reporters sans frontières demande aux Comités nationaux olympiques, au CIO, aux athlètes, à tous les amoureux du sport et aux défenseurs des droits de l’homme d’exprimer publiquement leur inquiétude face aux innombrables violations de toutes les libertés fondamentales en Chine populaire.

    Après la désignation de Pékin en 2001, Harry Wu, dissident chinois qui a passé dix-neuf ans dans les prisons de son pays, a déclaré qu’il regrettait profondément que la Chine n’ait "pas l’honneur et la récompense d’accueillir les Jeux olympiques en pays démocratique".

    "Politiquement, une grave erreur ; humainement, une bassesse ; juridiquement, un crime." Le cri d’indignation lancé par le dissident russe Vladimir Boukovski contre la tenue des JO à Moscou en 1980, reste d’actualité en 2008.

    3e673a3eef85d7ed8f58a713e9fa27b3.jpgéchantillon des instruments de torture utilisés en Chine, en particulier contre les bonzes du Tibet.

    Voilà qui devrait faire réfléchir les zélateurs de la participation aux JO.