Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'organisation politique du Tibet selon le Dalaï-Lama

J'ai publié, le 29 mars dernier une note sur la démocratie tibétaine. Je reviens sur ce thème et expose la vision d'un Tibet démocratique, exprimée par le Dalaï Lama lui-même (source: le Tibet en exil)

Le Dalaï-Lama, lors de l'entretien qu'il a accordé à la délégation du groupe d'information du Sénat (au sein de laquelle figuraient Denis Badré et Philippe Nogrix, sénateurs UDF en 2006 ,MoDem aujourd'hui), s'est placé clairement dans l'hypothèse d'une issue favorable des négociations engagées, et le gouvernement tibétain en exil se prépare consciencieusement au retour dans la patrie.

Dans cette perspective, le Dalaï-Lama a rendu publiques dès 1992 des « lignes directrices de la politique du futur Tibet », où il expose les traits fondamentaux de la Constitution d'un Tibet qui serait enfin redevenu maître de son destin.


1. La séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel

Depuis plusieurs années déjà, le Dalaï-Lama rappelle avec constance qu'il n'acceptera aucun statut politique dans le gouvernement du futur Tibet, pour ne conserver qu'un magistère moral et religieux.

Cette décision, mal comprise de la part des Tibétains, rompt avec une tradition séculaire. Le Dalaï-Lama estime en effet que, si le Tibet veut devenir un membre à part entière de la communauté des nations, il ne faut plus qu'il dépende d'une seule personne mais « qu'il soit le reflet de la conscience collective des masses tibétaines ».


2. Absence de privilèges pour les Tibétains revenus d'exil

Les Tibétains revenus d'exil, qui pour les plus jeunes n'auront jamais vécu dans leur mère patrie, ne pourront revendiquer aucun statut privilégié par rapport à leurs compatriotes demeurés au Tibet. L'administration tibétaine en exil sera réputée automatiquement dissoute.

Il n'y aura pas de « chasse aux sorcières ». Les cadres formés sous le régime d'occupation chinoise seront maintenus en place et leurs compétences utilisées au mieux.


3. La période transitoire

Pendant une période transitoire, un président sera nommé comme chef d'État intérimaire, investi des pouvoirs politiques qui sont actuellement ceux du Dalaï-Lama.

La principale responsabilité du gouvernement intérimaire sera de réunir une Assemblée constituante de 250 membres chargée d'élaborer une nouvelle Constitution pour le Tibet, sur la base du projet préparé en exil, et de préparer l'élection de l'Assemblée nationale.


4. Droits fondamentaux et principes économiques

Tous les Tibétains auront droit à la vie, à la liberté et à la propriété, notamment à la liberté d'expression, à la liberté de former des associations, à la liberté de la presse, ainsi que le droit à l'emploi dans l'administration gouvernementale et ses organismes.

Le gouvernement se verra attribuer le contrôle de toutes les terres n'appartenant pas à des propriétaires privés et la faculté de les distribuer aux citoyens, « afin d'éviter la concentration des richesses entre des mains trop peu nombreuses ».

Le Tibet devra forger son propre système économique, « sans tomber dans les extrêmes du capitalisme et du socialisme ». Le système de l'impôt devra se fonder sur le revenu.


5. Equilibre institutionnel

L'Assemblée nationale, détentrice du pouvoir législatif, sera composée d'une chambre basse de représentants élus directement par les citoyens, et d'une chambre haute de membres élus par les assemblées provinciales.

Le pouvoir exécutif sera partagé entre un président élu par les deux chambres de l'Assemblée nationale, et un Premier ministre issu de la majorité à la chambre basse.

Le pouvoir judiciaire sera confié à une Cour suprême, plus haute juridiction d'appel chargée de l'interprétation des dispositions de la Constitution.


6. Organisation territoriale

Le Tibet sera organisé en provinces, disposant chacune d'un gouvernement local et d'une assemblée provinciale élue investie du pouvoir législatif ordinaire.

Pas mal, comme principes, non ? Bon, en revanche, je préfère tout de même un président élu au suffrage universel. Cela mis à part, cela me convient très bien.

Commentaires

  • J'ai un seul bémol à apporter à votre article : Philippe Nogrix ne fait plus parti du MoDem depuis cet été : c'est lui même qui l'a déclaré à ouest-france.

    Ce qui n'est pas sans m'interroger au sujet de son investiture sénatoriale, par ailleurs.

  • Ce qui me plait: la séparation du pouvoir temporel et spirituel, mais aussi, l'organisation territoriale me parait intéressante car elle respecte ainsi la diversité et autorise une politique 'collant au mieux au terrain' avec deux ponts la reliant au National, et non pas un seul et unique.

  • @Bzhita,
    Suis passée vous voir, :-)

  • J'aurais autrefois juré que le Tibet ne demandait que le respect de sa culture...

    Toujours est-il qu'il y a une hypocrisie incroyable de la part du Président de la République sur ce dossier (il refuse de voir le Dalai Lama mais lui envoie le plus de sbires possible...)!

    La Voix Grenobloise ;)

  • @Ben,
    Je ne comprends pas...je suis allée vous visiter, mais suite à certaines expériences qui m'ont occasionné des mails douteux (les concernés se reconnaitront, et je n'en dirai rien de plus qu'ils se rassurent,aussi sourde que muette, lisez Osho... ;-)) , je n'interviendrai pas:'chat échaudé craint l'eau froide'!

  • Si le Dalaî-Lama est un chef spirituel de quel droit énonce-t-il une constitution politique ?
    C'est bien sur le papier mais irréalisable.
    Le Tibet fait partie du territoire chinois et on n'a tout à gagner qu'il le reste.
    Sinon il se retrouvera sous influence américaine et la première conséquence sera que les USA lui vendront des armes.
    Pourquoi croyez-vous qu'ils financent le DL
    et son gouvernement en exil ?
    Et on se retrouvera avec un problème analogue à celui de la Georgie.

    Enfin on oublie de dire que le DL s'est prononcé contre l'avortement.
    Quant aux musulmans du Tibet, ils auront intérêt à faire leurs valises !
    Les moines tibétains sont islamophobes.

  • Rosa,
    J'aime la Chine, tout autant que vous, si ce n'est davantage, mais vous énoncez des sottises ce soir,cela m'étonne, il est vrai que les Tibétains en exil ont été aidés mais à quel prix? L'échange était-il le laisser faire? Vous soulignez que le DL était contre l'avortement, pourquoi? soyez donc honnète si vous connaissez si bien ces pays!
    Les musulmans ne seront pas inquiétés, le projet de constitution est clair et si tel devait etre le cas, je suis certaine que les voix dans notre pays seront suffisamment fortes pour se faire entendre...et moi la première, je crierai!
    Les moines n'auront pas de pouvoir, lisez donc...thème Modem, séparation du pouvoir et de la religion, thème dans lequel je baigne depuis ma naissance mais aussi mon vécu de nomade et de mes générations précédentes, il font partie de moi! Ainsi quitte à choquer je n'ai aucune difficulté à revétir certains 'accoutrements religieux'quand nécessaire ou qui me semblent opportuns et qui m'ont ouvert des portes. Je comprends vos interrogations nous ne nous connaissons pas.
    Pourquoi irréalisable? Ces traits existaient dans la région dont je suis issue, il y a sii longtemps,et les populations y vivaient mieux qu'en France, d'après les écrits et les voix orales, vous aimez la lecture je vous en indiquerai quelques unes en off, si vous le souhaitez, ces ouvrages ne sont pas faciles à trouver, je l'avoue.
    Ensuite et pour finir, le Dalai Lama ne remet aucunement en cause la présence Chinoise meme si discutable, ou meme si cela qui a été reconnu comme irrecevable car sous contrainte auprès de l'onu et europe, s'il vous plait, faites moi la faveur de lire les interventions précédentes sur ce blog et les conseils de lecture.
    En fait, Rosa, seuls notre vécu commun dans les rues de 'hutong' et l'amour des hérissons ont favorisé une réponse de ma part.Eh oui, j'ai certaines faiblesses...je les connais, aussi je donne des coups de griffes parfois! rires
    @mitiés
    ps: les us vendent des armes partout, de meme d'autres blocs

  • Champomy
    lisez le livre d'Elisabeth Martens
    Universitaire belge
    spécialiste des religions orientales
    qui a vécu de nombreuses années en Chine et au Tibet.

    "Histoire du bouddhisme tibétain"
    chez Harmattan.

    Je ne comprends pas grand chose à ce que vous racontez de votre vécu et je ne vois pas de rapport avec la théocratie tibétaine.

  • Bonne route Rosa, aucune théocratie à mon sens, vous ne faites pas l'effort d'etre curieuse d'un point de vue différent, mon constat.

Les commentaires sont fermés.