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Bayrou - Page 28

  • Eh oui, Jean-Louis, faut prendre des risques...

    Bon, je crois que c'est à peu près acté pour Borloo : il ne sera pas premier ministre. Les sondages le placent loin derrière Fillon, or, comme l'omni-président dirige le pays à coups de sondages...

    Cela dit, Borloo paie autre chose : c'est une personnalité politique qui ne prend pas de risques, c'est à dire qui n'exprime pas des positions fortes. Quand Bayrou disait de lui qu'il manquait de solidité, je crois qu'il ne voulait pas dire autre chose.

    C'est d'ailleurs souvent le cas des "chouchous" des sondages. Ils ne disent rien ou presque, c'est à dire rien de conflictuel. Du coup, facile quand on ne s'oppose à rien et que l'on est d'accord avec le vent dominant, d'être très populaire. Tiens, je parie qu'en montrant des dents plus longues qu'il n'y paraît, Borloo va y laisser des plumes dans les prochains sondages de popularité.

    Ancien avocat de Bernard Tapie, je n'oublie pas qu'il a lâché Bayrou en pleine campagne électorale à la présidentielle de 2002 puis qu'il n'a pas eu le courage de franchir le pas en 2007 en dépit d'une lettre pressante de plus de 1000 jeunes de son parti.

    Cela n'empêche pas l'individu d'être sympathique et humain, je n'ai aucun doute sur ce point, mais il manque de poids politique. Face à un Fillon qui a un caractère autrement plus trempé, il n'y a pas photo.

    Pour conclure, ce ne serait évidemment pas un drame s'il devait devenir premier ministre, loin de là, et ma fibre centriste s'en réjouirait certainement. Mais en temps de crise, j'avoue que j'aurais assez peu confiance dans la vigilance du capitaine...

    Voilà qui répondra peut-être partiellement aux interrogations de Stef, d'une autre vie... L'Faucon, comme moi, mais aussi comme pas mal d'électeurs du MoDem, se satisferait à peu près d'un maintien de Fillon, mais comme vrai premier ministre, comme il le dit en conclusion...

  • De l'espoir pour l'école ? T'as de l'humour...

    Ah, il m'a fait rire, LomiG. Il croit qu'il y a de l'espoir pour l'école après avoir consulté les dernières propositions des Socialistes et de l'UMP.

    Tiens, il observe d'ailleurs ce que je dis depuis longtemps ici : elles se ressemblent, ces propositions. Mais ouvre les yeux, l'ami, et tiens, jette un coup d'oeil au dernier billet du Privilégié : la société toute entière se défausse de sa responsabilité éducative sur les enseignants. J'aime bien sa conclusion, au Privilégié : 

    Il serait tout de même bon que nos concitoyens comprennent que si l'on continue à charger l'Education nationale de toute une série de missions débiles et inutiles visant à compenser les manquements des parents et/ou de la société à l'égard des jeunes, on n'aura pas de meilleurs résultats que vous (comment remplacer l'autorité parentale ?) mais on fera de moins en moins de choses intéressantes, comme de l'histoire, de la géographie, des sciences, de la littérature...
    Faites votre boulot de parents, et laissez-nous faire tranquille notre boulot d'enseignant.

    Pendant ce temps, ces abrutis de Socialistes, suivant la mode en vogue sur les temps scolaires vont rogner sévèrement le temps de vacances de leur électorat : eh oui, reprenant une proposition de Peillon, idiotement incluse, désormais, dans le programme du Mouvement Démocrate également, le PS avalise la réduction du repos de ses électeurs favoris. Et ces imbéciles continuent à voter socialiste... Oh, de toutes façons, l'UMP n'est pas une alternative ; Yves Jégo se déchaîne sur son blogue : tas de bons à rien de profs, en substance, s'exclame-t-il , allez, hop, alignons les profs sur les autres métiers, et faisons-les bosser pendant les vacances.

    Enfin, ce n'est qu'un aspect : fondamentalement, ni du côté de l'UMP, ni de celui du PS, il n'y a le moindre embryon d'inflexion sur la politique éducative. Il y en avait de sérieuses dans les propositions de Bayrou en 2007, mais il doit commencer par flinguer le programme actuel de son parti s'il veut redevenir crédible, en réaffirmant haut et fort ce qui avait fait la spécificité de son discours en 2007 : diversification (classes passerelles, centres éducatifs stricts pour les perturbateurs, par exemple mais aussi promotion des voies d'excellence). J'ai parfois le sentiment qu'à trop fréquenter la gauche, le MoDem a fini par en importer les âneries principales dans le domaine éducatif. On retrouve dans le Projet Humaniste les mêmes poncifs idiots que ceux qui figurent dans celui du PS et de l'UMP. Et quand je pense que j'ai adhéré à l'UDF en partie pour l'originalité de ce qui s'y disait sur l'éducation...

    Quand y aura-t-il enfin un responsable politique qui finira par comprendre que c'est l'organisation intrinsèque de l'enseignement, l'habitude de charger la mule de la plus ridicule des manières avec des éducations à n'importe quoi, qui finissent par faire de notre école une machine à fabriquer des crétins.

  • Taxer les hauts revenus ? Quelle erreur !

    C'est très tendance, toutes formations politiques confondues, à l'heure actuelle, de crier haro sur les hauts revenus. Allez, les riches paieront ! Sus aux koulaks, ces vils exploiteurs du peuple, et faisons-leur rendre gorge !

    Même des personnalités estimables, comme Jean Arthuis, se laissent prendre au jeu du reflet de ce miroir aux alouettes. Je signale au passage Éva Joly dont le projet économique, outre sa triste banalité, est tout entier et sans intelligence axé autour d'une fiscalité toujours plus alourdie : la vieille éthique a encore frappé.

    Je parage en réalité complètement l'avis d'André Lévy Lang, polytechnicien qui reprend en fait l'intégralité des propositions de Bayrou en 2007 : taxer toujours plus l'emploi hautement qualifié, celui qui touche les plus hauts salaires, est une bêtise et de nature à engendrer une fuite des cerveaux, tôt ou tard.

    En revanche, comme l'avaient déjà calculé François Bayrou et Charles de Courson en 2007 pour le programme de l'UDF, il suffirait d'un impôt de 1 pour mille sur le patrimoine, après avoir supprimé l'ISF, pour récoler 9 milliards d'euros de recettes contre 4 milliards pour l'ISF à l'heure actuelle. Je ne dirais jamais à quel point ce programme était excellent : la situation entre temps n'a pas changé, enfin...si : elle s'est dégradée. On peut donc reprendre 90% des propositions qui y figurent.

    Jean Peyrelevade ne se moque pas moins de la corne d'abondance socialiste : même en taxant 30% des revenus du capital, nous serions très loin des montants nécessaires pour venir à bout de nos déficits abyssaux.

    Fred qui a lu le billet laisse sans réponse ni proposition l'aporie que constitue l'équation de nos dépenses et nos recettes. Pas possible de taxer les entreprises dans un pays qui souffre désormais d'un cruel manque de compétitivité.

  • T'as envie d'être président, toi ?

    Il est intéressant, le billet de Philippe Cohen de ce matin, sur le site de Marianne2 : il analyse le peu d'enthousiasme des candidats putatifs à l'élection présidentielle de 2012. Pas de ceux auxquels les pronostics laissent peu de chance, mais ceux qui peuvent raisonnablement être conduits à la tête de la nation : Martine Aubry, DSK, Sarkozy lui-même si la gauche ne lui oppose pas un candidat crédible et suffisamment populaire. On pourrait évidemment rêver, et j'en fais partie, d'un candidat centriste qui ferait consensus dans l'électorat centriste, hélas, cette famille-là est complètement éclatée, et en dépit des efforts méritoires de Jean Arthuis pour la recomposer, je pense que c'est décomposée et avec pléthore de candidats qu'elle se rendra au rendez-vous de 2012, hypothéquant à coup sûr ses chances.

    Il me semble toutefois que Philippe n'aborde le sujet que par un seul oeil de la lorgnette : ce n'est pas exactement que ces candidats pensent que la France soit irréformable. Non, plus exactement, c'est qu'il va surtout falloir prendre des mesures difficiles et impopulaires parce que la France est au bord du gouffre, et que la génération politique qui endossera de redresser notre pays se sacrifiera.

    En ce sens, Philippe Cohen a raison de constater qu'une Christine Lagarde et un Pascal Lamy appellent à une gouvernance mondiale : ils n'ont surtout pas envie de se coltiner le sale boulot. Réflexe bien français que de refuser d'assumer ses responsabilités. Mais réflexe bien français aussi, au moins dans la sphère politique, que de promettre de raser gratis.

    Sans promettre des larmes, de la sueur et du sang, je ne répéterais jamais assez combien François Bayrou me semblait le seul candidat en 2007 à avoir proposé un programme politique honnête, et de ce point de vue, combien il demeure l'un des rares aujourd'hui à dire la vérité aux Français sur ce qu'il ferait comme président.

    Je note avec satisfaction que François Hollande s'engage dans la même direction, puisqu'il a d'ores et déjà annoncé qu'il assommerait la France et les Français d'impôts si jamais il était élu. Bien sûr, je ne suis idéologiquement en rien en accord avec le système de taxes que Hollande veut imposer, mais je lui reconnais le mérite de la cohérence. D'un point de vue étatiste et socialiste, il faudra au moins cela pour assainir nos comptes publics. Et je dois aussi admettre que j'agrée certaines de ses propositions, par exemple celle de laisser la maîtrise d'au moins un impôt à chaque niveau de collectivité.

    Pour revenir à DSK et Martine Aubry, qui sont des réformistes, ils sont gênés aux entournures parce qu'ils n'osent pas dire clairement ce qu'ils envisagent devoir faire. Au demeurant, ils sont confrontés au même problème que Ségolène Royal en 2007 : sur une ligne réformiste, elle aussi, elle a été contrainte de voir le projet du PS se substituer au sien. Si elle a perdu l'élection, c'est surtout parce qu'elle n'a pas osé l'affrontement avec l'appareil du PS. C'eût pourtant été nécessaire pour espérer être crédible.

    Quant à Nicolas Sarkozy, les Français savent désormais à quel point il brasse du vent et promet n'importe quoi. Il n'a pas de bilan à défendre et ne sera pas crédible quoi qu'il promette, d'autant qu'il a usé largement toutes les ficelles dont il pourrait se prévaloir. C'est un homme qui confond la parole et l'action, et dont la foi dans le texte est telle qu'il croit, déformation d'avocat sans doute, qu'il suffit qu'il soit figé dans le marbre pour qu'il se réalise en actes.

    Philippe Cohen observe que les intellectuels sont plus prolixes que les politiques : oh, ça, pour être prolixes, ils le sont. Le problème, c'est que toujours facile d'être prolixe quand on promet la Lune, et que les propositions se déclinent sous la forme de "yaka" et de "faukon". L'histoire nous enseigne l'incompétence crasse de la plupart des intellectuels quand ils accèdent à des postes de pouvoir, même s'il a existé quelques exceptions. Si les politiques demeurent prudents, c'est peut-être qu'ils ont une conscience bien plus nette de l'ampleur de la tache...

  • Ces abrutis qui imaginent Bayrou s'allier avec Sarkozy...

    On en trouve de plus en plus sur la toile : des discours, des commentaires ou carrément des billets d'individus qui expliquent doctement que Bayrou rencontre Sarkozy en catimini pour négocier un maroquin.

    Faites fonctionner plus que deux nano-secondes vos deux neurones, tas de crétins congénitaux : il ne devrait pas vous échapper, si vous aviez autre chose que du papier mâché à la place de la cervelle, que Bayrou a eu plus que largement l'occasion d'exercer la fonction de premier ministre puisque Ségolène Royal la lui a proposée en 2007 et que Nicolas Sarkozy a souhaité à plusieurs reprises faire alliance avec son plus vif opposant.

    Et qu'a répondu Bayrou à chaque fois ? Non, tas de demeurés. Ce n'est pas compliqué à comprendre. Alors faire des plans sur la comète sur de prétendus calculs de Bayrou pour intégrer une équipe ministérielle confine à la débilité aussi profonde qu'incurable.

    Bayrou est indépendant et modéré : ce qu'il a à dire, il le dit, et il ne refuse de rencontrer personne, c'est tout. Nicolas Sarkozy le consulte : tant mieux ! Puisse-t-il enfin l'écouter, même si j'avoue avoir assez peu d'espoir en la matière.

    Tsss tsss, désolé les gars, mais pour l'instant, c'est sans espoir, la greffe de cerveau n'est pas encore techniquement possible.

  • Correction : Bayrou gagne 0.5%

    Le dernier sondage IFOP donne Bayrou à 8.5% dans les sondages, ce qui le place en 4ème position dans les intentions de vote aux présidentielles.

    Le Parisien affirme qu'il a perdu des points. Rien n'est plus faux. Loin d'avoir perdu 2.5, il a en réalité gagné 0.5 points.

    En revanche, ses concurrents au centre, Dominique de Villepin et Éva Joly perdent tous les deux des points et passent derrière lui.

    J'ajoute une dernière chose : Éva Joly n'a rien d'une candidate du centre si l'on considère le programme des Verts. C'est une candidate de gauche, voire d'extrême gauche à certains égards...

  • Industrie : réensemencer

    Nous devons reconquérir la production. Pendant longtemps, la mode était de considérer que tout cela, les activités primaires, l'agriculture, le secondaire, l'industrie était passé de mode, mais nous ne pouvons pas continuer à nous bercer de ces illusions, car tout le monde dit : il faut parler de l'emploi. 
    La vérité, c'est que, s'il n'y a pas de production, il n'y a pas d'emploi. Il faut donc parler de la production en même temps ou avant de parler de l'emploi. Cela signifie deux choses. Premièrement, concernant les PME qui sont les vrais créateurs d'emplois et qui sont le vrai essaimage sur tous les sujets d'où nous avons été exclus ou que nous avons déserté ou que nous avons perdu, je veux redire devant vous que je ne comprends pas comment un pays qui sait fabriquer des satellites, des fusées, des avions, des hélicoptères, des moteurs d’hélicoptère -dans ma circonscription où nous avons été honorés par les plus grandes autorités de l'État- un sur deux des moteurs vendus dans le monde est fabriqué par nous… Comment ne sommes-nous pas capables de fabriquer une machine à laver ?!… En effet, la technologie de ces instruments ménagers ne me paraît pas beaucoup plus compliquée que celle d'une turbine d'hélicoptère ! 
    Concernant les PME et la reconquête, je crois qu’il existe, ce n'est pas facile, cela ne se décrète pas, une stratégie fondée sur le repérage de gens qui ont la capacité, qui ont la technologie, qui ont le savoir-faire, que nous pourrions d'une manière ou d'une autre intéresser à des développements en France. 
    Après tout, je crois que l'on doit faire… je vous l'expliquerai un autre jour… mais je crois qu’il faut re-ensemencer. C'est ce que j'appelle la stratégie Brémontier. Nous l'aimons beaucoup dans le Sud-Ouest. C'est cet ingénieur agronome qui a eu l'idée de planter dans le désert, c'était un désert ou presque, les marécages. Il a simplement été chercher les graines, il a cultivé les pousses, il les a replantées, il a re-ensemencer comme les paysans - les agronomes savent le faire- le sol aride. 
    Je suis persuadé que l'on peut mettre en place une stratégie qui permette à l'État de soutenir les jeunes pousses et, après, de les laisser vivre leur vie, car je ne crois pas du tout naturellement que la centralisation puisse permettre de résoudre tous les problèmes à la place des gens. Je pense que c'est le contraire. 

    J'aime bien la métaphore filée de Bayrou sur la réindustrialisation. Cela dit, cette stratégie, c'est un peu la martingale du parieur ou encore la pierre philosophale de l'alchimiste. J'ai longtemps cru que ce pouvait être les fameux clusters de Christian Blanc, mais, dans la pratique, si je considère les pôles de compétitivité mis en place par Raffarin, censés être la mise en oeuvre des vues de Christian Blanc, force est de constater qu'ils n'ont attiré que peu les capitaux privés. Sans doute manquons-nous encore de recul, mais j'aimerais bien savoir ce qui coince.

    Tiens, l'image de François me rappelle un souvenir très décalé : dans ma jeunesse, j'ai été un amateur de jeux de rôles invétéré, et notamment du système de jeu Donjons et Dragons. Je jouais un personnage qui avait au fil du temps pas mal évolué (Guerrier niveau 15/ Magicien niveau 12, après avoir été successivement Chevalier, Chevalier-Paladin, Paladin déchu, puis Chevalier révoqué...), et dont l'un des objectifs avait été, avec l'expérience et la maturité, de développer économiquement la baronnie qu'il avait reçu en  héritage de ses parents.

    Des aventures périlleuses mais enrichissantes dans tous les sens du terme avaient permis à ce personnage d'accumuler des fonds considérables. Il avait alors choisi d'opérer une véritable révolution en faisant irriguer tout son territoire, grâce à des canaux de pierre construits par des nains. Les travaux eux-mêmes n'avaient pas été suffisants, bien qu'ils eussent absorbés les deux tiers des fonds.

    Il avait fallu ensuite attendre sept longues années afin de faire tourner les terres : ce temps était nécessaire pour qu'elles s'adaptent en douceur à de nouvelles cultures. Que l'on imagine : jusque là, la baronnie avait eu une production de type méditerranéen, c'est à dire essentiellement de l'olive. Avec l'irrigation, il devenait possible de produire massivement du blé ; l'inconvénient, c'est que les sols n'y étaient pas préparés. Il fallut donc les conseils éclairés d'un ami de la terre, en la circonstance un druide, pour parvenir à les acclimater en douceur. Tenter d'utiliser la magie eût été une erreur grave, en la circonstance, parce que les sols en seraient devenus dépendants. Mais pendant ces sept années, non seulement la terre ne produisait pas de blé, mais elle ne générait plus d'olives non plus.

    Heureusement que mon personnage avait accumulé de sacrés quantités de monnaies et de gemmes ! il fallut alors nourrir une population de presque 3 000 âmes pendant sept longues années, bétail compris !

    La construction d'un institut d'agronomie et l'érection de serres associées à un temple dédié aux divinités de l'agriculture et de la nature asséchèrent définitivement mes fonds, mais l'objectif fut atteint in extremis, et la baronnie décupla son revenu dès la première année de production de blé (de 300 à 3000 pièces d'or par an).

    Bon, j'avais un maître du jeu qui avait le souci du détail, et ...moi aussi. Ce n'est évidemment pas une expérience économique ni même une simulation digne de ce nom. Je ne suis de toutes façons pas entré dans toute une flopée d'autres détails.

    Mais, in fine, je conçois très aisément que l'on ne réoriente pas aussi aisément une industrie qui a pris une certaine direction. Donc, l'ensemencement de François, je le conçois très bien, mais au bout de combien de temps peut-il espérer donner des résultats ?

    J'ajoute que dans l'histoire que je viens de relater, mon personnage avait eu une chance exceptionnelle : son pari avait abouti et son choix avait été couronné de succès, entre autres en raison de sa détermination et des bons conseils de bons conseillers qu'il avait écouté. Rien ne disait, toutefois, que la bonne volonté pouvait suffire, et il aurait très bien pu échouer après avoir dépensé plusieurs centaines de milliers de pièces d'or...


  • Retraites : pourquoi le PS ne répond pas à Bayrou ?

    François Bayrou a déclaré à trois reprises ces derniers 15 jours, que le PS mentait aux Français sur la question des retraites. En effet, il affirme que le projet du PS aboutira à infliger une décote très dure  et alourdie à ceux qui prendraient leur retraite à 60 ans.

    Il se trouve que j'ai eu un petit échange par courriel avec lui à ce sujet, et qu'il s'avère qu'il s'appuie sur un document tout à fait officiel du PS pour accuser ce dernier de duplicité.

    Il s'agit d'un comparatif entre la réforme du gouvernement et celle du PS.

    Il faut se rapporter en fait au point IV, c'est à dire les mesures démographiques. Démographiques, amusant comme ce mot est éloquent.

    J'avais déjà évoqué l'allongement de la durée de cotisation, habilement dissimulée sous la dénomination "règle des 50/50". L'idée est que la moitié du temps d'allongement de la durée de l'espérance de vie doit être consacrée à cotiser. Il deviendra donc quasiment impossible d'avoir cotisé suffisamment à 60 ans, ce qui fera de la retraite à 60 ans une arlésienne.

    Mais ce qui a attiré l'attention de François en particulier, c'est le très important montant des mesures incitatives via surcotes améliorées. Il faut bien comprendre ce qu'est une surcote pour parvenir à saisir ce que soupçonne François.

    La surcote est une majoration de la pension de retraite de base dont bénéficient les assurés qui continuent de travailler après 60 ans et au-delà de la durée d’assurance nécessaire pour une retraite à taux plein (soit 160 trimestres d’assurance pour les assurés nés avant 1949. A partir du 01/01/2009, cette durée augmente d’un trimestre par an pour les assurés nés à partir de 1949 ; elle est ainsi actuellement fixée à 161 trimestres pour les assurés nés en 1949, 162 pour les assurés nés en 1950, 163 pour ceux nés en 1951 et 164 pour ceux nés en 1952 et au-delà). Les règles applicables au calcul de la surcote diffèrent selon la date de liquidation de la pension.

    Dans le projet socialiste, si les mesures incitatives sont très fortes via des surcotes améliorées, cela signifie que l'écart entre la pension de base, calculée à 60 ans et celle qui correspondra à une authentique retraite à taux plein sera forcément important. Donc, que le calcul de la pension à 60 ans subira une très importante décote par rapport à celui nécessaire à la totalisation des annuités, si on fait le calcul à l'envers. 

    On peut toujours nous dire, évidemment, que nous autres, au MoDem, nous sommes très soupçonneux voire parano. Oui, on le peut, mais dans ce cas, on attend un démenti clair du PS avec les explications ad hoc. Bien évidemment, si les blogueurs de gauche ont des choses à dire sur le sujet, et des précisions qu'ils pourraient porter à notre connaissance, nous autres centristes, nous les attendons avec intérêt...

  • Bouclier fiscal : trois années pour en venir aux propositions de Bayrou...

    Intéressants, ces 100 députés UMP qui veulent abroger le bouclier fiscal. En fait, ils ont repris en grande partie ce qui figurait dans le programme de Bayrou en 2007 :

    - abrogation du bouclier fiscal

    - abrogation de l'ISF

    - taxation du patrimoine (tout du moins, des revenus du patrimoine)

    - création d'une nouvelle tranche d'impôts sur le revenu.

    Du MoDem dans le texte. On trouvait notamment dans le projet humaniste les dispositions suivantes :

    - un abandon de l’ensemble des dispositions injustes de la loi TEPA (dont le bouclier fiscal)

    - une plus forte progressivité de l’imposition sur les hauts revenus et les bonus ;

    - une refonte de l’imposition sur les successions, le patrimoine et les plus values et dividendes, en élargissant les bases et en introduisant une plus forte progressivité ;

    Et dans le programme de Bayrou en 2007 ces propositions-là :

    Je ne suis pas d'accord avec l'hypocrisie de certaines propositions. Notamment la proposition de bouclier fiscal à 50 % : cela consiste à exonérer les plus riches de l'impôt sur la fortune, et à maintenir cet impôt pour les catégories intermédiaires. Je suis favorable à une base large et à un taux réduit d'ISF. Le taux réduit, pour moi, c'est 1 pour 1000. C'est simple et compréhensible par tout le monde. Avec ce taux, chacun pourrait faire aisément face à ses obligations fiscales J'avais, au début, pensé faire comme les Suisses et tout inclure dans l'assiette taxable : l'outil de travail, les oeuvres d'art ... Les premiers à venir me voir ont été les marchands d'art, suivis de près par les chefs d'entreprise. J'ai entendu leurs doléances. Je ne préconise donc pas de changer la base actuelle.

    Mais mon idée reste d'abaisser le taux et d'élargir beaucoup l'assiette ; on y parviendra peut-être en incitant les contribuables à déclarer le vrai montant de leur patrimoine.

    D'ailleurs, cela s'appellerait "impôt sur le patrimoine" et pas "impôt sur la fortune", parce qu'un patrimoine moyen, ce n'est pas de la fortune.

    Je sais : c'est agaçant d'avoir raison avant tout le monde. J'observe, au demeurant, que 64% des Français seraient prêts à appuyer la double abrogation de l'ISF et du Bouclier fiscal. 

  • L'Alliance Mondiale des Démocrates s'est réunie à Rome

    Vendredi 1 octobre s'est tenue à Rome, la conférence de haut-niveau de l'Alliance des Démocrates sur le thème « Sécurité, développement, démocratie ». Des dirigeants politiques de la mouvance démocrate de cinq continents, 45 pays étaient représentés : du Premier Ministre japonais Naoto Kan, au Président du gouvernement régional du Kurdistan Massoud Barzani en passant par l'ancien chef d'Etat-major israélien Dani Haloutz et par le chef du Conseil national de Sécurité d'Afghanistan Rangeen Dafdar Spanta. François Bayrou était accompagné d'une délégation du Mouvement Démocrate composée de Marielle de Sarnez, Bernard Lehideux et Yann Wehrling. 

    Clôturant les travaux, François Bayrou, président du Parti Démocrate européen, s'est appuyé sur les nombreux témoignages faisant état de la situation contrastée de la démocratie sur la planète pour conceptualiser les quatre phases de la démocratie dont l'aboutissement est le projet humaniste. « La démocratie, ce n'est pas une forme, c'est un projet ! », a-t-il déclaré.



    Pour lui, la première phase est celle de la « démocratie de nécessité ». « Celle qui consiste à d’abord vivre, d’abord se nourrir, d’abord acquérir l’autosuffisance ».Puis vient « la démocratie de liberté ». « Se donner les moyens de vivre autrement, de mettre en place des institutions, l’Etat de droits, la liberté d’information et la reconnaissance de pluralisme ». « La démocratie de souveraineté » intervient alors qui « permet à un peuple d’avoir la garantie de sécurité et de participer à la définition de son propre destin pour faire face aux problèmes globaux. 

    « De la gouvernance mondiale face à ces problèmes globaux, pour le moment, nous n’avons pas la clef ».Enfin, vient le temps de « la démocratie du développement humain ». « L’organisation sociale qui vise à porter à leur maximum la conscience et la responsabilité des citoyens. Ce développement humain est le chemin le plus sûr vers le développement économique. C’est une libération, pas seulement parce que la liberté est fondamentale, mais parce que la liberté fait avancer le monde ».