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De l'espoir pour l'école ? T'as de l'humour...

Ah, il m'a fait rire, LomiG. Il croit qu'il y a de l'espoir pour l'école après avoir consulté les dernières propositions des Socialistes et de l'UMP.

Tiens, il observe d'ailleurs ce que je dis depuis longtemps ici : elles se ressemblent, ces propositions. Mais ouvre les yeux, l'ami, et tiens, jette un coup d'oeil au dernier billet du Privilégié : la société toute entière se défausse de sa responsabilité éducative sur les enseignants. J'aime bien sa conclusion, au Privilégié : 

Il serait tout de même bon que nos concitoyens comprennent que si l'on continue à charger l'Education nationale de toute une série de missions débiles et inutiles visant à compenser les manquements des parents et/ou de la société à l'égard des jeunes, on n'aura pas de meilleurs résultats que vous (comment remplacer l'autorité parentale ?) mais on fera de moins en moins de choses intéressantes, comme de l'histoire, de la géographie, des sciences, de la littérature...
Faites votre boulot de parents, et laissez-nous faire tranquille notre boulot d'enseignant.

Pendant ce temps, ces abrutis de Socialistes, suivant la mode en vogue sur les temps scolaires vont rogner sévèrement le temps de vacances de leur électorat : eh oui, reprenant une proposition de Peillon, idiotement incluse, désormais, dans le programme du Mouvement Démocrate également, le PS avalise la réduction du repos de ses électeurs favoris. Et ces imbéciles continuent à voter socialiste... Oh, de toutes façons, l'UMP n'est pas une alternative ; Yves Jégo se déchaîne sur son blogue : tas de bons à rien de profs, en substance, s'exclame-t-il , allez, hop, alignons les profs sur les autres métiers, et faisons-les bosser pendant les vacances.

Enfin, ce n'est qu'un aspect : fondamentalement, ni du côté de l'UMP, ni de celui du PS, il n'y a le moindre embryon d'inflexion sur la politique éducative. Il y en avait de sérieuses dans les propositions de Bayrou en 2007, mais il doit commencer par flinguer le programme actuel de son parti s'il veut redevenir crédible, en réaffirmant haut et fort ce qui avait fait la spécificité de son discours en 2007 : diversification (classes passerelles, centres éducatifs stricts pour les perturbateurs, par exemple mais aussi promotion des voies d'excellence). J'ai parfois le sentiment qu'à trop fréquenter la gauche, le MoDem a fini par en importer les âneries principales dans le domaine éducatif. On retrouve dans le Projet Humaniste les mêmes poncifs idiots que ceux qui figurent dans celui du PS et de l'UMP. Et quand je pense que j'ai adhéré à l'UDF en partie pour l'originalité de ce qui s'y disait sur l'éducation...

Quand y aura-t-il enfin un responsable politique qui finira par comprendre que c'est l'organisation intrinsèque de l'enseignement, l'habitude de charger la mule de la plus ridicule des manières avec des éducations à n'importe quoi, qui finissent par faire de notre école une machine à fabriquer des crétins.

Commentaires

  • Je suis plutôt pessimiste sur le sujet.
    Philippe Meirieu a tellement noyauté l'EN que faire une réforme me paraît aujourd'hui difficile.

    Allez, proposition (démagogique) pour changer les choses:
    Donner des élèves à Philippe Meirieu à Vitry sur Seine (ou n'importe quelle ZEP).
    Une fois que les élèves lui auront crachés à la figure, où que il se sera pris un coup de couteau, on pourra peut-être enfin réformer l'EN.

    Plus sérieusement, le problème est qu'il existe deux visions de l'école:
    - Celle de Tocqueville/Jules Ferry où le but est de préparer l'élève au rôle qu'il aura dans la société et de lui donner les bases nécessaire pour vivre une vie décente dans la société.
    - Celle de Rousseau qui pense qu'il faut que l'élève (pardon, l'apprenant) prenne plaisir à apprendre.

    Dans la pratique, la vision de l'école nouvelle (Rousseau) ne marche pas. Elle peut même se révéler dangereuse (Et je recommande le livre "De l'enfant Roi à l'enfant Tyran" de Didier Pleux).

    Plus sérieusement, l'éducation Nouvelle a quelque chose de pas nette.
    Rousseau a mis ses enfant à l'assistance publique.
    Mieux, il a été accusé par Voltaire, me semble-t-il, d'avoir mis ses enfants à l'assistance publique. Pour s'expliquer, il écrit comme livre les confessions (un livre odieux que j'ai eu la malchance d'avoir au bac de Français).
    Il tartine des pages pour avouer une faute grave: avoir pris plaisir à une fessé. Par contre, il n'y a pas beaucoup de page pour avoir abandonné ses enfants à l'assistance publique.

    N'oublions pas Meirieu, qui monte au créneau pour démolir l'école privé et qui met ses enfants dans le privé...

    Tout ça pour dire que entre le discours des tenant de l'éducation nouvelle et les actes, il y a un décalage.

    L'éducation nouvelle ( http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ducation_nouvelle ) a été appliqué aux USA. Après avoir vu les russes, en pleine guerre froide lancer un satellite avant eux, ils s'en mordent les doigts.

    A méditer. Il est temps de remettre l'éducation nouvelle à sa place....

  • salut,
    je suis content de t'avoir fait rire. Je ne suis probablement pas aussi idiot ou naïf que tu sembles le penser. Si j'ai vu du bon dans les propositions du PS et de l'UMP, c'est simplement que l'autonomie des établissements scolaires n'est plus un tabou. Et je pense que c'est la seule manière de régler les problèmes : responsabiliser les acteurs au plus bas niveau. Le système finlandais est basé, entre autres, là-dessus : recrutement des profs par les directeurs d'écoles, possibilité de les virer, évaluation des profs au lieu des élèves, choix des matières par les élèves. Ce sont eux qui ont les meilleurs résultats au classement PISA de l'OCDE.

    Mais je suis d'accord pour dire que l'école ne doit pas s'occuper de remplacer les parents dans leur rôle éducatif. L'UMP propose aussi de supprimer les allocs aux parents d'enfants absentéistes ; à nouveau je trouve ça plutôt une bonne chose, car cela responsabilise.

    à bientôt

  • Bonjour,

    Un petit mot en passant car j'ai mille choses à faire, mais un tel billet ne peut me laisser indifférente.

    Tout d'abord, rappeler que la base, ce sont les fondamentaux, et qu'ils doivent être obligatoirement appris en temps. Que l'évaluation, on l'a déjà toute l'année, par les notes. Qu'une note en-dessous de la moyenne doit déclencher automatiquement une procédure de remédiation immédiate.

    Quant aux méthodes pédagogiques, elles doivent être là pour la forme, l'animation d'un cours par exemple, les sorties culturelles, les utilisations de médias à CONDITION expresse et vérifiée en continu qu'elles améliorent la qualité du travail de l'écolier.

    Il est vrai aussi que ce n'est pas le rôle de l'enseignant d'éduquer. Mais il y a de plus en plus de parents démissionnaires, et ce n'est pas la faute des enfants. Si l'état les abandonne, dans quoi risquent-ils de basculer ? De plus, ils peuvent devenir à leur tour des parents démissionnaires.

    On doit se pencher sur la question de faire intervenir d'autres personnels, notamment éducatifs à l'école, comme des éducateurs spécialisés. C'était une des propositions de François. Et j'ajouterai d'autres intervenants paramédicaux, mais ceci est une autre histoire.

    À nouveau sur mis sur le tapis par UMP, le repérage de la tendance délinquante des enfants de 2-3 ans dès la maternelle. Quand on n'a rien pour prendre en charge les besoins éducatifs particuliers, cela ressemble fort à du fichage, marquer des bébés au fer rouge dans une optique judiciaire.
    Si on peut proposer une prise en charge sociale, para-médicale, l'utilité d'un repérage de TOUS les besoins spécifique s'avère, si c'est pour capter les voix du FN, c'est une ignominie.

    Je m'inscris pour suivre le fil.

  • Oui beaucoup d'humour...
    Pour le reste, depuis le nombre d'années...Deux je crois sur ce thème, vous savez ce que j'en pense l' hérétique.
    @+

  • Ah ! les vacances. Ces chères vacances. Si chères aux membres de l'enseignement!
    Ne doit-on retenir que l'éventualité d'un rétrécissement de cette particularité pour juger de la validité d'un projet éducatif?
    C'est ce qui me semble guider principalement l'article.
    Dans les commentaires, je vois apparaître la responsabilisation des parents et l'autonomie des établissements!
    Excellent sujet!
    Délégué de parents d'élèves de longue date, donc à priori responsabilisé de fait, je m'inscris en faux sur les 2 aspects évoqués.
    1. La responsabilité parentale est d'ordre social et doit se traiter sur ce plan, non par le biais de l'éducation nationale
    2. L'autonomie des éts aura forcément des répercussions sociales dommageables, notamment par les mises en concurrence à tout niveau
    Mes arguments :
    1. Essayez de faire admettre au corps enseignant que les parents d'élèves ont un rôle à jouer, et s'impliquent dans les ets
    2. Avant d'arriver à l'autonomie, comment se traite actuellement le cas de la patate chaude que se refilent les ets, je veux parler du prof bourrin inapte à l'enseignement. Considérons d'abord le statut de l'enseignant ...
    1. et 2. J'ai pu considérer, notamment en conseil de discipline, que autonomie il y a déjà quelque peu (c'est néfaste) et responsabilisation des parents sur le seul axe scolaire, il ne peut y avoir. Même, et c'est ma plus grande surprise, parmi les CSP+.

  • Anamo,
    Su votre point 1 : L'école, première étape de la vie en société, peut être un révélateur des difficultés sociales.
    Il y a des élèves qui multiplient les difficultés : troubles d'apprentissage, handicaps, difficultés scolaire...

    L'école inclusive, qui devrait être celle du 21e siècle, ne s’arrête pas aux seules acquisitions pédagogiques mais prend également en compte les interactions entre l’enfant et l’institution scolaire dans sa globalité, son insertion sociale et son épanouissement.
    Et ceci est valable pour tous les enfants à besoins éducatifs particuliers, c'est-à-dire, il faut ouvrir les yeux, la MAJORITÉ des enfants. Cette proportion de la population d'élèves croît d'année en année.

    Mais pour ce faire, il faut d'autres intervenants à l'école, l'équipe éducative ne doit plus se limiter à l'enseignant. Cependant il faut une collaboration active avec l'enseignant, sinon il n'y aura aucune cohésion, voire des actions contradictoires, et donc l'efficacité s'en ressentira.

    2ème 1 : en effet, les meilleurs résultats sont obtenus là où les parents collaborent avec les enseignants.

  • @Anamo,
    Pour avoir passé xxx années sur le terrain, effectivement votre argumentation "tient la route" pour partie.

  • Tiens, j'avais loupé ce billet.

    Merci beaucoup pour le lien et pour l'exégèse du billet...

  • Juste un petit "rappel" en passant à LOmiG: Il n'y avait pas d'assistance publique, c'est sur un parvis d'église que Rousseau abandonna ses cinq rejetons et son repentir ressemble à la haire de Tartuffe
    Laurent, serrez ma haire avec ma discipline.

    Cela dit, c'est bien chez Rousseau que l'on trouve les prolégomènes de cette matrice d' idées tordues qui détruit les apprentissages.

  • Juste un petit "rappel" en passant à LOmiG: Il n'y avait pas d'assistance publique, c'est sur un parvis d'église que Rousseau abandonna ses cinq rejetons et son repentir ressemble à la haire de Tartuffe
    Laurent, serrez ma haire avec ma discipline.

    Cela dit, c'est bien chez Rousseau que l'on trouve les prolégomènes de cette matrice d' idées tordues qui détruit les apprentissages.

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