Il est tout de même incroyable, Sauvadet. Je viens de lire son interview donnée au Télégramme dans lequel il reproche à Bayrou son positionnement ni gauche ni droite, arguant qu'il s'est condamné à être spectateur plutôt qu'acteur. Ah. Parce que le Nouveau Centre n'a pas été spectateur passif, peut-être, depuis 2007 ? L'argumentation est tout de même incroyable : gouverner ne saurait être un but en soi. On gouverne parce qu'on cherche à faire valoir les idées que l'on porte, pas juste pour la satisfaction d'exercer un pouvoir. Bayrou ne s'est pas rallié à Sarkozy parce qu'il ne voyait pas de moyens de concilier son projet politique avec celui du Président de la France. C'est la même analyse qui le pousse à ne pas davantage s'accorder avec la gauche.
Bayrou - Page 25
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Il reproche à Bayrou son indépendance...
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Le militant
Souvenez-vous, il y a un petit peu plus d'un an, il était venu donner son avis sur le militantisme au MoDem. J'avais repris son commentaire et l'avait publié, puis, l'article avait été à son tour repris par Marianne. Eh bien un citoyen comme les autres est revenu pour compléter son propos. Le voici en exclusivité :-)
Presque un an après avoir publié ce billet (écrit d'une traite un soir sous le coup de la surprise après avoir découvert l'étrange blog du "chevalier orange" comme une réponse au positionnement "à charge" de cet ex militant devenu adversaire acharné et compulsif du leader et du parti qu'il encensait encore quelques mois auparavant), relayé à ma grande surprise par de nombreux blogs et sur Marianne je repasse sur cette page afin de préciser un de mes propos qui a été mal perçu à l'époque. Sans doute largement par ma faute (maladresse de formulation). Je n'ai jamais pensé un instant qu'un militant ne devait pas "penser", bien au contraire il incarne le chaudron d'ou les futures idées du mouvement jailliront voir même l'avenir de celui-ci si ce militant décidait de gravir les échelons vers des candidatures. Mon point de vue est qu'un militant ne peut espérer voir toutes ses idées entendues rapidement par la direction et ce pour une raison simple, des militants il y en a des milliers au MoDem (et leurs idées sont toutes différentes et souvent contradictoires), si le bureau directeur ou François Bayrou devaient prendre en compte chacune d'entre elles (déjà rien que toutes les enregistrer) le mouvement serait tout simplement ingouvernable et il ne possède de surcroît pas encore la structure pour le faire. Le MoDem à la chance d'avoir un leader clair, et aspirationnel qui exprime une vision de la société des valeurs, c'est une chance, il ne fonctionne pas encore tout à fait comme le PS ou tout le monde s'exprime via des cellules et des courants jusqu'a la cacophonie et la contradiction et qui ne trouve sa ligne qu'après d'interminables négociations et compromis. Si ce type d'organisation est sans doute plus démocratique et adaptée aux périodes de "beaux temps il devient un handicap dans la tempête ou il faut que quelqu'un tranche et fasse avancer le bateau contre vents et marées rapidement et selon une ligne claire perceptible par le fond de l'électorat (le PS n'en a plus). Bref, les militants du MoDem qui déversent leurs idées (forcément brillantes) sur le net ou dans d'interminables réunions et qui se laissent aller à la frustration quelques mois plus tard car celles ci ne sont pas immédiatement reprises par "la haut" doivent apprendre ....la patience et l'opiniâtreté, qui sont sans doute les vertus les plus importantes en politique (demandez à Chirac ou Mitterrand). Pour le reste et pour le quotidien le "militant" doit aussi et surtout se consacrer au militantisme et à l'organisation.. pas toujours drôle mais incontournable et formateur. Toutes mes excuses donc si mes propos ont choqué certains pour le reste je conserve le même point de vue sur François Bayrou qu'il y a un an.
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Ah, les jurés, encore une grosse ânerie de Sarkozy...
Il me fait rigoler, parfois, le Sarko : il n'avait tout de même pas préparé son coup, lors de son entretien télévisé, avec son histoire de jurés populaires. Ce gars-là est incroyable : notre justice croule sous les dossiers, met parfois 10 ans si ce n'est plus à traiter des affaires de voisinage, manque de tout, traîne, et il veut rajouter une procédure supplémentaire ????!
En fait, il y a un calcul très simple, et François Bayrou l'a fait pour nous, qui est de compter le nombre de jurés à engager en tenant compte du nombre de décisions en correctionnelle...
Le président de la République a été saisi d'une lubie: mettre des jurés au tribunal correctionnel. Ceci ne se fera pas. Il y a près de 550 000 décisions de tribunaux correctionnels par an, 5 000 par département. Il n'y aura ni l'argent ni les moyens humains, et au pire cela entrainera un ralentissement de l'action des tribunaux.
Voilà, CQFD, quod erat demonstrandum, et cetera, et cetera. Merci François...Sacré Sarko, tiens, toujours prêt à raconter n'importe quoi pour surfer sur l'émotion. Le comble, c'est qu'on va trouver des gens pour discuter de la pertinence ou non de nommer des jurés issus du peuple. Pas la peine d'user sa salive, y'aura pas les moyens nécessaires, et ce, alors qu'ils sont déjà insuffisants... Pas fou, dès le mois de novembre, Michel Mercier, en centriste matois qu'il est, avait bien senti l'infaisabilité de la chose et s'était empressé d'en limiter la portée...
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Éducation : parti socialiste/MoDem, comparez...
Tiens, j'ai fait un truc rigolo et pas long : je me suis rendu sur la page de garde du parti socialiste histoire de voir la place que les Socialistes consacrent à l'éducation dans leur une. Bilan ? Zéro, les copains gauchistes...Même la grève des enseignants d'aujourd'hui n 'est pas signalée. Vous connaissez le proverbe ? Qui ne dit mot consent...
Côté MoDem, on trouve en haut de page une intervention de Jacqueline Gourault.
Bon, j'ai consulté la page des communiqués, alors : allons voir le PS. Zéro pointé pour les dix derniers communiqués. Voyons les dix suivants, alors : Nada, toujours rien sur les réductions drastiques de moyens...
Bon, allons voir les propositions du PS, à défaut : pensez-vous, Madame Michu ! Ils proposent d'adapter les rythmes scolaires ! du Châtel dans le texte, quoi...
Les vidéos du PS, alors ? Page 1 ? rien. Page 2 ? toujours rien. Cherchez pas aux pages suivantes : que des interventions d'élus plus ou moins inconnus, nada sur l'éducation. Caramba : raté !
Une intervention d'un responsable politique majeur sur l'éducation ? Allez cherche, rex, cherche mon bon toutou, cherche. Bon allez, Rex, reviens quoi, il fait nuit maintenant, t'as bien cherché, t'as pas trouvé, c'était une blague mon bon toutou : y'en avait pas de responsables socialistes qui parlaient d'éducation...
Pendant ce temps-là, Yahn Werhling dénonce les écrans de fumée, François Bayrou plaide pour la meilleure éducation du monde, éducation dont il fait le labourage et le pâturage de notre XXIème siècle dans ses voeux...bon, ça suffit ou je continue ?
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Trop de profs, vraiment ?
Bah signale une grève dans l'Éducation Nationale, ce jeudi. Le genre d'évènements qui passe inaperçu dans la sphère médiatique. L'école est méthodiquement démantelée depuis des années, dans un grand silence sinon un grand soupir de satisfaction repue de la France toute entière...
Grâce à Fabrice qui l'a signalé sur twitter, je suis tombé sur un article de 20 minutes qui vaut son pesant de pépètes. Puisqu'il est de bon ton de dénoncer régulièrement le poids des fonctionnaires dans la dépense publique, le journal a enquêté et comparé avec d'autres pays de développement économique comparable. La France est en fait dans la moyenne.
Non, là où ça se gâte sérieusement, et j'espère que l'information va être relayée, c'est que la France a le taux d'encadrement le plus bas de tout l'OCDE pour les élèves ! Particulièrement dans le primaire et le supérieur, mais toutes les strates de son système éducatif sont touchées, évidemment.
Et devinez quel est l'âne qui veut augmenter le nombre d'élèves par classe dans le primaire ? A cela s'ajoute les rapports d'imbéciles patentés proclamés experts assurant avec autant de morgue que d'ignorance, sur la foi d'échantillons tronqués, que la baisse des effectifs dans les classes n'a pas d'impact sur les résultats scolaires...A se tordre de rire par terre si ces abrutis ne tenaient pas hélas le haut du pavé à l'heure actuelle. Quelques témoignages édifiants, comme celui qui figure sur le blogue de Yves Delahaie, élu démocrate lillois, achève de dresser le portrait d'une institution en perdition. Tiens, une démission de plus...
Et pendant ce temps, nonos Châtel (tiens, viens mon bon toutou, mords le bon nonos à son gentil maître de Nicolas...) nous abreuve de propositions à la noix : calcul mental, anglais à 3 ans, rythmes scolaires, autant de faux débats qui masquent l'anorexie forcée que Sarkozy, Châtel et consorts imposent à notre école. Et ça marche plutôt bien puisque même des blogueurs démocrates généralement pertinents, pourtant, tombent dans le panneau...
Un vieux proverbe français dit que «qui veut noyer son chien l'accuse d'avoir la rage»...
Bref, il ne faut peut-être pas s'étonner de voir une profession faire grève à intervalles réguliers depuis 3-4 ans. Je n'y vois pas le mécontentement d'une caste de privilégiés, mais plutôt une alerte de gros temps sans précédent sur notre école : tous les voyants sont au rouge, et personne ne semble en avoir pour autant pris la mesure...
Je ne puis que renvoyer aux propositions du MoDem et de François Bayrou, seuls à l'ouvrir à l'heure actuelle, pour défendre l'école : il faut sanctuariser les moyens alloués à l'école.
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De la Démocratie Athénienne à François Fillon et MAM...
Des prémices de ma démocratie à Athènes jusqu'à l'actuel gouvernement, 2500 années nous contemplent. La démocratie athénienne avait certainement des travers, entre autres de donner prise aux conflits d'intérêt, mais, au moins offrait-elle une certitude : ceux que le sort ou les citoyens choisissaient n'acceptaient pas la charge de diriger la cité pour s'enrichir. Diriger Athènes était considéré comme un honneur, et la vox populi du temps jugeait que les plus riches qui s'engageaient en politique devaient le faire à leurs frais. Je ne suis évidemment pas d'avis de rétablir une pratique qui a plus que largement montré ses limites, mais, j'écoutais François Bayrou ce matin sur France Info, et j'ai mesuré alors le chemin parcouru depuis les premiers temps de la démocratie.
Aujourd'hui, alors que les responsables politiques reçoivent déjà des salaires conséquents, l'État leur fournit la plupart du temps des moyens publics pour assurer des activités privées. Bayrou notait que le financement par d'autres états des vacances de nos responsables politiques n'était pas plus souhaible, au demeurant. Dès lors qu'on représente la France, on ne peut pas prendre le risque d'être redevable alors que l'intérêt privé ne doit en aucun cas rentrer en conflit avec l'intérêt général.
Fillon et MAM ne sont pas pires que d'autres : ils ont juste pris leurs vacances au mauvais moment. Quant aux Socialistes, ils ont la mémoire courte : François Miterrand qu'ils honorent quasi-idolâtrement faisait de même.
Comme l'observe Bayrou, tous ces passe-droits qui accroissent constamment la distance qui existe entre le simple citoyen et l'homme d'État sont détestables et nuisibles à notre pays et à sa cohésion. Qu'est-ce que ce gouvernement où les hommes et les femmes d'État ne paient même plus leurs vacances mais les laissent à la charge d'hommes d'État de premier plan d'autres pays ?
Je crois qu'il serait plus que temps de fixer un code de conduite contraignant pour nos hommes et femmes d'État.
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Centriste ou...bayrouiste ?
J'ai pris par hasard mais avec beaucoup d'intérêt connaissance du compte-rendu d'un professeur d'histoire, maître de conférences à la Sorbonne, d'un séminaire consacré aux centres sous la Vème république. Le point de vue est intéressant, parce que Jérôme Grondeux n'a pas de parti pris politique et commente le séminaire en spécialiste de l'histoire des idées politiques.
De le lire m'a amené à une certaine introspection quant à la condition de centriste. J'écris souvent ici que je suis centriste, mais, en réalité, je crois surtout que je suis bayrouiste, bien considéré. Il est tout de même curieux, Bayrou, en politique : c'est vraiment un OVNI. Enfin, je devrais plutôt dire un OPNI.
D'un certain point de vue, c'est en effet bien un centriste, par la pondération de ses points de vue, mais de l'autre, les thèmes dont il a fait sa prédilection ne le sont pas. Indépendance des médias, posture tribunicienne, espace central articulé autour d'un parti centriste, éducation et culture au coeur du projet politique, Europe forte de ses nations, séparation radicale des pouvoirs, autant de thèmes pas d'essence centriste. D'ailleurs, à vrai dire, les centristes ne fonctionnent justement pas par thématiques fortes, se contentant d'ajuster l'existant.
Si le MoDem a un positionnement qui me paraît sans conteste aucune social-libéral (on peut penser aisément à John Stuart Mill ou à Amartya Sen), celui de Bayrou est plus complexe. C'est un démocrate-chrétien d'obédience centriste, fortement influencé par le personnalisme, mais, in fine, à la tête d'un parti social-libéral. Une sacrée macédoine. Parmi ses proches, certains se rattachent au libéralisme, comme Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard ou Gilles Artigues (aile gauche pour Marielle, libéralisme centriste pour Sylvie, aile dextro-centriste pour Gilles) d'autres sont un peu inclassables, comme Robert Rochefort, même si la modération de l'individu est très caractéristique de l'esprit du centrisme.
Bien qu'éprouvant de la sympathie pour les centristes en général, j'ai toujours recherché quelqu'un qui défendait des positions fortes plutôt que quelqu'un prêt à aménager ses convictions. C'est cela même qui fait de Bayrou un centriste tout à fait à part : le refus catégorique de toute forme de compromissions, un goût finalement, pour une certaine forme de pureté.
Bayrou accomplit d'une certaine manière l'esprit du centrisme par une figure qui en est emblématique et que l'on trouve chez Cicéron, un centriste historique : l'honnête homme, l'homme de bien, les boni viri, comme dit Cicéron.
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La gauche devra s'unir.
Je crois qu'une de mes priorités absolues, pour 2012, c'est de chasser Sarkozy et toute la ligne politique qu'il représente du pouvoir. J'avoue avoir fait un affreux cauchemar : je me suis imaginé que la gauche partait tellement divisée en 2012 que ses nombreux candidats faisaient tous entre 10 et 20% ; or, dans mon rêve, Marine Le pen faisait aussi 20%. Et Sarkozy, 23 ou 24%.
Je me trouvais alors contraint de voter pour un individu détestable, celui-là même qui venait de ratiboiser mon pays pendant 5 ans après avoir organisé la casse de tout ce qui fonctionnait jusqu'alors correctement en France. Du coup, j'enchaînais un second rêve en forme de dilemme cornélien. Il ne faudrait pas que moi, centriste, de sensibilité droitière, de surcroît, je me trouve contraint à un vote utile pour un candidat de gauche en dépit de mon amitié de mon estime pour François Bayrou, de crainte de voir Sarkozy réélu.
La gauche a le devoir moral de choisir le meilleur champion pour virer Sarkozy. Cohn-Bendit a raison de préférer des élus verts à une candidature présidentielle sans lendemains. Même Mélenchon devrait s'entendre avec le PS, même si naturellement, il va tirer le PS sur sa gauche.
Au MoDem, nous attirons des suffrages de centre-gauche. Tant mieux, mais cela ne devrait pas, et n'aurait jamais dû être notre objectif. C'est à la droite qu'il fallait offrir une alternative. Les gens de droite pouvaient voter pour un centriste. A cause de nos valses-hésitation, ils classent désormais Bayrou à gauche. C'est fort fâcheux. Quelle erreur de stratégie le MoDem et Bayrou ont fait pendant trois années. C'est une opposition de centre-droit qu'il fallait incarner.
On peut trouver certaines convergences avec la gauche. Je n'idolâtre ni n'hypostasie le service public, comme le fait la gauche, mais j'ai un point de vue pragmatique sur la chose : quand il marche bien, je ne vois pas de raison valable de le privatiser, simplement au nom de la concurrence libre et non faussée. On en accuse encore à tort l'Europe, d'ailleurs, car le Traité de Lisbonne, comme le TCE, contient tout une série de dérogations que les États sont libres d'appliquer dès lors que le service est d'intérêt général.
Bref, il faut que la gauche soit à gauche, mais unie, le centre, au centre et même au centre-droit, et Sarkozy et tous ceux qui l'ont cautionné, virés, de manière à ce que la droite puisse se reconstruire. Ils sont nombreux, ceux qui avalisent ses réformes désastreuses. Il y a bien Nonos Châtel, mais Fillon, que l'on considère comme un brave gars victime des brimades de son maître, conduit sans le moindre état d'âme la politique de son maître. Sur le fond, ce sont les mêmes fondamentaux idéologiques et politiques. Pas de quartier pour le sarkozysme en déliquescence.
Quant à ceux qui se réfugient vers le vote FN, les pauvres...Je crois qu'ils n'ont pas compris à quel point le Front National n'a que faire de leurs soucis. Je pense particulièrement aux ouvriers et aux petits commerçants. Catégorie économie, non ? Ah, ben zut, alors, y'a rien sur le site du FN...En cours de réactualisation, comme ils disent pudiquement... Caramba : économie et budget aussi... Le pompon, c'est le chapitre solidarité : ils veulent bien délimiter les contours du handicap. A votre avis, pourquoi ? Il y a 1/4 de la population en ALD, en France, et de nombreux individus considérés comme partiellement invalides, donc, victimes d'un handicap. Mon petit doigt me dit que si le FN arrivait au pouvoir, le nombre de handicapés en France fondrait : question de définition, après tout. Dès lors que je considère qu'on peut travailler sur une jambe, même si l'autre manque, hop, je peux être radié du handicap. On parie que c'est ce que le FN a en tête ?
Bref, gens du peuple qui vous réfugiez vers le FN, vous allez vous faire entuber méchamment si jamais le FN gagne en pouvoir. Pire, d'un point de vue tactique, vous pourriez reconduire Sarkozy au pouvoir.
Gagnez plutôt les forces politiques qui se soucient vraiment de vous ! Qui a publié le Tiers-État ? Qui refuse de se joindre aux puissants et de participer aux dîners du Siècle ? Qui visite les usines et se plaît au contact des petites gens et des modestes ? Qui a dénoncé inlassablement les collusions entre médias, décideurs économiques et dirigeants politiques ? Qui fait de la réindustruialisation de la France et de la relocalisation de son industrie et de ses services sa priorité numéro 1 ? Bayrou, Bayrou, Bayrou et encore Bayrou.
Je ne me suis pas encore attaqué au programme du FN, mais le jour où je vais le faire, le château de cartes va s'effondrer, parce qu'il n'y a rien qui tient debout là-dedans, et beaucoup de mensonges dissimulés qui feraient passer Sarkozy pour un travailleur social. Mais je peux donner une garantie : les premières victimes d'un programme du FN qui serait en application en seraient avant toutes choses ses propres électeurs...
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Les contre-feux de Luc Châtel
Luc Châtel, en bon DRH spécialisé en licenciements qu'il est, excelle à allumer de nouveaux feux chaque fois qu'il prépare de nouveaux sales coups contre l'Éducation Nationale. Pas mal joué, le coup de l'anglais après les rythmes scolaires. Hop, on lance le débat juste au moment où les dotations parviennent dans les collèges partout en France. Il se trouve que j'ai quelques remontées. Les syndicats d'enseignants sont affolés, les enseignants sont verts de rage et les chefs d'établissement ne dorment plus. Les classes de 30 enfants et plus vont devenir la norme partout. Mais notre caporal-chef a l'oeil : il a prévu de quoi les motiver, ses petits soldats. Les primes ! Hop, encore un contre-feu. Bien entendu, et contrairement aux mensonges éhontés de Châtel, dont les collèges sont le dernier souci, les réductions d'effectifs touchent désormais les taux d'encadrement, sans parler des disciplines optionnelles qui vont servir de variables d'ajustement ,langues anciennes en particulier. Même dans les établissements autrefois prestigieux, l'on songe à supprimer l'enseignement du grec , ravalant toute honte bue ce qui fit autrefois la gloire des lieux.
Châtel et Sarkozy laisseront un champ de ruines à leurs successeurs. Ceux qui sont déjà là s'en vont, les autres ne veulent plus venir. Dans le privé, on explose aussi...Le collège, plus encore que les autres degrés, est le cible prioritaire des deux compères. C'est lui qui a vocation à s'effondrer le premier. Il y a eu une autre époque où l'école se portait mieux, où les moyens attribués étaient en hausse, les enseignants consultés et les familles avec une satisfaction croissante...A cette époque là, le Ministre de l'Éducation Nationale était un certain François Bayrou...
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Fédération centriste ? Oui, mais avec quels centres ?
Un sondage récent le met en exergue, les Français ne sont pas hostiles à la constitution d'une fédération de partis centristes. J'entends déjà les voix s'exclamer, oui ! Reconstituons l'UDF. De l'importance du vocabulaire...Je n'ai pas dit reconstituer, j'ai dit constituer ! eh oui. Il n'y a jamais eu de fédération ni de confédération centriste, jusqu'à ce jour...Il me semble tout à fait approprié d'inviter à lire le dernier billet de Laurent de Boissieu afin d'échapper à la grosse intox en cours : cela fait plusieurs mois que l'on nous bassine de sondages et d'analyse diverses pour demander quel parti, quel homme incarne le mieux le centre. Cette campagne n'a qu'un objet : tenter de priver de sa crédibilité François Bayrou.
Ben oui, c'est vraiment l'art de faire avaler des couleuvres : on tente de faire passer l'idée dans l'opinion qu'il existe d'autres centristes un peu partout dans les partis. C'est le miracle de la multiplication des centristes, comme les pains dans le désert au moment de l'Exode. Et ce n'est pas grave si les dits centristes sont au PS, à l'UMP, chez les Verts et cetera et avalisent des politiques et des programmes qui sont tout sauf centristes. De partis réellement centristes, il n'en existe que trois à l'heure actuelle : le MoDem, l'Alliance centriste et Cap21, et, pas de chance, ils se sont séparés. Et de personnalités adoptant une positionnement clairement centriste, même chose : Bayrou, Arthuis et Corine Lepage. Pas de chance, ils se sont fâchés. Il y a évidemment quelques individus isolés très proches de ce positionnement, comme Thierry Benoît ou Philippe Folliot, sans compter les députés du MoDem Jean Lassalle et Abdoulatifou Aly, mais je simplifie en citant essentiellement les têtes de proue nationales.
Les autres nous font le coup de renard dans le poulailler, tentant de plumer la volaille centriste en se déguisant en poules. Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles.
Je pense qu'il ne faut pas confondre centrisme et espace central. Oui, Borloo, DSK, à la rigueur Morin e (mais c'est très discutable ) sont dans l'espace central. Eva Joly, aux accents révolutionnaires et aux postures gauchistes, certainement pas. Non, ils ne sont pas centristes. Donc, évidemment, pour gouverner, il est évident qu'il faut élargir le cercle du centre, mais le centre, pas définition, il est au milieu du cercle, ce n'est pas le cercle lui-même. Notion élémentaire de géométrie euclidienne appliquée à la politique...
L'UDF de Giscard n'était pas une fédération centriste. C'était une association hétéroclite de partis dont quelques uns étaient centristes (PSD, CDS). L'UDF de Giscard était un parti de droite. D'ailleurs, en Europe, il siégeait avec les conservateurs, non avec les libéraux et les démocrates.
L'UDF n'est devenue centriste qu'à partir de 2002, avec l'essor de la Nouvelle UDF de François Bayrou. Mais ce n'était alors déjà plus une fédération, le gros de l'UDF de cette période étant constituée des forces de l'ex-CDS. L'une des premières choses que fit Bayrou, à partir de 2004, c'est de quitter le PPE européen et de rejoindre l'ADLE, groupe central et centriste au Parlement européen.
Le Nouveau Centre est un parti de droite. L'une des premières choses qu'a fait d'ailleurs Morin, en 2007, c'est de retourner dans le giron des conservateurs au Parlement européen. Le Parti Radical aussi. Le PS est un parti de gauche. Les Verts également. Les centristes de l'UMP sont dans un parti de droite. Ce sont des hommes de droite. S'ils étaient des centristes, ils seraient à l'Alliance Centriste (centre-droit); au MoDem (centre) ou à Cap21 (centre-gauche) ou auraient créé une force alternative d'obédience centriste ; c'est ce que prétendait être le Nouveau Centre, mais que ce parti n'a finalement jamais été.
Une fédération centriste, à l'heure actuelle, n'est possible qu'entre le MoDem, l'Alliance centriste et Cap21. On peut y adjoindre quelques libéraux modérés, mais les tout-petits partis libéraux français n'ont vraiment pas l'air de prendre ce chemin. Ils se dirigent clairement vers la droite, sans parler de ceux qui se compromettent même avec la droite de la droite.
Une fédération centriste, à l'heure actuelle, supposerait donc un très gros big-bang dans le paysage politique. Il suffit d'écouter plus de 10 secondes Morin ou Borloo pour comprendre qu'ils ne veulent pas de ce big-bang. Ils clament haut et fort que toute candidature centriste n'aurait pour issue que de joindre une majorité de droite au second tour d'une élection. CQFD.