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Bayrou - Page 29

  • Les blogs de gauche ne disent-ils pas tous la même chose ?

    Regardez-moi ce titre magnifique : est-ce que je ne sais pas, moi aussi, souffler très fort dans l'appeau à trolls ? Des blogues de gauche, évidemment, j'en suis pas mal. J'en lis même qui sont intéressants. Mais bon, j'ai souvent la sensation que l'information s'y répète en boucle d'un blogue à l'autre.

    Les mecs, ils arrivent en bataillon, et tac, c'est parti, qui un billet sur Woerth, qui un billet sur Sarko, qui un billet sur le félon (Besson), et cetera. Bon, d'accord, c'est amusant, mais il faut savoir varier les plaisirs.

    On a le sentiment, à lire tous ces blogues, que la gauche n'a rien d'autre à proposer qu'une dénonciation radicale du sarkozysme. Oh, certes, de temps en temps, on peut lire çà et là quelques  propositions avec mais elle se font rares, et on a finalement le sentiment que Nicolas Sarkozy, l'UMP, et les péripéties de sa politique donnent le diapason de l'actualité. Ils sont tous comme des entomologistes obsessionnels à disséquer les diptères qui volètent autour du grand corps décomposé de la majorité parlementaire. Bon, on sait, mais maintenant, il faut passer à autre chose, et, comme le dit Bayrou, préparer l'alternance.

    Nicolas invitait à aller commenter les propositions de François Hollande, il y a quelques jours . Ça, c'est intéressant. Je n'ai pas oublié le "moi je n'aime pas les riches" ridicule et gauchiste à souhait en 2007 du François de gauche, mais j'apprécie qu'il s'avance et appelle la gauche à être claire. Il recommande à la gauche de dire quels impôts elle fera payer et à qui. J'attends ça avec impatience, et cela me semble le minimum. Il a bien raison, le Françoué, de dire que l'anti-sarkozysme est une paresse, rentrons dans les débats, que diable ! J'ai cherché ses 86 pages de propositions sur la Toile, cela dit : pas trouvé.

  • Bayrou, la voix des ouvriers ?

    Dans le sondage sur les cotes de popularité  des personnalités de l'IFOP de début septembre, il y a un point qui avait attiré mon attention : la fort potentiel de sympathie dont dispose François Bayrou parmi les ouvriers : 66% de cote de popularité. Seuls Chirac (72%), Jack Lang et Besancenot (68%) et Delanoë (67%) font mieux. Les autres sont nettement plus bas.

    Bien réfléchi, cela ne m'étonne guère si l'on considère d'une part les visites régulières de Bayrou dans les usines, mais surtout les lignes directrices de son programme, qui commencent à apparaître pour 2012. 

    On connaissait Bayrou sur quelques axes forts comme l'éducation ou la démocratie irréprochable, mais je sais aussi de source sûre qu'il étudie avec acuité les possibilités de relocalisation de l'industrie en France depuis près d'un an et demi.

    Je pense que cela sera un axe très fort de son programme économique en 2012, et que les commissions du MoDem vont plancher dur là-dessus. Il a d'ailleurs commencé à consulter des spécialistes sur la question et projette de s'entourer d'une équipe d'experts. Jean Peyrelevade estime qu'il n'y aura pas de développement durable sans croissance, et pas de croissance forte sans industrie forte. L'industrie sera donc au coeur du projet économique du MoDem, particulièrement les PMI (petite et moyenne industrie) qui intéressent principalement Bayrou.

    Les premiers à profiter d'une telle politique économique, à l'évidence, seraient bien évidemment les ouvriers, le secteur secondaire en général étant friand de leur classe socio-professionnelle, avec la réapparition probable des ouvriers hautement qualifiés.

    Je pense que les ouvriers ne sont donc pas insensibles à ce programme-là et qu'il les séduira de plus en plus au fur et à mesure qu'on se rapprochera de l'élection présidentielle.

    C'est en effet un enjeu majeur qui a été abondamment évoqué lors de l'université de rentrée du MoDem. Gageons qu'on en entendra reparler très bientôt au sein du parti centriste...

  • Apprendre aux enfants à lire...

    L'avantage, quand Bayrou prononce un long discours, c'est que je n'ai plus besoin de me casser la tête à écrire des billets. Tout ce qu'il dit est tellement frappé du coin du bon sens qu'il n'y a plus qu'à le reprendre par thèmes et parties et à faire un copier-coller...

    Je propose que l'on fasse deux choses. 

    La première : nous aurons à éduquer les enfants et, la deuxième, nous aurons à reconquérir la production et, chaque fois qu'elle est partie, aussi difficile que cela soit, la re-localiser en France. 
    Et je n’entrerai pas dans les grands discours sur l’éducation. Je peux le faire. J’aime ça. Passionnément. La Corée du Sud. Comment un pays qui est, il y a trente ans, parmi les plus pauvres de la planète réussit – en trois décennies !- sans aucune matière première, avec un coût du travail non pas comme en Chine dix ou vingt fois moins cher que le nôtre, avec une population moyenne et un territoire cinq fois moins grand que le nôtre, à s’installer au premier rang de toutes les productions industrielles que nous avons désertées, des chantiers navals aux composants électroniques, et même là où nous sommes forts, des trains à grande vitesse aux centrales nucléaires… Il y a sans doute beaucoup de raisons. Je vous en donne une : meilleur enseignement primaire du monde ; meilleur taux de scolarisation à l’université du monde. Et du coup, dépôt de brevets. Et je sais quelles inflexions nous avons à penser pour l’université, pour l’articulation entre l’université et le lycée, pour la généralisation de la formation professionnelle, y compris au sortir de l’université, de la préparation à l’autonomie non pas tant de l’université que des étudiants. Nous aurons ces débats. Mais je sais une chose, une : si nous n’apprenons pas à lire aux enfants, tout cela est vain ! Or 30 pour cen des enfants, au moins, sortent de l’école primaire sans savoir vraiment lire, facilement, en comprenant. Et s’ils ne lisent pas tout le reste ne sert à rien. Et ils traîneront, et ils seront ces « publics » comme on dit sans formation, dans un monde où chaque jour davantage, informatique aidant, l’écrit domine tout. 

    Et donc, c’est un impératif, moral, humain, économique, culturel, émancipateur, conservateur, tout ce que vous voudrez, mais c’est un impératif sur lequel nous ne cèderons rien. Les moyens nécessaires seront mobilisés, la réflexion nécessaire sera conduite, mais la France apprendra à lire à 100 pour cent des enfants qu’elle confie à l’école primaire ! Et je concède que ce n’est pas simple, d’accord, que cela exige soutien et remise en cause, et recherche pédagogique, tout ce que vous voudrez, (je crois d’ailleurs que c’est moins compliqué qu’on ne le croit et que ce que faisait la troisième république le XXIe siècle, après tout, avec tout notre génie technique peut peut-être y prétendre), mais nous allons apprendre à lire aux enfants ! 

  • Retraites, le discours de la méthode

    La méthode Bayrou pour réformer le régime des retraites. Puissent Nicolas Sarkozy et son gouvernement en prendre de la graine...

    J’aurais mis autour de la table pendant le temps nécessaire, plusieurs semaines, un mois ou davantage, les partenaires sociaux, tous les syndicats, les entreprises, les grands courants politiques du pays, et le gouvernement, et cela sous l’œil des caméras de télévision pour que tous les Français puissent suivre. Et j’aurais dit : « Quelles sont vos solutions ? » Est-ce qu’il suffit de faire payer les riches, ce qui est évidemment absurde parce qu’il n’y en a pas assez. Est-ce qu’on peut éviter de faire bouger l’âge de la retraite dans un pays où il y a désormais presque autant de retraités que d’actifs ? On aurait fait les calculs au tableau, devant tous les Français, et ça aurait décanté le dossier. Les Français y étaient prêts comme ils ne l’avaient jamais été.

    Après cette phase, il y aurait eu une proposition du gouvernement, une discussion et un vote au Parlement. Et au final j’aurais dit aux Français : vous allez trancher ça par référendum.

    Évidemment, pour prendre le risque de trancher une telle réforme par référendum, il faut de l'audace et ne pas craindre de se prendre une claque retentissante dans la tronche en cas d'échec. Mais Bayrou, au contraire de Sarkozy (comme on a pu le voir avec le traité de Lisbonne), l'a cette trempe là...

  • Impôt dégressif...

    Tiens, la formule est de Bayrou, mais le concept est tout à fait sarkozyste. Voilà ce que Bayrou conclut de l'affaire Tapie-Adidas...

    Ce sont les mêmes privilèges, notamment fiscaux, qui s'appliquent à Bernard Tapie et à la famille Bettencourt. Les classes moyennes sont ciblées, et les plus privilégiés sont mis à l'abri de la contribution fiscale. C'est contraire à tous les principes, à toutes les décences. Mais les solidarités de milieux sociaux, de réseaux, d'ententes, jouent à plein, sans que les citoyens en sachent rien. Jamais en France, en République, la triste réalité du "selon que vous serez puissants ou misérables" n'a eu autant de place !

    Cette affaire est au minimum celle de relations dangereuses entre le monde de l'argent et le pouvoir politique. Comment ne s'en rendent-ils pas compte ? Comment ne voient-ils pas le caractère explosif de ces connivences ? Plus profondément, on y découvre la réalité de la protection accordée aux plus privilégiés. La contribuable la plus riche du pays paie, en proportion de ses revenus déclarés, officiels, moins d'impôts, proportionnellement, que quiconque d'autre dans le pays. Ce n'est plus l'impôt progressif, c'est l'impôt dégressif !

  • Préjudice moral...

    François Bayrou a été quasiment le seul, dans la classe politique, à s'insurger des faveurs qui étaient faites à Bernard Tapie dans l'affaire Adidas. Il s'en explique dans l'hebdomadaire Marianne. Plusieurs extraits figurent sur le site du Mouvement Démocrate. Lecteurs de ce blog, vous allez bondir...Rassurez-vous, moi aussi j'ai fait un bond...

    C'est une déclaration invraisemblable ! Tout le monde sait, tous vos lecteurs savent, qu'il ne s'agit pas d'une décision de justice, mais pour la première fois dans l'histoire, du recours, contre la loi et les principes, à un arbitrage privé ! Tout le monde comprend pourquoi l'Etat, qui doit protéger l'argent du contribuable, ne peut pas accepter l'arbitrage privé, comme le fait le monde des affaires : depuis la Déclaration des droits de l'homme de 1789, on sait que tout citoyen a droit à la transparence absolue dans l'usage des fonds publics ; or l'arbitrage est secret, il n'a pas à motiver ses raisons, et ses raisons ne peuvent pas être discutées, ni contestées. La deuxième chose insupportable, c'est le "préjudice moral" qui a été attribué à Tapie, de 45 millions d'euros. Aussi horrible que ce soit à évoquer, pour avoir un ordre de comparaison, la mort d'un enfant dans un accident a donné lieu dans plusieurs jugements à un préjudice moral; et je n'en connais pas de pire, de l'ordre de 30 000 euros. Tapie, pour ses démêlés avec la banque, c'est 1 500 fois plus ! À la charge du contribuable. Enfin, toujours aussi choquant, les conditions fiscales qui ont été faites : l'Etat a payé à Tapie des intérêts de plusieurs dizaines de millions sur les sommes arrêtées ; et on a appris que Tapie n'avait payé aucun intérêt sur les sommes qu'il devait à l'Etat. Et selon toute hypothèse, il apparaît aujourd'hui que Tapie aurait bénéficié du bouclier fiscal pour des sommes énormes. Tant de gens, sans relations, misérables, sont poursuivis par l'administration, par le fisc, et les puissants sont protégés et gavés. Et personne ne dit rien...

    'tain, j'ai un peu la haine, là, vous voyez...

  • L'Express raconte vraiment n'importe quoi sur Bayrou...

    Ce serait drôle si ce n'était pas à pleurer, tant cela en dit long sur le rigueur journalistique à l'Express. Consultant mes alertes google-actualités consacrées à Bayrou, comme tout groupie du leader du MoDem qui se respecte, voilà que je tombe sur un entre-filet de l'Express qui titre "Convergence Bayrou-Raffarin". Ah. Tel que présenté, le texte laisse entendre qu'il serait possible d'associer Bayrou à un projet qui rassemblerait deux Français sur trois, et l'Express de conclure par une déclaration de Jean-Pierre Rafarin assurant que Bayrou n'était pas perdu pour l'UMP. Bon. Par curiosité, je vais tout de même voir le billet de JPR que l'Express cite comme source ;  voici ce que j'y trouve, finalement : 

    Avec le President du Modem les analyses divergent notablement. Nous avons pu le constater à l’occasion, cette semaine, d’un dîner de l’équipe dirigeante de Dialogue & Initiative. Etaient avec moi Marc Laffineur, Axel Poniatowski, Bernard Deflesselles (Dominique Bussereau, Pierre Lequiller et Jean-Claude Carle étaient indisponibles). Nous avions invité Francois Bayrou comme premier interlocuteur dans le cadre de notre démarche pour « l’apaisement républicain » qui nous conduira à formuler à Nicolas Sarkozy des propositions qui rassembleront « 2 Francais sur3″. Les sujets de désaccords sont multiples : bilan des années Chirac, politique de reformes, stratégie de l’UMP, volontarisme présidentiel, bouclier fiscal, relations avec la gauche

    Voilà, c'est ce que l'Express appelle une convergence. C'est utile de savoir lire en diagonale quand on est journaliste, mais il ne faut pas en abuser dès que l'on veut faire de l'information sérieuse...

  • République Solidaire - MoDem, c'est soluble ?

    J'ai observé quelque chose en politique : dans une série de domaines autres, quand on additionne des choses on obtient au minimum le résultat arithmétique de l'addition, dans le meilleur des cas de belles synergies. Mais, en politique, quand on essaie d'additionner des voix, le compte n'y est pas au bout.

    Je me fais souvent la réflexion avec amertume que l'addition des électorats Bayrou-Villepin serait sinon la carte gagnante, au moins un atout majeur dans le jeu politique national. Un sacré coup de poker, in fine. L'inconvénient, c'est que les électeurs font bien ce qu'ils veulent, et que l'alliance des deux hommes n'entraînerait pas forcément une addition de leurs électorats, très loin de là, sans parler des militants des deux partis. Si les cadres et les militants du MoDem considèrent plutôt favorablement République Solidaire, pour les échos que je reçois, la réciproque n'y est pas.

    Le MoDem est un parti auquel on a trop demandé : trop et trop vite. On voulait, Bayrou en tête, que ce fût dès sa création la troisième force à toutes les élections, et non seulement la troisième force, mais de surcroît une force fleurant les 15% à chaque élection.

    Au lieu de cela, le MoDem n'a jamais dépassé 8.5%. L'espérance de vie d'un parti n'est pas celle d'un être humain dans notre beau pays. Ils sont nombreux à être atteints de rachitisme indécrottable. 

    Il eût fallu se contenter de scores finalement honorables, à l'échelle de l'échiquier politique national. L'aventure ne fait que commencer, et petit MoDem a bien le temps de devenir grand un jour. Un jour, peut-être, certains d'entre nous, qui continuons de croire en l'émergence d'une troisième force entre socialistes et conservateurs, pourrons-nous dire, j'en ai été, et quand le navire a tangué, je suis resté. Et aujourd'hui, je suis là. Peut-être.

    République Solidaire n'existe que par Villepin et pour faire face à Nicolas Sarkozy. Sur la page d'accueil, on lit d'ailleurs en sous-titre, le mouvement politique de Dominique de Villepin. On a du mal à le voir se constituer en parti. Qu'en pense Disp, au fait, lui qui aura testé les deux partis ?

    Bayrou connaîtra le destin qui devra être le sien ou non, mais, je tends à le penser, le MoDem pourra lui survivre. A condition de se doter d'un corpus idéologique qui lui fait encore défaut à l'heure actuelle, le livret orange demeurant indigent à plus d'un égard.

  • Bayrou et DSK

    Un blogueur de Mediapart s'imagine que DSK pourrait rendre une candidature de Bayrou caduque à la prochaine élection présidentielle. Marie-Anne qui est habituellement plus perspicace ne semble pas avoir réalisé, dans son commentaire, que l'auteur est très loin d'être un centriste ; son hypothèse n'est qu'une hypothèse d'école qui repose sur des équivalences fallacieuses.

    Il faut, je le crois, mettre fin à des spéculations aussi hasardeuses que trompeuses. Bayrou peut bien préférer DSK à Sarkozy, ce qui se conçoit aisément, ils n'en sont pas moins aux antipodes à plein d'égards.

    DSK appartient à cette bourgeoisie internationale et pragmatique qui n'a que faire des spécificités françaises, considérées comme autant de lourdeurs désagréables. C'est un de ces europhiles fanatiques prêts à imposer par la voie technocratique l'univers bien-pensant conçu par la gauche moderne, européenne et bien-pensante, convertie à l'économie de marché et aux modes venues d'outre-Atlantique sans le dire à voix haute. Pour ces gens-là, parce que le compromis et l'Europe importent plus que tout, la revendication, particulièrement nationale, parce qu'elle s'oppose à tout lissage de l'opinion est forcément néfaste. Ces gens-là construisent l'Europe contre les nations, au lieu de la construire avec elles. Ils rêvent d'une société mondialisée, sans aspérités, où les business-school européennes rivaliseraient avec les MBA américaines (un condensé de Descoings, en somme...).

    Ils méprisent particulièrement la terre, le sol et tout ce qui renvoie à une quelconque forme de différence nationale. Ils brandissent la tolérance comme un étendard mais récusent les différences entre cultures, sauf s'il s'agit de soigner le decorum. On accepte la réserve d'Indiens, en somme, mais pas que l'Indien puisse faire tache d'huile.

    Il n'y a rien de plus opposé à cela que la vision terrienne d'un Bayrou, fondamentalement attaché à la culture et à la civilisation française. Ils peuvent bien s'accorder sur les institutions, mais tout les sépare pour le reste : il y a chez Bayrou l'idée qu'il y a des choses qui ne sont pas sacrifiables. Le MoDem pour son programme européen évoquait des biens premiers, mais je pense que la représentation de Bayrou est bien plus enracinée encore dans notre culture. Ce que Bayrou refuse de négocier, et c'est pour cette raison qu'il s'est opposé avec tant de virulence à Nicolas Sarkozy, c'est le modèle français, modèle qui doit être préservé comme un joyau précieux.

    Pour DSK et plus généralement les sociaux-libéraux et sociaux-démocrates du PS, ce modèle-là, comme tout le reste, est un vulgaire objet de négociation. Une marchandise que l'on fait peser dans la balance comme tant d'autres marchandises. Tous ceux qui défendent cette idée très particulière de la France, en somme, qui s'attachent à la francophonie et à ce qu'elle véhicule, sont avant tout des empêcheurs de tourner en rond. Le peuple, la nation puent, à leurs narines, et il faut faire leur bien sans les en aviser, parce que mineurs par essence, ils sont bien incapables de comprendre où se trouvent le Bien supérieur.

    Au nom d'une certaine idée de la paix et du bien-être, cette gauche-là est prête à gommer toutes nos aspérités, à ne plus communiquer qu'en anglais, à se coucher lorsque notre essence est menacée parce que pour eux, il n'y a pas d'essence : c'est là sans doute l'ultime avatar du matérialisme socialiste, une forme de constructivisme appliqué à la politique. Il n'y a que des émotions, des fantasmes et des peurs à la base des identités nationales, de leur point de vue, et l'idée que l'on puisse hypostasier une substance derrière ces dernières heurtent frontalement leur rationalité petite-bourgeoise, bien-pensante et socialiste. S'ils en acceptent le folklore, c'est de la même manière qu'ils se plaisent à acheter un petit objet d'art chez les Artisans du Monde.

    C'est toujours plaisant et satisfaisant moralement de faire son bwana avec les indigènes de toute sorte, y compris sur notre propre sol avec nos agriculteurs, par exemple : une forme d'aumône moderne, dépouillée de toute métaphysique, l'assurance de gagner une seconde vie au paradis socialiste décomplexé.

    Et puis ils sont tellement sûrs d'être les détenteurs de la vérité, les garants de la morale, sous couvert de mielleuses invitations au débat et au dialogue.

    Cette gauche-là, arrogante et sûre de ses bons sentiments, je la vomis depuis des années. Je ne lui souhaite pas plus de succès qu'au bling-blinguisme sarkozyste.

    Je vois en Bayrou, au sein de la classe politique, le dernier défenseur, à n'en pas douter, d'une idée certaine de la France, appuyée toute entière sur sa culture et ses traditions. La gauche ne porte rien de tout cela, et tout ce qu'elle promeut est soluble indifféremment dans une sorte de gloubi-glouba-globish européaniste internationalisé.

    La gauche cherche à instaurer une civilisation universelle (ce dont on pourrait la louer) mais nullement à promouvoir l'esprit français comme moteur de cette civilisation, esprit qu'elle renvoie à de l'archaïsme quand elle ne tente pas de disqualifier purement et simplement ses défenseurs en les renvoyant au conservatisme.

    Eh bien on se battra, et on ne se laissera pas faire, en portant à bout de bras les couleurs de la France, qu'elles soient bleu blanc rouge ou de lys sur fond azur, car ce sont là celles qui ont fait notre histoire et ce que nous sommes aujourd'hui.

     

     

  • L'appel à la grève des syndicats enseignants : pourquoi ?

    Par curiosité, je me suis demandé pourquoi les syndicats enseignants appelaient à la grève à la fois les 6 et 7 septembre. Le 7, c'est clair, c'est pour protester contre la réforme des retraites. Inutile et démagogique, à mon sens : seul le travail doit payer les retraites, la durée de vie s'allonge, la durée de travail doit s'allonger. Les syndicats font une énorme erreur de se battre là-dessus. Ils feraient bien mieux de se battre sur les conditions de travail, en fin de carrière, et, autant que possible, l'emploi des seniors : voilà les vrais enjeux. Mais bon, dans syndicat de gauche, il y a gauche, alors...

    Mais pour le 6, c'est manifestement d'autres motivations qui ont poussé les syndicats enseignants. Pour être précis, j'ai cru comprendre qu'il s'agit en fait d'un appel exclusif de la FSU, la principale fédération de syndicats enseignants, et, plus particulièrement un appel du SNES. Du coup, je me suis rendu sur leur site, histoire de voir de quoi il retournait, et j'ai trouvé ce tract.

    Le SNES dénonce les suppressions massives d'emploi, la mise à mal de la formation professionnelle, la réduction des horaires d'enseignement, la suppression du service d'orientation scolaire, la mise en place du socle de compétences (une c....erie pédagogolâtre qui n'a pas fini de faire parler d'elle).

    Eh bien, pourtant de centre-droit, je suis en accord à 100% avec ces dénonciations. Par ailleurs, le SNES demande la fin de la réforme Châtel sur le lycée (en gros de l'éradication de la carte de formation, pour appeler un chat un chat).

    Bayrou a raison de saquer Châtel. Bravo. Il défend bien l'école. Et, je pense qu'en effet, comme lui, la multiplicité des grèves finit par rendre illisibles les revendications des syndicats enseignants.

    Cela dit, quand j'observe les mots d'ordre du SNES, difficile de ne pas donner raison à ce syndicat. Il y a, je trouve, dans la presse et la classe politique, une sorte de lieu commun qui consiste à ne voir dans les syndicats enseignants que le lieu du corporatisme le plus forcené. C'est un tantinet limité...

    Plusieurs syndicats enseignants ont de vraies propositions pédagogiques, mais personne n'en fait état alors qu'elles existent et présentent de l'intérêt. On ne retient que les grèves.

    Oh, le SNES récolte certainement à certains égards ce qu'il a semé à une époque, mais aujourd'hui, force est de constater qu'il est du bon côté de la barre et défend un modèle d'école dans lequel je me reconnais à peu près. 

    Non, très franchement, je peux tout à fait comprendre que des enseignants soient en grève le 06 septembre...