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Bayrou - Page 33

  • Si Sarkozy ne se représente pas...

    Je me demande ce qu'il se produira si Nicolas Sarkozy ne se représente pas en 2012. Il faut bien comprendre que l'homme a fédéré contre lui beaucoup d'oppositions par son style et la politique qu'il a menée. Ce qui a donné un sens aux glissements de Bayrou vers le centre-gauche, ces trois dernières années, c'est le rebutoir qu'a pu constituer Sarkozy et sa politique.

    Si jamais des changements importants se produisent à droite, et que la droite classique présente un candidat pas trop impliqué dans les dérèglements sarkozystes voire critiques, du genre Alain Juppé, par exemple, il me paraît évident que le centre se recentrera. L'alliance avec les forces de gauche les plus modérées n'avaient de sens, jusqu'ici, que dans la mesure où elle permettait de faire front contre le bonapartisme délétère qui avait caractérisé le règne de l'actuel Président de la République.

    Pour ma part, si la droite présente un candidat présentable, avec un programme acceptable à mes yeux, je n'aurai plus aucune raison d'envisager un vote de gauche au second tour de l'élection présidentielle si jamais Bayrou n'y est pas.

    Le problème, c'est que la politique de débauchage généralisée à laquelle s'est livré Nicolas Sarkozy, la faiblesse des hommes et l'attrait du pouvoir ont corrompu et sali beaucoup d'individus politiques qui pouvaient passer pour fiables jusque là. Par exemple, François Fillon, en dépit de sondages flatteurs, en est la première victime : comment pourrait-il apparaître, dans l'avenir, comme une alternative alors qu'il a appliqué sans sourciller la politique de Sarkozy ?

    Dominique de Villepin ne me paraît pas non plus une solution : je crois que son but est de faire chuter Sarkozy, pas d'offrir une issue viable, et d'ailleurs, il n'a actuellement aucun programme politique. Toute la difficulté de la droite, si elle veut espérer sortir de l'alternative mortifère dans laquelle l'a plongée son chef, sera de trouver le candidat critique, charismatique et viable qui puisse incarner ce visage ; ce n'est pas gagné. A presque tous, on pourra lancer qu'ils sont comptables du bilan de leur leader, y compris le populaire Borloo, qui, sur le fond, a été son ministre d'État.

    Dans tous les cas de figure, faire les comptes et les décomptes du sarkozysme sera le prix à payer nécessaire pour la droite si elle veut espérer retrouver l'électorat de centre-droit dont j'estime être particulièrement symptomatique.

  • Un axe Bayrou-Villepin est-il possible ?

    Je crois que ce n'est pas la première fois que j'évoque le sujet ici. J'en avais parlé en novembre dernier, me semble-t-il. Bien sûr, il faudrait s'accorder sur un programme, ce qui ne serait pas chose aisée, même si à côté de la catastrophe Sarkozy, le bilan de Villepin est mille fois préférable. J'ai le souvenir que c'est le seul à être parvenu (au prix d'un tour de passe-passe, il est vrai) à faire reculer un peu le déficit budgétaire. Dans tous les cas, il apparaîtrait nécessaire d'élargir une telle majorité, et il faudrait aussi que les militants et l'électorat de l'un et de l'autre acceptent de voter pour l'un des deux hommes, logiquement le mieux placé, sachant qu'ils sont à égalité à l'heure actuelle.

    Pour ma part, sous réserve d'un contrat clair, d'un groupe conséquent à l'Assemblée Nationale, et d'un rassemblement élargi, je pourrais admettre de voter pour Villepin si Bayrou s'avérait moins bien positionné en 2012. Mais le chemin est bien long, et la situation pour les villepinistes, pas clairement dans l'opposition à Sarkozy pourrait être difficile d'ici là, d'autant que Sarkozy va tout faire pour assécher les forces de Dominique de Villepin.

    Idéalement, il faudrait au moins qu'une partie du Nouveau Centre accepte de rejoindre une alliance élargie et, mais cela apparaît difficile étant donné l'imbrication du Nouveau Centre et de l'UMP, désormais...

  • En direct du MoDem et de ... Cap21

    Bon, je crois que c'est acté. Cap21 divorce du MoDem, c'était à peu près prévisible, enfin, si du moins les informations en provenance du compte twitter de Laure Leforestier sont fiables, puisqu'il n'y a aucun communiqué officiel en ce sens. Enfin, attention, c'est une décision unanime du Bureau National de Cap21, pas de son Congrès. Il reste à savoir ce que les militants vont en dire, fin mai.

    Ce qui serait drôle, pardonnez-moi, c'est que le Congrès de Cap21 désavoue son Bureau National. J'aimerais personnellement cette issue, parce que j'apprécie beaucoup nombre de militants de Cap21, mais...ce sont eux qui trancheront au final.

    Côté MoDem, Jean Lassalle et Robert Rochefort deviennent vice-présidents exécutifs, ce que je salue vivement. Marc Fesneau devient Secrétaire à l'organisation du parti.

    Par ailleurs, le MoDem renouvelle sa confiance en François Bayrou et se promet de lutter (enfin !) sérieusement contre les divisions internes, et notamment ceux qui font profession de répandre sur la Toile propos diffamants et dénigrements divers.

    François Bayrou a observé que certains comportements inacceptables tout au long de la campagne des Régionales ont pu coûter certainement au moins un demi-point à l'échelle nationale, au MoDem, privant nombre des têtes de liste de remboursements de frais.

    Le MoDem a  décidé de prendre à sa charge toutes leurs dépenses. C'est correct, honnête et courageux, je j'en attendais pas moins de mon parti.

     

  • Bayrou doit forcément avoir raison quelque part...

    lapin.jpgC'est marrant, mais, dans ma vie politique, je me suis toujours dit que lorsqu'il y avait une levée de boucliers, cela cachait forcément quelque chose. Par exemple, depuis un bon mois, la chasse au Bayrou est déclarée ouverte : ça canarde à qui mieux qui peut dans la presse, sur les chaînes télévisées, sur la blogosphère de gauche et de droite, dans les sous-sectes dissidentes issues du MoDem qui rêvent du grand soir démocrate, au Front de gauche, chez les verts, et cetera.

    Je me dis qu'un mec qui est autant canardé ne peut pas être foncièrement mauvais. Il doit forcément emmerder les autres ou, il les a, à un moment donné de sa vie, tellement gênés qu'ils se vengent dès qu'ils le croient à l'agonie.

    Entre le lapin et les chasseurs, j'ai toujours eu plus de sympathie pour le lapin que les pour les chasseurs. Bon, j'ai bien compris qu'ils sont nombreux à espérer en faire leur civet, mais, ils ne l'ont pas encore eu, le lapin béarnais.

    molosse.jpgBref, plus ça tape, plus ça me motive. Moi, j'aime bien la baston et cogner dans le tas. Suffit de siffler, et j'accours.

    La castagne rien de tel. On me dit souvent que je suis un courtisan ? Oui, oui, et même pire que ça :

    Bon toutou à son maître, moi, j'aime bien mordre.

    Bref, pour revenir à Bayrou, les empêcheurs de tourner en rond, j'aime bien ça, et plus on l'enterre, plus je me dis que la hâte du panier de crabes à vouloir le voir disparaître est très suspecte. De toutes façons, ce mec-là n'est pas un homme de parti. C'est ce qui fait sa force et sa faiblesse. Les partis, ça le gonfle, sur le fond (par exemple le MoDem) mais du coup, il est totalement capable de s'affranchir d'une logique de parti, chose extrêmement rare en France. Il y en a quelques uns (éparpillés sur tout le spectre politique, d'ailleurs) comme ça, parmi les députés, mais on les compte, allez, sur les doigts de deux mains maximum. Et il y a déjà Lassalle dans le nombre. Il n'en reste plus que huit. Je mets dans ce décompte Nicolas Dupont Saint-Aignan, il faut objectivement le reconnaître, et un adversaire politique, Jean-Luc Mélenchon : tous des gars qui n'ont pas peur de l'ouvrir. Mais, en même temps, attention : les deux que je viens de citer sont facilement prisonniers de logiques idéologiques, contrairement à Bayrou et Lassalle. Ça fait une différence de taille. Voilà, du coup, je suis à quatre. Les six autres, une autre fois. Oh, puis, zut, je continue ; à côté de ces indépendants, il y a aussi quelques francs tireurs qui savent tirer leurs marrons du feu : François Goulard est de ceux-là : il n'a pas froid aux yeux et pas la langue dans sa poche, et puis c'est un malin. Ségolène, quand elle est dans un bon jour, est aussi capable d'envoyer bouler toute logique de parti : c'est ce que j'aime bien chez elle. Bon, cette fois, j'arrête. Plus que quatre.

  • Dette, François, tu dois te battre !

    La France a atteint sa cote d'alerte dans l'indifférence générale. Les blogueurs libéraux s'époumonent à alerter en vain l'opinion publique. Toi-même, François, tu as mis en garde maintes et maintes fois les Français face au danger que fait peser sur eux les déficits budgétaires accumulés et répétés. Le Portugal vient de voir sa note dégradée. Ceci signifie qu'il va payer plus cher l'argent qu'il va emprunter. L'Irlande sera la prochaine pièce à tomber. Puis viendra l'Espagne. Et quand les PIIGS auront été égorgés, les marchés commenceront à se dire que la France n'a jamais présenté un budget en équilibre en 35 ans. Et ils auront peur. S'ils ont peur, ils ne voudront plus prêter aussi aisément de l'argent à la France : alors, pour couvrir leurs risques, ils demanderont des taux plus élevés. Et dans le budget de l'État, la part qui est utilisée par le remboursement de l'emprunt sera plus importante : elle passera de 20 à 25%. Mais la France continuera à emprunter, cette fois, pour payer les intérêts de ses emprunts. Jusqu'à la catastrophe finale.

    Nous ne pouvons plus éviter de nous serrer la ceinture, c'est ce que toi, François Bayrou, tu as compris depuis longtemps, et que tu as popularisé en 2007. Nicolas Sarkozy a brassé du vent pendant trois ans en se réclamant de ton inquiétude. Je ne doute pas qu'il continuera à alimenter le courant d'air. La gauche se garde bien de parler du problème : elle sait très bien que pas une de ses promesses n'est tenable.

    Des coupes sombres dans le budget, et des hausses d'impôts, nous y viendrons. C'est tout à fait inévitable. Moi, j'ai peur. J'ai peur pour moi et ce qu'il va advenir de moi dans cette France qui sombrera. Quand Nicolas Sarkozy sera dos au mur, il fera ce qu'ont fait bien des responsables politiques avant lui : il convoquera ses conseillers et ses ministres, et il leur dira, «débrouillez-vous, je veux tant de milliards d'économie pour l'an prochain». Et notre sort à tous sera scellé, mais il sera scellé sans que nous soyons consultés : des technocrates décideront, en fonction de leurs humeurs, ce que nous gardons, comme dépenses, et ce que nous coupons.

    JE VEUX UN DÉBAT PUBLIC sur nos dépenses et les arbitrages qui seront nécessaires. François Bayrou est la seule voix crédible, dans le désert, à pouvoir porter cette demande.

    François, tu ne dois plus te contenter de leur dire que la dette est un danger mortel. Tes adversaires politiques le savent tous. Ils cachent cet état de fait pour pouvoir mentir à leurs concitoyens et éviter de dire ce qu'ils devront faire ce jour-là.

    Toi, on annonce ta mort tous les matins. On considère ton parti comme moribond. Mais tu dis la vérité. Même si tu es le seul à la dire, tu dis la vérité. Moi, François, ce que je veux, c'est que tu proposes aux Français un programme politique et économique qui tienne compte des arbitrages qui seront nécessaires. Dis-le leur : «Français, Françaises, la France est au bord de la faillite. Elle n'a plus les moyens de conserver son train de vie. L'heure des choix a sonné. Nous, Démocrates et Libéraux, voilà ce que nous considérons comme essentiel, et pour lequel nous préserverons les moyens coûte que coûte ».

    Et tes commissions, et toi-même, François, vous l'avez ébauché dans votre programme pour les élections européennes. Vous l'avez dit qu'il y avait des Biens supérieurs : des biens qui ne pouvaient être soumis aux seules lois du marché. Eh bien tu devras dire que ces biens-là, ils ne pourront non plus être soumis aux seuls arbitrages budgétaires.

    Et alors, peut-être que d'autres forces politiques ne seront pas d'accord avec nos priorités. Elles feront d'autres choix, mais le débat sera né, et c'est cela l'important. Nous, nous savons que nous plaçons au-dessus de tout l'Éducation, la Santé et le Justice. Nous savons aussi que nous donnons à la Culture une grande importance. Nous savons enfin que nous voulons libérer les initiatives et que les entreprises, particulièrement les petites doivent avoir le moins d'obstacles possibles pour croître et prospérer.

    Avec nos amis Libéraux, nous, Démocrates, avons des convergences et des divergences : comme nous, ils sont soucieux de l'équilibre des comptes publics, mais en revanche, je ne crois pas qu'ils reconnaissent une catégorie de Biens comme supérieure, tel que nous le faisons. Nous aurons donc des débats avec eux, et nous ne serons pas toujours d'accord. Mais de la confrontation des idées, je suis persuadé que nous ne pourra surgir qu'un bien pour la France.

    François, tu es mon dernier espoir, notre dernier espoir. Ne lâche rien, François, n'abandonne rien, bats-toi, bâts-toi, François ; bâts-toi ! Saisis-toi du sort de la France à bras le corps, embrasse-le, et porte-le sur les fonds baptismaux sans relâche jusqu'à ce que nous obtenions le débat auquel nous avons droit.

  • L'avis d'un citoyen ordinaire sur le militantisme, le MoDem et Bayrou

    J'ai relevé, lors d'un échange sur un blogue, un commentaire d'un citoyen non-engagé qui vaut le détour. Pour éviter qu'il soit perdu et/ou ignoré, je le publie in extenso ici (cool, pas besoin de me creuser la tête pour mon billet du jour !). Cela ne va pas plaire à tout le monde, évidemment, mais moi, ça m'a bien fait rigoler au moins pour le début, et pour le reste, l'analyse tient la route...

    Le problème majeur du « militant » de base (surtout quand il n’a pas 10 ans de militantisme derrière lui) est qu’il possède assez rarement le sens de la stratégie politique globale (De Gaulle en parlait très bien) et qu’il pense « étroit », en clair uniquement à son parti… il oublie un détail important, le leader ne parle pas au militant mais aux citoyens (d’un ségment bien plus large et d’un état d’esprit tout autre)

    Le militant est souvent incapable de saisir le corps électoral dans sa globalité, les forces qui le traversent et le lien irrationnel mais profond qui motive ses choix politiques.

    Le Militant milite, colle, organise, transmet, passe, téléphone, rend compte, essaye de se faire bien voir, propose des trucs et j’en passe mais il a le nez collé au guidon.

    Exactement ce que le leader politique ne doit pas faire ni chercher à comprendre tant son rôle n’est pas de parler à ses militants mais aux « citoyens » (tout les citoyens) ou au pays si l’on préfère. Dans un restaurant le chef pense d’abord à ses clients pas d’abord à ses cuisiniers pour faire la carte.

    Le Militant est indispensable, utile et précieux, il doit certes rester motivé quoiqu’il arrive tels les fidèles aides de camps ou les escortes dans un bataillon d’infanterie mais il ne peut y avoir qu’un seul général et il est pour le moins inutile et malvenu que tout le monde se mette à penser à sa place voir à caqueter pendant la bataille.. la grande bataille.

    Or la grande (et unique) bataille pour FB ne peut être que la présidentielle et pour une raison simple : en France pour des raisons claires et voulues par l’architecte de la 5eme république, le Général de Gaulle lui même (qui détestait les partis – je le comprend) les élections intermédiaires n’ont aucun impact sur le destin du pays.

    Pourquoi le Modem se plante il ? cela n’a rien a voir avec sa stratégie, ni F Bayrou ou le rôle des militants mais parce qu’il n’est pas encore enraciné dans le pays et pour cause….

    Pour qu’il le soit il faudra d’abord que FB soit élu Président (à la seconde même les hordes d’élus godillots l’ayant déserté ou jamais rejoint se précipiteront pour demander à arborer ses couleurs lors des législatives, c’est un classique).

    Pourquoi ? En France les députés établis et de notoriété sont souvent des professionnels (il payent leur facture avec la politique) pas question qu’ils prennent le risque de perdre la prochaine… voila pourquoi autant de beau monde qui pense comme FB, le dit en apparté (lui dit même) ne le rejoindra qu’après une victoire.

    C’est ingrat mais c’est le système le refuser c’est nier la structure actuel de notre pays, c’est nier la réalité et c’est inutile de se la raconter idéaliste ou je ne sais quoi car cela n’y changera rien.

    Bref le militant milite et fait remonter des informations mais tout les militants ne peuvent être assurés d’être entendus, compris ou même simplement suivi par le chef… c’est comme cela dans toutes les organisations du monde..

    Pour avoir observé avec amusement et parfois stupéfaction les réactions des « militants » du Modem sur le net tout au long de ces 3 dernières années (mais on retrouve le même comportement et les mêmes symptômes autour de Ségolène Royal et d’Europe Ecologie pour les mêmes raisons),  Beaucoup de militants étaient des « bleus » voir des « fans » recrutés dans la ferveur de la campagne 2007 et n’ayant aucune expérience de la politique et des appareils.

    Le syndrome est le même, les fans d’un jour se retournent et deviennent des tireurs à vue plein de morgue et de frustration pour une raison simple… ils ne savaient pas que être militant c’est cela, surtout dans une structure sans un nombreux personnel intermédiaire d’autorité. (au PS ou à l’UMP on monte trois niveaux et on tombe sur un notable connu dans sa région tout en étant encore à 3 ou 4 niveaux du leader, cela permet de contenir et de calmer les ardeurs).

    Au Modem c’est comme si dans une armée le soldat de base ou le caporal étaient à 3 ou 4 niveaux du général 5 étoiles ce serait intenable… tout le monde irait de son avis et de ses « idées » absolument inutiles a 99,99% du temps… (si chaque soldat donnait ses idées l’armée n’irait nulle part).

    Bref les jeunes structures politiques surtout quand celles ci se retrouvent comme le Modem avec autant de monde en aussi peu de temps sont dépassées (cela ne risque pas d’arriver à Debout la république ou ils sont 5000 max) et avec le vecteur internet qui n’est qu’un amplificateur de « bar du coin » tout devient n’importe quoi… les frustrés (légitimes ou non) se retrouvent, se coagulent, se montent la tête, se donnent des airs bref c’est du n’importe quoi et c’est surtout à 10 000 lieux de permettre une nécessaire discipline dans un parti comme dans tout autre type de structures. Surtout quand on vise la présidentielle, au moment de la bataille il ne faudra que des « commandos » qui ne se posent pas de questions stratégiques (hormis le premier cercle logique mais réduit des conseillers) mais des têtes brûlées qui foncent dans le tas…. c’est pourquoi à chaque départ du Modem je me dit que c’est une bonne nouvelle, « encore un qui n’avait pas l’étoffe ».

    Avec Internet les jeunes militants brûlent souvent ce que l’on a adoré dans la ferveur de la campagne, C’est comme ces fans des « chanteurs » de la starac qui se ruent par milliers en quelques jours dans les forums de fans au début du jeu télévisé et qui se retournent violemment contre leur « idôle » si celle ci ne devient pas une star tout de suite après la fin de l’émission et ne consacre pas d' heures à répondre à toutes leur doléances sur le site… pour avoir étudié ce drôle de phénomène je peux dire que ce qui se passe au Modem (et ailleurs) est du même tonneau. Des réactions immatures de fans déçus. Heureusement que tout le monde ne réagit pas ainsi et que certains acceptent les règles du jeu frustrantes de la politique de terrain motivés par la seule force de leur convictions profondes qui permettent l’abnégation. je ne parle évidemment pas des trahisons d’élus pour « rejoindre une place au chaud et toucher le salaire » c’est une autre histoire… ils ont une maison à payer, une femme et des enfants, des frais de dentistes comme tout le monde… voir une piscine à faire nettoyer. On ne peut leur en vouloir même si on aimerait bien que les politiques ne soient pas comme cela.

    Un mot sur FB. Il a bien des défauts.

    à commencer par une « grosse tête de mule », un entêtement insupportable et une haute opinion de sa démarche frisant la mégalomanie mais ce sont des conditions « in-dis-pen-sables » en politique (vous devriez plus souvent lire les portraits d’hommes politiques d’envergures). Il parle trop longtemps en tribune, s’arrête en plein discours au moindre bruit (ce qui casse le rythme), emploie trop souvent le « je » et pas assez le « les français ») et en littéraire accorde trop peu d’importance au « concept rapide’ (un concept rapide c’est « travailler plus pour gagner plus » par exemple) c’est pourquoi malgré le programme du Modem les médias et les citoyens pensaient qu’il n’avait pas de programme, plus personne ne prend le temps de lire… le programme de sarko était pour des millions de gens « travaillez plus pour gagner plus ».

    Mais il a des qualités rares, voire en cette période de médiocrité politique quasiment uniques…

    1) sa stratégie est la bonne c’est pour moi une certitude.

    - 71% des français ne croient plus ni au PS ni en l’UMP
    - 63% sont en rupture à la lueur de la dernière régionales (50% d’abstentions + 3% de bulletins blancs + 10% de vote FN en moyenne nationale)
    - Bayrou sera lors du 1er tour 2012 le seul candidat de rupture avec Marine Le Pen. Or Marine Le Pen ne peut gagner au second tour.. il ne faut pas prendre les citoyens qui se taisent et en ont marre « que » pour des abrutis… Bayrou sera le vote logique de l’explosion.

    2) Le modem n’a rien à voir avec le lien qu’il a tissé avec un socle de citoyens profond (non encartés pour la plupart) comme le prouve son niveau dans les sondages quasiment inchangé depuis 3 ans (entre 10% et 14% d’intentions de vote au premier tour quand le modem pèse entre 4,7 et 8%) cela malgré les multiples trahisons des « mangeurs de soupe » comme des « ex fans frustrés ou des militants découragés par la traversé du désert (dont les vôtres mais celles ci ne sont pas les plus importantes sauf votre respect), malgré le canardages non stop des deux « grosses baraques à planqués » que sont le PS et l’UMP, et des médias goguenards car si attaché au clivage gauche droite (car ils en croquent et les journalistes ne peuvent trahir leur chef qui lui même est à la solde des actionnaires généralement en cheville avec le PS ou l’UMP).

    malgré tout cela et malgré vous Bayrou est toujours debout et en piste, ce que fait Béarnais est tout simplement énorme.

    Surtout il arrivera sur la ligne de départ de la campagne 2012 avec une image de « snipper », de « non vendu », de têtu, de politique qui croit vraiment en ses valeurs et qui aura traversé tout les déserts par fidélité en son idée de la France, de celui qui a dit NON au PS et a l’UMP……et cela n’aura pas de prix en 2012.

    Sans parler que son positionnement sera un « attrape citoyen en rupture » idéal, Bayrou a réussi l’impossible il est devenu « poreux » aussi bien auprès des citoyens (pas des militants ce ne sont pas eux qui font l’élection et pour cause ils sont 30 000 quand il y a 25 millions d’électeurs) de centre gauche que de centre droit. Un exploit pour un ex UDF.

    Dernier point Europe Ecologie est un leurre, aucun présidentiable, un parti déjà fracturé en deux (aile verte issue de la gauche tradi, aile libérale pro Dany). Duflot ne pèse que 5% dans les intentions de vote 2012 (elle fera 8% max) bref elle finira dissoute dans une union PS pour éviter l’humiliation.

    Et Dany qui est tout sauf un c… sur le plan tactique va tenter de se vendre cher au PS (surtout aux strauss Kahniens bref à Aubry).

    Voilà toutes ces petites choses auxquels ne pensent pas toujours les militants, la stratégie globale. Qui n’a que peu à voir avec la cuisine locale, la place de Durand sur la liste truc la brillante idée de Dupont ou le collage des affiches.

    Celle de Bayrou est limpide (autant que perfide et risquée mais elle est brillante) je l’étudie depuis au moins 2002, même si elle s’est affinée depuis 2005 ou 2006. Il connait bien le pays profond c’est son atout, il sait que le virage libéral trop clinquant pris par l’UMP à partir de 2002 depuis la prise de pouvoir de Sarkozy au sein du parti était incompatible avec le fond du pays (conservateur – catho modéré), il sait que la France est une vieille fille qui n’aime pas les parvenus et les jeunes loups qui s’affichent, il sait que c’est un pays des mots et de la terre, il sait que le PS est en bout de course et fracturé depuis le référendum sur la constitution Européenne, il sait beaucoup plus de choses que bien des observateurs parisiens…
    mieux que cela… il le sent. Et c’est le meilleur type de leader, il gouverne avec sa relation « tripale » au fond du pays… c’est ce qui sera payant.

    c’est aussi pour cela qu’il est tant canardé et qu’il fait aussi peur à Sarkoland (« je préfère affronter Royal que bayrou au second tour » avait confié NS quelques semaines avant 2007, logique il aurait été carbonisé).

    Mais nous verrons bien en 2012, tiens je prends rendez vous pour mi mars si le béarnais n’est pas à 16% à ce moment là alors je me serais planté… mais n’oubliez pas qu’il est le seul a avoir deux fois déjoué les pronostics…

    en 2002 il commençait sa campagne a 2% pour finir a 6%
    en 2007 il commençait sa campagne a 7% pour finir a 18%

    cette fois il commencera à entre 10% et 14% :)

  • Bayrou est très populaire chez les jeunes !

    Un sondage, en tant que tel, n'apporte que rarement des informations pertinentes si on ne va pas dans le détail. Je viens ainsi de lire le dernier sondage IFOP Paris-Match de mars 2010 pour le classement des personnalités politiques. Globalement, Bayrou perd des opinions positives, hélas, mais, en revanche, si l'on considère les plus jeunes, la tranche d'âge 18-24 ans, il obtient 65% d'opinions positives. On trouve Delanoë, Kouchner et Borloo à 66, Fillon à 64 et Chirac à 86. En fait, jusqu'à 35 ans, tout va bien pour Bayrou, il dépasse les 60% de bonnes opinions. C'est après, que cela se gâte particulièrement, notamment chez les retraités (quand je pense qu'il se bat pour leurs retraites...).  Il reste, heureusement, très populaire chez les sympathisants MoDem avec 86% d'opinions positives (ouf, il dépasse de justesse Chirac à 85 !!!) et encore pas mal du tout auprès de ceux qui ont voté pour lui aux présidentielles avec 67% de bonnes opinions.

    Il est aussi assez populaire chez les sans sympathie partisane et les abstentionnistes, ce qui n'est pas si courant dans ce classement. Bref, il y a des raisons d'espérer, mais le problème, c'est qu'il s'en sort bien chez ceux qui ne votent pas facilement et pas bien chez ceux qui n'hésitent pas à se déplacer pour voter : et justement, il s'est effondré chez les professions libérales et cadres supérieurs, chez lesquels il n'est plus qu'à 27% alors que c'était là ses principaux électeurs pendant longtemps ! 27% seulement ! Pire que les retraités qui sont à 37 !

    Je pense que ce sondage nous donne des pistes sur lesquelles il faut travailler : nous avons, au MoDem, et Bayrou avec, un effort de clarification à apporter, y compris dans les domaines théorique et programmatique où nous apparaissons facilement verbeux. Eh oui...

    Ce sondage a été fait entre les deux tours des Régionales, les 18 et 19 mars 2010. En plein échec pour Bayrou. On peut tout de même espérer des rebonds, heureusement, mais, je le dis encore, il y a un sérieux boulot à réaliser.

     

     

  • Sondages pour 2012, ça commence...

    Bon, on n'a pas même eu le temps de dire ouf que les grandes manoeuvres commencent déjà pour 2012 : par exemple, Ségolène Royal a court-circuité Martine Aubry en parlant la première dimanche dernier. Dominique de Villepin a choisi le bon moment pour lancer son mouvement, même si Sarkozy essaie de lui couper l'herbe sur les pieds en pratiquant sa tactique habituelle : le débauchage...ah, l'attrait du pouvoir, aucune drogue plus puissante que celle-là...

    Sur la Toile, certains ne perdent pas le nord : sondage2012.fr est déjà en ligne et enregistre les premiers votes... Il faudrait que le site corrige son "merci d'avoir voter" (sic)  en "merci d'avoir voté, ça ferait plus sérieux. L'inconvénient, ensuite, c'est qu'avec un proxy, il est très aisé de fausser très vite les résultats...

    Des sondages précisent un grand retour de la gauche en 2012. Ce n'est pas une bonne nouvelle : ils ont les municipalités, les régions, les départements, en principe le Sénat en 2011 ; s'ils gagnent les présidentielles, ils auront absolument tous les pouvoirs sans exception aucune et sans opposition en face. La gauche d'aujourd'hui ne me donne pas plus envie de voter pour elle que la gauche d'hier, et d'ailleurs, elle n'a absolument pas changé entre-temps : ce sont strictement les mêmes idées qui sont véhiculées.

    A choisir, je fixe le trio suivant : 1.Aubry 2.Royal 3.DSK . DSK, ce sera vraiment pour virer Sarkozy, parce que ça va me faire mal de voter pour lui si jamais cela devenait nécessaire. Je considère comme Delanoë hors-course, parce qu'en dehors des bobos, il n'a pas de légitimité.

    En revanche, il est vrai que Nicolas Sarkozy m'a donné l'irrésistible envie de l'éliminer du second tour par tous les moyens. Enfin, pas au point d'un avril 2002 à l'envers. Je compte plutôt sur d'autres forces pour en venir à bout : Bayrou, par exemple.

    Si jamais (on peut rêver) cela devait être Juppé le candidat de la droite, là, le choix entre Bayrou et Juppé deviendrait vraiment difficile pour moi, avec un avantage tout de même pour le premier.

    Si c'est Villepin, il faudra voir : il m'a convaincu comme Ministre des affaires étrangères, mais comme 1er ministre, on ne peut pas dire qu'il m'ait laissé un souvenir impérissable... Entre Villepin et Aubry, plutôt Aubry, entre Villepin et Royal, à voir, mais plutôt Villepin, et entre Villepin et DSK, Villepin sans hésiter. Dans les cas de figure cités, je serais très attentif aux programmes, mais pour Royal, c'est celui d'Espoir à gauche, que je ne rejoins que sur certains aspects (bonne gouvernance, réforme de la fonction publique mais pas du tout sur l'éducation) : donc a priori ce n'est pas mon choix prioritaire à gauche. Toutefois le programme de Martine Aubry pourrait être pire, cas  dans lequel mes priorités pourraient changer. In fine, Ségolène Royal, Martine Aubry, DSK ont tous en commun d'appartenir à la gauche social-démocrate et/ou réformiste.

    Notez, je serai peut-être mort d'ici là , j'ai 4% de probabilité de périr entre-temps...

  • Sur le tas de fumier de Job, ils sont deux maintenant...

    Tiens tiens, l'éviction de Xavier Darcos m'a ramené deux années et demie en arrière, presque trois : le nouvel évincé, futur déçu du Sarkozysme, écrivait alors un billet apitoyé sur le sort de François Bayrou, seul sur son tas de fumier, comme Job. Pas de chance, le billet a disparu, depuis (sale manie) ; soyons honnête, depuis cette époque, c'est sûr qu'il y a moins de monde sur le tas de fumier de Bayrou.

    Mais, considérons celui de Xavier Darcos qui a perdu tous ses mandats, il ne va va y avoir, à mon avis, plus grand monde dessus, d'ici peu. On a bien essayé, du côté de l'Élysée, essayé de lui refiler le bâton merdeux du Ministère de l'Immigration, mais, ça personne n'en veut plus, même pas le Diable venu tenter notre bon périgourdin.

    Je ne suis pas certain que ce soit très malin de virer Darcos. Certes, l'homme tend à faire passer sa carrière politique avant ses convictions, ce que je juge désagréable et peu estimable, mais quand il exprime des idées, primo, elles sont authentiquement de droite, et secondo, elles sont intéressantes. Mauvaise pioche : si Darcos a fait un score faible, c'est surtout qu'il a trouvé en travers de sa route une centre véritablement indépendant, pas compromis dans des parties de risette avec la gauche, et un bilan gouvernemental et présidentiel désastreux. Il a donc bon dos, la victoire de Rousset, en Aquitaine, n'est pas si large que cela.

    Tiens, une méditation pour Darcos : le livre de Job, finalement, pose la question de savoir si l'infortune est toujours les fruit d'une punition divine. La Bible n'est pas la seule à aborder le problème, je crois qu'il a plus que largement inspiré un Euripide dans ses tragédies. De quoi donner matière à réflexions à l'agrégé de lettres classiques qu'est Xavier Darcos...

    Une petite et dernière remarque, tout de même : dans la tradition biblique juive, c'est un des trois conseillers que Pharaon consulte à propos de la multiplication des enfants hébreux. Or, quand Pharaon envisage de les passer par les armes, Job, bien que d'avis contraire, demeure silencieux. Les Juifs en ont conclu que c'était ce silence qui était à l'origine de son châtiment...

    Sans doute une autre petite leçon à méditer pour Darcos, qui pourra ainsi reconsidérer les deux années passées sous l'égide de Nicolas Sarkozy...

  • Demander à Corinne Lepage de démissionner de son mandat est une erreur, mais...

    Je pense que c'est une erreur de demander à Corinne Lepage de démissionner de son mandat européen. S'il est vrai qu'elle a été élue en partie grâce aux voix des électeurs MoDem, un parti n'est pas non plus propriétaire d'un vote. En revanche, elle s'honorerait en demeurant dans le groupe ADLE, de la même manière que Benhamias est resté dans le groupe des Verts européens jusqu'à ce qu'il soit réélu sous l'étiquette MoDem/ADLE en juin dernier. Cela dit, je peux comprendre la colère du sénateur démocrate Jean-Marie Vanlerenberghe, de la région Nord-Ouest, qui peut être fondé à l'avoir un peu mauvaise.

    Nous avons la manie de l'invective au MoDem, quand quelqu'un part ; j'aimerais qu'on en finisse avec cette très mauvaise habitude. Évidemment, ce n'est pas très fair-play de partir après avoir été élue sous nos couleurs, moins d'une année auparavant, mais au pire, cela passera par pertes et profits.

    Ni Marielle ni Bayrou n'ont d'ailleurs demandé quoi que ce soit sur le sujet. Ils sont, je le pense, bien trop occupés à penser à l'avenir. Corinne Lepage aurait tout de même pu au moins attendre le second tour des régionales. A vrai dire, le MoDem, de son côté, aurait été inspiré d'attendre également l'issue du second tour avant de la convoquer en CCC...

    J'espère également que tous ceux qui ont fait profession de cracher sur le MoDem depuis des mois et des mois vont enfin pouvoir s'investir positivement en participant au projet écolo-démocrate de Corinne Lepage. Qui sait si dans l'avenir nous ne nous retrouverons pas à nouveau pour porter un espoir commun ?

    In fine, je rejoins la réaction mesurée de Frédéric :

    Je crois encore et toujours qu'un avenir meilleur pour notre pays passe par un grand mouvement collectif, majoritaire, démocrate. Comme avant mon adhésion (à l'UDF), les querelles nombrilistes des partis qui, en France, ont en partage l'inspiration démocrate, me désolent. J'espère l'étincelle qui les soudera peut-être, et qui au moins mettra ces politiques sur la route d'un emploi durable : celui de bâtisseurs de l'espérance démocratique.