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Si Sarkozy ne se représente pas...

Je me demande ce qu'il se produira si Nicolas Sarkozy ne se représente pas en 2012. Il faut bien comprendre que l'homme a fédéré contre lui beaucoup d'oppositions par son style et la politique qu'il a menée. Ce qui a donné un sens aux glissements de Bayrou vers le centre-gauche, ces trois dernières années, c'est le rebutoir qu'a pu constituer Sarkozy et sa politique.

Si jamais des changements importants se produisent à droite, et que la droite classique présente un candidat pas trop impliqué dans les dérèglements sarkozystes voire critiques, du genre Alain Juppé, par exemple, il me paraît évident que le centre se recentrera. L'alliance avec les forces de gauche les plus modérées n'avaient de sens, jusqu'ici, que dans la mesure où elle permettait de faire front contre le bonapartisme délétère qui avait caractérisé le règne de l'actuel Président de la République.

Pour ma part, si la droite présente un candidat présentable, avec un programme acceptable à mes yeux, je n'aurai plus aucune raison d'envisager un vote de gauche au second tour de l'élection présidentielle si jamais Bayrou n'y est pas.

Le problème, c'est que la politique de débauchage généralisée à laquelle s'est livré Nicolas Sarkozy, la faiblesse des hommes et l'attrait du pouvoir ont corrompu et sali beaucoup d'individus politiques qui pouvaient passer pour fiables jusque là. Par exemple, François Fillon, en dépit de sondages flatteurs, en est la première victime : comment pourrait-il apparaître, dans l'avenir, comme une alternative alors qu'il a appliqué sans sourciller la politique de Sarkozy ?

Dominique de Villepin ne me paraît pas non plus une solution : je crois que son but est de faire chuter Sarkozy, pas d'offrir une issue viable, et d'ailleurs, il n'a actuellement aucun programme politique. Toute la difficulté de la droite, si elle veut espérer sortir de l'alternative mortifère dans laquelle l'a plongée son chef, sera de trouver le candidat critique, charismatique et viable qui puisse incarner ce visage ; ce n'est pas gagné. A presque tous, on pourra lancer qu'ils sont comptables du bilan de leur leader, y compris le populaire Borloo, qui, sur le fond, a été son ministre d'État.

Dans tous les cas de figure, faire les comptes et les décomptes du sarkozysme sera le prix à payer nécessaire pour la droite si elle veut espérer retrouver l'électorat de centre-droit dont j'estime être particulièrement symptomatique.

Commentaires

  • Le plus crédible dans toute la bande c'est bien A. Juppé, maintenant même avec des sondages désastreux, Sarkozy se représentera, il préfèrera se faire battre plutôt que de laisser la place.

  • J'ai pressenti A. Juppé depuis un moment quand tous n'avaient réduit leurs hypothèses qu'à l'actuel locataire de l'Elysée.
    Le maire de Bordeaux pourrait sans peine se "positionner" comme une alternative à l'actuelle gouvernance en exerçant un droit d'inventaire sur le bilan du quinquennnat du sortant.
    De plus, il a l'étoffe d'un hommme d'Etat capable de fédérer autour de lui. Il disposerait en outre de l'appareil de l'UMP... et dernier point à mettre à l'actif de Monsieur Juppé, il est sensible aux thèmes environnementaux.

    Je pense par ailleurs que M. Sarkozy préférerait ne pas se présenter pour ne pas subir une déroute qui nuirait à l'image qu'il entend laisser dans l'histoire (quitte à faire un come back en 2017). C'est l'occasion d'évoquer dans ce cas la place que le président sortant occuperait au Conseil constitutionnel, pour longtemps s'il se décidait à y siéger.
    Rendez-vous à l'automne prochain...

  • Présentable, Juppé ? je ne le pense pas.
    Maintenant beaucoup d'eau va couler d'ici 2012 ... à l'instar de certains journalistes je pense que Sarkozy a tout intérêt à profiter des contestations de son camp pour dissoudre d'assemblée, provoquer une cohabitation et se représenter dans 2 ans... la cohabitation a TOUJOURS réussi au Président en place. La situation est explosive et mieux vaut laisser l'ennemi se démerder avec ! :)

  • Je pense qu'il faut penser centre, centre indépendant. Avoir un centre qui penche vers la gauche ou la droite n'est aujourd'hui pas une bonne chose.

    La première raison est que le centre est constitué du centre gauche et du centre droit. Une véritable force centriste, certes longue à construire, est une réunion du centre gauche et du centre droit.

    Il y a une deuxième raison:

    Le PS va, je le pense, se gauchiser. On va avoir un retour de la gauche plurielle.
    Vous imaginez l'efficacité pour le pays?

    L'intérêt général doit d'abord jouer. Les gens d'une gauche modérée et/ou d'une droite modérée doivent pouvoir prendre appuie quelque part. Si il n'y a pas un centre fort, les gens modérées doivent prendre appuie sur les "décomplexés".

    Est-ce une bonne chose?

  • Sarkozy, ne pas se représenter ? Peut-être ....
    http://www.libelyon.fr/info/2010/02/lobjectif-de-nicolas-sarkozy-en-2012-senrichir.html

  • Je doute que Nicolas Sarkozy ne se représente pas en 2012. Si toutefois, il y renonçait, à droite, le plus convaincant est Alain Juppé, qui contrairement à Dominique de Villepin, n'est pas dans l'anti ou le panache. Chez Alain Juppé, il y a tout de même un fond intéressant qui s'est étoffé depuis qu'il est maire de Bordeaux. Cependant, il ne faut pas oublier le Juppé de 1995-1997 comme il ne faut pas oublier le Villepin de 2005-2007.

    Aussi, la dissolution de l'Assemblée est une bonne idée tactique, déjà utilisée par Chirac et Villepin, mais cela traduirait l'acceptation de l'échec pour Nicolas Sarkozy. Et je ne crois pas l'homme d'accepter ses propres erreurs.

  • @ Jérôme : pas forcément échec, mais simplement pour se dire "démocrate" et tirer les leçons du scrutin régional et de la contestation ambiante

  • Allons-nous entrer dans l'ère éthique (l'Hérétique) ;-) !
    Les Français se sont sentis abusés, trompés, trahis par Nicolas Sarkozy, mais ils respectent François Fillon, plus mesuré, discret, dont le comportement est en fait l'inverse de celui du président. Vous remarquerez qu'aujourd'hui les sondages rendent gagnant Fillon à la présidentielle loin devant Sarkozy. Or, ce n'est pas lui que l'on met en avant comme un possible candidat alternatif à N.Sarkozy, car il ne s'est pas déclaré, mais D. de Villepin et A.Juppé.
    Si au sein des rangs de l'UMP plusieurs déclarent leur candidature, par ex DDV en plus de NS, cela va diviser les voix de droite et la droite UMP risque de ne même pas atteindre le second tour ! On pourrait assister au phénomène 2002 en version PS+EE ou PS+FN ou PS+Centre(Bayrou).
    Par ce pouvoir de division, DDV devient un faiseur de roi et du coup peut négocier sa place et infléchir la politique à l'UMP contre le retrait de sa candidature. De toute façon j'imagine que l'UMP prendre des décisions en fonction des sondages, comme d'hab', pour maximiser ses chances !

    Je ne crois pas que la gauche va se gauchiser, malgré le retour en arrière de l'alliance avec le parti de gauche et le parti communiste. Notez que même Mélenchon et Buffet ne parlent plus de nationalisation des entreprises, d'économie administrée par l'Etat ... Martine Aubry non plus à tel point qu'on a l'impression qu'elle ne défend plus les services publics (elle en donne une autre définition, de services au public, qui peuvent être de capitaux privés mais devant respecter des normes sociales, environnementales, de service rendu sous certaines conditions. Le discours du PS s'est énormément rapproché de la vision centriste, de celui de F. Bayrou. Voir
    http://www.mediapart.fr/club/blog/marie-anne-kraft/030410/des-convergences-fortes-entre-les-discours-de-martine-aubry-de-fra


    Notons aussi que le meilleur candidat "de gauche" pour l'UMP, c'est DSK, car même s'il donne éventuellement quelques points de chance en plus au PS comparé à Martine Aubry, c'est un faux gauche (il en a le côté libertaire mais pas très social, c'est lui qui a mis en place les stock-options défiscalisées, ...), déjà qualifié de "gauche caviar", cotoyant le même monde que N.Sarkozy, celui des grands patrons du CAC40 et du show biz. Il mènera une politique libérale proche de celle de N.Sarkozy avec quelques coups de peinture de façade pour "faire social".

    Les lobbies financiers vont miser à la fois sur Sarkozy et sur DSK pour minimiser leurs risques en cas de victoire de "la gauche".

  • @Mirabelle: Nicolas Sarkozy dit a tire-larigot qu'il a été élu pour son programme. Les députés aussi. Dissoudre l'Assemblée, ce serait pour lui se désavouer, et donc admettre que ses gesticulations sont inefficaces, et par conséquent, griller le personnage qu'il a médiatiquement construit en vue de 2012.

  • Eh bien L'hérétique, je vais encore revenir sur l'idée que j'ai déjà lancée depuis un moment...
    Oui, Alain Juppé est un politique tout à fait représentatif de la droite équilibrée que tout le monde -ou presque- aime bien. Parce que les attitudes de cette droite-là sont celles du "bon père de famille" rassurant et responsable. Ceux qui ont voté Sarkozy regrettent amèrement de s'être laissés abuser par des promesses rutilantes sans aucune idéologie les supportant (preuve en est entre autre la dernière réaction sur le bouclier fiscal). Ils ne veulent pas pour autant abandonner leurs convictions pour aller voter à gauche.
    Pourtant il existe aussi dans les Partis de gauche des personnes stables, dont la sincérité n'est pas à mettre en doute.

    Mon idée est donc de faire la synthèse entre plusieurs points :
    - D'abord prendre conscience qu'il existe des bons arguments aussi bien à gauche qu'à droite, des projets de société précis tout à fait respectables et qui seraient profitables à tous.
    - Ensuite, comme je viens de le dire, comprendre que de nombreuses personnes politiques sont talentueuses et sincères, réellement à l'écoute de leurs semblables, qu'elles soient à droite ou à gauche...
    - Savoir bien sûr que nous avons tous une histoire de vie nous conduisant à telles ou telles convictions de base et que nous sommes bien obligés -tous- de "vivre ensemble", avec nos différences. Chacun d'entre nous ne peut évidemment pas formater les autres à son image.
    - Mais se rendre à l'évidence surtout qu'une élection sérieuse ne peut se faire sur la personnalité d'une seule personne à qui l'on va donner tous les pouvoirs en quelque sorte. Le pouvoir le plus dangereux étant qu'elle peut "former, déformer et reformer un gouvernement selon son bon vouloir" ?!! Ce n'est absolument pas démocratique. Parce que cette élection demande ni plus ni moins de signer un chèque en blanc !

    Hier j'ai rencontré des jeunes à Dax qui essayaient de sensibiliser les passants sur les combats de l'Unicef. Ceux avec qui je discutais venaient de terminer leurs études à Sciences Po-Bordeaux. Vous pensez bien que j'en ai profité pour connaitre leur propre avis de la politique actuelle.
    Ils m'ont d'abord rassurée en me disant que leurs profs ne parlaient pas que du bipartisme et que toutes les sensibilités politiques étaient mises en avant. Eux, les jeunes, ne croient plus au bipartisme !
    Et lorsque je leur ai parlé de mon idée, ils l'ont trouvé très bien, faisable et pas ridicule du tout !

    Puisque constitutionnellement c'est tout à fait possible, il faut proposer à la présidence de la république une équipe gouvernementale toute entière, composée de personnes de valeur, ayant fait leurs preuves en management politique ou en entreprise. Des personnes qui auront la confiance de tous. Des personnes surtout qui sauront travailler avec les uns et les autres. Qui sauront reconnaître leurs erreurs éventuelles mais qui ne se décourageront pas.

    Lorsqu'un président de la république sera capable de dire publiquement : voilà ce que j'aime en cette personne même si elle ne pense pas tout à fait comme moi, alors il aura tout gagné.
    François Bayrou le fait avec Alain Juppé. Jean Lassalle avec André Chassaigne. Marielle de Sarnez avec Vincent Peillon... Eux sont prêts à rentrer dans une telle équipe.
    Un candidat qui présentera enfin son gouvernement "avant" d'être élu ne peut que gagner ! Puisque chaque français aura enfin un politique qui le représentera et sur qui il pourra compter.

  • @ Jérôme : pas forcément... il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ... et il a déjà capable d'en changer ...
    toujours est-il qu'il est face à cette alternative : se maintenir s'il peut jusqu'en 2012 mais cela va devenir explosif ...ou jouer la montre avec la dissolution ... et voir

  • il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ...

    justement ....

  • http://www.rtl.fr/fiche/5937835734/dominique-de-villepin-invite-du-grand-jury-rtl.html

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