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Dette, François, tu dois te battre !

La France a atteint sa cote d'alerte dans l'indifférence générale. Les blogueurs libéraux s'époumonent à alerter en vain l'opinion publique. Toi-même, François, tu as mis en garde maintes et maintes fois les Français face au danger que fait peser sur eux les déficits budgétaires accumulés et répétés. Le Portugal vient de voir sa note dégradée. Ceci signifie qu'il va payer plus cher l'argent qu'il va emprunter. L'Irlande sera la prochaine pièce à tomber. Puis viendra l'Espagne. Et quand les PIIGS auront été égorgés, les marchés commenceront à se dire que la France n'a jamais présenté un budget en équilibre en 35 ans. Et ils auront peur. S'ils ont peur, ils ne voudront plus prêter aussi aisément de l'argent à la France : alors, pour couvrir leurs risques, ils demanderont des taux plus élevés. Et dans le budget de l'État, la part qui est utilisée par le remboursement de l'emprunt sera plus importante : elle passera de 20 à 25%. Mais la France continuera à emprunter, cette fois, pour payer les intérêts de ses emprunts. Jusqu'à la catastrophe finale.

Nous ne pouvons plus éviter de nous serrer la ceinture, c'est ce que toi, François Bayrou, tu as compris depuis longtemps, et que tu as popularisé en 2007. Nicolas Sarkozy a brassé du vent pendant trois ans en se réclamant de ton inquiétude. Je ne doute pas qu'il continuera à alimenter le courant d'air. La gauche se garde bien de parler du problème : elle sait très bien que pas une de ses promesses n'est tenable.

Des coupes sombres dans le budget, et des hausses d'impôts, nous y viendrons. C'est tout à fait inévitable. Moi, j'ai peur. J'ai peur pour moi et ce qu'il va advenir de moi dans cette France qui sombrera. Quand Nicolas Sarkozy sera dos au mur, il fera ce qu'ont fait bien des responsables politiques avant lui : il convoquera ses conseillers et ses ministres, et il leur dira, «débrouillez-vous, je veux tant de milliards d'économie pour l'an prochain». Et notre sort à tous sera scellé, mais il sera scellé sans que nous soyons consultés : des technocrates décideront, en fonction de leurs humeurs, ce que nous gardons, comme dépenses, et ce que nous coupons.

JE VEUX UN DÉBAT PUBLIC sur nos dépenses et les arbitrages qui seront nécessaires. François Bayrou est la seule voix crédible, dans le désert, à pouvoir porter cette demande.

François, tu ne dois plus te contenter de leur dire que la dette est un danger mortel. Tes adversaires politiques le savent tous. Ils cachent cet état de fait pour pouvoir mentir à leurs concitoyens et éviter de dire ce qu'ils devront faire ce jour-là.

Toi, on annonce ta mort tous les matins. On considère ton parti comme moribond. Mais tu dis la vérité. Même si tu es le seul à la dire, tu dis la vérité. Moi, François, ce que je veux, c'est que tu proposes aux Français un programme politique et économique qui tienne compte des arbitrages qui seront nécessaires. Dis-le leur : «Français, Françaises, la France est au bord de la faillite. Elle n'a plus les moyens de conserver son train de vie. L'heure des choix a sonné. Nous, Démocrates et Libéraux, voilà ce que nous considérons comme essentiel, et pour lequel nous préserverons les moyens coûte que coûte ».

Et tes commissions, et toi-même, François, vous l'avez ébauché dans votre programme pour les élections européennes. Vous l'avez dit qu'il y avait des Biens supérieurs : des biens qui ne pouvaient être soumis aux seules lois du marché. Eh bien tu devras dire que ces biens-là, ils ne pourront non plus être soumis aux seuls arbitrages budgétaires.

Et alors, peut-être que d'autres forces politiques ne seront pas d'accord avec nos priorités. Elles feront d'autres choix, mais le débat sera né, et c'est cela l'important. Nous, nous savons que nous plaçons au-dessus de tout l'Éducation, la Santé et le Justice. Nous savons aussi que nous donnons à la Culture une grande importance. Nous savons enfin que nous voulons libérer les initiatives et que les entreprises, particulièrement les petites doivent avoir le moins d'obstacles possibles pour croître et prospérer.

Avec nos amis Libéraux, nous, Démocrates, avons des convergences et des divergences : comme nous, ils sont soucieux de l'équilibre des comptes publics, mais en revanche, je ne crois pas qu'ils reconnaissent une catégorie de Biens comme supérieure, tel que nous le faisons. Nous aurons donc des débats avec eux, et nous ne serons pas toujours d'accord. Mais de la confrontation des idées, je suis persuadé que nous ne pourra surgir qu'un bien pour la France.

François, tu es mon dernier espoir, notre dernier espoir. Ne lâche rien, François, n'abandonne rien, bats-toi, bâts-toi, François ; bâts-toi ! Saisis-toi du sort de la France à bras le corps, embrasse-le, et porte-le sur les fonds baptismaux sans relâche jusqu'à ce que nous obtenions le débat auquel nous avons droit.

Commentaires

  • RIEN à espérer en France de ce débat...

    Quand on voit tout ce qu'écrivent les journalistes français - en choeur - sur la position de l'Allemagne face aux déficits et aux tromperies en nombre de la Grèce, non pas seulement des banques ni du gouvernement, mais de la population dans son ensemble avec la fraude fiscale, le marché noir, etc...

    il n'y a aucun espoir que la presse et les médias français relaient ce discours.

    Juste pour info: les Allemands se sont efforcés de financer la réunification depuis 1989, par un impôt payé par l'Ouest sur tous les revenus, et ils ont pourtant d'immenses réserves financières, dans les entreprises et les familles. Car ils n'ont pas joué à la cigale, comme les Grecs et les Français, depuis plus de 30 ans, faisant fonctionner la planche à billet pour satisfaire les revendications corporatistes en tout genre.

    Les Allemands ont consenti à abandonner leur D-Mark, qui jouait le rôle de monnaie d'échange dans de nombreux pays, comme l'ancienne Yougoslavie - Kouchner doit bien le savoir - les pays de l'Est et le Proche-Orient... pourquoi ? Tout simplement parce que c'était une monnaie forte et stable... le contraire du Franc qui dévaluait en cascade...

    Non, la vie de cigale est sympa, jusqu'à la crise, et après elle vient frapper à la porte de la fourmi sous prétexte de SOLIDARITE...

    En voilà une belle solidarité...

    Ce discours sur la dette n'aura pas lieu en France, parce que ceux qui détiennent le pouvoir ET l'argent ne le veulent pas. Ce sont eux qui en profitent... au détriment des générations suivantes...et ils n'en ont rien à faire.

  • @Danièle
    c'est même pire que ça : Lagarde reproche aux Allemands leur rigueur !

  • @ L'Hérétique:

    Elle leur reproche d'exporter trop et de ne pas acheter la camelote des autres pays...

    car le consommateur grec, français, chinois, turc ou italien préfère acheter en testant le rapport qualité/prix puisque les frontières n'existent plus.

    Il achète donc - chez lui - le produit qui lui semble lui donner le plus de garantie et de fiabilité pour le prix qu'il paie.

    Chaque fois que nous avons loué des voitures françaises lors de nos déplacements en France quand nous y venions en avion, il y avait toujours un truc qui brinquebalait quelque part, sur les Renault ou PSA/Citroen...

    Nous n'y sommes plus habitués sur les voitures allemandes, Audi, VW, etc...

    Il en est de même pour l'électroménager, etc. ce n'est pas pour rien que Moulinex et autres ne sont plus guère achetés dans le monde, on ne peut forcer les consommateurs à acheter français si d'autres produits sont de meilleure qualité pour le même prix...

    Ces arguments contre les exportations allemandes - à la Lagarde - ne sont pas nouveaux, ils ont contribué en Grande-Bretagne à inventer la notion "made in germany"... ce ne sont pas les Allemands qui l'ont inventée...

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Made_in_Germany

    Les efforts pour réduire les exportations allemandes et/ou les importations de produits allemands en Grande-Bretagne ont fait l'effet inverse...

    C'est ce que risquent de faire les déclarations de Christine Lagarde, connue en Allemagne pour sa "finesse" intellectuelle...

  • POur finir sur le sujet de la dette et de l'Allemagne, juste une "anecdote" pour essayer d'expliquer ce que signifie la perte de la valeur monétaire en Allemagne.

    Dans les années avant la guerre, le Mark avait perdu de sa valeur, les gens le transportaient par brouette. Ma locataire à Hambourg en 1973, une vieille dame de 83 ans me racontait alors comment sa fille de 15 ans à qui elle donnait le matin l'argent pour payer le tram pour rentrer de l'école ne pouvait plus le payer en début d'après-midi, le prix ayant augmenté entre-temps. De même, un couple de retraités, pleurant dans une boulangerie... ils tenaient dans leurs mains tout l'argent qu'ils avaient économisé pendant toute leur vie... et ne pouvaient plus se payer qu'un seul pain...

    Il faudrait, en Europe, non pas regarder l'instant présent, mais replacer le tout dans le contexte socio-culturel et historique.

    Quels sont les politiques actuels assez instruits et intelligents pour le faire ?

    On préfère plutôt accuser... l'opposition, les autres pays, etc...

    Quand j'ai entendu Sarkozy parler de la PAC ces derniers jours et exiger que l'Europe continue à financer les agriculteurs français, je me suis dit qu'il était terriblement populiste et malhonnête.

    Car l'Europe paie le plus depuis des décennies... pour l'agriculture française, l'Allemagne y compris.

    Et ce sont surtout les "gros" regroupés dans la FNSEA qui en profitent et font jouer leurs lobby.

    Que de mauvaise foi dans toute cette politique intérieure...

    Ce n'est pas demain la veille qu'en France on mettra les vrais chiffres sur la table. Les jeunes d'aujourd'hui, qui paieront demain, ne sont pas assez informés ni nombreux électoralement pour faire le poids. Ce sont les ex-baby-boomers qui en profitent pour s'engraisser - après nous le déluge.

  • "oi, on annonce ta mort tous les matins. On considère ton parti comme moribond. Mais tu dis la vérité. Même si tu es le seul à la dire, tu dis la vérité. Moi, François, ce que je veux, c'est que tu proposes aux Français un programme politique et économique qui tienne compte des arbitrages qui seront nécessaires. Dis-le leur : «Français, Françaises, la France est au bord de la faillite. Elle n'a plus les moyens de conserver son train de vie. L'heure des choix a sonné":
    Un grand coup de Barre au Centre oui ! C'est pas le PS qui va nous résoudre les déficits en grand dépensier et gaspilleur qu'il est. Mais pour le MOdem, le glas n'a t-il pas définitivement sonné ?

  • Bravo l'hérétique, tu sais que sur ce point on a une identité de vues complète.

    Mais pour guider les arbitrages de manière à les rendre acceptables pour l'électorat il faut des critères clairs, compréhensibles.

    Notre parti, à mon avis, n'a pas (encore) dans ses bagages de tels instrument.

  • Le MoDem n’est plus rien, qu’une marée d’âmes perdues. Des gens qui cherchent, des SDF politiques, ou des chercheurs de bonheurs, de prospérités.
    Déjà pour commencer, le Centre n’existe pas, le centre c’est al fine ligne, invisible entre la gauche et la droite, même un équilibriste tomberait de sa corde.
    Oui un on peut être un peu, moyennement, extrême, de gauche ou de droite, mais on ne peut jamais être ni l’un, ni l’autre, sauf si on est schizophrène.

    En plus, celui qui prétend d’être l’équilibriste (le béarnais FB) se prouve chaque jour, comme il ne sait que de critiquer, de dire ce qui ne va pas, n’est pas possible, est horrible, honteux …
    Mais jamais j’ai entendu de se bouche la solution, sa vision, le chemin ; Il n’est pas un guide, il n’est qu’un contrôleur de ce qui est « tolérable ».

    Faire de la politique, c’est de choisir son campement, de savoir ce qu’on veut, de définir le but, de décrire le chemin, de prévoir les problèmes, et d’utiliser les opportunités.

    Cela vaut si tu es de gauche ou de droit.

    Moi, je suis libéral, donc d’une certaine droite. Je crois dans les capacités de l’homme, dans sa créativité, son savoir-faire, sa vision d’aller au-delà.
    Il faut le guide aussi bien dans la politique que dans l(économie, le social, la fiscalité, le budget d’Etat.
    Il faut le droit au but et comprendre que la Démocratie veut dire qu’on est à l’écoute, mais qu’on ne change pas de cap à chaque moment ou réflexion d’un individu. Démocratie n’est pas égale à l’Anarchie.

    Il y a une place en France pour un rassemblement droit-gauchère, non pas centriste mais HUMANISTE, qui reconnait le bien pour la société et les faiblesses de certains individus. Qui sait qu’il faut être rigoureux pour établir et construire, mais être ouverte pour ceux qui trainent, sans les subir, mais en leur supportant de les reconvertir.

    Je pourrais en parler encore des heures, ceci n’est qu’un début.

    Le Capitaine. (Je m’excuse pour les fautes – je suis Néerlandophone)

  • Le MoDem n'est rien de plus qu'une marée d'âmes perdues, des gens qui cherchent, des SDF politiques, ou des chercheurs de bonheurs ou de prospérité.
    Déjà pour commencer, le Centre n'existe pas, le centre est une fine ligne, invisible entre la gauche et la droite, même un équilibriste tomberait de ce fil.
    Oui on peut être un peu, moyen, extrême, de gauche ou de droite, mais on ne peut jamais être ni l'un et ni l'autre, sauf si on est schizophrène.

    En plus, celui qui prétend d'être l'équilibriste (le béarnais FB) le prouve chaque jour, comme il ne sait que critiquer, qu'énumérer ce qui ne va pas, ce qui est horrible, ce qui est honteux …
    Mais jamais j'ai entendu de sa bouche des propositions de solution, sa vision, le chemin. Il n'est pas un guide, il n'est qu'un contrôleur de ce qui est " tolérable ".

    Faire de la politique, c'est faire des choix, savoir ce qu'on veut, définir le but, décrire le chemin, de prévoir les problèmes, et d'utiliser les opportunités et puis y aller à 200%.

    Cela vaut aussi bien si tu es de gauche ou de droit.

    Moi, je suis libéral, donc d'une certaine droite. Je crois dans les capacités de l'homme, dans sa créativité, son savoir-faire, sa vision d'aller au-delà.
    Il faut toujours un guide aussi bien dans la politique que dans l'économie, le social, la fiscalité, le budget d'Etat.
    Il faut le droit au but et comprendre ce que " la Démocratie " veut dire : qu'on est à l'écoute, mais qu'on ne change pas de cap à chaque moment ou au suivi de chaque réflexion individuelle. Démocratie n'est pas égale à l'Anarchie.

    Il y a une place en France pour un rassemblement droit-gauchère, non pas centriste, mais HUMANISTE, qui reconnaît ce qui est bien pour la société et les faiblesses de certains individus. Qui sait qu'il faut être rigoureux pour établir et construire, mais être ouverte pour ceux qui ne suivent pas, sans les subir, mais en leur prouvant par la mise en œuvre de ce qu'on dit, ce qu'on promet.

    Je pourrais en parler encore des heures, ceci n'est qu'un début.

    Le Capitaine. (Je m'excuse pour les fautes - je suis Néerlandophone)

  • @Mostien
    Mais pourquoi vous publiez tout cela en 5 ou 6 exemplaires ?
    J'ai supposé que vous vous étiez trompé de fil pour les deux autres commentaires et je les ai donc enlevés. Ici, je ne vois pas du tout l'intérêt de répliquer votre com : il est là, ne vous inquiétez pas, et il a bien été enregistré.

  • @L'Héretique: le 2ième me semble mieux au niveau de la langue française (quoique encore loin d'être OK), donc vous pouvez enlever le premier du 260310.

  • @L'Héretique: le 2ième me semble mieux au niveau de la langue française (quoique encore loin d'être OK), donc vous pouvez enlever le premier du 260310.

  • "Des coupes sombres dans le budget" : ça ne suffira pas, il faudra des coupes claires ;) (http://www.expressio.fr/expressions/une-coupe-sombre.php )
    ...

    Plus sérieusement, je crains que le récent plan qui vise à "aider" la Grèce est une catastrophe : aucune remise en question, on continue comme avant.

    Snif.

  • @H16,
    Les bons élèves ne sont pas majoritaires en Europe.A moins de vouloir la faire imploser...
    C'est la raison pour laquelle, seule la candidature de Bayrou pour les présidentielles est réaliste.

  • @h16
    Sur la Grèce, je ne te suis vraiment pas. Tu sous-estimes les effets dominos.
    Pour le reste, je ne veux pas être mis devant le fait accompli d'une coupe avant d'avoir été convié à en discuter.
    Cela me paraît légitime, et je compte sur Bayrou pour ça.

  • @Capitaine Haddock
    «Moi, je suis libéral, donc d'une certaine droite. Je crois dans les capacités de l'homme, dans sa créativité, son savoir-faire, sa vision d'aller au-delà.»

    Parfaitement d'accord avec tout cela.

  • Quel est le rapport entre droite et libéral ?

  • @Démocrate
    en fait,c 'est avec ça, très précisément que je suis d'accord :
    «Je crois dans les capacités de l'homme, dans sa créativité, son savoir-faire, sa vision d'aller au-delà»
    et ça, bien sûr :
    « je suis libéral»

  • Ben alors ?! Je suis libérale aussi. Et je ne le savais même pas !!! ;-)

  • Je ne vois pas pourquoi être libéral devrait davantage prédisposer à se soucier de la dette que de ne pas l’être.
    Pour moi, reconnaître le problème que pose la dette, c’est juste une question de bon sens.

    Et j’en profite pour rappeler que la droite est tout autant responsable que la gauche de son explosion. Les deux ont de la même façon menti aux français et fait des cadeaux à leurs clientèles respectives après chaque élection présidentielle en sacrifiant les génération futures.

  • @jm
    Oui, je suis d'accord avec vous.

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