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Apprendre aux enfants à lire...

L'avantage, quand Bayrou prononce un long discours, c'est que je n'ai plus besoin de me casser la tête à écrire des billets. Tout ce qu'il dit est tellement frappé du coin du bon sens qu'il n'y a plus qu'à le reprendre par thèmes et parties et à faire un copier-coller...

Je propose que l'on fasse deux choses. 

La première : nous aurons à éduquer les enfants et, la deuxième, nous aurons à reconquérir la production et, chaque fois qu'elle est partie, aussi difficile que cela soit, la re-localiser en France. 
Et je n’entrerai pas dans les grands discours sur l’éducation. Je peux le faire. J’aime ça. Passionnément. La Corée du Sud. Comment un pays qui est, il y a trente ans, parmi les plus pauvres de la planète réussit – en trois décennies !- sans aucune matière première, avec un coût du travail non pas comme en Chine dix ou vingt fois moins cher que le nôtre, avec une population moyenne et un territoire cinq fois moins grand que le nôtre, à s’installer au premier rang de toutes les productions industrielles que nous avons désertées, des chantiers navals aux composants électroniques, et même là où nous sommes forts, des trains à grande vitesse aux centrales nucléaires… Il y a sans doute beaucoup de raisons. Je vous en donne une : meilleur enseignement primaire du monde ; meilleur taux de scolarisation à l’université du monde. Et du coup, dépôt de brevets. Et je sais quelles inflexions nous avons à penser pour l’université, pour l’articulation entre l’université et le lycée, pour la généralisation de la formation professionnelle, y compris au sortir de l’université, de la préparation à l’autonomie non pas tant de l’université que des étudiants. Nous aurons ces débats. Mais je sais une chose, une : si nous n’apprenons pas à lire aux enfants, tout cela est vain ! Or 30 pour cen des enfants, au moins, sortent de l’école primaire sans savoir vraiment lire, facilement, en comprenant. Et s’ils ne lisent pas tout le reste ne sert à rien. Et ils traîneront, et ils seront ces « publics » comme on dit sans formation, dans un monde où chaque jour davantage, informatique aidant, l’écrit domine tout. 

Et donc, c’est un impératif, moral, humain, économique, culturel, émancipateur, conservateur, tout ce que vous voudrez, mais c’est un impératif sur lequel nous ne cèderons rien. Les moyens nécessaires seront mobilisés, la réflexion nécessaire sera conduite, mais la France apprendra à lire à 100 pour cent des enfants qu’elle confie à l’école primaire ! Et je concède que ce n’est pas simple, d’accord, que cela exige soutien et remise en cause, et recherche pédagogique, tout ce que vous voudrez, (je crois d’ailleurs que c’est moins compliqué qu’on ne le croit et que ce que faisait la troisième république le XXIe siècle, après tout, avec tout notre génie technique peut peut-être y prétendre), mais nous allons apprendre à lire aux enfants ! 

Commentaires

  • Je suis bien d'accord sur ce noble objectif. Comment fait-on ? On commence par faire la peau à la méthode globale ?

  • @Xerbias
    ça, je pense que c'est à peu près fait. Mais ce n'est pas suffisant.
    Il y a une chose qui m'étonne beaucoup : sous la troisième république, il n'y avait pas de devoirs à la maison (les familles n'avaient ni les moyens de procurer le matériel nécessaire aux élèves, ni le temps à leur donner) et cela n'a pas empêché de nombreux enfants de devenir des individus instruits.
    Je crois qu'on a un problème de société lourd : nous vivons dans une société de la distraction et du loisir. Autrefois, c'était l'étude qui était un loisir. Aujourd'hui, elle est devenue une charge voire un travail aux yeux des enfants et des parents.
    Je ne vois pas de solution, à l'heure actuelle, sauf à rétablir les travaux à la ferme pour tous les enfants...

  • @Xerbias
    Je crois tout de même que Bayrou a dans l'idée d'en finir avec les classes uniques, collège unique et tutti quanti.
    Son idée de classe passerelle pour les remises à niveau me paraît à creuser.
    De même il défend l'existence des voies d'excellence. Pas un discours vraiment populaire depuis 30 ans...

  • La solution pour avoir une école d'excellence sera les classes inclusives.
    (0,2 % d'échec en regard des 18 % des classes ordinaires, ça devrait interpeler.)

    Oui, dans cette époque de démission parentale, priorité doit être donnée à l'enseignement individualisé, à la remédiation immédiate par un enseignant spécialisé.

    Et non pas le redoublement, inutile et dévastateur, selon toutes les études internationales menées à ce sujet.
    Et coûteux : pour la France, (évaluation de l'année 2012 par le Haut Commissariat à l'Evaluation de l'Education : coût du redoublement sur un an : primaire : 674,5 millions d'euros, collège : 1566 millions d'euros. Oui, vous avez bien lu :

    DEUX MILLIARDS DEUX CENT QUARANTE MILLIONS CINQ CENT MILLE EUROS JETÉS À LA POUBELLE CHAQUE ANNÉE EN DÉTRUISANT LES GAMINS PAR LA MÊME OCCASION.

    Soutien en orthophonie pour les enfants qui en ont besoin : handicaps, troubles d'apprentissages, langue maternelle différente de celle parlée à l'école...
    Je pourrai continuer comme ça.

    Mais oui, avec le système de classes inclusives, qui est pratiqué depuis des années au Québec, dans certains états des USA, en Finlande et qui prend son envol en ce moment en Belgique, nous n'aurons plus un enfant qui sortira de primaire sans avoir appris à lire.

  • Oups pardon je voulais dire évaluation de l'année 2002
    Je focalise trop sur 2012, ma parole !

  • Oui frappé du bon sens et en harmonie quand il dit " Je crois d'ailleurs que c'est beaucoup moins compliqué qu'on ne le croit" J' aime beaucoup :)

  • Bayrou a raison dans son analyse. Mais justement, il devrait mieux approfondir les solutions qu'il propose.

    Parce que là, c'est juste, mais ça reste un peu creux : ce genre de belles intentions, tout le monde peut les afficher, de Marine Le Pen à Besancenot, en passant par Sarkozy et Aubry. C'est un peu comme affirmer la nécessité de la paix dans le monde, se positionner contre le travail des enfants dans le monde, ou dire que la pauvreté est un fléau. Ce n'est pas clivant. Ce qui peut être sujet à un clivage, ce sont les solutions proposées. Les siennes sont certainement intéressantes, mais il faudrait davantage qu'il les défende.

    Là où le sujet devient complexe, c'est :
    (1) à cause du corporatisme et du conservatisme acharné d'une bonne partie du corps enseignant (la preuve, quand ils doivent venir plus de jours/semaine parce qu'on fait du sport l'après-midi, ils râlent)
    (2) parce qu'un plus juste dosage entre souplesse, personnalisation, et efficacité, doit être trouvé.

    Comment se fait-ce qu'on ait les élèves qui font quasiment le plus d'heures de cours par semaine ? (sans même compter les devoirs)

    Je pense que la meilleure solution est de s'inspirer des systèmes qui marchent, comme les systèmes scandinaves, ou justement coréens. Faire des essais, à petite échelle, avant de faire le bilan et de voir ce qu'on garde et ce qui ne sert à rien.

    A titre personnel, je crois beaucoup à une relation plus proche entre élèves et professeurs, jusqu'au lycée, et notamment, pourquoi pas, à une relation de confiance basée sur un tutoiement réciproque. Utopiste peut-être, mais je pense que les résultats s'en feraient ressentir.

    Après, ne me taxez pas de raciste, mais c'est un fait : les enfants d'origine étrangère ne trouvent pas forcément d'aide à la maison, si leurs parents ne sont eux-même pas à l'aise avec le Français, ou s'ils sont issus de familles nombreuses. Pour eux, c'est donc plus difficile. Et la Corée a peut-être moins d'étrangers (ce n'est pas péjoratif, c'est purement un constat).

  • L' erreur justement est de prendre comme modèle les exemples scandinaves ou overseas qui ne subissent pas le meme impact migratoire ni les memes conditions d'accueil.

  • Ceci dit, certaines axes sont possibles chez nous :)
    Sans faire du copié/collé^^^
    La Corée est aussi très présente dans certains pays d'Afrique avec un passé anglo-saxon qui subissent lutte entre "coréens et chinois".

  • Sur la méthode globale : je me souviens que Gilles de Robien voulait l'éliminer et qu'il s'était fait copieusement insulté par les profs pour cela. Sarkozy, pendant la présidentielle, peut-être par espoir (vain ?) de sympathiser avec eux, avait déclaré que ce qui comptait était moins la méthode que le résultat. Et comme je n'ai plus entendu Xavier Darcos persévérer sur le sujet...

  • Il y a un dépité, qui occupe un siège sur le trottoir juste en face de l’assemblée, qui nous a fait part de son projet de loi…
    Il s’agit de créer un nouveau délit : Le délit de Manipulation.
    Parce que tous les passagers en ont assez de se faire mener en bateau pour des destinations qu’ils n’auraient même pas souhaité à leurs pires ennemis.
    D’abord on leur dit que c’est gratuit. Pas besoin de ticket, c’est ce qu’on appelle la publicité. C’est ça le flop de la Manip.
    Puis quand ils sont embarqués, on leur dit que le voyage va être amer pour leur épargner le mal de mer.
    Et c’est le rôle ingrat des médias qui ne peuvent s’empêcher, à bâbord comme à tribord, de faire le jeu du capitaine qu’ils blâment ou qu’ils louent.
    C’est ça le top de la manip qui leur fait dire à tous, tout et le contraire de tout.
    «Arrêtez !!! » s’écrie l’une des victimes, Bayrou de Beyrouth.
    « … c’en est assez… les sans couilles… J’ai saisi l’embrouille… je ne suis pas une andouille… Vous nous avez menti : en vérité, vous ne savez pas où vous allez ! »
    En effet, il n’y a pas de port en Politique, aucun terme à ce genre de transport… mais un perpétuel report…
    On nous a donc bien manipulé parce qu’ils savaient « qu’il était un petit navire… qui n’avait ja ja jamais navigué … »
    Ce sont les derniers mots du dépité… avant de se tirer une balle dans le pied !

    http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20de%20Bayrou

  • Il faut arrêter de focaliser sur la "méthode globale", et De Robien par ci, et Darcos par là. Laissons les morts enterrer les morts. Il y a assez longtemps que cette méthode a été abandonnée, et que les instits, pardon les profs des écoles, recourent à une méthode plus ou moins semi-globale, et ils disent empiriquement que ça fonctionne.

    Donc désencombrons le paysage de ce problème et envisageons les buts et les moyens. Comme vient de le rappeler quelqu'un, "apprendre à lire à tous" n'est pas clivant, mais dire comment on y arrive sera clivant... à condition que ce soit crédible.

  • @tueurs.net
    votre commentaire commence à sérieusement friser le Spam. Vous l'avez publié plusieurs fois ici, et pas seulement : sur d'autres blogues aussi.
    Sachez que c'est une pratique abhorrée de pas mal de blogueurs...

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