Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 88

  • MoDem, apurons les comptes...

    Je reviens sur la monumentale claque que nous avons pris à l'issue de ces élections européennes avec certaines réflexions supplémentaires :

    a) Bayrou devrait au minimum présenter ses excuses à Cohn-Bendit, comme le pressait de le faire d'ailleurs son état-major. Franchement, sur le moment, je dois faire deux confidences :

    1. J'ai eu honte.

    2. Cela ne m'a traversé l'esprit qu'environ quelques nano-secondes : je me suis demandé si je n'allais pas finalement voter pour Europe-écologie. Puis, très rapidement, je me suis repris. J'ai tout d'abord pensé aux militants démocrates et à tout le travail qu'ils avaient fourni, à nos têtes de liste et à leur engagement sincère pour l'Europe, à Marielle qui n'y était pour rien dans les dérapages de François (à mon avis, elle n'a pas du le féliciter...) et je me suis dit que ç'aurait vraiment été trop injuste pour tous ceux-là. Compte-tenu de mon contentieux avec les Verts en règle générale, pour que j'y songe, c'est que c'était vraiment passé de travers...

    b) Il devrait aussi présenter ses plus plates excuses aux instituts de sondage ; perso, j'en ai ras-le-bol de passer pour un charlot à force de l'entendre énoncer de pseudo-théories du complot sarkozyste et tout le tralala sur la collusion entre les sondages et le pouvoir. Moi, ce que je vois surtout, c'est qu'à chaque élection, les sondages nous surévaluent largement. Je l'avais dit aussi. J'avais foi en Ipsos, mais là, ils se sont plantés aussi, manifestement...

    c) En parlant de théorie du complot, il devrait désormais balayer de son champ sémantique et lexical toute référence au complot. En particulier pour cette campagne européenne, nous avons été bien servis : un cadeau de suffisamment de sénateurs centristes (mais pas tous attention, c'est passé de justesse, ne nous leurrons pas) pour avoir 20 minutes de temps de passage sur les grandes chaînes au lieu de quelques minutes, un battage médiatique inespéré avec la sortie du livre de François, qui lui a permis de s'exprimer sur de nombreuses chaînes.

    d) Je suis d'accord pour m'opposer au projet de société que Sarkozy conduit. Mais cette opposition ne doit pas prendre le forme de critiques systématiques, primo, et secondo, il faut aussi lancer à intervalles réguliers de propositions, afin d'être soi-même crédible. A cet égard, Bayrou n'a pas eu tort de ne pas dissocier les problématiques de la France et celles de l'Europe : l'idée était bonne. Encore ne fallait-il pas transformer le croisement de ces problématiques en campagne pour ou contre Sarkozy.

    e) Cela fait un moment que j'explique qu'il faut propulser d'autres têtes au MoDem. Pourquoi Marielle ou Sylvie Goulard ou Corine Lepage ne sont-ils pas venus sur France 2 ? Je ne dis pas que nous aurions fait alors des miracles, il y avait une tendance de fond, mais on n'en serait pas là aujourd'hui.

    f) On est à ces élections, strictement sur notre socle électoral. Socle électoral qui était d'ailleurs à peu près celui de l'UDF, même s'il n'avait pas la même composition sociologique. François doit apprendre à lire les sondages :

    Ipsos établissait que seuls 50% de nos électeurs potentiels étaient susceptibles de voter sans hésitation pour nous. Il en allait de même pour les Verts. L'abstention allait être forte. On pouvait donc en déduire deux choses : d'une part que ce serait surtout l'électorat pro-européen qui voterait, d'autre part qu'il faudrait un élément décisif pour les faire pencher d'un côté ou de l'autre. On savait aussi que les Verts et nous avions pour partie des électorats proches : ce n'était dans ces conditions certainement pas astucieux de se friter violemment avec les Verts. Les positions de Jean-Luc Benhamias qui avait parlé très tôt d'un groupe écolo-démocrate ou encore de Corine Lepage qui voulait axer la campagne sur le développement durable étaient sages et bien pensées. On pouvait attaquer les Verts, mais sur les failles de leur programme et sur nos différences avec eux (ce que le Crapaud et moi avions commencé à faire mais que nous n'avons pas eu le temps de développer davantage). Ces différences, Bayrou ne les a jamais évoquées. Sur ce point, je ne lui jette pas la pierre à lui seul. Je n'ai pas beaucoup entendu nos "verts" en parler...Silence radio côté Behnamias et Corine Lepage, alors que c'eût été à eux d'assumer ce rôle-là...

    Bref, François doit comprendre que c'est biern gentil d'espérer 14% ou 15% mais que la confiance des électeurs, ça se mérite, ça se gagne, et que c'est un effort de tous les instants pour la conserver. Même les Socialistes qui tablaient sur un électorat bien plus fidèle que le nôtre s'en sont mordus les doigts eux aussi. Notre socle, je le redis, c'est 8% environ. Tout le reste, ce sont des électeurs que nous gagnons et qu'il faut fidéliser. Alors avant de viser la lune, faudrait peut-être consolider de ce côté-là en étant crédibles.

    J'espère que François ne se vexera pas de toutes ces critiques. Ce n'est pas mon genre de tirer sur l'ambulance, mais là, il y a de sérieuses remises en question à opérer dans la démarche. Notamment, il doit enregistrer une dernière chose : il n'a pas seulement une responsabilité individuelle. Il a aussi une responsabilité collective. Quand Bayrou parle, l'opinion estime qu'il parle pour le MoDem. Tout ce qu'il dit est identifié au MoDem. Il doit garder en permanence cela présent à l'esprit, particulièrement lors des campagnes qui impliquent son parti. Je lui rappelle qu'il avait fait tout de même un coup similaire aux députés UDF lors de la présidentielle en précisant sans les avertir ni les consulter qu'il ne voterait pas pour Sarkozy. Je ne dis pas que les députés ne seraient pas partis, mais, au moins, cela se serait peut-être fait dans une atmosphère plus sereine s'ils en avaient été avisés auparavant...

    Qu'on se le dise, ça va être ma semaine de déballage, alors je ne garantis pas que cela soit le dernier billet de ce type...

     

  • Bonne réaction, François !

    "Le résultat d'aujourd'hui est une déception. (...) De ce résultat, je prends ma part de responsabilité. Dans une campagne très dure, je ne suis pas parvenu à faire passer le message auquel j'étais attaché" "J'ai pensé que l'on ne pouvait pas séparer les enjeux nationaux des enjeux européens, je n'ai pas réussi à faire partager ce sentiment, et je me suis laissé entraîner dans une polémique excessive qui a troublé". "La vie c'est comme ça, ce sont des succès et des revers. Des revers il faut tirer les leçons, je le ferai", a poursuivi François Bayrou. "Nous avons maintenant deux impératifs : proposer une autre vision de l'avenir et un autre chemin pour les problèmes concrets de la vie des gens et adopter, trouver, une autre approche dans nos comportements politiques". "Si cette élection européenne nous oblige aux deux, elle n'aura pas été inutile ni pour nous ni pour les Français".

    François Bayrou a rappelé également la prégnance de la crise. Bon, François a fait une auto-critique. Ouf. Il reconnaît qu'il a eu tort et qu'il a parlé de ce dont les Français ne voulaient pas entendre parler. Une réaction intelligente. Il a été digne.

    Bon, maintenant, on est avec toi pour construire et améliorer notre message et nos propositions.

  • Crash du MoDem, bravo François...

    Bon, la campagne européenne étant finie et n'étant plus tenu à un devoir absolu de solidarité, je sens que je vais pouvoir dire ce que j'ai sur l'estomac, maintenant. François, si tu ne sais pas tenir tes nerfs, envoie quelqu'un de calme dans les débats. Je sais que ta sortie contre Cohn-Bendit n'était pas préméditée, que cela a été sous le coup de la colère. Je sais aussi qu'il y avait une tendance favorable aux Verts, mais là, tu as aggravé les choses. Nous autres blogueurs, nous avons vu immédiatement les dégâts sur la Toile. On pouvait craindre que cela soit amplifié dans l'opinion. Personnellement, je m'attendais à ce que nous tombions entre 10 et 11. Ben non, ça a été pire. Quand tu sens que tu es à cran, dans un débat, demande à Marielle d'y aller ! Elle, je sais qu'elle reste d'un calme olympien en toutes circonstances. De plus, elle sait très bien débattre. T'as vu le résultat de ta sortie à la c... ? Cohn-Bendit était un peu pénible, ok, mais il y a eu clairement une disproportion entre ta réaction et ses exagérations.

    On fait quoi, maintenant ? On fusionne avec le PS au point où l'on en est ?

    Autre remarque : jusqu'à Abus de pouvoir, ok, tout allait bien. Excellent bouquin. Ensuite, tu m'as semblé prendre un virage en disant que nous avions un programme et que nous allions le montrer à tout le monde. Je m'attendais à une offensive généralisée sur le thème de l'Europe de la part du MoDem. A la place, j'ai eu droit à un pitoyable appel à un vote-sanction contre Sarkozy. Ok, lâche l'affaire avec Sarko ! le MoDem, je le conçois comme une force de proposition, et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on y est pas.

    Nous avions de bonnes têtes de liste, un programme pas mal, des conventions thématiques extra qu'aucun parti n'avait, et où tu avais dit des choses très intéressantes, au demeurant. Eh bien tu as torpillé tout cela.

    Il fallait se concentrer sur l'Europe, comme l'ont fait avec intelligence les Verts depuis le début (et ils n'ont pas volé leur très remarquable score, je les félicite).

    Lâche également les médias, on va finir par se couvrir de ridicule si on continue. Ok, de temps à autre, il y a des écarts envers nous, mais ce n'est pas systématique et tu as eu ton temps de parole avec Abus de pouvoir. Il aurait d'ailleurs fallu lancer vraiment l'Europe dans les débats à ce moment, ce que tu n'as pas su faire.

    Je te soutiens et je continuerai à te soutenir, mais, nom de D..., change de disque, reprends ce qui a fait ta force pendant les élections présidentielles. Reprends l'initiative, fais des propositions et cessons de passer pour des râleurs invétérés sans génie ni propositions.7

    Ras-le-bol !

    Les prochaines élections, ce sont les régionales. Il ne va pas falloir les rater celles-là. Parce que là, tu commences à sérieusement hypothéquer tes chances pour les élections présidentielles, à force de te polariser sur Sarko, sans jamais rien proposer (ou presque) en alternative.

    Ah, et scrute et écoute aussi avec plus d'attention la Toile (blogosphère y compris) tu pourras y voir des tendances très intéressantes se dessiner.

    Je vais t'en donner au moins une : prends le classement politique des blogs par wikio : nous avions autrefois de nombreux blogs dans les 50 premiers. Aujourd'hui, nous n'en avons pas 5 qui se réclament ouvertement du MoDem. Dans les 20 premiers, il n'y a plus que moi. Et dans les 50 premiers, il reste Luc Mandret, Nelly et Ginisty. Et encore : Luc, cela fait deux fois qu'il n'est pas clair à la veille d'une élection...(Note, ce coup-là, je peux comprendre qu'il ait été agacé : il attendait une campagne européenne du MoDem, et à la place, il a eu une pré-campagne présidentielle mal faite de surcroît...). En somme, si je fais le compte, de blogs fiables clairement assumés MoDem, on n'est plus que 3. Trois sur cinquante...Après on on peut avoir quelques blogs et sites qui nous sont de temps à autre favorables, mais c'est de temps à autre seulement, et ils ont une forte propension à ne pas trop aimer les dérapages...

    Bref, François, reprends-toi un peu, et cette fois, pour la prochaine élection, travaillons  notre communication avec de bonnes propositions et des thèmes sur lesquels nous aurons travaillé avec efficacité. Laissons les autres partis et leur leaders en paix sauf pour attaquer leurs propres propositions si nous estimons que nous en avons de meilleures.

    Excuse-moi, mais il fallait que ça sorte.

  • Bayrou/Cohn-Bendit

    Aïe aïe aïe...ça a pété entre les deux. Bon, genèse : Bayrou et Cohn-Bendit étaient amis jusqu'à peu. Seulement voilà, il y a un mois, je ne sais pas quelle mouche a piqué Cohn-Bendit, voilà qu'il déclare que Bayrou a vu la vierge et ne pense qu'aux présidentielles. Le MoDem et Bayrou ne s'étaient attaqués à aucun moment ni aux Verts, ni à Cohn-Bendit. Ces deux dernières semaines, le MoDem est devenu la cible préférentielle de l'UMP, du PS et des Verts. Dans le même temps l'UMP vante les Verts et Michel Barnier et Xavier Bertrand déclarent que Cohn-Bendit est le seul vrai européen de gauche. Dans le même temps, on entend au Nouveau Centre et à l'UMP que Bayrou serait un Le pen light. Je ne m'imaginais pas Cohn-Bendit se mêler un jour à la curée. De plus, Cohn-Bendit a toujours admis certaines affinités avec Sarkozy. Soyons juste, ce ne sont pas des affinités politiques, ou du moins, pas seulement. Ils ont simplement en commun d'aimer les transgressions, aussi bien l'un que l'autre. Et comme Sarko se targue de faire bouger certaines lignes, cela plaît à Dany le Rouge. Par ailleurs, comme Sarko, Dany est un libéral [EDIT : il faut que je corrige. En fait, ils ne sont libéraux ni l'un ni l'autre. DCB est un social-démocrate libertaire, et Sarko une sorte de Colbertiste napoléonien mâtiné de néolibéralisme (sorte de fusion entre une école du libéralisme économique et le darwinisme social). Je précise, d'ailleurs, que pour ma part, je me réclame ouvertement du libéralisme : un libéralisme pragmatique et modéré. Merci à Criticus et LomIG de leurs remarques et corrections en commentaires], même si je préfère évidemment le libéralisme de Dany à celui de Sarko (plutôt du néo-libéralisme).

    Alors, c'est vrai, Bayrou a dérapé pendant l'émission A vous de juger. Mais Cohn-Bendit le cherche tout de même depuis un moment. Quand Bayrou dit que Cohn-Bendit est reçu à l'Élysée, c'est vrai, même si je doute que ce soit pour une alliance politique. Répliquer à Bayrou qu'il est minable parce qu'il le dit, je peux comprendre que cela l'ait passablement énervé, d'autant que Verts et UMP sont tout de même non moins passablement complices, dans cette campagne, contre le MoDem et Bayrou.

    Tout de même, je suis étonné : je me serais attendu à ce que l'opposition s'oppose. Pas du tout à ce que l'opposition s'oppose à l'opposition. Bref, Socialistes et Verts tirent à vue sur le MoDem et Bayrou depuis un moment. Ne serait-il pas logique qu'ils se concentrent contre le projet qu'il estiment le plus opposé aux leurs, c'est à dire celui de l'UMP ? C'est bête. Et puis quand on voit le sirupeux Xavier Bertrand en rajouter une louche après en dénonçant Bayrou, la décence eût été plutôt se s'abstenir de commentaires sur un épisode qui n'était pas fameux, c'est tout...

    Nous ne sommes pas ennemis. Benhamias a même dit des choses intéressantes en imaginant un axe Verts/Démocrates au Parlement européen. Bon, évidemment, avec les décroissants, cela ne va pas être possible, mais avec les autres, des majorités d'idées peuvent parfois être possibles.

    Je pense que nous, militants, nous ne devrions pas nous mêler de la querelle entre Cohn-Bendit et Bayrou. Je regrette qu'elle ait eu lieu, d'autant qu'ils étaient jusque là amis. Là, hélas, je crois qu'il y a un fossé irréversible qui est désormais creusé entre les deux. C'est dommage.

    De notre côté, essayons de garder raison et de débattre calmement. C'est, je crois, ce que j'ai commencé à faire aujourd'hui sur l'énergie et l'agriculture.

    Je déplore également que les médias sur Internet n'aient retenu que ces échanges vifs de l'émission A vous de juger, alors que le débat entre tous ces leaders politiques a été objectivement intéressant.

    [EDIT]J'ajoute quelque chose, je viens de voir la fin de l'émission: c'est tout de même inadmissible qu'une émission de service public finisse  sur un gros plan sur un titre dénigrant un des partis présents à la table ronde : Cohn Bendit devant Bayrou. Voilà ce qu'on pouvait lire en gros sur l'écran.[/EDIT]

  • Intentions de vote MoDem, analyse du sondage IPSOS

    J'aime beaucoup les sondages IPSOS, car ils sont généralement détaillés et précis, au moins en politique. J'ai observé qu'ils se trompent rarement, d'ailleurs, ou alors de très peu. S'ils nous disent 12% pour ces Européennes, c'est que cela a de bonnes chances d'être notre score, lors des Européennes. Ce riche sondage, examiné dans le détail, nous donne quelques enseignements sur lesquels nous devrions nous pencher.

    Sommes-nous un parti de mecs ? 9.4% de femmes contre 14.5% d'hommes, c'est l'écart le plus fort. Et pourtant, nous avons beaucoup de femmes têtes de liste et les principaux cadres et figures de notre parti sont des femmes (Marielle de Sarnez, Corine Lepage, Sylvie Goulard...)

    Ne devrions-nous pas revoir notre message et nos propositions à l'égard de ceux que l'on classe comme inactifs, c'est à dire vraisemblablement les chômeurs et les étudiants : 5.5% seulement d'entre eux comptent voter pour nous. En comparaison, 43.3% d'entre eux vont donner leur voix à l'UMP ! A mettre en relation avec le niveau d'études : 15.9% avec bac + 2 contre 7.9% avec pas de diplôme et diplômes professionnels avant le bac.

    Nous ne faisons pas le plein de nos symathisants :  81.6% d'entre eux seulement vont voter pour nous. Bon, c'est pire ailleurs, à l'exception de l'UMP.

    Nous ne parvenons pas à convaincre dans les très grosses aglomérations : 9% en moyenne (9.5% à Paris, comme aux municipales, au demeurant). Ils jugent d'ailleurs que nous ne faisons pas une bonne campagne.

  • Britain's got talent, MoDem's got talent for Europa

    Bien, je vois que vous avez très nombreux à venir sur mon blog à la suite des articles que j'ai écrit sur l'émission/concours Britain's got Talent, Susan Boyle, Diversity et plus généralement les autres candidats comme les Greek Irish Dancers, Andy Demetriou ou encore Manjit Singh. Mais maintenant, je voudrais vous parler d'un autre "concours" qui va avoir lieu le 07 juin. Il met en concurrence des gens compétents et talentueux. Eux ne viendront pas jouer devant la Reine d'Angleterre, mais, qui sait, ils auront certainement l'occasion de la rencontrer si vous les amenez en finale. Je vais vous présenter quelques-uns des candidats qui me tiennent le plus à coeur, j'espère que vous voterez pour eux. Je dois vous préciser que le concours est organisé par régions et dans toutes l'Europe. Cela permet d'avoir plusieurs finalistes (astucieux, non, comme procédé ?).

    581821186.4.jpgEn île de France, il y a une candidate qui s'appelle Marielle. Marielle de Sarnez. Elle a beaucoup de talent. Elle est la conceptrice d'un projet hors du commun, qui s'appelle Erasmus Mundus. Erasmus Mundus, c'est un programme européen qui s'adresse aux étudiants du monde entier. Il a pour objectif de leur permettre de venir faire des études en Europe. Les étudiants sélectionnés sur dossier peuvent obtenir jusqu'à 24 000 euros de bourse ! La nouveauté, c'est que le programme va s'ouvrir aussi aux étudiants européens l'an prochain. Jusqu'ici, ils bénéficiaient d'un autre programme appelé tout simplement Erasmus. Mais Erasmus patauge dans la mélasse et en dépit des bourses, trouve de moins en moins de preneurs. L'année dernière, 4 000 offres n'ont pas trouvé d'étudiants intéressés. Il est vrai que comme le souligne Marielle, dans son Petit livre pour aimer l'Europe, 150 euros par mois seulement pour vivre (c'est le montant de la bourse), cela n'invite pas au voyage... Marielle fait plein de choses intéressantes pour la jeunesse et les étudiants mais ce serait long de tout résumer. Pour voter, c'est un peu plus compliqué que d'habitude. Les SMS ne sont pas acceptés...il faut se munir d'une petite carte que les organisateurs auront du normalement vous avoir envoyé par courrier, et, une fois cela fait, se rendre dans une école ou une mairie, la plupart du temps, choisir un candidat et voilà. Le concours se déroule en un seul jour au niveau du vote, mais les candidats ont plusieurs semaines pour leurs prestations télévisées. Résultats connus le soir même, au pire, le lendemain matin.

    444552713.jpgDans le Sud-Est, il y a un autre candidat que j'aime beaucoup. Il y a un petit inconvénient, toutefois. Il s'est mis en troisième position sur sa liste de candidats. Du coup, il va falloir que vous soyez TRÈS TRÈS TRÈS NOMBREUX à glisser le bulletin dans l'urne le 07 juin dans cette région. Le bulletin est facile à reconnaître, il est généralement accompagné d'une notice explicative de couleur orange avec le mot MoDem (ou Mouvement Démocrate) en gros dessus. Simple, non ? Gilles (Artigues), c'est un ancien de la radio. Dans se jeunesse, il se couchait très tard la nuit, parce qu'il animait une chaîne de l'amitié pour donner du réconfort aux gens seuls et abandonnés. Gilles, c'est un vrai ami. Vous pouvez compter sur lui, il ne vous lâchera jamais quand vous êtes dans la m... Vous savez ce qu'il vous reste à faire, les amis... Un autre truc, pour ne pas voter de travers, c'est qu'il a deux bons amis avec lui à qui il a cédé les premières places de sa liste : Fabienne et Jean-Luc. Jean-Luc, il a une particularité : il aime bien le rosé et il déteste qu'on se paie sa tête en lui proposant un espèce de mélange de piquette rouge et de vinasse blanche. Faut pas le prendre pour un imbécile. Ceux qui habitent dans le Sud-Est le savent. Il fait chaud, là-bas, l'été. Le rosé, ça désaltère, non ? Mais le rouge, non. Et le blanc non plus. Alors vous n'imaginez pas que rouge + blanc ça va désaltérer davantage, évidemment...Voilà pourquoi Jean-Luc, il est très en colère. Votez pour lui, il remontera au plus haut sommet vos revendications.

    photoSG_.jpgElle, elle est belle, elle est intelligente, et elle est cultivée. J'ai eu un jour l'occasion d'être assis jusqu'à côté d'elle. Eh bien je confirme qu'elle n'est pas belle qu'en photo. Sylvie, c'est la passionaria de l'Europe (je vous l'ai dit, le concours se déroule au niveau européen). Elle connaît absolument TOUT sur l'Europe. Comme Marielle, quoi. Et Sylvie, ce que j'aime chez elle, c'est qu'elle a son franc parler. Elle n'a pas la langue dans sa poche. Par exemple, on entend actuellement pas mal de grands sorciers (spécialisés dans l'illusion) faire résonner les tambours de guerre et jouer du tam-tam en scandant la suprême incantation "Europe sociale". Sylvie, elle a un avis sur le sujet, et la danse du ventre, ça ne prend pas avec elle. Mais si elle veut faire une danse du ventre pour moi, je suis preneur ... :-)

    Voilà donc ce qu'elle écrit sur l'Europe sociale...

    En général, les discours sur l’Europe sociale commencent pas accuser les « Anglo-saxons » ou les « ultra-libéraux ». Certes, les Britanniques et les Irlandais se sont souvent opposés, comme les nouveaux Etats membres, à l’adoption de règles sociales plus contraignantes. L’unanimité requiert leur assentiment. Mais ils ont bon dos. Les Etats continentaux, notamment la gauche française ou allemande, ont largement laissé faire. A la fin des années 90, les gouvernements européens ont dit vouloir s’attaquer ensemble au problème du chômage. Ils sont partis du constat que le plein emploi dépendait de notre aptitude à bâtir une « société de la connaissance » où formation, recherche, innovation contribueraient à une croissance plus durable. Les salariés perdraient peut-être plus fréquemment leur boulot mais seraient aidés à en changer rapidement. Le diagnostic était juste. Le monde change, de nouvelles puissances émergent. Pour résister à la concurrence des pays à bas salaires, nous devons être meilleurs. En 2000, le Conseil européen (15 chefs d’Etat et de gouvernement à l’époque) toucha au sublime : la « stratégie de Lisbonne » prétendait faire de l’Europe, la « zone la plus compétitive du monde en 2010 » ! Dieu merci, le ridicule ne tue pas. Car quels moyens se donnaient les gouvernements dirigés par Lionel Jospin, Gerhard Schröder ou Tony Blair ? « La méthode ouverte de coordination » qui revient à ce que chacun fasse… ce qu’il veut.

    Sylvie se présente dans l'Ouest, au fait. Bon, on dit souvent que des billets trop longs ne sont pas lus. Je vous présenterai demain d'autres candidats. Si vous le voulez bien, évidemment. Tous ces candidats ont néanmoins des idées communes. Quelqu'un de fûté les a résumés...

  • Le prix de la girouette est attribué à Maurice Leroy !

    Mais que fait Leroy-Morin ? Tout de même, après les déclarations tonitruantes du patron des aplaventristes sur un deal mystérieux entre Ségolène Royal et François Bayrou, pas de réactions ?

    Heureusement, nous autres, hérétiques, sommes là pour prendre la relève. François Bayrou a démenti dans un entretien avec la Nouvelle République tout deal entre Ségolène Royal et lui lors des élections présidentielles, et, a priori, je suis plus porté à le croire qu'à accorder de la confiance aux dires d'un individu qui a mangé à tous les râteliers.

    « Maurice Leroy est pathétique. Raconter que des responsables politiques dans un premier tour de campagne présidentielle imaginent des petites manœuvres, alors qu'ils sont engagés l'un contre l'autre, c'est faire preuve de petitesse d'esprit. Mais cela se comprend de la part de Maurice Leroy qui fut communiste, puis pasquaien, puis centriste et aujourd'hui sarkoziste. Il est en effet digne du prix de la girouette que lui avaient décerné les jeunes de l'UMP lors de son changement de camp. »

    Bayrou a d'ailleurs jugé que de tels racontars étaient non seulement injurieux pour lui, mais aussi pour Ségolène Royal.

    «C'est tout et c'est aussi simple que cela. Tout ce que raconte Maurice Leroy est d'ailleurs autant injurieux pour moi que pour Ségolène Royal

    Voilà une mise au point officielle, définitive et salutaire. En tout cas, il est en tête, devant Martine Aubry, d'un classement TNS des personnalités réalisé à l'occasion des élections européennes.Il totalise 59% de bonnes opinions contre 37% de mauvaises. Martine Aubry est à 57 contre 38 et Besancenot 52 contre 43. Cohn-Bendit est à 51.

     

  • De gauche et UMP ?

    S'il y a un truc qui me fait franchement rigoler, c'est quand j'entends d'ex-socialistes, récents cireurs de pompe, passer la brosse à reluire au gouvernement et à Sarkozy. Ah, il faut les entendre s'évertuer à clamer qu'ils sont toujours de gauche et qu'ils n'ont rien renié ! Je sais que l'étiquette gauche/droite n'est plus clivante ni pertinente, du moins sur les grands sujets, en France, mais franchement...Écoutez-le, le gros mammouth laineux (l'haineux) expliquer qu'il est toujours à gauche mais qu'il votera sans états d'âme pour l'UMP. A la limite, je m'en fous, moi, je suis de centre-droit. Mais j'ai mal pour la gauche,  quand je l'entends déblatérer sa loghorrée. Avec lui, Sarkozy et consorts ont l'assurance d'avoir recruté une carpette de première catégorie. Étonnant qu'il ne soit pas allé à la soupe plus tôt, d'ailleurs. Il vait bien tenté de contacter l'entourage de Bayrou, pendant les présidentielles, mais, à l'UDF, pas fous, on n'en avait pas voulu.

    Cela dit, Sarkozy n'est pas non plus un âne, et pour avoir suffisamment donné de deniers aux Judas de toute sorte, il connaît d'autant plus la valeur de la fidélité et de la parole donnée. Or, le mamouth laineux en fait un peu trop, et ça commence à l'agacer sérieusement, Sarko. Bon, en même temps, il en joue pas mal, le Sarko. Il commence à faire son Miterrand (en moins subtil, mais avec des carpettes et des cire-pompes, ça marche à tous les coups), notre Sarko. Rassurez-vous, chers lecteurs, je n'ai aucunement l'admiration béate d'un certain nombre de nos politiques pour Miterrand. Il est simplement venu en un temps où en face, c'était pire. Le seul (j'ai cru en Barre, mais ce que j'ai appris de lui ces dernières années me le fait regretter) qui aurait valu le coup, c'était Rocard, mais bon, on ne va pas refaire l'histoire...

    J'aurais pu comprendre, sous Chirac, qui était sur le fond un honnête racidal-socialiste, qu'on se déclarât de gauche tout en étant proche de chichi. Mais s'affirmer de gauche aux côtés de Nicolas Sarkozy et de ses inégalités croissantes, comme le dit justement Bayrou, il y a de quoi huler de rire. Trop drôle ! Dans une telle atmosphère délétère de confusion idéologique, de racollage gouvernemental généralisé et d'aplatventrisme sans honte ni pudeur, comme aurait dit feu l'illustre Leroy-Morin aujourd'hui disparu, il ne faut plus s'étonner si de plus en plus d'hommes et de femmes de gauche désormais déboussolées, se rallient à la seule voix forte (ou en tout cas l'écoutent) encore un tant soit peu audible dans le paysage politique.

  • Marianne2 bayrouiste ? ça va pas la tête !

    Philippe Cohen a du publier une réaction à l'accusation qui ferait de Marianne2 un périodique pro-bayrou. Ah bon ? Première nouvelle. Moi, ce n'est pas ce que j'ai constaté. J'observe au contraire la présence d'articles critiques sur le MoDem et sur Bayrou, et j'ai même du prendre la plume, il y a trois mois, pour défendre Bayrou contre une attaque de Marianne. Ces derniers temps, je trouve Libération et Le Monde (Surtout Patrick Roger, à vrai dire) bien plus sympa que Marianne, avec Bayrou.

    Jetons ensuite un oeil sur les blogueurs associés dont les articles sont souvent repris. Nous ne sommes que deux à être ouvertement MoDem. Luc Mandret et moi-même. Et, là encore, je dois nuancer : Luc Mandret est très facilement critique avec le MoDem, et pour ce qui me concerne, deux articles en tout et pour tout ont été repris par Marianne2, le second sans aucun rapport avec la politique.

    Je ne lis en revanche à Marianne que fort peu de critiques sur les Verts ou sur Besancenot à la notable exception du dernier billet d'humeur qui concernait Daniel Cohn-Bendit. Parmi les blogueurs associés, plusieurs sont furieusement anti-bayrouistes et leurs billets sont eux souvent repris. Bref, ne délirons pas, svp.

    J'ajoute que la ligne générale de Marianne, c'est de critiquer un système majoritaire, et pas seulement un pouvoir majoritaire. Marianne le fait depuis fort longtemps, c'est même leur marque de fabrique. Ce n'est tout de même pas leur faute si Bayrou s'est engouffré aussi dans ce créneau-là et ils ne vont pas commencer à changer pour échapper à l'accusation de bayrouisme aggravé, non plus. Enfin, Philippe Cohen vient d'anoncer ouvertement qu'il ne votera pas MoDem aux européennes (il a tort à mona vis, mais c'est un autre débat) en tête de son article. Que demande de plus le peuple ?

    Je pense que les journaux de gauche, Marianne mis à part, se sont longtemps défiés de Bayrou parce qu'ils étaient persuadés que sa vocation naturelle et celle de son MoDem, c'était de glisser à droite. Les deux années écoulées les ont vraisemblablement rassuré même s'ils peinent toujours autant à classer Bayrou et les Démocrates. C'est  sans doute pour cela que les articles sont nettement plus modérés que par le passé sur le président du MoDem. Et du côté des journaux de droite, le Firago, Valeurs actuelles, le Point, il demeure une certaine sympathie pour le démocrate-chrétien qu'est Bayrou si bien que cette presse de l'a jamais trop massacré. Ce sont en réalité surtout les chaînes télévisées qui ont été les pires ennemies de Bayrou dès l'origine : TF1, par intérêts bien compris, mais bien plus encore France2 et France3 par goût immodéré du cirage de pompe envers le pouvoir en place. Et les petites chaînes ont rarement été en reste, ignorant superbement le leader du MoDem.

    Pour conclure, évitons les faux procès, svp ; j'ajoute que l'arrivée récente de Philippe Cohen, un ancien de Vendredi, à la tête de Marianne2 augure d'une probable inflexion du magazine sur son aile gauche dans les mois à venir. Je pense d'ailleurs qu'il juge le MoDem trop «libéral» à son goût, d'où une mise au point de ma part au mois de mars sur ce sujet.

     

  • Besancenot faisant le "kéké"

    Trop drôle, cette vidéo. Faut pas non plus prendre les ouvriers pour des imbéciles. Ils comprennent très bien quelles sont les intentions réelles de certains de leurs "soutiens"... Le Besancenot et ses npistes, il s'est fait renvoyer dans les cordes comme il convient. De toutes façons, on le sait : la vérité à propos du NPA c'est que sa base électorale et militante n'est absolument pas constituée d'ouvriers mais surtout d'instituteurs et de cols-blancs (essentiellement de l'administration, au demeurant). Il y a tout un chapitre (chapitre XIII de Capitalisme, Socialisme et Démocratie) où Schumpeter traite des intellectuels et d'une certaine forme de lumpen-intellectariat (j'assume la paternité du néologisme). Je l'avais déjà relevé par le passé, mais bis repetita placent :-) La ressemblance avec la base militante du NPA est saisissante...


    www.Tu.tv

    En second lieu, qu'il y avait ou non chômage des intellectuels, leur multiplication donne naissance à des conditions d'emploi peu satisfaisantes - affectation à des travaux inférieurs ou salaires moins élevées que ceux des ouvriers les mieux rémunérés.
    En troisième lieu, la surproduction des intellectuels peut créer des incapacités de travail d'un type particulièrement déconcertant. L'homme qui a fréquenté un lycée ou une université devient facilement psychiquement inemployable dans des occupations manuelles sans être devenu pour autant employable, par exemple, dans les professions
    libérales
    . Une telle faillite peut tenir soit à un manque d'aptitude naturelle - parfaitement compatible avec la réussite aux examens universitaires -, soit à un enseignement inadéquat : or, ces deux risques se multiplient toujours davantage, en nombres relatifs et en nombres absolus, au fur et à mesure qu'un nombre plus élevé de sujets est drainé vers l'enseignement supérieur et que le volume d'enseignement réclamé grossit indépendamment du nombre des individus que la nature a doués du don d'enseigner. A négliger ces déséquilibres et à agir comme si la création d'écoles, de lycées, d'universités supplémentaires se ramenait purement et simplement à une question de gros sous, on aboutit à des impasses trop évidentes pour qu'il soit besoin d'y insister. Quiconque ayant à s'occuper de nominations à des postes est personnellement qualifié pour formuler une opinion autorisée et peut citer des cas dans lesquels, sur dix candidats à un emploi, possédant tous les titres universitaires requis, il n'en est pas un seul qui soit capable de l'occuper convenablement.
    Par ailleurs, tous ces bacheliers et licenciés, en chômage ou mal employés ou inemployables, sont refoulés vers les métiers dont les exigences sont moins précises ou dans lesquels comptent surtout des aptitudes et des talents d'un ordre différent. Ils gonflent les rangs des intellectuels, au strict sens du terme, c'est-à-dire ceux sans attaches professionnelles, dont le nombre, par suite, s’accroît démesurément. Ils entrent dans cette armée avec une mentalité foncièrement insatisfaite. L'insatisfaction engendre le ressentiment. Et celui-ci prend fréquemment la forme de cette critique sociale qui, nous l'avons déjà reconnu, constitue dans tous les cas, mais spécialement en présence d'une civilisation rationaliste et utilitaire, l'attitude typique du spectateur intellectuel à l'égard des hommes, des classes et des institutions. Récapitulons : nous avons trouvé un groupe nombreux dont la situation nettement caractérisée est colorée d'une teinte prolétaire; un intérêt collectif modelant une attitude collective qui explique d'une manière beaucoup plus réaliste l'hostilité du groupe envers le régime capitaliste que ne saurait le faire la théorie (équivalant à une rationalisation au sens psychologique du terme) selon laquelle l'indignation vertueuse de l'intellectuel dressé contre le capitalisme serait simplement et logiquement provoquée par le spectacle d'exactions honteuses - théorie qui ne vaut pas mieux que celle des amoureux quand ils prétendent que leurs sentiments sont la conséquence logique des mérites de l'objet de leur passion 1. En outre, notre théorie rend également compte du fait que, loin de diminuer, cette hostilité s'accentue chaque fois que l'évolution capitaliste se traduit par une nouvelle réussite
    .