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Politique - Page 85

  • Le MoDem, de gauche ? Non pas vraiment. De droite non plus, d'ailleurs...

    Amusant. Il suffit d'une visite de Marielle de Sarnez chez Vincent Peillon pour que la presse et quelques blogs s'enflamment en s'imaginant que le MoDem est devenu un parti de gauche. Mais non, voyons ! Ce n'est pas non plus un parti de droite, au demeurant. Non, simplement, il se trouve que la droite est phagocytée par un seul homme. Peu imaginable, dans ces conditions, de concevoir une quelconque forme d'accord avec la droite par les temps qui courent. Croyez-moi que les gens de centre-droit comme moi en sont navrés, mais la situation est ce qu'elle est. Le Nouveau Centre est aux ordres depuis sa création (contrairement à la Nouvelle UDF dont il se voulait le successeur), l'Alliance Centriste est groupusculaire et inaudible et le Parti Radical inféodé à Sarkozy depuis la première heure. Que voulez-vous qu'on fasse ? Il y a des individus isolés avec lesquels on peut s'accorder dans certaines circonstances, comme Juppé à Bordeaux, par exemple, mais à l'échelle des régions ce n'est plus pensable  de se rapprocher de l'UMP.

    Il n'est pas non plus question de se mêler au PS, au passage, mais au second tour, on pourra envisager des rapprochements avec les sociaux-démocrates et les réformistes du PS. Des gens comme Rebmasen ou Peillon, par exemple. Ceci ne signifiera pas qu'on passera un accord national avec le PS. Ce n'est pas possible à l'heure actuelle, ce parti recèle vraiment trop de contradictions. Mais en revanche, on peut volontiers s'accorder avec les réformistes et les sociaux-démocrates autour de majorités nouvelles, ou encore avec des Verts pragmatiques.

    Le MoDem ne récuse pas d'accords avec d'éventuels alliés de droite, le problème, c'est que personne, à droite, n'osera prendre ses distances avec Sarkozy. Sur le fond, beaucoup de militants du MoDem n'ont pas de gros contentieux envers l'UMP. Il y a même à l'UMP de nombreuses personnalités politiques que nous apprécions. Ceci vaut aussi pour le Nouveau Centre, au demeurant. Mais tant qu'elles se tairont ou admettront qu'un seul individu peut faire taire à sa volonté leur voix et leur vote, malgré l'estime que nous leur portons, nous ne pouvons pas nous retrouver sur des listes communes.

    Notez que nous ne considérons pas, au MoDem, Sarkozy comme le Diable. L'individu ne nous est pas antipathique en soi. Non, le problème, c'est juste qu'il fait absolument n'importe quoi et qu'il va nous laisser la France dans un état désastreux en 2012 et encore pire en 2017 s'il devait être réélu.

    Dans ces conditions, il est légitime de prévenir l'avenir et de chercher à former une majorité pour l'empêcher de gouverner la France. A moins qu'il s'assagisse, évidemment, mais il n'en prend vraiment pas le chemin...

  • Pas convaincu par DSK

    Tiens, il paraît que DSK est très populaire, actuellement, au sein de l'électorat MoDem. Pas ici, en tout cas. Je pourrais avoir du mal à donner mon suffrage à DSK, même contre Sarkozy. Et pourtant, je corresponds très exactement à l'un de ses électeurs potentiels. Son programme économique (théorique) est proche  de mes propres options économiques, au moins en apparence, en tout cas.

    Non, ce qui cloche à mes yeux, c'est son attitude vis-à-vis des femmes. Je ne vois pas un président de la République égratigner la dignité de la fonction par des comportements obsessionnels. Il n'y a qu'à voir Berlusconi en Italie. A la place des Italiens, j'aurais honte pour mon pays.

    Il y a autre chose que tout le monde à droite et au centre semble avoir complètement oublié : les 35 heures, à l'origine, ce n'était pas une idée de Martine Aubry mais de DSK. Elle était même contre. Elle a finalement endossé la réforme et l'a incarnée, mais c'est bien DSK qui a repris et déformé l'idée originale de de Robien.

    Il est aussi à l'origine des emplois-jeunes (complètement bidons) qui n'ont abouti à rien si ce n'est des emplois publics supplémentaires. Il a durci l'impôt sur l'ISF tout en multipliant les niches fiscales, c'est à dire exactement l'inverse de ce qu'il fallait faire. Et en ce qui concerne la dette de la France, il n'a absolument rien fait.*

    On en fait souvent un économiste hors pair, mais je crois que le bilan est bien plus contrasté que les éloges flatteurs auxquels il a droit généralement. Je ne parle pas non plus des privatisations idiotes comme celle des autoroutes au moment où elles commençaient à rapporter (bêtise parachevée par Villepin au grand dam de Bayrou par la suite...)

    Je ne parle pas de ses convictions dans le domaine éducatif qui ne sont que du blairisme déguisé : pseudo concurrence au sein du public conduisant à avaliser le pédagogisme bien-pensant mâtiné de bonne gestion et de "modernité"...

    Bon, vous l'avez compris, moi, je n'aime pas DSK...

  • MoDem et Verts

    De grâce, de grâce, ne cédons pas au syndrôme ambiant en courant derrière les Verts. Voilà que la Toile bruit des alliances futures aux régionales. Avant de parler d'alliances, nous serions bien inspirés, au MoDem, de se préoccuper de notre programme. Il sera toujours temps de se demander, le moment venu, s'ils sont compatibles ou non.

    J'aime bien Bayrou, mais, parfois, il m'agace par sa propension à ne rien apprendre de ses échecs. Interrogé par l'AFP il s'est félicité de ce que le MoDem soit au centre des alliances lors des prochaines régionales. Ce n'est pas ainsi qu'il fallait réagir : il fallait répliquer qu'on ne pouvait préjuger de quoi que ce soit sans avoir comparé les programmes politiques lors des régionales.

    Au MoDem, nous ne savons même pas qui seront nos candidats et la constitution des listes n'a pas même été abordée. Alors ne mettons pas la charrue avant les boeufs, svp.

  • Nationalité à points

    Me voici de retour après quelques semaines d'absence. Que de sujets intéressants que j'aurais pu traiter, ce mois-ci ! Il y en a au moins un qui a attiré particulièrement mon attention, c'est le choix des Britanniques concernant l'immigration afin de réduire le communautarisme grandissant au Royaume-Uni : ils ont imaginé de ne décerner la nationalité britannique qu'après l'attribution d'un nombre de points nécessaires pour l'obtenir. Il y a évidemment des critères : absence de casier judiciaire, participation à la vie civile et associative, connaissance de la langue et de la culture britanniques apportent des points. Abonnement aux aides sociales diverses, délinquance, participations aux manifestations en retirent.

    Les critères mériteraient d'être affinés, mais j'en aime bien le principe et je pense que nous devrions l'appliquer en France. Ni le droit du sol (actuellement en vigueur en France) ni le droit du sang ne me satisfont en matière d'acquisition de la nationalité.

    La nationalité française (et plus largement européenne) ne devraient pas pouvoir se définir par une simple présence. Ce devrait être le fruit d'une volonté pour ceux qui souhaitent l'acquérir, et toute acquisition devrait faire l'objet d'une période probatoire.

    Le funeste regroupement familial opéré par Giscard d'abord puis massivement par Mitterrand et les Socialistes par la suite n'ont abouti qu'à ce que des descendants des naturalisés de cette époque crachent sur le drapeau français et sifflent la Marseillaise.

    Trois points centraux me semblent devoir faire l'objet de toutes les attentions des pouvoirs publics si une telle loi se mettait en place : la condition de la femme, la laïcité et la liberté d'expression. La condition de la femme me semble plus importante encore que la laïcité, car je pense que la liberté de la femme et son égalité (tout du moins en droit) sont l'acquis social et moral le plus précieux de nos sociétés européennes.

    Je pense, en matière d'immigration, que c'est même LE point majeur qui permet de déterminer une bonne ou une mauvaise intégration future. Dis-moi comment tu traites ta femme, je te dirais quel citoyen tu es, dis-moi ce que tu subis de ton compagnon ou de ton père, je te dirai quel citoyen il est...

    Ce point est loin d'être acquis dans nombre de pays d'immigration. Considérons le Maroc, par exemple, pays réputé calme et tolérant : le sage roi Mohamed VI y a fait une réforme de fond, il y a quelques années, modifiant le code de la famille afin de garantir des droits civils et politiques aux femmes à peu près équivalents à ceux des hommes. Un récent sondage indiquait que seule une courte majorité de Marocains approuvent cette réforme, 37% la jugeant suffisante et 17% souhaitant qu'elle aille plus loin.

    Je suppute sans grand risque de me tromper que dans un autre pays arabo-musulman le seuil de 50% d'approbation n 'eût même pas été franchi. En la circonstance, c'est la figure charismatique et peu commune du roi qui a fait la différence.

    Pour revenir à la nationalité à points, je connais au moins un endroit où le droit du sol va poser de graves problèmes : à Mayotte. Mayotte n'est pas une île très riche, mais, pour les îles très pauvres qui l'entourent, c'est Byzance. Si la France continue à appliquer le droit du sol tel quel là-bas, la départementalisation de cette île va exploser en vol faute de fonds car ces derniers seront littéralement aspirés par la protection sociale.

    La loi d'Élisabeth Guigou, de 1998, est une  mauvaise loi, puisqu'elle accorde sans condition la nationalité à tout enfant d'étrangers né sur le sol français dès lors qu'ils ont disposé sans interruptioon d'une carte de résidents de sa naissance à sa majorité.

    Le mariage ne devrait pas non plus être suffisant. Il devrait suffire simplement pour pouvoir résider sur le sol français le temps d'une période de probation. La moindre plainte (fondée, évidemment, et reliée à un acte de délinquance) entre deux devrait aboutir a remettre en cause l'acquisition de la nationalité par le conjoint. Je pense particulièrement aux violences faites aux femmes (conjointe y compris, cela va de soi).

    Au final, ce qui est fondamental, à mon sens, c'est la volonté et non la descendance ou la présence dans l'acquisition de la nationalité. Ni le droit du sol, ni le droit du sang ne devraient être suffisants ou nécessaires, à eux seuls, pour statuer de la nationalité d'un individu souhaitant devenir Français.

    Il convient donc de revenir sur toutes les dispositions accordant sans conditions la nationalité aux étrangers, aux enfants d'étrangers et aux conjoints d'étrangers en les assortissant de critères et de périodes probatoires de manière systématique.

  • Et la proportionnelle ?

    vanlerenberghe.jpgLe Mouvement Démocrate a déploré mercredi 29 juillet l'absence de proportionnelle dans le projet de loi sur le redécoupage électoral présenté mercredi en Conseil des ministres.
    Le Mouvement Démocrate, qui compte trois députés à l'Assemblée nationale, se dit néanmoins "assez peu concerné" par ce projet de loi.
    "On déplore que le gouvernement n'ait pas profité de cette révision des circonscriptions électorales pour mettre en place un système de proportionnelle", a cependant déclaré Jean-Marie Vanlerenberghe, Sénateur-Maire d'Arras et vice-président du Mouvement Démocrate. (Lire la suite)
    Ce dernier cite l'article 4 de la Constitution selon lequel "la loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation"

  • Adhésion au MoDem renouvelée !

    Je ne m'en étais pas encore occupé, c'est chose faite. Je viens de renouveller mon adhésion au MoDem. Ce parti d'exception demeure pour moi le seul espoir de jours meilleurs pour la France, et Bayrou, son leader Maximo, la seule perspective de ne pas voir Nicolas Sarkozy  réélu en 2012.

    Voilà donc une bonne chose de faite, et j'invite militants, adhérents, sympathisants ou lecteurs curieux à faire la même chose que moi...

  • Le MoDem élargit son bureau exécutif

    J'ai pris connaissance avec plaisir de l'élargissement du bureau exécutif du MoDem. Un petit détour à Tours vous permettra de découvrir les nouveaux membres et de disposer de la composition du Bureau au grand complet. Je ne peux que saluer l'effort d'ouverture de la direction du MoDem puisque ce sont de toutes nouvelles recrues qui intègrent notre bureau exécutif, à commencer par nos récents euro-députés, Robert Rochefort et Sylvie Goulard. J'observe aussi l'arrive de Yann Werhling ou encore de Fadila Mehal et de quelques autres encore qui n'étaient pas à l'UDF.

    Les dix nouveaux membres sont plutôt jeunes, par ailleurs, puisque le benjamin, Yann Wherling, a 38 ans, et que la «doyenne», Fadila Mehal, a 55 ans. Ils sont donc bien représentatifs de cette France active qui vote pour le MoDem et a porté François Bayrou à 19% des suffrages lors de l'élection présidentielle.

    J'enregistre aussi avec plaisir leur expérience : sans être des routards de la politique, ils ne sont pas non plus nés de la dernière pluie, et je vois à leurs déclarations, à leurs faits et à leurs gestes que ce sont des hommes et des femmes intelligents et fiables. Nous avons connu beaucoup de défections, dans les premiers temps au MoDem. Rien de tel à craindre avec ces nouvelles recrues :-)

    Alors bienvenue à eux et bon travail, parce que je crois que le MoDem va avoir un agenda chargé avec son université d'été, son congrès programmatique, et, en ligne de mire, les élections régionales...

  • Valls devrait lire l'hérétique

    Décidément, au parti socialiste, j'ai toujours trouvé qu'ils n'étaient pas au point avec l'économie capitaliste. Manuel Valls est persuadé que l'ouragan capitaliste de Schumpeter accouche d'une création destructrice. Mais non, Manuel, Régis Soubrouillard a raison : c'est une destruction créatrice, voyons ! C'est bien la peine d'avoir lu Capitalisme, Socialisme et Démocratie et d'en avoir rendu compte en plusieurs notes ici. Donc, petit rappel :

    L'ouverture de nouveaux marchés nationaux ou extérieurs et le développement des organisations productives, depuis l'atelier artisanal et la manufacture jusqu'aux entre­prises amalgamées telles que l’U.S. Steel, constituent d'autres exemples du même processus de mutation industrielle - si l'on me passe cette expression biologique - qui révolutionne incessamment  de l'intérieur la structure économique, en détruisant con­ti­nuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs. Ce processus de Destruction Créatrice constitue la donnée fondamentale du capita­lisme : c'est en elle que consiste, en dernière analyse, le capitalisme et toute entreprise capitaliste doit, bon gré mal gré, s'y adapter.

    En deuxième lieu, puisque nous avons affaire à un processus organique, l'analyse du fonctionnement d'un élément spécifique de l'organisme - par exemple, d'une entre­prise ou branche distincte - est, certes, susceptible d'élucider certaines particularités du mécanisme, mais non de conduire à des conclusions plus générales. Chaque mouvement de la stratégie des affaires ne prend son véritable sens que par rapport à ce processus et en le replaçant dans la situation d'ensemble engendrée par lui. Il im­por­te de reconnaître le rôle joué par un tel mouvement au sein de l'ouragan perpétuel de destruction créatrice - à défaut de quoi il deviendrait incompréhensible, tout com­me si l'on acceptait l'hypothèse d'un calme perpétuel.

    Et puisque Valls cite Schumpeter pour justiffier le rôle de la gauche et (horresco referens !) le blairisme comme modèle, je le renvoie à un autre de mes commentaires sur l'ouvrage de Schumpeter. Le seul fondament valable de toute économie sociale, c'est le capitalisme.

    Extrait de ma note d'alors :

    Schumpeter observe ainsi que contrairement à une idée reçue, en système capitalisme, les riches ne deviennent pas plus riches tandis que les pauvres deviennent plus pauvres. Certes, dans notre France du XXIème siècle, les écarts se sont accrus, mais, non parce que les pauvres sont devenus plus pauvres, mais parce que les riches le sont devenus en proportion plus vite que les pauvres. Les Marxistes, n'osant plus s'exprimer en valeur absolue, désormais, choissent des parts relatives pour tenter de démontrer l'immoralité des affreux capitalistes. La méthode a fait long feu, et les faits sont obstinés. Schumpeter avait raison,  et il n'est pas possible de se soustraire à l'implacable réalité ni de la tordre pour essayer de lui faire dire ce qu'elle ne peut dire.

    Il remarque également que les reflux réguliers de l'économie capitaliste correspondent simplement au renouvellement des structures industrielles et sont généralement suivis d'une avalanche de biens de consommation à bon  marché. Pour qui douterait de la pertinence actuelle de cette analyse, il suffit de considérer l'apparition de l'informatique au début des années 70 et ce qu'il s'est ensuivi.

    Il est de bon ton aujourd'hui de vouer aux gémonies le capitalisme. Nos sociétés repues de biens de consommation et de bien-être ne savent pas se montrer reconnaissantes envers leur bon serviteur. Les chiens mordent la main de leur maître. Ceci me fait penser à mai 68 : trop nourris, trop riches, trop bichonnés, il devenait possible de s'en prendre à la société de consommation. Ce sont les mêmes qui en ont profité plus que tout autre par la suite.

    Pour revenir à Valls, s'il croît que le blairisme est l'avenir du socialisme en France, alors on est vraiment mal barré. Je crois que le blairisme, c'est ce que je déteste le plus dans le socialisme.

    Je ne me reconnais pas du tout dans l'analyse qu'en donne Régis Soubrouillard :

    Tentant d’apporter un nouveau souffle à son parti, l’éléphanteau Valls n’a pas trouvé mieux que d'en appeler à Anthony Giddens, l’inspirateur du blairisme, la troisième voie, soit l’expérience gestionnaire la plus efficace du capitalisme. Cette gauche de l’adaptation, d’inspiration libérale qualifiée par le politologue Ernst Hillebrand de « centro-technocratisme »  qui va à l’encontre de tous les fondamentaux de l’identité historique de la gauche s'est pourtant révélée une impasse.

    Mais non voyons : ce n'est ni du libéralisme, ni du capitalisme. C'est une sorte d'assistanat adapté à l'économie de marché, mâtiné de discours et de pratiques réactionnaires (par exemple s'en prendre aux adolescentes qui sont enceintes). Blair, ce fut en Angletette le début de la politique du spectacle et du mensonge (chômage masqué, déficits galopants, alignement inconditionnel sur l'Amérique Bushiste, peopolisation). Je ne parle pas de son admiration pour Margaret Thatcher ni de ses contacts étroits avec le magnat de la presse le plus populiste du monde anglo-saxon, Robert Murdoch.

    Si c'est tout ce que la gauche peut proposer aujourd'hui, elle peut aller se rhabiller, ce n'est pas la peine...

  • Ministère et sinécure

    La dernière découverte d'Alain Lambert m'a amusé : après une carrière politique aussi exemplaire que riche, notre bon sénateur de l'Orne découvre l'enfer sarkozyste. Je crois, comme il le dit très justement, que la fonction de ministre est souvent en effet de la poudre aux yeux, particulièrement quand on ne dispose pas d'un véritable poids politique. Et encore ! Voyez François Fillon : c'était un poids lourd et il a complètement été étouffé par Nicolas Sarkozy et son cabinet.

    Il dépend, en fait, du bon vouloir du Président que le Ministre soit libre ou non de ces décisions. Dans la catégorie pantin ridicule, le pire, à mon avis, a été le people Luc Ferry à l'Éducation Nationale (et ce n'était pas sous Sarkozy).

    Mais par les temps qui courent, il faut avoir aussi le courage de démissionner : il n'est pas acceptable de devoir dépendre d'individus qui n'ont aucune légitimé politique, assis dans le clair-obscur des cabinets présidentiels. C'est d'avoir avalé trop de couleuvres, finalement, qui finit par donner une indigestion fatale.

    Tenez, par exemple, Fillon, il laisse croire, le doigt sur la couture, que c'est lui qui a pris ces décisions : du coup, Christine Boutin et Yves Jégo pestent, hurlent et ragent contre le Premier Ministre. Il n'en est rien. Le véritable auteur de leur éviction, qu'ils se le disent bien, c'est le chef d'orchestre.

    Moi, j'aime bien ce qu'écrit Alain Lambert. Extrait...

    Vous pourriez ainsi poser les conditions de votre engagement, obtenir des éclaircissements sur la politique que vous aurez à mener, savoir au moins le « pion » de qui vous devenez. L’erreur est en effet de croire que votre personne puisse compter pour un tout petit iota. Que nenni, vous êtes l’alibi d’un système tellement emmêlé que personne n’en décrypte la logique, si elle existe. En tout cas, vous devenez un avatar sans le savoir.

    Eh oui, Monsieur le Sénateur. Je suis bien d'accord avec vous. Mais allez jusqu'au bout de votre démarche. A votre avis, de qui étaient-ils les avatars ou les pions, ces braves ministres ? Et, tenez, Monsieur le Sénateur : à l'heure actuelle, et en toute franchise, accepteriez-vous d'être à Bercy ou Ministre du Budget dans l'équipe de François Fillon Nicolas Sarkozy ?

    Vous savez, Monsieur le Sénateur, j'ai une saine lecture pour vous : cela s'appelle Abus de Pouvoir, et cela a été écrit par un honnête citoyen, Béarnais de son état. Il répond au doux nom de François Bayrou. Il est député à l'Assemblée Nationale. Comme son livre a été un bon succès de librairie, je vous parie que vous pourrez le trouver chez n'importe quel bon libraire de l'Orne.

    Bonne lecture, Monsieur le Sénateur !

  • Sondages, ainsi Bayrou n'avait pas tout à fait tort

    Après le piètre résultat des européennes, je suis tombé à bras raccourcis sur Bayrou, estimant qu'il portait une large part de responsabilité dans notre échec. Mais, au fil du temps, même si ce n'est pas le genre de la maison de faire des mea culpa, je dois admettre que je lui suis tombé dessus un peu fort. Je savais qu'il y avait des liens entre les instituts de sondage et le pouvoir, mais je ne pensais pas qu'ils étaient aussi nets.

    Je pense que Bayrou a cru, de bonne foi, que les instituts de sondage étaient manipulés et/ou manipulaient l'opinion. Je ne sais pas ce qu'il en est exactement, mais je me serais légitimement posé la question avec des informations du type de celles qui ont été remontées par la Cour des Comptes. Si on ajoute le Canard enchaîné de la semaine et son encart, en page 2, on s'aperçoit qu'en somme, seul Bayrou n'a pas de relations privilégiées avec les sondeurs, puisque même Europe-écologie a été «amicalement» conseillée...

    Cela me laisse songeur. Les théories du complot m'énervent, et très franchement, je ne pense pas que le MoDem soit dans le collimateur de quiconque, Sarkozy mis à part. Mais, ce que j'en tire, c'est que l'homme du Tiers État n'est compromis à aucun niveau avec les réseaux de pouvoir habituels. Je l'avais déjà observé dans une note du mois de juin sur son ouvrage, estimant que l'Histoire lui rendrait raison.

    J'espère simplement que les Français qui brûlent si vite ce qu'ils ont adoré et adorent non moins vite ce qu'ils ont brûlé sauront le reconnaître. C'est vraiment cet homme qu'il faut porter en pouvoir en 2012. Cet homme, et ses amis, comme Marielle de Sarnez, Jacqueline Gourault, Robert Rochefort, Gilles Artigues, Denis Badré, Jean-Jacques Jégou, Jean-Marie Vanlerenberghe et d'autres encore, dont on sait qu'ils lui sont proches, qu'ils ne l'ont jamais trahi, et qu'ils ne le trahiront jamais. Parce que l'on sait aussi que ceux-là ne retourneront pas leur veste et ne céderont pas aux sirènes des puissants.