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Politique - Page 83

  • Quid de la parité aux Régionales ?

    Olympe se demande ce qu'il va advenir de la parité sur les listes lors des élections régionales, et notamment sur l'ensemble des têtes de file. Elle m'interpelle en compagnie de Nelly à ce sujet pour savoir ce qu'il en est au MoDem et ce que nous en pensons.

    Personnellement, je suis favorable à une parité globale sur les têtes de liste. Je pense que le MoDem va essayer de faire son possible, mais, au MoDem, nous avons quelques soucis, faute de candidats disposant d'une notoriété suffisante pour être identifiables, à l'heure actuelle. Aucun des euro-députés ne compte se présenter aux Régionales, à ma connaissance. Il y a bien sûr les équipes sortantes, mais, commes elles sont issues de l'UDF, seule une moitié d'entre elles se réclame du MoDem.

    Je tiens à être clair sur ma position à ce sujet : je suis très hostile aux politiques d'affirmative action pour promouvoir des minorités. Cela m'indispose fortement que l'on puisse réserver des emplois ou des places à un concours ou dans une grande école à quelqu'un parce qu'il est de telle origine ethnique ou sort de tel quartier. Les espaces d'emploi devraient être aménagés par la contrainte de la loi pour le handicap, mais on ne devrait pas non plus réserver un emploi à quelqu'un sous prétexte qu'il est victime d'un handicap.

    Bref, je suis contre toutes ces lois qui disloquent notre société en autant de petites communautés, plus ou moins légitimes.

    Il en va tout autrement des femmes. Les femmes ne sont pas une minorité, elles sont la moitié de l'humanité. Pourquoi parle-t-on, quand on évoque les minorités, des femmes au même titre que les noirs ou les homosexuels, par exemple ? Les femmes ne sont pas une minorité. D'ailleurs, le concept même de parité est un concept d'équivalence qui renvoie mathématiquement au chiffre deux. Un homme, une femme. Je l'ai dit aussi, le sort de la femme dans une société est le révélateur de celui que l'on réserver aux libertés. Les sociétés les plus avancées sont celles où les femmes et les hommes portent les projets politiques à équidistance les uns des autres.

    Je veux bien admettre que les circonstances fassent qu'un homme puisse être un meilleur candidat qu'une femme dans une ou deux régions spécifiques. J'ai beaucoup plus de mal à croire à la validité des circonstances quand le cas de figure se répète presque 20 fois sur 22 régions...

    Cela dit, pour revenir au MoDem, nous avons un petit souci : 2/3 de nos adhérents sont des hommes, et d'ailleurs, pour ce que j'ai pu en voir aux dernières européennes, 2/3 de nos électeurs aussi. Je ne sais pas pourquoi. Nous avions pourtant quasi 50% de têtes de liste féminines, et, aujourd'hui, quatre de  nos euro-députés sur six sont des femmes...

    Je pense, en tout cas, que la parité est un souci constant pour Marielle de Sarnez. Il suffit de lire ce qu'elle en dit dans son livre Féminin au singulier.

  • M... alors, il est passé où, H16 ?

    Je ne sais pas ce que nous traffique free, là, mais j'aimerais bien savoir pourquoi mon blog libéral favori a disparu de la plate-forme : depuis hier, plus trace de hashtable autrement que par une erreur 403.

    Qu'est-ce que c'est que cette connerie :

    «Le serveur a compris la requête, mais refuse de la satisfaire.

    Une démarche d'authentification n'y fera rien et cette requête ne doit pas être renouvelée. Si la méthode invoquée est différente de HEAD et le serveur souhaite rendre public la raison pour laquelle il refuse le traitement, il le fera dans l'entité liée à cette réponse. Ce code d'état est souvent utilisé lorsque le serveur ne souhaite pas s'étendre sur les raisons pour lesquelles il refuse un accès, ou parce que c'est la seule réponse qui convienne.

    Vous tentez d'accéder à une ressource qui vous est interdite.
    Il se peut que le compte concerné soit suspendu (Cf. Console de Gestion)
    »

    Sur le moment, j'avais cru à un problème technique passager, mais là, ça persiste, puisque Claudio en a même fait un billet, lui aussi. Alors ? Quid ? Il a publié un billet comportant trop de révélations ? Une première victime d'Hadopi II ? Qu'est-ce qu'il se passe ? En plus, comme je l'ai via le flux LHC, je ne l'ai pas direct dans mon reader. Je sais, en revanche, que son dernier billet concernait la chaîne de gauche. Peut-être que les Kiwis et LHC en savent un peu plus sur le sujet...

  • Dissection d'une négociation politique

    Je voulais écrire cet article depuis un moment, et voilà que je dispose d'un temps limité pour prendre ma plus belle plume et le rédiger. J'ai entendu à plusieurs reprises, sur la Toile, que certains militants démocrates reprochaient au MoDem des contacts préalables avec d'autres partis en vue d'éventuelles alliances de premier ou de second tour aux prochaines élections régionales.

    Certains y voient un déni de démocratie envers les militants du MoDem. C'est qu'ils n'ont rien compris. Ils n'ont rien compris au fonctionnement d'un parti. Soyons sérieux : est-ce que l'on s'imagine que le parti va d'abord interroger les militants et ensuite prendre contact avec d'autres formations politiques ? Évidemment non : il contacte d'abord les autres mouvements politiques afin de savoir ce qui est possible. Et ensuite, et seulement ensuite, il soumet aux militants ses propositions. Il n'y a là rien d'anti-démocratique, mais le jeu tout à fait normal d'un mouvement politique.

    On me dit que des responsables politiques démocrates de premier plan sont en contact avec des Verts et des Socialistes. Eh bien tant mieux ! Pourquoi le leur reprocherais-je ? Je subodore sans grand risque de me tromper que si un accord devient possible, alors, à ce moment-là, ils le soumettront à la validation des militants. Il ne sert donc à rien de hurler à l'entourloupe : il n'y a pas d'entourloupe. Le parti et ses responsables se renseignent, échaffaudent des scénarios, comparent les lignes directrices des projets, évaluent leur compatibilité, ils sont parfaitement dans leur rôle. Ces instances exécutives sont même là pour celà, et, jusqu'à un certain degré, leur élection en interne est justement un mandat pour qu'ils prennent en charge ces tractations.

    Je voulais le dire et l'écrire, afin de lever une bonne fois pour toutes les doutes et dissiper les malentendus. Et j'ajoute, pour les avoir relus, qu'il n'y a là rien de contraire aux statuts du MoDem.

     

  • Et pourquoi pas Corinne Lepage en île de France ou dans l'Ouest ?

    Une précision avant toutes choses : ce que je propose dans ce billet est purement personnel, en aucun cas soufflé par qui que ce soit. Je coupe ainsi court à toutes les spéculations.

    Je songeais simplement que ce ne serait pas une mauvaise idée de propulser Corinne Lepage en tête de liste soit dans l'Ouest (Normandie) soit en île de France aux prochaines régionales. Pour moi qui parcourt la Toile (même si la Toile ne saurait à elle seule être le miroir de la société française) j'observe sa popularité grandissante. On la sait compétente, sérieuse, d'une conviction verte éprouvée, et avec des propositions originales et novatrices. Il y a un inconvénient, il est vrai qu'elle est députée européenne. Mais cumuler une députation et une représentation locale n'est pas gênant, et bien au contraire, peut à mon avis se compléter. A l'heure actuelle, je pense qu'elle serait une très bonne candidate. Dès que j'aurai un peu de temps, je commencerai à commenter son tout nouveau livre téléchargeable (à ce sujet, un sommaire eût été fortement apprécié...).

    A discuter...

  • Moi, de gauche ? Mooouuuaaaaaaaâârrrfff !

    Tiens, Polluxe  réagit à une chaîne qui tenait en haleine la left blogosphère depuis quelques jours, la semaine dernière : il s'agissait de déterminer, pour un blogueur, s'il était de gauche ou non. Et Polluxe veut connaître mon avis...A vrai dire, j'avais déjà réagi dans les commentaires chez Nicolas. Nous n'étions pas prêts, lui et moi, de bâtir un programme commun...

    Non, sérieusement, j'accorde bien trop d'importance à l'initiative individuelle, à la propriété privée et à l'esprit d'entreprise pour pouvoir être de gauche.

    C'est paradoxal, parce que jusqu'à  l'avènement de la Nouvelle UDF, j'ai voté constamment à gauche sans me rendre compte que sur le fond, j'étais un mec de droite. Je sentais bien qu'il y avait un truc qui clochait, et je ne comprenais pas pourquoi.

    Même au MoDem, parfois, j'ai comme une sensation, disons, pas de malaise, mais pas loin, parfois. J'apprécie beaucoup Bayrou et Marielle, j'aime bien les idées de Corinne Lepage, mais aussi les positions politiques de Gilles Artigues et Sylvie Goulard, mais, pour avoir participé à un congrès du Nouveau Centre une fois, et en quelques occasions à des réunions du MoDem, y'a pas photo, je me sens bien plus à mon aise avec les militants néo-centristes, que je trouve davantage les pieds sur terre, plus humbles et plus chaleureux.

    Très franchement, si le Nouveau Centre avait su peser sur la majorité, conserver une certaine indépendance ainsi que des liens amicaux avec le MoDem et Bayrou, aujourd'hui, selon je serais certainement chez eux. Leurs militants sont sympas, j'aime bien les idées qui sont brassées là-bas, mais comme politiquement, ils sont encore plus mal en point que le MoDem, en dépit de leurs élus, ce n'est pas demain la veille que je vais m'y retrouver.

    Plus généralement, c'est avec les libéraux du MoDem et ce qu'il reste de centre-droit que j'ai le plus d'affinités politiques. Sans surprise, on trouve dans le tas mon crapouillot, Nemo, et un centriste ex-néocentriste, Bob. Il faut ajouter dans le tas Vincent (Démocratie Durable), Humeurs de vache et jusqu'à un certain degré, Ataraxosphère. Si je devais en adjoindre encore deux autres à la liste, ce seraient Polluxe herself et Rubin. C'est ma marre de proximité à moi, comme dirait le Crapaud. D'ailleurs, faudrait que je refasse ma blog-roll, un de ces jours, histoire de rendre compte de ces affinités-là. Ah, j'ai une pensée émue pour Hashtable : il est bien plus libéral que moi (et au demeurant plus à droite) mais on a en commun tous les deux de bien aimer se faire mal avec l'actualité...

  • Le MoDem est-il prêt à n'avoir aucun élu dans les régions

    Il y a certaines questions qu'il vaut mieux poser clairement et nettement. La question des éventuelles alliances agite la toile démocrate. A priori, le MoDem est parti pour privilégier des alliances à gauche. Toutefois, il est assez peu probable qu'une alliance se fasse dans les 22 régions. Or, c'est exactement ce que réclame Martine Aubry pour le PS. Le mot d'ordre du PS est clair : une alliance partout ou une alliance nulle part. En cas d'alliances nulle part, il faut que le MoDem soit à 10% partout. Cela ne lui est jamais arrivé depuis sa création, et actuellement, c'est plutôt Europe-écologie qui a le vent en poupe. A moins que plusieurs socialistes ne désobéissent localement à Martine Aubry, nous devons envisager le cas de figure où nous serions éliminés dès le premier tour et donc sans tissu d'élus. Nul doute que la presse ne manquerait alors pas de titrer sur la mort annoncée du MoDem.

    J'ai une position à ce sujet : je ne suis pas favorable à des alliances partout, même s'il faut prendre le risque de disparaître des régions. C'est un gros risque. Si nous n'avons plus de réprésentants locaux nulle part, nous pourrions mourir très vite. Et ce ne sont pas les envolées lyriques de quelques belles âmes sur "les idées d'abord" qui y changeront quoi que ce soit. Vivre ou mourir...je l'ai déjà écrit.

    A vrai dire, à mes yeux, il n'existe qu'un seul espoir, qu'une seule issue : travailler d'arrache-pied sur nos programmes, mobiliser toute notre énergie sur notre communication externe et tenter de convaincre nos concitoyens. Internet a bien sûr un rôle à jouer en ce sens. Il faut aussi promouvoir les meilleurs candidats possibles partout dans les régions, trouver les perles rares qui accepteront de nous rejoindre, ou, au sein même de nos rangs, les individus d'exception capables de faire la différence médiatique.

    Le MoDem organise un congrès programmatique, mais, il y a tout à fait urgence à constituer dès maintenant des commissions régionales en liaison avec les élus qui nous restent. Ce n'est vraiment pas du luxe.

  • David Douillet, c'est du lourd...ou du léger ?

    1328808414.jpgWaouh ! Richard Bertrand, le candidat MoDem lors de la prochaine législative partielle va devoir affronter un plateau relevé !

    David Douillet pour l'UMP, le célèbre judoka, et Alain Lipietz, vert de premier plan sont candidats. Je me suis dépêché de me rendre sur le site de campagne d'Alain Lipietz pour connaître sa position sur le bouclage définitif de la Francilienne. Je vous le donne dans le mille : il est contre toute forme de bouclage. Comme je l'ai expliqué dans une note précédente, il existe pourtant cinq tracés différents, dont au moins un qui fait l'unanimité parmi les maires des communes avoisinantes : le tracé blanc. C'est celui-là que soutient Richard Bertrand, le candidat du MoDem. J'observe d'ailleurs que seul le site de ce candidat comporte un dossier complet sur le sujet... On retrouve avec Lipietz le jusqu'auboutisme traditionnel des Verts, qui préfèrent paralyser le trafic et augmenter considérablement les temps de transport d'abord, et prôner leurs solutions de transports en commun ensuite.

    Personnellement, c'est ce qui m'agace le plus de leur part. Beaucoup de Franciliens sont contraints d'utiliser leur automobile. Le programme des Verts en île de France, c'est de multiplier par deux leur temps de déplacement. Parce qu'il faut le dire, c'est une conséquence directe de leur vision de l'automobile. Plutôt que d'envisager, bien plus intelligemment, que l'on puisse à mettre au point des automobiles vertes, ils préfèrent interdire toute autre expression indivuelle du déplacement que la marche à pied.

    Ils portent bien leur surnom d'ayatollahs verts. Les Franciliens qui croient avoir affaire aux gentils verts partisans adhérents d'AMAP et fervents supporters de l'alimentation bio feraient bien de réfléchir aux conséquences de leurs prises de position radicales.

    media--image-246478-article-ajust_650 (1).jpgVenons en à David Douillet : en judo, c'est du lourd, c'est sûr. Côté people, cela ne fait pas photo non plus. Mais quelle est son implication dans les problèmes locaux ? Je ne l'ai jamais entendu s'exprimer ni sur les transports, ni sur l'autoroute, et je n'ai pas vu trace d'un quelconque site de campagne.

    Il paraît que David Douillet habite Meulan, non loin de Poissy et sa circonscription. Je ne veux pas être méchant, mais, à ma connaissance, il s'est surtout signalé là-bas par sa meute de chiens agressifs...Cela me paraît irresponsable quand on habite à côté d'une école.

    Pour le reste, je subodore que David Douillet soutiendra la politique menée par Nicolas Sarkozy puisqu'il se présente au nom de l'UMP et que l'UMP est inféodée à 99% à Nicolas Sarkozy...

    Richard Bertrand, quant à lui, se retrouve largement dans le programme présidentiel de François Bayrou.

  • Législative en couleurs dans les Yvelines

    aicha&aziz0065-mini.jpgIl y a une élection législative partielle dans la 12ème circonscription des Yvelines, les 11 et 18 octobre prochain. Le MoDem présente un candidat. Je l'ai trouvé fort atypique : Richard Bertrand, loin des CSP++ dont on nous rebat les oreilles, est un autodidacte, un homme du peuple qui s'est fait tout seul. Il a eu quelques idées fort originales, dans son parcours professionnel, et notamment, dès 1989, l'idée d'utiliser les objets de la vie courante pour la publicité. C'est ainsi qu'est née son entreprise, Sept International.

    Et il connaît bien ses dossiers locaux, Richard Bertrand : une des grandes affaires locales, c'est le bouclage définitif de la Francilienne, cette autoroute qui fait presque, mais pas tout à fait, le tour de la proche banlieue de Paris. Apparemment, il y a eu 5 tracés proposés, aux noms colorés ( Vert, rouge, violet, bleu et noir). Notre candidat prend les choses très au sérieux puisqu'il met à disposition de ses lecteurs, sur son site, un dossier complet.

    Ce que j'ai compris, c'est qu'il était favorable au tracé bleu, mais propose désormais,  un nouveau tracé, le tracé blanc, que plusieurs maires ont apparemment co-signé. Actuellement, c'est le tracé vert qui a le vent en poupe.

    Il est inquiet en particulier de l'impact sur les riverains d'Orgeval du plus grand noeud autoroutier d'Europe à venir et souhaite que l'on remette à plat sa conception.

    On demande souvent quel est le programme du MoDem, mais il existe ! La preuve, il est disponible sur la page de Richard Bertrand !

    J'aime bien la citation de Kipling sur la page de son profil. Il a aussi écrit un livre qu'il diffuse gratuitement au format électronique. J'ai bien l'intention de le lire.

    Ah, au fait, si vous vous demandez pourquoi il y a une législative dans cette circonscription, l'explication est ici...

  • Droite, centre et gauche

    Pas d'efforts d'écriture, aujourd'hui, mais un simple renvoi à une note du blog de Laurent de Boissieu, probablement le meilleur spécialiste de la politique sur la Toile avec Quindi et Quatremer (quelques réserves pour Quatremer dont les billets laissent transparaître nettement les marqueurs idéologiques).

    En la circonstance, il s'agit d'un billet qui traite de la droite, du centre et de la gauche, et qui précise pourquoi toute la presse a titré que Bayrou glissait à gauche. En réalité, droite gauche et centre, aujourd'hui, sont avant tout des marqueurs tactiques pour se positionner sur l'échiquier politique. Ils ne recouvrent pas directement un héritage idéologique, ou, du moins faiblement.

    Ce qu'observe Laurent de Boissieu, c'est que contrairement à ce qu'on entend à droite, Bayrou n'a pas changé. C'est la gauche qui a changé et à laquelle Bayrou et son MoDem servent de révélateurs : Il existe une aile sociale-libérale qui ne demande qu'à s'exprimer si ce n'est s'émanciper, au PS et chez les Verts. Jusque là, comme l'observe finement Laurent de Boissieur dans un commentaire de sa note, elle était complexée par la gauche de la gauche qui la maintenait sous pression en la menaçant de tous les anathèmes à la première revendication un tant soit peu libérale.

    Mais si le jeu d'alliances ancien se décale d'un cran sur l'échiquier politique, cette gauche-là va pouvoir enfin respirer, car dans la recomposition de l'opposition, c'est le MoDem, qui va devenir le Diable pour la gauche de la gauche.

    De fait, cette probable recomposition va entraîner de nouvelles formules et la gauche de la gauche pourrait lâcher les socialistes. Mais, ce que je constate aussi, c'est que la gauche de la gauche, en dépit de sondages flatteurs, n'est jamais parvenue à dépasser 10-11% dans des élections quelles qu'elles soient. En revanche, le MoDem, avec François Bayrou, est monté jusqu'à 18%, et, le courant électoral qu'il représente s'est à nouveau manifesté lors des Européennes en votant, cette fois, en grande partie pour Europe-écologie. Une Europe-écologie entraînée, cette fois, par le social-libéral-écolo Daniel Cohn-Bendit (mais quelle bêtise il a fait, Bayrou, de se friter avec lui, alors que c'était un bon copain, en plus, jusqu'à cette altercation !).

    Ségolène Royal qui avait rassemblé tout de même 25% des suffrages, aux présidentielles, ne l'oublions pas, le meilleur score socialiste depuis Miterrand, avait capté certainement une part de cet électorat, car il faut se rappeler que sa ligne initiale était réformiste.

    En somme, il y a, si on fait les comptes, un bon gros potentiel électoral hors PS, qui représente ce courant-là, de 15 à 25 % des voix. Le PS a fait ses comptes de longue date, et il n'y a pas photo : cela représente beaucoup plus que les 10-11% de la gauche de la gauche. Le tout, désormais, c'est de parvenir à associer tout cela.

    Moi, je ferais une suggestion à François Bayrou, et il serait très inspiré de bien m'écouter : il devrait très vite se réconcilier avec Cohn-Bendit qui a longtemps été fort bienveillant devant ses projets et son évolution, et continue à penser en privé qu'il est le seul à pouvoir battre Sarkozy.

    Mais ce n'est pas suffisant : lors de l'élection présidentielle, s'il pouvait annoncer un ticket Bayrou/Cohn-Bendit, cela ferait l'effet d'une bombe. Comme DCB est une sacrée personnalité, nul doute qu'il aura largement pondéré les travers de Bayrou s'il a accepté. L'homme est droit et honnête et se contrefiche des honneurs et du pouvoir. S'il appuie Bayrou, c'est qu'il aura eu alors de bonnes raisons de le faire.

    Il existe une écologie social-libérale, certes minoritaire dans l'appareil politique vert, mais, qui a le mérite d'être là. Hâtons-nous, au MoDem, de rétablir les liens avec elle. Continuons avec ces Socialistes ouverts qui veulent bien discuter avec nous, et tentons de fabriquer, ensemble, la majorité de demain.

  • Mandat unique et pouvoir consulaire

    La question du mandat unique de nos élus a souvent agité la sphère politique, particulièrement sur la Toile. En effet, le mandat unique, c'est l'assurance de ne pas verser dans une professionnalisation de la vie politique ni dans la baronnie locale. En même temps, c'est aussi l'inconvénient de ne pas pouvoir reconduire un élu que l'on juge compétent.

    Les adeptes du mandat unique font cherchent à l'imposer par la loi, au risque de friser le déni de démocratie. J'entends souvent qu'une nouvelle génération ne peut ainsi émerger. Mais qui empêche la nouvelle génération en question de se présenter aux élections ? Ce que je constate, bien souvent, c'est que la nouvelle génération en question obtient de bien moins bons scores que l'ancienne, parce qu'elle n'a souvent pas su se rendre populaire et agite davantage de grandes idées que de faits avérés. Et puis les électeurs votent en conscience. C'est les prendre pour des imbéciles que d'imaginer qu'ils ne savent pas ce qu'ils font.

    Néanmoins, quand on constitue des listes ou promeut un candidat, c'est agaçant de devoir le reconduire sous prétexte qu'il était déjà là, surtout s'il en est à son troisième mandat consécutif.

    Les Romains avaient mis au point un bon système avec leurs magistratures : pour pouvoir y prétendre, il fallait être redevenu simple citoyen. Comme les magistratures étaient annuelles, on ne pouvait à Rome être magistrat qu'une année. Pour pouvoir se présenter à nouveau, il fallait attendre l'année suivante. C'est le système qui prévalut jusqu'à Sylla : ce dernier poussa un peu le bouchon, puisque pour la fonction consulaire, la plus puissante, il instaura un intervalle de 10 années !!!

    On pourrait en France envisager quelque chose de ce genre pour les élus. Pas deux élections de suite, ou à la rigueur, pas plus de deux élections d'affilée. On aurait ainsi l'assurance de voir émerger de nouvelles têtes, et surtout, de ne pas avoir à reconduire un élu sous le seul motif qu'il serait sortant.

    Et puis entre nous, cela simplifierait les choses pour les modes de désignation dans les partis. La seule question qui resterait en suspens est de savoir si la règle serait indistincte, touchant toutes les formes de représentation politique en même temps, ou ne serait valable que pour chacune considérée isolément (ce qui permettrait à un homme ou une femme politique de passer d'une mandature à une autre...).