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Politique - Page 91

  • L'occidentalisme n'est pas un humanisme

    Criticus vient de créer un nouveau réseau qui porte le doux nom de Renovatio Occidentalis. Si je n'ai pas l'intention de lui tomber à bras raccourcis comme une partie de la blogosphère, je n'en pas moins été troublé par la charte  et par le fait que trois des membres fondateurs de LHC sur cinqs y participent, comme Rubin. Je m'interroge, du coup, sur la pertinence du réseau LHC puisque l'Occidentalisme s'oppose radicalement, à mes yeux, et au libéralisme, et à l'humanisme. Il ne reste que l'esprit critique...

    Je pense, en revanche, qu'il est imprudent d'associer la charte de ce réseau à une pense d'extrême-droite. Le seul, me semble-t-il, à avoir produit une analyse très juste de la nature et des contradictions de ce nouveau réseau, c'est  Torédaor.

    En particulier, je pense que Criticus passe complètement à côté de son sujet avec sa crise des valeurs. Facile à démontrer :

    Crise de l'éducation ? Il n'y a jamais eu autant d'individus instruits en Europe et en Amérique ! Crise familiale ? Non, Criticus : c'est le modèle familial traditionnel qui connaît une mutation avec notamment la libération des moeurs (les hommes et les femmes ne sont plus contraints de vivre ensemble) et l'effondrement du poids moral des religions. Crise de la culture ? Jamais autant d'individus n'y ont eu accès. Jamais autant d'individus ne se sont rendus dans les musées. Jamais dans l'histoire de l'humanité autant de livres n'ont été imprimés. Et jamais encore les canons de la littérature classique de l'Europe et de l'Amérique n'ont été à ce point accessibles et lus. Le développement de l'obésité ? C'est un problème alimentaire et surtout, de mémoire génétique : jamais dans l'histoire de l'humanité, dans nos régions, on avait à ce point mangé à notre faim. Les obèses d'aujourd'hui sont les survivors du temps des cavernes : en ces temps-là, on ne savait pas de quoi demain serait fait, alors on stockait...Le corps n'a pas encore perdu cette habitude. La bombance générale est tellement récente qu'il n'a pas eu encore le temps de s'adapter...Perte des valeurs morales ? 60 ans de paix quasi-ininterrompue en Europe ! Plus de disccussions sur le droit qu'il n'y en a jamais eu. Jamais, en France, par exemple, les faibles n'avaient à ce point disposé d'un semblable système de protection et de solidarité.

    Il y a des turbulences, dans notre société, sans nul doute du consumérisme (mais c'est le propre des sociétés marchandes que moi je salue comme les plus avancées) et certainement des difficultés d'ajustement entre nos aspirations morales et le système économique dans lequel nous vivons (c'est bien le sens du modèle humaniste Bayrou) mais certainement pas une crise des valeurs. La crise des valeurs, on l'a connu dans les années 30 au XIXème siècle, et on a vu ce que cela donnait avec l'émergence des totalistarismes. Pour l'instant, je trouve que l'Europe s'en sort bien. Elle est même parvenue à museler une majorité d'extrême-droite en Autriche et à la contraindre à respecter à peu près les standards démocratiques de l'Europe. Pas mal, non ? Ce que je concèderai à Criticus, en revanche, c'est que la France ne va pas super bien : 15 à 20% pour l'extrême-gauche et la gauche extrême, 10 à 15% pour la droite extrême et l'extrême-droite, oui, ça, c'est de la mauvaise santé et sans doute une crise de la démocratie.

    Bref, pour la crise que dénonce Criticus, je la réfute en bloc. Quant à son association de nations occidentales, rien ne tient ou presque, et Toréador en a très bien observé les contradictions. J'en relève quelques unes supplémentaires sous forme de scoop, puisque j'ai eu l'occasion de discuter avec Criticus sur son projet :

    Sur le fond, c'est surtout les nations catholiques (y compris les anglicans) , protestantes et juives dont il souhaite l'union. Il estime que les orthodoxes n'ont pas la même culture. Ceci exclut de son alliance non seulement une large part des pays d'Europe orientale mais également la Grèce elle-même ! Comment se réclamer dans ces condtions de l'héritage gréco-latin ? Criticus s'est toujours réclamé du néo-conservatisme. Je crois qu'il a achevé le bout de chemin qui lui restait à parcourir. Toréador a très bien fait le lien : en fait, le projet de Criticus n'est ni plus ni moins l'importation d'une idéologie venue du néo-conservatisme américain mais appliquée à l'Europe. En somme, quelque chose qui n'existe pas. Comme si on créait un réseau de faucons Républicains en Europe. On reconnaît en effet leur idéologie. Effectivement pas raciste, mais culturaliste et différentialiste.

    Il n'y a rien, là-dedans, qui s'approche ni de près ni de loin de l'humanisme. La vocation universelle de l'humanisme est aux antipodes exacts d'une telle vision. Il n'y a pas non plus grand chose, là-dedans, qui ait un rapport avec le libéralisme. A vrai dire, lors d'une discussion à la suite de mon billet, la liberté est une femme, Criticus déclarait qu'au 18 Brumaire, il se serait engagé derrière Napoléon Bonaparte et non du côté des libéraux comme Madame de Staël qui récusait la personnalisation grandissante du pouvoir, l'absolutisme et la régression des libertés. Criticus n'est donc ni un libéral, ni un humaniste. Je suis surpris de retrouver LOmiG dans ce réseau. Je l'ai vu comme un libéral pur de dur, mais à la réflexion, c'est plutôt un libéral conservateur. Peut-être est-il aussi pollué par le choc des civilisations qui sous-tend sa réflexion sur l'Islam. Ce choc-là n'a rien ni de libéral, ni d'humaniste.

    Il ne suffit pas de se réclamer de la démocratie et du libre-échange marachand pour faire d'un individu un libéral. Je reprends la très bonne introduction de Wikipedia et la cite :

    Le libéralisme est un courant de pensée de philosophie politique, né d'une opposition à l'absolutisme et au droit divin dans l’Europe des Lumières (XVIIIe siècle), qui affirme la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelles sur le pouvoir du souverain. Il repose sur l’idée que chaque être humain possède des droits fondamentaux qu'aucun pouvoir ne peut violer. En conséquence, les libéraux veulent limiter les obligations imposées à la société par le pouvoir politique, au profit du libre choix de chaque individu.

    Le libéralisme repose sur un précepte moral qui s'oppose à l'assujettissement de l'individu, d'où découlent une philosophie et une organisation de la vie en société permettant à chaque individu de jouir d'un maximum de liberté, notamment en matière économique. Pour la plupart des libéraux, la dichotomie entre « libéralisme économique » et « libéralisme politique » n'existe donc pas, puisqu'il s'agit de l'application d’une même doctrine philosophique dans des domaines différents.

    Au sens large, le libéralisme prône une société fondée sur la liberté d'expression des individus dans le respect du droit et du libre échange des idées. Elle doit joindre d'une part dans le domaine économique, l'initiative privée, la libre concurrence et son corollaire l'économie de marché, d'autre part, des pouvoirs politique et économique bien encadrés par la loi et les contre-pouvoirs. Cela suppose idéalement un État centré sur ses fonctions régaliennes, élu par le peuple et responsable devant lui, transparent et soumis à une constitution garantissant les droits des minorités
    .

    Les convergences entre l'Occidentalisme et cette définition-là sont assez limitées...Pour ma part, je crois en l'homme et j'ai déjà eu l'occasion de faire de l'Antigone de Sophocle l'étendard de cette conviction. Je reprendrai à nouveau simplement ce que disent les vieillards de Thèbes :

    Premier demi-choeur

    Beaucoup de choses sont admirables, mais rien n’est plus admirable que l’homme. Il est porté par le Notos orageux à travers la sombre mer, au milieu de flots qui grondent autour de lui ; il dompte, d’année en année, sous les socs tranchants, la plus puissante des Déesses, Gaia, immortelle et infatigable, et il la retourne à l’aide du cheval.

    Second demi-choeur

    L’homme, plein d’adresse, enveloppe, dans ses filets faits de cordes, la race des légers oiseaux et les bêtes sauvages et la génération marine de la mer ; et il asservit par ses ruses la bête farouche des montagnes ; et il met sous le joug le cheval chevelu et l’infatigable taureau montagnard, et il les contraint de courber le cou.

    Premier demi-choeur

    Il s’est donné la parole et la pensée rapide et les lois des cités, et il a mis ses demeures à l’abri des gelées et des pluies fâcheuses. Ingénieux en tout, il ne manque jamais de prévoyance en ce qui concerne l’avenir. Il n’y a que le Hadès auquel il ne puisse échapper, mais il a trouvé des remèdes aux maladies dangereuses.

    Second demi-choeur

    Plus intelligent en inventions diverses qu’on ne peut l’espérer, il fait tantôt le bien, tantôt le mal, violant les lois de la patrie et le droit sacré des Dieux. Celui qui excelle dans la Ville mérite d’en être rejeté, quand, par audace, il agit honteusement. Que je n’aie ni le même toit, ni les mêmes pensées que celui qui agit ainsi ! Par un prodige incroyable, ce ne peut être Antigonè, bien que ce soit elle que je vois. Ô malheureuse fille du malheureux Oedipe, qu’y a-t-il ? Ceux-ci t’amènent-ils pour avoir méprisé la loi royale et avoir osé une action insensée ?

    Antigone , Second stasimon vers 332 à 383 de Sophocle (Traduction : Leconte de Lisle)

    Voilà : ce magnifique passage, y compris l'arrivée d'Antigone illustre à merveille l'idée que je me fais de l'être humain. J'en profite pour jeter un pavé dans la marre, mais il est sans doute nécessaire : peut-être serait-il bon d'élargir le comité directeur du réseau LHC afin d'en assurer une représentativité meilleure. Le départ de Rubin est tout de même troublant. J'espère qu'il sera possible de le faire revenir sur sa décision. J'en profite pour inviter les néo-occidentalistes à se défier d'éventuelles candidatures à leur réseau. Comme je l'ai dit à Criticus, il y a un risque non négligeable de voir rappliquer pas mal d'authentiques fachos. Par ailleurs, il y a eu une réaction chez les Trois bills qui ne me semblait pas si stupide que cela, celle de "pas perdus" se demandant s'il ne s'agissait pas là d'une version moderne du Club de l'Horloge. Ce club existe toujours au demeurant. Rappelons qu'il avait pour vocation d'être un pont entre la droite et l'extrême-droite. On n'en est pas là, mais le risque de glisser vers quelque chose de similaire est grand, d'autant que le Club de l'Horloge proposait une synthèse entre nationalisme et libéralisme , synthèse aussi absurde qu'idiote à mes yeux, tant ces deux pensées sont irréconciliables. Cricitus a rejeté catégoriquement le nationalisme dans sa charte, mais pas pour de bonnes raisons : uniquement parce qu'ils diviseraient les nations occidentales. En somme, on peut donc voir son Occidentalisme comme une sorte de nationalisme de niveau supérieur...

  • Jacques Chirac soutiendrait-il Corinne Lepage ?

    ça y ressemble fort, j'ai l'impression. Je le tiens de Serge Brière qui le tient lui-même d'une vidéo filmée par rue89. Jacques Chirac a dit texto «j'approuve tout ce que dit Corine Lepage». Je pense qu'en tant que président, il a eu l'occasion d'évaluer la qualité et la compétence de Corine Lepage quand elle était ministre d'Alain Juppé.

  • Un chouette gouvernement

    J'avais pris connaissance du vote organisé par RMC et le quotidien Métro, mais je n'en avais pas eu les résultats finaux. Mais je viens de passer chez Michel Hinard qui en a présenté une courte synthèse.

    Cela donne une équipe vraiment très sympa : Bayrou premier ministre mais aussi des ministres qui me plaisent beaucoup. Jugez plutôt du résultat final :

    Les Ministres :

    • Economie : Dominique Strauss-Kahn
    • Intérieur : Manuel Valls
    • Santé : Patrick Pelloux
    • Culture : Bernard Pivot
    • Justice : Robert Badinter
    • Education : Ségolène Royal
    • Affaires étrangères : Dominique de Villepin
    • Ecologie : Nathalie Kosciusko-Morizet 
    • Intégration : Rama Yade
    • Sports : Yannik Noah

    Je suis toutefois très réservé sur Ségolène Royal à l'éducation. A vrai dire, je m'étais abstenu lorsque j'avais regardé les trois candidats en lice tant ils me déplaisaient à peu près tous. A vrai dire, Claude Allègre et Luc Ferry étant à mes yeux les pires ministres de l'éducation que la France ait connu, il n'y avait finalement peut-être pas trop le choix...

  • Partageons-nous son avis ou ses âneries ?

    Nicolas s'est lancé récemment dans des considérations quelque peu inconsidérées sur le réseau LHC. Il s'est à mon avis juste trompé de blog de publication. Notamment, l'appartenance à la droite n'est pas ce qui définit le réseau LHC, même si je lui concède qu'il penche sans doute plus de ce côté-là que du côté gauche. Il n'en reste pas moins qu'on est quelques uns à avoir voté Royal au second tour, dans le tas, et même, parfois, à avoir voté socialiste aux législatives (horresco referens) et que pas mal d'autres se sont abstenus.

    Si certains sont plus libéraux que d'autres, je n'ai pas souvenir d'avoir lu quelque part la suppression de la sécurité sociale ni de l'impôt sur le revenu (aucun état au monde ne le fait d'ailleurs). Quant au code du travail, il en faut bien un pour pouvoir établir des contrats.

    Pour le reste, Nicolas décortique la charte du réseau, ignorant ostensiblement qu'il y a la lettre et l'esprit de la lettre. C'est d'ailleurs tout ce qui caractérise un esprit libre, critique et humaniste que de pouvoir établir cette nécessaire dichotomie.

    En ce qui concerne l'Islam, ce n'est pas parce que LOmiG et Criticus écrivent des billets radicalement critiques sur cette religion que tout le réseau LHC adhère forcément à cette critique (je me suis déjà assez largement exprimé à ce sujet sur mon blog).

    Quoi qu'en dise Nicolas, peut-être est-il inquiet de voir un autre réseau que les leftblogs venir concurrencer ces derniers au classement wikio ? Il est vrai qu'il se fait une opinion du réseau LHC sur la foi de ses blogs les mieux classés (Criticus, LOmiG) et pas sur ce qu'on y trouve vraiment. Mais s'il venait de temps à autre me visiter, ou encore Polluxe ou Humeurs de vache (il connaît déjà Rubin) il verrait que le libéralisme se décline sous des formes diverses dans le réseau LHC. Et au fait, si libéral cela veut dire "à droite", Nicolas estime-t-il que Delanoë au PS, qui revendique cette étiquette, est à droite ?

    Ah, et puis une hypocrisie : Nicolas se moque du comité directeur de LHC qui établit adhésions et radiations. Peut-il m'expliquer comment se fait l'adjonction d'un nouveau blog au réseau Left-Blogs ? une grande délibération collective ou...un seul individu qui prend la décision discrétionnairement ?...Paille, poutre et tout ça et tout ça...hein ?

    Allez, tends la joue droite, mon fils, pour l'autre baffe, maintenant ;-)

     

  • La liberté est une femme !

    Liberte.jpgComme on a pu le lire dans mes derniers billets, ces derniers jours, j'ai réagi vivement aux grouinements du citoyen Orelsan sur les femmes. Il se trouve qu'à mes yeux, s'en prendre à une femme, c'est attaquer la liberté. Il existe, en effet, un lien consubstantiel entre la condition féminine et la liberté. Les pays les plus libres sont ceux qui accordent le plus de droits aux femmes. Et les plus attardés ceux qui leur dénient toute forme de responsabilité.

    Particulièrement, les sociétés patriarcales me paraissent aux antipodes de la liberté ; en effet, ces sociétés-là voient femmes et enfants comme des propriétés des mâles. Ainsi quand j'apprends qu'un goret a massacré femme et enfants, je n'ai aucune pitié pour le goret (je suis plutôt d'avis de l'écorcher sur le champ, sort en principe dévolu aux gorets) et ne lui trouve aucune circonstance atténuante. En fait, bien au contraire, je lui trouve des circonstances aggravantes. Ôter la vie à son épouse (ou sa compagne) et aux enfants que l'on a eu, c'est croire qu'il s'agit de possessions, d'une propriété privée dont on a l'usufruit. Finalement, il n'y a guère de différences avec ce qu'implique l'esclavage.

    Je pense aussi aux enfants : en réalité, les enfants n'appartiennent pas aux parents. Les enfants ne sont pas seulement les enfants des parents. Ils sont aussi les enfants de la société tout entière. Les parents ne sont que ceux qui ont une responsabilité particulière vis-à-vis des enfants. Mais les enfants ne sont pas leur chose, et l'État a le droit, à mes yeux, parce qu'il incarne le corps social, d'exercer conjointement l'autorité sur les enfants. La mort d'une famille assassinée par un pourceau, ce n'est pas un drame, c'est une tuerie.

    Admettre qu'un pourceau puisse frapper une femme parce qu'elle serait à lui ouvre la voie à de tels crimes. Plus largement, les unions civiles ne devraient pas dépasser le cadre du droit et demeurer des contrats et rien que des contrats. Elles ne devraient ouvrir aucun droit de propriété sous quelque forme que ce soit. En réalité, les individus n'appartiennent qu'à eux-mêmes. Si la société et l'État peuvent les solliciter, ce n'est pas que l'État a des droits sur les individus mais que les individus ont une responsabilité sociale.

    La liberté n'a pas de religion parce qu'aucune religion n'a fait de la liberté une divinité (Libertas dans la religion romaine est davantage une allégorie qu'une divinité). Ce n'est guère étonnant si l'on considère le rapport de servitude que les religions établissent entre les êtres humains et les entités supérieures, d'une part, et entre les hommes et les femmes d'autre part.

    Je concluerai en disant que les authentiques libéraux sont plus que toute autre forme d'engagement politique sensibles à la condition féminine. Sur le fond, on ne peut pas être un apôtre de la mâle virilité et un véritable libéral.

    Je récuse, d'ailleurs, la sincérité des idéologies qui instrumentalisent le statut de la femme pour mieux servir leurs véritables objectifs. Ainsi, chez les gauchistes, on ne lutte pas pour les femmes parce qu'elles sont des femmes mais parce qu'on juge que le capitalisme exploite les femmes. On a bien compris que les gauchistes se foutent bien des femmes, en réalité, seul le combat contre le grand satan capitaliste ou contre le libéralisme leur importe. Je ne leur accorde pour cela aucune crédibilité. J'ai pourtant longtemps défilé le 08 mars avec pas mal d'associations (féministes ou non) gauchistes, quand j'étais plus jeune. J'avoue de cocasses souvenirs. Mes compagnes et compagnons de défilé ne parvenaient pas à admettre que j'étais de centre-droit. Cela les sciait complètement. Pour eux, on ne pouvait pas défendre la cause des femmes et être de droite, fût-ce au centre. Leur intoxication idéologique, à vrai dire, avait largement dépassé le seuil de non-retour.

    Dans la condition de la femme, c'est le sort même de la liberté qui se joue. L'équation est parfaite, parce que la liberté touche profondément le coeur de l'être humain, émane de son essence. Je renvoie à un autre article du 08 mars dernier, celui d'Alan Genestine, d'Alternative libérale, qui complète bien ma pensée. Il y rend un hommage appuyé à Madame de Staël, l'un des esprits les plus originaux du libéralisme.

  • Ce soir-là, l'hérétique dînait chez LHC

    La soirée d'hier a été l'occasion de découvrir quelques membres les plus éminents du Réseau LHC autour d'un dîner festif. J'ai ainsi pu faire connaissance avec LOmiG, Criticus et Lolik. Une occasion de se découvrir réciproquement et d'évoquer divergences et convergences. Si un goût commun pour la liberté et les discussions enflammées nous animent tous, les divergences n'ont toutefois pas manqué.

    Pour être lapidaire, je dirais que LOmiG est un libéral pur de dur et Criticus un libéral conservateur. J'ai moins bien identifié Lolik, mais je pense qu'elle évolue dans la même zone politique que LomiG.

    Des divergences, il y en a tout de même eu :

    Les retraites, par exemple : Lomig et Criticus sont favorables à une retraite par capitalisation. Je suis complètement opposé à cette vision. On voit comment les marchés boursiers sont instables et surtout, comment les fameux fonds de pension ont une forte propension à générer de fortes instabilités boursières en raison de la nécessité de trouver des rendements élevés. Ce n'est donc pas une bonne garantie pour les retraites. A cela s'ajoute une divergence philosophique : de mon point de vue, je m'oppose à l'idée de renvoyer l'individu à sa seule responsabilité dans le domaine de la santé et de l'éducation. Nous sommes en fait d'accord sur la nécessité de payer les retraites, mais pas sur la manière de le faire. Compte-tenu de ce qui nous pend au-dessus, je ne vois pas d'autres solutions que d'augmenter la fiscalité sur les citoyens. Même chose pour les soins. En ce sens, je ne suis pas totalement libéral, car si j'estime que les individus sont responsables de leurs actes, ils ont souvent des capacités d'anticipation limitées, et, il devient nécessaire de limiter alors leur responsabilité par l'intervention d'un acteur plus stable et plus fiable : l'État.

    Nous avons ensuite évoqué l'impôt sur le revenu et nous sommes tombés d'accord sur le fait que personne, y compris les plus pauvres, ne devrait pouvoir y échapper, même si la contribution est très modeste. L'impôt est un lien social qui manifeste l'appartenance à la société. Il ne devrait y avoir ni niches fiscales qui permettent de l'éviter enitèrement, ni situations de pauvreté qui justifient de ne rien payer. Passé cet accord, nous divergeons, en revanche sur la quantité d'impôts, puisque LomiG et Criticus, et je crois, sans doute Lolik aussi sont partisans de les limiter en renvoyant à chaque individu le soin de financer lui-même le service rendu par l'État.

    Criticus a par exemple évoqué l'éducation et proposé la mise en place d'un chèque-éducation afin que chaque famille puisse choisir ou non de passer par l'école publique. Cela me paraît assez curieux : pour qu'un tel système soit acceptable, il faudrait que les établissements privés aient les mêmes contraintes que les établissements publics en matière de population à accepter. In fine, je ne vois pas trop l'intérêt de la chose. Tout ce que cela risque de produire, ce sont des effets de seuil négatifs dans les effectifs scolaires qui engendreront alors des coûts supplémentaires puisqu'il faudra maintenir des postes pour des classes incomplètes ou embaucher des personnels non-formés pour boucher les trous. J'ajoute que cela risque de créer une fragmentation supplémentaire dans le système éducatif, et j'ai quelques doutes sur la salubrité de la chose.  Bref, pas d'accord.

    Autre divergence : Ségolène Royal. J'exagère à peine si je dis qu'ils la prennent tous pour une cruche et qu'ils estiment qu'elle incarne l'absence de crédibilité de la gauche. Je l'ai souvent dit ici : Ségolène Royal était à l'origine une réformiste. Son problème, c'est de s'être laissée phagocyter par le programme archaïque du PS, mais dire qu'elle est par exemple incompétente en économie montre surtout qu'on ne l'a pas lue. Ce qui est vrai, en revanche, c'est qu'elle a des côtés péronistes (social-populisme à la sud-américaine) et un culot certain qui ont le don d'agacer, à commencer par ses petites camarades socialistes qui ne la supportent pas. Je suis loin d'être un fan de Ségolène Royal mais il faut avoir l'honnêteté de reconnaître que c'est une femme intelligente. Je pense en outre qu'elle aurait certainement fait moins d'erreurs économiques que Sarkozy si elle avait remporté l'élection présidentielle. Sa victoire eût alors consacré l'alliance d'un pôle réformiste chez les socialistes avec le centre et les démocrates, puisqu'une telle victoire n'était pas possible sans Bayrou. C'est pour cela que j'ai voté pour elle au second tour contrairement à mes camarades LHC.

    On n'est pas non plus d'accord sur l'Islam. Criticus et LOmiG s'obstinent (à mes yeux) à considérer que le texte lui-même est à l'origine des dérives intégristes de l'Islam. Ils rejettent donc en bloc cette religion et tout ce qu'elle représente préférant à une lecture circonstanciée une critique radicale. Ce n'est pas mon raisonnement. Mais j'ai déjà eu l'occasion de le dire. Ce sont les interprétations et ce qui en est dit qui est important à mes yeux. Ce n'est donc pas l'Islam en tant que tel qui est un problème. Je peux d'ailleurs leur en faire une démonstration assez nette : certains versets du Coran présentent Allah avec des organes. Or, Allah est en principe insubstancié, et cet attribut est même absolument fondateur pour lui. Les théologiens islamiques commandent donc de se garder d'une lecture du Coran à la lettre. Il en va ainsi de tout l'ouvrage, et voilà pourquoi il n'existe aucune interprétation univoque du texte.

    En revanche, nous nous sommes à peu près tous accordés pour estimer que l'Iran n'était pas un pays dangereux. Les évolutions de l'Islam là-bas ont paru à tous intéressantes (par exemple, le fait qu'au sein du monde islamique, l'Iran soit le pays où le plus de droits sont reconnus aux femmes...).

    Nous nous sommes opposés également sur la Turquie avec des arguments divers : pour certains, la Turquie n'est pas géographiquement dans l'Europe, pour d'autres, elle ne l'est pas culturellement. La vision qui m'a paru la plus radicale est celle de Criticus : il ne s'accorde avec une Europe qu'à la condition qu'elle soit occidentaliste. Et, il n'intègre dans l'occidentalisme que les héritages catholiques et protestants. Exit donc la plus grande partie de l'Europe Orientale, sans parler de la Russie et des pays du Caucase, mais, à la limite, la Grèce aussi (qui est orthodoxe). Pour ma part, je m'inscris résolument en opposition à une telle vision. Je dois donner une précision : l'occidentalisme de Criticus est culturel, mais il ne le rapproche en aucun cas des mouvements d'extrême-droite dont il ne partage absolument aucune valeur. Je vois souvent sur les blogs des confusions à ce sujet. En revanche, revers de la médaille, il est évident que l'extrême-droite tendra certainement à être plus intéressée par l'occidentalisme que le centre, par exemple...

    J'en profite pour corriger une erreur souvent lue et entendue : les LHC sont très loin, mais alors très loin d'être sarkozystes. Ils sont avant tout libéraux. Je pense qu'actuellement, LomiG ou Criticus ne soutiennent pas plus Sarkozy que le PS. Je me demande bien d'ailleurs pour qui ils vont voter aux européennes. La logique voudrait qu'ils se dirigent par défaut vers les partis les plus proches de l'ADLE en Europe (dont le MoDem est membre, par exemple). Mais la logique sera-t-elle respectée ? C'est ce que nous verrons dans les prochains mois.

    Ce qui m'a tout de même frappé, au sein du réseau LHC, c'est d'abord le culte rendu à l'individu et au contrat (société contractuelle). En ce sens, à mes yeux, les blogs LHC sont davantage individualistes que libéraux. Mais l'individualisme est consubstantiel du libéralisme sans toutefois pour autant le circonscrire. En outre, l'exercice particulier de l'écriture sur un blog renforce ce trait.

    Je pourrais continuer à disserter longuement sur cette rencontre, mais il me semble que ce que j'ai écrit n'est déjà pas si mal...

  • MoDem, parti le plus populaire de France !

    L'oeil avisé de Tarik un lecteur occasionnel de mon blog a repéré une information intéressante dans un récent sondage BVA. Je publie tels quels ses commentaires :

    Retour sur un sondage : Des bonnes nouvelles en perspective.

    Dans le dernier sondage de BVA-Orange-L'express-France Inter il n'a été retenu de la part des commentateurs avisés de la presse que les parties "popularité de l'exécutif" et "la cote d'influence(baromètre) des personnalités". Personne ne commente la dernière partie du Sondage qui porte sur les "questions d'actualités" dont la dernière est fort intéressante pour ce qui concerne notre mouvement. La voici :

    On y découvre que nous y sommes soutenus par 10% des Francais mais que nous avons le privilège d'être le parti qui a le plus d'opinions favorables sans pour autant nous soutenir (42%) loin devant le PS (37%) et l'UMP (32%) !! Ceci s'accompagnant par le moins d'opinions défavorables (39%; les autres en ont 44% et plus).

    En clair, nous somme visiblement plus sympathiques que les autres mais ça, nous on le savait déjà !
    Et pour être plus sérieux cela augure d'un potentiel auprès des électeurs qui méritent qu'on leur explique encore plus la justesse de nos idées et de nos valeurs : le combat ne fait donc que commencer !

    Pour plus de détails : http://www.bva.fr/data/sondage/sondage_sondage/751/sondage_fichier/fichier/baromatrebva-orange-lexpress-franceintermars09_80be9.pdf

     

  • Faites le Kiwitest

    Cela va faire du boulot pour Toréador, mais je recommande vivement son kiwitest ; en principe, c'est prévu pour les Kiwis (un réseau dont les objectifs sont assez proches de l'Échiquier) mais apparemment, des non-kiwis peuvent y participer.

    Pour ma part, cela donne cela : 1 C 2 A 3 C 4 B 5 D 6 B 7 C 8 C 9 B 10 B 11 B 12 A . Mais j'ai été 'achement tenté par une autre catégorie de réponses :-D

    Toréador a publié des résultats. Je ne sais pas comment il les établit, même si j'ai quelques soupçons sur la signification des réponses :-D

    C'est fou ce qu'on aime les classements et les catégorisations, nous autres Français...

    EDIT : et voilà mon portrait par les bons soins du Toréador :

    « Je suis relativement optimiste sur l’homme et sur le progrès. Il y a des marges de bonheur, mais il faut veiller cependant à réguler les imperfections de la nature humaine, tout en lui conservant une grande marge de liberté. La liberté pour la grande masse et la matraque pour les salauds.
    Je crois dans les vertus de l’intégration économique et en l’Europe, tout en désirant un Etat fort investi dans le champ social.

    Sur l’échelle politique, je serais un modéré. Sur l’échelle économique, je serais un libéral-étatiste. Je suis au centre-droit

  • Sécurité : le PS n'a rien compris. Sarkozy non plus, d'ailleurs...

    S'il y a bien eu un écho pitoyable, dans la sphère politique, ces derniers jours, c'est bien celui du pseudo printemps des libertés qu'a fêté le Parti Socialiste. Les Socialistes sont décidément incorrigibles, voire incurables à la notable exception de quelques esprits critiques isolés (Manuel Valls, par exemple). Ils s'obstinent à mélanger dans une même salade la défense des libertés individuelles (à laquelle je pourrais m'associer) et la dénonciation de la lutte contre la délinquance. Comme d'habitude, les Socialistes nient les phénomènes de délinquance et prennent le parti des agresseurs contre les agressés. Crier haro sur le Sarkozy et dénoncer toutes ses mesures, voilà à quoi se limitent les Socialistes. Dénoncer "la folie sécuritaire" du pouvoir, c'est ridicule et démago au possible. Les Socialistes n'ont décidément toujours pas tiré les leçons de 2002. En réalité, c'est l'inefficacité sécuritaire du pouvoir que je dénonce, moi, pas sa folie...Bref, les socialos nous font encore le coup des soixante-huitards attardés beuglant contre la répression. La répression de la délinquance, moi, je suis pour. Créons le Matraque Club des Hérétique, cela ne me pose pas plus de problèmes que cela (un widget qui s'appellerait La Matraque, ce serait pas mal, non ?) . Le vrai problème, ce n'est pas le coup de matraque, le vrai problème, c'est plutôt sur qui tombe le coup de matraque.  Parce qu'au lieu d'interpeller des philosophes ou des syndicalistes, on préférerait voir les forces de police et de gendarmerie s'occuper une bonne fois pour toutes des bandes de délinquants. Mais ce sont plutôt les lycéens, les collégiens, même, les syndicalistes, voire de simples passants, qui les prennent les coups de matraque, pour l'instant. Comme d'habitude, Sarkozy brasse beaucoup de vent et agit peu.

    Le fichage des bandes ? Mais qu'il le fasse, bon sang, et qu'il s'en serve. A condition que l'on ne glisse pas d'un délit de voyou à un délit politique au fil du temps. A condition qu'une bande d'écolos ne soit pas confondue avec de l'authentique racaille. Ah oui, la racaille : dès que l'on utilise ce mot, les bobos et autres bien-pensants tombent en pâmoison et hurlent en choeur à l'atteinte à la dignité humaine. On les entend moins quand il s 'agit de dénoncer les tournantes, les viols collectifs, les agressions de personnes seules, faibles et isolées. Tiens, je trouve l'article de wikipedia très clair, sur ce qu'il faut entendre par le mot racaille.

    Le problème de Sarko, c'est qu'il nous bourre le mou, et qu'en 7 ans, comme le dit Bayrou, la sécurité ne s'est absolument pas améliorée. Il va bientôt avoir un bilan pire que les Socialistes, s'il continue. Je l'ai souvent dit ici : on ne peut pas rétablir la sécurité à moyens constants : il faut recruter des policiers supplémentaires, rétablir la police de proximité, construire des prisons, les rendre décentes et augmenter les moyens de la justice. Plus que sur la sévérité des peines, il faut travailler sur la résolution des délits ainsi que la certitude et l'immédiateté des peines. Il faut distinguer les crimes graves et les petits délits : sévérité accrue pour les crimes graves, clémence pour les petits délits (délits sans violence).

    Bref, il y a du boulot, il faut agir au lieu de parler.

  • Peintres de droite: Caravage contre les Maniéristes

    Unhuman semble convaincu que les peintres sont nécessairement de gauche. Je lui ai promis de lui en trouver quelques uns de droite...Enfin, je vais plutôt donner un exemple.

    Je vais commencer par un peintre de gauche de l'époque pour mieux faire ressortir ceux de droite. Il s'agit de Caravage. PourquoiCaravage à gauche ? Parce que c'est le premier (ou en tout cas, l'un des tous premiers) à refuser de donner le beau rôle uniquement aux chefs politiques et religieux dans ses tableaux, particulièrement dans l'histoire sacrée ; en effet, ce sont les gens du peuple qui jouent l'histoire sacrée chez Caravage et non les leaders politico-religieux. Il choisit d'ailleurs ses modèles parmi eux, et ne respectent pas les conventions iconographiques de l'art religieux en vigueur. De fait, il n'hésite pas à peindre la Vierge Marie avec les traits tirés, les jambes enflées, bref, tous les traits caractéristisques des gens du peuple et non de la noblesse. En agissant ainsi, il attaque toute une conception du beau qui participait à l'ordre ancien des hiérarchies sociales en vigueur. Il heurta frontalement toute la tradition maniériste, dont les codes subtils, inter-picturaux (on parlerait d'inter-textualité pour des écrits) s'adressait aux gens de cour, aux individus cultivés et aux lettrés. En tout cas, certainement pas au petit peuple.

    Des peintres aussi fameux que Le Gréco, Véronèse ou Le Tintoret appartenait au courant maniériste (même si le vocable vint plus tard) et on retrouve dans leurs peintures les codes qui caractérisent le maniérisme. Le maniérisme préfigure d'ailleurs le classicisme. Les maniéristes ne seraient peut-être pas tous à droite, mais leurs positions esthétiques les rapprochaient certainement plus de la droite de l'époque que d'une peinture sociale. Véronèse, à Venise, était le décorateur favori des nobles et des ecclésiastiques. S'il se heurta à l'Inquisition pour avoir pris quelques libertés avec une représentation de la Cène, il ne prenait pas pour autant la source de son inspiration dans l'imagerie populaire.

    Un Titien, de dehors des scènes mythologiques, n'a représenté que des gens de pouvoir (famille de Charles Quint en particulier, Philippe II le roi d'Espagne et cetera...). On pourrait multiplier ces exemples. Bref, il me semble que la peinture de cette époque penche plus vers les valeurs de droite que les valeurs de gauche. Ce n'est que lorsqu'elle va devenir abstraite et conceptuelle vraiment, donc qu'elle va cesser de s'intéresser aux individus pour pouvoir se consacrer aux masses qu'elle prendra un véritable virage idéologique.