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Politique - Page 93

  • L'UMP se prend pour un mouvement populaire !

    Trop drôle ! Je viens de lire la réaction de Xavier Bertrand (souvenez-vous, celui que François Bayrou appelait le chattemite) au dernier sondage IFOP pour les européennes (MoDem à 14.5, à ce sujet) dans Paris-Match. Il a du recevoir des consignes : il ne parle plus d'UMP mais de Mouvement Populaire. Au passage, le brave homme souhaite un débat avec le PS. Et les autres, ils sentent le pâté ? Bien que divisée, l'extrême gauche représente 16% et le MoDem, à lui seul, 14.5%. La droite extrême et l'extrême-droite font, elles, 11.5%. Total, avec les 2% de Dupont-Aignan et les 7 des Verts, 51% de Français qui ne sont pas invités à débattre ? Il n'y a pas que l'UMP et le PS en France, il serait temps de s'en rendre compte.

    Quant au caractère populaire de l'UMP...bouclier fiscal, dîner au Fouquet's, triplement du salaire présidentiel, crédit d'impôts sur les achats immobiliers favorisant les plus riches, et cetera et cetera...populaire, hein ?...

     

  • Quelques idées d'Éric Besson

    J'ai lu avec intérérêt les mesures qu'Éric Besson envisage de prendre concernent l'immigration et l'identité nationale.

    1ère mesure, pour lutter contre les réseaux de passeurs, il propose d'échanger des papiers contre une dénonciation de ces réseaux. Je n'aime pas trop l'idée. Je comprends bien sûr l'intention, mais, quels individus la France va-t-elle ainsi récupérer ? Non que les passeurs méritent une quelconque forme de loyauté, mais, à la limite, on peut se dire que dès lors qu'ils ont amené à bon port le clandestin, d'une certaine manière, ils ont rempli leur contrat envers eux. Un type qui dénonce quelqu'un qui a rempli le contrat conclu avec lui, je ne sais pas ce qu'il faut en penser, puisque ce même individu sait très bien que le contrat qu'il a conclu, l'a été dans l'illégalité. Ce n'est pas comme quelqu'un qui serait trompé ou encore quelqu'un qui aiderait la police à trouver des criminels ou des délinquants. Par ailleurs, j'imagine que celui qui agirait ainsi s'exposerait à de sacrées mesures de rétorsion, ainsi que, le cas échéant, sa famille, s'il en a encore dans on pays d'origine. Bon, donc, très mauvaise idée.

    2ème mesure : proposer des cours de français dans les pas d'émigration vers la France aux candidats à la venue sur le sol français. Très bonne idée. Il ne s'agirait pas seulement de connaître la langue française, mais aussi les lois, l'éthique et la civlisation. Éric Besson ne veut pas en faire des tests à l'entrée. Je n'aurais pas de telles pudeurs, à titre personnel. Quand je considère le nombre d'étrangers qui sont venus tranquillement s'installer en France, sans parler un mot de français, sans parler des individus qui rapatrient leur famille polygame, il y a clairement du boulot à faire. En France, pas de polygamie, pas d'excision, pas de mariage forcé, pas de mariage sans être majeur(e), égalité des hommes et des femmes. Quelqu'un qui ne sait pas cela et croit pouvoir apporter avec lui la régression n'a pas sa place dans notre pays. Moi, je pense que c'est surtout là-dessus qu'il faudrait se montrer très ferme : il s'agirait de déterminer ainsi précisément qui a le désir de s'intégrer ou non.

    3ème mesure : utiliser des tests ADN pour identifier les "vrais" enfants rapatriés par les enfants. Je n'aime pas du tout cela. Cette technologie devrait être utilisée exclusivement pour la lutte contre la criminalité, à la rigueur pour les tests en paternité/maternité dans certains cas, et point barre. Comme le disait Bayrou, on rentre ainsi dans le secret des familles, et qui sait, in fine, où cela peut s'arrêter ? Bref, très mauvaise idée. Idée de Sarkozy, au demeurant, à l'origine.

  • Je sais qui sont les sénateurs UDF-MoDem !

    ahhhh ! Enfin j'ai trouvé l'information ! On apprenait il y a peu que 19 sénateurs centristes sur 29 s'étaient affiliés à l'UDF-MoDem pour le financement des partis, mais, pas moyen de savoir qui. Oh, bien sûr, il y avait les fidèles de Bayrou : Jacqueline Gourault, Denis Badré, Jean-Marie Vanlerenberghe et Jean-Jacques Jégou et puis bien sûr Michel Mercier, le trésorier du MoDem. Mais quid des autres ? Le mystère est résolu !

    J'ai trouvé l'information sur le blog Rassembler les centristes, l'association montée par Jean Arthuis.

    La voilà :

    «Refusant la ligne d’opposition du MoDem, ou de la majorité avec le Nouveau Centre, l’association créée par Jean Arthuis, Rassembler les centristes, qui vient d’élire son premier bureau exécutif, a séduit la moitié du groupe centriste. En attendant de devoir se prononcer plus clairement, tous les membres du groupe – excepté ceux qui sont affiliés au Nouveau Centre – ont apporté leur financement public à l’UDF-MoDem : une partie allant à l’UDF, l’autre au Modem, sachant que les actifs de l’UDF sont gérés de manière transitoire par un collège où le président du MoDem détient la majorité. "François Bayrou s’est engagé à nous reverser la moitié de nos dotations pour faire vivre notre mouvement", nous précise Jean Arthuis. Michel Mercier, trésorier de l’UDF et du MoDem, le confirme. Le sénateur de la Mayenne ne souhaite pas ressusciter la formation créée par Valéry Giscard d’Estaing, mais il pourrait fonder un nouveau parti, dès la fin de cette année.»

    Toutefois, comme vous pouvez le constater, il y a eu une contrepartie...Ce n'est donc probablement qu'un sursis...

    En somme, ce sont tous les sénateurs centristes sauf ceux-là...On peut constater, au passage, que Catherine Morin-Desailly a rejoint le Nouveau Centre. Il y a juste un petit souci : je compte neuf sénateurs néo-centristes, et, à ma connaissance, 10 sénateurs se sont affiliés au Nouveau Centre. Qui est donc le dixième ?

    Après de savantes soustractions, c'est soit Nathalie Goulet, soit Marcel Deneux. Puisqu'il y a un espace de dialogue sur le site de la première, je lui ai posé la question directement.

  • Est-ce que Désir d'avenir est un parti ?

    Je viens de lire successivement l'interview de Quitterie sur le Post et en même temps la réaction/non-réaction de Christophe. Et à vrai dire, je me pose une question : apparemment, Quitterie reconnaît, dans cet entretien, avoir eu des contacts avec Désirs d'avenir. En même temps, elle précise avec netteté et fermeté qu'elle ne désire plus s'engager dans un parti (très précisément, à la question posée, elle réplique qu'elle a évidemment des contacts avec des personnes dans d'autres partis). Poursuivant logiquement la quadrature du cercle, j'en viens à me demander, dans ces condtions, si elle considère ou non Désirs d'avenirs comme un parti.

    Je précise qu'il ne s'agit en aucun cas d'une reproche de ma part, comme je l'ai dit, Quitterie est rigoureusement libre d'aller où elle veut, et de plus, j'ai plutôt une bonne opinion des cercles de réflexion fondés par Ségolène Royal.

    La question que je me posais est en fait davantage philosophique : quelle est la frontière entre le cercle de réflexion et le parti politique ?

    Tout comme Quitterie, je tends à penser que l'organisation verticale des partis a vécu. Sur ce point, je la rejoins. Il me semble que Désirs d'avenir et le MoDem ont en commun d'essayer de se structurer horizontalement, et non verticalement. Je ne dis pas que c'est réussi, mais en tout cas, au moins au MoDem, on essaye. A certains égards, le MoDem n'est pas un parti politique traditionnel, précisément en raison de ces tentatives pour s'organiser autrement. Il y a eu une polémique, récemment, sur le financement de Désirs d'avenir, mais les tenants de ce mouvement ont fait valoir que ce n'était pas un parti politique.

    Désirs d'avenir a pourtant bien une couleur politique. Voilà, la question demeure donc ouverte.

  • Le NPA et le MoDem attirent les convoitises

    Rien de plus opposés comme mouvements que le NPA et le MoDem, mais, je leur donne raison sur une stratégie commune : hors de question de passer des alliances ponctuelles avec de petits mouvements mercenaires qui s'empresseront de retrouver leurs alliés traditionnels une fois l'élection européenne, proportionnelle, passée.

    J'ajoute même que cela m'agace, et que cet arrivisme forcené pour tenter une effet d'aubaine est d'un cynisme assez impressionnant. Le PRG n'a d'autres objectifs en ayant proposé un accord au MoDem que de récupérer un ou deux élus européens sur le dos du MoDem (et de son électorat !). Une fois la chose faite, hop, retour chez les Socialistes pour toutes les autres alliances. Trop facile.

    J'imagine que le Parti de la Gauche et le PC ont exactement le même désir avec le NPA. Mais, une fois les européennes passées, adieu Front de la gauche de la gauche, et bonjour à nouveau les postes socialos.

    Trop facile : c'est vraiment se moquer du monde. Le MoDem et le NPA ont donc tout à fait raison de ne rien lâcher et de n'accepter d'accords que dans le cadre d'alliances durables, et non d'alliances totalement opportunistes. C'est vraiment prendre leurs dirigeants respectifs pour des andouilles que d'imaginer qu'ils se laisseraient entraîner dans des propositions aussi grossières.

    NPA et MoDem ont eu le courage de prendre leur indépendance. Pas question d'en faire profiter d'autres à peu de frais...

  • France de Nicolas Sarkozy, Marielle de Sarnez dresse un état des lieux...

    Sarnez.jpgMarielle de Sarnez est intervenue en clôture de la Conférence Nationale du MoDem, dimanche dernier. Elle évoque l'état de la France après les dernières mesures de Nicolas Sarkozy. Ce qui se passe aujourd'hui en France nous renforce tous les jours, et je pèse mes mots, dans l'idée que nous devons construire une alternative à un pouvoir qui s'est perdu. Regardons la France, écoutons les jeunes, les ouvriers, les salariés, les licenciés, les enseignants-chercheurs, les magistrats, les patrons de PME, c'est tout un peuple qui va mal et qui demande qu'on l'entende, qu'on soit à ses côtés et surtout qu'on le respecte. En face, le pouvoir ruse, fait des phrases, promet tout et son contraire et entretient une confusion générale.

    Nicolas Sarkozy explique par exemple qu’il exige des contreparties des banques, mais il refuse, contrairement à la Grande-Bretagne ou à l'Allemagne que l'État prenne des parts dans les conseils d'administration des banques, ce qui serait le plus simple pour avoir vraiment un droit de contrôle.

    Nicolas Sarkozy explique qu'il va supprimer, comme cela, la taxe professionnelle. En passant, il se trompe un peu, ce n'est pas 8 milliards, c'est plus de 20 milliards, mais pour lui, peu importe. Ce qu'il oublie de dire, c'est que, cet argent, les collectivités locales en ont besoin et que, évidemment, s'il allait jusqu'au bout de sa promesse, ce qui n'est pas sûr, il faudrait qu'il invente un autre impôt et que, cet impôt, s'il ne pèse pas sur les entreprises, il pèsera évidemment sur les contribuables.

    Nicolas Sarkozy explique qu’un jeune juge ayant failli, il faut maintenant supprimer le juge d’instruction, alors qu’il s’agit en fait, par cette réforme, de renforcer le pouvoir de l’État et son contrôle sur l’instruction et de créer une justice à deux vitesses où celui qui aura les moyens sera mieux et toujours mieux défendu que celui qui n'en aura pas les moyens.

    Nicolas Sarkozy nous explique qu’il va réformer le capitalisme mondial, mais il se garde bien de limiter les rémunérations des banquiers, comme vient de le faire Barak Obama. Il se garde bien de tancer la patronne des patrons quand celle-ci dit, il y a trois jours que, la crise aidant, il faut rendre les licenciements économiques plus faciles et plus rapides. Il continue de faire payer le RSA par les seules classes moyennes, et il ne remet pas en cause le bouclier fiscal qui privilégie les plus aisés des Français.

    Voilà, mes chers amis, l'état de la France et on aurait pu continuer pendant longtemps. Et voilà, alors que notre pays va aborder des élections importantes pour son avenir mais aussi pour celui des peuples européens et sans doute même pour l’avenir des peuples du monde.

  • Départ de Quitterie : une charrette, mon blog pour une charrette !

    Ça m'énerve parce que je ne voulais pas m'exprimer sur le départ de Quitterie Delmas du Mouvement Démocrate, mais comme ça buzze de partout, j'y suis un peu contraint.

    J'aimerais, qu'au MoDem, je veux dire, plus exactement, au sein des militants MoDem de la blogosphère, on devienne enfin adulte, et que le syndrôme de l'adolescent exalté cède à l'action d'individus adultes, responsables et pondérés.

    J'ai lu que Quitterie quittait le MoDem pour Désirs d'Avenir. Je ne sais pas ce qu'il en est réellement, et je tiens à préciser, à vrai dire, que je m'en tape complètement. Je m'en tape, non par mépris envers Quitterie, mais parce que je respecte profondément les individus en général dans leurs choix. C'est une liberté qu'on ne peut leur enlever. Je n'ai jamais été d'accord avec le "truc" générationnel et sociétal de Quitterie et ce n'est un secret pour personne que nous ne partagions pas la même ligne politique. Mais elle a le droit d'aller où elle le veut, et cela n'a rien à voir avec la trahison ou tout ce que l'on voudra d'autres. A la limite, Quitterie n'était pas obligée de se justifier. Elle a le droit de partir, et ce droit-là est imprescriptible.

    Je juge cependant sa sortie très "adulte". Voilà enfin quelqu'un qui part sans renier ses engagement passés, et sans balancer un tombereau de haines et de rancoeurs sur Bayrou ou les autres personnalités du MoDem.

    A ceux qui titrent "Bayrou à nouveau trahi", je réponds "ridicule. Risible". Qu'on nous foute la paix avec les "trahisons". Mais m... à la fin : les gens ont le droit de choisir leur destin oui ou non ? ce qui compte, in fine, c'est qu'ils assument leurs choix et point à la ligne. J'ai le plus profond respect pour ceux du Nouveau Centre qui sont partis mais qui ont assumé sans renier ce qu'ils avaient été. Il y en a.

    Mais alors, quand je vois la foultitude des réactions dans la blogosphère MoDem, je vais réclamer, à la Lassalle avec les Sénateurs centristes, une charrette. Oui, une charrette, par pitié. C'est Richard III dans la pièce de Shaekspeare qui s'exclame «Un cheval ! Mon royaume pour un cheval !». Ouais. Ben moi, je réclame une charrette ! Mon blog pour une charrette !

    Bon sang, les filles et les mecs : m... arrêtez de pleurnicher ! finie la bisounourserie. Vous confondez les sentiments, qui sont des émotions respectables, souvent nobles, et la pleurnicherie larmoyante dégoûlinante de bonne conscience qui se complaît dans les épanchements aussi délétères qu'inconsistants et inutiles.

    Ras le bol de l'autocratie ? Ras le bol de la tyrannie ? Prenez la charrette, les gars et les nanas. Je ne vous dis pas ça par haine, mais m...vous êtes libres, bon sang. La liberté est le plus beau don que la nature (ou Dieu, pour les croyants) a fait aux êtres humains, et ce qui fait toute l'essence de l'humanité, tout le sel de l'existence, c'est d'en user.Soyez des humains, soyez des humanistes, m... pas des Bisounours !

    Si un jour j'en ai assez, je ne supporte plus le MoDem (qui sait ? Rien ne dit que cela ne se produira pas) eh bien je me barrerai, mais je n'en ferai pas tout un fromage ! C'est ça qui est insupportable dans la blogosphère : c'est ce surgissement incessant des égo : autant de petits centres du Monde (vous me direz, c'est l'esprit même du blog que d'être le centre d'un monde, mais c'est d'UN monde et pas DU Monde) qui vocifèrent sur l'absence de reconnaissance de leur petit monde.

    Mais comptez-vous, les amis, m...comptez-vous : vous n'êtes pas le monde. Non, vous êtes 100, 150 à tout casser. 100 sur 50 000 militants ! 100 sur 65 millions de Français. 100 sur Six milliards de Terriens. Vous voyez ?

    Je n'ajouterai rien de plus, je crois que j'ai dit ce que j'avais à dire.

    EDIT : ah si, je conseille d'aller lire l'excellent billet d'Alcibiade sur le sujet.

  • La véritable opposition, c'est François Bayrou, estime Alain Duhamel

    Alain Duhamel, journaliste fameux, vient de publier aux éditions Plon, La marche consulaire, un ouvrage sur les méandres de la politique menée par Nicolas Sarkozy, et, bien sûr sur l'homme.

    Il consacre dans son dernier chapitre un long passage à François Bayrou. Le Journal le Bien Public a interviewé Alain Duhamel à ce sujet...

    LBP.- À la fin de votre livre, vous consacrez quelques mots pour François Bayrou. Pourquoi ?
    AD.- Parce qu'il joue un rôle politique. Il est en dehors du leader socialiste et de Nicolas Sarkozy, il est un de ceux qui peuvent, à un moment, faire la différence.
    LBP.- Vous écrivez qu'il incarne la véritable opposition
    AD.- Il a choisi une stratégie qui est de se fixer totalement dans l'opposition. Ce qui n'était pas du tout le tempérament ni la tradition des centristes. C'est pour le coup une vraie rupture. Son pari, c'est de devancer les socialistes au premier tour et d'avoir été assez oppositionnel pour pouvoir obtenir leurs voix au second.
    C'est clair comme de l'eau de roche. Est-ce qu'il y parviendra ? Ça, c'est une autre affaire. Il a une formation qui est une petite formation, il a des militants mais il a très peu d'élus, il n'a pas beaucoup de lieutenants, il a une cohérence. Il a un talent et il a un pouvoir de nuisance qu'il utilise abondamment.

    Rien à dire pour ce qui me concerne, c'est également mon analyse. Je me contenterai d'ajouter simplement que les propositions politiques et économiques de François Bayrou me paraissent autrement plus pertinentes que celles des Socialistes en général.

  • Ginisty décortique Sarkozy

    J'ai regardé avec beaucoup d'intérêt le travail de dissection opéré par Christophe Ginisty en compagnie de Jean-Luc Mano et Georges Chetochine sur l'allocution télévisée du Président Nicolas Sarkozy sur I-télé.

    On le sait, Christophe Ginisty* est expert en communication. Il a donc observé toute la gestuelle du président Sarkozy et relevé avec attention les références du Président sous le feu des questions des journalistes.

    Pour Christophe, l'intervention permet de dégager deux visages très différents du Président : un premier visage qui est celui d'un homme qui énonce le discours concocté par ses conseillers. Il sait que l'opinion voitd'un très mauvais oeil la disproportion entre les sommes allouées aux banques et celles censées relancer le pouvoir d'achat. En homme avisé, il martèle le message, activant l'index à plusieurs reprises : "cela n'a rien coûté". Ce qui n'est pas exact, au demeurant, relève Christophe, puisque la pseudo-nationalisation de Dexia a coûté pas moins de trois milliards d'euros.

    Mais face aux journalistes, ignorant à quelle sauce exactement il va être mangé, il se tasse sur lui-même, puis tente d'endosser l'habit du Président en évoquant toutes les grandes ombres du passé de la Vème République, c'est à dire les présidents qui l'ont précédé. Volonté d'une figure de jeune garçon mal à l'aise tentant de se donner une stature. Sa gestuelle se nourrit, explique Christophe, entièrement de son audience. Mais, in fine, le mieux, je le crois, c'est d'écouter l'émission, fort intéressante. Je ne fais qu'en donner les éléments les plus marquants, directement issus des observations de Christophe.

    On ne regette qu'une chose, finalement, à l'issue de l'émission, c'est son format : elle ne dure que 15 minutes environ, alors qu'il eût fallu manifestement plus de temps aux experts présents pour développer leur pensée.

    * Christophe Ginisty est le créateur d'une agence de communication, Rumeur publique, et également conseiller municipal MoDem à Issy les Moulineaux. Il est aussi l'un des ténors de la blogosphère politique en France.

  • L'Europe fera évoluer la structuration du MoDem

    Il y a eu un certain nombre de déceptions, au sein de la blogosphère MoDem à la suite de la consultation lancée par le MoDem à propos des Européennes. Je crois surtout qu'il y a eu maldonne avant toutes choses. Le MoDem n'avait pas l'intention de consulter les adhérents sur la constitution des listes de cette manière mais de leur demander leur avis sur un rapport relatif aux élections européennes.

    Comme beaucoup s'attendaient à une consultation dans la plus pure tradition de la démocratie directe, un peu à l'Athénienne au Siècle de Périclès, sur la constitution des listes, évidemment, ils ont déchanté.

    Cela dit, au delà de ce désenchantement, je me demande s'il était pertinent de perdre du temps, des ressources et de l'énergie à mettre en place une consultation qui se résume finalement à un clic au choix parmi trois boutons.

    J'avoue que moi-même, j'ai cru à un bug ou une erreur de programmation de la plate-forme... De mon point de vue, c'est un épiphénomène, mais quelques esprits nettement plus susceptibles et formalistes que moi se sont montrés nettement moins indulgents...

    J'ai trouvé une réaction de Quindi sur le blog d'Hervé Torchet que j'ai trouvée intéressante, et j'en donne copie ici. J'ajoute que je suis bien entendu totalement en désaccord avec l'analyse d'Hervé. J'ai trouvé la réponse d'Arnaud pondérée. Je ne suis pas d'accord avec tout, mais un certain nombre de ses observations me paraissent pleines de bon sens.

    Je laisse la parole au sage Arnaud, puissent tous les militants démocrates faire preuve de la même réflexion au lieu de trépigner en tapant du pied...

    Ne désespérons pas encore totalement. Le changement stratégique est bien réel et les têtes de liste aux européennes le confirment. Le changement structurel est loin d'avoir été réalisé, mais il s'agit avant tout d'une difficulté à identifier les adhérents actifs, leur faire confiance, et savoir prendre des risques sur des évolutions au sein du parti et dans les méthodes électorales (internes et externes). C'est une dérive version centriste de ce qu'est la cinquième république, une façon de donner une confiance aveugle à un seul être, et utiliser la machine structurelle pour calmer les ardeurs de renouvellement et de changement institutionnel, plutôt qu'en tant que force de renouvellement continu (humain, idéologique, programmatique, technique).

    Jusqu'à présent, il n'existait pas de réel recours car les autres élus l'étaient par le fait de l'UDF (donc en décalage avec le MoDem et l'élection présidentielle) ou d'une élection municipale assez décevante, et se retrouvaient encensés dans les structures internes par le fait du prince. L'obtention d'un mandat électoral clair, à une autre échelle, sans alliance locale, et au nom du MoDem, change quelque peu la donne (même si c'est encore le prince qui décide de leur droit à la candidature). Ces 8 à 15 élus au Parlement Européen auront un poids déterminant dans la maison, car ils légitimeront une stratégie de parti, plutôt que celle d'un seul homme lors des élections suivantes. Ils auront un poids bien supérieur à leurs homologues dans les autres partis français de par le caractère unique des élus du parti (peu à l'Assemblée Nationale, alliance centristes/radicaux au Sénat, peu d'élus dans des grandes agglomérations). Ils auront aussi une légitimité territoriale du fait électoral, ce qui permettra aux structures internes locales de trouver un recours plus fort (le rôle des colistiers en position non éligible sera déterminant). Finalement, ils tiendront un discours programmatique / vision globale forts de par les enjeux de poids qui seront discutés au Parlement Européen (et contrairement à certains de leurs homologues de l'UMP et du PS qui ne siègeront que par obligation plutôt que par réelle motivation européenne / capacité programmatique). Le décalage entre la structure interne réelle, l'ambition gouvernementale nationale, et les propos sur l'organisation du parti, leur sera plus dur à porter, du moins pour ceux qui ne renouvellent pas leur mandat.

    Bref l'évolution naturelle veut qu'il y ait une multiplication des centres de pouvoir au sein même du MoDem, ainsi que dans sa direction, mais elle est lente, bien trop lente... Elle correspond à un rapport de force et non à une volonté réelle de modernité et d'audace structurelle. Dans la citation de Ledru Rolin "il faut bien que je les suive, puisque je suis leur chef", nous en sommes encore à la phase 5ème république (faire face aux crises et mécontentements populaires), pas à la phase de dépassement par le biais du parti (intégrer les méthodes modernes de campagne électorale, de militantisme et d'écoute de la société civile, devancer les attentes par la systématisation de l'innovation programmatique fait maison et grâce à des think tanks / personnalités sympathisantes / associations, valorisation à outrance des figures médiatiques, militants hyper-actifs, spécialistes techniques parmi les militants et sympathisants, mouvement permanent des idées et des personnes). Le maintien d'une pression militante / sympathisante sur ces sujets envers la structure, couplé au renouvellement des cadres (même s'ils ne sont pas tout jeunes), peut, in fine, faire évoluer la structure (ce n'est pas garanti pour autant).

    Patience et persévérance.