Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 94

  • MoDem et Europe : Yes we Kahn !

    kahn.jpgJe ne pouvais tout de même pas laisser passer l'occasion de saluer la venue de Jean-François Kahn comme tête de liste du MoDem pour l'Europe. Alors je crois que mon slogan a de l'avenir, non ? :-)

    C'est une bonne nouvelle. Jean-François Kahn est un homme honnête, un homme de convictions, et, tout comme Bayrou, un homme qui ne cède pas. C'est aussi un excellent débatteur, et j'espère que nous aurons l'occasion de le voir débattre contre ses adversaires. Ils comprendront vite à qui ils ont affaire.

    Contrairement à l'UMP ou au PS, les listes démocrates aux Européennes n'ont pas servi à recaser des ministres déchus ou des courants déçus. Parce qu'au MoDem, l'élection la plus importante, pour nous, c'est l'élection européenne.

    Je voudrais ajouter une dernière chose à propos de J-F Kahn : il a souvent dénoncé le néo-libéralisme, mais par opposition aux vraies valeurs libérales.

    Écoutez ici ses réponses aux lecteurs de Marianne en mars 2007, et très précisément, sa réponse à la question 7. On y trouve la dénonciation du néo-libéralisme au nom des vraies valeurs du libéralisme et l'affirmation de la primauté de l'humanisme. Kahn observe d'ailleurs que l'humanisme est commun au vrai libéralisme et au vrai socialisme. Je trouve que c'est très bien dit.

    De manière générale, j'aime bien les mal-pensants : Kahn prenant position pour le oui au TCE mais exaspéré par l'unanimisme de la presse et du landernau politique en 2005, c'est exactement ma position de l'époque. Seul Bayrou avait à l'époque donné des arguments valables, tous les autres se contentant de déclarer qu'il fallait voter pour l'Europe parce que c'était "bien" et que l'inverse était "mal".

    abecedaire.jpgTiens, d'ailleurs, je ne l'ai pas encore fait, mais je vais acheter son Abécédaire mal-pensant, à ranger sans doute aux côtés du Dictionnaire du Diable d'Ambrose Bierce et du Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert :-)

    Bonne occasion de rigoler :-)

  • Tibéri & co

    J'attends avec impatience le verdict de l'affaire des faux électeurs du cinquième arrondissement. Il se trouve que j'ai vécu et voté dans cet arrondissement à l'époque des faits. J'ai en effet voté là-bas pour les municipales de 1995, et je n'aime pas que l'on se f... de mon vote ni de ma g... d'autant que je n'avais précisément pas voté pour lui...

    J'ajoute que s'il y a eu des faux, c'est extrêmement grave. On ne peut pas faire pire que traffiquer un vote en démocratie. Si les Tibéri sont coupables, ils doivent être sévèrement punis : interdits d'exercer une mandature à vie, interdits de vote à vie. Si l'on vivait dans l'ancienne Rome, ils auraient été déchus de leur citoyenneté par les Censeurs. Je suis partisan de délivrer une nota censoria aux tricheurs, et à al mesure de l'indignité commise. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le rôle des Censeurs à Rome, c'est ici...

    La pratique qui consiste à maquiller les votes caractérise les dictatures, les régimes totalitaires et les pouvoirs déliquescents et corrompus en général. La République ne doit avoir aucune compassion, aucune pitié envers les menteurs et les voleurs de voix. Tricher à des élections, c'est s'en prendre au corps même de la République. C'est détruire le corps électoral lui-même.

    De toutes les fautes et de tous les crimes que peut accomplir un homme politique, celui-là est le pire, digne d'un état maffieux et d'individus habitués aux pratiques maffieuses. J'attends du pouvoir judiciaire, si la culpabilité est retenue, une punition exemplaire qui marquera les esprits pour longtemps.

  • Deux sondages placent le MoDem à 14% et plus aux Européennes

    Tout le monde a eu vent du sondage qui donne le MoDem à 14% et un front de la gauche de la gauche à 14.5%

    Mais ce que le lectorat de la Toile ignore c'est qu'il y en a eu un second, non publié, donnant le MoDem à 14.5%. Initialement, j'avais lu l'info dans un commentaire du site Bellaciao. Mais j'avais pensé alors à une élucubration d'internaute. Or, je viens d'en avoir confirmation sur le blog du très sérieux Laurent de Boissieu, journaliste politique à la Croix... L'inconvénient, c'est que dans ce sondage, l'addition des intentions de vote pour la gauche de la gauche donnait 19% soit presqu'autant que le PS avec ses 19.5% dans le même sondage.

    20% pour l'extrême-gauche en France, cela me paraît énorme. Pas du tout en phase avec tout ce que l'extrême-gauche a pu réaliser jusque là en France. Si ces sondages devaient se confirmer, cela signifierait que l'heure est grave, d'autant que la droite extrême (Villiers) et l'extrême-droite (le FN) totalisent 13% des voix dans ces deux sondages.

    L'heure est grave...

  • Mon libéralisme (Libertas Heretica)

    Je veux réagir dans ce billet aux feux croisés de plusieurs articles dont deux, venus de deux blogs différents, m'appellent à éclaircir mon positionnement politique. Skeptikos, tout d'abord, qui est l'initiateur, à ce qu'il m'a semblé, d'une chaîne sur le libéralisme, et puis également Criticus, lui-même tagué par le Chafouin.

    Je ne vais pas être original, parce qu'après avoir lu le billet Mon libéralisme de mon ami Claudio (Skeptikos), je pense pouvoir dire que je partage en grande partie son point de vue. J'aimerais toutefois ajouter que je suis plus attaché que lui aux libertés "négatives" au sens où Amartya Sen l'entend. Je n'aime pas que l'on m'empêche d'agir et je me défie des lois contraignantes, a fortiori des lois contraignantes pour l'initiative individuelle sous toutes ses formes. A cet égard, l'entrepreneuriat constitue l'une des formes actuelles de l'esprit d'entreprise. Favoriser l'esprit d'entreprise, c'est donner à chacun la possiblité d'exercer sa responsabilité individuelle, et peu importe, au fond, dans quel champ, économique ou non s'exerce cet esprit. J'aime profondément la liberté, et, en ce sens, je suis libéral. Pas libéral seulement parce que je ne veux pas d'entraves à ma volonté de puissance, mais parce que j'aime bien l'adage "aide-toi toi-même, le Ciel t'aidera"...

    Plus généralement, mon libéralisme a une source largement aristotélicienne : il m'a semblé, dans le livre III de son Éthique à Nicomaque, qu'Aristote définissait largement la liberté par rapport à la responsabilité. Contrairement à un Platon ou à un Sartre (horresco referens) la liberté aristotélicienne n'est pas un absolu. Il n'y a pas le "libre" et le "non-libre", mais des degrés de liberté et corollairement de responsabilité.

    A la base de toute action, Aristote identifie des actes volontaires et des actes non-volontaires :

    « On admet d’ordinaire qu’un acte est involontaire quand il est fait sous la contrainte, ou par ignorance. Est fait par contrainte tout ce qui a son principe a hors de nous, c’est-à-dire un principe dans lequel on ne relève aucun concours de l’agent ou du patient si, par exemple, on est emporté quelque part, soit par le vent, soit par des gens qui vous tiennent en leur pouvoir.»

    Mais il n'y a ni vide ni barrière infranchissable entre ces deux catégories d'actes, pour la bonne raison qu'il se trouve dans cet espace toute une gradation d'actes dits mixtes.

    Pour cette raison, je n'exonère jamais entièrement les individus de leurs responsabilités quand ils agissent, et pas seulement les individus mais les peuples également. Aristote, à ce sujet, fait une distinction très subtile entre l'action par ignorance et l'action dans l'ignorance. La voici :

    «Il y a aussi, semble-t-il bien, une différence entre agir par ignorance et accomplir un acte dans l’ignorance : ainsi, l’homme ivre ou l’homme en colère, pense-t-on, agit non par ignorance mais par l’une des causes que nous venons de mentionner bien qu’il ne sache pas ce qu’il fait mais se trouve en état d’ignorance. Ainsi donc, tout homme pervers ignore les choses qu’il doit faire et celles qu’il doit éviter, et c’est cette sorte d’erreur qui engendre chez l’homme l’injustice et le vice en général. Mais on a tort de vouloir appliquer l’expression involontaire à une action dont l’auteur est dans l’ignorance de ce qui lui est avantageux. En effet, ce n’est pas l’ignorance dans le choix délibéré qui est cause du caractère involontaire de l’acte (elle est seulement cause de sa perversité), et ce n’est pas non plus l’ignorance des règles générales de conduite (puisque une ignorance de ce genre attire le blâme) : (ce qui rend l’action involontaire,) c’est l’ignorance des particularités de l’acte, c’est-à-dire de ses circonstances et de son objet, car c’est dans ces cas-là que s’exercent la pitié et l’indulgence, parce que celui qui est dans l’ignorance de quelqu’un de ces facteurs agit involontairement.»

    Comprenons-nous : quand l'ivrogne agit, l'ignorance n'est pas la cause de son action mais son effet. Il est donc bien responsable de ses actes, au moins jusqu'à un certain degré. Je tends à penser qu'Aristote, via son Éthique, est l'un des pères fondateurs du libéralisme, en tout cas, aau moins du libéralisme "négatif".

    Pour que le lecteur comprenne bien les enjeux, je donne les définitions des libertés positive et négative telles que les a définies Isaiah Berlin, que Claudio cite, d'ailleurs :

    - la liberté négative, qui est la possibilité offerte à l'individu d'agir sans être gêné par d'autres. C'est un "espace de non-interférence", c'est une absence de coercition ;

    - la liberté positive, qui est la possibilité pour l'individu d'atteindre le but qu'il poursuit, d'aller jusqu'à la limite de ses satisfactions. L'individu veut être son propre maître, ne dépendre de personne. La liberté est la puissance, la puissance effective d'atteindre des objectifs spécifiques.

    Amartya Sen les lie l'une à l'autre, estimant que l'on ne peut pas penser l'une sans l'autre. Sur l'échelle de la liberté, je dirais que certains les coordonnent dans une parfaite égalité, et d'autres subordonneront davantage l'une à l'autre. Eh bien moi, sur cette échelle, dans cette gradation, je ne renie pas la liberté positive, mais je la subordonne plutôt à la liberté négative que l'inverse. Un tel choix aspire nécessairement la liberté vers le champ de la responsabilité pour une raison simple : si la liberté est l'absence de coercition, alors, une fois toute forme de coercition écartée, l'individu est entièrement responsable de ses actes, y compris de l'existence qu'il se construit. Dans ces conditions, ne pas jouir d'un certain nombre de biens supérieurs au sens où l'entend Sen, ne dépend que de sa volonté propre. Comme je ne suis pas un libéral radical, je ne fais pas porter sur les épaules de chacun la capacité ou l'incapacité à jouir de ces biens supérieurs, mais, dans la gradation qui relie la responsabilité à cette liberté-là, la responsabilité est pour moi première, même si c'est de peu.

    Et voilà pourquoi on me considère, à raison, plutôt comme de centre-droit que de centre-gauche ou même centriste pur et dur. Je pense que la distinction véritable entre le centre-gauche et le centre-droit passer par cette divergence, qui peut se muer, à l'occasion, en une véritable ligne de fracture.

    Je conclus en ajoutant que j'exclus radicalement tout le déterminisme rousseauiste en matière de liberté, et a fortiori les discours sur l'aliénation qui conduisent droit à la sociologie dégoûlinante de bourdieuseries...

    Il me faut trouver quelques individus à qui refiler la patate chaude : pour mémoire, il s'agit d'écrire un billet sur son positionnement politique. Je ne sais pas s'il lira ce billet, mais je serais curieux, par exemple, de connaître le positionnement politique exact d'Abadinte : Girondin ou Montagnard ?. J'ai lu souvent des choses de bon sens chez ce social-démocrate ouvert, entrecoupés d'inexplicables couplets dans la plus pure tradition pré-marxiste, particulièrement dès qu'il évoque la bourse et l'actionnariat.

    Il y en a un autre qui m'intrigue également, c'est Humeurs de Vaches, qui a le mérite de me faire rire, mais dont les billets sont trop peu fréquents à mon goût. L'habitude d'illustrer son propos par une photo de vache me fait bien rire à tous les coups. Politiquement, je pense qu'il n'y a pas beaucoup de différences entre lui et moi, mais cette chaîne pourrait être une occasion de le vérifier.

    Le point de vue de Laura Asma m'intéresse beaucoup également. Ouktiasma est un  blog pour le moins paradoxal : d'un côté, il prône un Islam très traditionnel, et de l'autre, propose une interprétation du Coran très humaniste, avec un positionnement politique d'une très grande modération. Bon, Laura ne doit pas me lire souvent et il faudra sans doute que j'aille sur son blog pour lui dire que je l'ai taguée, mais j'espère qu'elle acceptera de jouer le jeu.

    Alcibiade est un autre objet de perplexité. Si Humeurs de Vaches est à quelques encablures de moi sur ma droite, ce blog collectif est à la même quantité d'encablures mais sur ma gauche. J'entends par là que nous sommes sans doute proches. Je n'ai jamais compris sa participation à Construire en Mouvement qui me paraît clairement à la gauche du MoDem. En dehors de son positionnement sur les thèmes sociétaux, Alcibiade est plus près du centre-droit que du centre, et a fortiori du centre-gauche.

    Enfin, c'est un blog local mais fort fréquenté, très féru de démocratie locale, qui fera l'objet de ma dernière requête : Paris16.info. En espérant obtenir une réponse du maître des lieux, car il n'est pas évident d'obtenir une réponse politique d'un blog dont le positionnement n'est pas d'abord politique. Il n'en reste pas moins que j'y ai lu parfois des prises de positions bien politiques, elles. Voilà qui va nous changer de la blogosphère politique traditionnelle.

    Je ne sais pas ce que mes lecteurs en pensent, mais je trouve mon choix à la fois sympa et atypique, non ?

     

  • Grève ou pas grève ?

    Il y a un appel général à la grève, demain, jeudi 29 janvier 2008. A vrai dire, je suis mitigé. A titre personnel, je pense que je ne serai pas en grève demain. En effet, le mot d'ordre général me semble confus, et surtout, les solutions proposées aussi disparates qu'irréalistes. Je ne pense absolument pas qu'une hausse générale du pouvoir d'achat soit une solution satisfaisante. Je suis généralement méfiant dès que l'on parle de relance par la demande, sauf si elle est généralisée dans le monde, ce qui en atténue fortement les effets pervers. Toutefois, il me paraît bien plus sensé et efficace de cibler cette relance. Autrement dit, je suis tout à fait contre l'idée d'augmenter massivement les salaires pour aboutir à acheter encore plus de high-tech importée. En revanche, je ne suis pas contre une hausse du pouvoir d'achat, via des importations ciblées, si elle permet d'acheter massivement de l'alimentation bio et de l'énergie propre. On peut aussi essayer de viser les entreprises qui respectent des standards environnementaux et sociaux (max havelaar, amis de la terre, et cetera...).

    Le plan socialiste ne me convient donc pas du tout. Et pas davantage les mots d'ordre des syndicats.

    D'un autre côté, je trouve que Sarko and co, c'est à dire toute sa majorité, méritent une baffe magistrale pour la manière dont ils bafouent quotidiennement les libertés et exercent le pouvoir sans discernement ni dialogue. En particulier la concentration des pouvoirs à tous les étages de la société, l'élimination massive des corps intermédiaires jusque dans le Parlement ne peuvent que heurter profondément ma sensibilité libérale, démocrate et girondine.

    J'avoue avoir longuement hésité, et très franchement, je ne saurais désavouer les Français furieux, d'autant que sur le pouvoir d'achat, il faut rappeler les promesses aussi irréalistes que démagogiques du candidat Nicolas Sarkozy...

    J'en suis là de ma réflexion. Je pense que cette grève ne va pas changer grand chose et c'est pour cela que je ne la ferai pas, mais je trouve que notre gouvernement et notre président actuels méritent qu'elle soit massive.

  • Le plan de relance des socialistes

    Je me suis rendu sur le blog d'Abadinte, un militant socialiste, qui a eu la très bonne idée de présenter le plan du Parti Socialiste pour relancer l'économie. Autant dire qu'à sa lecture, j'ai failli avoir une syncope. Les Socialistes n'ont désespérément rien compris de l'échec de leur politique de relancer par la demande de 1981. Le seul élément qui pourrait atténuer leurs errements aujourd'hui est que les autres pays européens mènent à peu près la même politique au lieu d'être sur une ligne inverse, comme en 1981.

    Le plan de Martine Aubry est truffé de dépenses nouvelles dont pas une n'est financée, et surtout, se propose de relancer tout azimut la consommation par des dépenses nouvelles de l'état (contrats aidés) , des hausses de salaire, le tout pesant sur les entreprises. On trouve également ce genre d'aberration économique :

    Remboursement préalable des aides publiques perçues au cours des cinq dernières années pour les entreprises qui engagent un licenciement économique alors qu'elles distribuent des dividendes ou rachètent leur propres actions.

    Les entreprises ne distribuent pas des dividendes par plaisir mais pour attirer de nouveaux investisseurs. Elles ne seraient d'ailleurs peut-être pas à ce point dépendantes de leurs actionnaires si elles disposaient de marges suffisantes pour investir. Sauf qu'avec un projet qui se propose de les plomber par des charges patronales nouvelles, cela ne risque pas de se produire.

    Plus généralement, on peut admettre une relance par la demande quand l'appareil productif national est productif, or, comme en 1981, il est à nouveau vieilli.

    Les seuls points que je trouverais à peu près corrects, et encore, je tique pour le second, ce seraient ceux-ci :

    • mettre en place un crédit impôt-recherche bonifié et spécifique pour les PME-TPE innovantes et intervenant dans l’économie verte ;

    Le point E me convient aussi. Je pense que ce sont des incitations fiscales ciblées qui peuvent d'une part faire repartir la machine, et d'autre part, nous aider à franchir le difficile cap de la nouvelle révolution industrielle qui s'annonce :

    E. Promouvoir une croissance verte Les défis écologiques sont l’occasion unique de changer fondamentalement les paradigmes d’une économie capitaliste à bout de souffle et de relancer la croissance et l’investissement.

    • L’adoption pour les particuliers d’une tarification incitative à l’économie des biens essentiels que sont l’eau, l’électricité et le gaz (fixation d’une tarification avantageuse en cas de non dépassement d’une consommation forfaitaire) ;
    • L’augmentation des crédits publics pour le développement des technologies propres et des éco-industries ;
    • Le lancement d’un programme de dépollution des sites et sols pollués ;
    • Le développement massif des infrastructures de transport propre, en partenariat avec les régions.

    Bien évidemment, je ne me reconnais en revanche  absolument pas dans l'intitulé du point E. L'économie capitaliste n'est pas à bout de souffle. Elle est en crise, et cela lui arrive à intervalles réguliers. Mieux vaudrait s'interroger sur la manière dont on peut faire pour que ces crises ne frisent pas l'apoplexie à chaque fois, et, en outre, entamer une réflexion sur la vitesse de la circulation des biens, matériels ou immatériels, et de l'information, bien plus élevée que la mécanique économique de marché traditionnelle à laquelle nous sommes habitués.

    Je ne sais pas ce qu'en pense exactement François Bayrou. Martine Aubry a déclaré qu'il rejoignait les Socialistes sur leurs propositions parce qu'il vote la motion de censure. Je n'ai pas entendu le même son de cloche de la part de Bayrou. C'est l'atteinte insupportable aux libertés, qui l'horripile particulièrement, je le crois, qui le pousse, à juste titre, à mon avis, à voter cette motion avec les Socialistes.

    Cela ne m'étonne qu'à moitié qu'Abadinte, tout social-démocrate ouvert qu'il est, applaudisse des deux mains ce programme. J'avais lu son intéressant billet du 19 janvier dernier où il expliquait la manière dont les entreprises opéraient pour se financer. Le même auteur qui constate avec raison les déficiences des Français en économie parvient tout de même à écrire les contre-vérités qui suivent :

    Il y a d'autres moyens que je qualifierais de plus radicaux. Le premier d'entre eux est de vendre tout ou partie le capital de son entreprise à une autre entreprise (Alitalia et Air France-KLM par exemple). Le deuxième est de vendre son capital à un particulier derrière un fond d'investissement (quasiment tous les acteurs du net se sont financés ainsi). C'est donc une entité extérieure qui rentre dans le capital et qui en tant qu'actionnaire de l'entreprise a un droit de décision à hauteur de son entrée dans le capital de l'entreprise. Au risque de prendre les décisions à la place du propriétaire? En effet, pour financer l'investissement de son entreprise, l'entrepreneur a vendu son entreprise au plus offrant. Résultat, il n'est plus maître chez lui... De la même manière, le dernier moyen est de vendre son capital dans une bourse d'échange, c'est ce qu'on appelle l'introduction en Bourse de l'entreprise. Et là, les boursicoteurs, spéculateurs, traders, cambistes spéculent sur le niveau futur de l'entreprise à la hausse ou à la baisse. Bref, non seulement l'entrepreneur n'a plus les mains libres pour prendre les décisions stratégiques de l'entreprise mais en plus ce n'est plus lui ou les résultats de l'entreprise qui décident de la valeur de l'entreprise mais des personnes qui espèrent obtenir un gain spéculatif sur l'entreprise. Il vient de vendre son entreprise au diable. Car s'il souhaite par la suite utiliser les fonds propres (cf. le premier moyen de financement d'une entreprise l'autofinancement) pour investir dans un nouveau produit, processus productif, usine etc., il n'en aura pas les moyens car les fonds propres serviront d'abord et avant tout à rémunérer celui qui était entré dans le capital de l'entreprise. L'entrée d'un nouvel actionnaire réduit donc la capacité d'investissement de l'entreprise au lieu de l'augmenter.

    Il est impossible, pour un entreprise, de grossir si elle ne passe pas par les marchés. Abadinte ne l'ignore sans doute pas. Est-ce que google serait devenu Google si elle n'avait pas levé trois milliards de dollars de capitaux à un moment donné de son histoire ? Abadinte croit-il un seul instant qu'un banquier aurait consenti un prêt d'une telle somme ? Est-ce qu'il imagine un seul instant que les marges de google auraient pu dégager un tel montant ? Évidemment non. La capitalisation boursière est un progrès économique nécessaire, et, dans l'histoire de l'humanité, elle a permis l'émergence de géants économiques. On peut disserter sur le bien-fondé de l'existence de ces géants, mais souvent, ils ont permis des progrès techniques sans équivalents.

    J'accorderai à Abadinte de critiquer le fonctionnement actuel de la Bourse, mais il ne se réduit pas à une simple histoire de méchants actionnaires d'un côté et de gentils entrepreneurs (travailleurs ?) de l'autre. Paradoxalement, j'en viens à me dire qu'Abadinte regrette certainement le capitalisme entrepreneurial des premiers temps, celui-là même dont Schumpeter, mon Totem, fait l'apologie. Intéressant de constater, d'ailleurs, comme je l'avais moi-même noté, que Jean Peyrelevade a des vues similiaires sur ce sujet.

  • SNCF : la France d'en bas et la botte de Nevers...

    Je me sens une humeur de chroniqueur ce matin. Souvenez-vous, il y a15 jours j'écrivais un billet à propos non pas de la France qui se lève tôt, mais de la France qui se lève TRÈS tôt.  Précisément celle qui se lève aux alentours de 4 à 5 heures du matin, dans les environs de Nevers, pour espérer gagner la capitale par le supposé train de 7h33 (attention heure d'arrivée à Paris ; le départ de la petite ville de Cosme, sur le trajet, se faisant à 05h39). Il faut dire que sur ce tronçon, la SNCF est en forme : j'ai pu me procurer la liste des retards depuis le 04 novembre dernier. Mais dans un fort souci d'équité, la SNCF a bien sûr veillé à ce que le train de retour qui part de Paris à 17h59 connaisse des retards similaires au train de départ. Côté élus, c'est le silence radio. Gaëtan Gorce, le député local, au lieu de se demander si Obama va sauver l'Amérique, ferait bien de se demander quand les trains de la SNCF vont enfin passer à l'heure dans la région. Il aurait déclaré, samedi dernier, ne pas être au courant des retards. En voilà un qui ne prend pas le train et ne se lève pas tôt...

    A ces élus locaux, qui se targuent de l'effort accompli, Jean-Pierre Door, député du Loiret, Gaëtan Gorce, député de la Nièvre, Yves Fromion, député du Cher et Jean-Pierre Sueur, Sénateur du Loiret, je leur suggère une nouvelle action positive...

    Ceux qui lisent ont intérêt à être fort en algèbre, et particulièrement savoir faire des additions...

    Retards

    train de 05h39 à Nevers

    04 novembre : 30 mns - 7 novembre : 50 mns - 13 novembre : 1h10 - 14 novembre :  40 mns - 17 novembre : 10 mns - 18 novembre : 10 mns - 19 novembre : 12 mns - 20 novembre : 30 mns - 24 novembre : 45 mns - 25 novembre : 15 mns - 26 novembre : 42 mns - 27 novembre : 10 mns - 9 décembre : 70 mns - 15 décembre : 25 mns - 30 décembre : 10 mns (wouah ! seulement ?) - 29 décembre : 40 mns - 30 décembre : 10 mns (ça, c'est pour la nouvelle année) - 31 décembre : 35 mns (et on vous la souhaite heureuse et prospère à la SNCF) - 07 janvier : 50 mns - 9 janvier : 25 mns - 12 janvier : 35 mns - 21 janvier : 15 mns - 26 janvier : 40 mns - 27 janvier : 40 mns -

    Train de 17h59 à Paris-Bercy

    15 décembre : 30 mns - 19 décembre : 30 mns - 23 décembre : 50 mns - 29 décembre : 15 mns (seulement ? le cadeau du Père Noël, sans doute) - 31 décembre il partait à 16h35 ce jour-là) : 25 mns - 6 janvier : 2h00 - 7 janvier : 45 mns - 12 janvier : 2h10 (chapeau bas : record battu !) - 19 janvier : 40 mns( en comptant la file au guichet pour obtenir un certificat de retard) -

    Pas mal, hein ? Total d'heures perdues, tenez-vous bien les amis : 1245 minutes soit un peu plus de 20 heures, soit l'équivalent de deux   journées et demie ouvrées de travail...Tenez, un petit calcul au SMIG horaire : un petit peu plus de 174 euros de perdus, mais, attention, pour les smicards, seulement...

    C'est la version chemin de fer de la Botte de Nevers...Prends tes bottes et marche parce que le train n'est pas là. Ah, je suis sympa : je ne parle pas des autres trains, par exemple, du 16h35...

    20h00 et 180 euros minimum : tiens, la SNCF pourrait leur offire un Paris-Venise, à ce tarif-là, à la France d'en bas...

     

  • Le mauvais procès fait à Éric Besson

    Plus j'en lis, et plus je trouve excessifs les jugements qui sont rendus envers Éric Besson. Je ne trouve pas juste de le qualifier de félon et encore moins de traître. A mon sens, il a fait une lourde erreur, en rejoignant Nicolas Sarkozy, mais il n'est pas le seul, et dans le camp de Nicolas Sarkozy, il y a plusieurs individus estimables qui font la même erreur. Dans notre pays, cela demeure tout de même un droit que de changer d'avis, d'autant qu'Éric Besson n'a pas pris en traître le PS, que je sache. Il a repris sa liberté de parole avant même le premier tour de l'élection présidentielle.

    En ce qui concerne l'immigration, attendons de voir et jugeons après, plutôt que de lui jeter la pierre par avance. Bien sûr, je me méfie des annonces chiffrées, ces dernières me semblant contradictoires avec la volonté de traiter la question de l'immigration au cas par cas, mais, à ce qu'il me semble, Éric Besson n'est pas un monstre jusqu'à nouvel ordre.

    En revanche, pour s'être laissé embarquer dans un projet qui ne lui correspond sans doute pas, je ne crois pas l'homme très perspicace. L'occasion va de toutes façons être donnée de juger l'homme et son humanité sur pièces, puisqu'il hérite d'un mnistère particulièrement sensible.

    J'ai lu son dernier billet : bien sûr, je n'irais certainement pas faire l'éloge de Hortefeux, au vu des dérapages multiples auxquels ont donné lieu nombre d'interpellations (en fait, le problème, c'est que ces dérapages ne sont pas propres à l'immigration mais sont les conséquences d'une politique sécuritaire et liberticide qui se met en place à tous les étages de la société !). Toutefois, Éric Besson fait bien de mettre en garde le PS sur la question de l'immigration. Contrôler sérieusement et fermement nos flux migratoires est une nécessité absolue. La vraie question, c'est la manière dont on le fait. Les Socialistes devraient comprendre une bonne fois pour toutes que leurs discours angélique sur l'immigration est passé de mode, et que le petit peuple ne le supporte plus. Les dernières vagues d'immigration en France, particulièrement les regroupements familiaux systématiques ont généré de nombreuses difficultés, notamment là où ces vagues étaient concentrées (il est vrai, sous l'effet de l'incurie des pouvoirs publics). Il n'y a plus que le PS pour continuer à le nier. Tant que les Socialistes continueront à glapir comme des putois à chaque interpellation, sans même avoir examiné avec sérieux et attention chaque cas, ils ne seront pas crédibles. Ségolène Royal l'avait bien compris, et sur ce terrain, contrairement à la gauche libertaire et bobo, elle se montre très prudente. Éric Besson lui a rendu cet hommage-là, et pourtant, il la déteste autant que ses camarades du PS la honnissent...

    Personnellement, j'avais beaucoup aimé les propositions de François Bayrou sur l'immigration. Et ces propositions allaient exactement à rebours de celles de Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy voulait (et veut encore) que la France choisissent ses immigrés. François Bayrou voulait (et veut encore) que les immmigrés qui viennent ici, choisissent vraiment la France. Deux projets radicalement opposés. Le second repose sur la responsabilité de l'individu. Je cite Bayrou tant ce qu'il a dit me semble cousu du bon sens :

    « Je propose une politique nationale d’immigration articulée en deux volets : maîtrise de l’immigration clandestine et main tendue à ceux qui peuvent et veulent s'intégrer.
    En premier lieu, la maîtrise de l’immigration clandestine, en métropole et peut-être plus encore dans outre-mer. Il faut lutter résolument contre les filières de passeurs et les trafics d’êtres humains. Les immigrés, pour l’immense majorité d’entre eux, n’arrivent pas seuls. Ils paient, pour venir, très cher.
    Il faut en même temps très durement réprimer le travail clandestin. Les immigrés clandestins ne restent que s’ils peuvent travailler. Le travail clandestin est la condition de l’immigration clandestine. Chacun sait qu’il est en réalité peu réprimé.
    La politique d’immigration doit être une politique européenne : il faut une politique concertée de circulation, de visas, d'accompagnement des immigrés. Si un immigré n’est pas admis, il doit être reconduit ; reconduit le plus vite possible. S’il est admis, il faut l’inciter à s'intégrer à la société française, par un programme d’intégration portant sur la langue française et nos valeurs. L’assiduité à un tel programme serait une condition de régularisation. Les immigrés arrivés clandestinement sur notre territoire ne sauraient être régularisés que sur des critères clairement définis : contrat de travail, maîtrise de notre langue et de nos valeurs, connaissance de notre mode de vie. »

    Pas mieux que vous François Bayrou : on est à 100% d'accord.

     

  • Suggestion au Figaro

    Je ne suis pas un abonné du Figaro, mais, je le lis souvent, à la fois sur la Toile, et aussi en version papier. Or, j'ai trouvé dans le Canard Enchaîné de mercredi dernier une excellente suggestion : il paraît que le Figaro cherche à s'améliorer et demande donc à ses lecteurs quelle nouvelle rubrique il pourrait créer. Et derechef le Canard de proposer au Figaro d'ouvrir une tribune hebdomadaire rédigée par François Bayrou !

    Excellente idée ! Je crois que le courrier des lecteurs, c'est ici ! On écrit au Figaro ?

  • Bayrou est en forme !

    Je viens d'écouter François Bayrou sur le "Talk" le Figaro/Orange et je le trouve décidément très en forme en ce moment : pas vous ? Je l'ai trouvé excellent sur la jeunesse, et plus généralement, sur la dénonciation des comités Théodule. Clairement, dans ce pays, il est facile de savoir quand un pouvoir n'a pas d'idées ou de solution pour sortir d'une crise : il crée un comité Théodule. Plus il y a de comités, plus on peut parier que rien ne va se passer, voire mieux, que le comité Théodule va servir d'écran. Sur ce point, Sarkozy et son gouvernement sont passés maîtres : incroyable le nombre de fois où les partenaires de négociation (syndicats, par exemple) les parlementaires (le Sénat en particulier) ou les comités et autres missionnés ont été mis devant le fait accompli. C'est une spécialité sarkozyste. Je suis content d'avoir retrouvé chez Bayrou une conviction qui m'est chère, qui se trouve gravée en lettres d'or dans l'oeuvre de Montesquieu, celle de la séparation des pouvoirs. En matière d'instruction, Bayrou avait aussi proposé une réforme, mais il souhaitait au préalable que le ministre de la justice soit indépendant du pouvoir exécutif. Par exemple, dans l'entretien ci-dessous, il suggère son élection au Parlement par une majorité qualifiée. Excellente idée. Chiche, Président Sarkozy ?

    J'ai beaucoup aimé, enfin, ce qu'il a dit sur la liberté des femmes, en matière de congé-maternité, et son allusion aux patrons insistants, tout en rappelant l'importance des liens que tissent mères et bébés dans les premières semaines. En fait, chaque fois que j'écoute François Bayrou, je suis ravi de trouver au sein de la classe politique quelqu'un avec lequel je partage autant de convictions de fond.