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Besancenot faisant le "kéké"

Trop drôle, cette vidéo. Faut pas non plus prendre les ouvriers pour des imbéciles. Ils comprennent très bien quelles sont les intentions réelles de certains de leurs "soutiens"... Le Besancenot et ses npistes, il s'est fait renvoyer dans les cordes comme il convient. De toutes façons, on le sait : la vérité à propos du NPA c'est que sa base électorale et militante n'est absolument pas constituée d'ouvriers mais surtout d'instituteurs et de cols-blancs (essentiellement de l'administration, au demeurant). Il y a tout un chapitre (chapitre XIII de Capitalisme, Socialisme et Démocratie) où Schumpeter traite des intellectuels et d'une certaine forme de lumpen-intellectariat (j'assume la paternité du néologisme). Je l'avais déjà relevé par le passé, mais bis repetita placent :-) La ressemblance avec la base militante du NPA est saisissante...


www.Tu.tv

En second lieu, qu'il y avait ou non chômage des intellectuels, leur multiplication donne naissance à des conditions d'emploi peu satisfaisantes - affectation à des travaux inférieurs ou salaires moins élevées que ceux des ouvriers les mieux rémunérés.
En troisième lieu, la surproduction des intellectuels peut créer des incapacités de travail d'un type particulièrement déconcertant. L'homme qui a fréquenté un lycée ou une université devient facilement psychiquement inemployable dans des occupations manuelles sans être devenu pour autant employable, par exemple, dans les professions
libérales
. Une telle faillite peut tenir soit à un manque d'aptitude naturelle - parfaitement compatible avec la réussite aux examens universitaires -, soit à un enseignement inadéquat : or, ces deux risques se multiplient toujours davantage, en nombres relatifs et en nombres absolus, au fur et à mesure qu'un nombre plus élevé de sujets est drainé vers l'enseignement supérieur et que le volume d'enseignement réclamé grossit indépendamment du nombre des individus que la nature a doués du don d'enseigner. A négliger ces déséquilibres et à agir comme si la création d'écoles, de lycées, d'universités supplémentaires se ramenait purement et simplement à une question de gros sous, on aboutit à des impasses trop évidentes pour qu'il soit besoin d'y insister. Quiconque ayant à s'occuper de nominations à des postes est personnellement qualifié pour formuler une opinion autorisée et peut citer des cas dans lesquels, sur dix candidats à un emploi, possédant tous les titres universitaires requis, il n'en est pas un seul qui soit capable de l'occuper convenablement.
Par ailleurs, tous ces bacheliers et licenciés, en chômage ou mal employés ou inemployables, sont refoulés vers les métiers dont les exigences sont moins précises ou dans lesquels comptent surtout des aptitudes et des talents d'un ordre différent. Ils gonflent les rangs des intellectuels, au strict sens du terme, c'est-à-dire ceux sans attaches professionnelles, dont le nombre, par suite, s’accroît démesurément. Ils entrent dans cette armée avec une mentalité foncièrement insatisfaite. L'insatisfaction engendre le ressentiment. Et celui-ci prend fréquemment la forme de cette critique sociale qui, nous l'avons déjà reconnu, constitue dans tous les cas, mais spécialement en présence d'une civilisation rationaliste et utilitaire, l'attitude typique du spectateur intellectuel à l'égard des hommes, des classes et des institutions. Récapitulons : nous avons trouvé un groupe nombreux dont la situation nettement caractérisée est colorée d'une teinte prolétaire; un intérêt collectif modelant une attitude collective qui explique d'une manière beaucoup plus réaliste l'hostilité du groupe envers le régime capitaliste que ne saurait le faire la théorie (équivalant à une rationalisation au sens psychologique du terme) selon laquelle l'indignation vertueuse de l'intellectuel dressé contre le capitalisme serait simplement et logiquement provoquée par le spectacle d'exactions honteuses - théorie qui ne vaut pas mieux que celle des amoureux quand ils prétendent que leurs sentiments sont la conséquence logique des mérites de l'objet de leur passion 1. En outre, notre théorie rend également compte du fait que, loin de diminuer, cette hostilité s'accentue chaque fois que l'évolution capitaliste se traduit par une nouvelle réussite
.

 

Commentaires

  • En gros, j'ai eu la chance de travailler à l'usine avec mon diplôme de ESC ?

    Oui, c'est vrai :D

  • Bon, il a forcé le trait, l'ami Schumpeter, mais tout n'est pas faux dans ce qu'il dit.
    Sinon, je ne me lasse pas de la repasser en boucle, cette vidéo :-)

  • Le problème des révoltes révolutionnaires de nos jours, c’est la confusion des genres, des géographies, des époques et des définitions.

    Un soulèvement populaire en Birmanie ne rejoint en rien un pique-nique syndical de fonctionnaires à Paris.

    L’overdose de temps libre provoque des abus de langage sémantique, des prises d’otage de figures historiques, des jumelages outranciers de luttes issues de la famine et de l’obésité. Voilà les bases de l’économie du romantisme revendicatif dans les pays occidentaux.

    Lorsque nous effectuons une analyse des modèles ou des structures de contestation, nous constatons une chose commune : la non tolérance des partisans du pour ou du contre.

    Il y a une prétention bien malhonnête à avoir la rébellion systématique quand nous sommes à l’abri du besoin matériel garantissant la diffusion la propagande de canapé et que, dans le même temps, nous pouvons nous plaindre tranquillement et judiciairement de cette oppression machiavélique tuant les dissidents apolitiques à coup de cancer de la prostate ou du sein.
    la suite ici :
    http://souklaye.wordpress.com/2009/04/02/alternative-univoque-ennemi-intime-ou-conspiration-collective/

  • C'est fou à quel point les propos de Schumpeter semblent actuels.

  • Salut Oaz

    Oui, il est impressionnant. Il a pressenti beaucoup de choses sur le capitalisme et sa nature. Après, on peut adhérer ou ne pas adhérer à ses points de vue, mais ils sont applicables à notre époque et à ce que nous vivons.

  • Le type qui parle à Olivier Besancenot n'est pas salarié à Celanese donc il ferait bien de se calmer

  • Le travail des médias devrait consister à vérifier l'info avant de la diffuser "brute de fonderie". Voila la mise au point de la section CGT de Celanese.

    COMUNIQUE DE PRESSE

    DEPLACEMENT A L’ASSEMBLEE NATIONALE

    DES SALARIES DE CELANESE


    Le mardi 19 mai 2009 des salariés de Celanese et de Yara se sont déplacés sur Paris pour une manifestation à l’assemblée nationale. Environ 150 personnes étaient présentes. Sous l’invitation de la CGT Celanese M. Olivier BESANCENOT est venu nous rendre visite pour parler avec nous de nos problèmes. Nous tenons à préciser que le mauvais accueil qui lui à été fait en début de sa visite n’était pas le fait des salariés de Celanese, mais d’un participant à la manifestation totalement indépendant de l’usine Celanese et membre du partie socialiste de la section d’Artix (Pyrénées Atlantique).

    Nous regrettons fortement la médiatisation du ce fait isolé qui à en plus occulté le vrais problème, qui est la fermeture de notre usine chimique viable, rentable et nécessaire pour la France et pour l’Europe.
    Les salariés de Celanese ont quand même pu discuter de tous ces problèmes pendant près d’une heure avec M. Olivier BESANCENOT, et nous le remercions très fortement de sa contribution à la lutte des ouvriers de Celanese.

    Contact M. DIOZEDE PASCAL Délégué CGT
    06.08.99.70.79

  • Ah oui, Artix...Les grèves de la faim tournantes des membres du ps, faut pas non plus pousser et se mettre en danger, heing?
    :D Faire du bruit, là est l'important...@@@@@!

  • Je suis impressionné par Schumpeter (décédé en 1950) pour l'identification claire d'un problème (Surqualification pour Emploi ou même Non emploi pour Surqualification Générale) qui est étonnament d'actualité,

    mais pas trés convaicu par ses conclusions (du moins pour notre époque),à savoir, si j'ai bien compris, ce phénomène serait une grande incitatition à vouloir la mort du Capitalisme.

    En réalité Il me semble que c'est de considérer que le Libéralisme et le Capitalisme sont des valeurs Royales à privilégier d'office qui donnerait plutôt envie de leur couper la tête !!

  • Je n'ai pas très bien compris la phrase "celle des amoureux quand ils prétendent que leurs sentiments sont la conséquence logique des mérites de l'objet de leur passion". Tu peux développer ?

  • @ KPM

    Eh bien les amoureux voient toutes les qualités dans l'objet de leur amour et expliquent ainsi l'intensité de leurs sentiments.
    Il n'en est en réalité rien : c'est le désir égoïste de posséder l'objet de leur passion qui les pousse et non les mérites de l'objet en question. Je pense que c'est ça le raisonnement de Schumpeter. De même, l'indignation contre le capitalisme de ces intellectuels n'a en réalité rien de vertueux : il ne fait que masquer des frustrations ou des intérêts catégoriels.
    @ Chui Kalm
    Fallait lire toutes mes notes sur son bouquin :-) Schumpeter est convaincu que le capitalisme sera remplacé par le socialisme. Il pense que les mouvements de concentration et l'enrichissement qu'il apporte conduiront inévitablement à de nouveaux besoins et à une autre organisation de la société et de l'économie.

  • Je ne peux m'empêcher de préciser des avis personnels :

    1)Que Arlette Chabot, ayant de haute responsabilités aux informations à l'A2,
    me semble devoir mille revanches à ceux qui la croyaient impartiale et ce serait bien qu'elle s'y attèle.


    2)Il me semble que quelque soient leurs opinions par ailleurs, pour l'instant le NPA et la Gauche de la Gauche sont cohérents et ont une position claire d'indépendance vis à vis de la gauche autoproclamée PS Officiel d'Aubry,

    3)Lequel PS Officiel tour à tour parle de votes "Sanctions" (contre Sarko), de votes "Utiles" (i.d. est de captage chez les autres mvts), de votes "Proposants" (à Sarko),

    en veut au pouvoir puis aux opposants du pouvoir, puis aux opposants des opposants du pouvoir, mais plus trop au pouvoir,

    ceci le nez collé sur les sondages et un "Plan" qui apparait comme une suite de tranches roboratives de millards (fixés ou en suspens) attribués.

    Bref ce serait dommage que l'on puise risquer de croire que l'esprit TSSR de bidouille s'exerce cette fois tous azimuts.

    Enfin bon c'est ce que je ressens, je me trompe certainement, peut-être une âme "compétente" "Socialiste Officiel" viendra-t-elle expliquer ici quelques points ds cette stratégie ultrasophistiquée.

    Mais bon, c''était juste une parenthèse et effectivement je pense qu'il est bien mieux de parler modestement et dans un esprit constructif et concret de la Politique Européenne (et Française qui s'y rattache).

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