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Politique - Page 44

  • Rigueur, l'opposition m'énerve...

    François Fillon a annoncé un plan d'austérité : si je m'en tiens à ses seules annonces, pour l'instant, l'austérité, je ne la vois pas vraiment.

    Je trouve les glapissements de l'opposition tout à fait ridicules. 

    Cela dit, il y a aussi quelque chose qui me frappe : le plan de Fillon n'est pas un plan d'austérité, c'est un plan de taxes supplémentaires. Je n'ai quasiment rien vu au chapitre économies...

    C'est plutôt cela qui m'inquiète. Je ne vois aucune volonté de la part de l'actuel gouvernement de commencer à explorer les gisements d'économie. Et pourtant, si François Fillon lisait le Canard enchaîné, il commencerait par supprimer tous les échelons locaux qui sont hors de contrôle et produisent toujours plus de dépenses. L'intercommunalité, par exemple, qui conduit à des dépenses toujours plus somptuaires.

    La réalité, c'est que l'opposition n'a pour l'instant rien à proposer et ne ferait pas mieux en l'état. On peut même subodorer qu'elle ferait à peu près pareil.

    Ce qui m'insupporte le plus, c'est le petit jeu crétin à gauche qui consiste à tenter de faire croire que des riches vont sortir d'un chapeau magique, payer des impôts mirobolants et résorber ainsi les déficits publics.

    Bref, pour l'instant, nous sommes bien loin d'un plan de rigueur, et s'il en faut un un jour, ce sera autre chose que les mesurettes de Fillon. 

  • Nafissatou a sauvé la France et...les Socialistes !

    Quand j'y pense, tout de même, et que je vois le tombereau de boue qui environne DSK, j'imagine ce qu'il se fût passé s'il eût été le candidat socialiste pour l'élection présidentielle ou pire encore, le président de la France. Je comprends, maintenant, pourquoi à l'UMP, on disait qu'on disposait de bombes nucléaires en cas de candidature DSK.

    On devrait lui décerner la légion d'honneur et la citoyenneté française, à Nafissatou, pour le service immense qu'elle a rendu à notre pays. Sans oublier Tristane Banon qui a été la première à avoir le courage de rompre l'omerta.

    Vous imaginez un second tour DSK-Marine Le pen et des révélations tombant à ce moment ? Je n'aurais pas aimé être socialiste ce jour-là...

    Les DSK, les Berlusconi, les Jacob Zuma, ces gens-là, je ne peux pas les voir en peinture.

    Moi, je crois que la France a vraiment besoin de sobriété, d'honnêteté et de retenue.

    C'est clair que quand j'oppose un Bayrou d'un côté avec son attachement à la terre et son bon sens paysan, et les Fouquets et Carlton d'un Sarkozy ou d'un DSK de l'autre, il n'y a pas photo : quel soulagement de pouvoir apporter sa voix à un homme de bien !

  • Rhââââ : j'ai trouvé un blogue de centre-droit, un vrai !

    Ahhhh : je me pâme d'aise ! J'ai trouvé un autre blogue de centre-droit. C'est marrant, je connais depuis assez longtemps Doudette parce qu'elle est citée souvent sur d'autres blogues ou que je la vois sur Twitter, mais j'ai longtemps cru qu'il s'agissait d'un vulgaire blogue de gauche comme on en voit tant désormais sur la Toile, et je n'avais encore jamais fait le déplacement jusqu'à la page d'accueil du blogue. Or, que vois-je : c'est une centriste ! Hop, dans le reader !

    Alors c'est quoi un blogue de centre-droit ? Eh bien c'est d'abord ceci (cliquer sur le lien). Ensuite, sa taulière, son taulier a généralement voté pour Bayrou en 2002 et 2007. Au second tour de 2007 il/elle s'est abstenu(e) ou a voté Sarkozy. En 2012, il/elle cherchait un candidat de centre-droit et envisageait de voter Borloo, voire Morin. Le blogueur/la blogueuse de centre-droit n'exclut toutefois pas de voter à nouveau pour Bayrou en 2012, même si Bayrou porte son MoDem comme un gros boulet au pied. Le Blogueur de centre-droit aime évidemment l'Europe, la vérité, et l'absence de promesses inconsidérées. Tout comme moi, il raffolait de l'UDF (snif...).

    En fait, j'avais posé une petite question à Val le Nain entre autres, et je ne m'attendais pas à ce qu'il renvoie la balle à Doudette puisque j'ignorais qu'elle tenait un blogue centriste (c'est bien, il faut continuer à le tenir : centrist power !!!).

  • Hollande...Sarkozy ? Marine Le pen ? Bayrou ?

    Pour moi, il est acquis ou presque que François Hollande sera en finale de la présidentielle. Je ne pense pas que les petits partis de gauche pourront l'inquiéter : le Front National est à près de 20% dans les intentions de vote, d'une part, et, d'autre part, le rejet de Sarkozy est tellement fort que le peuple de gauche ne prendra pas le risque de le voir réélire une seconde fois.

    Donc, de ce côté-ci, c'est plié. Éva Joly, qui n'a désespérément rien compris à la France, et même Mélenchon, en dépit de sa spécificité feront des petits scores, voire des tout-petits scores.

    Le danger, et le tovaritch CSP l'a bien compris, c'est le FN. Mon chasseur de koulaks favori a à la fois tort et raison. Tort, parce que le FN ne menace pas la gauche directement. Raison, parce qu'en revanche, sa candidate peut accéder au second tour en surclassant Sarkozy. Et ça, c'est un scénario qui me paraît plus qu'envisageable. Marine Le pen part très haut et elle va monter encore plus, j'en suis certain. Elle enregistre de plus en plus de ralliements. Elle menace donc directement Sarkozy, qui n'a d'autre choix pour tenter de regagner le terrain que d'essayer de durcir sa campagne. Sauf que c'est fichu, il a montré son impéritie pendant 5 ans dans les domaines qu'il pourrait partager avec le FN (sécurité, immigration, particulièrement).

    Il reste un espace central désormais dégagé. Bayrou est actuellement sur son socle, à 7-8% d'intentions de vote. Il faut espérer qu'il décolle pour rassembler tout l'électorat centriste, que j'évalue à 15% environ. Pas plus, parce que Hollande va fixer tous les sociaux-démocrates et nous ne pouvons donc pas espérer les rallier.

    15%, ce serait évidemment très bien. Mais pas suffisant. Il faut réussir à monter à 20 voire 21 pour se qualifier. 

    La seconde place de finaliste va donc se jouer entre Marine Le pen, Nicolas Sarkozy, et, s'il réussit à émerger, François Bayrou. 

    C'est loin d'être joué pour nous. Le MoDem n'a toujours pas de programme digne de ce nom (ne me parlez pas du projet humaniste, il me donne des boutons rien que d'en prononcer le nom). Il y a un embryon de programme solide et raisonné avec l'État d'Urgence de Bayrou, et heureusement, toutes ses propositions de 2007 qui demeurent à 90% valides. Il va falloir étoffer tout cela, nous avons un retard conséquent sur les autres grandes forces politiques.

    Il y a un gros espace sur notre centre-droit. Le MoDem part de loin, c'est un parti de centre-gauche. Mais Bayrou, lui, est un authentique centriste démocrate-chrétien. En principe, il est légitime sur cet espace, même s'il a brouillé considérablement son image ces dernières années.

    Il faut donc occuper l'espace de la droite modérée, avec un avantage : elle commence à ne plus pouvoir voir Sarkozy en peinture. Cela ne se ressent pas encore en termes d'intentions de votes (encore que, il suffit de considérer les scores de Borloo, ou même de Morin) mais dans la classe politique, des parlementaires qui sont excédés par Sarkozy, il y en a, d'autant qu'ils ont compris, désormais, qu'il les mène dans le mur.

    C'est un très très gros challenge pour nous autres, centristes, mais qui sait : peut-être pouvons-nous coiffer in extremis la droite sarkozyste et le FN sur le poteau.

    En tout cas, stratégiquement, ce devrait être notre but. La droite modérée n'a plus rien à perdre, et elle sait qu'avec Sarkozy elle est foutue : qu'est-ce que vous en pensez, l'Faucon, Rubin Xerbias, le Chafouin qui a déjà donné un peu son avis, Alexandre, Vlad,  Val le nain, Corto, Crapoto, Alain Lambert et, tiens, même Koz qui était prêt à balancer un gros caillasse à Bayrou il y a trois-quatre ans ?

    Avec Bayrou, il lui reste une petite chance...

  • Il est amusant, Montebourg

    Tout ce cirque sur la démondialisation, quand j'y pense, pour finir par admettre qu'en fait il avait prévu de voter pour le candidat arrivé en tête.

    Sacré Montebourg. Sacré mauvaise foi aussi. Les sondages donnent Martine Aubry gagnante contre Sarkozy. Mais bon, Montebourg préfère, j'imagine, ne pas injurier l'avenir.

    Oh, il n'est pas le seul. Ce sont des comiques, les Guignols de l'info : le Hollande nouveau n'est plus tout à fait celui de 2007, là-bas, étonnant, non ? En revanche, Martine, elle en prend plein la tronche. 

    Finalement, l'histoire politique, est-ce que c'est autre chose que la grande histoire de l'Opportunisme...?

  • Foutue image...

    L'issue du premier tour des primaires s'est avérée impitoyable pour Ségolène Royal. La voilà réléguée aux confins du Tartare, ou presque. Toutefois, je le dis souvent, on meurt rarement en politique. En décembre 2001, François Bayrou était à deux doigts d'abandonner purement et simplement la politique. Après le second tour de la présidentielle en 1995, Sarkozy était donné pour mort. Enfin, qui eût pensé, il y a encore peu, que la Dame des 35 heures et Flamby se seraient disputés l'honneur de représenter le Parti Socialiste en avril prochain, avec cette fois la perspective d'une élection imperdable ? Ségolène Royal est hors course pour l'instant, cela ne signifie pas pour autant qu'on ne la reverra pas émerger à nouveau dans quelques années.

    Je crois que sa descente aux enfers a commencé à partir du moment où ses opposants de droite sont parvenus à lui tenir un procès en incompétence, et ses opposants de gauche en hystérie. C'est cela qui est assez étrange, si l'on songe qu'en principe, elle appartient plutôt aux fameux cerles de la raison chers à Michel Rocard (qui ne l'aime guère pour autant).

    Je me souviens d'une remarque de Jean-Luc Benhamias pour le MoDem, il me semble, peu après les élections régionales de 2010. Le MoDem et François Bayrou s'étaient astreints à une cure assez longue de silence. Benhamias observait la chose suivante : quand on est englué jusqu'au cou dans un sable mouvant, plus on bouge, plus on s'enfonce.

    C'est, je le crois le malheur de Ségolène Royal. Elle n'a pas su respecter les moments de silence qui auraient été nécessaires à la reconstruction de son image. Je pense d'ailleurs que c'est le travers dans lequel François Bayrou est tombé à plusieurs reprises au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Cinq ans, c'est long. Il faut donner du temps au temps. François Hollande, à l'inverse, a pris tout son temps pour reconstruire son image, avec patience, pendant près de trois ans. Et le résultat est là. Même chose pour Martine Aubry qui ne s'est jamais laissé imposer ses priorités par l'agenda médiatique.

    Quand cela ne veut pas, cela ne veut pas. On ne peut pas forcer le destin. C'est dur, évidemment, d'avoir incarné les voix de plus de 20 millions de Français, et de se retrouver réduite à moins de 7% d'un corps électoral réduit à 2 millions et quelques de votants...

    Ségolène Royal a voulu être présente à tout prix, mais elle ne s'est jamais occupée de la reconstruction de son image, ce qui était une priorité. Or, comme toute reconstruction, une telle tache se prépare car elle prend du temps.

    Nicolas Sarkozy a compris cela : lui aussi essaie de se reconstruire une crédibilité présidentielle. Le problème, pour plagier Jean-Luc Benhamias, c'est qu'il est dans les sables mouvants à l'heure actuelle. Autrement dit, plus il bouge, plus il s'enfonce. Alors certes, il semble avoir mis en retrait les moulinets de bras (encore que...) mais c'est trop tard. Sa défaite est à peu près inéluctable. Des politiques fins comme Copé ou Fillon l'ont compris. La droite ne peut pas gagner une quatrième présidentielle d'affilée, surtout en temps de crise. La seule chose à laquelle elle puit se préparer désormais, c'est de tenter de préparer 2017. En effet, la crise peut rebattre les cartes prématurément, car le prochain gouvernement sera contraint de prendre des décisions difficiles.

    Et Bayrou, dans tout ça ? Très dur. Très très dur. Lui aussi est victime d'une image qui n'est pas encore reconstruite, même s'il y a un progrès notable depuis quelque temps. Il peut faire un assez bon score, peut-être, mais franchement, je ne vois pas comment il pourrait gagner. François Hollande occupe l'espace social-démocrate. Au centre, il n'y a plus que lui, mais il a délaissé depuis trop longtemps le centre-droit, et même s'il parvient à occuper cette zone, l'espace restant n'est pas suffisant pour surpasser le score de la gauche.

    En fait, la seule combinaison qui eût pu avoir une chance, face à la gauche, c'est une candidature centriste soutenue par la droite, puisqu'elle ne peut plus gagner. Autrement dit, il faudrait qu'une part significative de la droite se détache de Sarkozy et soutienne Bayrou. Très difficile à réaliser, et complexe parce que Bayrou s'est largement grillé à droite par une opposition radicale au sarkozysme.

    Si le centre-droit avait eu le courage de l'ouvrir et de faire valoir ses convictions au sein de la majorité sarkozyste au lieu de passer son temps à baisser son froc, et qu'il y eût eu un candidat de centre-droit peu compromis avec le gouvernement actuel, il y avait quelque chose de possible. C'était le calcul de Borloo. Raté. L'homme manquait par trop de détermination, de soutiens solides, de volonté et surtout, d'indépendance...

    Ce qu'une bonne partie des centristes de la majorité commencent à sentir désormais, c'est qu'il est impossible pour la droite de gagner sans le centre, c'est à dire sans Bayrou.

    Et là, il est trop tard, beaucoup trop tard. Bref, en somme, le centre s'est grillé à droite et la droite s'est grillée au centre. Or, face, à la gauche, ils ne peuvent pas gagner l'un sans l'autre. Le Nouveau Centre aurait du comprendre depuis longtemps que le seul candidat qui pouvait incarner ses idées et qui pouvait lui donner du poids c'est Bayrou. Il aurait du se rapprocher de lui depuis longtemps. Le qualifier d'homme de gauche était une bêtise et une erreur stratégique (dont l'électorat centriste n'a cure au demeurant). Le Nouveau centre s'est bâti un réseau d'élus locaux. Tant mieux pour lui, car il ne restera rien ou presque de son groupe de députés à l'assemblée, et je parie qu'en dépit de l'alliance avec le MoDem, il ne sera pas mieux lotti que lui dans la future assemblée, même si le MoDem choisit de ne passer aucun pacte.

    Pour conclure, je tends à penser que la gauche n'a pas besoin du centre pour gagner, à condition de demeurer sur une ligne social-démocrate. 

    Voilà où on en est...

  • J'ai trouvé Aubry et Hollande très responsables

    Dans les dents, l'Montebourg. Il a voulu faire le malin avec sa démondialisation et se prend pour le preneur d'otages de la gauche, moyennant quoi Martine Aubry et François Hollande ont tous deux rejeté le protectionnisme ; Martine a clairement fait savoir qu'elle ne changerait pas, et Hollande a récusé les zig-zags, tous deux substituant à la démondialisation le concept d'échanges justes (que défend aussi le MoDem).

    Bref, en somme, la ligne choisie est celle, claire, de la social-démocratie. De toutes façons, j'ai fait mes comptes :  31+39 = 70% pour la social-démocratie. A cela il faut ajouter 6(Royal) + 5(Valls) de gauche réformiste. Total = 81%.

    Les Français de gauche ne vont pas se laisser emm... par les diktats des démondialisateurs dont seuls l'extrême-gauche et le FN partagent l'analyse économique alors qu'ils ont été plus de 80% (pour ceux qui ont voté) à choisir la social-démocratie ou le réformisme de gauche.

    Perso, je préfère la démocratie-chrétienne et/ou les libéraux, mais je pense qu'on peut s'entendre sur un certains nombres de points (pas tous) avec les sociaux-démocrates.

    Voilà qui devrait apporter une réponse à Fillon qui avait sommé les deux leaders sociaux-démocrates de choisir entre le gauchisme et la social-démocratie.

  • Et pourtant, les valeurs de l'UMP me conviendraient...

    Je n'avais pas publié de billet fin août mais n'en avais pas moins pensé quand Pierre Méhaignerie a exposé au Point ce qu'il lui semblait devoir être les valeurs de l'UMP. Tiens, d'ailleurs, je viens de découvrir qu'il a un blogue.

    Moi, quand je lis cela, je ne me tiens plus d'aise : 

     "Tocqueville, avec le principe de subsidiarité, l'Autrichien Schumpeter, à travers lequel on comprend qu'il faut accepter que des entreprises meurent pour que d'autres naissent, Raymond Aron, pour le devoir de vérité, Mounier, pour le personnalisme qui consiste à accepter l'individu sans négliger la communauté, et John Rawls, qui dit qu'il y a des inégalités inefficaces, et d'autres efficaces."

    Clap clap des deux mains. Pile dans le mille pour moi. Bon, puisque Le Point fait observer aux jeunes pop qu'ils ont leur bibliographie de rentrée, j'en profite (coup de pub) pour signaler que j'ai commenté "De la démocratie en Amérique" et "Capitalisme, Socialisme et Démocratie", sur ce blogue pendant plusieurs mois.

    Le gros souci, en fait, c'est que ces valeurs ne me font pas vraiment l'effet d'être celles de l'UMP en action. Et c'est bien dommage, d'ailleurs...

    Cela dit, avec de telles représentations, je comprends pourquoi Bayrou et Méhaignerie se sont toujours parlés. Il y a des convergences. Pas totales, mais des convergences assez nettes tout de même.

  • Peux pas...

    Y'a rien à faire. Même en pensée. J'essaie de me représenter la chose, mais je ne me vois vraiment pas signer une charte d'adhésion aux valeurs de gauche. A la rigueur, me reconnaître dans certaines valeurs de gauche, oui, me reconnaître dans les valeurs de LA Gauche, niet. Même pas de celle d'autrefois dans laquelle Xerbias croit pouvoir trouver une échappatoire. A vrai dire, même, a fortiori pas celle d'autrefois, et notamment pas Clémenceau (ni Jaurès, d'ailleurs).

    Alors, évidemment, il n'a pas tort, Nicolas, de préférer la grippe à la peste ou au choléra, mais là, dans la médecine à s'appliquer, il y a un remède d'apothicaire qui ne passe vraiment pas. Trop indigeste.

    Donc, au risque de me contredire, bien réfléchi, je n'y irai pas dimanche. Pas de vote pour moi à la primaire socialiste. A vrai dire, Martine, avec son copinage avec le vil Hessel, m'aura bien aidé à finaliser ma décision. Los indignados, très peu pour moi, et les indignations d'Hessel, encore moins. Je préfère les banquiers aux premiers et Israël au second.

    Bref, dans une autre vie, sans doute, j'aurais pu participer à ces primaires, mais pas dans celle-là :-)

    J'en profite pour répondre en revanche à Melclalex qui me demande à qui pourrait profiter le retrait de Borloo : là, j'avoue que je n'en sais fichtre rien. Mon sentiment, tout comme lui, est que cela ne servira guère Bayrou, au moins pour l'instant, mais comment ce vote peut ensuite se répartir, bonne question. 

    L'électorat de Borloo est un électorat mobile, plutôt de droite, un peu du centre et un peu de gauche. A côté de cela, je pense que ce n'est pas un électorat qui se reconnaît dans des individus à forts marqueurs idéologiques. C'est un électorat qui aime plutôt la rondeur. Un peu le même que celui de Hulot (en potentiel). Bayrou, avec son caractère fort, peut avoir du mal à le capter. Hollande, au contraire, sur le fond social-démocrate, et plus en rondeur, peut en récupérer une partie.

    En théorie, il eût été logique que Morin, s'il se présente, en prît une partie, mais il n'est pas assez charismatique, pas assez connu, et il ne s'est pas assez démarqué de Nicolas Sarkozy. Sous sa présidence, il est vrai que le Nouveau Centre s'est constitué un précieux réseau d'élus (je pense d'ailleurs, qu'au regard du poids électoral de ce parti, l'UMP s'est largement fait avoir dans les répartitions de places) mais il a été totalement inexistant tant d'un point de vue médiatique que dans l'émergence d'idées nouvelles. En revanche, Morin et le NC portent comme un stigmate une réputation de traîtres. Et puis il doit tout à Sarkozy. Son choix risque d'être difficile, comme le disent Vogue haleine et Démocratie sans frontières.

    Villepin ? Il est grillé, et de longue date, d'ailleurs. Son parti, République solidaire, ne dispose d'aucune implantation nulle part. Il n'a pas de relais, et il sera certainement plombé par trop de vieilles affaires.

    Le plus logique, in fine, c'est 1/3 des voix de Borloo pour Bayrou, 1/3 pour Sarkozy, 1/5 pour Hollande, et le reste...pour l'abstention ! Manifestement, Jérôme Marie, le PDG de l'Institut de sondages BVA, n'est pas loin de penser comme moi. Après, quand on écoute la vidéo, on voit bien qu'il y a tout de même beaucoup d'orphelins de cette candidature...

  • L'éco-système de la démocratie

    C'est l'un des derniers billets de Ruminance sur l'actuel potentat de la Tchtéchénie qui m'amène àquestionner non pas ce qu'est une démocratie, mais plutôt les conditions de son émergence.

    Au fond, une démocratie, c'est un peu comme le biotope de nombre de nos régions : elle nécessite une sorte d'éco-système et des pré-requis, sachant que les pré-requis ne sont pas une assurance de réussite.

    Parce que nos démocraties libérales et commerçantes nous ont amené à un haut niveau de vie, nous avons souvent, dans nos démocraties occidentales, hypostasié le principe démocratique sans songer que la démocratie n'est pas le meilleur des systèmes parce que son arrière-monde serait irréprochable, mais tout simplement parce qu'il garantit à un grand nombre d'individus la protection de leurs intérêts.

    Partout où nous avons essayé d'amener la démocratie "de force" ces trente dernières années, nous avons échoué. Je ne m'aventurerais toutefois pas à énoncer qu'une démocratie imposée est fatalement un échec, le Japon et l'Allemagne en sont la contre-démonstration éclatante, si l'on se réfère à leur sort au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.

    Les régimes qui sévissent dans le Caucase et autour de l'Oural sont ou des despotismes, ou des oligarchies. L'oligarchie, je n'aurais pas imaginé que ce fût un régime politique qui refît surface un jour. A vrai dire, il n'existe aucune oligarchie déclarée : elles se dissimulent presque toujours derrière des oripeaux qui n'ont de démocratiques que l'aspect.

    On retrouve finalement un peu les mêmes problématiques partout où la démocratie affronte d'autres systèmes politiques : sans développement économique, sans sécurité, la démocratie ne peut s'installer. Il faut d'abord assurer l'un et l'autre, puis garantir les libertés et le droit afin que les individus et les entreprises puissent contracter en toute sécurité.

    Pourquoi les Talibans reprennent-ils le dessus en Afghanistan ? Parce qu'ils amènent l'ordre et que l'Amérique et ses alliés ont fait l'erreur majeure de ne pas écarter immédiatement les Seigneurs de la guerre à leur arrivée. Or, ces deniers ont toujours prospéré au coeur de l'anarchie, de la corruption et du crime crapuleux. Si les lois afghanes étaient appliquées convenablement et avec justice, Dostom et ses sbires auraient dû être pendus de longue date, par exemple.

    En Tchétchénie, la population, pour une large part, se moque bien de la liberté de la presse et des assassinats politiques, parce que pour le commun des gens, c'est la vie ordinaire qui a longtemps été difficile.

    Ce n'est pas d'une démocratie à grands principes dont les peuples émergents ont besoin, mais d'une démocratie pragmatique et adaptable, proche d'eux et de leurs besoins.

    C'est compliqué l'éco-système de la démocratie, parce qu'en même temps, un tel régime ne peut se contenter de satisfactions alimentaires. Alors c'est quoi la recette ?

    Mon sentiment, c'est que les principes philosophiques ne constituent pas le corps de la démocratie, mais, ils lui sont ce que le levain est à la pâte du pain : il lui permet de lever.

    Au fond, la liberté est l'épice indispensable qui donne sa saveur au plat : qu'on l'oublie, et il est raté. Qu'on l'asperge et l'on n'atteint pas son but.  Quoi ? Un excès de liberté serait néfaste ?

    Non, il n'y pas d'excès de liberté, en revanche, il y a des perversions de la liberté avec des effets plus ou moins néfastes. Aristote a étudié les dérives auxquelles donnent lieu les différents régimes politiques, et l'on sait que pour la démocratie, ses deux bacilles les plus mortels sont l'anarchie et la démagogie.

    Enfin, il ne faut pas se voiler la face, l'avènement de la démocratie est aussi une affaire d'opportunité. Quand les conditions de cette opportunité ne sont pas réunies, elle ne peut pas naître.

    Si, à l'heure actuelle, dans plusieurs pays arabes (mais pas forcément tous) les ferments de la révolte semblent propices à l'éclosion du germe démocratique, dans d'autres parties du monde, au Pakistan, en Afghanistan, en Tchétchénie, en Russie, il est patent que nous sommes loin du compte.

    Il faut alors s'armer de patience et se tenir à l'affût du moment opportun, parce qu'in fine, comme l'observait Schumpeter à la fin de son Capitalisme, Socialisme et Démocratie, ce sont les peuples qui décident, au fond de leur sort.