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Politique - Page 41

  • Bayrou, le retour du centre-droit et le sort de la France !

    Tous les signaux convergent pour valider un positionnement stratégique que j'ai toujours défendu : l'occupation du centre-droit. De fait, Yves Pozzo di Porgo, Philippe Folliot, Douste-Blazy, Jean Arthuis, Alain Lambert, Anne-Marie Idrac, Dominique Versini, Arnaud Dassier et d'autres encore : il n'y a pas de doutes ! Le centre-droit converge vers François Bayrou. Et ceci ne se vérifie pas que dans les ralliements : dans le dernier sondage de popularité de CSA la cote de François Bayrou est plus forte auprès des Français de droite qu'auprès de ceux de gauche.

    Il se dégage de cette présidentielle un spectacle plutôt inédit et amusant : François Bayrou est un homme du centre. Il est à équidistance presque parfaite du centre-gauche et du centre-droit. La plupart de ses alliés sont au centre-droit. Mais son parti, le MoDem, est de centre-gauche (je l'ai toujours dit). Amusant.

    Il n'y a qu'une seule chose qui peut faire bouger les électeurs sociaux-démocrates : que Hollande commence à dérailler et fasse des concessions importantes aux Verts et, surtout, à l'aile gauche de son parti et au Front de Gauche. Ce n'est pour l'instant pas le positionnement qu'il a choisi. Il est solidement campé sur une posture social-démocrate bien que floue et, à mon avis (et celui de Bayrou) en effet insoutenable pour la France.

    Pour l'instant, c'est à droite que Bayrou peut continuer à espérer grignoter des voix. Toutefois, il y a une condition sine qua non à cela : continuer à émettre des idées.

    Le Made in France a fait l'actualité pendant deux mois. Maintenant, Bayrou doit dire quelles solutions il entend apporter aux délocalisations et comment il entend réindustrialiser la France puisqu'il a fait de ces objectifs ses principaux chevaux de bataille.

    C'est tout à fait fondamental, car l'emploi, la résorption de la dette, le rééquilibrage de notre balance commerciale tiennent tous dans la main de cette problématique fondamentale, ce qui n'a pas échappé à son oeil perspicace.

    S'il parvient à proposer des solutions crédibles et compréhensibles, elles se répandront dans l'opinion, et là, très franchement, vu les préoccupations essentielles des Français à l'heure actuelle, même s'il y a des émeutes à la Gare du Nord comme en 2007, il a gagné la présidentielle, rien ne pourra l'empêcher.

    Il va donc sans dire que la semaine qui s'annonce va être cruciale : au 133 rue de l'Université se tiendra samedi prochain des tables rondes dont l'objet précis sera justement de répondre à ces questions. De ce qu'il se dira, se proposera, et finalement émanera de ces tables va déprendre le sort futur de la France.

  • Moi j'aime bien Nadine Morano

    Les attaques incessantes contre Nadine Morano finissent par gaver grave : j'ai observé, d'ailleurs, que les femmes en politique, particulièrement celles qui l'ouvrent, était systématiquement l'objet d'un procès en stupidité.

    C'est drôle de voir Sophia Aram jouer sa pétasse pour dénoncer une prétendue vulgarité de Nadine Morano. Aram, comme toute cette intelligentsia bobo et parisienne, ne supporte pas le peuple

    Qui le sait ? Nadine Morano est la fille d'un conducteur de 38 tonnes. Pour tous ces gens bien nés, et dans les bons cercles, ça dérange, évidemment, qu'une fille du peuple vienne donner son avis sur la chose politique. Tas de merdeux et de pétasses, tiens. Ils m'insupportent.

    Comme Secrétaire d'État à la famille, quel est le bilan de Nadine Morano ? Elle a obtenu à l'unanimité le bracelet électronique pour les maris violents et l'aide juridictionnelle pour les femmes étrangères victimes de violences. Sans condition de résidence pour ces dernières. Elle est à l'origine du label handi-vacances après avoir réuni tous les partenaires sociaux pour favoriser l'accessibilité des centres de vacances aux personnes handicapées. Elle a déposé un amendement pour faire punir pénalement le "happy slapping" (le fait de filmer des violences au téléphone portable puis de les diffuser) et a obtenu une majorité pour le voter. Je ne vais pas dresser la liste de toutes ses actions comme secrétaire d'État, mais pour ma part, je n'y vois rien qui me choque, bien loin de là.

    Dans le domaine de l'apprentissage, rien à redire : le CFA à Rungis, c'est bien vu, la carte d'étudiant pour les jeunes en alternance, très bien aussi, bonne idée.

    J'ai du mal à supporter de voir la meute des bien-pensants se déchaîner. Elle a du mal, la meute, avec le peuple. Elle n'aime pas le bon gros sens populaire. Ça pue le peuple, hein ?

    Ces pseudo-intellos crétinoïdes et arrogants feraient mieux de l'entretenir sur les choses sérieuses, l'apprentissage, par exemple, plutôt que de lui demander si elle est vulgaire ou populaire. Regardez leur condescendance insupportable à ces bons à rien nourris de subventions publiques réglées par le contribuable et les gens du peuple entre autres ! On devrait les coller sur les chantiers ou à conduire des camions, ça leur remettrait les idées en place plutôt que de les payer à cracher leur bave venimeuse.

    Bref, ne vous laissez pas démonter par ces abrutis dont l'arrogance n'égale que la vacuité, Nadine Morano : moi, vous voyez, je ne suis pas de votre majorité, je combats dur comme fer votre leader politique et votre majorité, mais vous, je vous aime bien, vous êtes sincère ! Cela ne me paraît pas si fréquent en politique.

    Évidemment, cela me désole quand je vois un copain blogueur (bien que de gauche, personne n'est parfait) participer à un lynchage médiatique à la c...

  • Législatives : Alain Lambert invite Axel Kahn à débattre

    L'air de rien des candidats se positionnent dans de nombreux partis pour les législatives qui suivront l'élection présidentielle. Rappelons en effet qu'elles suivent d'un mois la nomination du chef de l'État.

    On sait que des circonscriptions ont été négociées âprement par les Verts auprès du PS, que Guéant va se présenter à Boulogne-Billancourt, que Ségolène Royal est parachutée à La Rochelle, que Jack Lang est un sans circonscription fixe désormais ou encore que François Fillon compte se présenter à Paris.

    Parlons-en, tiens, de la circonscription de François Fillon : la 2ème, très précisément. Ça chauffe, là-bas, parce qu'il se trouve qu'elle mord en grande partie sur le 7ème. Or, là-bas, il y a une certaine Rachida Dati qui a bien compris que la candidature de Fillon lui servira de marche-pied pour les municipales parisiennes de 2014. Et là...Adieu Rachida, retour à Châlons, comme le dit Morano. La belle n'a donc pas l'intention de se laisser faire. Claude Goasguen qui escomptait devenir le patron de la droite parisienne voit évidemment d'un sale oeil la venue de Fillon, ce qui explique son soutien sans condition à Rachida...

    En face, le PS a décidé de présenter du lourd : le généticien Axel Kahn, ex-Président (son mandat vient d'arriver à terme le 20 décembre dernier) de l'Université Paris Descartes. Rien que ça. Ça va chauffer. Grand désappointement des apparatchicks socialistes locaux, Christophe Girard et Marie-Pierre de la Gontrie, qui s'y verrait bien, d'autant qu'avec la division à droite, il y a peut-être un coup à jouer.

    Mais il pourrait y avoir un trouble-fête dans une bataille rangée qui s'annonce féroce : Alain Lambert, ex-ministre du Budget, est Ornais mais aussi parisien depuis fort longtemps. Il s'intéresse donc à cette 2ème circonscription.On sait que sa candidature sera centriste. Il est donc assez probable que le MoDem le soutienne, d'autant qu'il soutient et conseille François Bayrou, désormais.

    Alain Lambert n'aime pas trop le roman-feuilleton à épisodes que donne l'UMP localement. Il a donc décidé de prendre les devants et propose un débat vif mais cordial à Axel Kahn. A cet effet, il lui a écrit une lettre fort aimable.

    Au menu : la crise financière, la menace qui pèse sur l'euro et sur l'Europe, la réforme des institutions nationales et communautaires ou encore les valeurs de la République. On attend la réponse d'Axel Kahn.

  • Quel impact auront les blogues sur l'élection présidentielle ?

    Difficile de mesurer l'impact des blogues politiques pour la campagne à venir. J'aurais envie de répondre en faisant mienne la devise du Comptoir de la Comète :  

    «nous étions accoudés, là, calmement. Nous refaisions le monde. Soudain, j'ai levé un oeil vers la rue ; ce monde tournait sans nous

    En réalité, très rares sont les blogues qui ont vraiment impacté la sphère politique : je me souviens tout de même d'une réponse de Raffarin à Versac  en janvier 2008 et j'ai observé que fdesouche disposait d'une fiche wikipedia en raison de sa célébrité. Mais Versac a fermé son blogue et celui qu'il a rouvert est bien plus confidentiel. Quelques blogueurs s'associent aux médias en ligne, mais au fond, ils ne font pas l'actualité.

    Les blogues sont davantage des briques de réseaux sociaux que des îlots autonomes, désormais. Bien sûr, les plus gros d'entre eux disposent d'une certaine audience, mais à l'échelle de l'hexagone, elle est confidentielle. On dit d'ailleurs leur nombre en régression.

    Je tends à penser qu'au fond, ce sont les médias traditionnels qui façonnent l'actualité. Les blogues auraient vocation à générer du contenu, des débats d'idées, de préférence de fond, mais il semble, au fil du temps, qu'ils aient délaissé ce terrain-là. Ce ne sont plus, en définitive, que des terrains de jeux pour gens avertis et convaincus. Ce resserrement sur un lectorat averti explique par exemple l'échec du projet wikio, pourtant unique en Europe.

    Le fait que la blogosphère soit devenue quasiment monocolore n'aide évidemment pas son expansion. 

    En 2007, j'aurais dit qu'à défaut de compter, la blogosphère était une position stratégique qu'il fallait tenir. Mais en 2012, nous n'en sommes même plus là. Elle est sans doute quantité négligeable à tous points de vue. Tout juste sert-elle à alimenter quelques journalistes webs en quête d'inspiration.

    Lueur d'espoir dans cette atmosphère bien sombre, le blogue demeure pourtant un moyen de communiquer privilégié propice aux échanges conviviaux (ou non). Ils peuvent jouer un rôle local non négligeable comme ont pu le prouver des blogues comme celui de Christophe Grébert à Puteaux ou plus ponctuellement, Alter Écho à Hénin Beaumont, Paris 16 Info dans le 16ème arrondissement de Paris.

  • On ne va pas payer les blogueurs, et puis quoi encore !?

    Moi aussi je voulais réagir au billet de Seb Musset sur la rémunération des blogueurs. L'Nicolas m'a pris de vitesse, profitant traîtreusement de ce que je digérais la dinde, et m'interpelle de surcroît.

    Seb Musset réagit à un billet d'Éric Mettout qui se vante de ne pas rémunérer les blogueurs dont l'Express reprend parfois des billets (avec leur accord, évidemment).

    Seb Musset se demande, du coup si les blogueurs sont des cons. Ma réponse est claire, nette et tranchante : oui, assurément.

    Franchement, je serais rédacteur en chef d'une webzine, cela ne me passerait pas par la tête de payer des blogueurs politiques. Franchement, bloguer, c'est une distraction pour nous, au fond, pas un job. Alors mettre en avant que cela constituerait des heures de travail...des heures d'effort, sans doute parfois, mais au fond, on se marre bien et on aime bien ça.

    Et puis objectivement, est-ce qu'on apporte une vraie valeur ajoutée ? La plupart du temps, on commente du commentaire d'actualités. Je ne dis pas que quelques blogues n'apportent pas de vrais suppléments d'analyses, il y en a. Certains ont une qualité de plume, indéniablement, mais bon, au-delà de ça...

    Franchement, on n'est pas monétisable : quelques milliers de lectures, au mieux de lecteurs par jour, ça vaut peanuts sur le marché de l'e-publicité et de l'information. On compterait nos audiences en dizaines de milliers, à la rigueur, je ne dis pas, mais là franchement...

    Ils sont amusants, les blogueurs de gauche qui rêvent d'assistanat pour exposer leurs convictions politiques. Bordel, comme dirait l'Nicolas, nous autres blogueurs politiques, soit on se distrait, soit on milite. L'Nicolas est dans la première catégorie, et moi, à cheval sur les deux. Intox2007, lui, il voudrait être payé à militer. Berk, quelle horreur.

    Vous imaginez, vous, payer du fric pour lire "va te faire enculer, hey, connard" ? Moi, je dis, chacun chez soi : les journalistes sur leurs journaux, et les blogueurs sur leurs blogues : on peut papoter et échanger de temps à autre des regards croisés, mais au fond, on ne fait pas la même chose.

    Moi, j'aime assez bien la remarque d'Éric Mettout : 

    Les blogueurs sont assez grands pour faire leurs calculs et décider en toute connaissance de cause si le jeu (encore une fois, s’exprimer, faire connaître leur opinion au public, SE faire connaître) en vaut la chandelle. Ou non. Auquel cas, ils sont aussi assez grands pour négocier (ça arrive, je le sais), monter leur petite entreprise, voire sauter le pas et devenir… journalistes (ça arrive aussi).

    J'aime bien le "SE" majuscule. Au fond, les blogues, c'est un peu ça : moi je, personnellement mon égo et moi-même adorons tous les uns et les autres être flattés, regardés, admirés et conchiés (y'en a qui ont aussi le goût pour la querelle).

    Perso, j'ai déjà dit non au moins 6 ou 7 fois à des gens qui me proposaient de me payer pour monétiser mon blogue, mais sur le principe, je n'ai rien contre. Vous voulez gagner du fric en écrivant, les gars ? Eh bien faites-le à la Hashtable, ouvrez boutique et vendez livres et tee-shirts à votre effigie.

    Oups, Vade retro Satanas, pardon, c'est un libéral. Le Diable, quoi.

    Bref, chacun fait ce qu'il veut et voilà. On contracte à titre privé. Si des journaux en ligne ont proposé à certains blogueurs de les payer, tant mieux pour eux. Et s'ils ont décidé de ne pas en payer d'autres, c'est bien leur droit.

  • Marine Le pen aurait pu vivre une autre existence

    Quand j'étais jeune, je lisais souvent des comics, des Marvel en particulier. Spider-man, Iron-man, les Quatre fantastiques, Daredevil et bien d'autres encore n'avaient pas de secrets pour moi. Toutefois, je raffolais d'une série que l'on trouvait de temps à autre dans les Nova : «Et si ?...» Il s'agissait pour un personnage cosmique du nom d'Observateur de déterminer quel cours aurait suivi l'existence des héros (ou au contraire de super-vilains) dans un futur alternatif où certains évènement clef auraient pris une autre tournure.

    J'ai lu plusieurs articles biographiques de Marine Le pen, et ce qui m' a frappé à chaque fois, c'est l'impossibilité pour elle d'accomplir un choix autre que celui qu'elle a fait en s'engageant en politique.

    C'est que Marine Le pen a porté son nom et son père comme Sisyphe porte son fardeau dans les enfers. Avec les saillies plus que douteuses de Jean-Marie Le pen, cette jeune femme qui aurait pu être une brillante avocate s'est vue finalement repoussée vers son univers d'origine. 

    On ne choisit pas sa naissance, on ne choisit pas son nom, on ne choisit pas son père. Je ne crois pas Marine Le pen antisémite. Mais son père l'est, à n'en pas douter, avec ses détails et ses durafour crématoire . Et une large partie des cadres du Front National le sont aussi, eux qui ont soutenu sans le moindre état d'âme leur leader et ont accueilli au sein de leur formation ce qu'il se comptait de pire à la droite de la droite.

    On n'aime pas, au Front National, et, j'imagine, chez les Le pen, les comparaisons avec les nazis. Tant pis pour eux. Jean-Marie Le pen n'avait qu'à se taire, et ce parti n'avait qu'à faire du ménage en son sein au moment où il aurait fallu le faire. A se vautrer dans la boue, on finit par gagner un opprobre bien mérité.

    Il y a eu sur France 3, le 12 septembre dernier, un documentaire très intéressant : son auteur avait longuement enquêté sur le devenir des descendants des pires criminels nazis, et le résultat de son enquête s'était avéré plus que surprenant. En réalité, les enfants des Goering, Himmler et Goebels, bien loin de marcher dans les traces de leurs ancêtres, ont porté toute leur vie le poids et la culpabilité des actes de leurs géniteurs. Le plus étonnant est que certains d'entre eux se sont convertis au judaïsme et sont partis vivre en Israël. Parfois anonymement, parfois à découvert. Et ils ont été acceptés par des gens dont les parents avaient péri dans l'horreur des camps de concentration et qui savaient qui ils étaient. Surprenant ? Non. Ce n'est que la réalisation en acte d'une loi énoncée par le prophète Jérémie (28-29) : 

    En ces jours, on ne dira plus: «Les pères ont mangé du verjus et les dents des enfants en sont agacées.» Mais chacun périra pour ses fautes: tout homme qui mangera du verjus en aura, lui, les dents agacées.

    Les Juifs ne tiennent pas pour coupables les enfants des criminels. Plus généralement, si la génération suivante se repent (Techouva), elle peut obtenir le pardon de Dieu et...des Juifs.

    Voilà pourquoi il existe un certain nombre de descendants de nazis qui vivent en Israël. Certains se sont convertis au judaïsme et en ont épousé les préceptes. Ils portent parfois la kippa, sont mariés avec des orthodoxes et leurs enfants fréquentent les yeshivas, les écoles religieuses.

    Il y a une parenté évidente entre toutes les extrême-droites, et le FN n'est certainement pas un club de gentils sociaux-démocrates. Loin de là. C'est donc à dessein que j'ai choisi de rapprocher l'histoire personnelle de Marine Le pen de celle des descendants des nazis.

    Il n'existe guère dans notre société française de pardon de ce type : c'est une caractéristique du peuple d'Israël. Évidemment, il est épouvantable pour une fille de devoir renier son père. Mais je me dis qu'un destin, finalement, ne tient pas à grand chose : et si on lui avait foutu la paix avec son père et son nom, à Marine Le pen, quand elle était adolescente puis quand elle a eu 20 ans ? Et si on avait admis que son père c'était son père, et elle, c'était elle, quand elle est rentrée dans le monde du travail, après avoir fini ses études ? Alors, peut-être son destin aurait pu être différent. Peut-être. Qui sait ?

     

  • Bayrou ne fait pas campagne contre Hollande

    J'ai lu le dernier billet de Philippe Chriqui sur le Nouvel Obs : il établit les forces en présence pour la présidentielle.

    S'il y a bien un conseil que je déconseillerais formellement à François Bayrou de suivre, c'est bien le sien. Voici ce qu'il écrit : 

    François Bayrou devrait donc poursuivre ses critiques contre le candidat socialiste afin de ramener au bercail ses électeurs de 2007

    Eh bien non. Ce n'est pas ainsi, je le pense, que François Bayrou captera les voix des électeurs. C'est plutôt, comme il l'a fait, en avançant son projet pour la France et en donnant le la à la campagne avec ses thèmes.

    J'espère donc, au contraire, qu'il va conseiller de nous surprendre et de nous ravir. Mais comme j'ai une idée relativement claire de ce qu'il a en tête, je suis plutôt confiant sur la chose. 

    Que Melclalex qui s'inquiète de la santé mentale des Français se rassure donc, ils n'hallucinent pas. Qui sait, d'ailleurs, peut-être qu'au mois de mars il sera devenu l'un des nouveaux électeurs du candidat centriste :-) Surtout, ne jamais injurier l'avenir, ne jamais dire à la fontaine qu'on ne boira jamais de son eau :-) ...

  • Au protectionnisme, Bayrou oppose le commerce loyal

    Le protectionnisme ne va pas tarder à émerger comme thème de campagne majeur : il transparaît déjà plus ou moins à travers le "Made in France". Plusieurs candidats (Marine le Pen, Nicolas Dupont Saint-Aignan, Jean-Luc Mélenchon) en ont fait leur bâton de maréchal.

    Dans son État d'urgence, Bayrou a dénoncé les lourdes conséquences du protectionnisme pour une nation exportatrice comme la nôtre, d'autant que ce sont les machines et les biens industriels qui consistuent le principal de nos exportations, contrairement à une idée reçue (eh oui, le luxe et l'agro-alimentaire sont rélégués bien en deçà...).

    Il en a en revanche tiré une nouvelle idée, à la croisée du commerce équitable et d'une interprétation de feu le Traité Constitutionnel Européen. La notion de concurrence libre et non-faussée peut s'interpréter de plusieurs manières : à l'économie en jugeant qu'il faut faire sauter toutes les protections sociales, et, au contraire, largement en considérant tous les éléments qui rentrent dans le coût d'un objet.

    C'est la fusion de l'idée qui se trouve derrière le commerce équitable et de cette dernière interprétation de la concurrence non-faussée qui a donné à Bayrou l'idée d'une concurrence et d'un commerce assis sur des bases loyales.

    Cela suppose, par exemple, pour une entreprise qui exporte ses produits en Europe, de ne pas s'exonérer des contraintes et normes qui valent au sein du marché européen en délocalisant sa production là où ces normes n'existent pas.

    Ce sont les pistes que le MoDem et plus généralement le Parti Démocratique Européen défendent depuis un bon moment. Marielle de Sarnez, en particulier, depuis qu'elle a été réélue député européenne, est en pointe sur cette idée de commerce loyal, c'est d'ailleurs le sens d'un amendement qu'elle avait déposé pour la période 2009-2014 auprès de la commission du commerce de l'UE.

    Le gouvernement français, sous l'égide de Christine Lagarde, a tenté de réaliser à l'échelle européenne la proposition de François Bayrou d'un Small Business Act pour les PME. La procédure semble longue. le dossier a été déposé en 2008.  Il y a eu  une réponse de la Commission sous forme d'une loi en décembre 2008. Et en février dernier, la Commission a décidé d'évaluer les effets des décisions de 2008 afin de considérer ce qu'il demeurait à faire. Christine Lagarde a aussi confié à l'avocat Fabrice Demarigny la mission de faire des propositions dans le domaine juridique, ce qu'il a fait. Elle a donc adressé le rapport à le Commission Européenne en mars 2010.

     L'idée de Bayrou a donc fait son chemin... Quelle traduction de ces orientations en France, en revanche ?

    Un petit rappel, le SBA repose sur 10 principes :

    1 Créer un environnement dans lequel les entrepreneurs et les entreprises familiales peuvent prospérer et où l’esprit d’entreprise est récompensé.

    2 Faire en sorte que les entrepreneurs honnêtes qui ont dû déposer leur bilan bénéficient rapidement d’une seconde chance.

    3 Définir les règles selon le principe « Penser petit d’abord ».

    4 Assurer la réactivité des administrations aux besoins des PME.

    5 Adapter les outils des pouvoirs publics aux besoins des PME : faciliter la participation des PME aux marchés publics et mieux exploiter les possibilités qui sont offertes aux PME en matière d’aides d’État.

    6 Faciliter l’accès des PME au financement et mettre en place un environnement juridique et commercial favorisant la ponctualité des paiements lors des transactions commerciales.

    7 Aider les PME à profiter davantage des potentialités du marché unique.

    8 Promouvoir le renforcement des qualifications au sein des PME et l’innovation sous toutes ses formes.

    9 Permettre aux PME de transformer les défis environnementaux en opportunités.

    10 Encourager et aider les PME à tirer parti de la croissance des marchés.

     La création de la médiation du crédit aux entreprises est par exemple l’une des mesures concrète prise par la France dans le cadre de la mise en place du SBA. On peut également citer l’internationalisation des PME par le biais des aides financières en faveur des exportations, des stratégies d’accès aux marchés et la participation à des salon ou l’accès des PME aux marchés publics. 

    Là encore, on se heurte à un problème d'information : les marchés publics semblent désormais plus accessibles aux PME, mais la plupart d'entre elles ne le savent pas ! C'est en ce sens que François Bayrou parlait de mutualiser les moyens juridiques des PME. Tout comme dans le cas du Made in France, c'est l'information qui fait défaut aux PME pour profiter à plein de ces nouvelles opportunités.

    Marielle de Sarnez défend l'idée d'une réindustrialisation pas seulement de la France, mais de la totalité de l'Europe afin de lui redonner de la vigueur : en somme, la recette Bayrou appliquée à l'Europe toute entière. Il reste à voir quelle suite va être donnée à cette proposition. Je suppose que son groupe, le PDE (Parti Démocratique Européen) va déposer prochainement un amendement et des propositions en ce sens.

    Nul doute qu'il reviendra au prochain président de la France de concrétiser davantage le mouvement initié depuis 2008. Dans ce genre de cas, mieux vaut confier les rênes de l'attelage à son promoteur, et, en la circonstance, il semble bien que cela soit François Bayrou...

  • L'Express et la Démocratie : il n'y a de grotesque que Barbier !

    S'il y en a bien un que j'ai du mal à piffrer, c'est bien le prétentieux Christophe Barbier. Barbier se pique d'expertise démocratique et se permet de décréter quelle candidature est utile ou non. Et l'individu récidive chaque semaine. Il y a peu il invitait Éva Joly à se retirer ou conspuait Dominique de Villepin. Le voilà maintenant à cracher sur tous les petits candidats. On ne sait par quel miracle, Bayrou trouve soudainement grâce à ses yeux. Voyons voyons que disait Sarko, déjà, à un importun ? Casse-toi pauv'con, un truc comme ça, je crois...

    Il y a de la part de Barbier un insupportable mépris pour les opinions minoritaires. Barbier ne supporte pas les candidats qui font quelques pour-cent. Barbier devrait réfléchir que sur un un corps électoral de 20 millions d'individus, par exemple (et c'est plus en France), 1% représente tout de même 200 000 personnes, soit infiniment plus que tous les suffrages que pourrait un jour réunir sur sa tête Christophe Barbier.

    Avec Bayrou et d'autres amis centristes, libéraux et démocrates, nous nous sommes suffisamment battus pour faire valoir des idées et des visions de notre pays différentes de ce que nous sert régulièrement la soupe prétendûment majoritaire pour suivre le sieur Barbier dans ses éructations et glaviots colorés. Puissent les glaviots lui revenir dans la g... au demeurant.

    Morin, Boutin, Éva Joly ou encore Chevènement ont toute leur place dans cette campagne. Dans son grand mépris, je suppose que Barbier s'est imaginé que ce serait trop d'honneur que de citer aussi Nicolas Dupont-Aignan, Corine Lepage, Nathalie Arthaud ou encore Philippe Poutou.

    Faut-il être crétin pour qualifier Christine Boutin et Éva Joly de Vestales ! Abruti. Sans doute n'a-t-il retenu des Vestales que ce qu'en disent les peplums, c'est à dire des sortes de vierges effarouchées mais affriolantes. En réalité, dans l'Antiquité Romaine, les Vestales étaient  les personnalités les plus respectées de la société romaine, au point que les consuls eux-mêmes leur cédaient le passage. Le veto d'un tribun de la plèbe, pourtant sacro-saint, ne pouvait s'oppose aux déplacements d'une vestale. Voilà qui passe au-dessus du Normalien Barbier, à l'évidence...

    Figurez-vous que ce nuisible appelle les maires à refuser de parrainer ces petits candidats qu'il qualifie de grotesques. Moi, je n'ai vu qu'un grotesque, c'est Barbier, juste bon à cirer les pompes des puissants, exercice dans lequel il excelle.

  • Les brebis égarées reviendraient-elles vers Bayrou ?

    Jean-Christophe Lagarde, numéro deux du Nouveau Centre et ancien bédouin déjeune très prochainement avec François Bayrou. Pour la première fois depuis bien longtemps, il aborde l'éventualité de soutenir François Bayrou au premier tour de la présidentielle.

    Bayrou a enclenché depuis le mois d'août un vaste rassemblement qui prend de plus en plus d'ampleur d'autant que ses propositions sont validées par les sondages :

    - son Made in France a fait un tabac non seulement dans la presse, mais surtout, et c'est là l'essentiel, dans l'opinion. Moi-même, quand je fais mes petites courses, j'entends les gens en parler dans les maisons de presse ou même dans la rue !

    - un sondage CSA indique que 55% des Français sont favorables à un gouvernement d'union nationale, ce pour quoi plaide Franois Bayrou depuis un moment.

    Espérons que Jean-Christophe Lagarde ne sera pas le seul à se rapprocher de François Bayrou. A vrai dire, tout le centre-droit escompte qu'il se rapproche de Nicolas Sarkozy pour un second tour, arguant de l'insoutenabilité du programme de François Hollande.

    A vrai dire, les candidats sont très prudents : Hollande lui-même a admis que le programme du PS ne pourrait être appliqué sans une conjoncture favorable et l'UMP a fait savoir que son programme pourrait alimenter celui du candidat Sarkozy mais ne l'engagerait pas. A vrai dire, on comprend cette précaution : l'UMP assure vouloir investir 20 milliards d'euros dans l'éducation. Jean-François Copé peut me rappeler de quelle majorité est l'actuel gouvernement qui supprime à tours de bras des postes dans l'Éducation Nationalen, réduit l'offre d'enseignement et fait disparaître des dispositifs d'aide et de soutien (comme le RASED, par exemple) ? Le vieux proverbe le dit : les promesses n'engagent que ceux qui y croient. En somme, le seul qui s'engage sur des choses précises, c'est Bayrou.

    Pour ma part, évidemment, comme tout bayrouiste qui se respecte, j'espère que François Bayrou atteindra le second tour. Dans l'hypothèse où cela ne se produira pas, une chose me paraît certaine : Bayrou ne soutiendra ni un programme irréalisable ni un programme contraire à ses valeurs. Il faudrait donc, dans ce cas de figure, que chaque candidat mette sérieusement de l'eau dans son vin pour espérer le voir prendre position.

    En attendant, j'espère que le plus grand nombre possible de néo-centristes vont rejoindre leur vraie famille, aux côtés de Bayrou, et non dans la majorité de Nicolas Sarkozy. Accessoirement, quel espoir ont-ils d'exister et de peser sans Bayrou ?