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Politique - Page 37

  • Vous ne trouverez jamais Bayrou dans une magouille

    J'ai plusieurs motivations pour voter Bayrou. Son programme, bien sûr, ses idées aussi, mais surtout, l'homme lui-même. Pour moi, Bayrou, c'est l'homme qui ne ment pas. Plus que tout autre. Il ne promet pas la Lune, ne verse pas dans les petites magouilles à deux balles, bref, c'est le type droit.

    Quand on voit, à côté de ça les calculs minables dont se rendent coupables Hollande et Mélenchon, ça ne donne vraiment pas envie. Alors certes, arranger les chiffres dans une élection interne au PS ce n'est pas aussi grave que de frauder dans une véritable élection, mais cela donne un avant-goût des petits arrangements avec la démocratie dont sont capables ces deux candidats.

    Cela l'ennuie Mélenchon, qu'Internet puisse faire réemerger tout ce que l'on a pu dire et faire dans sa vie politique passée. Eh bien moi, je trouve cela très bien. Merci Internet.

    Quand j'ai commencé à voter UDF et Bayrou c'est justement l'une des premières choses que j'ai faites : vérifier ce que les députés UDF avaient voté en France et en Europe, à commencer par Bayrou et ce que plus généralement la Toile disait d'eux. Je n'ai jamais rien trouvé à charge contre Bayrou en dehors de mensonges ou de calomnies d'esprits aigris.

    Au XVIIème siècle, l'honnête homme était un individu humble, courtois et cultivé tout en étant capable de s'adapter à son entourage. Il reusait tout excès et savait dominer ses passions.

    L'honnête homme demeure un modèle d'humanité à travers le temps. Déjà, chez les Romains, on le trouve sous la forme du Bonus vir, ce que Cicéron ou Caton appellent les boni viri , les gens de bien, en somme.

    Pour moi, Bayrou, c'est la forme moderne de l'Honnête homme avec tout ce que ces mots portent d'humanisme.

    Dictionnaire de l'Académie Française, première édition (1694)

    • HONNESTE, signifie aussi, Civil, courtois, poly. C'est l'homme du monde le plus honneste. il n'y a rien de si honneste que luy. il a l'air honneste, les manieres honnestes. il luy a fait la reception du monde la plus honneste. accueil honneste. il luy a parlé d'une maniere tres-honneste. il a le procedé assez honneste, mais cependant il ne faut pas trop s'y fier.
    • Honneste homme. Outre la signification qui a esté touchée au premier article, & qui veut dire, Homme d'honneur, homme de probité, comprend encore toutes les qualitez agreables qu'un homme peut avoir dans la vie civile. C'est un parfaitement honneste homme. il faut bien des qualitez pour faire un honneste homme.

     

  • Corps intermédiaires

    Il y avait, le 2 mars dernier, sur le site du quotidien Le Monde, un article intéressant sur les corps intermédiaires. Qu'est-ce que sont les corps intermédiaires ? La définition de François Hollande me semble juste lorsqu'il répond : «Ça veut dire quoi les corps intermédiaires ? Ca veut dire tout simplement les citoyens qui s'organisent. Vous êtes de ce point de vue un corps intermédiaire.» Hollande a ensuite associé les corps intermédiaires  aux associations, mouvements mutualistes, collectivités locales, syndicats, organisations professionnelles et quelques autres encore.

    On peut court-circuiter les corps intermédiaires de deux manières : par le sommet de la hiérarchie en prenant des décisions au plus haut sommet de l'État (par exemple l'Élysée) sans l'aval ni l'avis des corps concernés ou, au contraire, par la base en appelant le peuple à s'exprimer (procédure référendaire).

    Dans son esprit des lois, Montesquieu a toujours craint que ce soit le sommet plutôt que la base qui ne respecte pas les corps intermédiaires.

    Il est dangereux de montrer du doigt les corps intermédiaires au motif d'un déni de démocratie. Mais il n'est pas moins nocif de leur confier l'exclusivité du pouvoir.

    En ce sens, je trouve que Bayrou réalise une synthèse harmonieuse des relations qui doivent s'établir entre ces corps, le peuple, et les dirigeants.

    Bayrou est assez favorable au principe référendaire, mais seulement quand il concerne la nation dans son ensemble : comme lorsque les François doivent choisir d'avaliser un traité européen, par exemple.

    Vouloir désigner à la vindicte populaire une catégorie de la population sur une décision qui ne concerne que cette catégorie, c'est certainement une faute politique. C'est pourtant ce qu'avalise Nicolas Sarkozy contre les chômeurs.

    Je n'aime pas trop le principe d'un référendum sur l'immigration, d'une part parce qu'elle revient à demander son avis à la population d'une manière négative et d'autre part parce qu'il suffit d'être clair, sur ce point, sur le programme qu'il entend défendre. C'est son droit de refuser de régulariser des étrangers en situation irrégulière, qu'il fasse figurer cette proposition dans son programme. Attention aux situations humaines et au désespoir qu'une telle décision appliquée sans discernement engendrerait ensuite.

    Je me souviens encore de ce jeune garçon du Caucase, lauréat d'un concours d'orthographe, qui s'est jeté par une fenêtre pour échapper à la police.

    Mieux vaudrait fixer des conditions d'intégration de régularisation et de naturalisation fermes et imprescriptibles en laissant la gauche piailler au nationalisme puisqu'on la sait fondamentalement laxiste sur le sujet.

    Dans tous les cas de figure, un appel au peuple ne me paraît pas censé sur un tel sujet.

  • L'Europe entre eurocratie et démocratie

    Même si Sarkozy est un tantinet gonflé d'amener le sujet sur le tapis après avoir exercé la présidence de l'Europe et fait passer au Parlement le traité de Lisbonne, son discours de dimanche m'a interpelé.

    Le problème du Small Business Act européen, une idée de Bayrou en 2007 soit dit en passant, c'est que Christine Lagarde a essayé de le proposer à nos partenaires européens, et le projet a accouché d'une souris. Pas de la faute de Sarkozy, sur ce coup-là : ce sont les pays nordiques qui n'en veulent pas.

    Au fond, c'est cela qui est agaçant : pour promouvoir le Small Business Act à la française, nous sommes contraints de la proposer au niveau européen. Et si personne n'en veut, nous en sommes réduits à ne rien pouvoir faire.

    Ça, c'est un vrai problème : c'est vrai que la France gagne à échanger avec les pays de l'UE, mais les blocages engendrés sont insupportables. C'est le mauvais visage de l'eurocratie. Les décisions ne se prennent pas seulement dans les commissions ; elles sont aussi le fait des euro-députés.

    Mais ce qui est inacceptable, c'est que le site du Parlement européen est tout simplement incompréhensible au commun des mortels et même aux experts. Pas moyen de savoir qui vote quoi. Il existe un agenda tracé de longue date, mais nos médias en parlent peu et on ne sait jamais quelles implications vont avoir les lois votées.

    Il y a bien quelques webzines méritoires comme Euractiv qui essaient de diffuser l'information mais ils restent rares et complètement inconnus ou presque du grand public.

    Au fond, c'est ça qui énerve et qui finit par donner envie de taper un grand coup de poing sur la table et de tout envoyer bouler. On a souvent le sentiment que les euro-députés, tout ce petit univers de Strasbourg, vit dans un monde parallèle qui n'a rien à voir avec le nôtre. Et c'est une impression particulièrement irritante.

    Et puis il n'y a aucun effort du microcosme bruxellois pour tenter de s'adapter sinon au grand public, au moins aux lecteurs experts (journalistes, blogueurs et cetera...). Moi, j'ai renoncé à comprendre ce que signifient les textes de loi votés au Parlement, leur délai d'application, les perspectives d'adaptation aux droits nationaux à commencer par le nôtre et cetera. Abscons au possible mais essayez...

    Quand on compare les débats qui ont lieu dans les Commissions de l'Assemblée ou au Sénat en France, franchement, c'est d'une toute autre qualité, d'une toute autre tenue. Sur ce point, la France a fait de treès gros progrès.

    Je ne jetterais donc pas immédiatement la pierre à Sarkozy sur le sujet qu'il soulève, parce qu'il y a matière à débat.

    En revanche, là où Sarkozy se moque du monde, c'est quand il évoque la possibilité de révoquer Schengen. Comme le dit Bayrou, on ferait mieux de renforcer Frontex, l'Agence européenne chargée de surveiller nos frontières, primo, et puis secondo, c'est un thème de diversion. S'il y a autant d'immigrés en France, c'est parce que les pouvoirs publics le veulent bien. Au lieu de limiter l'immigration inutile, ils emm... les étudiants étrangers. Je n'y reviens pas, j'en ai déjà parlé, et la moutarde me monte au nez chaque fois que j'y pense.

    Ce qui me frappe, d'ailleurs, c'est que si Sarkozy s'est pris une volée de bois vert (méritée) à propos de Schengen, personne n'a rien dit du SBA européen. C'est pourtant là, dans ce qu'il a dit, qu'il y a une proposition qui mériterait d'être étudiée. Là-dessus, silence-radio, y compris de la presse européenne ou de nos voisins. Étonnant.

    Hollande a fait le malin, évidemment, en  faisant valoir que la droite l'avait accusé de vouloir renégocier le pacte de stabilité européen. Facile. Trop facile. Sur ce point, il s'agit surtout de s'engager à respecter une rigueur budgétaire. Rien à voir, donc, avec ce que met en avant Sarkozy.

  • Le Made in France, une simple habitude à prendre...

    Cela fait longtemps déjà, que je privilégie les produits français quand j'achète quelque chose de nouveau. Je trouve extraordinairement partiaux les procès à charge contre le projet de François Bayrou sur le sujet. Le pseudo-reportage de Zineb Dryef sur rue89 en décembre dernier est un modèle du genre. Elle a sciemment ou presque choisi les produits français les plus onéreux ou presque pour appuyer sa démonstration. En réalité, la difficulté, c'est de s'y retrouver faute d'un label, d'une offre suffisamment diversifiée et d'une distribution digne de la cause. Mais pour ce qui concerne les prix, j'ai largement démontré ici que les marques françaises étaient capables de s'aligner. Jeans Tuffery, Lave-vaisselle Brandt, tee-shirts, produits alimentaires variés, on trouve si on veut.

    De toutes façons, pour bien comprendre quelles forces politiques considèrent le Made in france et lesquelles y prêtent une vraie attention, il suffit de considérer leur boutique : seul le MoDem de Bayrou vend des produits 100% Made in France. Le FN et l'UMP, c'est la Chine ou l'Asie, le Front de Gauche et les Verts, c'est le Maroc dans les comités militants, et le PS, c'est l'Europe orientale pour une large part.

  • Mais qu'ils se taisent ou dès qu'ils se taisent ?

    Pure Medias s'est fait l'écho d'un buzz un peu trop rapide au regard des faits. On entend dans un vidéo difficilement audible Nicolas Sarkozy déclarer vouloir attendre que ses militants se taisent avant de commencer un entretien.

    Pure Medias a titré "mais qu'ils se taisent". J'ai écouté au moins dix fois la séquence vidéo, et plusieurs fois avec un volume très fort et je n'entends à aucun moment le "mais". Le ton ne paraît pas non plus agacé contrairement à ce que laisse entendre le titre.

    Moi, j'ai entendu "on va peut-être attendre...dès qu'ils se taisent". Voilà ce que j'ai entendu. En somme, Sarkozy n'estimait pas possible de répondre aux questions sur le champ. Rien ne prouve de manière claire, au demeurant, que le dès qu'ils se taisent s'adresse à ses militants. 

    Je ne suis pas sûr à 100% de ce que j'ai entendu, mais raison de plus pour se montrer prudent, justement.

    Et si on parlait des idées et des programmes, maintenant ?

  • Bayrou and You !

    Vous pensiez être seul ?

    Et pourtant, vous ne l'êtes pas...

  • Comme un parfum d'ennui...

    Je dois faire un aveu : je commence à m'ennuyer ferme dans cette campagne présidentielle. Il me semblait que la situation exigeait que l'on débatte des sujets sérieux : le chômage, l'état de notre industrie, la séparation des pouvoirs, la justice, l'irréprochabilité des élus, l'école...Au lieu de cela, l'UMP et le PS débattent d'un hypothétique complot européen contre Hollande.

    A vrai dire, je trouve qu'il y a aussi une responsabilité écrasante des grands médias : les dépêches les plus en vue sont toujours pour les petites phrases, les "coups", jamais pour les questions de fond, celles qui engagent tous les citoyens.

    On ne devrait, me semble-t-il ne parler que d'emploi et d'équilibre des comptes et je vois qu'à la notable exception de Bayrou, plus personne n'en parle.

    Personne ou presque ne semble chercher à chiffrer sérieusement les projets des candidats ni à étudier leur faisabilité. Et s'il existe des économistes ou des experts qui s'expriment, les médias télévisés ne cherchent absolument pas à les confronter aux candidats (j'en signale tout de même un :  le 14 mars, l'Institut de l'Entreprise organise un débat entre un entrepreneur, un économiste et un politique - Bayrou - sur les solutions pour restaurer la prospérité en produisant en France).

    La seule journaliste qui semble envisager son métier sérieusement, à la télévision, c'est Anne-Sophie Lapix, elle qui pose à chaque fois de vraies questions à ceux qu'elle reçoit. Marine Le pen en a fait les frais, mais je suis certain qu'elle est capable de passer au grill tous les candidats.

    Le problème, c'est que notre société, gavée aux jeux et émissions de variété de toutes sortes semble désormais incapable de discerner les grands enjeux et surtout les mensonges. La formule choc, le slogan, l'image ont remplacé le raisonnement rigoureux sur les faits.

    Bref, je m'ennuie...

  • Un chouette blogue sarkozyste !

    Il faut tout de même que je le signale : un blogue UMP sarkozyste (donc de droite aussi). Un vrai ! Moi, j'aime bien ! Ça tape dur sur le PS et sur Hollande à coups d'affiches détournées, de mises en évidence des contradictions du programme socialiste, et cetera...

    Apparemment, il doit gêner un tantinet puisqu'il y a déjà eu des censeurs pour tenter de lui faire retirer une bannière (pourtant fort amusante).

    Il n'a pas l'air d'avoir de compteur sur son blogue. Il devrait en installer un, il est utile de savoir qui vous lie.

    Cela dit, la tonalité des billets est entièrement à charge contre le PS : il ne reste rien ou presque pour tenter de défendre le bilan de Sarko. Indéfendable ?

  • Profs et escoqueries, Sarko, the Artist !

    Bon. Sarko : 2, Hollande : 1 au connomètre. Là, c'est du grand art : Sarkozy propose "d'augmenter de 25%" les enseignants du secondaire qui accepteraient de demeurer 26 heures dans leur établissement au lieu de 18. La charge de travail hebdomadaire estimée d'un enseignant est d'environ 37 heures, avec un sévère bonus pour les enseignants de lettres. Chaque heure passée dans l'établissement se double généralement d'une heure de préparation. Cela dit, le coeur de l'escroquerie, c'est que, comme dans toutes les professions, les enseignants peuvent déjà faire des heures supplémentaires. Leur profession est  la seule (à ma connaissance) en France, où une heure supplémentaire légalement déclarée est payée moins qu'une heure ordinaire (elle n'est payée que 8 mois sur 12). Mais là, bingo, Sarko propose ni plus ni moins de réduire significativement le salaire de ceux qui feront des heures plus, puisqu'un tel choix reviendrait pour eux à perdre 50% du surplus qu'ils gagnent actuellement.

    Travailler plus pour gagner moins, il l'a fait le Sarko. C'est incroyable, ce gars-là : il ressort les mêmes slogans à la noix qu'en 2007, mais cette fois, il propose en bonne et due forme des solutions pour gagner moins en travaillant plus.

    Bilan des propositions de Sarkozy pour les profs : travailler plus dans la semaine, travailler plus dans l'année, être payé moins à la fin du mois. Il paraît qu'il existe encore 19% d'enseignants qui envisagent de voter pour Sarkozy : eh, les gars et les filles, vous êtes sûrs de votre choix ? C'est pas pour dire, mais Bayrou, lui au moins, vous pouvez être certains qu'il ne vous arnaquera pas dans les grandes longueurs comme les deux autres...

  • Hollande/Sarkozy : match nul au connomètre !

    Je sais que Bayrou a amené un nouvel appareil de mesure dans la campagne, le déconnomètre, mais je rappelle qu'il y a un label made in l'hérétique sur le connomètre. Et parlons-en, justement : Sarkozy et Hollande ont crevé le plafond, cette semaine.

    Alors Hollande, c'était le retour du "moi j'aime pas les riches" de 2007. Il veut taxer à 75% les revenus supérieurs à un million d'euros par an. Ce qui est drôle, c'est que ses potes du star-système vont devoir aller habiter ailleurs. Pour ses copains banquiers, pas graves, ils ont déjà la parade : les actions gratuites. Nouveau concept, nouvelle astuce qui remplace les stock-options, un peu trop dans la ligne de mire. Oh, le procédé n'est pas nouveau, il est rôdé depuis 2006, mais le grand public en ignore l'existence et du coup, à gauche, les déclinant stock-options deviennent une cible idéale. Pas étonnant, du coup, de voir certaines grandes entreprises procéder à quelques petits ajustements, suivez mon regard...

    Accessoirement, le principe de spolier quelqu'un de 75% de ses revenus me fait bondir, même si je me doute bien que dans la pratique, l'annonce d'Hollande ne concernera personne, et pour cause : ceux qui gagnent de telles sommes savent se mettre à l'abri (heureusement). Ainsi, Hollande aura fait une grande annonce pour pas un kopeck, et il le sait très bien. Plus ça va, plus ce type prend vraiment les Français pour des cons. Bon, quand on voit les sondages, à vrai dire, il ne se trompe pas vraiment non plus. Il y a 62% d'imbéciles pour juger que ce serait une bonne idée. Ouf, je n'en fais pas partie.

    On pourrait donc penser que Hollande a remporté haut la main la première manche de connomètre, c'était sans compter les saillies aussi drôlatiques que désespérantes de l'âne numéro 2 : répondre à un agriculteur en difficulté que lui, il n'avait pas 40 hectares de terrain, fallait tout de même oser. J'en suis resté sans voix. Il paraît qu'il est à 40% d'intentions de vote chez les agriculteurs. 'tain : les Français sont vraiment des c...agriculteurs compris...