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Politique - Page 45

  • Breton, holl faoz, l'Nicolas !

    L'Nicolas s'est fâché tout rouge parce que Martine Aubry a eu la riche idée de prendre une position forte en faveur du breton. Facile : il suffit d'afficher un chiffon bleu rouge avec les mots "école privée" écrits dessus pour que l'Nicolas rue dans les brancards. De fait, Martine Aubry est en faveur d'un enseignement obligatoire du breton là où il se trouve enseigné dans les écoles primaires. Elle estime toutefois que cela devrait relever de la compétence de la Région que de le décréter et mener les recrutements ou, tout du moins, donner les financements ad hoc, ce qui me semble de bon sens.

    L'Nicolas est un Breton. Un Breton de Loudéac. Il a vécu 23 ans en Bretagne profonde et s'en targue pour décréter ce qui est bon ou non pour la Bretagne. Pour ma part, je ne suis pas d'origine Bretonne, mais j'y suis né et j'y ai passé les sept premières années de mon enfance. 

    L'Nicolas, il me fait penser à certains de ces sociaux-démocrates que je connais qui se méfient comme de la peste de toute forme de régionalisme qu'ils assimilent à du nationalisme. Comme, en règle général, seul le secteur associatif, donc nécessairement privé, défie encore la toute-puissance de l'État centralisateur, forcément, quand une collectivité locale favorise la réémergence d'une identité régionale, elle fait le lit d'organismes "privés", comme dit l'Nicolas. 

    Ce qui est bien, c'est qu'avec l'Nicolas, on retrouve tous les poncifs de cette bonne vieille gauche archaïsante : la méfiance instinctive pour l'expression des identités, le mépris de l'initiative privée, le culte de l'État, et le goût immodéré de l'opinion commune.

    Moi, je m'en tamponne de l'école laïque : je ne vois pas pourquoi mes impôts ne devraient servir à financer que l'école laïque au mépris des identités régionales. Ce que l'Nicolas ne comprend pas, c'est qu'un État, au fond, il n'est pas au service d'un clan, d'un parti pris ou même d'une majorité : il est au service de toute la nation dans sa diversité. Il n'a donc pas pour mission de trancher en faveur de la majorité mais au contraire un devoir d'impartialité qui doit l'engager à considérer l'expression de toutes les minorités.

    Hélas, je crois qu'il est à peu près inéluctable pour la langue bretonne de devenir à très brève échéance, une langue morte, de surcroît, à l'inverse du latin et du grec, sans descendance. 

    Une langue se meurt quand les pères et les mères cessent de la transmettre à leurs enfants. Les écoles Diwan sont un effort désespéré pour tenter de sauver l'une des dernière langues celtiques parlées d'Europe, mais je crains qu'il ne soit vain.

    Quand une langue disparaît, c'est une part du patrimoine mondial de l'humanité qui s'amenuise, parce qu'avec elle s'effacent un modus operandi, une manière de considérer l'espace, le temps ou encore l'incertitude, pour ne citer que quelques exemples.

    Tiens, ça me fait penser aux Indiens d'Amazonie et à la déforestation : pendant longtemps, il a semblé que rien ne devait arrêter l'abattage des arbres du poumon du Monde, et, avec lui, était assuré le dépérissement inéluctable des Indiens, de la faune et de la flore, jusqu'à ce qu'un jour, des experts mandatés par de très gros laboratoires pharmaceutiques fassent une découverte étonnante : on connaissait la diversité du biotope amazonien, cela nul n'en doutait, et on savait donc que l'Amazonie regorgeait de plantes rares et inconnues mais ce que l'on savait beaucoup moins, en revanche, c'est que nombre d'entre elles possédaient des propriétés curatives inconnues. Et ce que l'on ignorait encore plus, c'est que seuls les shamans et sorciers des tribus indiennes, par une transmission ancestrale, en avait recensé les effets et propriétés, les utilisant pour leurs rituels de guérison.

    Du jour où l'industrie pharmaceutique réalisa l'existence de ce trésor vivant, l'industrie agro-alimentaire qui voyait tout intérêt à anéantir la canopée américaine trouva à qui parler. De puissants intérêts venaient contre-balancer les leurs. Les Indiens, longtemps en sursis, avaient trouvé de puissants et déterminés protecteurs...

    Quand on détruit un biotope culturel, on ne sait pas ce que l'on anéantit vraiment : peut-être des solutions de demain. Je respecte toutes les identités dites régionales, mais la langue bretonne va bien au-delà de la Bretagne : c'est une langue celtique. L'une des dernières. La dernière avec le gaélique qui bat lui-même de l'aile en Écosse et en Irlande. Il faut la sauver. Si elle disparaît, une perte irrémédiable se produira.

    Martine Aubry énonce parfois des âneries (par exemple, la dernière, c'est de se réclamer d'Hessel : du coup, je commence à me demander si je vais me déplacer dimanche, tout compte fait...). Mais sur les langues régionales, elle a une pensée forte et juste. Ils ne sont pas nombreux à voir juste dans ce domaine. J'ai toujours trouvé fine et pertinente l'analyse de Bayrou, l'un des très rares responsables politiques d'envergure à pratiquer un parler régional couramment :  il a vu le lien évident entre ces cultures et la culture française. Nous aussi, un jour, nous serons peut-être minoritaires autant que l'est la langue bretonne aujourd'hui ; et peut-être alors y aura-t-il un loudéacien du XXXème siècle pour renvoyer ce qu'il restera de la francophonie au nationalisme des temps futurs (peut-être le fait-il déjà, au demeurant).

    L'Nicolas a tout faux (mais ce n'est pas la première fois, alors je ne m'en formalise plus, et d'ailleurs, vous allez voir, il va débarquer ici en clamant que je le persécute, que je déforme son propos, que je suis de mauvaise foi, que je l'insulte gravement, et que de toutes façons, sur la langue bretonne, Martine Aubry a une position de droite et donc qu'il est logique qu'on se rejoigne...Vous verrez, je tiens le pari qu'il sera furieux et me vouera aux Gémonies de gauche :-D ). Attendez, comment on dit ça déjà : holl gaou ? Tiens, c'est marrant, holl, ça ressemble pas mal à all en anglais. Non ça doit être  holl faoz, plutôt. Voilà, holl faoz, l'Nicolas...

  • Je vais peut-être me déplacer pour Aubry, samedi...

    Je ne suis pas de gauche et encore moins socialiste, mais je crois quand même que je vais faire le déplacement pour voter samedi. Après tout, il ne faut pas injurier l'avenir, et même si bien sûr, j'aimerais que ce soit François Bayrou qui figure au second tour dans 7 mois, il faut pouvoir prévoir de devoir faire un autre choix.

    Or, quand j'écoute les 5 candidats socialistes, j'ai face à moi un Valls et un Montebourg qui ne me paraissent ni l'un ni l'autre crédible et dont les discours frisent soit les poncifs sans originalité aucune pour le premier, soit l'idéologie pour le second. J'ai face à moi un Hollande qui promet tout et n'importe quoi et dont l'indécision proverbiale l'amène à dire tout et son contraire ou à envisager n'importe quoi pour justifier ses promesses intenables. Et puis pour ce dernier, j'ai toujours son "moi j'aime pas les riches" en mémoire de 2007...Il y a Royal, évidemment, dont la tonalité est parfois sincère, le volontarisme évident, mais qui manque à mes yeux d'une ligne directrice toujours claire. Et puis enfin il y a Martine Aubry : bien sûr, j'ai des divergences avec bien des aspects de son projet, et pour cause : il est socialiste. Mais à côté de cela, elle me paraît la moins idéologue de tous, et surtout, la plus crédible, la plus respectueuse des libertés individuelles, et, en fait, des corps intermédiaires qui me sont chers, la plus soucieuse d'éthique, la plus déterminée aussi ; et de la détermination, il en faut quand on aspire à la Présidence de la République. Bref, si je choisis de prendre le chemin des urnes samedi, confirmant mon sentiment premier, c'est bien le bulletin qui porte son nom que je glisserai dans l'urne.

    J'aime bien les hommes et les femmes qui ne se laissent pas imposer un tempo. Je trouve que ce n'est pas quelqu'un qui cède à l'immédiateté versatile des modes et des clashs de toute sorte. Bref, l'individu me plaît bien, humainement, et pour moi, c'est un élément déterminant.

    Et puis elle a sans doute voté Bayrou en 2007, alors c'est un retour à l'envoyeur, finalement :-) Allez, hop, un petit coup de pouce centriste pour sa candidature :-)

    Ah, ah, ah, la Batavosphère va écumer, j'en rigole par avance : vous allez voir, ils vont me servir le même plat en sauce, t'es pas de gauche, de quoi tu te mêles... :-) Ben, je ne suis pas de gauche, mais je suis Français, en revanche, et puis nous autres centristes, on jette toujours un oeil des deux côtés. Si la droite lançait une primaire, nulle doute que je me rendrais à leurs bureaux de vote aussi...!

  • Prof, pourquoi aimes-tu à ce point te faire entuber par la gauche ?

    C'est amusant les témoignages d'enseignants ici et là sur leurs intentions de vote à l'élection présidentielle. Soit c'est de l'intox, soit ils ont la mémoire courte, les profs.

    Voyons, regardons ce que leur promettent les différents candidats (potentiels) de la gauche :

    Alors les Socialistes, c'est simple, on peut les classer en deux catégories : il y a ceux qui le disent tout bas, et ceux qui le disent tout haut, mais en somme on retrouve les fondamentaux suivants :

    - revoir le statut des profs datant de 1950 et leurs missions avec. Traduction : augmenter le temps de service des enseignants (Valls, Royal et Montebourg n'hésitant pas à revendiquer les 35 heures pour les enseignants) et diminuer le temps de leurs congés (qui leur servent d'ailleurs souvent pour partie à travailler). Tout le reste est du pipeau. 

    On le sait très bien, la France n'a plus de sous. Elle ne pourra pas embaucher des enseignants en plus. Au mieux, des assistants d'éducation et quelques contractuels. Les 60 000 embauches de Hollande, ce serait en gros quelque chose de ce type. Elle n'aura pas non plus les moyens d'augmenter les salaires des enseignants. Toute augmentation du temps de travail se fera donc à salaire constant. En revanche, le pédagogisme triomphant s'imposera plus que jamais (il s'est très bien accomodé de Châtel) et le règne de la compétence et de l'apprenant battra son plein (il suffit d'écouter ou de lire ce que disent les exprts ès éducation des commissions socialistes).

    Il y a des profs naïfs qui s'imaginent qu'ils trouveront dans leur monde utopique où tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes des établissements où ils pourront travailler leurs 35 heures. Ah, dans les profs abusés, j'ai du oublier ceux qui sont masochistes...

    Côté Verts, il y a Meirieu qui déclare être favorable à une refonte du statut des enseignants (il l'a dit dans Le Monde) et Gabriel Cohn-Bendit qui vomit les enseignants. Comme le pédagogisme est partout (David Vincent, reviens, ILS sont de retour !!!), il s'est bien sûr inflitré de longue date chez des Verts particulièrement consentants pour la chose.

    Côté NPA, soit on est instituteur ou enseignant dans un lycée professionnel de cité, et, dans ce cas, le fer de lance du Grand Soir, soit on est compromis avec la petite et grande bourgeoisie, et le tribunal révolutionnaire vous attend...

    Soyons honnête : je crois que Mélenchon, à gauche, est à peu près le seul qui soit honnête avec les étudiants et ne prévoie pas de les faire trimer davantage sans le moindre kopeck de rémunération supplémentaire. Enfin, je le crois, je n'en suis pas certain, je n'ai pas rejeté un coup d'oeil sur les propositions du Front de Gauche depuis un moment.

    Guère de différences avec l'UMP, au final, à quelques postes d'enseignants près. 

    Voyons, prof, réfléchis deux instants : tu veux vraiment à ce point ta mort ?

    Quel est le seul individu crédible, parmi les candidats à l'élection présidentielle, qui a toujours pris ta défense et n'essaie de pas de t'entuber pendant que tu as le dos tourné ? C'est Bayrou, évidemment.

    Le seul à reconnaître les difficultés de ton métier dans son État d'urgence, le seul à remettre au coeur de l'enseignement la transmission des savoirs et l'exigence d'excellence, le seul, enfin, à se préoccuper de ton environnement immédiat autrement que par des promesses creuses, puisqu'il prévoit de rétablir avant toutes choses la paix civile dans les classes  pour qu'elles puissent fonctionner.

    Prof, je sais que tu n'en peux plus de Sarkozy, et je te comprends, moi aussi. Cela doit-il pour autant altérer ton jugement à ce point ? Ce qui doit advenir adviendra. Je t'invite seulement à prendre connaissance des propositions de François Bayrou pour toi.

    Cet homme-là ne cherche pas à récupérer ta voix, il croit en l'école. Laisse-toi une chance et prends le temps d'examiner soigneusement ce qu'il te dit et ce qu'il te promet, et tu verras qu'il représente ton seul espoir crédible...

  • Démocratie chrétienne ?

    Je suis cerné sur ma gauche par Jegoun et sur...euh...je n'ai jamais trop su situer Toréador, en fait, mais je dirais plutôt sur ma droite, a priori.

    L'un m'annonce le retour de la démocratie chrétienne et l'autre la réélection de Nicolas Sarkozy. Ce qui me semble contradictoire. Je pense, en effet, qu'il y a trois forces politiques en France à l'heure actuelle : la gauche et tous ses alliés, la droite nimportenawak et ses affidés, et, au milieu, un gros espace central un peu divisé mais dont émerge  François Bayrou.

    Et dans cet espace central, il y a en effet la tradition démocrate-chrétienne. Celle qui n'a pu supporter dès l'origine le projet granguignolesque de Nicolas Sarkozy, et a donc rejoint le MoDem, et celle qui a supporté avec de moins en moins de résignement les errements de cette droite-là. Alain Lambert, à n'en pas douter, en fait partie, l'Nicolas a raison de le relever.

    En revanche, le raccourci, c'est de limiter l'espace central couvert par Bayrou à la démocratie chrétienne. Il recouvre aussi assez largement celui de la deuxième gauche. Quand j'écoute Valls, Rocard, Delors, pour en citer quelques uns, ou encore Collomb, le maire de Lyon, sans adhérer à tout (notamment l'éducation), j'observe de fortes convergences.

    Ce n'est pas tout : je discute souvent avec des électeurs socialistes, et je suis frappé de les voir tenir des raisonnements économiques et sociétaux qui ne déparereilleraient pas au MoDem. Et par conséquent, je comprends que la force de l'habitude les conduit à voter socialiste, mais, quelque part, il y a un problème d'empreinte.

    Oui : d'empreinte. Je pense à un dialogue platonicien en disant cela, le Théétète. Théétète est un jeune Athénien qui aime la philosophie et il discute un jour avec le philosophe Socrate de ce qu'est l'ignorance. Socrate lui développe un long raisonnement pour démontrer que la nature humaine comporte une part immortelle, l'âme, capable de se souvenir de ses vies antérieures, et de discerner le vrai du faux, le bien du mal. Mais alors s'étonne Théétète, d'où provient l'erreur ? Simple répond Socrate : elle vient quand tu tentes d'appliquer une idée à une empreinte de l'âme qui ne convient pas.

    Pour éclairer la lanterne de mes lecteurs, quand par exemple tu appliques une idée socialiste à une empreinte centriste et démocrate, tu te rends bien compte qu'il y a quelque chose qui cloche, mais tu n'arrives pas précisément à trouver quoi. Je pense qu'on est dans quelque chose de ce genre avec un bon quart de l'électorat de gauche...

    Venons-en à mon compère Toréador. Il voit Sarkozy passer ric-rac au second tour de l'élection présidentielle parce qu'il analyse que les éventuels candidats socialistes sont tous des candidats de substitution. Je crois que Toréador sous-estime une chose et en oublie une autre

    a) il sous-estime l'ampleur de l'échec de Nicolas Sarkozy sur ses propres thèmes de prédilection. Il n'y a plus ni rupture ni fracture sociale à faire valoir. Nicolas Sarkozy est cuit, et sur sa droite, où les électeurs du FN ne lui pardonneront pas le décalage entre ses discours et ses actes, et sur sa gauche au centre, où la rigueur démocrate-chrétienne a très mal supporté le bling-bling, l'absence de projet sérieux pour réduire notre endettement et le délitement de l'école.

    b) Toréador oublie que la présidence française revient à la droite depuis 1995. 15 années. Il y a une usure inévitable. Rien ne peut empêcher la droite de perdre désormais.

    Ce qu'il pourrait se passer, en revanche, c'est un second tour FN-PS. Hélas. Marine Le pen est une candidate de la réaction à peu près idéale :

    - elle est propre sur soi (pas d'antisémitisme, peu de propos déplacés)

    - elle reprend tous les thèmes nationalistes habituels (sécurité, immigration, souverainisme)

    - elle est honnête (pas d'affaires, réputation de droiture)

    Autant dire qu'on va avoir chaud. Très chaud.

    Perso, si je soutiens la candidature de Bayrou, c'est que je pense que ce serait celui qui pourrait le plus facilement l'affronter.

    - Son programme politique et économique est crédible. C'est même le seul qui le soit. Plusieurs reponsables politiques mais également plusieurs journalistes experts sur les questions économiques et politiques ne sont s'y pas trompés. Il y a, au sein de nos élites, tout de même des individus responsables qui ont très peur de voir notre pays aller dans le mur en chantant. C'est pour cela qu'ils regardent Bayrou avec espoir, parce que comme il le disait il y a un an, l'espoir qu'il représente est un espoir crédible.

    - il est honnête (tradition démocrate-chrétienne). Il n'a jamais trempé dans la moindre affaire et sous son égide, aucune affaire n'est jamais venue secouer ni l'UDF ni le MoDem. De même, c'est un homme modeste qui, lorsqu'il vient à Paris, s'installe dans un petit deux pièces. Une sorte d'anti DSK/Sarkozy, en somme. Il a, d'ailleurs, la vieille aversion catholique pour le culte de l'argent.

    - il est indépendant. Nul ne peut le lui contester. Aucune promesse de récompense, aucune menace, aucun sale coup ne l'a jamais fait taire ni accepter des compromis.

    Sa difficulté, c'est qu'il lui faut convaincre, or, l'homme qui a écrit Abus de pouvoir, se défie des réseaux de pouvoir, ceux-là mêmes qui marquent de leur empreinte les esprits en France. Bayrou veut des soutiens, mais il ne veut pas de soutiens occultes. Là, il va avoir du mal, parce qu'il va devoir gagner non seulement contre ses adversaires politiques, mais aussi contre plusieurs réseaux de pouvoir à droite et à gauche.

    Je suis un militant démocrate bien que d'obédience libérale. Alors évidemment, j'espère. Je ne sais pas ce que donnera l'élection présidentielle. Le plus probable, c'est un second tour Hollande-Sarkozy ou Hollande-Marine Le pen. Toutefois, je me refuse à admettre que l'histoire soit écrite, et je vais tenter de me battre jusqu'au bout pour offrir à mon pays une autre alternative que cette alternative convenue.

    Probable n'est pas certain. Probable n'est que possible. S'il nous reste une chance, il faut la jouer jusqu'au bout, l'enjeu me semblant en valoir suffisamment la chandelle, puisque c'est ni plus ni moins l'avenir de notre pays.

    Je soutiendrai donc François Bayrou jusqu'à mon dernier souffle.

  • Alors comme ça il devait y avoir pénurie de main d'oeuvre ?...

    Je me souviens encore des articles d'idées que l'on trouvait dans plusieurs magazines et journaux de gauche il y a encore trois à quatre ans. L'immigration de travail y apparaissait comme un phénomène inéluctable en raison du vieillissement de l'Europe et des besoins croissants en main d'oeuvre. Ah oui.

    Sauf qu'aujourd'hui, l'OIT (Organisation Internationale du Travail) tire la sonnette d'alarme. Ce sont des dizaines de millions d'emploi qui sont menacés de disparition dans les années à venir, dans les seuls pays du G20. Et elle observe justement qu'une part croissante de ceux qui ont un emploi l'ont sous un statut précaire.

    A côté de cela, comme je l'ai observé récemment, il ne faut pas confondre l'immigration de travail et la recherche désespérée d'un petit job par les étudiants étrangers. Cela ne frappe pas Guéant plus que cela.

    Autant je pense qu'il ne faut pas avoir trop d'états d'âme avec l'immigration irrégulière, autant les étrangers qui viennent étudier ici devraient être protégés, et d'ailleurs, ils sont en règle.

    Après, si beaucoup d'étudiants étrangers viennent en France, c'est très certainement aussi parce que nous avons réduit notre présence partout à l'étranger. Il serait bien plus astucieux que nos grandes écoles développent des antennes un peu partout dans le monde, et pas seulement des programmes d'échanges avec les super "high-schools" chères au sieur Descoings.

    Si ces antennes existaient, elles auraient bien sûr vocation à se mettre en relation avec les entreprises locales ou avec les entreprises françaises produisant à l'étranger.

    Cela suppose une véritable diplomatie culturelle pour promouvoir la francophonie. Autant dire qu'on est loi, voire très loin, du compte depuis fort longtemps.

  • Bravo Jacqueline !!!

    Yessss : Jacqueline Gourault, sénatrice centriste et MoDem, proche de François Bayrou, vient d'être réélue au premier tour des élections sénatoriales. Très bonne nouvelle !

    Saluons la réélection de deux autres sénateurs centristes, Françoise Férat et Yves Détraigne.

  • Moi aussi, Karachi, je m'en tape !

    Pas mieux que Corto, tiens : à lui l'honneur ;-) Moi aussi, je m'en tape de Karachi. Un peu pour les mêmes raisons que Corto. Le Karachigate, on n'y comprend rien ou presque, et surtout, on va aller chercher des poux à Sarko pour une histoire dont il n'est sans doute guère comptable, et, à supposer qu'il le soit un tantinet, l'affaire date tout de même de près de 16 ans.

    Alors bien sûr, je ne dis pas qu'il ne faut pas que l'affaire suive son cours en justice. Bien loin de là. Mais on va en faire un pataquès dans tous les médias et sur la blogosphère pendant des semaines, je le pressens. 

    Ok, il y a des individus douteux qui étaient dans l'entourage de Balladur en 1995 et qui sont assez proches de Sarkozy aujourd'hui. D'accord. Mais cela n'autorise pas à faire des amalgames. Sarkozy n'était en effet que le porte-parole du camp Balladur en 1995 et rien n'indique à l'heure actuelle qu'il ait eu quelqu'élément que ce soit qui lui aurait permis de déterminer l'origine des fonds qui finançaient la campagne de Ballamou.

    Mais bon, ce qui m'agace, sur le fond, c'est que cette histoire va occulter tous les nécessaires débats sur l'état de notre pays : fiscalité, production et instruction. 

    Or, à l'orée de la campagne présidentielle, ils me semblent tout à fait fondamentaux.

  • LiveBlog Hereticus Primaire Socialiste

    Blood 'n nuts : je finissais tard le boulot, ce soir et du coup, je n'ai pris le débat des primaires socialistes qu'en cours vers 22 heures. Je fais mon Corto, moi, je regarde le débat aussi alors que je ne suis pas à gauche. Hein l'Nicolas ?

    Bon, cela dit, après quelques minutes de débat, une remarque de forme d'abord. Pour l'instant, je trouve Baylet vraiment un gros cran en-dessous des cinq autres. Toujours dans la même catégorie, c'est vrai que c'est vraiment une jolie femme, Ségolène Royal. Et enfin, troisième remarque, c'est un fait que Hollande s'est bien relookée et profilé. Il me fait penser à une sorte de mélange de Chirac et de Sarkozy, par le port de tête, la coiffure, et la tonalité de la voix. Les deux derniers présidents de la République, quoi...

    Bon, j'enregistre, et je fais du live-blogging, ce soir.

    Tout de même, félicitations aux Socialistes pour avoir su organiser cet évènement : objectivement, en terme de vie démocratique, il faut reconnaître qu'ils ont un temps d'avance avec leurs primaires. Soyons honnête, sur ce coup-là, je leur tire mon chapeau. Mais attention : sur ce coup-là, seulement , hein ...

    Bon, là, ils parlent d'allliances...Mais, pourquoi parle-t-on toujours de centristes humanistes ? Y'en auraient qui ne seraient pas humanistes ? Voyons, l'humanisme est tout de même une marque de fabrique du centrisme.

    'Tain, Baylet, il ne pense qu'à exister à tout prix, le pauvre gars. 

    La problème, c'est que j'ai raté le début, m... Ils ont l'air respectueux les uns des autres, les Socialos, là, mais l'inconvénient, c'est que du coup, je ne vois pas leurs différences, pour l'instant.

    Entre Royal, Hollande, Aubry et même Valls, ça m'intéresserait de savoir.

    Tiens, à propos de Valls, je suis d'accord sur un point et il est honnête de le souligner : moi aussi j'étais fier de Sarkozy et de la France en Libye, aujourd'hui.

    Et il a raison, Valls, sur les déficits. Évidemment qu'on perd notre indépendance, si on les laisse filer. 

    Ah ben tiens, c'est du joli : alors Martine Aubry a dit qu'il ne fallait pas s'engager sur une réduction du déficit pour 2017. Elle veut accroître les ressources financières, mais elle oublie un truc : si jamais notre note est dégradée, tout le fric qui pourrait être à la rigueur gagné sera bouffé par la hausse des remboursements des mensualités de la dette liée à celle des taux d'intérêt.

    Valls a raison : il faut évidemment dégager des marges de manoeuvre d'abord. Montebourg raconte vraiment n'importe quoi...

    Bon, sur la dette Hollande, recevable, sauf que pour l'instant, on ne l'entend parler que de hausses d'impôts et de croissance. Nada sur la réduction des dépenses.

    En fait, c'est vrai que Valls, il serait bien mieux chez nous au MoDem. Sur les déficits, il est super-proche de Bayrou.

    C'est d'ailleurs le seul à ne pas chercher un bouc-émissaire facile. Elle raconte n'importe quoi, Ségolène Royal, avec les banques, là. C'est pas les banques qui ont provoqué la crise financière : ce sont les États, avec leur dette, parce que tout le monde a la trouille qu'ils ne la remboursent pas, tout simplement. Le malheur des peuples, ce n'est pas la dette des États, ma belle, mais ceux qui ont mis en marche la machine à promesses pour la faire la dette.

    Ah, moi, je veux bien interdire le crédit revolving, mais ça va faire un coup de frein sur la consommation. 

    Ah, tiens les retraites. Voyons, voyons, est-ce qu'il va y en avoir au moins un qui va avoir le courage de dire que la retraite à 60 ans c'est pas tenable.

    Ah. Pas Royal. Ah, ouf, Baylet l'admet, 60 ans, pas tenable pour l'instant. 

    Elle récidive, Martine, sur les déficits : elle ne veut pas prendre d'engagement. Il y a une vraie différence avec Hollande qui en fait une priorité.

    Il a raison Valls sur les eurobonds : évidemment que pour y arriver il va falloir prendre des engagements. Sur l'économie, il dit tout de même beaucoup de choses justes.

    Allez, il est comique, le Montebourg qui rêve de mettre au pas les marchés et les banques.

    Ah, le nucléaire : ils sont forts pour se tortiller dans tous les sens, les Socialistes...Bref, on a bien compris qu'ils ne comptent pas sortir du nucléaire de si tôt...

    Ah, la transition énergétique : comment sortir du nucléaire ? Un vrai problème, mais pas de réponses nettes pour l'instant.

    Le canabis, maintenant. Marrant Pujadas : couper l'herbe sous le pied aux  traffiquants, c'est joli comme formule :-) Baylet, pour la légalisation du canabis, mais production nationalisée. Martine Aubry, dépénalisation de la consommation. Montebourg, bien. Contre. Il a raison. Il faut savoir ce qu'on veut. Ah, non, le voilà reparti sur les Hedge funds, chut...

    Bon, Valls, très bien sur le canabis. Contre aussi, évidemment.

    Ah, reste DSK. Bon, on en a assez entendu parler de DSK. 

    Le débat est un peu décevant finalement, parce qu'il demeure trop à la superficie des choses à mon goût. Je vois quelques différences, parfois assez notables, mais ce qui manque, ce sont des propositions sur le fond.

    Tiens, les conclusions. Il est insipide, Baylet. Ségolène, égale à elle-même : volontariste (à part ça, qu'est-ce qu'elle est belle cette femme). Montebourg fait dans le pathos et le grandiloquent : ah non, beuuuuuâââârk : pas encore la démondialisation !  Pas fameuse sa conclusion : on a l'impression d'un prêtre faisant une mauvaise homélie. Valls il fait un peu trop dans le style clip vidéo d'élection présidentielle. Ah, Aubry. Bon, elle pousse, avec le libéralisme. Le libéralisme n'a humilié personne, faut arrêter. Oui, bon, rassembler les Français, ok, mais ça n'a rien d'original. Cela dit, j'aime bien la voix d'Aubry : je trouve qu'elle respire la franchise et l'honnêteté, cette femme.*

    Bon, voilà. Pas mal. Débat digne, en tout cas. Allez, ce sera tout pour ce soir. 

  • 30 000 places de prison, oui, mais pour quoi faire ?

    Décidément, comme l'observait récemment un militant MoDem sur un réseau social, en ce début de pré-campagne présidentielle, la machine à promesses est de retour...

    Ainsi, Nicolas Sarkozy promet de construire de nouvelles prisons et d'y ouvrir 30 000 places. Tiens, allez savoir pourquoi, cela me fait penser aux 75 000 postes dans les écoles de François Hollande.

    Même méthode. On promet des moyens d'abord, et on envisage, seulement après de réfléchir à ce que l'on veut faire. 

    Sarkozy pèche exactement par le même travers que Hollande. Au lieu de définir d'abord une politique se sécurité (j'ai commencé à théoriser ici le concept de répression intelligente), il s'agite, et devant la menace frontiste, s'essaie à nouveau à tirer de vieilles ficelles.

    L'encadrement militaire des délinquants est tout simplement ridicule. Je trouvais stupide cette idée de Ségolène Royal et je n'ai pas changé d'avis depuis que Monsieur Sarkozy se l'est réapproprié. Mélange des genres sans queue ni tête : ce n'est absolument pas le rôle de l'armée de s'occuper des délinquants. Il est donc ridicule de lui confier une mission qui n'a rien à voir avec son engagement. Je subodore d'ailleurs que les officiers seraient tout sauf ravis à l'idée de se voir confier une tâche aussi éloignée de ses fondamentaux.

    J'entends souvent parler de service citoyen pour les délinquants : s'il faut surveiller chacun d'entre eux cela va coûter des yeux à la tête.

    Cela dit dans les annonces de Sarkozy, il y a aussi des choses positives : cela me paraît le bon sens le plus élémentaire de séparer les éléments dangereux (délinquants récidivistes, criminels) des individus ne présentant pas de dangerosité.

    Revenons aux 30 000 places supplémentaires : Nicolas Sarkozy prévoit-il des gardiens et surveillants en nombre suffisants pour pouvoir les gérer ces 30 000 places ? Et quid des suivis judiciaires et des moyens pour que les peines puissent être rapidement appliquées ?

    Bref, je ne le redirais jamais assez : il faut d'abord penser la politique que l'on veut mener sur toute la longueur de sa chaîne, et ensuite lui affecter les moyens nécessaires, sachant, une nouvelle fois, qu'en période de vaches maigres comme la nôtre, il y aura des arbitrages dans le budget de l'État...

  • Socialiste...

    Bon, je crois que les hostilités sont déclechées... :-D

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