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International - Page 31

  • Iran, la fraude ?

    Je m'étais étonné de retrouver Ahmadinejad à 66% avec un taux de participation de 95% en Iran, samedi dernier. Je pouvais comprendre qu'il se soit constitué une clientèle électorale dans les campagnes, mais tout de même ! Il y a deux choses qui m'étonnent par dessus tout dans les résultats de cette élection. La première, c'est que Karoubi qui avait fait 17% il y a 5 ans soit subitement tombé à 0.9%. Cela me paraît invraisemblable. La seconde, c'est qu'un sondage en mars dernier donnait Moussavi gagnant à 60%. Par ailleurs, on ne peut pas dire que l'Iran sort d'une période de prospérité économique, et cela m'étonnerait que les Iraniens privilégient les questions internationales pour déterminer leur vote, d'autant que sur ce sujet, il n'y a pas de différences majeures entre les principaux candidats.

    Il y a des centaines de milliers de partisans dans la rue à Téhéran. C'est considérable. J'ai aussi fait une erreur dans mon article précédent : j'ai surestimé considérablement le poids des campagnes. En fait, la population rurale ne représente plus que 30% de l'électorat. J'ignorais ce fait. Dans les villages d'origine de Moussavi et de Karoubi, Ahmadinejad arrive aussi en tête ! Pas logique, compte-tenu du poids des régionalismes et des appartenances locales lors des votes. Toujours surprenant : comment les minorités religieuses pourraient avoir voté pour un président qui n'a eu de cesse que de limiter leurs libertés ? Quelques autres éléments sur le monde.fr pour se faire une idée un peu plus précise des charges qui pèsent. En tout cas, Khameini, le guide suprême, a du admettre qu'il faudrait diligenter une commission pour enquêter sur d'éventuelles fraudes...

  • Ahmadinejad à 66% ? Pas possible !

    Je n'arrive pas à y croire. Ahmadinejad l'emportait avec 66% des voix contre Moussavi. Avec une participation de 70 % ? et une population très jeune ? Si ces chiffres devaient être confirmés, ce que je n'espère pas, c'est que les Iraniens sont gravement atteints. Il y a bien sûr notre point de vue d'Occidentaux sur la politique étrangère de l'Iran avec Ahmadinejad qui pourrait me pousser à dire cela, mais, en réalité, ce n'est pas l'objet de mon propos. Non, je trouve que ce n'est pas possible avec une situation économique aussi dégradée et une poussée du chômage, qui frappe sévèrement les jeunes, aussi forte. 25% d'inflation, presque 30% de chômage chez les jeunes, croissance des disparités et des inégalités et une économie tributaire du pétrole à plus de 80% !

    Cela dit, comme il a signé des chèques à tire-larigot à chacun de ses déplacements pendant son mandat, il peut avoir une réputation d'homme qui agit quand on le sollicite. Il a certainement un soutien assez fort en milieu rural. En quatre ans, 20 millions de lettres de demande d'aide lui ont été remises et un service a été créé pour répondre à chacune d'elles et fidéliser l'électorat populaire. Voilà ce que je lis dans l'article d'un magazine canadien. Pas étonnant alors, qu'il dispose d'un énorme réservoir de voix. D'autres sources iraniennes évoquaient une victoire avec un peu plus de 50% des suffrages. Si c'est vrai, l'avenir est sombre, en Iran.

    Si jamais les chiffres donnés ne sont pas faisandés, cela pose aussi la question de la fiabilité des informations que nous recevons sur l'Iran. Je lis Courrier International, le Diplo, plusieurs hebdos et partout je lis et j'entends que les Iraniens veulent soulever le couvercle.

    Est-ce que nos journalistes franco-iraniens ne vivent pas finalement dans le milieu restreint des élites iraniennes pré-occidentalisées, et de ce fait, pas du tout au contact de la réalité du pays ? Par exemple, Le Monde titre un "tous hostiles à Ahmadinejad", mais les témoignages rendent compte d'une autre réalité.

    Ce soir, chacun des deux principaux candidats revendiquent 60 à 65% des suffrages. On en saura sans doute plus dans les prochains jours.

  • Un Airbus A 330-200 peut-il amerrir ?

    Je déplore tout à fait que mon intention ait été très mal interprétée quand j'ai écrit ce billet. Il n'était aucunement dans mon intention de faire le charognard, mais au contraire de cultiver l'espoir qu'il en restait un.

    Compte-tenu des premières réactions, manifestement indignées par mon billet (je ne comprends pas pourquoi, mais bon, s'il est à ce point sujet à être mal jugé, c'est qu'il doit être maladroit d'une manière ou d'une autre), je le retire.

    Il ne s'agissait pour moi que de considérer la possibilité technique d'un Airbus d'amerrir, avec l'idée que tout n'était peut-être pas complètement perdu. Mon tempérament me pousse à ne jamais baisser les bras tant qu'une mauvaise nouvelle n'est pas confirmée, c'est tout. Quant à l'accusation de vouloir faire monter mes "stats", je ne crois pas que j'y gagnerais ainsi, et de surcroît, je n'ai pas besoin de cela. Je cherche à traiter l'actualité, moi aussi, comme le font les autres médias, avec un autre regard. Ceci n'empêche pas le respect de l'émotion. Est-ce un crime ?

    [EDIT le 02/06/2009] Comme je n'ai pas voulu  en rester sur une page rayée et des soupçons sur un évènement qui me touche profondément, j'ai écrit une autre note, Airbus A330, Icare brisé ; en l'écrivant, j'ai essayé de comprendre pourquoi les accidents aériens heurtaient nos sensibilités (particulièrement la mienne) avec une telle intensité.[/EDIT].

    Les nouvelles à propos de l'Airbus A330-200 en provenance de Rio de Janeiro sont tout sauf rassurantes. A l'heure actuelle, il ne peut plus être en vol faute de kérosène. Toutes les hypothèses sont ouvertes, évidemment, mais, à l'évidence, pour que l'équipage de l'aéronef n'ait donné aucune nouvelle, quelque chose de soudain s'est produit. Cet avion n'a quasiment jamais connu d'incidents à toutefois une exception près. Dans les accidents précédents, jamais l'appareil lui-même n'a été en cause. Toutefois, le 24 août 2001, un appareil similaire avait volé pendant 1/2 heure avec une fuite de carburant, parvenant malgré tout à aterrir. A priori, l'A300-200 est un avion très fiable, et de surcroît, cette version de l'A300 emporte un surplus de carburant assez considérable. Pour ma part, je ne suis pas un spécialiste comme Démocratix, des avions, mais je crains et soupçonne une dépressurisation explosive . Si une brèche apparaît dans la paroi de la carlingue (hublot arraché ou autre) l'avion dépressurise très rapidement. On parle de explosive si elle se produit en moins d'une seconde. (source : http://www.aviation-fr.info/medecine/medecine.php). Aux dernières nouvelles, l'appareil aurait connu une panne de circuit électrique, et un message automatique aurait été reçu peu après 4 heures du matin. Mais cela ne me convainc pas : la panne peut très bien être une conséquence plutôt qu'une cause. Un A320 avait amerri en janvier dernier, et en principe bien que cela soit très risqué, ce n'est pas totalement impossible. Mais ce qui est inquiétant, c'est l'absence totale de nouvelles. C'est là quelque chose qui n'incite pas hélas, à l'optimisme. Un numéro d'urgence a été mis à la disposition des familles : 0 800 800 812

  • God save the Queen !

    Quel impair ! J'ai été frappé de stupeur d'apprendre que la Reine d'Angleterre n'avait pas été invitée aux célébrations du débarquement du 06 juin. Sarkozy l'a oubliée ou bien ce n'est pas rentable électoralement ? Je m'associe évidemment à l'ami Toréador pour inviter nos amis Anglais à venir nous rendre visite ce jour-là afin que nous puissions leur témoigner notre reconnaissance. Cela me sidère, tout de même : la France libre n'a tenu pendant la seconde guerre mondiale que par le seul soutien des Anglais ; quand les Américains rêvaient de mettre de Gaulle sur la touche, ils se sont avérés des appuis sans faille. C'est grâce à eux, également, que la France a obtenu une place au Conseil de Sécurité de l'ONU, place pour laquelle aucun de ses faits et gestes pendant la guerre ne méritaient qu'elle l'eût. Et les Canadiens ? Par deux fois ils sont venus mourir sur le sol français pour sauver notre pays qui leur était lointain dans une guerre qui ne les concernait ni de loin ni de près.

    Luc Châtel a déclaré que le 06 juin était d'abord une cérémonie franco-américaine et qu'il était de tradition que le Président des USA s'y rende la première année de son mandat. Et alors ? Cela justifie de se comporter en goujats ? L'Angleterre avait-elle moins supporté l'effort de guerre, et toute seule de surcroît, pendant un temps, pendant le conflit, elle qui en sortit définitivement exsangue à son issue ? N'était-elle pas aux côtés des Américains pour nous défendre, ce 06 juin 1944 ?

    De ceux qui moururent ce jour-là sur les plages du débarquement, un quart était britannique, et leurs corps reposent désormais sous le sol normand.

    God save the Queen, Queen Elizabeth ! Thank you for all and welcome in France !

  • La grenouille, le scorpion et l'islamiste...

    Voilà une nouvelle qui fait plaisir : d'après un récent sondage, s'il y avait des élections actuellement en Palestine, le Hamas se ramasserait méchamment, y compris dans la bande de Gaza. 37% pour le Fatah contre 23% pour le Hamas là-bas, et sur la totalité de la Palestine, 31% contre 17%. C'est en tout cas les enseignements que l'on peut tirer d'un récent sondage. De plus, Abbas battrait le chef du Hamas si une élection présidentielle avait lieu à l'heure actuelle.

    Il y a des signes encourageants en provenance du monde musulman à l'heure actuelle : les Islamistes sont partout en recul. Ils se sont pris une baffe au Koweit et au Pakistan (l'armée là-bas a enfin compris quelle était la vraie nature des Talibans) et ils sont en déroute en Palestine même. Il faut espérer que cet éveil des consciences se poursuivra dans tout le monde arabe (parce qu'à Modagiscio, ce n'est vraiment pas ça, hélas).

    Les Islamistes sont un poison, et un poison violent pour le monde entier. Et bien plus encore pour le monde arabo-musulman. Tenez, justement la fable du scorpion et de la grenouille est, si je ne m'abuse, une fable africaine :

    Désireux de traverser une rivière, un scorpion demanda à une grenouille:

    “Prends-moi sur ton dos et fais-moi traverser.

    - Que je te prenne sur mon dos, tu n'y penses pas. Pour que tu me piques !

    - Ne sois pas stupide ! Si je te pique, tu vas couler et je vais me noyer avec toi.”

    Après de longs échanges d'arguments, le scorpion se montra si persuasif que la grenouille se rendit à l'évidence. Le scorpion ne pouvait se montrer aussi insensé. La grenouille le chargea sur son dos et commença la traversée. Parvenue au milieu de la rivière, elle ressentit une vive douleur et, avant de perdre connaissance, lui cria:

    “Qu'as-tu fait ? Tu vas mourir avec moi.

    - Je le sais, mais je n'y peux rien. C'est dans ma nature.”

    Et les deux animaux disparurent dans les eaux.

    Je l'aime bien cette fable, et voilà ce qui arrivera à l'Afrique, aux Arabes et aux Musulmans s'ils acceptent de porter des islamistes sur leur dos. D'ailleurs, il existe une autre fable avec un scorpion et un islamiste.

    Désireux de traverser le désert, un islamiste demanda à un scorpion de le porter sur son dos. Seulement, voilà, le scorpion est un arachnide méfiant. Il se laissa toutefois embobiner, mais, en plein milieu du désert, l'islamiste se fit sauter avec le scorpion. Et le scorpion de se récrier en agonisant : mais, tu es un imbécile, nous sommes morts tous les deux. L'islamiste lui répond alors dans un dernier souffle : Allah akbar, c'est ma nature.

  • Des fous d'Allah dévastent le centre d'Athènes

    En Grèce, la perquisition d'un café tenu par un Syrien a donné lieu à de véritables scènes d'émeute. Il semble que l'un des policiers grecs ait eu un geste malheureux avec un exemplaire du Coran. Le livre aurait été déchiré et piétiné. Un millier d'immigrés ont alors débarqué dans le centre d'Athènes, des Afghans, des Pakistanais et des Syriens, et ont tout saccagé.

    Ces gens-là doivent comprendre qu'ils ne sont pas en territoire conquis, en Grèce. J'espère que la Grèce ne va surtout pas faire preuve de laxisme. C'est le moment opportun pour renvoyer tous ces tarés de Dieu chez eux ad vitam aeternam. Les islamistes et tous ceux qui les soutiennent doivent comprendre une bonne fois pour toutes qu'ils ne feront pas la loi en Europe.

    Moi, ça me fait bondir : quand tu viens dans un pays qui a la générosité de t'accueillir, d'autant que la Grèce a ses propres problèmes à gérer, tu fermes ta gueule et tu ne te la ramènes pas comme si tu étais chez toi. Tu ne commences pas par imposer tes coutumes, tu t'adaptes et tu mènes tes pratiques religieuses avec discrétion, sans ostensation. Il paraît qu'il y a 100 000 immigrés musulmans à Athènes. Il est temps pour le pouvoir grec de faire du tri et de séparer le bon grain de l'ivraie.

    Les manifestants ont convergé vers la place Omonoia en réclamant des excuses des autorités grecques. Lesquelles se couchent et vont diligenter une enquête. C'est incroyable de voir une démocratie se coucher à ce point-là alors que les policiers ont chopé un Afghan qui tentait de leur balancer un cocktail molotov (cet abruti a raté son coup et s'est brûlé avec). Il n'y a aucune excuse à donner (manquerait plus que ça) pour un livre dont on ne sait même pas s'il a vraiment été piétiné, au demeurant. A la rigueur, si les manifestants voulaient faire valoir leur bon droit, ils pouvaient toujours tenter d'ester en justice. Avec des conneries de ce genre le Laos (extrême-droite locale) va faire un malheur aux prochaines élections quelles qu'elles soient.

    Tiens, la politique d'immigration, en Grèce, a ressemblé étrangement à ce que la gauche de la gauche et une large part du PS réclament de longue date  en France : des régularisations massives. Je me souviens encore de Ségolène Royal vantant les mesures de Zapatero en Espagne, pendant l'élection présidentielle. Il en est largement revenu, le Zapatero, vu l'afflux massif d'immigrés clandestins que cela lui a valu.

    Je vais essayer de tenir une petite chronique de la Grèce et de Chypre, sur ce blog, de temps à autre, parce qu'il y a beaucoup de choses intéressantes à observer là-bas.

  • Le Général Morillon observera le processus électoral en Afghanistan

    Le général Philippe Morillon (MoDem, France) a été officiellement nommé Chef  de la mission d'observation de l'UE pour les élections en Afghanistan qui se dérouleront le 20 août prochain.

    Cette proposition faite par la Commission européenne a été entérinée aujourd'hui par le Conseil Affaires Générales et Relations extérieures.

    Le Général Morillon a  été choisi en raison des liens étroits tissés avec ce pays depuis 10 ans. Il est notamment à l'origine de la venue du Commandant Massoud en 2001 au Parlement européen. Il est vice-président de la délégation Afghanistan du Parlement européen et membre d'honneur de la fondation Massoud.

    En tant que Chef de la mission d'observation, il  aura notamment pour mission de veiller au déroulement du scrutin dans le respect des règles de démocratie, de contrôle et de transparence.

    Je ne puis que me réjouir d'une telle nomination. Le Général Morillon était un ami de Massoud, homme auquel nous portons une très grande estime, sur ce blog. C'est en compagnie de François Bayrou et Marielle de Sarnez qu'il l'avait reçu au Parlement européen.

  • Du rififi au PDI

    Ça chauffe au Partito Democratico, en Italie, entre Rutelli et Veltroni. Le premier souhaite, avec sa Margarita, conserver son alliance avec les libéraux et démocrates européens, le second, au contraire, souhaite voir le Partito rejoindre la grande "famille" socialiste du PSE.

    Ceci explique certaines péripéties dont s'est fait l'écho Jean Quattremer de Libération. J'en avais déjà parlé début décembre 2008. Sauf, qu'il faut peut-être et hélas admettre, que la ligne Veltroni l'emporte actuellement sur la ligne Rutelli. C'est fâcheux, mais, c'est actuellement la situation en Italie. Quattremer qui va vite en besogne laisse entendre que PDE et ADLE vont accepter un ex-nationaliste slovaque en leur sein. Ce n'est pas parce que le PDE accepte deux élus du HSDZ qu'il accepte le parti lui-même, et de plus, il faut aussi considérer l'évolution de ce même parti avant de le condamner. Personnellement, je n'ai guère une bonne opinion de Meciar, car j'estime qu'il est le premier responsable de la scission de la Tchécoslovaquie. Mais il faut voir l'évolution du HSDZ avant de se faire une idée définitive. Il ne faut pas oublier qu'en 2003, ce parti s'est prononcé en faveur du "oui" à l'adhésion de la Slovaquie à l'Union Européenne lors du réfrendum de mai pour l'adhésion. C'est un virage important et on ne peut donc plus le considérer comme un parti eurosceptique. Et Meciar a fait aussi campagne pour le "oui".

    Pour revenir à Rutelli, il y a tout de même un truc que je ne percute pas. J'ai fait un tour de la presse italienne sur google actualités Italie et j'y ai lu une invitation très claire de Rutelli à se positionner au centre. Il invite même le Parti Democratico à converger avec les Casini (UDC). Manifestement, le Parti Democratico a remporté une élection municipale à Trente grâce à une alliance large incluant les démocrates-chrétiens (UDC). Ce résultat semble à Rutelli un exemple à suivre pour pouvoir un jour l'emporter contre Berlusconie. Cela dit, l'UDC est au PPE, au Parlement Européen...En tout cas, avec ce qu'affirme Rutelli dans plusieurs articles, par exemple dans un entretien avec le Corriere della Sera, l'affirmation de Quatremer ne me paraît pas tenable. On ne peut pas ériger un modèle centriste et déclarer publiquement que les Socialistes sont en crise pour finalement rejoindre le PSE. Qui vivra verra, mais je suis très dubitatif quant aux affirmations de Quattremer.

    Pas un mot de Meciar et du HSDZ, en tout cas, dans la presse italienne. Nada également sur Meciar.

  • Droit et Démocratie

    Le classement des démocraties de The Economist (une sorte de wikio des démocraties, en somme) commence à faire couler drôlement d'encre sur la blogosphère. J'avais lancé un défi aux Kiwis et aux LHC il y a quelques jours sur le sujet, et le défi a été relevé. Torédaor a répondu et Hashtable aussi. Bien que disposant da la double-casquette LHC-Kiwis, ce dernier me semble avoir réagi également au nom des Kiwis. Fred LN de Démocraties sans frontières, à ma demande a donné également son avis et je lui ai répondu dans un second billet.

    A la lueur de ces échanges, quatre positions se dégagent : la mienne, tout d'abord, qui se satisfait globalement de ce classement, celle de Fred, qui estime qu'il y manque une dimension éthique, celle de Toréador qui juge que ce classement est fait pour mettre en exergue la démocratie à l'anglo-saxonne et enfin celle d'Hashtable qui juge que ce classement ne sert à rien et estime que la démocratie est une affaire de circonstances davantage que de philosophie.

    J'ai déjà répondu à Fred, mais pas encore à Toréador et Hashtable. Je m'étonne de ce que Toréador associe dans un même groupe pays nordiques et pays anglo-saxons alors que leurs systèmes démocratiques sont diamétralement opposés à l'exception de la liberté d'expression. Les premiers représentent le Welfare state, alors que les seconds sont les apôtres du "aide-toi toi-même le ciel t'aidera". Donc, je ne vois pas ce qu'il y a d'idéologique là-dedans. On connaît, bien sûr, l'obédience libérale de The Economist, mais justement, pour le compte, elle me semble avoir été mise clairement de côté. La preuve, en page 3, on trouve affirmé ceci :

    The "near-perfect democracy" is Sweden, the country with the highest score. The other Nordic countries also have high ranks. By contrast, the US and UK are near the bottom of the full democracy category.

    Pas vraiment l'apologie de la démocratie anglo-saxonne, ça, non ?

    Ensuite, the Economist dit que l'assemblée doit avoir le plus de pouvoirs dans un régime démocratique, pas que ces pouvoirs-là doivent être exclusifs, comme c'était le cas sous la IVème République. Quant à la Convention de Robespierre, c'est de la blague ou quoi ? Voyons, camarade Toréador, imagines-tu un seul instant qu'une loi comme celle du 22 prairial est envisageable en démocratie ? Je t'en rappelle les quatre points :

    1. Seul le Tribunal révolutionnaire de Paris aura en charge de punir les ennemis du peuple dans les délais les plus courts. 2. La peine portée contre tous les délits dépendant dudit tribunal sera la mort. 3. S'il existait des preuves soit matérielles soit morales il ne sera pas entendu de témoins. 4. La loi donnera pour défenseur aux patriotes calomniés des jurés patriotes; elle n'en accordera point aux conspirateurs.

    Soyons sérieux, c'est une tartufferie. La Convention de Robespierre aurait été évidemment classée dans les régimes autoritaires. Le document de The Economist précise justement que la forme apparente de la démocratie, la présence de certains attributs démocratiques ne suffit nullement à établir la démocratie.

    La Quatrième République, aurait certainement perdu des points en "functionning of governement" mais pas en "electoral process et pluralism". Je ne vais pas refaire l'histoire, mais comme je l'ai dit, c'est l'absence d'un exécutif fort qui a plombé la quatrième république, régime qui a toutefois voté toutes nos lois sociales, lancé sous Guy Mollet notre programme nucléaire (après Suez) et démarré la CEE.

    Ensuite, il ne faut pas tordre l'intention du texte. Le référendum n'est pas une procédure servant à rendre des comptes. The economist écrit très exactement : 19. Are sufficient mechanisms and institutions in place for assuring government accountability to the electorate in between elections ? On parle de la responsabilité du gouvernement, pas d'un référendum, là. Ensuite, il ne s'agit pas de votes mais d'institutions et de mécanismes de contrôle.

    Enfin, sur la présence de media électronique, encore une entorse à l'esprit de questionnaire : ce qui préoccupe the economist, c'est la volonté de contrôler ou non Internet. C'est en ce sens qu'il faut comprendre la question. La question n'est pas de savoir s'il y a internet, mais, s'il est libre ! 44. Is there a free electronic media ? Donc Toréador, par un astucieux sophisme transforme une question qui porte sur la liberté en une question qui porte sur la possession ou non d'internet. D'ailleurs, la question qui suit est exactement de même nature, mais sur la presse écrite. J'ajoute que je plussoie d'une certaine manière Toréador qui écrit : si le pays n’est pas doté d’une presse électronique libre, il est moins démocratique que s’il en a un. Voilà qui handicape dès le premier critère les pays pauvres. Pas moins démocratique, mais, assurément, internet est un facteur de libertés supplémentaire, surtout pour l'information, et on le voit bien en France... Je crois que j'en ai fini avec lui...

    Reste Hashtable. Il me semble qu'Hashtable a conçu sa réponse sans considérer l'essence de la Démocratie, avec tout ce que cela comporte d'implications, y compris dans le domaine commercial. Je serais bien tenté de le renvoyer à Montesquieu, sur ce point, qui distingue très clairement les régimes despotiques des régimes républicains dans le domaine commercial. Hastable pense que Tax Misery Forbes est plus précieux pour un entrepreneur que l'indice démocratique d'un pays. Ah oui ? Mais comment se fait-il que l'écrasante majorité du commerce mondial se fait dans les démocraties, alors ? Et surtout, Hashtable pense-t-il qu'un régime autoritaire garantit mieux le droit qu'un régime démocratique ? En réalité, la nature tyrannique et despotique du régime autoritaire n'en fait pas un partenaire fiable, parce que ses décisions de justice, y compris dans le domaine commercial, ne sont pas ou peu fondées sur le droit.

    Finalement Hastable ne parvient pas à s'extirper d'une certaine forme de dialectique marxiste de l'histoire et de la démocratie. Il écrit ainsi :

    Ce qui provoque les changements drastiques dans les sociétés, ce n'est jamais la soif de démocratie : c'est avant tout le besoin d'avoir du pain dans le ventre, c'est d'abord l'envie de liberté pour exercer une activité qui remplira ce ventre. La belle histoire qui consiste à croire que les peuples se révoltent parce qu'ils sont sous un joug totalitaire n'est que ça : une belle histoire. On motive bien mieux les gens à mourir lorsqu'ils n'ont plus rien à perdre que lorsqu'ils ne leur manque guère que le droit de vote. Cette constatation peut bien être triste, elle est maintes fois étayée par les faits et l'Histoire...

    A l'ère contemporaine, je ne suis pas certain que ce raisonnement demeure valide, mais, ce n'est pas le fond de mon argumentation. Effectivement, les révolutions ne sont pas favorables à l'établissement des démocraties et encore moins la misère. Mais pas davantage l'envie de liberté (je vous vois venir, espèce de sophiste) pour exercer une activité. Je vous ai vu venir avec vos gros sabots. Ce n'était pas la peine d'ajouter "qui remplira le ventre". On a bien compris que vous pensiez à la liberté d'entreprendre...Dites, vous ne faites pas mieux que les Marxistes, là, dans votre genèse de la démocratie. Ce qui fait la démocratie, c'est la nécessité d'établir le droit, et le droit, comme je l'ai dit, garantit l'échange et l'initiative sous tous ses aspects, y compris commerciaux. J'ajoute que les Athéniens, en leur temps, sont passés à la démocratie non parce qu'ils avaient faim, mais parce qu'ils ne supportaient plus les injustices d'un seul. Et Tarquin le Superbe a été viré du pouvoir à Rome parce que les Romains avaient du mal à supporter l'arbitraire. Donc, sur ce point, il n'y a de lois générales ni dans un sens ni dans l'autre.

    Pour conclure, puisqu'on parle du droit, j'en profite pour relayer l'appel d'Amnesty International qui souhaite que les candidats à l'euro-députation prennent quelques engagements, justement, c'es tà dire,  1- Des actes conformes aux engagements 2- Des actions concrètes en faveur du respect des droits humains dans la politique extérieure de l’Union 3- Des ressources à la hauteur des engagements ...

  • Skipper du Tanit : tué par une balle française !

    Aïe. Ça, ça craint drôlement, en revanche. Apparemment, ce serait une balle française (vraisemblablement perdue) qui aurait provoqué la mort de Florent Lemaçon, le skipper du voilier détourné par des pirates somaliens, le 10 avril dernier. A vrai dire, quand j'avais entendu Hervé Morin éluder les causes de la mort de cet homme en déclarant ne pas exclure que les tirs soient venus des assaillants (c'est à dire des Français), j'avais pressenti que les autorités le savaient déjà. On ne peut pas jeter la pierre à des militaires qui risquent leur vie, mais, cela pose tout de même la question des procédures et règles d'engagement quand il y a prise d'otages.

    Cela dit, je trouve anormal de l'apprendre d'une radio publique, Europe 1, et non du Ministre de la Défense, Hervé Morin, qui doit assumer la responsabilité de cet échec.

    Le drame, si j'ai bien compris, c'est que les commandos français avaient bien identifié la position des otages, et avaient aussi recommandé, par haut-parleurs, en français, aux otages de ne surtout pas bouger. J'imagine que ce genre d'opérations est millimétré. Mais apparemment, Florent Lemaçon, par réflexe, lors de l'assaut, se serait placé devant sa femme et son fils pour les protéger.

    Je suppose que les Français avaient tablé sur une fixité des prisonniers pour calculer leur opération, angles de tir compris. Pas facile, car cette situation supposait une confiance totale en l'efficience des forces armées françaises.

    A ce que j'ai compris, les forces françaises n'avaient pas non plus le temps de tergiverser, car les pirates, devenus plus agressifs et impatients, parlaient de faire un exemple. Il fallait donc agir. Cette très triste issue devrait amener nos forces d'intervention spéciales à approfondir sans doute la gestion psychologique des signaux à adresser aux otages dans les situations d'urgence.

    Cela dit, ce qui me dérange, dans cette affaire, c'est la réaction d'Hervé Morin, j'y reviens. Son silence et ses tergiversations ont été tout à fait idiotes, dans cette histoire. Il savait très rapidement ce qu'il s'était passé. Il a laissé planer une rumeur, mais pour quoi faire ? Du coup, on a soupçonné les forces françaises, alors qu'elles ont vraiment fait de leur mieux, dans cette histoire. Quel était le but de ce demi-silence ? Ne pas impliquer Nicolas Sarkozy qui aura vraisemblablement donné l'ordre final de l'assaut (connaissant son tempérament, on l'imagine encore moins capable de déléguer en temps de crise) ? C'était stupide : compte-tenu des circonstances, personne de sensé ne l'aurait reproché à Nicolas Sarkozy. Apparemment, tout avait été tenté au préalable.

    Cette sale manie du secret, dans ce genre de choses, est surtout propice aux théories du complot et aux suppositions les plus folles. Si le but était de protéger l'image du Président, c'est vraiment minable.

    Il y a un dernier point qui m'interpelle : même si je ne remets pas en cause la compétence de nos nageurs de combat, pourquoi ne pas avoir confié la responsabilité d'une opération aussi délicate au GIGN, bien plus habitué à ce genre de situations très délicates ?