Nous n'avons, je le crois, pas fini de parler de l'Afghanistan. Aujourd'hui, hélas, c'est un triste jour : il y a 7 ans, jour pour jour, Ahmed Shah Massoud, le lion du Panshir, mourrait, assassiné par deux faux journalistes.
Massoud s'est toujours opposé aux extrémismes de tout poil. Les Américains ne l'écoutaient pas, puisque jusqu'à tard, ils ont joué la carte des intégristes les pires. Jusqu'à ce qu'il leur arrive ce qu'il advient à la grenouille qui porte le scorpion sur son dos.
Je sais que son frère, Ahmed Zia Massoud est l'actuel vice-président de l'Afghanistan. Je ne sais pas ce qu'est devenu son parti le Jamiat-e-Islami.
Massoud avait été le seul responsable politique afghan d'envergure à signer la charte des droits fondamentaux de la femme afghane en 2000. Il avait essayé de longue date de prévenir l'Occident des méfaits et du danger que représentait Ben Laden.
Je voulais rendre hommage à cet homme courageux, juste, droit et extraordinaire.
«Un rien insignifiant, vous savez, une perle, une goutte de pluie qui n'était rien, quand elle tombe sur une perle, la goutte devient perle.
C'est pareil pour le courage. Mon courage est une perle. Un rien rejoint mon courage et devient perle. Ca veut dire que je suis un homme si courageux que tous ces problèmes et ces souffrances ne peuvent m'atteindre:
A l'image d'un jardin à l'approche du printemps.»
Ahmed Chah Massoud
François Bayrou fut l'un des premiers à apprendre la mort de Massoud :
« Moi je pense que la vérité officielle est la vérité vraie. Si vous voulez je... j'aimais beaucoup Massoud que j'ai rencontré avec qui j'ai discuté.
C'est Massoud qui m'a appris l'existence de Al Qaïda. Que je connaissais pas.
Et de son chef que je ne connaissais pas.
Et qui m'a expliqué ce que c'était que cette organisation et que cet homme. C'est Massoud qui me l'a appris.
Je n'avais jamais entendu le mot de Al Qaïda avant que Massoud me le raconte.
Et le jour où on a assassiné Massoud, je vous rappelle que c'est le 9 septembre, je crois le 9 ou le 8, enfin deux jours avant le 11 septembre, j'ai... je me souviens très bien de l'endroit où la nouvelle m'a atteint.
D'ailleurs les amis qui m'ont appelé m'ont dit " il est mort mais on le dira pas avant vingt-quatre heures ... c'est fini ".
J'ai fait un communiqué dans lequel j'ai écrit c'est la guerre mondiale qui... commence.
Puis je me suis... après je l'ai relu en arrivant à Bruxelles où j'allais de Par... de Bruxelles à Paris, enfin c'était dans un sens ou dans l'autre, c'était dans le Thalis... je l'ai relu et je me suis dit non tu peux pas écrire ça donc je l'ai pas envoyé.
Et deux jours après c'était le 11 septembre. »
Un jeune poète afghan a écrit un éloge de Massoud qui a été publié sur le blog poétique qui est dédié à cet homme exceptionnel. Je le copie simplement ici :
Je suis le fruit amer qui tombe sur la terre,
Ainsi je demeure dans les serres du temps.
Oh Printemps de Liberté ! Ta grâce, quoi d'autre
Pourrait rendre ce fruit amer si doux ?
La plus précieuse richesse en ce monde est la présence d'amis
La douleur de la mort,
La séparation.
Mais puisqu'ils sont là ces amis,
Tous ensemble unis, reposant au plus profond
Du coeur de la poussière...
Quelle différence cela peut-il faire
Qu'ils soient morts ou en vie ?
De douleur et chagrin le destin me modela
Hélas ! D'avoir bu à la coupe de la vie quelle fut ma joie ?
Tel une bougie brûlant dans le souffle du vent
Je tremble, je brûle... je meurs."
Commentaires
L'homme a disparu, mais ses idées et ses espoirs continuent à vivre. Leur pertinence post-mortem restera gravée dans l'histoire.
Merci pour ce rappel ;-)
Merci, l'hérétique, d'avoir accédé à ma demande, meme si que partielle. ;-)
Merci l'Hérétique et en effet, aujourd'hui certains n'ont toujours pas compris ce qu'est Al Qaïda et à quel point cela nous menace. Massoud qui pourtant le savait a été tué par Al Qaïda parce qu'il était le mieux placé et peut-être le seul à pouvoir rendre à l'Afghanistan son indépendance et sa dignité. Alors que le "règne" d'Al Qaïda n'est que celui de la haine et de la terreur.
Meme si frustrée, quelque part, j'ai aimé votre facon d'aborder ce sujet, tout imprégné d'émotions vraies, tant de FB, que de ce poète Afghan, ou des propos de Massoud...Cela m'a vraiment profondément touchée, je sais, je fais preuve de faiblesse mais peu m'importe! Cela prouve que je suis vivante!
@Pastel, fouillez davantage vos propos sont trop réducteurs :-)