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Skipper du Tanit : tué par une balle française !

Aïe. Ça, ça craint drôlement, en revanche. Apparemment, ce serait une balle française (vraisemblablement perdue) qui aurait provoqué la mort de Florent Lemaçon, le skipper du voilier détourné par des pirates somaliens, le 10 avril dernier. A vrai dire, quand j'avais entendu Hervé Morin éluder les causes de la mort de cet homme en déclarant ne pas exclure que les tirs soient venus des assaillants (c'est à dire des Français), j'avais pressenti que les autorités le savaient déjà. On ne peut pas jeter la pierre à des militaires qui risquent leur vie, mais, cela pose tout de même la question des procédures et règles d'engagement quand il y a prise d'otages.

Cela dit, je trouve anormal de l'apprendre d'une radio publique, Europe 1, et non du Ministre de la Défense, Hervé Morin, qui doit assumer la responsabilité de cet échec.

Le drame, si j'ai bien compris, c'est que les commandos français avaient bien identifié la position des otages, et avaient aussi recommandé, par haut-parleurs, en français, aux otages de ne surtout pas bouger. J'imagine que ce genre d'opérations est millimétré. Mais apparemment, Florent Lemaçon, par réflexe, lors de l'assaut, se serait placé devant sa femme et son fils pour les protéger.

Je suppose que les Français avaient tablé sur une fixité des prisonniers pour calculer leur opération, angles de tir compris. Pas facile, car cette situation supposait une confiance totale en l'efficience des forces armées françaises.

A ce que j'ai compris, les forces françaises n'avaient pas non plus le temps de tergiverser, car les pirates, devenus plus agressifs et impatients, parlaient de faire un exemple. Il fallait donc agir. Cette très triste issue devrait amener nos forces d'intervention spéciales à approfondir sans doute la gestion psychologique des signaux à adresser aux otages dans les situations d'urgence.

Cela dit, ce qui me dérange, dans cette affaire, c'est la réaction d'Hervé Morin, j'y reviens. Son silence et ses tergiversations ont été tout à fait idiotes, dans cette histoire. Il savait très rapidement ce qu'il s'était passé. Il a laissé planer une rumeur, mais pour quoi faire ? Du coup, on a soupçonné les forces françaises, alors qu'elles ont vraiment fait de leur mieux, dans cette histoire. Quel était le but de ce demi-silence ? Ne pas impliquer Nicolas Sarkozy qui aura vraisemblablement donné l'ordre final de l'assaut (connaissant son tempérament, on l'imagine encore moins capable de déléguer en temps de crise) ? C'était stupide : compte-tenu des circonstances, personne de sensé ne l'aurait reproché à Nicolas Sarkozy. Apparemment, tout avait été tenté au préalable.

Cette sale manie du secret, dans ce genre de choses, est surtout propice aux théories du complot et aux suppositions les plus folles. Si le but était de protéger l'image du Président, c'est vraiment minable.

Il y a un dernier point qui m'interpelle : même si je ne remets pas en cause la compétence de nos nageurs de combat, pourquoi ne pas avoir confié la responsabilité d'une opération aussi délicate au GIGN, bien plus habitué à ce genre de situations très délicates ?

Commentaires

  • Peut être parce que nos soldats qui se trouvent dans l'océan indien connaissent parfaitement les méthodes des pirates et que le GIGN était peut être loin d'une situation nécessitant une intervention rapide...

    Néanmoins, je partage totalement ton avis sur les tergiversations de Morin !

  • Pour avoir le GIGN, il faut l'amener sur zone tout d'abord. Ensuite, les nageurs de combats sont justement très aguerris en milieu marin, et par ailleurs sont régulièrement engagés dans des libérations d'otages sur terre comme sur mer.

    Vous expliquez très bien l'échec partiel de l'opération, et les possibilités à étudier dans les procédures pour éviter que cela se reproduise...le GIGN peut avoir un rôle à jouer là-dedans, compte tenu de leur expérience dans le domaine.

  • @ Julien et Moktarama
    Ah, ok, je ne savais pas. Pour moi, le GIGN était entraîné à intervenir dans n'importe quelle situation.
    En effet, comme le souligne Moktarama, je pensais à l'expérience du GIGN dans la gestion psychologique de circonstances aussi critiques.

  • De ce que je connais de mon expérience dans l'industrie de la Défense, ce sont effectivement les Forces Spéciales qui sont prévues pour ce type d'intervention.
    Je ne sais pas si le GIGN a les capacités requises, en terme d'entrainement et de matériel pour mener ce genre d'opération.

    Mais je suis tout à fait l'Hérétique dans son article: on ne peut sans doute pas reprocher aux Forces Spéciales "une bavure". Dans ce type d'opération, il y a toujours des risques pour les otages, et statistiquement, forcément...

    En revanche, on peut peut-être effectivement avoir à redire sur la communication du Ministère de la Défense à ce sujet, avec toutefois un bémol car l'analyse a postériori du déroulement de l'opération a dû prendre quand même un certain temps. Mais celui-ci semble quand même assez long.

  • Il existe une convention entre Marine et Gendarmerie. Pourquoi ne pas appliquer cette convention? Les entrainements en commun existent depuis des années dans le seul et unique but de travailler ensemble lors d'opérations de prise d'otages en mer. De plus les gendarmes ont une expérience judiciaire et bien concrète de ce genre de situation car confronté à ces situations tout au long de l'année. Nous avons deux belles unités et nos dirigeants ne savent toujours pas les utiliser!!! C'est vraiment abhérant!
    Lynx, Toulon

  • @ Lynx

    Mais il existe aussi des entraînements communs entre unités de marine spécialisées et GIGN ?

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