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Economie - Page 44

  • Au début était la Finance. Elle dit, et l'économie fut.

    Au début était la Finance. Elle dit : «que l'économie soit !»  Et l'économie fut. Fiat economica et economica fuit. Tiens, faudrait que je demande à l'Amicus Curia comment ça se dit, économie en latin. Industria, ça ne ferait pas l'affaire ? En grec, c'est oïkonomikè, mais en latin, aucune idée. En tout cas, l'Amicus Curiae (l'Institut Montaigne, pas le blog démocrate du même nom) a son idée sur la genèse du monde, enfin, du monde économique. C'est une note d'Alain Lambert qui m'a alerté sur leur dernière publication. Ils évoquent la relance avec des solutions pour le moins...hérétiques (!) pour des libéraux. Dans la plupart des commentaires que j'ai lus sur la crise, j'ai observé une dénonciation de la finance, telle un rejeton rebelle et désobéissant qui s'en serait pris, mauvaise fille, à sa mère nourricière, l'économie. L'Institut Montaigne semble avoir pris acte de l'inversion du lien de subordination et propose donc des solutions à partir de la finance, parce que désormais, c'est la finance qui alimente l'économie, et non l'inverse.

    Et leurs solutions, ça décoiffe, parce que c'est tout à fait inattendu pour des libéraux. Accrochez-vous les amis ! Voici leurs propositions :

    1 - une suspension des pratiques et des règles de marché les plus déstabilisatrices aujourd’hui ;

    2 - l’organisation de la traçabilité des produits financiers ;

    3 - un programme coordonné de nationalisations bancaires temporaires dans les pays du G20, prélude à une séparation entre banques commerciales d’un côté, banques dites d’investissement de l’autre ;

    4 - la création de nouveaux instruments pour pérenniser le financement des États souverains, actuellement en danger.

    Vous avez lu le point 3 ou j'ai rêvé ? Nationalisations bancaires, oui, oui, j'ai failli avaler mon câble USB en lisant ça. Et ce n'est pas tout : séparations définitives entre banques commerciales et banques d'investissement (idée intéressante, au demeurant).

    903782708.jpgCe qu'ils appellent pratiques déstabilisatrices, c'est en gros celles qui provoquent la peur sur les marchés. Vous vous rappelez, lecteurs fidèles, certainement la note qu'ai écrite à ce sujet. Note que j'avais ensuite explicitée en évoquant les paradis fiscaux. On se retrouve, en tout cas, les libéraux et moi (enfin l'Institut Montaigne) sur l'importance de la peur dans cette histoire, et notamment la nécessité de ne pas paniquer mon troupeau de brontosaures. Première pratique à dégager à leurs yeux : le mark to market. En effet, évaluer une valeur au jour le jour, compte-tenu de l'instabilité naturelle du marché, c'est de nature à générer de nombreux désordres. Donc, exit, le mark to market. Ils proposent un autre modèle que le mark-to-market pour déterminer la valeur des entreprises, mais primo, je n'ai pas eu le temps de me pencher dessus, et secondo, je ne suis pas sûr d'avoir la compétence pour le comprendre.

    Pour les nationalisations, bon, ça reste tout de même des libéraux, faut pas trop non plus leur en demander : elles doivent être temporaires et ne pas trop fausser les règles de la concurrence, mais, quand même, ils ont prononcé, écrit et suggéré le mot ! De ces nationalisations temporaires découle d'ailleurs leur proposition suivante :

    ...pour encourager les banques à irriguer à nouveau l’économie et les détourner d’activités de marché trop risquées, susceptibles de mettre leur solvabilité en péril, nous recommandons que les reprivatisations de banques débouchent sur leur dissociation entre les banques de crédit et les banques de marché. Autrement dit séparer les banques commerciales, qui financent les entreprises, les ménages et les collectivités, des banques dites d’investissement. Cette dissociation, qui doit être coordonnée au plan mondial, et d’abord au niveau du G20, permettrait de mieux allouer un capital devenu rare vers les activités susceptibles de nourrir directement la croissance économique future. On notera par ailleurs que la suppression du Glass-Steagall act en 1999 (loi qui interdisait justement l’amalgame entre banques commerciales et banques d’investissement) a entraîné les banques américaines dans une course à la taille et dans une confusion des genres (comme les activités de « banque intégrée ») qui n’ont évité ni les collusions et conflits d’intérêts, ni les difficultés de solvabilité, comme le prouve la crise actuelle. L’industrie financière redécouvre avec cette crise que la juxtaposition des missions et des activités n’encourage ni la cohérence, ni l’efficacité de l’action économique.

    Attendez, ce n'est pas tout : ils proposent de taxer comme des brutes les activités de spéculation ! Concernant les banques finançant les activités de spéculation, nous recommandons une fiscalité renforcée, après leur « reprivatisation ». Un taux d’imposition de 60, 75 ou 80 % pourrait ainsi être envisagé. Cette politique fiscale différenciée permettra ainsi de réduire à sa portion la plus congrue des activités financières devenues trop dangereuses pour nos économies et nos sociétés. Ben m... alors, si on ne peut plus spéculer en paix. V'là encore aut' chose...

    La principale difficulté, comme le souligne l'Ami de la Curie, sera d’établir la liste précise des activités financières devant être soumises à une telle taxe. A leurs yeux,  les activités de trading sur fonds propres, de courtage, de production et de distribution de produits dérivés et structurés, de titrisation, de financement des hedge funds peuvent rentrer dans cette liste.

    In fine, je trouve que leurs propositions sont audacieuses et...inattendues ! La question, c'est de savoir quel gouvernement aura le courage de le faire, sachant, en fait, que ce n'est pas au niveau d'un gouvernement que cela peut se décider, mais du monde entier. En gros, il faut amener l'affaire devant le FMI et l'OMC. Et pour que cela ait des chances d'être considéré, le mieux serait que ce soit présenté par un partenaire majeur, comme l'Europe, par exemple...

  • Je vais le fumer, le crapaud !

    Bon, j'ai réagi hier à un billet du Crapaud du Marais, mais seulement dans les commentaires et sans plus de précisions. Voilà ce que le crapouillot propose (en vrac) pour relancer la machine France.

    Dans quels secteurs la France joue encore une place ou pourrait en jouer une ?

    Le luxe, le tourisme, les services, l'agriculture, la culture et les technologies de pointe. La dénomination de ces secteurs peut être redondante (par exemple, le tourisme du luxe).

    Et donc, parce que nous ne serions présents que dans ces secteurs, il conviendrait, selon le Crapaud, de prendre des mesures pour favoriser ces secteurs. 1ère brillante idée du crapouillot, développer l'étude quasi-exclusive de l'anglais dès la maternelle. Le crapouillot n'a rien compris à ce qu'est une langue s'il s'imagine qu'il suffit d'anôner des goud morningue et maille nême ise Krapouillot pour apprendre l'anglais. En réalité, une langue, c'est avant tout une structure de pensée dont la grammaire et son histoire propre rendent compte. Donc, pour apprendre une langue, le mieux, c'est de maîtriser les notions grammaticales qui sont communes à toutes les langues. Ensuite, si les petits Français commençaient par maîtriser le français, ils seraient certainement plus à l'aise pour apprendre l'anglais ou toute autre langue ensuite. Il faut commencer par le B-A B-A comme on dit. Surtout en maternelle...

    Il m'a fait mourir de rire, le Crapaud : développer l'apprentissage du chinois...mais oui, tout cela parce qu'il imagine voir des dizaine de millions de touristes chinois déferler sur notre doulce France. Il faut dire qu'il écrit texto que notre pays va de toutes façons devenir un Eurodisney géant.

    Ben désolé, mais perso, j'ai d'autres ambitions pour la France, et j'espère bien que les Démocrates (MoDem) les ont aussi.

    La Crapaud propose aussi de laisser tomber tout ce qui ne sert à rien, par exemple, la psychologie, la philosophie, la géographie  ou  encore le latin et le grec. Ben voyons. Soyons des boeufs, c'est mieux. Moi, pas avoir besoin de réfléchir : moi prendre femelle dans le foin et brouter le foin après. Moi pas avoir besoin préliminaires idiots. Pas utiliser assiette et cuillère non plus.  Ça servir à rien. Meeeeuuuuuuhhh !  Quand Moi vois, moi tape, euuuuuh euh, heu heu, meeeeeeuoooûûûh ! Moi, pas avoir besoin de réfléchir , moi pas aimer les embrouilles et les mots compliqués.

    Pour le latin et le grec, j'ai compris : c'est vieux, et cela ne sert à rien. Je propose justement d'appliquer le même principe aux Seniors. C'est vieux, et ça ne sert à rien, allez, hop, Soleil vert ! On va en faire du Soylent. Et pour les jolies filles (ou beaux mecs), hop, mobilier !

    Bon, en ce qui concerne la fiscalité, si je rejoins l'idée de sucrer l'ISF, je suis très réservé sur l'augmentation de la TVA. Pas trop, parce que aïe l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat. D'ailleurs, pas la peine de réclamer une hausse là pour suggérer une même baisse de la dite TVA sur les activités de tourisme et de restauration.

    Justement, c'est un truc qui m'énerve personnellement, et que je trouve peu flatteur pour notre pays, de le voir réduit à une simple destination touristique avec images d'Épinal à la clef. On va devenir quoi ? des mendiants tributaires du bon vouloir des Bwanas venus du Golfe et de Chine ?

    Quant à accroître l'impôt sur les successions, encore un truc qui m'énerve. Je m'agace tout à fait de ce qu'en France, on s'érige le droit moral de juger qu'autrui ne mérite pas de recevoir du fric de sa famille. Et le loto, alors, c'est davantage mérité ? Toujours ce vieux fond judéo-chrétien pas sain avec l'argent. Encore une connerie qui va provoquer d'authentiques fuites de capitaux, et à raison. Dis donc, Crapaud, c'est pas la peine de se déclarer de centre-droit pour virer ensuite socialo-marxiste.

    En fait, il y a une seule idée que je rejoins, mais qui demande à être améliorée nettement, c'est l'idée d'une filière professionnelle d'excellence (au passage, c'est pas un peu contradictoire de vouloir les flinguer en voie générale dans le même temps ?). Mais il faudrait justement sortir du syndrôme CAP/BEP pour vraiment créer des écoles de l'artisannat avec un statut à part, synonyme d'excellence.

    Ce qui me frappe, dans son projet, c'est la volonté de formater l'éducation et de faire en plus des coupes dedans. A l'opposé de ma vision personnelle, et, je le pense, de celle que Bayrou proposait dans son projet d'espoir. Cela participe d'une même logique que celle qui consisterait à réduire une France devenue franchouillarde à un gigantesque parc d'attractions. Non, non, et non.

     

  • Que faire pour nos ouvriers et notre industrie ?

    Il ne se passe pas un jour ou presque sans que j'entende parler de licenciements. L'industrie plus que tous les autres secteurs est touchée. Ce sont des milliers d'ouvriers et d'employés qui passent ainsi à la trappe. Et quand je pense à eux, je suis pâle. Comment les aider ? Que faire ? J'imagine ceux qui viennent d'acquérir leur maison sur emprunt et qui vont devoir la revendre dans l'actuel marasme immobilier. Et ceux qui viennent de mettre au monde un enfant. Et ceux qui ont une personne à charge, père, mère, et cetera...ou qui voudraient payer les études de leurs enfants. Bref, il y a un drame humain qui se joue à chaque fois et auquel je ne sais qu'apporter comme réponse en dehors des bonnes paroles convenues. Les séquestrations ? j'y vois surtout l'énergie du désespoir de ceux qui ont tout perdu. Imaginez-vous un instant : vous aviez une situation, un emploi sûr, qui ne payait pas si mal, vous aviez 26 ans de boutique, et du jour au lendemain, vous voilà débarqué parce que votre entreprise perd de l'argent, ne vend plus ou a besoin de reconstituer ses marges.

    Mais qu'est-ce qu'ils vont faire tous ces gens-là, sans emploi ? La seule perspective, me semble-t-il, c'est de relancer globalement la machine, d'où l'idée du MoDem d'un grand emprunt européen de 3% du budget de l'Union pour soutenir l'activité économique. Je pense que le plan de Sarkozy et Fillon essaie de sauver les meubles en tentant de conserver vivante l'industrie automobile et en colmatant le navire qui fait eau de toutes parts avec ce qu'il y a sous la main (c'est à dire pas grand chose).

    Le chômage qui va exploser aggravera dans des proportions délirantes les déficits des comptes sociaux. Balladur et Séguin, qui sont désormais relativement dégagés de la politique politicienne, l'ont compris et n'hésitent désormais plus à annoncer sans fard qu'il faudra accroître les impôts. Oui, mais sur qui ? Sur les bénéfices des entreprises déjà fragilisées ? le gouvernement s'y refuse. A raison. Ce serait briser le moindre espoir de reprise via leur compétitivité ! sur les particuliers ? Baisse de la demande intérieure assurée. Or, la demande intérieur soutient l'activité autant que les exportations.

    Réorienter toutes les aides publiques et la fiscalité vers les nouvelles industries et énergies, comme le suggère Corine Lepage ? Certes, bonne idée, mais en combien de temps ? Une telle mutation ne peut se produire que sur plusieurs années, et les dommages collatéraux sont inévitables ! Et que deviendront les ouvriers qui produisaient des moteurs diesel si du jour au lendemain on leur demande de fabriquer un moteur à hydrogène et qu'ils ne savent pas le faire ? Que se passera-t-il si l'amorce d'une nouvelle consommation durable ne prend pas ?

    Pour ma part, quitte à taxer quelque chose, autant que ce soient les services, et de préférence ceux qui ne peuvent être délocalisés (pas de risque de concurrence ainsi). Jean Peyrelevade, conseiller économique de François Bayrou, observe dans son livre, l'échec historique de Nicolas Sarkozy, que c'est l'industrie qui apporte la plus forte valeur ajoutée. C'est donc elle qui peut le plus sûrement financer notre croissance économique.

    Pour développer les nouvelles énergies et la croissance verte, idéalement, il nous faudrait une sorte de MITI vert, à l'instar de ce qu'a fait le Japon dans les années 70 et 80 pour le développement de son industrie de pointe. Une sorte de super-ministère qui rachète de manière systématique tous les brevets innovants et les met à disposition moyennant des coûts abordables et flexibles à un tissu de PME oeuvrant dans les secteurs ad hoc.

    Et pour nos ouvriers, il faudrait que nos Pôle-emploi centralisent les demandes de l'industrie et s'adressent au CNAM ou à des CFA pour des formations courtes accélérées. On pourrait imaginer un système où dans un bassin industriel, les entreprises feraient remonter des demandes de formation au pôle-emploi qui répercuteraient alors sur les CFA et les CNAM les besoins. Tout ceci pourrait être organisé au niveau de la Région, comme le suggérait Christian Blanc dans la Croissance ou le Chaos.

    J'ai lu enfin la tribune de Dominique de Villepin dans le Figaro, dont je partage pas mal de points de vue (pas tous) mais, je me suis arrêté sur sa proposition de lancer une politique industrielle commune. Cela m'intéresse, parce que je me demande si ce n'est pas le prochain défi de l'Europe. Je ne pense pas que la PAC pourrait exactement servir de modèle pour une telle initiative, mais, elle a montré la voie puisque les Européens ont su s'unir pour la maintenir des origines jusqu'à nos jours.

    Cela dit, pour revenir au plus près des préoccupations de nos concitoyens, je citerai ce que disait très justement Robert Rochefort, directeur du CREDOC et tête de liste MoDem aux élections européennes lors de la convention du MoDem "la France et l'Europe face à la crise"

    Finalement, pour beaucoup de Français des classes moyennes, l'image qu'ils ont aujourd'hui de notre société, c'est celle d'un train tiré par une locomotive poussive, qui n'a pas l'énergie que l'on aimerait qu'elle ait et, dans ce train il y a des wagons et ces wagons représentent la structuration économico-sociale.  La structuration sociale de notre société dans le premier wagon qui est juste derrière la locomotive, c'est le wagon "première classe". C'est un wagon dans lequel cela ne se passe pas trop mal. Les plats servis sont encore tout à fait succulents. C'est évidemment, dans le contexte actuel, le wagon de ceux qui, grâce au bouclier fiscal, se sont faits rembourser plus de 360 000 €. Dans tout le reste du train, il y a les wagons des classes moyennes, des classes intermédiaires et, enfin, il y a les wagons des pauvres. [...] Finalement, la question qui préoccupe beaucoup de nos concitoyens, c'est de savoir si le train va lâcher progressivement les wagons qui sont ceux, d'abord en queue du train, puis un peu moins en queue et, selon la position où l'on est, que l'on occupe dans ces catégories moyennes, est-ce que l'on va être dans un wagon qui va être lâché avec le train qui va continuer sans ce wagon-là ?

    Robert Rochefort a je crois très exactement résumé le questionnement de fond des Français. Ce devrait être à mon avis la priorité absolue de tous les partis que de répondre en priorité à ce questionnement à l'occasion des élections européennes.

  • Les pauvres sont riches !

    J'ai commencé le livre de C.K. Pralahad, 4 milliards de nouveaux consommateurs. Passionnant ! J'avais pris connaissance de l'ouvrage grâce à un compte-rendu d'un militant (ou sympathisant MoDem).

    Une manière totalement inédite d'aborder le problème de la pauvreté. Je viens juste de commencer le 1er chapitre (le marché à la base de la pyramide) de la 1ère partie (la nouvelle création de richesses). L'idée de base est brillantissime de simplicité : en gros, il n'y a pas de petits profits, et donc, les pauvres, en dépit de revenus très faibles, constituent un marché immense, avec un pouvoir d'achat conséquent. Il y a là un immense marché latent, une société de consommateurs dont les grandes multinationales ne se sont jamais préoccupées jusqu'ici, et c'est bien cela le plus grand tort qu'elles lui ont fait, à cette société.

    Pralahad, dès ce premier chapitre balaie un certain nombre d'idées reçues. Il appelle ce marché le BOP (Bottom of Pyramid). Les pauvres représentent à ses yeux un marché viable. Leur nombre fait leur pouvoir économique. Même à 200 dollars par mois, un pouvoir d'achat, multiplié par 4 milliards de consommateurs, cela donne un marché de 800 milliards de dollars par mois ! Oui, par mois ! Une opportunité de profits monumentale. Il essaie de démontrer que contrairement aux idées reçues, mettre en place des réseaux de distribution sur ces marchés n'a rien d'insurmontable. Par exemple, nombre de sociétés rurales sont difficilement joignables, mais la connectivité sans fil, qui s'est considérablement développée change radicalement la donne. Il donne l'exemple de deux sociétés l'une indienne, l'autre brésilienne, qui ont formé aux techniques commerciales des femmes des villages, devenues ainsi leurs représentantes de commerce jusqu'au fin fond de la brousse.

    Il y a en fait, trois pré-requis à la création de la capacité de consommer :

    - un prix abordable. (c'est la base. Notons que les acheteurs pauvres aiment autant le luxe que les acheteurs riches et en consomment dans la même proportion. Ce qu'il faut, c'est le mettre à leur portée en prévoyant des unités de consommation à la mesure de ces acheteurs. Par exemple, vendre de minutes d'abonnement de téléphone portable, des doses d'huile d'olive à l'unité, et cetera...)

    - l'accès (eh oui : les acheteurs pauvres ne peuvent guère venir jusqu'aux marchandises. Il faut donc que les marchandises viennent jusqu'à eux.)

    - la disponibilité (cette dernière est très importante car les acheteurs pauvres ne peuvent généralement différer leurs actes d'achat. Il faut donc qu'ils aient à portée de manière immédiate ce qu'ils sont en mesure d'acheter un instant T.

    J'en suis là, donc je ne peux rien en dire de plus dans l'immédiat, mais ce livre m'enthousiasme. Pralahad observe que les bons sentiments et les aides diverses n'ont en rien résolu le problème de la pauvreté. Les priorités des pauvres ne sont pas forcément les nôtres. Nous pensons, nous Européens, tout de suite à l'éducation, la culture, la santé, et cetera...Comme si ces formules plaquées convenaient en tous lieux et en tous temps. De quoi amorcer une pomémique poussée sur la notion de biens supérieurs...C'est en créant des éco-systèmes de la richesse que nous pouvons envisager d'aider les populations en déshérence. Et pour cela, le mieux est de les considérer comme des consommateurs à l'égal de ce que nous sommes dans nos sociétés développées. Ce qu'il faut, désormais, c'est que les entreprises, françaises, européennes, fassent la démarche intellectuelle dans les têtes de leurs dirigeants ; mais je crois que cela commence à germer au sein de certaines d'entre-elles notamment les géants de l'agro-alimentaire.

    C'est singulier, quand j'y pense, de considérer à quel point cette analyse conforte l'interprétation autrichienne de ce qu'est un marché et le modèle catallactique en général. Passionnant. Je rigole aussi derrière mon écran en pensant à la tête des gauchistes et des gens bien intentionnés (cathos de gauche, par exemple, sans parler des tiers-mondiste, des décroissants et des alter) qui vont lire ces lignes. Une solution libérale et capitaliste pour le tiers-monde, horrescunt referrentes, hé hé hé...

  • Aides européennes éthiques

    Il faut vraiment faire connaître les propositions de Gilles Artigues, candidat MoDem, dans le domaine économique, tant elles me semblent frappées du bon sens. Il s'interrogeait au début de l'année 2009 sur les conditions dans lesquelles des aides publiques européennes deviennent possibles...Ce gars-là est extraordinaire : il a le courage de défendre clairement l'Europe, le Trait de Lisbonne et en même temps il a d'excellentes idées. Eh, oh, dans le Sud-Est : il faut vraiment voter massivement pour le MoDem aux européennes de juin, parce qu'il faut vraiment que ce gars-là soit élu !

    Ethiconditionnalité / conditionnement moral des aides européennes

    Dans le cadre de ses multiples et divers programmes (politique régionale, politique agricole commune, politique de la pêche, politique de recherche, etc.), l’Union européenne distribue chaque année plusieurs centaines de millions d’euros à des entreprises de toutes tailles et de toutes sortes sur l’ensemble de son territoire. Ses aides s’inscrivent dans le cadre d’une politique volontariste et ambitieuse de favoriser la création, la reprise, la relocalisation, la sauvegarde et le développement des structures indispensables à la sphère socio-économique. L’objectif ultime n’est certainement pas de soutenir les plus riches mais bel et bien de permettre aux plus modestes de générer activités durables, emplois de qualité et revenus décents.

    Malheureusement, à l’image de leurs homologues locales et nationales, les subventions européennes portent en elles un inéluctable effet d’aubaine aux terribles conséquences sociales. Quelques investisseurs avides et irresponsables peuvent ainsi être tentés d’en user à leur seul profit. Pour parvenir à leurs fins égoïstes et hypocrites, ils sont capables de satisfaire les moindres exigences communautaires (installation sur zones spécifiques, nombre d’emplois minimum, embaûche de la population locale, etc.). Une fois leur trésorerie abondée dans les proportions souhaitées, ils n’hésiteront pas à délocaliser en dehors de l’Union européenne dans l’optique d’accroître le bénéfice de leurs sociétés comme leurs propres dividendes. Si les contribuables sont indirectement victime de ce jeu de dupes, les salariés sont sans nul doute les plus à plaindre... Or, les cas ont malheureusement tendance à augmenter. Je m’étonne dès lors de l’inactivité des autorités.

    Je propose pour ma part une "éthicondionnalité" des subventions comme des prêts accordés par l’Union européenne aux entreprises. Le terme peut sembler barbare et incompréhensible. Il est pourtant fort approprié. Il s’inspire tout spécialement du néologisme "écoconditionnalité" appliqué depuis peu de temps à l’agriculture, à savoir le conditionnement des aides directes aux exploitants sur des critères écologiques. Dans la même veine, je souhaite que le soutien communautaire à toute société soit soumis à de strictes règles morales. Pour exemple, une entreprise bénéficiaire de financements européens mais désireuse de quitter le continent pour des cieux soit-disant plus cléments devraient être tenue de rembourser lesdits financements avec intérêts dans le cas où sa santé économique ne justifie en rien sa délocalisation.

    Délocalisations

    Par ailleurs, je suis conscient de la souffrance, du désarroi et de l’amertume induits par le départ d’une entreprise installé sur le sol français pour un autre Etat membre de l’Union européenne, notamment à l’Est. Les statistiques officielles ne sont certainement pas en mesure d’y remédier. Je tiens tout de même à souligner que l’élargissement a, certes, détruit 150 000 emplois en France depuis 2004, mais il en a crée 300 000 autres sur la même période. Le solde positif de 150 000 s’explique par une combinaison du développement des pays orientaux et du commerce européen : lorsque les premiers s’enrichissent, leurs principaux partenaires sont systématiquement sollicités pour satisfaire leurs nouveaux besoins (en d’autres termes, incapables de produire certains biens de consommation, les Roumains, les Bulgares ou les Slovaques se fournissent en France à partir du moment où ils en ont les moyens, ce qui y génére de facto activité et travail).

    L’ennui est que les coûts salariaux comme les conditions de vie de la Chine ou bien encore du Viet-Nam y attirent les investisseurs au détriment de toute l’Europe. De plus, ils permettent des prix beaucoup plus intéressants que leurs équivalents occidentaux, et ce, malgré les droits de douane. Pour contrer une concurrence parfaitement déloyale (les Chinois s’efforcent de maintenir leur monnaie à un bas niveau de manière à demeurer les plus compétitifs), qui plus est au coeur de la crise économique et sociale actuelle, je suis partisan d’une dose de protectionnisme communautaire au travers d’une élévation des droits de douane (pour renchérir les produits extérieurs par rapport à leurs simili européens) comme de la généralisation de la préférence communautaire (issue à nouveau de l’agriculture, elle vise à favoriser l’achat des productions locales). Je suis persuadé que les entreprises hésiteraient à délocaliser ou reviendraient sur le Vieux Continent dans la mesure où le marché européen est pour l’heure le plus important au monde avec 500 millions de consommateurs au niveau de vie le plus élevé de la planète...

  • La concurrence libre et non faussée nous protège

    Je ne me lasse pas de parcourir le site de Gilles Artigues, candidat Modem à l'euro-députation, tant ce que j'y lis provoque chez moi un contentement béat :-) Par exemple, aux apôtres du NPA et à leurs délires d'un autre âge sur la concurrence libre et non-faussée, voici sa réponse, et les arguments des néo-troskos ne font pas un pli devant :

    L’Union européenne a tout particulièrement investi le domaine de la consommation dans le sens où elle s’est toujours efforcée de rééquilibrer un rapport de force privilégiant systématiquement les producteurs et fournisseurs au détriment des utilisateurs. Aussi son action vise-t-elle à protéger tout particulièrement le consommateur en termes de choix, de transparence, de sécurité, de qualité, etc.

    Le principe de concurrence libre et non faussée va notamment dans ce sens. En effet, la libéralisation des marchés permet à des entreprises sans cesse plus nombreuses de proposer leurs produits et services aux particuliers comme aux professionnels. Ces clients profitent ainsi d’un éventail de prix comme de qualité de plus en plus étoffé, ce qui accroît d’autant leurs chances de débusquer et mettre à profit l’offre la plus adaptée à leur budget et leurs besoins. Il en résulte une volatilité contraignant les producteurs et fournisseurs à augmenter leurs efforts pour proposer des produits et services innovants et améliorer leur rapport qualité-prix. Bien évidemment, cette émulation porte ses fruits à la seule condition d’une concurrence loyale, ce qui suppose l’interdiction d’ententes entre concurrents d’un même secteur (raison pour laquelle la Commission européenne a récemment condamné les opérateurs de téléphonie mobile suite à la révélation d’accords secrets visant à maintenir des prix élevés en plein développement du secteur) mais aussi d’aides étatiques à une catégorie professionnelle nationale spécifique (dans ce cas, les catégories similaires des autres pays seraient défavorisées, ce qui ne manquerait pas de les conduire à perdre des clients, réduire leurs profits et arrêter leurs embauches, voire pire…).

    Concurrence libre et non faussée

    Les Marxistes-Léninistes rescapés du désastre des expériences communistes ne cessent de clamer que le concept de concurrence libre et non faussée ne vise pas le seul intérêt des grandes sociétés et de leurs actionnaires. Je m’inscris en faux car il les empêche, tout au contraire, de s’emparer du contrôle d’un secteur, directement (achats et fusions) ou non (ententes et filiales), pour y imposer leur loi, c’est à dire leurs prix, leurs conditions de vente et leurs gammes de produits. Ainsi bénéficie-t-il avant tout aux petites et moyennes entreprises (PME), principale source d’emplois, dans la mesure où il leur réserve une place sur leur marché de prédilection et les y protège des prédateurs les plus féroces. Il profite aussi au consommateur puisque la gamme étendue de l’offre lui garantit une véritable liberté de choix et lui permet par la même occasion d’orienter les prix à la baisse. L’exemple de Microsoft, multinationale américaine, est à ce titre édifiant : la Commission européenne lui a non seulement infligé une amende conséquente pour violation du droit communautaire mais l’a aussi obligé à modifier ses pratiques de vente (elle refusait le droit à ses clients de se doter de logiciels concurrents, notamment européens, en leur imposant ses propres produits dans le cadre d’un paquet indivisible). Au vu de ses avantages pour les PME comme pour les consommateurs sur l’espace communautaire, je suis bien sûr favorable à la concurrence libre et non faussée. Je pense toutefois que le principe ne doit pas être une fin en soi mais un moyen parmi d’autres de défendre les plus faibles. Le Traité de Lisbonne est justement le premier des textes fondamentaux européens à ne pas l’ériger en objectif mais en instrument. Son application constituerait une solide base de travail pour poursuivre et accentuer l’effort de développement économique raisonné et équitable. J’espère dès lors une validation rapide et définitive...

    Moi, c'est vraiment le genre de choses que j'aime lire...

  • L'absurde appel d'Éric Woerth

    S'il y a bien un appel que je juge complètement idiot, c'est celui d'Éric Woerth, ministre du Budget, invitant les fraudeurs à rapatrier leurs fond expatriés dans des paradis fiscaux contre la promesse de pénalités réduites. Est-ce qu'il croit un seul instant qu'un quelconque individu lambda détenteurs de capitaux à l'étranger va rentrer pour se faire taxer ce qu'il a et se prendre une amende en plus, même réduite ? Il faut être sérieux, là : mieux valait ne rien dire.

    De manière générale, faute d'une vue d'ensemble, toutes mes mesures qui visent à faire revenir des capitaux en France passent à côté de la plaque. Ainsi en va-t-il de la mesure de Nicolas Sarkozy qui souhaite relever le plafond du montant exonéré sur l'ISF quand il y a investissement dans les entreprises.

    Tout d'abord, quelle forme prend cet investissement ? Est-ce que cela comprend des achats d'actions ? Mais de toutes façons, sachant que la plupart de ceux qui payent l'ISF ont l'essentiel de leur capital immobilisés sous la forme de biens immobiliers ou bien en actions qui doivent à l'heure actuelle, ne valoir que la moitié voire un tiers de leur valeur initiale, imagine-t-il un seul instant que ça peut marcher ? J'ai des doutes plus que sérieux sur la question. DE toutes façons, le problème, en France, c'est l'environnement fiscal. C'est lui qui pousse les gros capitaux à se cacher. Ceci ne signifie pas qu'il ne faut pas les taxer. Ceci signifie qu'il faut les taxer légèrement et adapter la fiscalité de manière à ce qu'ils puissent toujours assurer de la rentabilité à leurs possesseurs.

    Il faut dire que les cris d'ofraie de la gauche n'arrangent rien : chaque mesure est interprétée comme une faveur faite aux riches. Ridicule ! ce qui compte, c'est la pertinence économique ou non d'une mesure, non des considérations bien-pensantes sur les riches. Particulièrement, il est possible que la dernière mesure de Sarkozy soit inefficace, mais la condamner au nom de la morale, c'est tout à fait socialiste. Le principe de favoriser l'investissement dans des entreprises n'est en soi pas idiot, mais tel quel dans ce contexte, avec cet environnement et avec les cibles visées, je suis très sceptique. Je note, en tout cas, avec satisfaction, que Bayrou s'est abstenu des critiques que porte Martine Aubry. Je pense qu'il distingue très bien les mesures qui visent les entreprises et celles qui visent les particuliers. Il a certes dénoncé le bouclier fiscal, mais, il y a 3 semaines, j'ai exposé quelle était sa conception, fort sensée, en matière de fiscalité. Pas de niches, mais taxation légère. Bien loin de l'atmosphère de dékoulakitation qui plane au PS. Les Socialistes ne gagneront rien à courir derrière Besancenot. Je le rappelle encore une fois : le programme du NPA est basé sur la spoliation et l'expropriation. Tous ceux qui possèdent ne serait-ce que quelques biens sont susceptibles d'être visés.

  • Jacqueline Gourault défend l'innovation technologique

    J'ai bien apprécié la récente intervention de Jacqueline Gourault, sénatrice MoDem au Sénat à propos des équipementiers automobiles.

    Comme notre collègue l’a rappelé, les difficultés des équipementiers automobiles sont visibles sur le terrain, et l’annonce de la baisse des ventes par les constructeurs automobiles de 13 % au mois de février ne fait que renforcer notre crainte.

    Par ailleurs, vous savez, mes chers collègues, que le grand salon automobile de Londres, qui devait se tenir en 2010, vient d’être annulé. La conjoncture est donc de plus en plus angoissante. [...]

    À Blois se trouvent les entreprises Valéo, HPI et Delphi. Cette dernière, spécialisée dans l’injecteur automobile pour les moteurs diesel, vient de mettre au point, grâce au laboratoire de recherche et développement situé également à Blois, un nouvel injecteur, le piézo. M. Devedjian, ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance, a visité récemment le site de cette entreprise et a souligné l’importance du laboratoire susvisé et les espoirs fondés sur cet injecteur.

    Monsieur le secrétaire d’État, nous avons des inquiétudes. La société Delphi a utilisé toutes les mesures mises à sa disposition ; elle a mis fin aux contrats provisoires et à l’emploi d’intérimaires, a eu recours au chômage partiel et elle a même demandé à certains salariés de prendre leurs vacances à une période donnée. Cependant, la mise en place des nouvelles lignes de production du nouvel injecteur se heurte à certaines difficultés. Selon certaines rumeurs, cette production pourrait être délocalisée, d’autant que certains équipementiers ont tendance à rejoindre des constructeurs installés depuis quelques années en Europe centrale ou orientale. Plus de 2 500 salariés sont concernés dans l’agglomération blésoise.

    Le fonds stratégique d’investissement, mis en place par le Gouvernement, concernera-t-il cette entreprise ? Nous n’avons que peu d’informations sur ce point. Monsieur le secrétaire d’État, je vous saurais gré de me donner des précisions à ce sujet.

    Quelques petites précisions techniques pour les ignares (j'en fais partie). De ce que j'ai compris, c'est une sorte d'accumulateur alimenté par une pompe dans lequel on stocke du du diesel sous pression ( jusqu'à 2000 bar). L'avantage c'est qu'il permet d'injecter quand on veut et plusieurs fois : c'est une sorte de vanne reliée au common rail que l'on vient ouvrir quand on souhaite injecter (du carburant).

    La technologie piezo utilise la propriété de certains matériaux comme le quartz de s'allonger ou de se contracter quand on leur impose une charge électrique : un injecteur direct  commanderait directement l'ouverture ( de la chambre de combustion ?) permettant de vaporiser à volonté du carburant.

    Bon, comme j'ai trouvé toutes ces infos sont sur la toile et que je ne suis pas un expert de la chose, euh...si je devais résumer, la technologie de Delphi permet de supprimer des étapes dans l'injection du carburant et de doser ce dernier bien plus subtilement, ce qui permet de réduire sensiblement la consommation...

     

  • Les élus MoDem et Hadopi

    Je viens de faire un détour par le blog d'Antonin et d'y lire le coup de gueule qu'il publie à propos des élus de la nation et d'Hadopi. Antonin semble en particulier déçu de l'absence et du quasi-silence des élus MoDem sur la loi Hadopi.

    Je crois qu'il y a quiproquo (attention, toutefois, je ne donne que mon interprétation). Si les élus MoDem ne participent pas à ce vote, à mon avis, c'est qu'ils approuvent le principe de la sanction du piratage mais pas les modalités d'application qui figurent dans la loi.

    Au demeurant, c'est aussi mon avis. Ce qui me déplaît dans cette loi, c'est qu'elle passe par-dessus le pouvoir judiciaire et qu'elle est propice à toutes les déviations. Mais on peut aussi supposer que les moyens de contrôle et de régulation s'améliorent avec les errements et le temps.

    Personnellement, je n'ai jamais rien téléchargé d'illégal. A vrai dire, non seulement par principe, mais aussi par trouille de me retrouver avec un virus mortel pour ma machine, ne sachant pas estimer la fiabilité et la sécurité de ma source. Je ne trouve pas normal de priver autrui du fruit de son travail. Je ne m'associerai pas au réseau des pirates, et je ne me retrouve pas dans les diverses critiques contre cette loi. Je ne trouve pas liberticide de protéger la créatrion, et je ne vois donc pas pourquoi Rubin déclare par exemple cette loi liberticide ni le rapport avec le cumul des mandats (une autre histoire). En revanche, je trouve liberticide le fait de pouvoir condamner quelqu'un sur des indices trop faibles. Techniquement, j'imagine qu'il doit être possible pour un pirate de générer des IP à volonté (ne serait-ce qu'en passant par un proxy au Kazakstan ou ailleurs, par exemple) voire, pour les meilleurs, de pirater les adresses Ip d'autres ordinateurs (par exemple, d'en faire des zombies). Voilà pourquoi je n'aurais pas voté cette loi non plus. Parce que les aspects techniques ne me convainquent et me semblent présenter des dangers pour les libertés individuelles et pour la présomption d'innocence.

    Mais sanctionner qui s'empare de la propriété d'autrui, cela ne me gêne pas plus que cela. Je pense que pas mal d'élus ne se sont pas déplacés, pris entre deux feux : d'un côté, ils souhaiteraient protéger la création, de l'autre les dispositions de la loi les gênent. Il ne faut toutefois pas faire de plan sur la comète. Compte-tenu des faiblesses intrinsèques de la loi, une prompte jurisprudence aura tôt fait d'anéantir les premiers excès s'il devait s'avérer que des innocents et non des coupables en soient victimes.

    Pour en revenir aux élus MoDem, il y a un entretien avec Jean-Luc Benhamias sur le sujet qui me paraît assez clairement correspondre à la position officielle du MoDem. Cet entretien éclairera certainement mes observations. Bayrou observait également sur RMC, tout récemment, que le téléchargement légal devrait être la voie, tout en critiquant la loi.

     

     

  • L'investissement socialement responsable

    Tiens, une excellente émission sur l'investissement socialement responsable sur Canal Académie. L'idée est assez simple : il est possible de faire du flouze en respectant une certaine éthique. Mais plutôt que d'en ajouter une couche sur ce qui a déjà été écrit, je reprends plutôt l'un des arguments d'IDEAM :

    Au-delà des critères de rentabilité financière classiques, l’ISR analyse la capacité des entreprises à réponde aux enjeux ESG dans la perspective de vérifier que leur stratégie contribue à leur pérennité et à leur développement.
    Une entreprise qui a une bonne image auprès de ses salariés est plus à même de les fidéliser et d’attirer les talents. Une bonne gestion des problèmes liés à l’environnement facilite l’ancrage territorial et contribue à la maîtrise des risques par l’entreprise
    .

    Et, IDEAM a quelques placements qui sont pas mal du tout. Jetez un oeil sur ça, les amis. Impressionnant, non, quand on compare l'indice aux chutes monumentales des marchés ? Bon, je reviendrai là-dessus plus tard, pas le temps tout de suite.