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Economie - Page 42

  • la BNP a bien raison de payer largement ses traders

    La décision de la BNP de provisionner un milliard d'euros,  pour rémunérer les salariés de son pôle finance a fait couler de l'encre. Beaucoup d'encre. Eh bien moi, je trouve qu'elle a bien raison de tenter de conserver ses cadres les plus prometteurs. Le pôle BFI a justement réalisé d'excellents résultats pour les deux premiers semestres 2009, tirant littéralement les résultats de la BNP vers le haut. Cela me semble le minimum qu'une entreprise privée récompense ses salariés qui ont fait du bon boulot, non ? Un milliards d'euros, c'est le montant de la dette de quelques clubs de football anglais. Je n'entends aucun concert de glapissements pour condamner les montants mastodontesques qu'ils versent à leurs  joueurs.

    Il y a une sale manie, en France, qui consiste à beugler haro sur les entreprises en bonne santé qui font du profit. Je trouve que c'est particulièrement mal choisi avec la BNP, société qui ne délocalise globalement pas ses emplois.

    Eva Joly se plaint de ce que la BNP aurait touché de l'argent public. Argument aussi débile que faux. En réalité, l'État a réalisé une superbe affaire en achetant il y 6-7 mois des actions BNP à une trentaine d'euros. Aujourd'hui, le cours de la BNP frise les 60 euros. Si l'État faisait preuve de bon sens, il ne tarderait pas à commencer à réaliser des prises de bénéfice. Vu l'état de ses finances, ce ne serait pas du luxe.

    Pour le reste, c'est de l'argent prêté, et à un taux si élevé que les banques y ont regardé à deux fois avant de faire l'emprunt. Avec une banque comme la BNP qui paie rubis sur l'ongle, c'est sans risque et une source de revenus tout à fait garantie.

    Bref, dans la classe politique française, c'est âneries sur âneries à propos des banques, y compris au MoDem, au demeurant. On accuse les banques françaises de faits dont elles ne sont sur le fond pas comptables. On l'a dit et redit, la cause principale de la crise financière qui a frappé le monde, ce n'est pas même les paradis fiscaux, mais bien la législation américaine qui permet de garantir du crédit sur une valeur immobilière virtuelle.

    J'aurais bien donné quitus à Marielle d'avoir compris que les hochements de menton les plus martiaux n'y changeront rien, puisqu'elle écrivait dans son dictionnaire pour aimer l'Europe que la principale tâche de l'Europe devait être de réformer le fonctionnement de l'OMC (proposition reprise par l'ADLE, d'ailleurs).

    Seulement, voilà, aujourd'hui, elle intervenait devant un parterre de socialistes, conviée par Vincent Peillon et son Espoir à Gauche, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a versé elle aussi dans la diabolisation à outrance. C'est rare ici, mais aujourd'hui, pas de quitus pour Marielle :-)

    Eva Joly se plaint de ce que la BNP dispose de 186 filiales dans les paradis fiscaux. Ah ? C'est mal docteur ? C'est une banque ou une association de dames patronesses, la BNP ? Que la BNP fasse son métier de banque, moi, ça me paraît plutôt salutaire, non ? Ce n'est pas aux banques d'édicter les règles mais aux États !

    On ferait bien en France, au lieu de réduire l'économie à la sociologie avec un vague saupoudrage de béni-oui-ouisme entrepreneurial, de donner quelques notions de finance élémentaires aux citoyens. Ce serait des plus salutaires et cela éviterait de voir la presse emplie de contre-vérités et/ou de raccourcis à deux balles. Des cours de rattrapage devraient être possibles pour les politiques.

  • Dette publique de la France

    1249609797.jpgEn 2008, la dette publique brute de la France a progressé de 10 %, passant de 1 209 milliards d'euros à 1 327 milliards, soit 20 600 euros par habitant et 47 400 par actif. La charge d'intérêts a atteint 54,6 milliards d'euros, soit 850 euros par habitant et 1 950 euros par actif. En matière de déficit, la France fait moins bien que ses partenaires européens (3,4 % contre 1,5 %). Elle est aussi le seul pays de la zone euro dont les dépenses publiques ont été supérieures à 50 % du PIB en 2008. Enfin, la France est devenue le quatrième Etat le plus endetté de la zone euro par rapport à son PIB (alors que nous étions 8e en 2004 !). Nous faisons moins bien que nos voisins européens. Il va sans dire qu’à ce stade l’objectif d’un retour à l’équilibre en 2012 est abandonné tout autant que celui d’un retour au 3%... Force est de constater qu’avec la crise, l’économie française ressemble à une machine à fabriquer de l’endettement : la dette publique – Etat, collectivités locales et Sécurité sociale – atteint 1413 milliards d’euros, soit 72,9% du PIB. L’endettement atteint donc des proportions abyssales.

    Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et sénateur du Val de Marne

  • Laxisme budgétaire et crise

    1249609797.jpgNous vivons une situation exceptionnelle, la pire crise économique depuis la Libération avec une récession de près de 3% en 2009. Mais nous devons aussi avoir l’honnêteté de dire que la situation de nos comptes publics était dégradée avant même que la crise ne produise ses effets. La Cour des Comptes, qui réclame justement un effort accru de vérité sur l’état de nos finances publiques, vient de l’établir clairement : on assiste à une accélération de la dégradation des déficits depuis 2007. Ainsi, le déficit de l’Etat s’est aggravé en 2007 alors que la croissance était de 2,3% et il a augmenté de 47% en 2008. La crise n’explique donc pas à elle seule l’aggravation des déficits et nous devrions regarder courageusement nos propres insuffisances. Nous payons aujourd’hui le laxisme budgétaire dont ont fait preuve les gouvernements successifs depuis des années. Et à l’heure de la crise, nous le payons cher car la France, en rentrant dans la crise avec des comptes dégradés, n’a pu consacrer autant de moyens que ses voisins aux actions du plan de relance.

    Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et sénateur du Val de Marne

  • Reconsidérer toutes les niches fiscales

    1249609797.jpgIl faut [...] revoir l’ensemble des niches fiscales et sociales qui se sont accumulées ces dernières années. On en compte aujourd’hui 400 qui représentent un manque à gagner estimé entre 50 et 70 milliards. Si nous avons commencé l’année dernière lors de la loi de finances à travailler sur le plafonnement des niches fiscales, il  faut aller plus loin. Il faut examiner l’ensemble des dispositifs, évaluer leur efficacité, leur pertinence, leur caractère juste pour l’ensemble des contribuables, en commençant par les niches fiscales et sociales les plus obsolètes, injustes et inefficaces. Il faudra également le temps venu remettre à plat le dispositif extrêmement coûteux (42 milliards) d’exonération des charges sociales patronales, dont l’efficacité n’est pas avérée.

    Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et sénateur du Val de Marne

  • La France doit sécuriser ses recettes fiscales

    1249609797.jpgS’il faut éviter d’augmenter les prélèvements obligatoires, il faut au moins ne pas réduire les ressources fiscales. La conjoncture ne nous permet pas des allègements d’impôts. Je crois nécessaire pour ma part de garantir pendant cette période nos recettes, c'est-à-dire éviter de nouvelles baisses d’impôts (comme celles de 2007 du paquet fiscal que nous payons très cher aujourd’hui) et créer au cours des prochaines lois de finances de nouvelles dépenses fiscales ou crédits d’impôts comme nous avons eu la fâcheuse habitude de le faire ces dernières années. Sans les mesures d’allégements de ces dernières années, les recettes fiscales auraient progressé de 2,7% alors qu’elles ont diminué de 0,5%. En moyenne, chaque année depuis 2003 ce sont quatorze mesures supplémentaires de dépenses fiscales qui sont créées. En 2008, elles représentent 27% des dépenses du budget en atteignant 73 milliards d’euros. Cette politique est à la longue suicidaire pour nos finances publiques. C’est la raison pour laquelle, j’ai refusé d’approuver la baisse de la TVA sur la restauration et que je reviendrai à la charge lors du projet de loi de finances pour 2010 car je la crois inefficace économiquement et purement électoraliste. Nous devons aussi imposer que toute nouvelle dépense fiscale soit compensée à due proportion par la réduction d’autres dépenses, ce qui n’a malheureusement pas été fait pour la baisse de la TVA dans la restauration ou la réforme de la taxe professionnelle que nous finançons aujourd’hui par de l’endettement. Beaucoup de progrès restent donc à accomplir dans ce domaine.

    Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et sénateur du Val de Marne

  • L'innovation, parent pauvre de l'emprunt Sarkozy

    1249609797.jpgOn ne peut qu’approuver la volonté d’investir dans l’innovation, la recherche-développement qui prépare l’économie de demain, surtout quand on sait que l’Etat, du fait de son appauvrissement, investit très peu (20 milliards). Mais je ne suis pas sûr que les sommes empruntées iront spécifiquement à ces investissements dans l’avenir. J’en veux pour preuve le récent rapport de l’OCDE sur la part de l’innovation dans les plans de relance face à la crise. Il montre que le plan de relance français ne consacrait que 46 millions d’euros à la recherche développement et 4,7 milliards aux ponts et aux routes. La France fait figure de mauvais élève là où la Finlande ou la Corée du Sud sont en haut du classement. Ne risque-t-on pas de reproduire ce schéma ?

    Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et sénateur du Val de Marne

  • Addiction au déficit

    1249609797.jpgPour justifier le recours à l’emprunt, le chef de l’Etat a expliqué que « Chaque fois que l'on a fait la politique de la rigueur, on s'est retrouvé à la sortie avec moins de croissance, plus d'impôts, plus de déficits, plus de dépenses ». A contrario, si les déficits et la dette créaient, dans notre pays, de la croissance et permettaient de lutter contre le chômage, on le saurait depuis longtemps. La France est le seul de tous les pays industrialisés à ne pas avoir connu un seul excédent budgétaire depuis le milieu des années 1970. Et son addiction au déficit ne l'a pas empêchée de connaître une croissance nettement plus faible et un chômage beaucoup plus élevé que la moyenne.

    Et puis, il faut rappeler une réalité qui semble avoir été oublié depuis le discours de Versailles : en empruntant sur les marchés chaque année plus de 150 milliards d’euros, le grand emprunt, la France le fait tous les jours !

    Depuis l’annonce du grand emprunt, tous les efforts du Gouvernement ne tendent qu’à un seul but : préparer l’avenir, nous dites-vous. Pour être honnête, je ne suis pas sûr que nous préparions l’avenir en contractant un nouvel emprunt ! Si l’idée de grand emprunt est habile, est-elle bien raisonnable sur le plan économique dans un Etat aussi surendetté et incapable de se désendetter ?

    Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et sénateur du Val de Marne

  • Dette, les enfants de nos enfants

    Jegou.jpgFrançois Bayrou avait fait de la lutte contre la dette la pierre angulaire de sa campagne présidentielle en 2007. Jean-Jacque Jégou, sénateur du Val de Marne et trésorier du MoDem s'inquiète du verrou psychologique que Nicolas Sarkozy tente de faire sauter avec son emprunt, alors qu'une certaine prise de conscience avait émergé au sein de l'opinion en 2007.

    Je crains également qu’en lançant l’idée de grand emprunt national, le président ait, en quelque sorte, fait sauter un « verrou psychologique ». Je trouve cela très dommageable dans un pays où beaucoup de nos concitoyens pensent encore que les ressources de l’Etat sont inépuisables et qu’on peut dépenser sans compter ; la crise, d’ailleurs, en ouvrant grand les vannes de la dépense publique et en faisant sauter la digue des 3 % de déficit a accrédité cette idée.

    Pourtant, j’avais le sentiment notamment depuis la dernière campagne présidentielle, il y a deux ans à peine, où plusieurs candidats et un en particulier, avaient mis au premier rang des préoccupations nationales les dangers de l’envolée de la dette publique dans notre pays, que beaucoup de nos concitoyens avaient pris conscience de la gravité de nos déficits et de notre dette publique. Sans parler d’un « parti de la dette », chacun prenait conscience que nous laissions une ardoise de plus en plus grosse aux générations futures. J’ai peur que la crise et l’idée du grand emprunt ne viennent anéantir tous nos efforts dans ce domaine.

    L'idée que leurs enfants, leurs petits-enfants auront à régler l'addition de nos dépenses inquiète beaucoup de Français. Le président de la République parle d'un emprunt pour préparer l'avenir du pays. Je ne suis pas sûr que les générations futures, qui auront à rembourser nos emprunts, aient à se réjouir de cette annonce. Cette fuite en avant dans le surendettement finit par devenir anxiogène. Plusieurs économistes ont décrit le mécanisme dans lequel la hausse de la dette incite les gens à moins consommer, ces derniers préférant mettre de l'argent de côté en vue de hausses d'impôts inéluctables. Si c'était le cas, on ne voit plus bien ce qu'il resterait à la France pour alimenter sa croissance, puisque notre balance commerciale est en déséquilibre.

  • Emprunter plus pour dépenser plus

    Jegou.jpgHonneur au Sénateur du Val de Marne et trésorier du MoDem, Jean-Jacques Jégou : je crois qu'il a trouvé le slogan de seconde partie du mandat de Nicolas Sarkozy. Extrait de son intervention, le 16 juillet dernier, lors du débat d'orientation des finances pour 2010...

    Depuis l’annonce du grand emprunt, tous les efforts du Gouvernement ne tendent qu’à un seul but : préparer l’avenir, nous dites-vous. Pour être honnête, je ne suis pas sûr que nous préparions l’avenir en contractant un nouvel emprunt ! Si l’idée de grand emprunt est habile, est-elle bien raisonnable sur le plan économique dans un Etat aussi surendetté et incapable de se désendetter ?

    « L’emprunt Sarkozy » est plus une opération politique que financière. L’Etat peut emprunter des montants très élevés sur les marchés financiers à un coût très faible alors que l’emprunt auprès du public est beaucoup plus coûteux, à la fois à cause des coûts de réalisation de l’emprunt mais aussi du fait des avantages fiscaux qui y sont associés. Bref, étant une pratique plus politique que financière, cet emprunt coûtera cher aux contribuables et coûtera cher aux finances publiques. Il aura aussi des conséquences sur l’endettement public puisqu’il consiste à reporter une partie du financement sur les générations futures.

    Ma crainte, vous l’aurez compris mes chers collègues, c’est qu’avec cette opération on soit passé du « travailler plus pour gagner plus » à la deuxième phase du quinquennat : « Emprunter plus pour dépenser plus ».

  • Écoute, doulce France, le chant de la dette dans le lointain...

    Inéluctablement, Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon conduisent la France à la catastrophe. Nouvelles dépenses, nouveaux emprunts, nouvelles réductions d'impôts, renoncements à des recettes nécessaires. Avec leur action, nous avons un florilège calamiteux de ce qu'il ne faut pas faire. Je viens de lire le dernier billet d'Humeurs de Vache, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la seule chose qui plane, actuellement, c'est le pouvoir et la France en état d'apesanteur financière pour reprendre ses propres mots.

    Supprimer la taxe professionnelle, réduire la TVA sur la restauration, supprimer la publicité à la télévision, instaurer la gratuité dans plusieurs musées, établir un bouclier fiscal disproportionné, en voilà des mesures désatreuses dont aucune n'avait un caractère d'urgence  et ne s'est d'ailleurs montrée efficace d'une quelconque manière.

    Le pire, c'est que nous devrons non seulement conserver un haut taux d'imposition mais en plus réduire le service public et la protection sociale si nous voulons nous en sortir. 2012-2017 va être un cauchemar pour la France. Nous nous acheminons à horizon 2017, au rythme actuel, vers un endettement de 90% du PIB et une charge de la dette qui sera devenue le premier poste budgétaire de l'État, devant l'Éducation et la Défense.

    Tout comme Humeurs de Vache, j'invite mes lecteurs à prendre connaissance de l'excellent rapport de la Commission des finances du Sénat.

    Voyons, j'ai encore quelques années pour tenter d'émigrer afin de ne pas grossir la horde à venir des miséreux en France, quand tout se paiera parce que les finances se seront effondrées, ou alors pour trouver l'idée géniale qui me rendra très riche, m'épargnant ainsi les soucis ordinaires des futures victimes sacrificielles.

    Je crois très franchement que Nicolas Sarkozy est le plus mauvais président de l'histoire de la 5ème république. Vraiment. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir dans sa majorité des experts qui le mettent en garde.

    Les Français n'ont pas l'air de comprendre. Ils continuent à voter pour un parti qui va les mener à la faillite. L'UMP et son président ainsi que leurs alliés, sont désormais une menace pour notre pays. Tiens, une question que je me posais : à 90% de déficit du PIB est-ce que nous pourrons continuer à participer à l'euro ? les critères de convergences, c'est 60% et 3.0% de déficit budgétaire...

    Écoutons plutôt Philippe Seguin, Président de la Cour des Comptes, il nous trace la voie :

    Craignant que le fait de répéter que les caisses sont vides n'accrédite l'idée qu'elles sont inépuisables, M. Philippe Séguin a jugé que la dérive des finances publiques aurait des conséquences concrètes sur la vie quotidienne des Français, qui se verraient contraints de « payer plus pour rembourser plus », cependant que l'Etat serait amené à remettre en cause radicalement une grande partie des interventions et des politiques publiques. Le retour dans des délais relativement brefs à une croissance dynamique étant peu crédible, deux voies d'amélioration demeurent envisageables : la réduction des dépenses et l'augmentation des recettes, notamment par la réduction des niches sociales et fiscales. Si le défi peut paraître considérable, l'ampleur de l'effort à accomplir n'est pas exceptionnelle au regard des ajustements menés dans les autres pays de l'OCDE ou de mesures de redressement prises par la France au cours de son histoire.

    Voilà ce qui nous attend...