François Bayrou avait fait de la lutte contre la dette la pierre angulaire de sa campagne présidentielle en 2007. Jean-Jacque Jégou, sénateur du Val de Marne et trésorier du MoDem s'inquiète du verrou psychologique que Nicolas Sarkozy tente de faire sauter avec son emprunt, alors qu'une certaine prise de conscience avait émergé au sein de l'opinion en 2007.
Je crains également qu’en lançant l’idée de grand emprunt national, le président ait, en quelque sorte, fait sauter un « verrou psychologique ». Je trouve cela très dommageable dans un pays où beaucoup de nos concitoyens pensent encore que les ressources de l’Etat sont inépuisables et qu’on peut dépenser sans compter ; la crise, d’ailleurs, en ouvrant grand les vannes de la dépense publique et en faisant sauter la digue des 3 % de déficit a accrédité cette idée.
Pourtant, j’avais le sentiment notamment depuis la dernière campagne présidentielle, il y a deux ans à peine, où plusieurs candidats et un en particulier, avaient mis au premier rang des préoccupations nationales les dangers de l’envolée de la dette publique dans notre pays, que beaucoup de nos concitoyens avaient pris conscience de la gravité de nos déficits et de notre dette publique. Sans parler d’un « parti de la dette », chacun prenait conscience que nous laissions une ardoise de plus en plus grosse aux générations futures. J’ai peur que la crise et l’idée du grand emprunt ne viennent anéantir tous nos efforts dans ce domaine.
L'idée que leurs enfants, leurs petits-enfants auront à régler l'addition de nos dépenses inquiète beaucoup de Français. Le président de la République parle d'un emprunt pour préparer l'avenir du pays. Je ne suis pas sûr que les générations futures, qui auront à rembourser nos emprunts, aient à se réjouir de cette annonce. Cette fuite en avant dans le surendettement finit par devenir anxiogène. Plusieurs économistes ont décrit le mécanisme dans lequel la hausse de la dette incite les gens à moins consommer, ces derniers préférant mettre de l'argent de côté en vue de hausses d'impôts inéluctables. Si c'était le cas, on ne voit plus bien ce qu'il resterait à la France pour alimenter sa croissance, puisque notre balance commerciale est en déséquilibre.
Commentaires
c'est tellement juste. En discutant avec les gens de la génération de mes parents, je remarque que la première préoccupation chez eux est d'investir en prévision de la retraite, car tous savent que celle ci ne leur suffira pas.
Alors certains achètent un appartement pour le louer, d'autres placent leur argents de manières diverses , mais la plupart ne préfèrent pas trop consommer.
Très juste.
Quelque soit l'objectif visé de cet emprunt, volet écologique ou pas !
Ceci m'évoque un étau, ou encore à une enclume et son marteau, dans lequel on cherche à prendre notre conscience !
Cet emprunt national n'a aucun sens au niveau économique. Comme je l'ai déjà indiqué dans un de mes billets, prétendre que son montant sera affecté à des dépenses d'avenir revient à reconnaître implicitement que la dette accumulée jusqu'ici résulte d'un immense gâchis auquel rien n'est fait pour mettre fin.
Que veux-tu, les caisses ont été plus que vidées avant même la crise! Après, il ne reste plus que la fuite en avant à visée électoraliste...
De toute façon depuis mai 2007, Le Pouvoir se contrefiche de la Compétivité Economique et de la la Dette.
Dénoncer maintenant devient trop facile.
Le problème est donc politique, il s'agit d'opposer un front plus uni pour empêcher de tels agissement, (ou du moins marquer de manière politiquement claire et crédible un désaccord général, que l'on ne dise pas "les autres désunis ne feraient pas mieux"), au lieu de pleurnicher sur toutes les "réformes" et que par derrière des oppositions les favorisent (Modem, et PS Côté Aubry).
Aprés le temps des lamentations des Tribuns(Modem) et des PeudoIdéologues (PS Côté Aubry), d'Intérêts Particuliers, n'est-ce pas maintenant le temps de l'opposition et du renouvellement par les faits dans leur rigueur.
Et si on évitait simplement de payer 120 millions d'euros par jour d'intérêts sur la dette en reprenant aux banques privées le droit de création monétaire que nous leur avons abandonné ?
Et si on évitait simplement de payer 120 millions d'euros par jour d'intérêts sur la dette en reprenant aux banques privées le droit de création monétaire que nous leur avons abandonné ?