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  • Le cas Boutin me laisse perplexe

    Le salaire que touchait Christine Boutin pour sa mission sur la mondialisation a fait grand bruit. Plus exactement, ce qui a buzzé, c'est le fait qu'elle cumule sa retraite de parlementaire et le dit salaire. Et puis on a jugé çà et là que le salaire était trop élevé. C'est bien possible, mais je ne comprends pas pourquoi la Toile est tombée à bras raccourcis sur Christine Boutin.

    Est-ce que cela signifie que l'on ne peut plus cumuler une retraite et un salaire ? Ce n'est pas un très bon signal : au contraire, il faut favoriser l'adjonction de l'un avec l'autre. Non, le seul angle d'attaque cohérent, me semble-t-il, c'est contre son employeur. En ces temps de disette budgétaire, alors que l'État regorge de hauts fonctionnaires compétents, quel besoin était-il d'engager de manière surnuméraire une parlementaire à la retraite ?

    Christine Boutin a tort de renoncer à son salaire tout en poursuivant sa mission. Cette mission est un travail, et tout travail mérite salaire. Il valait mieux, comme l'a souligné le Faucon, jeter l'éponge.

    En tout cas, j'espère bien que la jurisprudence va s'appliquer, au point où l'on en est : des missions, confiées à tous les échelons de la vie politique, elles sont légions en France. J'aimerais simplement que l'on s'appuie sur un argument de bon sens, du type Rasoir d'Ockam : supprimons tout ce qui n'est pas nécessaire. Ce serait un premier pas pour réapprendre à dépenser au sein des pouvoirs publics français.

    Évidemment, si l'on pense que ce sont des missions de complaisance, alors il faut aller jusqu'au bout et poursuivre en pénal, puisqu'il ne s'agit plus d'une dépense surnuméraire mais de trafic d'influence...

    Pour conclure, je plussoie la proposition de Valérie Pécresse. On devrait faire de même, d'ailleurs, dans les municipalités, les conseils généraux et les conseils régionaux...

  • Crise des États, on y est...

    Les crises qui secouent successivement notre vieux monde ont ceci de paradoxales qu'elles ne présentent aucun caractère imprévu. Le Japon fait savoir qu'il pourrait faire défaut de paiement sans une réduction drastique de ses déficits. Grèce, Espagne, Portugal, Irlande, Islande, Grande-Bretagne, la liste s'allonge au fil du temps. Et pourtant, la crise de la dette des États, elle a été évoquée dès les premiers plans d'aide et de relance de l'hiver 2009. En France, je le rappelle une fois de plus, Bayrou avait fait de la dette son cheval de bataille. Cameron, Clegg au Royaume-Uni présentaient des programmes chiffrés pour réduire la leur. Le FDP en Allemagne en faisait aussi l'un des axes majeurs de sa campagne électorale.

    Peut-on s'imaginer un seul instant qu'on nous refasse le coup du nuage radio-actif de Tchernobyl ? Les autorités françaises avaient assuré sans vergogne que tel Moïse écartant les eaux du cataclysme, la France s'était vue épargnée par le nuage éruptif provoqué par l'explosion de la centrale nucléaire ukrainienne.

    Nous n'échapperons pas à nos dettes. Nos déficits sont fantastiques. Je m'étonne qu'aucun parti ne fasse ce que les Lib-Dems ont fait en Angleterre, un programme complet qui précise où et comment vont être réalisées les économies.

  • Tournantes : la racaille n'a pas d'âge...

    Encore un crime commis par des mineurs dans une cité de l'Oise. Je me demande parfois jusqu'à quel point l'excuse de minorité doit être conservée quand le crime est ignoble. Sept racailles ont attendu et violé en groupe une collégienne dans une tour. Comme par hasard, encore un tour livrée au squat et à la racaille qui s'y pavane en maître. J'espère que les juges ne vont pas se prendre pour des assistantes sociales et se répandre sur l'enfance malheureuse de ces porcs. Je me contrefiche qu'ils n'aient que 15-16 ans. Il paraît qu'ils peuvent prendre jusqu'à dix années de prison. Il faut qu'ils les prennent toutes. Et surtout, ne pas s'arrêter là : vérifier, lors du procès, si leurs copains ne viennent pas menacer la victime, et coffrer et condamner en conséquence.

    Seule une police et une justice inflexibles, systématiques et immédiates viendront à bout de la criminalité grandissante. Je ne sais pas si cette tournante aurait été possible si la tour n'avait pas été livrée à l'impunité générale.

    Il est possible d'y aller au kärcher et de donner un grand coup de pied dans la fourmilière. Il faut le faire et se montrer sans faille ni compassion pour les coupables. Dans une affaire précédente, à Dammarie les Lys, l'un des auteurs de la tournante était un mineur déjà condamné pour viol. Les juges se foutent-ils de la gueule de leurs concitoyens ? Cela signifie qu'il avait passé au mieux 3 ans derrière les barreaux. J'imagine qu'avec les diverses mesures d'assistance "éducative", il a du sortir au bout de quelques mois...

    Putain, c'est pas compliqué, 10 années de prison sèches, point à la ligne, et une nouvelle fois, si des juges veulent faire les assistantes sociales, ils n'ont qu'à changer de métier. 10 années de prison, et une surveillance après coup. 10 années de prison, mais une aggravation de la peine s'ils sont impliqués d'une manière ou d'une autre dans des menaces sur la victime pendant le procès ou les dix années.

    Surtout, surtout, aucune, absolument aucune compassion pour les violeurs, et ce quel que soit leur âge, c'est tout.

  • Désespérant...ils ne comprennent rien à Bayrou...

    Si j'avais pu encore douter un jour que Bayrou était définitivement un OVNI politique, ces derniers jours achèveraient de me convaincre. Je lis les nombreux articles de presse à propos de ses rencontres avec Nicolas Sarkozy, et les bras m'en tombent. Pourquoi faut-il que la presse, les blogueurs aussi (je ne parle même pas des hystériques...) s'échinent à chercher midi à 14 heures, supputent des plans, des accords tacites, pain dont Bayrou n'est pas soupçonnable de se nourrir.

    A quel état de déliquescence politique en sommes-nous dans les esprits tordus de nombre de journalistes pour qu'ils soient incapables de comprendre qu'un homme politique puisse se sentir honnêtement, en dépit de ses divergences, co-responsable d'une situation critique ?

    Que l'on se rende chez Hashtable, lui qui surveille avec l'attention d'Argos et ses cent yeux pour Io les signes les moins visibles du désastre imminent. Les Credit Swap dont l'objet est d'assurer un défaut de paiement de la France pour sa dette se vendent de plus en plus cher. Autrement dit, de nombreux acteurs financiers jugent que le placement devient plus risqué.

    Bayrou n'a cessé de mettre en garde contre le poids de la dette, et contre le risque d'une conflagration des générations en raison de l'évolution démographique ; c'est même sa marque de fabrique. Il est tout de même pertinent que le Président de la République consulte les acteurs majeurs de la sphère politique alors qu'une crise majeure se rapproche à grands pas si des mesures radicales ne sont pas prises.

    Il faut bien le comprendre, et Jean Arthuis, le disait avec beaucoup de perspicacité tout récemment, ce n'est pas seulement nos dépenses qu'il faut réduire en France, mais notre manière de dépenser qu'il faut changer. Il y a là un logiciel archaïque, vulnérable aux troyens les plus malveillants, désormais,  à modifier impérativement.

    Bayrou a toujours été un homme droit, honnête, intègre. Je crois même qu'il envisage sérieusement une mise entre parenthèses de ses ambitions présidentielles dès lors que la situation du pays exige un effort et une attention soutenue de tous.

    Les médias dans leur ensemble, professionnels ou citoyens ne parviennent pas à le comprendre. Il faut forcément qu'il y ait un calcul, un intérêt. Plus personne n'envisage l'action désintéressée. Plus personne ne comprend que l'on puisse aimer son pays sincèrement.

    Parce que leurs cerveaux sont pourris, ils ne raisonnent plus qu'en termes d'intérêt personnel, à l'image, vraisemblablement, de ce qu'ils ont tous dans la tête. Voilà l'une des raisons pour lesquelles notre pays marche sur la tête : l'individualisme, le culte de l'intérêt égoïste, la faute des autres, jamais la sienne, y ont pris des dimensions démesurées au point de polluer tout le tissu social.

    C'est sordide : Bayrou vient parler des retraites, un sujet sur lequel il y a des désaccords entre leaders politiques ( Non, Nicolas, Bayrou n'est pas pour la retraite à 65 ans, il veut simplement que l'on ne touche pas à ce filet légal, c'est tout...), et partout on lit que Bayrou se recentre, qu'il y a un deal avec l'Élysée. Mais b.... de m...., l'important, ce sont les retraites, oui ou non ? Pas de petits calculs minables qui n'ont d'ailleurs aucun sens. S'il y a bien un électorat incontrôlable qui fait bien ce qu'il veut, c'est celui de Bayrou. Pas la peine de compter sur des reports, il se reporte tout seul sans aucune consigne à son bon gré...

  • Et le code génétique centriste ?

    Comme beaucoup d'internautes attirés par la théorie politique, j'ai pris connaissance de la passe d'armes qui a opposé Jean-François Kahn et François Bayrou quant à la définition d'un centre. Je pense que pour compléter le panorama, il faudrait aussi lire le billet de Laurent de Boissieu, journaliste à La Croix et expert ès centre et théories du centre. D'ailleurs, dès qu'il y a un grand rassemblement centriste, il couvre généralement l'évènement.

    En fait, je crois que je ne suis d'accord avec aucun des trois. Kahn voit le centre comme un milieu, un mi-chemin entre deux extrémités. Il appelle à inventer un ailleurs qui soit une alternative à la politique et au monde tels qu'on les connaît aujourd'hui. Bayrou lui réplique que l'ailleurs existe et qu'il rentre dans la définition du centre telle qu'il la propose. Les deux se retrouvent pour rejeter le "centrisme". Laurent de Boissieu, quant à lui, ne voit dans le centre qu'une localisation politique. Il est, paradoxalement, assez proche de Kahn sur ce point.

    Eh bien pour ma part, et je plussoie Jean Arthuis, je pense qu'il existe un code génétique du centre au même titre que ceux de droite et de gauche qu'évoque François Bayrou. Soyons plus précis : il existe un code génétique centriste. Centriste, et pas spécifiquement démocrate. Tout l'effort de Bayrou, est, je le crois, de tenter de fondre en une grande force centrisme et courant démocrate, sachant que les sociaux-démocrates couvrent en partie le spectre de ce dernier.

    Le centrisme a donc un code génétique, et c'est ce code qui se rebelle tant contre François Bayrou. Si le MoDem et Bayrou retrouvent largement la source démocrate-chrétienne quant au caractère programmatique de leur propos, les effluves mystico-révolutionnaire qui fleurent bon l'appareil militant du MoDem, et pendant les trois dernières années les interventions de François Bayrou, ne sont absolument pas dans son ADN.

    Le centrisme, ce sont ces cercles de la raison, cette pondération, ce goût pour les corps intermédiaires, cette soif de liberté, cette confiance en l'individu et ses initiatives, ce refus de l'autorité absolue tant de l'État que d'un seul individu, le choix de la rationalité et de l'effort vertueux et nécessaire. Le centrisme, c'est typiquement absolument une idée de la cité dont l'asymptote est clairement la république vertueuse et raisonnable de Montesquieu. Or, depuis Aristote et Platon, mysticisme et raison s'opposent, s'affrontent, même, radicalement. Rien de plus étranger à la tradition centriste, donc, que le culte du chef, la bayroumania, l'idéalisme absolu et  l'exaltation des masses militantes du MoDem.

    Kahn n'est pas un centriste, et c'est bien pour cela qu'il a très vite inventé le concept de centrisme révolutionnaire. C'est un mystique. Mystiques et idéalistes aussi, tous ces militants du MoDem qui ont rêvé d'une constitution idéale, leur constitution, comme on établit les lois d'une cité, à la création du MoDem avec tous leurs arguties sur les statuts du Paris.

    En Grèce, dans l'Antiquité, les citoyens des cités en création faisaient appel à des sages, des philosophes, des législateurs reconnus pour concevoir et fixer leurs lois. Voilà qui sied bien au centrisme, pas au mysticisme révolutionnaire, se parât-il de couleurs démocrates.

    Si le centrisme admet donc dans son ADN une fonction tribunicienne qu'incarna Jean Lecanuet en son temps, puis, aujourd'hui, François Bayrou, il ne saurait rêver de grand soir quelle que soit la couleur du ciel ce jour-là.

    En ce sens, Bayrou est à la croisée des chemins, parce qu'il marie ces deux tendances, pourtant étrangères l'une à l'autre. Et c'est en ce sens aussi qu'il sème tant de trouble : c'est une mutant. Un mutant qui est le fruit d'une mutation improbable. Pas grand chose de commun entre la ferveur presque religieuse des premiers militants démocrates et le réalisme pragmatique de l'UDF. Voilà pourquoi le mariage s'est si mal fait, bien que le ver fût déjà dans le fruit UDF bien avant le MoDem.

    Le MoDem n'est donc pas l'héritier de l'UDF. Le Nouveau Centre non plus, d'ailleurs, car à s'accommoder de toutes les lubies sarkozystes, il a fini par altérer également son ADN dans une sorte de blougui-blouga méconnaissable.

    S'il fallait être honnête jusqu'au bout, force serait de reconnaître que la vraie héritière de l'UDF et du centrisme, c'est effectivement l'Alliance centriste telle qu'elle existe. Au demeurant, attention, à vouloir recruter des déçus du MoDem, elle pourrait avoir quelques mauvaises surprises : les mystiques déçus font encore moins bon ménage avec la raison que les mystiques encore emplis d'espoir...

    Les centristes sont des hommes de dossier, de compromis, de raison et de modération et en même temps indépendants et forts en caractère. Des Delors, des Bourlanges, des Rocard, des Arthuis, et, in fine, qu'il le veuille ou non, le têtu Béarnais qu'est François Bayrou, quand bien même serait-il désormais une sorte d'alien...

  • MoDem infiltré en terre centriste...

    Jean-Pierre Bozzonne et Jean Arthuis m'avaient invité à une réunion organisée par Jean Arthuis, au Sénat, dont l'objet principal devait être le rassemblement des différentes chapelles centristes. J'y ai croisé entre autres Charles de Courson, Jean-Louis Bourlanges, François Sauvadet, Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Serge Peltier, Pierre Méhaignerie, Michel Mercier, Thierry Benoît, Denis Badré et Jacquelin Gourault et puis Jean Arthuis lui-même, bien sûr, pour citer quelques têtes politiques. Bref, toutes les obédiences avaient là au moins un ou plusieurs représentants.

    Pour rassembler, il faut éviter en priorité les sujets qui fâchent ; alors Jean Arthuis a programmé des débats là où il y avait à peu près consensus chez les centristes : les retraites, la réforme des collectivités territoriales, l'Europe. Pour les premières, tous les centristes sont favorables à un système à points un un compte notionnel, pour la seconde, à l'introduction d'une part de scrutin proportionnel, et pour la troisième, à un fédéralisme et une Europe à plusieurs cercles.

    J'ai goûté la conclusion de Jean Arthuis, persiflant l'appétit français immodéré pour le normatif (une norme pondue pour chaque fait divers, entraînant toujours plus de frais pour les collectivités) pour l'inflation législative, bref pour l'agitation quand il faudrait désormais tenir le langage de la raison, c'est à dire une maîtrise systémique des dépenses. J'ai apprécié également son rappel d'une nécessaire indépendance du centre (il suffisait de voir la tête des parlementaires néo-centristes à ce moment-là pour en savourer l'effet...).

    De Bayrou, sans lequel aucune refondation du centre n'est possible, il n'en a jamais été question. Oh, bien sûr, les journalistes ont bien tenté d'alpaguer Jacqueline Gourault pour lui faire dire que sa venue était un signe, mais, encerclée par quatre journalistes déterminés, dont Laurent de Boissieu, elle s'est avérée fine bretteuse ; rappelant que les relations entre sénateurs démocrates et sénateurs de l'Alliance centriste avaient toujours été bonnes, que de manière générale, les deux partis entretenaient de bonnes relations, c'est à titre amical qu'elle a déclaré être venue.

    Il est vrai que le discours de Jean Arthuis présente certaines similitudes tactiques avec celui du MoDem. J'ai pu échanger quelques mots avec Jean Arthuis, et lui ai demandé comment il escomptait parvenir à rassembler tout le monde, lui faisant valoir le rôle incontournable de Bayrou. Je ne sais pas s'il mesure les travaux d'Hercule auxquels il s'attelle tant le fossé qui s'est creusé entre le Nouveau Centre et le Modem est grand, désormais. Même au niveau de l'Europe, ils ne sont pas dans le même groupe...

    Nous avons aussi parlé économie. Il est favorable à une TVA sociale, estimant que de toutes façons, les cotisations patronales se répercutent, au final, sur les prix. Ouch ! il estime qu'il faudrait passer à un taux de 25% partout contre 19.6 actuellement !!! Cela fait un moment que je ne parviens pas à trancher sur la pertinence de cette mesure.

    Il y a tout de même quelques avantages : cela rééquilibre les coûts des produits et services concurrents importés car nous contraignons ainsi les entreprises et sociétés concernées à intégrer dans leurs coûts finaux notre protection sociale. Comme le tourisme est un secteur important en France, cela assure aussi que les 80 millions d'étrangers qui viennent en France contribueront également à notre modèle.

    De ce côté-là, c'est bien. Mais alors de l'autre, ça fait tout de même une authentique baisse de pouvoir d'achat. Est-ce bien prudent de risquer de casser la consommation ? Il faut à mon avis doser toute hausse avec une très grande prudence.

    J'ai croisé à ce congrès quelques blogueurs ex-MoDem ou futurs ex-MoDem plus ou moins en déshérence. Il y avait là le Vénitien Fabio, Benjamin, Serge, qui ne sait plus où il en est entre le MoDem, Cap21 et l'Alliance Centriste (au fait, c'est vraiment un jeunot !!!), et quelques autres ex-MoDem, MoDem ou futurs ex-MoDems non blogueurs.

    Nous avons évoqué évidemment la politique, en compagnie de Jean-Pierre, le passé, le présent et le futur. Discussions intéressantes...Jean-Pierre est demeuré encore tout imprégné du programme du MoDem, particulièrement europén. J'ai retrouvé dans les avis qu'il a exprimés, les Biens premiers que le Mouvement Démocrate voulait défendre au niveau européen. C'étaient à peu près les mêmes, avec quelques ajustements toutefois : Éducation, Santé, Défense pour Jean-Pierre. Nous nous sommes opposés sur les franchises médicales, pour lesquelles il s'avère plus proche du MoDem que moi : il est résolument opposé aux franchises, arguant que des individus au RMI qui doivent par exemple payer un traitement contre le sida se retrouvent ainsi avec 200 à 300 euros de frais mensuels.

    J'estime pour ma part qu'aucune fraction de la population ne devrait échapper à la franchise, même si, en revanche, on peut la moduler considérablement selon les revenus et les pathologies. Si la santé est un bien premier, elle doit figurer avant les loisirs dans nos paniers.

    L'objet de cette réunion était de rassembler les centristes, je l'ai dit. Très franchement, je suis plus que pessimiste sur l'issue de cette entreprise. Quand j'écoute, notamment, ces anciens militants du MoDem, encore très remontés contre Bayrou ou le MoDem en tant qu'appareil, je n'imagine pas qu'un compagnonnage politique soit un jour possible. On peut bien sûr débattre, se tendre la main, mais se rejoindre ?...Pour moi, le centre, c'est très clair : jamais sans Bayrou. Or, il y a chez les ex-MoDem une rancoeur envers le personnage qui rend toute coopération très difficile. On peut toujours me dire que ce sont les idées qui comptent, pour ma part, les hommes qui les portent comptent au moins autant, même si Jean-Pierre observe à juste titre que ce n'est pas la tradition centriste que d'avoir un leader fort.

    Et puis ces ex-MoDem demeurent à mon sens bien trop polarisés sur le fonctionnement de l'appareil partisan. Serge vient à peine de rejoindre l'Alliance centriste (ou il envisage de le faire) que le voilà déjà à chercher les statuts des jeunes de ce mouvement et à s'inquiéter de la validité de leur élection ou non. J'ai eu également un vif débat avec Fabio à ce sujet, et un très clair désaccord. Les questions d'appareil sont et demeurent à mes yeux tout à fait secondaires. Et je persiste à penser que dès lors qu'on ne se sent plus assez en phase avec son parti et son leader, le plus sage est de les quitter tous deux, pas de faire de l'agit-prop façon trottskiste...

    Je suis pessimiste également en considérant les réactions néo-centristes envers Bayrou. Pas un jour sans qu'une figure du Nouveau Centre le dénonce comme l'ennemi principal. Est-ce cela, la tradition centriste ? démolir celui qui porte le plus de valeurs communes avec vous ?

    Pour conclure, avis au Crapouillot, il intéresse l'Alliance centriste. Cela ne m'étonne guère, à vrai dire. Nous partageons nombre de vues, lui et moi, et je l'ai déjà dit, on peut dire que je me retrouve dans 90% du programme politique actuelle de l'Alliance Centriste, ce qui est loin d'être le cas de celui actuel (projet humaniste) du MoDem. Je pense que le Crapaud est à peu près dans la même situation.

    Il y aura d'autres réunions. Je souhaite bonne chance à Arthuis, c'est un homme droit, intègre et de valeur. Je pense que des ponts avec Bayrou sont plus que possibles. Les deux hommes se connaissent, s'apprécient, partagent la même intransigeance et portent les mêmes valeurs. Mais rassembler TOUS les centristes, c'est une autre histoire. Seul le temps nous dira s'il y parviendra...

  • Le MoDem16 pour le maintien de Roland Garros à Paris

    En ces temps de tennis, s'il est bien une polémique qui fait couler de l'encre, c'est de déterminer ce qu'il va advenir de Roland Garros. Le président de la Fédération Française de Tennis, qui dispose d'une concession auprès de la ville de Paris pour 1.9 millions d'euros par an, estime que Roland Garros est trop petit et que faute de pouvoir l'étendre, il faut envisager un déménagement. Versailles, Marne la Vallée ont été évoqués. Pendant longtemps inconsciente du danger, la mairie de Paris a réagi in extremis en avril dernier en proposant un plan d'extension des cours de tennis. Problème : le projet mord sur les Serres d'Auteuil et réquisitionne un stade, Georges Hébert, normalement dévolu aux scolaires. J'ai pu avoir la réaction de Béatrice Lecouturier, élue MoDem du 16ème arrondissement de Paris, aux propositions de la mairie.

    document?id=13935&id_attribute=120Le MoDem du 16ème arrondissement a pris connaissance du projet d'aménagement de Roland Garros présenté par Monsieur Delanoë. Si les élus démocrates partagent avec d'autres élus la volonté de maintenir Roland Garros à Paris, ils ne peuvent admettre que cela soit au détriment des Serres d'Auteuil. Ils n'appuieront un aménagement du stade Georges Hébert que s'ils reçoivent la garantie que ce dernier continuera d'accueillir des scolaires.

    L'agrandissement indéfini de l'espace de Roland Garros n'est pas une fatalité pour en faire un grand tournoi. Sa dimension humaine et familiale pourrait être à l'avenir sa marque de fabrique. Raphaël Nadal déclarait récemment : « Roland-Garros a son histoire et cette histoire est ici et pas ailleurs. C’est pour ça que je voudrais que le tournoi reste ici » et encore « Ici, ça respire l’histoire du tennis. Bien sûr, le tournoi restera grand s’il va ailleurs, mais il y perdra un peu de son essence ».

    Le MoDem 16 ne peut qu'approuver ces paroles empreintes de vérité. Le «Big is beautiful» ne devrait pas être l'alpha et l'oméga des aménagements urbains. Il appelle donc la majorité de la ville de Paris, et celle (UMP) du 16ème arrondissement à s'accorder pour valoriser Roland Garros autrement que par sa seule extension.

    Le Big is beautiful, tiens, ça me rappelle quelque chose : n'est-ce pas Bayrou qui jugeait, récemment, que c'était le «Small», qui était «beautiful» ? En effet, il rappelait que la constitution des métropoles telles que voulues par le gouvernement allait déposséder nombre de communes limitrophes de tout droit de regard sur l'aménagement de leur territoire.

    Je suis content que nous partagions, au MoDem, la même vision que Nadal. J'ai cru comprendre que Federer était moins clair, estimant aussi que s'il y avait de gros intérêts pour le déménagement, cela pouvait se comprendre. Bon, c'est Nadal qui a gagné le dernier tournoi. Tant mieux... Bref, c'est tout de même fort que plus aucun maire, et particulièrement Delanoë, ne puisse désormais envisager le développement de leur ville sans être frappé de gigantisme. Au fait, pourquoi cette question n'est-elle pas à l'ordre du jour du Conseil de Paris ? Il avait lieu hier et continue aujourd'hui...?

    En la circonstance, ce n'est pas Delanoë, le principal coupable, même, si comme d'habitude, il va essayer de s'asseoir sur revendications des riverains ; le coupable, c'est un modèle de développement qui vise le "toujours plus", plus loin, plus grand, plus de spectateurs, plus de publicité, plus d'argent et...moins d'humanité...

    Je suis satisfait de voir le MoDem entrer en résistance contre ce modèle sportif-là. Roland Garos peut et doit rester à la Porte d'Auteuil, parce que c'est une part de l'histoire du tennis et même bien plus. Nadal a raison.

     

  • Louise, Louison et Artémis

    artemisephese.jpgCela fait un moment qu'en passant sur la page d'accueil de Marianne2, je suis intrigué par le dessin de Louison, la dessinatrice et humoriste de l'hebdomadaire, réalisé à l'occasion de la mort de Louise Bourgeois. Pourquoi autant de seins ? En fait, cela me rappelait quelque chose mais je ne parvenais pas à retrouver quoi exactement. C'est en tombant tout récemment sur une représentation d'Artémis d'Éphèse que j'ai percuté.

    Artémis d'Éphèse est une déesse qui représente la fécondité et la fertilité et allaite les hommes grâce à l'abondance de ses seins gorgés de lait. C'est donc une déesse-mère. Il semble qu'il existait dans le Temple de Diane à Rome, et dans celui d'Artémis à Marseille (à sa création par les Phocéens) des statues de ce type. Artémis, assimilée à Diane chez les Romains, est aussi une déesse vierge et chasseresse. Elle incarne donc deux figures de la féminité, la mère et la vierge. J'ai le souvenir que Louison a un blog, car il me semble être passé là-bas, mais c'est peut-être ma mémoire qui m'égare. En tout cas, je me demande à quoi elle a bien pu penser en choisissant d'illustrer la figure de Louise Bourgeois de cette manière. Dans la seconde partie de sa vie, la sexualité, la féminité, l'adolescence deviennent des thèmes omni-présents dans l'oeuvre de cette artiste. Autant d'attributs qui entrent dans la sphère d'action de Diane/Artémis. C'est une déesse qui protège toutes les transitions de l'existence, qu'il s'agisse de routes et de ponts, d'accouchements, ou de passages d'un âge à un autre.

    Je me demande bien à quoi Louison a pu penser en réalisant son dessin. Coïncidence (j'ai du mal à y croire) ? Réminiscence ? Souvenir subconscient ? Choix conscient ? Je me le demande bien. Seul Louison saurait répondre à une telle question.

     

    DESSIN.jpg

     

     

  • Bébé oublié et détours de la mémoire

    Le Faucon, à la suite d'un fait divers tragique, renvoie à la responsabilité individuelle l'oubli d'un enfant dans une voiture. Il s'en prend même à Nadine Morano, Secrétaire d'État chargée de la famille et de la solidarité, parce que cette dernière veut demander la mise en place d'un détecteur de présence automatique dans toutes les automobiles. Une mère de famille de quatre enfants , de Brétigny sur Orge, a oublié son bébé dans une voiture et est parti travailler. En raison de sa chaleur, celui-ci est décédé. C'est horrible, et quand j'apprends quelque chose d'aussi terrible, cela me touche profondément.

    Je suis tout à fait en désaccord, cependant, avec ce qu'écrit le Faucon. Il est très imprudent de confondre oubli et abandon ou négligence. Au temps de Platon, on s'est beaucoup moqué d'Hippias d'Élis, ce sophiste qui analysait les mots à la nuance la plus infime, estimant qu'ils ne portaient pas la même charge sémantique. On s'en est moqué, et pourtant, il avait raison : un abandon dénote une indigne indifférence à l'égard de son enfant. C'est l'attitude la plus condamnable. La négligence est une absence de sens commun et de responsabilité : elle peut avoir des conséquences tragiques, mais elle ne signifie pas qu'un parent n'aime pas pour autant son enfant.

    Mais l'oubli, lui, comment le qualifier ? Qui sait comment fonctionne la mémoire ? Dans cette très triste circonstance, cette femme n'a pas laissé son enfant, elle l'a oublié, oublié, comme si l'enfant avait disparu de sa mémoire pour un temps déterminé. Il suffit que l'esprit soit préoccupé, qu'il se tende alors tout entier vers l'objet de sa préoccupation, fût-elle anodine, et il devient alors possible d'oublier un autre objet de la mémoire. C'est terrible. Je suis presque sûr que cette femme a réellement eu un trou de mémoire. Cela peut nous arriver à tous. Et qu'on ne dise pas qu'elle est assez punie par ce qui lui arrive, j'en serais scandalisé. Comment pourrait-on parler de punition quand il s'agit de la mort d'un enfant que l'on a porté et que l'on aime ? En réalité, c'est un drame terrible qui la frappe, et qui va la ronger, alors que, je le pense profondément, elle n'y est pour rien.

    Aristote, dans on Éthique à Nicomaque, au livre III, essaie de fixer les divers degrés de responsabilité en analysant actes volontaires et actes involontaires. Un oubli ne saurait être un acte volontaire, puisque par définition même, l'oubli échappe justement à la volonté ! Dans son éthique, Cette femme aurait provoqué un mal sans intention de la donner, et vraisemblablement sans négligence.

    J'en viens à Nadine Morano : elle a raison. Tout à fait raison. Pour ceux qui oublient, un détecteur, c'est leur garantir une sécurité supplémentaire contre leurs défaillances. Pour les négligents, c'est un rappel à l'ordre : laisser un enfant tout seul dans une voiture est dangereux. Pour les indifférents, enfin, si le détecteur se met en marche, on peut espérer qu'il réveille un soupçon de responsabilité de leur part, à défaut, qu'il attire l'attention de l'environnement.

    Cette histoire est atroce. Les parents du bébé mort avaient veillé toute la nuit au chevet d'un de leurs autres enfants qui était très malade. Atroce. Vraiment atroce. J'en frémis à la seule pensée. Pauvre femme, pauvres enfants. Surtout ne pas l'accabler, mais au contraire, l'entourer, lui apporter de l'attention et de la consolation autant qu'il est possible. Quant à la proposition de Nadine Morano, j'applaudis des deux mains, mais concrètement quand est-ce que le gouvernement passe à l'action et vote la loi ad hoc ?

    Quoi qu'il en soit, j'en finis avec cet appel : si vous voyez un jour un enfant seul dans une voiture, même un peu plus âgé, n'ayez aucune, je dis bien, aucune hésitation  à alerter la police. Plus généralement, quand vous voyez un jeune enfant seul, vérifiez si sa famille ne se trouve pas autour. Si ce n'est pas le cas, prévenez la police. Rien ne doit être ignoré ni épargné pour la sauvegarde de nos jeunes enfants.

  • On n'arrête pas le progrès, chez les Verts...

    Les Verts ? Bah, ils s'étripent déjà. Rien de plus plaisant à observer en spectateur, à vrai dire. Quant aux sondages, Cécile Duflot n'est plus qu'à 5% aux présidentielles. Pas sûr qu'Éva Joly, en dépit de son aura, résiste bien longtemps au mauvais temps sondagier... Mais, bon, ça, ce n'est que de la politique ordinaire. Non, ce qui est autrement plus amusant, c'est de constater ce qu'il advient de leurs programmes politiques une fois les Régionales passées. Adieu, tarif unique pour le pass Navigo, en île de France (ouf, d'ailleurs, c'était l'idée la plus inepte de toutes celles que j'avais alors pu lire dans les programmes des principaux partis). Il faut dire que cela se serait traduit par une hausse vertigineuse pour les zones 1 et 2. Les Socialistes sont peut-être socialistes, mais ils ne sont pas fous, et on les comprend. Les Verts, en revanche, cela ne les dérange pas plus que ça d'étrangler financièrement une population déjà asphyxiée par les baupinades et les delanotaxes. Plus moyen de se garer à Paris, pas davantage de circuler en automobile, bientôt des amendes de stationnement à 20 euros, un auto-lib hors de prix (bien plus coûteux que la possession d'un véhicule, du moins...tant qu'on ne l'entrave pas au point de le rendre hors de prix à son tour en fourrières et amendes...)...

    Les Jardins des Champs, cela faisait joli en photo, mais en pratique, c'était invivable, et je sais de quoi je parle, je m'y suis rendu. Une foule extrêmement dense, une avancée au pas de l'oie, le tout sous un soleil de plomb. Ne surtout jamais rééditer l'expérience. Mais les Baupin and co qui sont au moins aussi festifs que Delanoë sinon pires, et qui ne savent plus quoi inventer pour emmerder citoyens ordinaires et  automobilistes ne sont jamais à cours d'idées tordues : dernière baupinade, les voilà qui veulent rééditer l'opération tous les dimanches. Vous savez, ce qu'ils appellent la reconquista reconquête de Paris...Encore quatre années à tenir avant d'espérer pouvoir les dégager de la municipalité, caramba...

    Tiens toujours au sujet des Verts, j'en connais qui vont déchanter. Cap21 a quitté le MoDem en s'imaginant que l'herbe pouvait être plus verte ailleurs. Eh bien je ne donne pas six mois avant qu'une bonne partie de ses militants s'en mordent les doigts. Ils vont réaliser que le MoDem était nettement plus généreux et accueillants avec Cap21 à tout point de vue que ne le seront jamais les Verts et/ou Europe-écologie. Bon certains militants de Cap21 qui n'ont pas lâché le MoDem auquel ils demeurent attachés restent en tout cas lucides...