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MoDem infiltré en terre centriste...

Jean-Pierre Bozzonne et Jean Arthuis m'avaient invité à une réunion organisée par Jean Arthuis, au Sénat, dont l'objet principal devait être le rassemblement des différentes chapelles centristes. J'y ai croisé entre autres Charles de Courson, Jean-Louis Bourlanges, François Sauvadet, Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Serge Peltier, Pierre Méhaignerie, Michel Mercier, Thierry Benoît, Denis Badré et Jacquelin Gourault et puis Jean Arthuis lui-même, bien sûr, pour citer quelques têtes politiques. Bref, toutes les obédiences avaient là au moins un ou plusieurs représentants.

Pour rassembler, il faut éviter en priorité les sujets qui fâchent ; alors Jean Arthuis a programmé des débats là où il y avait à peu près consensus chez les centristes : les retraites, la réforme des collectivités territoriales, l'Europe. Pour les premières, tous les centristes sont favorables à un système à points un un compte notionnel, pour la seconde, à l'introduction d'une part de scrutin proportionnel, et pour la troisième, à un fédéralisme et une Europe à plusieurs cercles.

J'ai goûté la conclusion de Jean Arthuis, persiflant l'appétit français immodéré pour le normatif (une norme pondue pour chaque fait divers, entraînant toujours plus de frais pour les collectivités) pour l'inflation législative, bref pour l'agitation quand il faudrait désormais tenir le langage de la raison, c'est à dire une maîtrise systémique des dépenses. J'ai apprécié également son rappel d'une nécessaire indépendance du centre (il suffisait de voir la tête des parlementaires néo-centristes à ce moment-là pour en savourer l'effet...).

De Bayrou, sans lequel aucune refondation du centre n'est possible, il n'en a jamais été question. Oh, bien sûr, les journalistes ont bien tenté d'alpaguer Jacqueline Gourault pour lui faire dire que sa venue était un signe, mais, encerclée par quatre journalistes déterminés, dont Laurent de Boissieu, elle s'est avérée fine bretteuse ; rappelant que les relations entre sénateurs démocrates et sénateurs de l'Alliance centriste avaient toujours été bonnes, que de manière générale, les deux partis entretenaient de bonnes relations, c'est à titre amical qu'elle a déclaré être venue.

Il est vrai que le discours de Jean Arthuis présente certaines similitudes tactiques avec celui du MoDem. J'ai pu échanger quelques mots avec Jean Arthuis, et lui ai demandé comment il escomptait parvenir à rassembler tout le monde, lui faisant valoir le rôle incontournable de Bayrou. Je ne sais pas s'il mesure les travaux d'Hercule auxquels il s'attelle tant le fossé qui s'est creusé entre le Nouveau Centre et le Modem est grand, désormais. Même au niveau de l'Europe, ils ne sont pas dans le même groupe...

Nous avons aussi parlé économie. Il est favorable à une TVA sociale, estimant que de toutes façons, les cotisations patronales se répercutent, au final, sur les prix. Ouch ! il estime qu'il faudrait passer à un taux de 25% partout contre 19.6 actuellement !!! Cela fait un moment que je ne parviens pas à trancher sur la pertinence de cette mesure.

Il y a tout de même quelques avantages : cela rééquilibre les coûts des produits et services concurrents importés car nous contraignons ainsi les entreprises et sociétés concernées à intégrer dans leurs coûts finaux notre protection sociale. Comme le tourisme est un secteur important en France, cela assure aussi que les 80 millions d'étrangers qui viennent en France contribueront également à notre modèle.

De ce côté-là, c'est bien. Mais alors de l'autre, ça fait tout de même une authentique baisse de pouvoir d'achat. Est-ce bien prudent de risquer de casser la consommation ? Il faut à mon avis doser toute hausse avec une très grande prudence.

J'ai croisé à ce congrès quelques blogueurs ex-MoDem ou futurs ex-MoDem plus ou moins en déshérence. Il y avait là le Vénitien Fabio, Benjamin, Serge, qui ne sait plus où il en est entre le MoDem, Cap21 et l'Alliance Centriste (au fait, c'est vraiment un jeunot !!!), et quelques autres ex-MoDem, MoDem ou futurs ex-MoDems non blogueurs.

Nous avons évoqué évidemment la politique, en compagnie de Jean-Pierre, le passé, le présent et le futur. Discussions intéressantes...Jean-Pierre est demeuré encore tout imprégné du programme du MoDem, particulièrement europén. J'ai retrouvé dans les avis qu'il a exprimés, les Biens premiers que le Mouvement Démocrate voulait défendre au niveau européen. C'étaient à peu près les mêmes, avec quelques ajustements toutefois : Éducation, Santé, Défense pour Jean-Pierre. Nous nous sommes opposés sur les franchises médicales, pour lesquelles il s'avère plus proche du MoDem que moi : il est résolument opposé aux franchises, arguant que des individus au RMI qui doivent par exemple payer un traitement contre le sida se retrouvent ainsi avec 200 à 300 euros de frais mensuels.

J'estime pour ma part qu'aucune fraction de la population ne devrait échapper à la franchise, même si, en revanche, on peut la moduler considérablement selon les revenus et les pathologies. Si la santé est un bien premier, elle doit figurer avant les loisirs dans nos paniers.

L'objet de cette réunion était de rassembler les centristes, je l'ai dit. Très franchement, je suis plus que pessimiste sur l'issue de cette entreprise. Quand j'écoute, notamment, ces anciens militants du MoDem, encore très remontés contre Bayrou ou le MoDem en tant qu'appareil, je n'imagine pas qu'un compagnonnage politique soit un jour possible. On peut bien sûr débattre, se tendre la main, mais se rejoindre ?...Pour moi, le centre, c'est très clair : jamais sans Bayrou. Or, il y a chez les ex-MoDem une rancoeur envers le personnage qui rend toute coopération très difficile. On peut toujours me dire que ce sont les idées qui comptent, pour ma part, les hommes qui les portent comptent au moins autant, même si Jean-Pierre observe à juste titre que ce n'est pas la tradition centriste que d'avoir un leader fort.

Et puis ces ex-MoDem demeurent à mon sens bien trop polarisés sur le fonctionnement de l'appareil partisan. Serge vient à peine de rejoindre l'Alliance centriste (ou il envisage de le faire) que le voilà déjà à chercher les statuts des jeunes de ce mouvement et à s'inquiéter de la validité de leur élection ou non. J'ai eu également un vif débat avec Fabio à ce sujet, et un très clair désaccord. Les questions d'appareil sont et demeurent à mes yeux tout à fait secondaires. Et je persiste à penser que dès lors qu'on ne se sent plus assez en phase avec son parti et son leader, le plus sage est de les quitter tous deux, pas de faire de l'agit-prop façon trottskiste...

Je suis pessimiste également en considérant les réactions néo-centristes envers Bayrou. Pas un jour sans qu'une figure du Nouveau Centre le dénonce comme l'ennemi principal. Est-ce cela, la tradition centriste ? démolir celui qui porte le plus de valeurs communes avec vous ?

Pour conclure, avis au Crapouillot, il intéresse l'Alliance centriste. Cela ne m'étonne guère, à vrai dire. Nous partageons nombre de vues, lui et moi, et je l'ai déjà dit, on peut dire que je me retrouve dans 90% du programme politique actuelle de l'Alliance Centriste, ce qui est loin d'être le cas de celui actuel (projet humaniste) du MoDem. Je pense que le Crapaud est à peu près dans la même situation.

Il y aura d'autres réunions. Je souhaite bonne chance à Arthuis, c'est un homme droit, intègre et de valeur. Je pense que des ponts avec Bayrou sont plus que possibles. Les deux hommes se connaissent, s'apprécient, partagent la même intransigeance et portent les mêmes valeurs. Mais rassembler TOUS les centristes, c'est une autre histoire. Seul le temps nous dira s'il y parviendra...

Commentaires

  • bien que tu y sois allé.
    je trouve cette initiative de rassemblement pas inintéressante. Mais je suis d'accord, ces "leaders" (que j'avais entendu lors d'une conférence de l'AC) ont tous un problème envers Bayrou. Et surtout ils sont vraiment tournés vers le passé !

  • Je partage le même avis. C'est de l'autre côté qu'il faut regarder... et rien ne ce fera sans FRançois Bayrou, qui reste incontournable.

  • Bayrou incontournable, exact pour de multiples raisons, dont à mon sens, l' amélioration des relations franco-allemandes qui me paraissent bien mal en point actuellement.
    Le fait que FB dénonce depuis longtemps notre endettement que peut que plaire outre-rhin ;)

  • Un rassemblement du centre, pour lequel Bayrou est effectivement incontournable, ne peut se faire qu'en étant totalement indépendant des 2 grands partis.

    Est-ce que Jean Arthuis, ses amis, les néo-centristes (sauf Morin et quelques autres qui sont irrécupérables),... sont prêts à reprendre une vrai indépendance vis à vis de l'UMP et de Sarko ?

    Pour l'instant, ce n'est pas l'impression que j'ai.

  • @libre
    Si tu leur poses dans ces termes de telles conditions, échec assuré. Il faut que tout le monde fasse un pas, sinon ce n'est pas jouable.

  • Hello l'hérétique. Je savais que tu dégainerais assez vite... et je sens bien une fois de plus ton penchant aile droite, qui va frotter avec mon aile gauche (tout en restant dans le giron centriste)... Mais tu mets bien en exergue à la fois la complexité (impossibilité ?) de la tâche à accomplir et sa, pourtant, impérieuse nécessité.
    PS : (quand tu mets un lien sur mon blog, mets l'adresse hautetfort, s'il te plaît http://wuyilu.hautetfort.com/ en effet je ne me sert plus du tout de l'adresse dont tu as mis le lien).
    A vite
    Benjamin

  • @L'hérétique

    Vif ? j'étais presque modèrè au contraire ;-)

    Mais c'est vrai que la discussion était intéressante, et qu'une fois informé de certaines choses , ton esprit se fait plus ouvert...

  • Salut Benjamin
    Fait ! et au fait, on est tous d'accord pour dire qu'il faut que tu fasses des paragraphes et aères tes écrits. écriture resserrée et absence de parties rendent les billets difficilement lisibles.
    Salut Fabio
    C'était en effet instructif, mais cela ne change pas mon avis de fond : le fonctionnement interne d'un parti, c'est globalement secondaire à mes yeux.

  • Désolé, c'est hors sujet, mais il faudrait aussi que le Modem et les autres centristes s'intéressent un peu à ceci :

    http://www.marianne2.fr/Exclusif-les-banques-relancent-les-subprimes-a-la-francaise_a193573.html

    Apparemment, même chez les amis de Villepin on s'en préoccupe :

    http://www.villepincom.net/magazine/read/quelle-moralisation-du-capitalisme-_3274.html

  • Yes l'hérétique... je sais, je sais... mais je déteste les paragraphes et l'économie de vocabulaire (-: Twitter, et TF1 sont déjà là pour ça ! Mais je reconnais que je pourrais aérer un peu plus ! D'autant que la présentation du blog avec ses colonnes serrées n'aident pas à la lisibilité.

    Hello fabio !
    Nous fûmes donc présents dans la même pièce et nous n'avons même pas discuté ! Caramba !

  • Au passage, merci pour el changement de lien !

  • @Benjamin

    hé hé hé...

  • @Benjamin

    Mais si , mais si nous avons discuté...

  • Arggghhh, help me fabio !

  • Je croyais que j'étais le seul MoDem dans la salle (Dernière chaise au fond à gauche), jusqu'à ce que je vois la sénatrice Gourault.


    C'était quand même assez convenu, mais les interventions étaient riches et interressantes.

    J'ai toujours un peu de mal à classer Pierre Méhaignerie dans la famille centriste.

  • "Bayrou est incontournable pour le Centre". Mettons... Mais pour faire quoi ? Il est clair que Bayrou n'a plus aucune chance de rééditer son "exploit" de 2007 (exploit qui serait plutôt comparable à une conjonction planétaire) et encore moins, évidemment, d'accéder à l'Elysée. Alors, soutenir Bayrou pour qu'il soutienne Sarkozy au second tour ? Reconstituer un centre supplétif de la droite néo-libérale sarkozyste ? Se retrouver avec une petite cinquantaine de vieux députés centristes dont la logique routinière consiste à voter là où sont les voitures de fonction et les avantages en nature. Bof...

  • Très intéressant et je suis favorable à l'augmentation notamment de la TVA justement car c'est le seul impôt qui touche tout le monde et c'est bien pour cela que je le trouve juste, efficace et facile à collecter. Alors que la redevance télé...

    Je m'intéresse à eux, tu voulais dire ? oui oui, tout à fait. Mais je n'ai pas le temps d'aller dans des clubs.

  • @LCDM
    eux aussi ils s'intéressent à toi :-)

  • @CH.Romain
    Bon, si j'ai bien compris, votre obsession, c'est l'antisarkozysme ? Adhérez au NPA, alors, vous serez servis à souhait.
    S'il y a bien un centre qui n'est supplétif de rien du tout, c'est bien celui de Bayrou. Il faut cesser de claironner n'importe quoi...

  • Cette réunion au sénat était éclairante à bien des égards.

    Sur le fond tout d'abord: contrairement à ce qu'indique l'auteur, et à ce que je pensais auparavant, les deux premières tables rondes ont fait apparaitre certains clivages au sein de la famille centriste.

    En matière de décentralisation, on a pu voir des divergences apparaitre entre le discours pro-gouvernemental (de Michel Mercier par exemple) sur la nécessité de bloquer les dépenses des collectivités (action donc très centralisatrice) et celui de Jean-Léonce Dupont, à mon avis infiniment plus réaliste, sur l'asphyxie de ces collectivités par les transferts de responsabilités de l'Etat sans transfert de ressources ou de moyens politiques proportionnels.

    Sur les solidarités intergénérationnelles, j'ai aussi été frappé par la défense par plusieurs parlementaires centristes de l'idée d'une retraite par capitalisation, quand on connait la dévalorisation des retraites capitalisées qu'on connus de nombreux retraités aux US ou en Grande-Bretagne par exemple, en raison de la crise économique qui a dévalué les actifs des fonds de retraites de façon majeure.

    Sur l'Europe en revanche, on a retrouvé là une unanimité logique, et l'ovation qui a salué le discours inspiré de JL Bourlanges , sans aucun doute le meilleurs orateur de la soirée (bien que J. Arthuis et A. de Courson n'aient pas démérités), est venue souligner cette force inhérante de l'idéologie centriste, qui s'avère particulièrement d'actualité: nous avons besoin plus que jamais d'une Europe politique et économique plus forte.

    Sur le plan plus politique, je partage plus le point de vue de l'auteur: il reste du chemin à faire en vue d'une recomposition pourtant nécessaire. Si la nécessité d'une réunification n'échappe à personne, les ambitions personnelles et les rancoeurs accumulées seront difficiles à dépasser. Tout cela ne pourra sans doute se régler que par une discussion dépassionnée qui permette à chacun de trouver un intérêt personnel à une telle réunion, et à garder la tête haute. A l'heure actuelle, je ne vois guère qu'une personnalité comme Benard Bosson pour effectuer ce travail délicat, mais la tache est délicate.

    On a pu constater en effet, comme le confirment les diverses déclarations qui ont suivies ce débat, combien les responsables du Nouveau Centre demeurent traumatisés par François Bayrou. Pourtant, il me semble que celui-ci a donné les bons signaux ces dernières semaines, et qu'il ne peux pas aller plus loins sans obérer totalement ses chances à l'élection présidentielle. Même au nouveau centre, il est évident que l'idée d'une candidature d'un membre du gouvernement en 2012 ne tient pas la route: pour être candidat, il faut avoir un message original à défendre, et avoir démontré ses convictions. En 2012, seul François Bayrou apparait vraiment comme pouvant défendre le centre.
    Toute la difficulté est donc d'initier un rapprochement nécessaire, qui devra se concrétiser lors des élections législatives de 2012, sans hypothéquer les chances du candidat centriste, avec la complication supplémentaire que ce même candidat (comme au PS en 2007 d'ailleurs) ne pourra pas être le leader du futur rassemblement centriste (F. Bayrou ayant démontré ses limites en tant que chef de parti).

    Pour cela, l'initiative de J. Arthuis de créer une fondation afin de proposer une vision et un projet idéologique commun me semble excellente: cela peut permettre de rassembler sur le fond les différentes composantes, en attendant une réunion plus formelle, le travail en commun étant un bon moyen de gommer les aspéritées passées.
    Confier la présidence de cette fondation à JL Bourlanges est aussi une excellente idée: l'homme à l'envergure et l'esprit nécessaire, et son positionnement en retrait ces dernières années, et l'idée qu'il se fait du rôle du centre dans le paysage politique français sont de bons atouts. Seul bémol, ses traits contre François Bayrou qu'il a réitéré sur France inter le lendemain, qu'il lui faudra bien abandonner si l'on veut atteindre ce nécessaire consensus.

    Pour conclure, la route est donc encore longue, mais nécessité fait loi: les centristes ne compteront plus pour rien en 2012 s'ils ne se rassemblent pas. Certains, forts de leur ego, ne semblent pas l'avoir compris: le réveil risque d'être douloureux. Quant à ceux, comme l'indique très bien l'auteur, qui semblent plus concernés par des structures internes et des postes à responsabilité que par le fond, ils feraient bien de se rappeller que c'est justement cela qui a démoli le Mouvement Démocrate... Souhaitons que la leçon en ait été tirée.

  • Effectivement Voltaire, votre analyse est précise et détaillée (-;

  • @ Voltaire
    Et je la partage très très nettement (vous avez compris que je consacrais un paragraphe sur la question des retraites en parlant du "français moyen" parce que le discours de lagarde et consort sur la retraite par capitalisation montrait à le poids insupportable de l'idéologie, alors qu'on connait toutes les limites du système et un discours sur les français aux antipodes des réalités. J'ai vraiment trouvé tous ces gens trop bien nourris et imbus de leurs titres et confort...)

  • @Wuyilu

    Effectivement, j'ai été très étonné du discours de Lagarde et Daubresse sur les jeuens et les retraites. Je pense qu'ils n'ont pas vraiment interrogé des jeunes français moyens, souvent en emploi précaire, ou avec un premier emploi commençant vers 25-30 ans. A ce titre, l'intervention de la dame dont je ne me souveint plus de l'affiliation était pertinente (même si bien sûr une retraite à 75% du dernier salaire est impossible).
    Il me semble qu'au sujet des retraites, la proposition de Bayrou est cohérente: pas de fixation sur les 60 ans (il faut moduler en fonction de la pénibilité) mais conserver les 65 ans comme âge auquel ont à le droit de partir sans décote, évolution vers un système à point plus souple, et système type préfond ouvert à tous de type optionnel. Je rajouterais ce qui me semble être là un élément positif des projets du gouvernement, une plusgrande souplesse pour le travail actif des 60-70 ans, en assouplissant le cumul retraite-activité, qui devrait être couplé avec une possibilité de travailler à temps partiel (50 à 70%) avec un salaire légèrement bonifié en fin de carrière.
    J'ai été surpris que le principal problème, celui de la très faible activité des séniors, largement dû à des cadeaux donnés aux entreprises pour les préretraites, n'ai pas été plus abordé: en retrouvant en France un niveau d'activité moyen de l'OCDE pour les séniors, le déficit retraite serait très largement comblé.

  • Système type préfond, pourquoi pas?
    Déductible des impots^^
    Certaines sociétés s'en sont inspirées pour offir une deuxième couverture à leurs employés les PERE.

  • Oups, retour pour déposer un lien explicatif pour les non-initiés:
    http://www.monetos.fr/investissement/epargne-retraite/pere/
    @+

  • Je tiens tout d'abord à préciser que je ne suis pas membre de l'Alliance Centriste.

    Si, en effet, je t'ai fait part de mes interrogations sur l'impossibilité de trouver sur Internet la liste du Bureau des jeunes de l'Alliance centriste, c'est parce que je m'y suis intéressé après avoir lu un article de Jean-Pierre qui traitait de cette élection.

    Sur le fond, je remarque tout de même une contradiction dans ton discours : comment peut-on à la fois considérer comme "secondaires" les questions d'organisation et de gouvernance, et être "pessimiste" sur l'issue d'une entreprise visant à rassembler la famille "centriste" en parlant de ce qui nous rassemble ?

    Je ne saisis pas non plus, toi qui a souvent constaté l'absence de débat de fond au MoDem, comment tu peux continuer à adouber ce parti (ou ce qu'il en reste), en prétendant y trouver ton compte.

    Je remarque d'ailleurs que, dans ton article, tu nous refais le coup du "Le MoDem de Bayrou, aime-le ou quitte-le !", comme si ce parti était une propriété privée (ce qui va finir par devenir vrai hélas...).
    "dès lors qu'on ne se sent plus assez en phase avec son parti et son leader, le plus sage est de les quitter tous deux"

    De plus, tu ne sembles pas mesurer que le "parti" dont tu parles n'existe plus. Nous devons tourner vers moins de 10 000 adhérents, des régions entières de France n'ont plus d'instances (démissions groupées) et quasiment plus d'adhérents (rien que dans le 92, les 3/4 des sections n'existent plus), etc.

    Quoiqu'il en soit, ce fut tout de même un plaisir de pouvoir échanger avec toi de vive voix.

    Si je peux finir sur une boutade, concernant ton titre, je remarque que - pour une fois - le MoDem est un "infiltré", et non pas victime "d'infiltrés" qui sont des "traitres aux valeurs que nous défendons"...! ;-)

  • @ Voltaire
    Encore une fois je partage ce point de vue.
    La dame (dont j'ai également oublié l'appartenance) a été un peu trop utopiste certes, mais elle leur a envoyé un point de vue très humain aux antipodes de leurs quotidien (surtout Daubresse qui m'a agacé par son comportement et sa suffisance et lagarde par ses propos sur la capitalisation ou la propriété en plus du minimum vieillesse, montrant qu'il n'a pas du souvent essayé de vivre avec 600 euros par mois, ou même 900)
    Effectivement la question des 60 ans est un faux débat. Mais ce que tout le monde oublie de dire c'est que si on vit plus longtemps, notre société impose des parcours professionnels de plus en plus stressant, de moins en moins sécurisants et des contraintes quotidiennes souvent incompatibles avec l'exercice de sa profession. Avoir plus de souplesse pour ceux qui le veulent est une bonne piste, encore faut-il que cette souplesse ne puisse pas être imposée, encore faut-il que la société arrête d'ouvrir les vannes de l'emploi de plus en plus tard et de les fermer de plus en plus tôt. Le discours politique est de ce point de vue totalement en décalage avec la réalité.

  • @Wuyilu

    Entièrement d'accord. On ne peut pas n'avoir qu'une approche strictement comptable de toute façon, même s'il faut équilibrer le système. Nous souffrons aussi et d'abord d'un sous-emploi chronique; si l'on règle en partie ce problème, on règle celui des retraites, car la France n'a pas, contrairement à l'Allemagne par exemple, de problème démographique. En revanche, le problème de la dépendance qu'a cité Lagarde est un peu différent, et son point de vue est plus valable, du moment que cette "assurance obligatoire" est quand même fonction des ressources.

  • @ L'Hérétique

    Vous me répondez : "Bon, si j'ai bien compris, votre obsession, c'est l'antisarkozysme ? Adhérez au NPA, alors, vous serez servis à souhait."

    Vous m'aviez habitué à une compréhension plus fine des choses et à des réactions un peu moins caricaturales. La violence de votre réponse semble montrer que j'ai touché un point douloureux.

    Alors veuillez noter que primo je ne suis pas spécialement obsédé, que secundo l'antisarkozysme ne me paraît pas constituer un programme en soi et que tertio quand bien même je serais antisarkozyste, je trouverais alors mes semblables bien ailleurs qu'au seul NPA. Vous serez le premier à reconnaître l'ineptie de votre réponse, et nous la mettrons ensemble sur le compte d'un moment de fatigue.

    Cela dit, revenons au sujet. Le MoDem s'est construit sur une hypothèse de travail claire : les 18% de Bayrou en 2007 constituaient un capital à faire fructifier dans la perspective d'une victoire possible en 2012. Pour cela, il y avait trois conditions à remplir :
    1) construire sur le socle programmatique et sur le positionnement de 2007 une doctrine et des propositions fortes, originales et mobilisatrices ;
    2) profiter du formidable engouement créé par le MoDem pour doter ce parti d'une structure militante forte et efficace afin de faire des élections intermédiaires autant de jalons vers le succès ;
    3) maintenir une ligne d'indépendance qui aurait permis d'affirmer et de fortifier le positionnement "rupturiste" de 2007.

    Le fait est que Bayrou a échoué sur toute la ligne. Par charité, je n'évoquerai pas le point 2 et sa façon de gérer les militants. Le point 1, avec le "Petit livre orange", a été réalisé ni plus ni moins brillamment que dans n'importe quel autre parti et on ne peut pas dire que les propositions du MoDem brillent par leur originalité. Quant au point 3, la navigation à la godille adoptée depuis bientôt 3 ans a définitivement fait oublier aux Français toute notion d'indépendance lorsqu'il s'agit du MoDem.

    Les espoirs présidentiels de Bayrou sont donc à passer par profits et pertes. dans ce contexte, le Béarnais doit d'ores et déjà se demander comment monnayer au mieux ses éventuelles voix de premier tour (probablement entre 4 et 7%). Comme le PS et EE l'ont traité par le mépris et que ses affinités naturelles se situent plutôt à droite, c'est donc à droite qu'il cherchera à se recycler. Donc, voter pour Bayrou, se sera voter pour l'UMP. Voilà pour le premier point.

    Parlons maintenant de "l'antisarkozysme". Sarkozy incarne un système de valeur et une idéologie. Il ne faut pas confondre cette idéologie avec le bonhomme, pas plus que lorsqu'on parle de gaullisme, de giscardisme ou de mitterrandisme. Donc, évitons de jouer sur la corde rhétorique qui laisse croire, en employant le mot "antisarkozysme", que cela se résumerait à une opposition personnelle, affective et sans grande portée en termes de réflexion politique. Le sarkozysme, donc, me paraît être un corps de doctrines dans lequel les inégalités sont perçues comme un moteur de la société, dans lequel la logique quantitative (chiffres, argent, rendement, volume de ventes, salaires...) prime sur le qualitatif et même sur l'intérêt public, et dans lequel la confusion entre sphères publique et privée atteint des sommets fâcheux. Ce corps de doctrines me paraît fortement en contradiction avec l'idée que je me fais de mon pays et de son bien, et je souhaite donc qu'il cesse le plus vite possible d'être celui qui oriente les décisions des dirigeants de l'Etat. A ce titre, oui, vous pouvez me définir comme antisarkozyste. et des comme moi, vous en trouverez bien ailleurs qu'au NPA.

    Par conséquent, vous comprendrez qu'il me paraît aujourd'hui peu souhaitable de soutenir le Bayrou de 2010, alors que j'étais tout prêt à soutenir (et que j'ai soutenu) le Bayrou de 2007, du discours de Villepinte et de "Abus de pouvoir".

    Quant à vous, je vous vois pris dans l'aporie qui consiste à vouloir soutenir un centre qui correspond à vos convictions mais qui, dans la pratique, n'a d'autre horizon que de se rallier à un sarkozysme qui, quoi que vous en disiez, ne vous enchante guère. Vous essayez de vous en tirer en sortant par le haut, c'est à dire en fantasmant un centre suffisamment fort demain pour imposer ses volontés à son allié UMP. C'est oublier que les élus centristes n'ont que très, très rarement imposé quoi que ce soit à leur allié de droite (qu'il s'appelle RPR ou UMP). L'exemple des sénateurs MoDem votant les lois dénoncées et vilipendées par Bayrou et de Sarnez est, à cet égard, suffisamment éclairant.

    Pour me résumer : le MoDem n'avait un sens que si Bayrou savait en faire une machine à gagner 2012. Il n'a pas su. Le MoDem n'a plus de sens et Bayrou redevient peu à peu un supplétif de l'UMP.

  • @Ch.Romain
    Non, pas un point douleureux : simplement l'UMP ne saurait être l'alpha ni l'oméga du positionnement centriste, tout simplement.

    Parce que vous pensez que Bayrou va se tourner vers la droite (ah, c'est honteux au fait ?) il va nécessairement s'allier avec l'UMP et Sarkozy. Un peu court votre raisonnement. Et que vous l'énonciez avec conviction ne lui donne pas pour autant plus de force.
    Si la droite accepte des compromis historique et se montre prête à mener une politique raisonnable et nécessaire, où serait le problème ? On en est bien loin, mais je ne l'exclus pas par principe comme vous.
    Je ne fantasme rien du tout. Qui vivra verra et à chaque jour suffit sa peine. Plus que pour le centre, c'est pour des idées que je me bats, et il se trouve que ces idées, c'est Bayrou qui les porte et personne d'autre. Voilà pourquoi je le défends et le soutiens becs et ongles.

  • A L'héré : N'écoute pas l'opinion d'un ou deux mecs qui me liraient.... Et puis s'ils s'intéressent à un thésard raté, provincial et gay, c'est qu'ils sont très mal partis :-)

  • @ L'Hérétique

    "Parce que vous pensez que Bayrou va se tourner vers la droite (ah, c'est honteux au fait ?) il va nécessairement s'allier avec l'UMP et Sarkozy. Un peu court, votre raisonnement."

    Ah bon ? Et qu'apercevez-vous donc à droite comme parti un tant soit peu structuré, en dehors de l'UMP et du FN ? Le NC est un satellite de l'UMP et pour arriver à faire 7% Bayrou devra avoir rassemblé les électeurs du NC, de l'Alliance centriste et du MoDem. Se rapprocher de la droite, aujourd'hui, c'est se rapprocher de l'UMP et donc du sarkozysme. Cela, c'est un fait. Car l'élection présidentielle, à droite, sera portée au second tour par un candidat issu de l'UMP.

    Et quand vous écrivez : "Si la droite accepte des compromis historique et se montre prête à mener une politique raisonnable et nécessaire, où serait le problème ?", vous êtes exactement dans le fantasme que j'évoquais. Celui d'un centre capable de dicter ses conditions (ce que vous appelez "des compromis historiques") à son allié UMP. On a vu par le passé (en gros, depuis la cohabitation de 1986) que c'est illusoire. Et, je le répète, le spectacle des sénateurs MoDem votant des lois avec l'UMP et contre les avis de Bayrou en est une confirmation accablante.

  • @Christian Romain,
    Ca va ^^^ C'est beau la méconnaissance, vous en etes une preuve vivante. C'est beau d'avoir la "grosse tete" encore faudrait-il qu'elle soit pleine.
    Bonne soirée

  • @ Martine

    La finesse de votre analyse politique, dans votre dernier billet, n'a d'égale que la puissance de votre argumentation.

    Peut mieux faire.

  • @ Ch Romain,

    J'ai beaucoup de respect pour vos prises de position et votre engagement, qui m'informent généralement beaucoup. Mais tout de même, ce que vous dites sur la fidélisation de la base militante du modem de 2007 m'interpelle sur un point précis : avec Christophe Ginisty, vous même et tous les Promoteurs, il y avait certes quelque chose à faire politiquement, mais quels auraient été les tenants et les aboutissants de cette "aventure", et surtout avec quels moyens financiers ? Je sais que pour un parti politique, une voix a une valeur monétaire qui compte énormément pour sa trésorerie, mais le travail de pédagogie politique en direction des militants aurait été un travail herculéen. Ce travail était il faisable, quantifiable, "budgétisable" ? La paupérisation de la culture politique est une réalité terrible, qui touche désormais une grande partie des strates de la société française... Le modem de 2007 n'avait peut être pas les moyens de devenir le parti démocrate de l'autre côté de l'Atlantique. Les méthodes de marketing politique à l'américaine sont très particulières et elles exigent des moyens financiers énormes.
    N'hésitez pas à me répondre si vous le souhaitez,
    Très cordialement,

  • @ Pierre Jourdan

    Bonsoir Pierre,

    merci de vos mots.

    Concernant votre commentaire, je dois d'abord préciser que, à titre personnel, je n'avais pas souhaité me joindre à la démarche des "Promoteurs" et que j'ai même été assez critique, sur le blog de Ch. Ginisty, à l'égard de cette démarche. Il me semblait en effet que le procédé consistant à "passer par l'extérieur" et à prendre les médias à témoin de dysfonctionnements internes manquait - entre autres - d'efficacité. Cela étant, la suite des événements m'a convaincu que, de toute façon, toute tentative de "réforme" que ce soit par l'intérieur ou par l'extérieur était vouée à l'échec.

    Ma conviction est qu'il était possible, dans les premiers temps du MoDem, de structurer et de développer une véritable force militante "de terrain". Cela n'exigeait pas de gros moyens financiers, mais plutôt un réel travail d'organisation. Il ne s'agissait pas forcément d'atteindre les résultats d'un parti à l'américaine mais, plus modestement, d'adopter des méthodes d'animation et de formation comparables à celles du PS ou de l'UMP. Il fallait d'une part donner aux responsables de sections un "mode de fonctionnement" (comment structurer et animer une section, à quelle fréquence, avec quel matériel...) et d'autre part fournir aux militants un "argumentaire" et une information régulière leur permettant de faire du prosélytisme. Or, pour avoir travaillé au siège dans une commission qui a tenté de développer ces outils, pour avoir commencé de mettre sur pied une formation militante et pour avoir consacré plusieurs dizaines d'heures à rédiger un argumentaire dont le 133 n'a jamais rien fait, je puis témoigner que ce travail de structuration d'une base militante n'a jamais été accompli. Pire : ceux qui en avaient la responsabilité théorique ont été les premiers à freiner tout effort en la matière.

    Il est un peu triste de voir aujourd'hui le MoDem se doter d'un "Secrétaire général en charge de l'organisation" (ce qui aurait dû être fait depuis trois ans). Et plus triste encore d'avoir les échos que j'ai eus de l'action de ce secrétaire, qui semble faire preuve de dogmatisme et de sectarisme là où il faudrait, au contraire, de la rondeur et de la diplomatie.

    J'espère vous avoir répondu.

    Bien cordialement,

  • @Pierre,
    Pour les "promoteurs", je me souviens fort bien des échanges chez CG. ;)
    Plutot en "mouvement" et à présent TD.
    J'avoue perdre patience à la lecture de la meme ritournelle depuis xx années.
    Alors certes, peut-etre est-il illusoire de croire que le centre puisse se retrouver, mais je crois que d'autres démarches le sont alors tout autant ! :)
    "Triste de voir le modem se doter d'un secrétaire..." Mieux vaut tard que jamais, et parfois faut-il laisser le temps au temps, ensuite les "rumeurs" je n'ai pas rencontré ce secrétaire mais il est généralement plutot difficile de faire l'unanimité sauf circonstances exceptionnelles.
    Réunion de travail bientot ^^

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