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  • Une torpille de la Corée du Nord ?

    Le 16 mars dernier, une corvette sud-coréenne a coulé. La Corée du Sud a diligenté une enquête internationale et il semble, d'après les enquêteurs, que ce soit une torpille venue d'un sous-marin nord-coréen qui aurait coulé le navire sud-coréen.

    Le modèle de la torpille a été identifié, et en principe, il équipe les sous-marins du régime communiste. Je n'ai aucune confiance en ce que peut dire la Corée du Nord. Ce régime est pathologique et l'exemple-type de ce que produit le communisme porté à son expression la plus parfaite. Néanmoins, je suis un peu surpris par cette affaire.

    Certes, la corvette sud-coréenne évoluait dans des eaux controversées, que revendiquent les deux pays, mais, fondamentalement, je ne vois pas du tout l'intérêt de la Corée du Nord à provoquer un tel affrontement. Ce pays nie d'ailleurs farouchement toute implication dans l'accident et menace même la Corée du Sud de représailles militaires en cas d'une résolution du Conseil de Sécurité contre elle.

    Il ne faut en aucun cas se laisser intimider par cet état-voyou, sinon, comme le font les racketteurs, il étendra et accentuera son chantage. Mais, ses dénégations méritent tout de même qu'on les écoute. La Corée du Sud ne veut pas que des experts nord-coréens se rendent sur les lieux. Ce serait pourtant nécessaire et intéressant d'entendre ce qu'ils ont à dire. Certains ont évoqué la possibilité d'une torpille humaine.

    Il faudrait être absolument certain que la Corée du Nord est impliquée. Je n'imagine pas la Corée du Sud monter de toutes pièces une falsification des faits ; en revanche, la détermination de la Corée du Nord est étrange. Il serait bon de ne pas exclure radicalement un quiproquo.

    J'avoue que je cherche une explication rationnelle que je ne trouve pas. Rien sur le sujet chez l'Alliance géostratégique. Je ne crois pas à la théorie du complot exposée par un rédacteur d'AgoraVox, mais ses observations sur la dite torpille sont intéressantes. A vrai dire, j'ai moi-même pensé assez vite à une mine. Là où la thèse de notre complotiste ne tient pas, c'est que je n'imagine pas un seul instant une enquête internationale trompée (ou complice !) par des falsifications. Et puis son relais par des sites et blogs gauchistes, altermondialistes, marxistes & cie ne m'inspire vraiment pas confiance ; c'est une technique éprouvée au sein de ces milieux politiques , et de manière générale chez toutes les familles de révisionnistes.

    Ce pourrait aussi être une vengeance, puisque sur ces eux contestées, un navire nord-coréen avait été touché, il y a un an, mais si c'était le cas, la Corée du Nord la revendiquerait certainement. Les observations d'Olivier Kempf, bien que courtes, me semblent aussi de bon sens. On ne comprend pas pourquoi la Corée du Nord qui a actuellement intérêt au statu quo viendrait chercher l'affrontement.

    J'avoue que je suis perplexe, et...preneur d'éléments d'analyse et d'information.

  • Apéro géant de la Goutte d'Or, mais pourquoi emm... les Musulmans ?

    Le fameux apéro saucisson-pinard de la Goutte d'or fait des bulles, et pourtant, ce n'est pas du champagne qu'on va y boire. Ces abrutis du NPA et la kyrielle d'associations gauchistes à deux balles qui gravitent autour, sans compter la gauche caviar-boboïsée y voient du racisme. Ridicule. Comment peut-on être raciste contre une religion ? Et quel rapport entre religion et race ? Et si c'était des prières à Jésus en pleine rue d'Africains Chrétiens, ils diraient quoi ces demeurés ?

    Passé ce préambule, j'aimerais savoir pourquoi 4000 zigs se sentent obligés d'aller faire chier de paisibles musulmans qui ne demandaient rien à personne et font leur prière hebdomadaire. C'est vraiment histoire d'emmerder son peuple, parce que franchement, on ne voit pas très bien sinon l'objet de cette réunion.

    Il y a eu une réaction intelligente, dans cette histoire, c'est celle de la Mosquée de Paris qui a essayé de calmer le jeu et invité les musulmans du quartier à venir ce jour-là à la Mosquée de Paris. Intelligente proposition que je relaie.

    Cela dit, Riposte laïque va finir par perdre tout crédit si cette organisation persiste à manifester avec n'importe qui : bloc identitaire, ça ne fleure pas vraiment bon la senteur démocratique et sans tomber dans le bla-bla dégoulinant sur la tolérance, objectivement, ceux-là, ils ont plus de parenté avec le paganisme néo-nazi qu'avec la laïcité républicaine.

    Bref, une bonne vieille maxime latine recommande de rendre à César ce qui est à César. Je suis d'accord pour m'associer aux combats livrés contre l'islam intégriste et/ou réactionnaire et ultra-conservateur, mais pas du tout pour venir emmerder et stigmatiser de pauvres gars qui n'ont rien demandé à personne et font leur prière dans leur coin.

    Après, si c'est un problème de circulation, il suffit que la Mairie de Paris fasse son boulot (n'est-ce pas, mister Delanoë ?), entre en contact avec l'imam de la mosquée locale et fasse dégager les voies éventuellement barrées ou trouve une solution acceptable et pour les usagers de la voirie, et pour les fidèles.

    Connaissant la majorité municipale, je ne serais pas étonné qu'elle ait laissé pourrir la situation de longue date jusqu'à exaspération des résidents.

  • Le virus du Sida, nouveau médicament génique?

    J'ai pris connaissance sur France-Info hier d'une découverte sans précédent. Deux chercheurs de l'INSERM ont réussi à utiliser le virus du SIDA pour venir à bout d'une maladie rare mortelle : l'adrénoleucodystrophie. Il s'agit d'une vraie saloperie qui détruit le cerveau des enfants. Les enfants tombent malades entre 5 et 8 ans, puis, en 3-4 ans, le cerveau meurt. Dans cette maladie, fait défaut une substance blanche qui se trouve dans le cerveau et qui gaine les cellules nerveuses, permettant au cerveau de donner des ordres à tout le corps par influx.  Sans elle, le cerveau devient alors incapable de communiquer avec tout le reste du corps, et c'est une mort à petit feu dans les trois années qui suivent.

    Patrick Aubourg et Nathalie Cartier-Lacave ont réussi un miracle : cette maladie est génétique, il fallait donc modifier l'ADN des cellules. Il fallait donc un vecteur capable de rentrer dans la cellule. Seuls les virus y parviennent, particulièrement les rétro-virus. Or, s'il est bien un virus particulièrement performant pour rentrer dans les cellules, c'est justement le virus du sida.

    Les deux chercheurs ont donc dégagé tout ce que contenait de mauvais le virus du SIDA et ils ont mis à l'intérieur le bon gène. Ils ont ensuite fait une greffe de moelle osseuse aux enfants et ces cellules ont été capables de passer la barrière du cerveau et de remplacer les macrophages du cerveau par les bonnes cellules capables d'arrêter la dégradation de la myéline. L'expérience réalisée s'est avérée concluante. Deux enfants testés ont vu leur maladie se stabiliser complètement et ont pu retourner à l'école et reprendre une vie sociale normale.

    En veine d'astuce, les deux chercheurs ont procédé à une auto-greffe sur trois enfants, c'est à dire qu'ils ont cultivé les cellules des enfants afin d'y insérer le virus du sida neutralisé, puis ils les ont greffées dans la moelle osseuse des trois enfants.

    Je leur tire mon chapeau à ces chercheurs-là, parce qu'il faut une sacrée présence d'esprit pour y penser.

    Cette très belle et très bonne nouvelle m'a inspiré quelques réflexions. Si j'étais croyant, je tendrais à penser que les voies du Seigneur sont décidément impénétrables. Je ne le suis pas, mais je me dis tout de même que cela relativise vraiment toute idée de nuisance. La providence est tout de même étrange. Qui eût dit que le plus terrible fléau de ces trente dernières années servirait un jour de remède génique contre une maladie rare ?

    Tiens, au fait, ce n'est pas que je veuille faire du mauvais esprit, mais j'ai cru comprendre que Patrick Aubourg exerçait à l'hôpital Saint-Vincent de Paul. Ce n'est pas AP-HP qui voulait le vendre cet hôpital il y a trois semaines ?

  • Austérité ? Rigueur ? Qui, comment, où ?

    Tous les jours François Fillon promet aux Français de la sueur, du sang et des larmes. D'accord. On a compris. Tous les jours, François Fillon lance des chiffres à l'emporte-pièces. 100 milliards, dernièrement. D'ailleurs, Nicolas Sarkozy s'est plié aux conditions allemandes sur les sanctions qui toucheraient désormais les pays de l'Europe qui feraient joujou avec la barre des 3%. Nous, c'est pas joujou, ce serait plutôt Disneyland catégorie grand 8...

    Quand va-t-on donc passer aux choses sérieuses ? C'est à dire discuter précisément de nos dépenses, déterminer qui va payer, pour quoi et comment ? C'est ce que Marielle de Sarnez réclame à François Fillon, et elle a bien raison.

    Au Mouvement Démocrate, nous avons les idées claires là-dessus : nous savons ce que nous voulons garder et ce à quoi nous renonçons. Nous savons aussi quels efforts nous sommes prêts à consentir. Alors ouvrons ce nécessaire débat.

  • Le culte de l'éphémère

    Au fil des années qui s'écoulent, j'ai souvent le sentiment d'être pris dans un maelström de pratiques sociales qui se succèdent les unes aux autres sans temps de respiration. La pause n'existe pas dans notre société consumériste. C'est une gigue endiablée qui change de clef à chaque mesure. Le temps des sociétés ou même des groupes est révolu. C'est l'heure des réseaux, sociaux de préférence ; la Toile en est le lieu d'apparition et de disparition privilégié. Un clic de souris et nous voilà ami avec le plus parfait inconnu parce qu'il veut sauvegarder une espèce rare de chenille. Un autre clic et l'amitié cesse parce qu'il a critiqué la star où le sportif que nous adulons. Sur twitter, on "followe" ou on "défollowe" selon l'humeur du moment. Le sentiment d'appartenance est devenu si lâche qu'il ne tient plus à grand chose.

    Il n'existe plus ou presque de Service après vente pour les produits de consommation : à quoi bon ? une mode chasse l'autre d'une saison sur l'autre. Mieux vaut externaliser un coût dont la société de consommation ne se porte pas demandeuse, ou, tout du moins, dont elle ne fait aucunement une priorité. Non, il est bien plus important de demeurer dans la tendance. Pas de service après-vente, pas de réparation non plus. Réparer est devenu plus coûteux que produire. Et cela s'explique aisément : on peut produire en série, on ne peut pas réparer en série. Un pont d'or pour celui qui parviendra à anticiper et breveter cassures, brisures, usures et torsions. Le voilà riche. Par essence, le bris est accidentel. Il arrive par hasard et peut donc difficilement obéir à une loi des séries.

    De ce fait, il n'est plus utile de prévoir quoi que ce soit de durable. La durabilité n'est donc plus non plus un critère de qualité. Et ce qui vaut pour nos produits de consommation s'exporte dans nos pratiques sociales. Le culte du réseau a supplanté l'appartenance au groupe. L'engagement en prend donc un coup à son tour. Engagement politique, associatif. Seul l'intérêt individuel devient une valeur objectivable et un possible gage de longévité.

    Les jeunes gens investis dans le secteur associatif reconnaissent désormais que leur investissement n'a de sens que leur intérêt bien compris. Faut-il le leur reprocher ? Non, sans doute. Mais alors cessons aussi la grande comédie de l'humanitaire et reconnaissons les choses pour ce qu'elles sont réellement.

    Il existe un revers de la médaille : le sacrifice à l'immédiateté rend la projection difficile. Nul ne sait pas de quoi demain sera fait. Il faut être réactif, polymorphe et adaptable : réactif à l'information qui fuse toutes les secondes, aux changements de tendances, capable de s'adapter, de changer de statut, de métier. Rien où l'homme ne puisse poser ce qu'il est.

    Zénon! Cruel Zénon! Zénon d'Êlée!

    M'as-tu percé de cette flèche ailée

    Qui vibre, vole, et qui ne vole pas!

    Comme il a été censé, l'Éléate Parménide, d'énoncer ces sages pensées.

    le non-être est forcément, route où  je te le dis, tu ne dois aucunement te laisser séduire.

    Tu ne peux avoir connaissance de ce qui n’est pas, tu ne peux le saisir ni l’exprimer;

    C'est bien ce sentiment de ne pouvoir étreindre autre chose que l'écume des jours qui passent, qui m'amène à supputer que notre société est en grand manque d'être ; en grand manque d'être, parce qu'elle l'a échangé contre l'avoir, et que ce dernier est au non-être ce que l'être est à l'essence.

  • Afrique du Sud, le naufrage...

    C'est opportunément que la blogueuse Écho politique vient pointer le doigt sur le bilan de l'Afrique du Sud de l'ANC. Que penser d'un pays dont un quart de la population masculine reconnaît "pratiquer" très tôt et massivement le viol. Dans quel état de déliquescence sans nom se trouve un pays qui se réclame de la démocratie quand il en est à admettre de tels crimes par incapacité à l'endiguer ? Comment continuer à vanter un modèle où le viol ne relève plus d'une criminalité marginale mais devient un véritable phénomène de société ? Un journaliste du Mail and Guardian a ainsi écrit récemment qu'une Sud-Africaine avait désormais plus de chance de se faire violer que d'apprendre à lire...

    Il a toujours été très tendance et bon pour l'image de se montrer aux côtés de Nelson Mandela tant il incarnait la lutte pour l'égalité et la liberté. En réalité, Nelson Mandela a été un pacifiste courageux, un militant des droits de l'homme résolu, mais politiquement, une fois au pouvoir, un chef inconsistant et sans vision d'ensemble, incapable de faire front face à la corruption croissante au point qu'elle en a touché jusqu'à sa propre épouse.

    L'Afrique du Sud, depuis la fin de l'apartheid a vu sa population s'appauvrir considérablement. Les Sud-Africains ont certes gagné la liberté, mais, sous la férule d'un parti communiste borné, l'ANC, leur bien-être a régressé.

    Je n'ai jamais eu de sympathie pour les politiques de discrimination positive, et je les combats dans mon propre pays. En Afrique du Sud, dogmatiquement et idéologiquement appliquées, elles ont eu des conséquences désastreuses. Plutôt que de tout miser sur l'éducation, l'ANC au pouvoir depuis bientôt 20 ans a préféré imposer à tous les échelons de pouvoir des individus sur le seul critère de la couleur de peau. On peut aisément imaginer que le militantisme et les opinions conformes aux vues de l'ANC ont contribué à placer des individus à la solde de ce parti partout. Très libérale en matière de droits de l'homme, l'Afrique du Sud dirigée par l'ANC n'a jamais jugé que la sécurité étaient l'un des premiers d'entre eux. Ce pays bat donc des records de criminalité. Il a ainsi fait fuir un million de fermiers blancs, mais également des travailleurs d'autres pays africains qui escomptaient gagner mieux leur vie dans ce pays. A vrai dire, avec un taux de chômage qui frise les 40% de la population, des infrastructures dégradées (autoroutes défoncées, centrales électriques en panne), une corruption généralisée, on voit mal ce que ce pays a à offrir.

    Et en parlant d'immigration, Johanesburg, capitale de la Nation Arc-en-ciel, comme on dit chez les bisounours, a vu de véritables pogroms anti-immigrés se produire, de véritables émeutes, en réalité.

    Le silence des élites intellectuelles, médiatiques et politiques européennes, qui préfèrent se faire photographier avec Nelson Mandela et vanter la société multi-culturelle sud-africaine, est à cet égard saisissant devant la faillite de l'ANC.

    Tout espoir n'est toutefois pas perdu. L'opposition libérale, qui n'a eu de cesse de dénoncer les carences du pouvoir en matière de santé, d'éducation et de criminalité, progresse. L'Alliance Démocratique, qui est également membre de l'Alliance Mondiale pour la Démocratie (à laquelle adhère le MoDem) s'est élargie. Issue d'abord de l'opposition démocratique blanche, elle a su se renouveler et est devenue peu à peu une véritable alternative multiraciale et démocratique. Elle conquiert peu à peu les voix de la bourgeoisie noire modérée, lassée des dérives de l'ANC et de sa démagogie.

    En 2009, elle est parvenue à conquérir une province contre l'ANC qui les détenait toutes jusqu'à alors.

    L'ardoise que va laisser la Coupe du Monde de Football dans un pays qui a d'autres chats à fouetter n'est pas prête d'arranger les affaires de l'ANC. L'opposition intransigeante de l'Alliance Démocratique lui vaut toujours plus d'audience. L'avenir dira si elle parviendra ou non à écarter l'ANC du pouvoir et à mettre ainsi fin à une gestion désastreuse du pays arc-en-ciel...

  • Gaffe à Aristophane

    Sortie à la Comédie française, hier soir : je m'étais juré d'aller voir les Oiseaux d'Aristophane depuis un bon moment. Et...déception... Alfredo Arias a voulu ancrer dans la réalité immédiate ses Oiseaux. Le problème, c'est qu'on peut adapter Aristophane, mais que s'en inspirer, c'est autre chose. Aristophane, c'est avant tout de la bonne blague bien grasse et tonitruante. Du rire aux larmes avec des jeux de mots, des blagues salaces dites avec naturel et naïveté et de l'ironie mordante. Aristophane n'a pas son pareil pour tourner ses adversaires en ridicule, parfois à l'aide d'observations de bon gros sens, mais qui font mouche.

    Mais voilà, Arias a voulu faire dans la sophistiqué. Il a voulu faire de la politique, de la morale dans le théâtre. Il a voulu que les dieux soient les puissants et les Oiseaux le peuple lésé. Et il a complètement foiré. On ne rit pas devant une pièce bien mise en scène, sauvée par quelques acteurs dotés d'une veine comique certaine, mais prétentieuse et froide. L'insistance lourde sur la traque des étrangers finit par lasser quelque peu. Quand Aristophane a écrit sa pièce, il a laissé transparaître sa lassitude devant l'atmosphère de guerre civile permanente qui secouait Athènes. Chez Arias, cela devient une sorte de lutte des classes entre la classe politique et le reste de l'humanité. Enfin...la classe politique...disons une partie de l'échiquier politique...On aura compris laquelle par le choix des allusions...

    Par ailleurs, c'est je crois, hélas, aussi un trait de la troupe de la Comédie Française : elle excelle dans le tragique, le dramatique, l'ironique, mais elle ne sait pas rire. Cela m'avait frappé lors des représentations précédentes auxquelles je m'étais rendu. Fasciné par le jeu impressionnant des acteurs pour les Bacchantes, par exemple, j'ai baillé aux répliques convenues et sans âme des mêmes hier soir.

    Mon fiston (l'aîné) m'avait en la circonstance accompagné. Lui qui a le rire facile au théâtre, en est ressorti passablement déçu. Il faut dire qu'il avait été amené au théâtre à bonne école, et même exigeante : nous avions eu le privilège, il y a trois ans, d'assister à la représentation du Songe d'une nuit d'été par l'excellentissime troupe du Sudden Théâtre. Bon. Il y a beaucoup de théâtres à Paris, on se rattrapera ailleurs...

  • Bayrou et l'exégèse du Figaro

    Une exégèse est en principe une étude critique et approfondie d'un texte. Il se trouve que le Figaro a commandité un sondage à l'institut Opinion Way avec pour objectif de départager différentes candidatures centristes. D'après Ce sondage, Borloo l'emporterait de peu sur Bayrou comme bon candidat. Une petite remarque : juger qu'un individu  est un bon candidat n'infère pas automatiquement un vote en sa faveur, la réciproque étant vraie, au demeurant.

    Ce que je remarque, en réalité, c'est que Bayrou devance Borloo à gauche et, bien sûr, au MoDem. En revanche, Borloo l'emporte sur Bayrou au Nouveau Centre et à l'UMP. Ce qu'il y a, c'est que l'écart à droite entre les deux leaders est plus important que l'écart à gauche. Borloo gagne donc plus de points sur sa droite que Bayrou n'en gagne sur sa gauche. Ce n'est pas étonnant : Bayrou est au centre et Borloo à droite...

    On ne peut pas dire grand chose d'un tel sondage. Ce qui importe, c'est surtout de compter ses voix. On peut être très populaire mais ne pas emporter pour autant l'adhésion dans les urnes.

    Passer pour sympathique, c'est une chose, mais se constituer un capital électoral, c'est autrement plus difficile. Borloo peut bien être plus populaire que Bayrou, à l'heure actuelle, il est nettement derrière lui en intentions de vote. Conquérir les esprits, c'est un premier pas pour se lancer dans une élection majeure, mais ce n'est pas suffisant. Pendant longtemps, Bayrou a caracolé en tête des personnages les plus sympathiques, en 2006, alors qu'il était donné à 6%. Le meilleur sondage à une présidentielle le donnait à égalité avec Martine Aubry à l'automne 2008 à presque 19% alors qu'il était déjà bien plus controversé dans la sphère politique en raison de ses prises de position hostiles aux pratiques du pouvoir.

    Bref, le Figaro, par ailleurs quotidien de qualité, est allé un peu vite en besogne.  Marie-Anne Kraft a écrit un article à ce sujet. Je juge tout à fait abusif de qualifier Opinion Way d'officine de l'UMP. L'institut de sondages pose les questions qu'on lui demande de poser. Le reste, ce ne sont pas ses oignions. L'interprétation est celle du Figaro, pas de l'institut. Pourquoi l'accuser ?

    Le sondage me semble au contraire très clair et a l'honnêteté de donner des indications édifiantes (base très faible, par exemple, pour l'échantillon Nouveau Centre, ce qui en dit long sur le potentiel électoral de ce parti...)

    Au final, les deux tiers des Français valident la stratégie de Bayrou en s'accordant à penser qu'il faut un centre indépendant et autonome. Bon, au moins sur ce point, il est donc sur le bon chemin. Quand au Nouveau Centre, on affirme qu'un parti centriste est historiquement au centre-droit et n'a vocation qu'à appuyer une majorité de droite, on est donc dans l'erreur, a fortiori quand son propre camp dit l'inverse.

  • Platon s'est bien vengé des tyrans

    Je lis actuellement pour me distraire les Lettres de Platon. J'en suis précisément à l'introduction des traducteurs, Luc Brisson et Monique Canto. Platon, après la mort de Socrate, son maître, s'est rendu en Sicile à l'invitation du chef politique le plus puissant de ce pays à cette époque, Denys de Syracuse. Les régimes qui dominent en Sicile sont alors des tyrannies. Une tyrannie, un tyran, à cette époque de la Grèce sont des mots qui n'ont pas encore de connotation péjorative. Il s'agit juste de régime et de titre politiques.

    Platon croit voir en Denys l'image du philosophe-roi, mais il doit déchanter assez vite et doit repartir, devenu personna non grata.

    Je savais que c'était en Grèce que le mot tyran avait pris sa chargé négative, et précisément à cette époque ; mais je ne savais pas que c'était spécifiquement Platon qui la lui avait donnée.

    Ceci est un encouragement à bien des égards. On pourrait s'imaginer, finalement, que la philosophie, les idées, ne sont que de vains discours et des idées sans grande conséquence. Et pourtant, l'avis d'un seul philosophe a suffi à donner une charge négative à un mot pour plus de 2500 ans et à discréditer définitivement un régime politique.

    Quelques philosophes dont Voltaire se sont chargés, par la suite, d'enfoncer le clou.

    On appelle tyran le souverain qui ne connaît de lois que son caprice, qui prend le bien de ses sujets, et qui ensuite les enrôle pour aller prendre celui de ses voisins. Il n’y a point de ces tyrans-là en Europe.

    On distingue la tyrannie d’un seul et celle de plusieurs. Cette tyrannie de plusieurs serait celle d’un corps qui envahirait les droits des autres corps, et qui exercerait le despotisme à la faveur des lois corrompues par lui. Il n’y a pas non plus de cette espèce de tyrans en Europe.

    Sous quelle tyrannie aimeriez-vous mieux vivre? Sous aucune; mais s’il fallait choisir, je détesterais moins la tyrannie d’un seul que celle de plusieurs. Un despote a toujours quelques bons moments; une assemblée de despotes n’en a jamais. Si un tyran me fait une injustice, je peux le désarmer par sa maîtresse, par son confesseur, ou par son page; mais une compagnie de graves tyrans est inaccessible à toutes les séductions. Quand elle n’est pas injuste, elle est au moins dure, et jamais elle ne répand de grâces.

    Si je n’ai qu’un despote, j’en suis quitte pour me ranger contre un mur lorsque je le vois passer, ou pour me prosterner, ou pour frapper la terre de mon front, selon la coutume du pays; mais s’il y a une compagnie de cent despotes, je suis exposé à répéter cette cérémonie cent fois par jour, ce qui est très ennuyeux à la longue quand on n’a pas les jarrets souples. Si j ai une métairie dans le voisinage de l’un de nos seigneurs, je suis écrasé; si je plaide contre un parent des parents d’un de nos seigneurs, je suis ruiné. Comment faire? J’ai peur que dans ce monde on ne soit réduit à être enclume ou marteau; heureux qui échappe à cette alternative
    !

    Et vous ? Que préférez-vous ? la tyrannie de la majorité ou celle d'un seul ? une belle chaîne dont Voltaire et son dictionnaire philosophique seraient l'origine et qui mérite réflexion, à l'heure où l'on parle parfois de la dictature de l'opinion. A noter que les philosophes grecs du temps de Platon n'avaient pas une bonne opinion de la démocratie, qu'ils considéraient à peu près aussi mal que la tyrannie...

  • Humeurs noires...

    Melclalex m'invite à être optimiste ou pessimiste, à mon choix, en trois aphorismes. Bon, je vais lui répondre. Sans surprise, d'abord par le pessimisme.

    1.Je suis convaincu que la crise des États se rapproche à grand pas. J'ai la quasi-certitude que je vais y perdre en pouvoir d'achat : salaire bloqué, hausse d'impôt, hausse des cotisations, je n'échapperai pas aux trois. Et puis je sais que mon temps de cotisation pour la retraite sera plus long. J'ai la crainte de ne pouvoir cotiser jusqu'au bout et je devrais me barrer avant d'avoir fait toutes mes annuités. Du coup, ma retraite sera très en deçà de mes derniers revenus de travailleur.

    2. J'ai la sale sensation que le pouvoir politique qui se mettra en place en 2012 ne sera pas celui pour lequel j'aurai voté au premier tour.

    3. Je vois des pans entiers du monde que j'ai aimé s'écrouler. Ce gouvernement détruit l'école et la culture avec la complicité active de toutes les forces politiques françaises à la notable exception de quelques individus isolés (dont Bayrou). Il ne trouve de solutions et n'a d'idées ni pour l'emploi, ni pour l'industrie.

    1.En fait, je ne trouve pas de raison d'être optimiste. Je vieillis et j'ai de plus en plus de mal à me secouer. Le temps passe de plus en plus vite, les années se succèdent et j'ai de moins en moins d'énergie pour me changer moi-même.

    2. Enfer et damnation, avec les changements successifs d'algorythmes de wikio, je peux dire adieu à cette forfaiture que constitue le statut de blogueur z'influent.

    3. Pas envie de parler du reste...

    Reste plus qu'à taguer d'autres blogueurs, histoire d'éprouver leur sentiment sur leur avenir. Tiens, par exemple, Mirabelle, Didier Goux, Aymeric Pontier, le coucou et la gauche de combat, s'il me suit encore. Observez mon œcuménisme ! Il y a tout de même une vraie diversité politique dans mon choix, non ?