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  • Cent balles pour la Grèce !

    Tiens, Nicolas a la gerbe ce matin. Il pense que la France (et l'Allemagne) cherchent à se faire du fric sur le dos de la Grèce en lui prêtant de l'argent à 5% tandis que la France, elle, emprunte à 3.5. Je ne suis pas économiste, mais alors lui, encore moins. Et en plus, il n'a pas de bonnes lectures. Cours vite acheter le Canard Enchaîné, mon gauchiste favori : l'explication est en page 3, et pour le compte, ils ont percuté assez vite, le Canard. En réalité, la France et l'Allemagne ont le plus haut intérêt à sauver la Grèce, bien qu'elles ne souhaitent pas le faire à n'importe quel prix, pour une très bonne raison : leurs principales banques (mais pas la BNP, toujours prudente...) sont fortement exposées sur la dette grecque. A hauteur de montants assez monumentaux. Pour certaines, cela pourrait même menacer leur existence, cas dans lequel ces deux états n'auraient plus d'autre alternative que de remettre la main au porte-monnaie (du citoyen) pour les sauver à nouveau. Bien évidemment, cela la foutrait mal. En France, par exemple, si pas loin des 2/3 des Français sont d'accord pour aider la Grèce, ils seraient certainement beaucoup moins à accepter de filer un nouveau coup de main aux banques, d'autant que cette fois, cela poserait aussi un vrai problème de respect pour la concurrence : la BNP pourrait avaler difficilement les milliards déversés chez ces ânes de la Société Générale qui ne rate jamais un mauvais placement, tandis qu'eux, se débrouillent avec leurs propres moyens et leurs règles prudentielles.

    Ça, c'est un premier aspect. Le second, c'est l'indignation étonnante de Nicolas : une marge de 1.5%, ce n'est rien. Vraiment rien de rien pour un risque tout de même très important ! Prêter à un pays qui fraude à tour de bras et demeure inerte en dépit d'une crise majeure, c'est tout de même un sacré risque. Si la note de la Grèce a été dégradée, ce n'est pas pour le seul plaisir de spéculer. Désormais, certaines agences considèrent la dette grecque comme un placement à risque (appelé plus pudiquement spéculatif). Dans ces conditions, emprunter à 3.5 pour obtenir 5.0, c'est endosser un sacré risque bien mal rémunéré. Ah, et appeler taux d'usure un taux à 5%, c'est du délire pur de dur. Tiens, les voilà les taux d'usure ! Or, on peut considérer que la dette grecque, c'est de l'emprunt à la consommation, in fine, pas de l'immobilier. En France, c'est plus de 19% pour ce genre de taux. Rappelons que sur les marchés, les taux grecs à plus de deux ans naviguent aux alentours de 10%. 5% dans ces conditions, c'est donné. Par ailleurs, compte-tenu de notre situation financière, je ne crois pas que nous ayons les moyens de jouer les grands seigneurs...

    Faut prendre un spasfond, neumbeur Ouâne. Je me moque de Nicolas (c'est de bonne guerre et réciproque généralement, que mes lecteurs se rassurent) mais en réalité, il n'est ni pire ni meilleur que la classe politique sur cette question.

  • Les produits dérivés entre spéculation et liquidité

    Le nec plus ultra de la nouvelle bien-pensance, à l'heure actuelle, c'est de tirer à boulets rouges sur les banques, et, en particulier sur leurs activités financières, avec comme cible numéro 1 les produits dérivés. Parmi les produits dérivés, ce sont les CDS (Credit Default Swap) qui font l'actualité. C'est quoi un Credit Default Swap ? Pour être très simple, c'est le droit de revendre à un prix fixé par contrat une créance. Par exemple, un ami grec veut m'emprunter 10 000 euros ; moi, je veux bien lui prêter les 10 000, mais je veux être sûr de pouvoir recouvrer ma mise. Alors du coup, j'achète un CDS auprès d'une banque pour avoir la certitude d'être payé au terme du prêt. Cette garantie n'est pas nominative : elle vaut pour dix mille euros empruntés par mon ami grec. A la limite, je pourrais juste acheter la garantie et puis la revendre à un moment où tous les créanciers de mon pote grec flippent, parce qu'ils voient qu'il passe en commission de surendettement. Je pourrais même tabler là-dessus et spéculer sur un gros risque pour faire banco le moment venu.

    Comme j'ai des admirateurs gauchistes, s'ils apprennent ça, ils vont me traiter de gros enculé de capitaliste droitier ultra-libéral et exploiteur du peuple, sans se douter, au demeurant, que je vais en rosir d'aise.

    Le problème, en France, à l'heure actuelle, c'est que de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, tout le monde fait son gauchiste. En fait, personne ne considère avant toutes choses la notion de marché, et particulièrement celle de liquidité sur un marché. Imaginons un capitalisme vertueux où l'on ne trouverait des CDS qu'au seul usage de la couverture de risques, que se produirait-il ? eh bien ce serait très simple : le marché se gripperait ! en effet, quand on a pour seul objectif de se couvrir contre un risque, on ne va pas revendre le précieux sésame à tous les vents. Mais voilà, s'il n'y a pas d'offres, il n'y a plus de marché ! Si ceux qui veulent couvrir leurs risques n'ont plus d'opportunités de couverture, ils ne voudront plus prendre de risques, avec évidemment un possible assèchement du crédit à la clef, avec toutes les conséquences que cela induit sur une économie. Ainsi, le petit patron de TPE ou le fonctionnaire gauchiste qui hurlent à la mort contre ces salauds de banquiers qui ne veulent pas leur faire crédit tout en réclamant sur un piquet la tête des spéculateurs ignorent qu'ils préparent leur propre mort...

    Eh oui, nous vivons dans une économie de marché...

    Mais à côté de ce scénario bien rôdé, il va de soi que le marché peut aussi s'emballer : quand on un revend un produit financier qui couvre un risque, on a aussi intérêt à ce que les créanciers de l'emprunteur flippent au maximum ! Plus ils stressent, plus ils vont payer cher la couverture du risque ! A la limite, ça peut devenir intéressant pour le gros salaud enculé de capitaliste exploiteur du peuple ploutocrate que je suis devenu que les nouvelles annoncées soient mauvaises, et même, à la limite, que cela se passe mal chez mon emprunteur...

    C'est la théorie du complot qu'adorent nous servir en boucle pas mal de responsables politiques et de journalistes de tout acabit. Sans aller jusqu'au complot mondial, il y a là un travers de la totale liberté d'échange qui existe sur ces marchés-là.

    Toute la difficulté, c'est de trouver des normes qui permettent de réguler sans rigidifier. Il existe par exemple des normes comptables pour les banques. On pourrait imaginer que des normes s'appliquent aussi à la proportion de produits dérivés en valeur up to market (au jour le jour) que peut détenir une banque à son actif.

    Je crois que le Parlement Européen y réfléchit depuis un moment. J'ai lu notamment, une relation récente des enjeux en cours sur le blogue d'un euro-député d'Europe-écologie, Pascal Canfin. A l'heure actuelle, les CDS s'échangent de gré à gré, c'est à dire bilatéralement, sans que des règles prudentielles communes ne vaillent pour les acteurs de l'échange. L'idée est donc d'établir une règle commune au moins pour la zone euro pour commencer, et notamment une chambre de compensation unique (ou des chambres de compensation avec des règles communes) pour garantir les engagements sur CDS. Europe-écologie s'est apparemment ralliée à cette proposition.

    Ce qui est intéressant, c'est de constater que les produits dérivés, particulièrement ceux qui couvrent le risque (CDS, futures, ...) sont des créations récentes. Nous vivons dans un monde instable et changeant, et, à l'évidence, des temps de grande défiance. Comment en sommes-nous arrivés là ? Si les acteurs des marchés financiers ont cherché à couvrir leurs risques contre les défauts de paiements, c'est aussi que de plus en plus d'emprunteurs étaient susceptibles de ne pas rembourser leurs emprunts, ou, du moins, paraissaient comme tels à leurs créanciers...

    Il y a là un phénomène qui mériterait une analyse certainement plus poussée que celles que je suis capable de produire. Voilà qui touche ce que l'on appelle la finance comportementale. J'ai un ami qui travaille dans ce méconnu secteur d'activités et passe de temps à autre sur mon blogue. Je pense qu'il se reconnaîtra à la lecture de l'article, si jamais il se trouve qu'il le lit. Oh, je ne crois pas qu'il fasse partie de ces alter-économistes qui déduisent des anomalies qui secouent les marchés leur inefficience et appellent donc à la régulation par les États. Parce que les États, question efficience, franchement, on ne peut pas dire qu'ils aient montré des vertus cardinales...Non, je crois au contraire que l'analyse comportementale l'intéresse surtout pour examiner les anomalies de marché afin de mieux apprécier les risques et donc...les gains potentiels ! Au fond, plus personne ne pense qu'il existe une efficience des marchés auto-induites. Les penseurs de l'école autrichienne d'économie ont mis un coup de pied dans la fourmilière classique depuis un moment à ce sujet. Sur la finance comportementale, on peut trouver des écrits assez intéressants d'un ex-usager du forum fr.soc.economie. Je l'y ai souvent croisé, il y a de cela plusieurs années, au temps où je hantais les forums d'économie et de finance de la hiérarchie Usenet-fr...

  • Un palais dans un studio ?

    Dans une époque où la place est chère, dans les grandes villes, j'ai découvert une innovation intéressante, signalée par le twittonaute Bounfr ; un jeune architecte chinois de Hong-Kong, Gary Chang, a mis au point un appartement modulable en utilisant un système de panneaux coulissants divers. Le résultat est assez étonnant...Un amateur de jeux de rôles spécialisé dans la gamme Dungeons and Dragons jurera reconnaître cette espèce de dé magique capable de se transformer au choix, sur un claquement de doigts, en cabane, en maison ou en manoir. Les connaisseurs d'Harry Potter penseront certainement à la tente d'apparence aussi modeste qu'étroite dans laquelle entrent Harry et ses amis dans le cinquième volume de la saga. Gary Chang a réussi avec ses panneaux, à générer 24 pièces différentes là où la surface n'est que de 30 m2. Concept intéressant qui permet à un individu seul de se changer les idées en changeant de décor et de pièce, mais pas de fournir une pièce différente à plusieurs individus... Par ailleurs, l'autre inconvénient, c'est que les panneaux coulissants, aussi ergonomiques soient-ils, consomment pas mal de surface. Il y a bien 24 pièces, mais elles ont toutes en commun d'être fort resserrées... Autre inconvénient : s'il devient possible de changer de pièce, il est du coup quasi-inconcevable de modifier un mobilier prévu sur mesure pour ce labyrinthe d'un nouveau genre. L'une des caractéristiques du labyrinthe de Cnossos, celui dans lequel s'engagea Thésée le jour venu, c'est qu'il changeait de disposition très régulièrement, ses cloisons s'avérant mouvantes. C'était là le pari de Dédale pour assurer Minos d'y perdre ses captifs. L'épreuve mythique est devenu l'idéal de l'architecte d'intérieur moderne, enjeu de taille, mais risqué à tenter de gagner. L'embûche guette nos Dédale modernes, bien capables de se perdre dans les méandres de leurs propres réalisations...

  • Dette, Bayrou, 1999,2001,2006,2007,2008,2009,2010 ...

    La dette commence à faire vraiment peur aux Français : ils sont 75%, désormais, à penser que ce qui se produit en Grèce pourrait bien nous arriver. Nous vivons une époque injuste : qui a mis en garde, dit et répété à maintes reprises combien les dettes des États représentaient un danger mortel pour ces derniers ? Bayrou. Je mets au défi n'importe qui de me trouver un responsable politique de cette envergure qui a averti et prévenu du danger avec autant de constance depuis de nombreuses années...

    Bayrou, février 2010

    «La Cours des Comptes est dans son rôle, et surtout les citoyens devraient être dans leur rôle en disant qu'on est devant une dérive impossible à maitriser à l'heure actuelle. On a choisi de ne plus maitriser la dérive. Comme vous le savez, cela fait des années que j'ai sur ce sujet averti, annoncé, alerté. C'est un sujet qui concerne tous les citoyens et pas uniquement les magistrats de la cour des comptes. Vous avez lu le rapport. Que dit-il ? Que le déficit est emballé parce que désormais l'intérêt de la dette va être si lourd qu'il va enfoncer toutes les digues. Aujourd'hui, l'intérêt de la dette représente 40 milliards d'euros environs, c'est-à-dire la totalité de l'impôt sur le revenu des Français. Tout l'impôt sur le revenu que chacun de nous assume correspond à la totalité de la dette. Il dit que dans les 2 ou 3 ans qui viennent cet intérêt va représenter 90 milliards. Il faudra plus de 2 fois plus que l'impôt sur le revenu des Français ce qui veut dire que la boule de neige est lancée et qu'on va se retrouver dans une situation critique. Il n'y a pas de différence de nature dans les problèmes qui se passent en Grèce, en Espagne ou dans des pays comme le nôtre

    Bayrou, mars 2009

    «Qu’est-ce que j’ai défendu tout au long de ma vie : j’ai dit ne faites pas de déficit quand tout va bien pour pouvoir agir quand ça va mal. L’affirmation selon laquelle il faut une politique des finances publiques sérieuse, quand on est en croissance, il ne faut pas faire de déficit, c’est comme je l’ai toujours dit et écrit, c’est le seul moyen d’agir puissamment quand on est en récession. Economisez la lumière quand il fait jour et vous pourrez utiliser cette lampe quand il fait nuit

    Bayrou, avril 2008 :

    «il suffirait que les agences de notation (financière, ndlr) internationale dégradent un peu la note de la France pour qu'on se retrouve dans une situation explosive» [...]  «la dette demeure "au-dessus de la tête du pays comme une épée de Damoclès».

    Bayrou, juillet 2007 :

    «Le sujet est d'autant plus brûlant - M. le rapporteur général y fait allusion dans son rapport - que, derrière la dette financière, il en existe une autre, moins apparente, mais encore plus inéluctable : je veux parler de la dette démographique. L'augmentation du nombre des personnes âgées, des retraités, le fait que la génération du baby-boom va atteindre l'âge de la retraite dans les années à venir, tout cela constitue une menace de très grands déséquilibres pour la société française, y compris financier. »

    Bayrou, septembre 2006

    «Quatrième pilier : une politique intransigeante, sérieuse, avec un échéancier, de retour à l’équilibre de nos finances publiques. 

    Si l’on rapporte la dette de la nation à chaque foyer français, à une famille de cinq personnes, deux parents, deux enfants, une personne âgée, on voit que cette famille est endettée pour 100 000 € ! par l'Etat ! Chacune de vos familles va devoir assumer le remboursement de 100 000 € ! chaque famille qui travaille, quelque chose comme 150 000 € ! voilà ce que c'est, la dette de la France ! 

    Beaucoup de gens pensent que ça n'a pas beaucoup d'importance. C’est qu’ils sont les héritiers d’un système de pensée d’avant l’euro ! Autrefois, quand la dette pesait, on faisait deux, trois dévaluations… On effaçait la dette avec une gomme. Aujourd’hui, nous avons une monnaie sérieuse. Nous ne disposons plus de cette facilité. 

    Voilà pourquoi le laxisme en matière de finances publiques est la préparation méthodique de l’asphyxie de la société française dans cinq ans, dans dix ans… 

    Ce plan comporte un préalable. C’est de dire clairement qu’on ne peut pas continuer, dans cette période, à faire semblant de baisser les impôts, à multiplier les avantages fiscaux, de toute nature, avant qu'on ne baisse la dépense publique. »

    Bayrou 2001 dans "Relève" (2001), pp. 96-99.

    "La France est le plus mauvais élève de l'Europe pour la gestion de sa dépense publique. Sur les 15 pays européens, nous sommes les champions du déficit. …

    En 1981, lorsque Giscard et Barre quittent le pouvoir, la France a le plus faible déficit budgétaire de toute l'Europe …

    Aujourd'hui la dette publique de l'État représente … 730 milliards d'euros … Mais on doit ajouter à ce chiffre le montant des dettes des entreprises publiques (…), la charge déjà engagée des retraites du secteur public …, la dette véritable atteint la somme astronomique de … plus de 1200 milliards d'euros.

    … Non seulement astronomique mais aussi extrêmement malsaine … nous empruntons pour payer nos frais de fonctionnement courant ! Et nous sommes le seul pays à le faire, … La France est promise à une asphyxie budgétaire.

    Le poids de cette dette et les défauts de notre gestion vont coûter très cher aux plus jeunes d'entre nous. Les impôts de demain (seront) plus lourds que (chez) nos voisins à services publics équivalents, (ce qui) signifie que les entreprises et les emplois iront s'installer chez nos concurrents moins imposés !"

    P.S Bayrou, juin 1999

    Tout le monde dans cette affaire ment : quand Nicolas Sarkozy dit à nous les baisses d'impôts, tu parles : quand nous étions au pouvoir nous les avons augmenté de 120% [...] Ce jeu simpliste qui consiste à l'avance à faire de grandes promesses puis au bout du compte à trahir la confiance que les électeurs mettent, c'est de cela que les électeurs ne peuvent plus supporter l'idée : est-ce qu'on peut en sortir ?

  • 64% pour un candidat MoDem au second tour !

    Hauts les coeurs ! ne jamais désespérer ! Christian Lasvigne, vice-président du Mouvement Démocrate de l'Aube s'est présenté à l'élection cantonale d'Arcis sur Aube et l'a remportée très haut la main avec 64.11% des suffrages exprimées !!! Alors lui, on aimerait connaître sa recette ! Il faut tout de même préciser qu'il avait obtenu  35.66% des suffrages au premier tour contre un UMP à 23.42% et un PS à ... 5.62% !!! J'adore la manière dont il s'est présenté (à vrai dire, il n'a pas revendiqué l'étiquette MoDem, mais il figurait sur la liste régionale du MoDem aux dernières élections) :

    Christian Lasvigne, maire adjoint à Voué

    Par nécessité de consultation, Christian Lasvigne est peut-être l’un des candidats les plus connus dans ce canton. Marié et père de cinq enfants, il est en effet médecin généraliste à Arcis-sur-Aube depuis 32 ans. Lui aussi a franchi le cap de la vie publique en étant devenu, voilà deux ans, adjoint au maire de Voué. Il est par ailleurs délégué à la communauté de communes d’Arcis-sur-Aube. Candidat indépendant, de sensibilité centriste, Christian Lasvigne se présente avec deux perspectives : la défense de la ruralité et la démocratie. Défense de la ruralité avec la promotion de l’activité agricole et agroalimentaire, « une agriculture menacée par la politique des prix et les ayatollahs de l’écologie ». Démocratie parce qu’il parle d’un candidat, en l’espèce Serge Lardin, « qui se comporte de manière autocratique ». Et de regretter, par exemple, « le peu de concertation menée sur le projet de la piscine à Arcis ».

    J'adore, j'adore, j'adore. Rien de plus plaisant que de voir les Khmers verts, où qu'ils soient, se prendre une râclée monumentale (2.79% au premier tour : ça fera peut-être réfléchir ceux qui bêlent en sautant comme des cabris : Europe-écologie ! Europe écologie !). On peut découvrir le personnage dans plusieurs entretiens donnés pour le blog Auboisement Correct. C'est peut-être ça l'avenir, finalement, pour la sphère démocrate et centriste : soutenir de manière discrète les indépendants qui se retrouvent dans les valeurs du MoDem sans leur imposer pour autant notre étiquette.

  • Polygamie et nationalité à points

    L'histoire de l'islamiste radical polygame et fraudeur de Nantes a fait le tour de la Toile ; en fait, le plus intéressant, ce n'est pas tant cette histoire sordide, sur le fond, que les conditions dans lesquelles on octroie la nationalité dans notre pays. Je suis ennuyé parce que j'ai écrit un billet le 22 août dernier sur ce sujet, et que je ne vois pas grand chose à y ajouter.

    Je le redis, ni le droit du sol ni le droit du sang ne sont satisfaisants. On s'épargnerait bien des soucis et des controverses, en France, si on adoptait un système dans lequel la naturalisation ne serait pas d'emblée définitive. A Rome, quand on était étranger ou affranchi, on ne devenait pas directement citoyen, mais le fils de l'affranchi, lui, pouvait le devenir à condition de remplir les pré-requis. Avec un système à points, les choses seraient bien plus simples à gérer : la polygamie, ce serait comme le feu rouge de ville grillé sous le nez d'un car de CRS à 180 km/h. Retrait de permis immédiat et immobilisation du véhicule. On ne devrait plus non plus accorder automatiquement la nationalité à un individu simplement parce qu'il est né sur le sol français. Il pourrait se voir crédité d'un montant de points sur une durée déterminée ; à charge serait pour lui de ne pas les perdre. Les individus tranquilles n'auraient pas grand chose à craindre d'une telle mesure. Les autres, en revanche, raouste en cas d'excès. Il va de soi, dans ces conditions, que la nationalité de base serait celle du père ou de la mère. Passer des conventions avec les autres États sur une loi d'un tel bon sens irait de soi, je pense. Il en irait de même bien sûr pour les mariages.

    Tiens, il est encore temps, je le crois, de déposer une contribution sur le site de l'Assemblée Nationale, le sujet n'est pas encore fermé. Didier Goux s'imagine que les blogueurs MoDem se demandent ce que François Bayrou en pense. Aucune idée. Mais voilà au moins l'opinion d'un blogueur centriste...

  • Comment prêter à la Grèce ?

    Je me demande s'il y a un moyen, pour un particulier, de consentir un prêt à la Grèce (à sa modeste mesure, évidemment). Taux long à presque 11% c'est plus de deux fois plus qu'un PEL. Taux court à 3 mois à 3.75%, c'est trois fois mieux qu'un livret A. Il faut dire aussi que Standard's and Poor abuse quelque peu en classant la Grèce comme placement spéculatif. Faut pas pousser non plus. On est dans le délirant : la Grèce est considérée comme moins fiable que le Vénézuela ou l'Argentine !!!

    Il faut dire aussi que les Grecs sont pris en tenaille : atermoiements et défaut de solidarité du côté des partenaires, absence de courage et d'honnêteté du côté des forces politiques grecques. La Grèce a besoin d'un gouvernement et d'une majorité commando qui savent qu'ils ne pourront pas être réélus s'ils mettent en place les mesures nécessaires à un redressement du pays. Il me semble que la principale mesure, c'est de mettre fin à la fraude fiscale. L'économie souterraine représente près de 40% du PIB du pays, jusqu'à 60% selon certaines estimations. Le vrai et principal problème de la Grèce, c'est en fait celui-là ; sans la fraude, qui est généralisée, je crois que la Grèce n'aurait pas de déficit budgétaire. C'est inutile de viser les coupes sombres dans l'appareil de l'État, la fonction publique ou les retraites. Non, il faut en fait un investissement massif dans une justice, une police et des services fiscaux intègres en payant les contrôleurs fiscaux au résultat. La voilà la thérapie de choc. Que la Grèce parvienne à faire rentrer l'argent qui devrait y rentrer dans ses caisses, et elle est sauvée. Elle n'aura même plus besoin d'emprunter. Sa classe politique est-elle assez intelligente pour faire respecter les lois de ce pays une bonne fois pour toutes ? Bien évidemment, il faut aussi massacrer le clientélisme : par exemple, les backchich pour couper les files d'attente dans les hôpitaux, obtenir de meilleurs soins d'une infirmière et cetera...

    Il ne faut pas interdire aux Grecs de travailler plus (par exemple aux enseignants de donner des cours privés) mais les Grecs doivent payer leurs impôts. Le vrai signe de déliquescence dans un État, c'est quand l'impôt ne parvient plus à rentrer dans les caisses.

    Les Grecs doivent en profiter pour mettre en place une fiscalité intelligente : des impôts modérés, mais justes et de la sévérité pour les percevoir. Il serait subtil d'annoncer une légère baisse des impôts sitôt les équipes de percepteurs et contrôleurs opérationnelles. Des impôts justes, qui ne spolient ni ne découragent, mais, corollairement, le coup de matraque fiscale pour les fraudeurs : il ne faut pas hésiter à coller des amendes monumentales à ceux qui pratiquent le travail au noir systématique, surtout quand ce sont des avocats, médecins libéraux, toute profession qui ont la possibilité de s'en sortir mieux que les autres catégories de travailleurs. Pour être censé, il faudra aussi mettre fin aux subventions idiotes qui donnent lieu à toute sorte d'abus.

    Des voix réclament le largage de la Grèce de la zone euro. Sacrée erreur ; dès lors que les Grecs font le nécessaire pour être crédibles, il faut au contraire ne pas les lâcher. Il faut bien comprendre qu'un défaut de solidarité porterait un coup terrible à l'euro et à la crédibilité politique de l'Europe. Il faut pour l'Europe être crédible tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Par rapport à nos propres partenaires, il ne faut pas les soutenir sans conditions afin que tout le monde comprenne que l'on ne peut pas faire n'importe quoi ; mais dès lors que les mesures nécessaires sont prises, il faut alors annoncer une solidarité sans faille pour un état membre.

     

     

  • Zahia D., un si jeune artifice

    J'en sais un peu plus sur la jeune marocaine dont quelques joueurs de l'Équipe de France de Football ont eu les faveurs moyennant finance. Il y a au moins un aspect qui m'étonne : j'ai vu quelques photos Zahia D. (il m'a fait rigoler, Allain Jules, avec ses commentaires), et très clairement, la poitrine qu'elle arbore est le fruit de la chirurgie esthétique ; de même ses longs cheveux sont une création entièrement artificielle. Comment, mineure, sans l'aval de sa famille, elle a pu obtenir d'un chirurgien de procéder à une opération majeure de ce type ? Dans ce genre d'histoires, c'est toujours les questions que je tends à me poser en premier : comment vit-elle cette gamine, mineure quand elle a commencé à se prostituer ? Où est sa famille ? de quoi est-elle au courant ? L'a-t-elle encouragée ? J'imagine qu'à 20 000 euros par mois, quand on a à peine 18 ans, on s'étourdit aisément...Car elle a eu 18 ans au mois de mars dernier ; donc, tout ce que l'on entend sur son train de vie et ce que l'on voit d'elle provient d'une époque où elle était encore mineure. Par exemple, si elle a parcouru l'Europe comme elle l'affirme, comment a-t-elle procédé sans autorisation de sortie du territoire signée par ses parents ? J'ai cru comprendre qu'elle avait abandonné l'école en fin de troisième, tenté de percer vainement dans le monde de "l'art", comme on dit par euphémisme (le star-system, quoi...) puis s'était finalement livrée à la prostitution sous l'égide de proxénètes patentés.

    Dans la manière dont le phénomène Zahia.D traverse la Toile, il y a à la source une indélicatesse, voire même une faute, regrettable du quotidien Le Monde. C'est ce journal qui a révélé l'existence de la jeune fille, et très précisément son prénom et l'initiale de son nom. Pas de nom modifié pour protéger la jeune personne. Pas fameux. Bien évidemment, avec facebook, il a été assez rapidement possible par la fonction recherche de trouver de qui il s'agissait et de s'emparer de plein de détails sur la vie privée et/ou professionnelle de la jeune fille.

    D'une certaine manière, elle a désormais une notoriété assurée ; mineure il y a moins de deux mois, elle risque très peu (sa famille beaucoup plus, en revanche) et pourrait tirer un profit maximal de ses révélations en entrant de plein pied dans le star-system si elle sait négocier le virage de manière habile.

    Il y a, en tout cas, un autre aspect de l'histoire qui ne me fait pas rire du tout : les joueurs de football qui évoluent dans des clubs français reçoivent des sommes mirifiques quand ils opèrent dans le top des clubs de ligue 1 ; or, les clubs français sont très fortement subventionnés par les municipalités. Que l'argent que nous payons en impôts locaux divers mais toujours en hausse serve entre autres à financer de genre "d'amusements", cela m'énerve pas mal, entre autres pitreries de nos municipalités, surtout quand on peine, parfois, à joindre les deux bouts. Pour le compte, il y a là quelque chose d'indécent à tout point de vue.

  • Le MoDem défend le modèle agricole français (communiqué officiel)

    «Face au désespoir, ce ne sont pas des mots qu'il faut aux agriculteurs, mais des actes »

    Marc Fesneau, Secrétaire Général du Mouvement Démocrate, s'est déclaré solidaire du mouvement des agriculteurs qui expriment aujourd'hui leurs inquiétudes en manifestant dans la capitale.

    « Après les éleveurs, les viticulteurs, les maraîchers, le secteur des grandes cultures manifeste à son tour sa colère et, plus grave encore son désespoir » a déclaré Marc Fesneau.

    « Cette crise est une crise de la dérégulation des marchés. C'est ce qui a entraîné des fluctuations de près du simple au triple du prix des céréales. C'est, aujourd'hui, la survie même de milliers d'exploitations agricoles que l'on croyaient solidement installées qui est en cause ».

    Dans un pays comme le notre marqué par une histoire agricole et alimentaire forte, où un grand nombre de territoires ont été façonnés par l'activité agricole, on ne peut abandonner l'agriculture à la simple loi aveugle du marché.

    Dans un contexte où les crises alimentaires se multiplient ces dernières années à travers le Monde, la France et l'Europe doivent se donner les moyens d'assurer un revenu juste pour les exploitants agricoles, de conduire la transformation de notre agriculture vers un modèle durable et plus respectueux de l'environnement et enfin de construire un modèle de production agricole respectueux et équilibrés avec les pays de sud afin que ceux-ci puissent garantir leur propre subsistance.

    « Ce qui est en jeu ici c'est la question de notre modèle agricole, d'un certain modèle économique français et européen».

    La PAC qu'il conviendra de réformer doit garder ce qui a fondé sa création.

    Par ailleurs, le gouvernement doit profiter de la présidence française du G20 pour obtenir des grands dirigeants de ce monde une protection particulière du marché mondial des produits agricoles contre les spéculations excessives et la fluctuation déraisonnable des cours. C'est l'un des rôles que doit assumer la France dans le concert des Nations ».

    Il ne suffit pas de dire que l'on aime l'agriculture ou de dire, il faut désormais agir et faire, c'est une urgence vitale pour des milliers d'hommes et de femmes qui ne ménagent pas leur peine et ne demandent qu'à vivre de leur travail ».

     

     

  • Les Arabes, ils sont sympas et ils bossent tard le soir...

    C'est à la mode, en ce moment, les statistiques ethniques : très tendance. On les présente comme un mystère honteux dont seuls les esprits courageux osent parler. Zemmour avait fait réagir la presse et la Toile il y a un peu plus d'un mois. J'en avais parlé. En réalité, les statistiques, on peut leur faire dire plein de choses différentes, c'est une affaire de point de vue et d'objet observé. Par exemple, Zemmour avait affirmé qu'il y avait plus d'Arabes et de Noirs parmi les délinquants. C'est bien possible, mais j'avais alors montré que le niveau social était peut-être plus pertinent que l'origine ethnique pour juger de la propension à la délinquance.

    Cela dit, je me suis livré à ma petite statistique ethnique, moi aussi : avez-vous remarqué que 90% des supérettes et épiceries ouvertes tard le soir, les jours fériés et les dimanches sont tenues généralement par des Arabes, parfois des Asiatiques ? Où que j'aille (pas seulement dans Paris) j'ai observé ce phénomène. J'ai aussi remarqué qu'on y est toujours bien accueilli, que ces épiceries sont bien dotées, et que les épiciers qui y travaillent sont aimables, cordiaux et prévenants. C'est loin d'être le cas partout. Donc, moi aussi je fais mon Zemmour, et je déduis de l'objet que j'ai ciblé que les Arabes sont cordiaux, sympathiques, aimables et travailleurs.

    CQFD...