Tiens, ça, je relaie ; je le tiens du Merle Moqueur : une étudiante américaine, Jennifer McCreight, a eu l'idée subtile et scientifique de tenter de vérifier si les théories de l'Hojatoleslam Kazem Sedighi, un dignitaire religieux de Téhéran, en Iran étaient valides (il dit que l'impudicité des femmes sont à l'origine des tremblements de terre !). Elle a donc suggéré donc procéder à un test en demandant aux femmes de toute la planète de découvrir cuisses et poitrines, même légèrement. Elle a enregistré une vidéo, mais les ânes qui ont monté la vidéo en question n'ont rien trouvé de mieux à faire que de placer le texte de son intervention juste au niveau de son décolleté. C'est malin ! Voilà une une tectonique des plaques qui m'intéresse au plus haut point, et comme une expérience n'a de valeur que lorsqu'on on peut en tirer une loi générale après répétition, à mon avis, un seul test n'est pas suffisant...
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Flandre et Wallonie , une petite Europe ?
Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets : les Flamands paient fort cher depuis longtemps pour la protection sociale des Wallons, sans que ces derniers en soient d'ailleurs très reconnaissants envers les Flamands. En Europe, l'Allemagne paie des sommes importantes pour des pays qui se sont montrés très dépensiers, comme la Grèce, par exemple. Il n'y a pas de secret : au bout d'un moment, ceux qui paient encore et encore, finissent par être lassés de toujours payés. C'est là le danger d'invoquer constamment la solidarité : le lien solidaire n'est solide que s'il est mutuel, et que si, jusqu'à un certain degré, il y a un retour d'intérêt. L'intérêt doit être réciproque, en somme. Je regardais les chiffres de l'Express datant de septembre 2008 sur la répartition des richesses et les transferts entre Flandre et Wallonie : ils sont éloquents.
Je ne suis pas Belge, mais je pense que cet État peut survivre à la crise qu'il connaît à condition de refonder son contrat. Cela suppose des choix réalistes et des arrangements mutuellement profitables.
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Gardes à vue, cela devient terrifiant !
Plus le temps passe, dans la France de Nicolas Sarkozy, et plus j'ai le sentiment de vivre dans un état toujours plus policier, avec tous ses travers sans un seul de ses avantages. En somme, tandis que les racailles de toute sorte se pavanent et font la loi dans les cités, désormais, le citoyen ordinaire peut se retrouver 12 heures d'affilée en prison sur la foi d'une déclaration farfelue ou d'une calomnie. A preuve, ce retraité qui avait eu le malheur de se promener chez lui tout nu (à l'intérieur de sa maison !). Comme une adolescente affirme l'avoir vu à travers une fenêtre, paf, au poste ! et le comble, c'est qu'elle n'a finalement pas reconnu. Ça veut dire quoi ? Par exemple, on ne peut plus risquer de prendre une douche et se presser de répondre en catastrophe au téléphone sans risquer de faire de la prison ? La France est de plus en plus souvent condamnée. Les bornes sont régulièrement passées, dans ce pays. Et il n'y a aucune réaction au plus haut niveau de l'État. C'est une véritable psychose : les flics ont la trouille qu'on leur reproche de n'avoir rien fait, alors du coup, par précaution, ils coffrent n'importe qui.
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Péripatéticienne ou prostituée...
Je suis effaré de lire ou d'entendre les individus çà et là parler des femmes se livrant à la prostitution en parlant de "putes". J'abhorre ce mot détestable. Je trouve que cela marque une absence de respect, un mépris, pour ces femmes, qui a le don de me hérisser. Comme si cela n'était pas déjà suffisant de se retrouver dans une grande misère affective, sociale, souvent matérielle, voilà qu'il faut encore qu'elles soient objets d'opprobre des bien-pensants de tout acabit, à droite comme à gauche. Oh, on le dit sans y penser, mais cela traduit bien la pensée profonde de ceux qui usent du terme...
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Retraites, la patate chaude...
C'est intéressant, les réactions des responsables politiques, à propos des retraites. Personne n'ose jeter de l'huile sur le feu. Ils savent tous qu'on est face à quelque chose de trop sérieux pour faire les c... On est là dans l'ordre de milliers de milliards d'euros pour financer les futures retraites. Après, tout le monde se demande quels sont les moyens de les financer, ces retraites, même si les Français ne veulent pas payer un centime de plus ni plus tard pour partir confortablement passé le délai légal, mais les responsables politiques, eux, savent bien que la potion amère est inévitable. Il va falloir amputer et cautériser sans anesthésie...Le problème, aujourd'hui, c'est que les travailleurs sont usés, carbonisés, parfois, par leur travail. Comme l'observait avec justesse Robert Rochefort, euro-député MoDem, qui a tout de même écrit deux livres sur la question des retraites, c'est aussi toute notre relation au travail qui doit se modifier pour qu'une réforme passe sans trop de casse. Tous ceux qui travaillent n'en peuvent plus aujourd'hui. On ne le dit pas, mais les cadences d'aujourd'hui n'ont plus rien à avoir avec ce qu'elles ont été aux temps glorieux du plein emploi, et les conditions de travail de plusieurs secteurs de la fonction publique se sont considérablement dégradées (police, enseignement, hôpitaux).
La réalité, c'est qu'on a tous la trouille avec nos retraites. Les Français croient qu'en manifestant et en votant contre tout gouvernement qui réformera sur les retraites, ils retarderont l'inéluctable, mais, par définition, l'inéluctable est inéluctable...Si la classe politique, gauche et droite confondues s'entend à souhaiter préserver la répartition, quelques voix isolées prônent le fonds de pension comme solution individualisée. C'est le cas d'Aurélien, par exemple. Moi, la question que je pose à Aurélien, c'est : tu fais quoi le jour où un Madoff s'empare de centaines de milliers de fonds de pension de retraités. Soyons plus précis : tu fais quoi des vieillards et des petites vieilles qui se retrouvent un jour à la rue, complètement ruinés, contraints de mendier dans la rue, et qui finissent par crever de faim et de froid ? Soyons sérieux : on ne fait pas transporter des oeufs à un troupeau de gnous affolés...
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Ils m'énervent avec l'anglais !
Dans la catégorie des lieux communs insupportables, il y a l'idée reçue que l'anglais doit être enseigné dès la maternelle. Mon Dieu : mais quelle idée conne, mais conne, putain, c'est pas possible ! Ce qui m'exaspère, c'est de considérer le choeur de bêlements qui prélude à cette propositions d'autant plus idiote qu'elle prend les atours de l'évidence. Et voilà le Crapaud, qui s'y met en coassant de travers. Mieux, ce visionnaire nous propose l'étude du mandarin dès l'école primaire. Ça sert à rien. A rien du tout. Contrairement à ce qu'il écrit, la meilleure manière d'apprendre l'anglais, ce n'est pas d'écouter les conneries en anglais, et de faire de "l'oral" (idée débile et commune s'il en est), mais tout au contraire, d'étudier Shakespeare et de s'imprégner de l'essence de la culture anglaise. Ce qui compte, quand on veut apprendre une langue, ce n'est pas d'aller faire le guignol à l'étranger, mais d'abord d'en connaître le vocabulaire, la structure grammaticale, et la culture. Toutes choses que l'on peut apprendre à l'école, mais que les professeurs d'anglais se gardent bien d'enseigner à leurs élèves (souvent par manque de culture, au demeurant). Non, c'est mieux de leur faire écouter des cassettes à la noix, bien sûr : on appelle ce morceau indigeste un labo de langue. En réalité, même si une absorption d'une langue par imprégnation demeure possible (mais elle n'a rien d'automatique contrairement à ce que s'imaginent nos psycho-linguistes en herbe), apprendre massivement du vocabulaire et des expressions en anglais, par coeur, si nécessaire, est le plus sûr moyen de pouvoir profiter pleinement d'un séjour à l'étranger. Seulement, apprendre des listes et des listes de vocabulaire, puis lire des livres ou écouter des émissions, c'est fatigant ; et puis les cours doivent être ludiques...
Pour apprendre une langue, il faut être capable de produire des équivalences correctes avec sa propre langue et de maîtriser les catégories logiques de la langue de toutes les langues, la grammaire. Donc, l'anglais en primaire, ça ne marche pas, ça n'apporte rien du tout, c'est du flan, et ça va encore bouffer du temps sur l'enseignement de notre langue maternelle, déjà si mal maîtrisée.
Le nec plus ultra, c'est le mandarin : il m'a fait rigoler, le Crapaud. En dehors de la sphère d'influence chinoise, où le mandarin est-il parlé ? le chinois est-il une langue internationale ? Bref, c'est intéressant d'étudier le mandarin, mais pas pour les raisons utilitaristes qu'évoque le Crapaud, qui se plante dans les grandes profondeurs ; pour le compte, les Chinois auront appris à parler en anglais bien avant qu'il ait seulement fait le tour des idéogrammes chinois...
De toutes façons, comme les petits crapouillots n'auront pas étudié la géographie, il essaieront sans doute de parler mandarin aux Inuits, et donc, cela ne leur servira de rien d'avoir étudié cette langue.
En fait, une bonne raison d'étudier le Mandarin, c'est de nous confronter à une culture qui nous est fondamentalement exogène. Or, la culture, c'est exactement ce que le crapouillot écarte pour rationaliser les coûts et son effort. On est là bien dans la doxa ambiante, l'antienne mille fois répétées de cette gauche réformiste et de cette droite moderniste que je rêve de botter des centres de décision qui touchent culture et éducation à grands coups de pied dans le c.. Pas de chance, ils ont pignon sur rue...
Hélas, les quatre autres propositions du Crapaud ne vont pas dans le sens du vent : la gauche libertaire convertie au marché et dont la droite moderniste est l'alliée objective ne laissera jamais ne serait-ce que prononcer la vilain mot sélection tout en plaçant sa progéniture au bon endroit, par ailleurs.
Mais puisque le Crapaud veut une élite (ce en quoi il a raison) qu'il sache qu'il n'y a pas d'élite sans excellence et d'excellence sans culture. La culture est même la marque de l'excellence et le signe d'une société capable de s'élever vers le sublime. Tiens, il me rappelle le Beckford du Chatterton d'Alfred de Vigny, tentant de convaincre le jeune poète de renoncer à la poésie et d'accepter un emploi de valet :
- Ah ! c'est vous qui êtes Thomas Chatterton ? Vous vous amusez à faire des vers, mon petit ami ; c'est bon pour une fois, mais il ne faut pas continuer. [...]
- je ne donnais aux Muses que le temps perdu. Je savais bien ce qu'en dit Ben Johnson : que la plus belle Muse au monde ne peut suffire à nourrir son homme, et qu'il faut avoir ces demoiselles-là pour maîtresses, mais jamais pour femmes.
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Bayrou, le paradoxe de la Prophétie
Le blog l'hérétique a connu deux habillages : dans sa première période, le programme de Bayrou a figuré en lien, sur la droite, sous la dénomination "propositions". Puis, le temps passant, et les avertissements de François Bayrou prenant de plus en plus de réalité, j'ai modifié l'habillage de mon blogue et j'ai intitulé le même lien "Prophéties".
Le paradoxe, c'est qu'au moment même où le MoDem a sombré, que Bayrou a chuté dans l'opinion, les solutions aux maux dont souffre la France depuis plusieurs années sont récupérées et souvent souhaitées par les Français. Violence scolaire, retraites, déficits et dette, éducation, nous sommes en plein dans le programme de François Bayrou en 2007.
Bayrou a dit un jour à un journaliste qu'il espérait que son MoDem serait une dalle d'Épidaure au sein de la société française. Il y a à Épidaure en Grèce un théâtre fameux aux propriétés acoustiques extraordinaires : que l'on s'y place, sur scène, au bon endroit, et l'on peut se faire entendre jusqu'aux dernières extrémités des gradins. Le malheur de Bayrou, c'est que tous ceux qui l'ont rejoint sur scène n'ont pas voulu jouer la même pièce et que la comédie a viré à la farce. Il est vrai que le scénariste n'a pas non plus respecté la règle des trois unités chères à Aristote dans sa poétique : unité de lieu, unité de temps, unité d'action, rien de tout cela n'aura su éclairer la tragédie du MoDem.
Le drame de cet homme et de son parti, c'est d'avoir voulu ressusciter à tout prix une famille politique disparue de France depuis la fin du MRP : la famille démocrate. Bien évidemment, ni la droite ni la gauche ne voulaient d'une telle résurrection, et on les comprend ; c'eût signifié la fin d'un règne sans partage depuis la fin de la IVème République.
J'ai connu l'époque où quand je lisais ou publiais un article sur Bayrou sur la Toile, il y avait 75% de commentaires positifs et 25 de négatifs. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Il faut progresser en milieu hostile ; cela met la patience et la ténacité à rude épreuve, le découragement guette, et en même temps, il ne faut rien lâcher. Je suis parfaitement conscient que le combat que je mène aux côtés de Bayrou peut bien être complètement vain. Bayrou est à l'heure actuelle, en effet, clairement carbonisé dans l'opinion publique.
Cela me rappelle une nouvelle de Dino Buzatti, les Sept messagers : le fils d'un roi veut connaître les frontières du royaume de son père ; il envoie alors tour à tour sept messagers, mais ces derniers mettent toujours plus de temps à revenir, sans parvenir à trouver la limite du royaume. Le dernier messager tient un journal de bord dans lequel il décrit les sentiments qui le gagnent peu à peu.
«Je le soupçonne, il n'existe pas de frontière, du moins dans le sens que nous entendons habituellement. Il n'existe pas de murailles de séparation, ni de vallées profondes, ni de montagnes fermant la route. Je franchirai probablement les confins sans même m'en apercevoir, et continuerai dans mon ignorance à aller de l'avant.»
L'expérience de l'adversité est une expérience inédite : elle permet de savoir ce que l'on vaut. Les Épicuriens conseillaient de ne pas s'en soucier, parce que de toutes façons, il n'est pas dans le pouvoir des hommes de pouvoir y remédier quand elle s'acharne, et finalement, la meilleure des attitudes, c'est de lui ôter tout pouvoir sur les âmes en ne s'en souciant plus. Difficile à admettre pour un militant politique. Les Stoïciens, quant à eux, y voyait un présent des Dieux pour éprouver les vertus des hommes sages. Baudelaire a écrit dans ses Litanies de Satan que l'Espérance était une folle charmante. Mais moi, je préfère avancer au train du Septième Messager :
Je remarque comment de jour en jour, à mesure que j'avance vers l'improbable fin de ce voyage, une lueur insolite brille dans le ciel, une lueur que je n'ai jamais vue, pas même en rêve ; et comment les ombres et les montagnes, les fleuves que nous traversons semblent devenir d'une essence toute diverse ; et l'air est tout chargé de présages d'un je ne sais quoi.
Demain matin, une espérance nouvelle me portera encore plus avant, vers ces montagnes inexplorées que les ombres de la nuit cachent encore. -
Tu fais quoi, Sarkozy, pour le bébé apeuré ?
Ces derniers jours, on a encore entendu Nicolas Sarkozy rouler des mécaniques sur la sécurité. Le problème, c'est que rouler des mécaniques, Sarkozy, il ne fait que ça depuis qu'il est devenu Ministre de l'Intérieur puis Président. Dans la pratique, rien de se passe, ou plus exactement, tout se dégrade. Encore un fait divers qui en dit long sur le sentiment total d'impunité de la racaille : cela se passe à Perpignan. Un jeune père entend des scooters procéder à leur habituelle bronca sous ses fenêtres. Ce soir-là, il est excédé, et sa petite fille ne peut pas dormir ; à vrai dire, la poussette a été renversée par un scooter, l'un de ces scooters, que la racaille conduit en toute quiétude, un mois auparavant ; bilan, une sacrée écorchure au front pour la petite, un ricanement pour le coupable. Il leur demande donc poliment de partir, puis, excédé par son insuccès, leur jette de l'eau. La racaille appelle la racaille, c'est un fait connu.
Ils se sont retrouvés à une quinzaine pour tenter de défoncer sa porte, menacer de mort l'homme, la bébé et de viol sa compagne.
J'adore le coup de matraque dans la gueule. Non, pardon, le tir de flash-ball à bout portant dans la gueule de la racaille. Mieux, la décharge de taser au contact distribuée généreusement à la racaille.
Putain, mais tu fous quoi Sarko ? TU FOUS QUOI ?! Il a fallu sortir par une fenêtre la petite et la mère, tellement la porte était défoncée. Le bébé a huit mois. Une racaille de 15 ans a été interpelée, mais relâchée parce qu'il était mineur. Merde, fallait pas le relâcher, mais le cuisiner jusqu'à ce que le râclure lâche le nom de ses complices. En fait, c'est parce que la BAC est arrivée in extremis que le couple a été sauvée. Putain, pourquoi ils n'ont pas tiré du plomb à bout portant dans la racaille ; oui, c'est du plomb qu'il faut pour les raclures et rien d'autre.
A Perpignan, on a supprimé une école de police, et, plus récemment, des postes de policier. Cela devrait être une question de principe et d'honneur, pour un État qui se respecte, de retrouver les auteurs des faits, de les coffrer tous, et tous ceux qui sont leurs complices, et enfin, de les punir comme ils le méritent, avec de la prison ferme. Seulement voilà, Sarkozy brasse du vent comme il respire : ses discours sur la sécurité, c'est du flan, tout le monde le voit, à commencer par les victimes. Pire, il utilises aussi les forces de police comme variables d'ajustement pour financer ses lubies fiscales.
Aujourd'hui, c'est eux, ils sont loin, demain, c'est toi, c'est moi. Aucune sollicitude pour la racaille, mais de la matraque, du plomb, du taser, et de la tôle !
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Une retraite par points ?
Un système de retraite à points est la solution privilégiée par Bayrou puis le MoDem dans son programme.
«Pour nous, la pérennité de notre système passe par la constitution d’un système par points. Chaque citoyen aura acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail... A partir de ces droits, chacun décidera lui-même de l’âge de départ à la retraite et donc du montant de cette retraite. La gestion des emplois pénibles mérite une attention particulière. Nous ne pouvons, en tant que démocrates, nous satisfaire de départs prématurés à la retraite pour ceux qui exercent des métiers aboutissant à la réduction de leur espérance de vie. C’est en amont que l’on doit réformer les choses. Bien sûr, la priorité absolue est de réduire la pénibilité professionnelle. »
Je me suis penché sur la question et j'ai tâché d'interroger les avantages et inconvénients de ce choix. Dans un système à points, les salariés achètent des points tout au long de leur carrière par leurs cotisations. La pension, à la retraite, correspond au nombre total de points accumulés multiplié par la valeur du point au jour de la retraite. A l'heure actuelle, la système de retraites est opaque et peu lisible, et les citoyens ne savent pas facilement où ils en sont ; avec un système par points, les choses auraient l'avantage d'être claires, et chaque citoyen pourrait à tout moment facilement savoir où il en est. C'est ce que fait valoir régulièrement François Bayrou, et je suppose qu'il va le redire à Éric Woerth, puisqu'il est le premier consulté sur la question. Il est également clair qu'un passage à la retraite par points entraînerait nécessairement une refonte complète du système et donc la fin de tous les régimes spéciaux. Là où le bât blesse, c'est que cela suppose fatalement d'aligner retraites du privé et du public et de mettre fin aux régimes spéciaux. Pour que les salariés du public s'y retrouvent, l'État sera contraint d'augmenter significativement le montant des cotisations, au moins pour le financement des retraites qui correspondent à ceux qui se sont engagés dans la fonction publique avec le mode de retraite qui est actuellement en vigueur. Dans le cas contraire, la baisse des pensions sera automatique. Dans tous les cas de figure, ce sera évidemment plus équitable pour les salariés du privé dont la pension est calculée sur les 25 meilleures années et non les six derniers mois.
J'imagine que le coût du point variera selon les aléas de la conjoncture économique. Il me semble que pour que valeur de la pension ne dépende pas uniquement des cotisations, il faut que certains points soient attribués gratuitement en fonction de situations spécifiques personnelles : congés maternité, chômage de longue durée, longue maladie, réversion, épouses d'agriculteurs ou de commerçants, et cetera... Il resterait, bien sûr, à en fixer les pro rata, sachant que pour les congés maternités, il me semblerait logique que les femmes récupèrent 100% de leur points. Le reste doit être examiné au cas par cas.
L'incertitude qui demeure, in fine, c'est la valeur finale du point : si elle sert à ajuster d'éventuels déséquilibres, elle pourrait avoir un fort impact sur le montant des pensions.
Bayrou a ouvert la voie à une réforme des retraites, mais le MoDem demeure trop imprécis : il ne s'agit pas de se contenter de relayer l'adhésion du parti à ces propositions, mais de dire clairement quelle serait la politique suivie sur les retraites en cas d'accès au pouvoir. Or, pour l'instant, la manière dont ces points seraient attribués et dont la jonction se ferait avec ce qui est en vigueur actuellement n'est pas précisée par le programme du MoDem. Je rassure mes amis démocrates : chez les autres, c'est pire, on ne dit rien, on ment, ou l'on rase gratis...
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Trois blogues centristes et démocrates au Top du Post !
C'est marrant quand le Post, webzine gaucho et caviar s'il en est, découvre subitement l'existence de vrais et authentiques blogues centristes ! J'ai jeté il y a deux jours un oeil indifférent à leur palmarès, et ai finalement eu la surprise de trouver là-dedans d'authentiques blogues MoDem. Tout d'abord mon baveux favori (il fait moins le fier, maintenant qu'il est peopolisé...), ensuite Nelly dont l'activité s'était ralentie pas mal de temps et enfin Polluxe qui ne revendique pas d'étiquette mais que je sais proche des idées du MoDem et de Bayrou. Bon, tant mieux qu'ils soient reconnus, ils délivrent en effet des messages originaux, et puis des blogues qui ont le front de s'afficher MoDem sans ambiguïté, par les temps que nous vivons, cela ne coure pas les rues.