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  • Un État sans dette ?

    Bon : il se trouve encore des furieux pour affirmer très péremptoirement qu'un État ne peut faire faillite. J'en ai croisé quelques uns sur la Toile, et il y en a même un qui tient un blogue : un spécialiste de la mystification économique... Quand je pense que je viens de le faire référencer chez wikio...je suis trop bon. Nous sommes comme ça, nous autre libéraux : charitables.

    Mon bon mystificateur a un petit problème avec l'argent, et plus généralement, de la monnaie : il a du mal à comprendre que la monnaie n'est pas une création ex nihilo, comme il semble le croire, mais se trouve directement reliée à la création de richesses. Et la valeur de ces richesses n'est pas, évidemment, celle que les divers mystificateurs lui prêtent, mais bien le prix qu'autrui est prêt à les payer.

    Notre bon démystificateur définit donc ainsi la dette :

    une dette c’est de l’argent que l’on doit à quelqu’un. D’où vient cet argent ? Pour faire vite, ce sont les banques qui créent cet argent et qui le prêtent ensuite…moyennant intérêt.

    De l'argent que l'on doit à quelqu'un ou une personne morale, c'est tout à fait une évidence. En revanche, d'utiliser un raccourci pour dire que ce sont les banques qui créent cet argent et le prêtent ensuite moyennant intérêt, c'est une contre-vérité totale, révélateur de notre chasseur de koulaks vert de liquider ces salauds de banquiers. En réalité, c'est totalement faux : il n'existe pas d'emprunt sans une contrepartie. La plupart des emprunts servent à créer l'argent nécessaire pour acheter un service ou un bien.

    En revanche, il est vrai que le système des réserves fractionnaires fait qu'une partie de la création monétaire n'est pas garantie sur des fonds existants (ou du moins, à hauteur d'un pourcentage ridicule). En somme la banque prête de l'argent qu'elle n'a pas. Que la banque n'ait pas l'argent ne signifie pas que l'argent créé ne finisse pas par correspondre à de la création de richesses ; cela finira par se produire, mais avec un décalage dans le temps.

    Il ne faut pas croire que cette création ne soit pas encadrée : des règles prudentielles s'appliquent (Bâle2 entre autres) même si l'on peut en contester la légitimité. De plus, le mécanisme fonctionne dans les deux sens : une fois le crédit remboursé, une destruction monétaire est opérée à la mesure exacte de la création.

    Je sais que pas mal de penseurs libéraux de l'école autrichienne sont très hostiles à cette création-là, la jugeant dangereuse et estimant ainsi la masse monétaire et le crédit artificiellement gonflés. Mais d'un autre côté, la démultiplication du crédit ainsi générée relance plus facilement consommation et investissement.

    Cela dit, je trouve fort du collier de notre démystificateur de s'inspirer d'une analyse libérale des réserves fractionnaires pour en déduire que les États peuvent, eux, créer du crédit et surtout de la monnaie à tour de bras.  D'ailleurs, le texte auquel se réfère notre ami va tout à fait dans ce sens. Il est vrai qu'il est étonnant de voir des penseurs libéraux invoquer ainsi l'État afin de réguler les risques du crédit ; la diversité des établissements des crédits, cela me paraît une condition sine qua non de la liberté d'entreprendre car cela entretient une concurrence nécessaire. En effet, le crédit n'obéit pas seulement à la seule logique du profit : l'estimation que peut faire d'un profit futur un bureaucrate et un banquier n'est à mon avis pas la même. Si seuls les États ouvrent et ferment les robinets de crédit, nous entrerons dans une logique d'étatisation de planification du crédit. Je crois bien, quoi que dise Christian Gomez sur le sujet, que cela n'a pas empêché les États socialistes de s'endetter lourdement par le passé ; et pourtant, ils contrôlaient le crédit sur leur territoire.

    In fine, de toutes façons, ces économistes ne proposent pas de créer de la monnaie pour résorber les dettes, mais de laisser le robinet du crédit entre les seules mains de l'État. En réalité, leur principale préoccupation, c'est de couvrir la création de crédit par des réserves métalliques, c'est à dire, en somme, de revenir au système en vigueur avant 1971, afin d'éviter tout emballement du crédit et mieux réguler les économies nationales.

    Pour revenir à notre démystificateur, il constate la chose suivante :

    « le déficit budgétaire est sensiblement égal au montant des intérêts du service de la dette (en dehors des périodes de crise). La dette est donc en gros, créée par ces mêmes intérêts. La question qui peut alors venir à l’esprit est : pourquoi l’Etat doit il payer (des intérêts) pour quelque chose (la monnaie) qu’il pourrait créer lui-même ? »

    Observons l'interrogation purement rhétorique qui consiste à objecter que l'État pourrait se prêter de l'argent à lui-même. Bien évidemment, c'est de la création monétaire sans contrepartie si elle sert à financer ce que nous finançons à l'heure actuelle, c'est à dire les frais de fonctionnements de l'État. Même s'il s'agit d'investissements, encore faut-il espérer un retour sur cette création monétaire, je le suppose, via la fiscalité produite par les richesses facilitées par ces investissements.

    Quand Gomez écrit qu'un crédit sous contrôle de l'État serait à l'abri des humeurs animales des agents économiques (page 6 en pdf)et que par exemple un boom immobilier comme celui des dernières années aurait été impossible, je suis quelque peu sceptique : aux USA, actuellement, on invente les subprimes d'État, c'est à dire que pour assurer la pérennité des emprunts immobiliers, c'est l'État, désormais, qui garantit la valeur hypothécaire des biens immobiliers. On voit donc bien  qu'un État est tout à fait capable des mêmes erreurs qu'une banque, même s'il est évidemment plus solide.

    Écomystificateur est très sûr de lui et considère ses contradicteurs (enfin... au moins ma personne) comme des demeurés bêlant "la dette, la dette, la dette !". Qu'il comprenne bien que les auteurs du texte qu'il cite ne proposent nullement de faire fonctionner la planche à billets, comme il le suggère. D'ailleurs, Gomez, tout en recevant l'analyse des Autrichiens, est bien contraint d'admettre que son État vertueux serait contraint de créer de la monnaie, à son usage exclusif, certes, mais de créer de la monnaie ex nihilo tout de même (page9).

    Si j'ai bien compris, les banques centrales récupéreraient les derniers crédits des banques afin de financer la création monétaire nécessaire au remboursement des dettes publiques (p13 et 14). Cette opération n'aurait lieu qu'une seule fois, en principe.

    Le document de Gomez mérite évidemment le détour, et son calcul est séduisant en apparence. Il s'appuie toutefois sur l'impression que l'État est un prêteur infaillible. Ensuite, l'imbrication des économies entre elles est telle que la mise en place d'un tel système suppose un accord mondial, or, c'est là une arlésienne : on sait bien que le principal obstacle à la mise en place d'une régulation à l'échelle mondiale, c'est la difficulté à s'accorder entre des États très différents. Il faut donc raisonner sur l'existant, même si on peut tenter de promouvoir des solutions séduisantes au moins intellectuellement.

    In fine, pour bien comprendre les tenants et les aboutissants du débat, il faut lire évidemment le document de Gomez, l'éco-mystificateur a raison sur ce point, et, pas seulement le résumé, bien trop insuffisant pour comprendre la logique du raisonnement.

    On pourrait admettre que la solution proposée par Gomez résorbe à terme la dette, mais elle ne l'enlève pas à l'heure actuelle, et si notre bon mystificateur s'appuie sur la thèse de Gomez pour lancer une telle assertion, il n'a rien compris à la thèse.

    In fine, c'est assez étonnant de voir l'auteur invoquer les Mânes de tant de penseurs libéraux, parce que ces derniers ont estimé que le seul secteur qui ne pouvait et ne devait être libre était celui de la monnaie, privilège des États, sauf à risquer de graves déséquilibres. Peut-être est-ce ma méfiance instinctive de l'État qui me pousse, pour le compte, à me montrer plus libéral que les libéraux eux-mêmes. Peut-être, aussi, qu'après un examen plus attentif, je me laisserai finalement convaincre par cette solution. En fait, je pense que je vais en reprendre la lecture avec une attention renouvelée et aller jeter un oeil du côté de la critique.

     

     

     

     


  • Je ne suis pas contre le Bouclier fiscal

    Paradoxalement, dans les mesures de Sarkozy, je n'étais pas contre le principe d'un bouclier fiscal. Je trouvais en effet quelque peu spoliatoire que quelqu'un dût payer à l'État plus de 50% de ce qu'il obtenait par ses revenus.

    Mais ce bouclier fiscal devient injuste s'il exclut certains revenus de son calcul. En somme, il me semblerait logique de devoir faire un choix entre niches fiscales et bouclier fiscal : on ne devrait pas pouvoir bénéficier de l'un et de l'autre. Cela devrait être l'un ou l'autre.

    Dans le même ordre d'idées, je juge également injuste l'impôt sur les grandes fortunes, dès lors qu'il s'attaque à des biens immobilisés, non-productifs de revenus : non seulement ces biens sont des charges pour leur propriétaire, mais ils doivent de surcroît acquitter des taxes supplémentaires, si bien que la taux théorique de 0.8 à 1.1% de la fortune peut représenter en fait une partie conséquente des revenus, bien supérieure à 50% dans certains cas.

    On peut supprimer le bouclier fiscal, mais alors, dans ces conditions, il faut faire comme en Finlande en 2005 et supprimer dans la foulée l'ISF. Ce serait à mes yeux la réforme la plus pertinente, et, ce pourrait être pour Nicolas Sarkozy et l'UMP une manière intelligente de ne pas perdre la face, au regard de ses déclarations électorales sur le niveau et le montant des impôts en France...

    Pour terminer sur l'ISF, je rappelle la proposition de François Bayrou, toujours valide, qui consistait à le remplacer par un impôt très léger (de l'ordre de un pour mille) sur le patrimoine.

  • La dette ? un petit restaurant entre amis...

    Je ne résiste pas à la tentation de faire connaître l'une de mes dernières découvertes : la page facebook d'un groupe intitulé Réduire la Dette publique. Leur dernière publication sur leur mur m'a fait franchement rigoler ; copie ici :

    La zone euro, c’est comme quand on va au restaurant entre amis, on essaie de prendre les mêmes menus. Là, c’est comme si les Grecs prenaient du caviar, les Français de la langouste et qu’ils laissaient l’addition aux Allemands Comment voulez-vous que le dîner se termine bien !

    Excellent ! :-D

  • Yess ! elysee.fr et inondable, ça marche avec Exalead

    Bonne technologie, Exalead, avec leur système de mots-clefs associés à d'autres mot-clefs et de résultats proposés. J'ai appris que sur le nouveau site de Sarko, elysee.fr, Exalead avait mis au point un système permettant de retrouver la vidéo correspondant à un ou des mots prononcés par Nicolas Sarkozy. Côté vidéo, ça n'a pas marché des masses, en revanche, sur le moteur de recherche des discours, cela permet de constater que ce qui est vrai en Vendée ne l'est plus à Paris :-) Ainsi, tandis que le discours du 17 mars 2010 parle d'interdire reconstructions et réinstallations en zones inondables, celui du 29 avril 2009, lui suggère en région parisienne l'édification d'habitats sur pilotis en zone inondable. Mieux, foin de précautions, un peu plus loin, notre Sarko national se lâche :

    Le problème, c'est la réglementation. Pour libérer l'offre il faut déréglementer, élever les coefficients d'occupation des sols et rétablir la continuité du bâti dans les zones denses, permettre à chaque propriétaire d'une maison individuelle de s'agrandir, d'ajouter une pièce ou un étage, rendre constructibles les zones inondables pour des bâtiments adaptés à l'environnement et au risque, utiliser les interstices, les délaissés d'infrastructures...

    C'est pas beau la technologie ? C'est quoi, au fait, des bâtiments adaptés à l'environnement et au risque en zones inondables ? Inconnus au bataillon, ces trucs-là : jamais entendu parler.

    Ce qui est assez comique, c'est qu'en regard du discours de Sarkozy sur le Grand Paris et les zones inondables constructives, le moteur de recherche offre la vidéo du 16 mars 2010 à La Rochelle où il dit très exactement l'inverse.

    Je reconnais que j'ai fait preuve de mauvais esprit, j'ai cherché "inondables" comme requête dans le moteur de recherche...

    Bref, s'il n'y avait pas de pauvres gens, du côté de l'Aiguillon et de La Faute sur mer (un de mes lieux de vacances, au demeurant) qui tremblaient, désormais, à la moindre marée, cela aurait prêté à rire. Aujourd'hui, cela prête plutôt à grincer des dents.

    Merci,  en tout cas, aux concepteurs du site pour ce très bel (involontaire ?) exemple de transparence. Il ne reste plus qu'à améliorer le moteur pour les vidéos, et ce sera parfait...

  • Ces grands démocrates...

    Impressionnant : pour se débarrasser définitivement de toutes les voix qui pourraient gêner, trois parlementaires UMP, Christian Vanneste, Franck Reynier et Éric Ciotti, appuyés par Monsieur Copé ont eu la riche idée d'interdire les triangulaires. Ils proposent une loi en ce sens.

    Digne d'une république bananière : ces messieurs n'admettent pas le verdict des urnes, alors ils veulent pouvoir gouverner en étant ultra-minoritaires. J'espère que cette proposition ne va pas aller jusqu'au vote. En tout cas, je jure d'inscrire sur un Mur de la Honte tous ceux qui joindront leur voix et leur vote à une mascarade aussi insupportable.

    Je pense qu'on peut tout de même compter au moins sur la gauche pour s'y opposer, et puis les députés Nouveau centre seraient tout à fait suicidaire s'ils se privaient du seul moyen de pression qui leur reste sur la majorité, de même que ceux du Parti Radical.

    Éteindre toute voix dissonante est décidément une obsession chez certains. On va bien voir ce que le groupe UMP en dit puisqu'il faut qu'il accepte de déposer la proposition : si c'est le cas, c'est que son état de déliquescence est arrivé à un point que je n'imaginais pas. J'en tirerai des conséquences pour l'avenir et mes votes futurs de second tour.

    Je saurai aussi rappeler ce fait, désormais, à chaque élection où je verrai Jean-François Copé. Cela en dit long sur son sens du débat démocratique.

  • Dette, les efforts que les Français sont prêts à consentir...

    Passionnante étude que celle commandée par la Fondapol à l'IFOP sur la crise grecque. Elle touche cinq grand pays européens : Italie, France, Espagne, Allemagne et Royaume-Uni. Si les Français et les Espagnols ont bien conscience de leur situation (ils sont plus de 60% à penser que leur pays pourrait connaître le sort de la Grèce), il n'en va pas de même pour le Royaume-Uni et l'Italie où seule la moitié des citoyens ont ce sentiment. Quant à l'Allemagne, confiante, sans doute, en la force de son économie, un tiers de ses citoyens croit à l'éventualité d'un tel scénario.

    Si Français et Espagnols sont partagés sur l'opportunité d'aider la Grèce, les 3/4 des Allemands et des Anglais ne veulent pas payer pour les Hellènes. A l'inverse, les 2/3 des Italiens sont prêts à être solidaires. A noter qu'en France, les plus convaincus de la chose sont les électeurs et/ou sympathisants du MoDem qui partagent l'avis des Italiens aux deux tiers. A'inverse, ceux qui n'affichent aucune sympathie partisane sont majoritaires (presque 60% pour refuser d'aider la Grèce).

    Seuls Italiens et Espagnols sont favorables, en partie, du moins, à la création d'un impôt européen pour aider les pays en difficulté. Les autres n'en veulent globalement pas (opposés aux trois quart et plus). En France, c'est particulièrement le cas de ceux qui n'ont aucun engagement politique.

    Les Français ont compris qu'il y a une menace sérieuse sur les retraites, plus que toutes les autres nations, puisqu'avec 91% de convaincus, ils détiennent la palme. Pays au hit-parade de la démographie européenne, ils font jeu égal avec les Allemands, nation la moins prolifique, et convaincue à bon escient à 90% de ce risque. Les sympathisants socialistes sont les plus réalistes sur la réalité de la menace : ils sont 98% à la percevoir...Il faut dire que, nombreux dans la fonction publique, si les régimes spéciaux rejoignent le régime général, ils seront, en effet, les premiers touchés...

    Les Français sont non moins inquiets quant aux déficits à et à la dette de leur pays (je m'étonne, dans ces conditions, que le propos de François Bayrou ne percute pas plus, car enfin, il est le premier et de longue date, à mettre en garde contre ce danger) : 88% ! Ceux qui croient que les Français sont des veaux se sont trompés...enfin...attendons de savoir ce qu'ils sont prêts à sacrifier pour résorber leur dette...!

    Je vous le donne dans le mille, la victime expiatoire de tous les pays européens, c'est la défense et l'armée. A la très notable exception du Royaume Uni (13% seulement), ils sont plus de 40% à vouloir faire des économies là-dessus. Viennent ensuite les aides aux entreprises (27% en France, mais...40 en Angleterre !) et puis l'aide aux chômeurs en France (16) et au Royaume-Uni (21) surtout.

    En revanche il n'y en a pas 1% pour toucher aux retraites et à l'éducation, priorités des priorités. Pas du tout enthousiastes non plus pour faire souffrir sécurité et police (3-4% en France, mais 6 au MoDem !), et les hôpitaux. En France, c'est simple : il n'y a même pas le 1% syndical ! personne ne propose de faire des économies sur la santé ! Voilà qui va donner à réfléchir à notre actuel gouvernement, qui supprime à tour de bras des moyens dans tous ces secteurs...

    Cela dit, sur la Défense, qui paraît toujours un poste bien aisé et pratique à ponctionner, il faut bien avoir conscience des enjeux : sans commande nationale, c'est la fin de l'industrie d'armement française, et donc, du dernier îlot d'indépendance face aux Américains et aux Russes.

    Sans une véritable défense, il est hors de question de vouloir prétendre jouer au Grand. Finies les interventions militaires, finis les contingents en Afrique, terminé le porte-avion envoyé dans le Golfe Persique. Corollairement, plus question de mener grande vie au Conseil de Sécurité et de prétendre y dicter la moindre condition au nom de la grandeur de la France. Clairement, le rôle d'un Villepin pour l'Irak n'est plus concevable avec une nouvelle donne en matière de défense. Plus question non plus d'aller se battre en Afghanistan, sachant que c'est laisser la porte ouverte aux Talibans et à l'islamisme radical, avec, du coup, un grand terrain d'entraînement pour le terrorisme. A défaut, c'est admettre que seule l'Amérique décidera du sort du monde occidental. Si jamais l'armée fait les frais de la crise, il ne faudra pas reprocher ensuite au gouvernement une éventuelle inaction en  situation de crise. Dans tous les cas, si elle voit ses moyens diminués, il est hors de question de lui laisser toutes ses missions, et plutôt que de toucher à la qualité de son équipement, je préfère que l'on mette fin immédiatement à toutes les opérations extérieures. Et puis fini de jouer à bateau sur l'eau avec notre gros porte-avion, vu les coûts de fonctionnement du bestiau...

    A ce que j'ai compris, les 3/4 des Français sont prêts à admettre une perte de souveraineté dans le domaine de la Défense afin de favoriser une politique communautaire pour réduire les coûts. Il faudra aller jusqu'au bout et céder notre siège au conseil de Sécurité à l'Europe, dans ces conditions. Simplement, une nouvelle fois, les mêmes qui hurlent sur facebook à l'inaction de la France en Afrique ou ailleurs ne devront plus venir couiner si la France se retrouve incapable d'agir faute de forces adéquates.

    On peut, oui, choisir la défense comme poste de réduction de dépenses, mais que cela soit fait en connaissance de cause.

    Les Français sont accrochés à leurs retraites comme des chapeaux chinois agglutinés sur un rocher à marée basse : je ne sais pas si vous avez déjà essayé d'en enlever un, mais c'est la croix et la bannière, autant tenter de casser le rocher au burin directement...Le problème, c'est que sur les retraites, il y a un vrai problème... Bref, c'est pas gagné...

     

  • Nos blogues politiques peuvent-ils convaincre ?

    Luc Mandret signale une très intéressante étude sur Internet et la politique. A propos des blogues politiques, 16% des Français ont consulté au moins une fois un blogue de personnalité politique et 11% ont commenté un blogue ou un site d'information politique. Ils ne sont que 1 à 2% à le faire souvent. Je lisais dans les commentaires, chez Luc Mandret, que ceci relativisait l'importance des blogues. Ce n'est pas mon avis : si un blogue peut parvenir à convaincre une personne par mois, il a fait du bon boulot. S'il peut décaler d'un cran en plus ou en moins une opinion positive ou négative sur une personnalité, il a aussi fait du bon boulot. S'il peut contribuer à populariser un problème ignoré de la population, il fait à nouveau du bon travail, et enfin, s'il contribue à faire éclater la vérité ou à la rétablir, il est encore à sa place.

    Si 30% des Français ont une pratique d'Internet, ils sont presque les deux tiers à admettre qu'internet est susceptible de fournir des informations politiques que l'on ne trouve pas ailleurs (de fait, twitter s'avère redoutable, dans ce domaine, suivi par quelques blogues bien informés...). De manière générale, ils sont nettement plus nombreux à penser qu'on peut être plus facilement acteur politique grâce à Internet que l'inverse.

    Il y a donc un potentiel en suspens qui pourrait, au fil du temps, s'actualiser. Si Internet ne fait pas, loin de là, à l'heure actuelle, une élection, c'est une position stratégique indispensable à occuper pour les partis politiques.

    De ce point de vue, la droite, et particulièrement l'UMP, a pris un retard considérable sur la gauche, omniprésente et omnipotente sur la Toile. Le sondage révèle la très forte activité de l'extrême-gauche sur Internet : si elle compte moins de militants en nombre que d'autres forces politiques, ils sont très actifs, notamment sur dans les commentaires.

    Pour ma part, sur ce dernier point, je m'étonne un peu des résultats du sondage puisque je ne vois pas de gros sites ou de gros blogues d'extrême-gauche émerger, à l'exception de Bellaciao. Côté blogues, à part CSP , il n'y a pas grand monde de connu, sauf à compter les décroissants dans le nombre. Soit ils restent vraiment entre eux, soit ils ne font que commenter (par exemple, sur AgoraVox, avec les fachos, il y en a une sacrée tripotée).

    J'ai vu que deux catégories d'âge en particulier avaient une pratique politique au moins sur Internet : les 18-24 ans et 34-35 ans. Deux catégories favorables au MoDem et à Bayrou.

    Les 50-64 ans, au contraire peu favorables au MoDem sont également très bien représentés, avec 24% d'entre eux qui ont deux pratiques politiques ou plus de la Toile. Je m'explique, pour ma part, cette présence, par la prégnance des cadres supérieurs dans cette catégorie. D'ailleurs, dans les 35-49 ans, ils sont 18%. Les deux scores les plus élevés toutes catégories confondues. Or, les cadres supérieurs et les professions libérales ont une forte propension à chercher à s'informer. Il leur est donc plutôt naturel de passer par Internet pour le faire. C'est, du moins, mon interprétation de ces chiffres. On trouve dans la catégorie 50-64 une très forte proportion d'hommes : il me semble que cela correspond aux évolutions de carrière et aux différences que l'on constate justement entre hommes et femmes en France...

  • Nos retraites

    Tiens, Jean-François Copé s'intéresse à l'avenir de nos retraites. Intéressant, puisqu'il prend une position très claire en faveur de la retraite par répartition. Il n'envisage pas non plus de toucher au montant des pensions : c'est en tout cas ce qu'il dit dans son édito. Il a décidé de créer un groupe de travail sur cette délicate question, avec des élus de l'UMP et du Nouveau Centre. La question posée au citoyen lambda sur l'une des pages du site indique que le groupe de travail de Copé envisage prioritairement l'allongement du temps de travail. Il me semble bien avoir lu dans des sondages récents que les Français sont très hostiles à cette solution. Le site a néanmoins le mérite d'exposer clairement à quelle situation nous risquons d'être confrontée dans les années à venir. Patrick Joly, un collègue blogueur après avoir rappelé récemment la position du Parti Socialiste (élargir l'assiette en taxant le capital), envisage lui aussi un accroissement de la durée de cotisation. Le MoDem reprend à peu près l'idée de Bayrou de 2007 de proposer un système de retraites à points, en encourageant l'activité partielle au-delà de la limite légale de la retraite.

    La réforme des retraites est un serpent de mer : il paraît à peu près inévitable d'aligner régimes spéciaux et régimes publics sur les régimes privés, mais cela va être très difficile, car il faut s'attendre à une véritable bronca des fonctionnaires. Il faudra donner quelque chose de fort en contrepartie pour que cela puisse être accepté. Il faut bien comprendre qu'elle était calculée jusqu'ici sur les six derniers mois. En passant aux 25 dernières années, cela va générer des dommages considérables dans les revenus de ces retraités qui pourront se retrouver avec parfois deux fois moins que ce qu'ils avaient prévu.

    S'il y a un embryon de solution, c'est de distinguer ceux qui s'engagent maintenant dans la fonction publique, en remaniant d'ores et déjà leur contrat dans ce domaine. Pour ceux qui ont signé par le passé, difficile de revenir sur un engagement d'État, sauf à ne vraiment pas pouvoir faire autrement. Il faudrait un expert pour chiffrer cela exactement, mais à mon avis, plus on tarde à faire cette réforme, plus on aggrave les déficits futurs des caisses de retraites.

    Le Parti Socialiste essaie à mon avis d'éviter d'affronter le sujet en suscitant l'espoir fou que le «Kapital» paiera...

    Cela me paraît très difficile : nous sommes dans une économie mondialisée, et toute taxe sur le capital a des répercussions sur les mouvements de capitaux. Pour établir des taxes sur les capitaux, il faut passer des accords avec au moins la moitié des pays de la planète. Cela me paraît un peu le miroir aux alouettes.

    Il me semble que Copé pose le problème en termes clairs dans l'article qu'il a écrit sur Slate. Marielle de Sarnez, dans un entretien avec Linternaute, avait été assez claire : elle estimait que l'on pouvait conserver le principe d'un droit à partir en retraite à 60 ans, mais qu'il serait sans doute nécessaire de travailler plus longtemps pour espérer que ce départ se fasse à taux plein.  Elle soulignait, toutefois, qu'en amont de la question des retraites, on trouvait d'abord celui de l'emploi des Seniors. Elle aussi, se montre tout à fait hostile à une retraite par capitalisation, solution que privilégient de nombreux libéraux. A titre personnel, je suis, pour ma part, très méfiant avec les retraites par capitalisation : que des fonds de pension s'écroulent, et des millions de retraités peuvent se retrouver sans ressource aucune du jour au lendemain. Donc, je ne l'exclus pas, mais pour moi, il faut des garanties d'État derrière et un encadrement très strict des placements autorisés avec ce genre de fonds, en contraignant au passage les établissements financiers à séparer leurs activités dans ce domaine , de manière à ce que d'éventuels fonds de pension soient garantis.

    En tout cas, il y a là un débat qui doit absolument dépasser les clivages partisans et auquel nous devons tous prendre part.

     

  • Joyeux anniversaire, Marielle !

    Nom de Zeus, en jetant un oeil sur la fiche wikipedia de Marielle, je me suis rendu compte qu'elle était née un 27 mars !

    anniversaire.jpgBon, alors, comme le dit la chanson :

    Joyeux anniversaire
    Acceptez de bon cœur
    Nos vœux les plus sincères
    De joie et de bonheur
    Levons tous notre verre
    En ce jour de gaieté
    Et pour l'année entière
    Buvons à la santé
    Joyeux anniversaire
    Acceptez de bon cœur
    Nos vœux les plus sincères
    De joie et de bonheur
    Quel trésor sur la terre 
    Puis-je mieux vous offrir
    Devenez centenaire
    C'est mon plus cher désir
    Joyeux anniversaire
    Acceptez de bon cœur
    Nos vœux les plus sincères
    De joie et de bonheur
    Joyeux anniversaire
    Acceptez de bon cœur
    Nos vœux les plus sincères
    De joie et de bonheur
    La vie est plus légère
    Quand on chante et l'on boit
    Comme disait ta grand-ère
    On ne vit qu'une fois
    Joyeux anniversaire
    Acceptez de bon cœur
    Nos vœux les plus sincères
    De joie et de bonheur

    C'est tout de même mieux qu'happy birthday, non ?

  • En direct du MoDem et de ... Cap21

    Bon, je crois que c'est acté. Cap21 divorce du MoDem, c'était à peu près prévisible, enfin, si du moins les informations en provenance du compte twitter de Laure Leforestier sont fiables, puisqu'il n'y a aucun communiqué officiel en ce sens. Enfin, attention, c'est une décision unanime du Bureau National de Cap21, pas de son Congrès. Il reste à savoir ce que les militants vont en dire, fin mai.

    Ce qui serait drôle, pardonnez-moi, c'est que le Congrès de Cap21 désavoue son Bureau National. J'aimerais personnellement cette issue, parce que j'apprécie beaucoup nombre de militants de Cap21, mais...ce sont eux qui trancheront au final.

    Côté MoDem, Jean Lassalle et Robert Rochefort deviennent vice-présidents exécutifs, ce que je salue vivement. Marc Fesneau devient Secrétaire à l'organisation du parti.

    Par ailleurs, le MoDem renouvelle sa confiance en François Bayrou et se promet de lutter (enfin !) sérieusement contre les divisions internes, et notamment ceux qui font profession de répandre sur la Toile propos diffamants et dénigrements divers.

    François Bayrou a observé que certains comportements inacceptables tout au long de la campagne des Régionales ont pu coûter certainement au moins un demi-point à l'échelle nationale, au MoDem, privant nombre des têtes de liste de remboursements de frais.

    Le MoDem a  décidé de prendre à sa charge toutes leurs dépenses. C'est correct, honnête et courageux, je j'en attendais pas moins de mon parti.