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Un État sans dette ?

Bon : il se trouve encore des furieux pour affirmer très péremptoirement qu'un État ne peut faire faillite. J'en ai croisé quelques uns sur la Toile, et il y en a même un qui tient un blogue : un spécialiste de la mystification économique... Quand je pense que je viens de le faire référencer chez wikio...je suis trop bon. Nous sommes comme ça, nous autre libéraux : charitables.

Mon bon mystificateur a un petit problème avec l'argent, et plus généralement, de la monnaie : il a du mal à comprendre que la monnaie n'est pas une création ex nihilo, comme il semble le croire, mais se trouve directement reliée à la création de richesses. Et la valeur de ces richesses n'est pas, évidemment, celle que les divers mystificateurs lui prêtent, mais bien le prix qu'autrui est prêt à les payer.

Notre bon démystificateur définit donc ainsi la dette :

une dette c’est de l’argent que l’on doit à quelqu’un. D’où vient cet argent ? Pour faire vite, ce sont les banques qui créent cet argent et qui le prêtent ensuite…moyennant intérêt.

De l'argent que l'on doit à quelqu'un ou une personne morale, c'est tout à fait une évidence. En revanche, d'utiliser un raccourci pour dire que ce sont les banques qui créent cet argent et le prêtent ensuite moyennant intérêt, c'est une contre-vérité totale, révélateur de notre chasseur de koulaks vert de liquider ces salauds de banquiers. En réalité, c'est totalement faux : il n'existe pas d'emprunt sans une contrepartie. La plupart des emprunts servent à créer l'argent nécessaire pour acheter un service ou un bien.

En revanche, il est vrai que le système des réserves fractionnaires fait qu'une partie de la création monétaire n'est pas garantie sur des fonds existants (ou du moins, à hauteur d'un pourcentage ridicule). En somme la banque prête de l'argent qu'elle n'a pas. Que la banque n'ait pas l'argent ne signifie pas que l'argent créé ne finisse pas par correspondre à de la création de richesses ; cela finira par se produire, mais avec un décalage dans le temps.

Il ne faut pas croire que cette création ne soit pas encadrée : des règles prudentielles s'appliquent (Bâle2 entre autres) même si l'on peut en contester la légitimité. De plus, le mécanisme fonctionne dans les deux sens : une fois le crédit remboursé, une destruction monétaire est opérée à la mesure exacte de la création.

Je sais que pas mal de penseurs libéraux de l'école autrichienne sont très hostiles à cette création-là, la jugeant dangereuse et estimant ainsi la masse monétaire et le crédit artificiellement gonflés. Mais d'un autre côté, la démultiplication du crédit ainsi générée relance plus facilement consommation et investissement.

Cela dit, je trouve fort du collier de notre démystificateur de s'inspirer d'une analyse libérale des réserves fractionnaires pour en déduire que les États peuvent, eux, créer du crédit et surtout de la monnaie à tour de bras.  D'ailleurs, le texte auquel se réfère notre ami va tout à fait dans ce sens. Il est vrai qu'il est étonnant de voir des penseurs libéraux invoquer ainsi l'État afin de réguler les risques du crédit ; la diversité des établissements des crédits, cela me paraît une condition sine qua non de la liberté d'entreprendre car cela entretient une concurrence nécessaire. En effet, le crédit n'obéit pas seulement à la seule logique du profit : l'estimation que peut faire d'un profit futur un bureaucrate et un banquier n'est à mon avis pas la même. Si seuls les États ouvrent et ferment les robinets de crédit, nous entrerons dans une logique d'étatisation de planification du crédit. Je crois bien, quoi que dise Christian Gomez sur le sujet, que cela n'a pas empêché les États socialistes de s'endetter lourdement par le passé ; et pourtant, ils contrôlaient le crédit sur leur territoire.

In fine, de toutes façons, ces économistes ne proposent pas de créer de la monnaie pour résorber les dettes, mais de laisser le robinet du crédit entre les seules mains de l'État. En réalité, leur principale préoccupation, c'est de couvrir la création de crédit par des réserves métalliques, c'est à dire, en somme, de revenir au système en vigueur avant 1971, afin d'éviter tout emballement du crédit et mieux réguler les économies nationales.

Pour revenir à notre démystificateur, il constate la chose suivante :

« le déficit budgétaire est sensiblement égal au montant des intérêts du service de la dette (en dehors des périodes de crise). La dette est donc en gros, créée par ces mêmes intérêts. La question qui peut alors venir à l’esprit est : pourquoi l’Etat doit il payer (des intérêts) pour quelque chose (la monnaie) qu’il pourrait créer lui-même ? »

Observons l'interrogation purement rhétorique qui consiste à objecter que l'État pourrait se prêter de l'argent à lui-même. Bien évidemment, c'est de la création monétaire sans contrepartie si elle sert à financer ce que nous finançons à l'heure actuelle, c'est à dire les frais de fonctionnements de l'État. Même s'il s'agit d'investissements, encore faut-il espérer un retour sur cette création monétaire, je le suppose, via la fiscalité produite par les richesses facilitées par ces investissements.

Quand Gomez écrit qu'un crédit sous contrôle de l'État serait à l'abri des humeurs animales des agents économiques (page 6 en pdf)et que par exemple un boom immobilier comme celui des dernières années aurait été impossible, je suis quelque peu sceptique : aux USA, actuellement, on invente les subprimes d'État, c'est à dire que pour assurer la pérennité des emprunts immobiliers, c'est l'État, désormais, qui garantit la valeur hypothécaire des biens immobiliers. On voit donc bien  qu'un État est tout à fait capable des mêmes erreurs qu'une banque, même s'il est évidemment plus solide.

Écomystificateur est très sûr de lui et considère ses contradicteurs (enfin... au moins ma personne) comme des demeurés bêlant "la dette, la dette, la dette !". Qu'il comprenne bien que les auteurs du texte qu'il cite ne proposent nullement de faire fonctionner la planche à billets, comme il le suggère. D'ailleurs, Gomez, tout en recevant l'analyse des Autrichiens, est bien contraint d'admettre que son État vertueux serait contraint de créer de la monnaie, à son usage exclusif, certes, mais de créer de la monnaie ex nihilo tout de même (page9).

Si j'ai bien compris, les banques centrales récupéreraient les derniers crédits des banques afin de financer la création monétaire nécessaire au remboursement des dettes publiques (p13 et 14). Cette opération n'aurait lieu qu'une seule fois, en principe.

Le document de Gomez mérite évidemment le détour, et son calcul est séduisant en apparence. Il s'appuie toutefois sur l'impression que l'État est un prêteur infaillible. Ensuite, l'imbrication des économies entre elles est telle que la mise en place d'un tel système suppose un accord mondial, or, c'est là une arlésienne : on sait bien que le principal obstacle à la mise en place d'une régulation à l'échelle mondiale, c'est la difficulté à s'accorder entre des États très différents. Il faut donc raisonner sur l'existant, même si on peut tenter de promouvoir des solutions séduisantes au moins intellectuellement.

In fine, pour bien comprendre les tenants et les aboutissants du débat, il faut lire évidemment le document de Gomez, l'éco-mystificateur a raison sur ce point, et, pas seulement le résumé, bien trop insuffisant pour comprendre la logique du raisonnement.

On pourrait admettre que la solution proposée par Gomez résorbe à terme la dette, mais elle ne l'enlève pas à l'heure actuelle, et si notre bon mystificateur s'appuie sur la thèse de Gomez pour lancer une telle assertion, il n'a rien compris à la thèse.

In fine, c'est assez étonnant de voir l'auteur invoquer les Mânes de tant de penseurs libéraux, parce que ces derniers ont estimé que le seul secteur qui ne pouvait et ne devait être libre était celui de la monnaie, privilège des États, sauf à risquer de graves déséquilibres. Peut-être est-ce ma méfiance instinctive de l'État qui me pousse, pour le compte, à me montrer plus libéral que les libéraux eux-mêmes. Peut-être, aussi, qu'après un examen plus attentif, je me laisserai finalement convaincre par cette solution. En fait, je pense que je vais en reprendre la lecture avec une attention renouvelée et aller jeter un oeil du côté de la critique.

 

 

 

 


Commentaires

  • Un seul mot : Argentine

  • @Claudio
    oh que oui, et pas seulement, mais va lui dire ça...

  • Bravo pour votre blog. Honnête, intelligent, qui fait réfléchir.
    Effectivement, nier la possibilité de faillite d'un Etat, c'est avoir une mauvaise foi de belle-mère :)

  • @ l'hérétique
    Heureux de voir que votre position a sensiblement évolué et que vous acceptez maintenant de considérer les arguments présentés. C'est tout ce que je demande. Après, on peut ne pas être d'accord, mais au moins on peut argumenter en toute connaissance de cause.
    Je crois que nous sommes à peu près d’accord sur le fonctionnement du système monétaire dit à réserves fractionnaires et je ne vais donc pas épiloguer même si j’ai du mal à comprendre comment vous pouvez écrire « dire que ce sont les banques qui créent cet argent et le prêtent ensuite moyennant intérêt, c'est une contre-vérité totale » et juste après « En somme la banque prête de l'argent qu'elle n'a pas » Votre goût pour la polémique et la provoc peut-être ? Mais bon, encore une fois, l’essentiel c’est que nous soyons d’accord.

    Vous dites : « l'estimation que peut faire d'un profit futur un bureaucrate et un banquier n'est à mon avis pas la même ». Vous trouvez que ces derniers temps les banquiers se sont distingués par leurs choix judicieux d’accorder des prêts ? Je suis sûr que vous avez entendu parler des subprimes ! Néanmoins, je suis là encore d’accord avec vous, que laisser le pouvoir de création monétaire totalement aux mains de nos dirigeants est peut-être un peu risqué (même si on m’a fait justement remarqué que nos chers dirigeant ont déjà, par exemple, le code nucléaire !) . Il faut sûrement trouver une solution intermédiaire sur le modèle de ce que propose quelqu’un comme Frédéric Lordon.
    Encore d’accord avec vous (décidément) sur le fait qu’en théorie la création monétaire par l’Etat est une mauvaise idée pour les frais de fonctionnement et devrait être réservée aux investissements. Encore faut-il pouvoir disposer d’une claire distinction entre les deux et là, ce n’est pas gagné. Mais bon, si il ne reste plus que ça à résoudre …
    Je reconnais que le texte de Gomez n'est pas des plus simples. Il y a plein d'autres manières d'aborder le sujet et vous trouverez plein de choses sur Internet. Il y a même des gens qui ont écrit des bouquins sur le sujet.

  • @ Claudio Pirrone
    C’est une condition nécessaire pour être adhérent du Modem que d’être bouché à l’émeri ? Sérieusement, vous pensez que votre commentaire donne quelle image de votre mouvement ?
    Vous avez un cerveau ? Servez-vous en donc !

  • @RST
    Ma position n'a pas fondamentalement évolué. En ce qui concerne la création monétaire des banques, soyons clair : jusqu'à un certain point au niveau macro-économique, il y a en effet création monétaire, mais au niveau micro-économique, c'est ignorer les mécanismes de compensation inter-bancaires.
    Une banque ne doit pas créer plus de crédits qu'elle n'a de dépôts quotidiens.
    Donc, si par exemple, la BNP me prête 100, que je dépose les 100 au Crédit Lyonnais, elle s'en sortira sans devoir emprunter 100 sur les marchés financiers seulement si les dépôts lui permettent de couvrir ces 100 (par exemple, si un emprunteur au CLY a eu la bonne idée de venir déposer 100 d'emprunt à la BNP).
    Comme il y a beaucoup de banques, c'est évidemment plus complexe que je ne l'énonce, mais, ce qui se produit, bien souvent, c'est que les banques doivent se refinancer sur les marchés pour équilibrer leurs comptes ; et donc, dans ces conditions, il n'y a pas de création ex nihilo. Sans compter la nécessité d'acheter des produits sur les marchés dérivés pour couvrir leurs risques (Credit Default Swap, par exemple).
    Bref, déclarer que les vilains banquiers créent de la monnaie comme ils l'entendent, cela recèle surtout beaucoup de sous-entendus politiques.
    Sans jeu de mots, c'est monnaie courante, par les temps qui courent, d'accuser les banques de tous les maux...

  • Votre position a évolué en ce sens que vous acceptez de discuter. C'est déjà pas mal.

    Sur la création monétaire, vous mélangez visiblement un peu tout et je crois qu'on est reparti pour un débat qui a déjà lieu ailleurs. Mais bon, c'est une croisade ...

    2 chiffres simplement:
    le montant de la base monétaire (monnaie banque centrale fiduciaire et scripturale) était pour l'eurozone de 1070 milliards d'euros en octobre 2009
    A la même époque , l'agrégat M1 (monnaie fiduciaire + dépôts à vue) était de 4483 milliards d'euros soit un peu plus de 4 fois plus.
    Vous expliquez comment cette situation si il n'y a pas, selon vous, de création monétaire par les banques commerciales ?

  • @ RST

    Merci du conseil, je l'avais oublié à l'asile.

  • @RST
    Je n'ai pas dit qu'il n'y en a pas. J'ai dit que ce qui est vrai au niveau global (donc macro-économique) est plus contestable au niveau micro-économique : les banques ne font pas ce qu'elles veulent en matière de création monétaire.
    Ensuite, je conteste qu'il s'agisse de création monétaire pure car la création en question correspond bien à une richesse qui se matérialisera au fil du temps.

    Sinon, oui forcément, les banques accroissent la masse monétaire avec les crédits convertibles en liquidités, je n'ai jamais prétendu l'inverse. Ce que je conteste c'est de dire que c'est une création ex nihilo surtout quand elles sont contraintes d'emprunter pour le faire.
    Vous auriez les montants M2 et M3, par hasard ?
    Par rapport à votre chiffre, c'est un peu logique s'il y a beaucoup de crédits en cours : quand ces crédits seront remboursés, la monnaie ainsi récupérée disparaîtra de la masse monétaire.
    Ce qu'il y a, c'est que notre économie repose sur une enfilade de crédits dans le temps. Une fois un crédit remboursé, la monnaie de la banque est détruite et il devient possible d'en créer à nouveau.

  • @RST
    au fait, tant que j'y suis, Claudio est docteur en économie et maître de conférences en université...

  • Non, pas maitre de conf :-)

    Juste un économiste hétérodoxe.

  • @Claudio
    ah, au temps pour moi, j'avais le souvenir que tu avais parlé de tes étudiants.

  • @ l'hérétique
    Je vous fais cadeau du "ex-nihilo". Je me contenterai de : les banques commerciales créent de la monnaie

    M2: 8 214 Md€
    M3: 9 401 Md€
    et donc ?

    Pour le reste, si c'est "un peu logique" alors tout va bien.

    Docteur en économie !!! Rien que ça.
    Docteur en économie ... de l'Argentine ?
    Non mais sérieusement, qu'est-ce que vous voulez que ça me foute qu'il soit docteur en économie ? C'est sensé m'impressionner ? L'empêcher de dire des conneries ?
    Qu'est-ce que ça vient foutre dans le débat ? Il pourrait être le pape que ça ne changerait rien !


    @ Claudio Pirrone
    C'est quoi selon vous "hétérodoxe" ?

  • Eh be...

  • Je voulais comparer à M2. M2 est assez peu volatile, puisque ce sont essentiellement des livrets d'épargne (livret A, CODEVI, et cetera...)
    Sinon, bien content que vous me fassiez grâce du "ex nihilo".
    En revanche, je veux bien que vous me réexpliquiez en quoi la dette des États n'existe pas, ça, ça m'intéresse...

  • "Mon bon mystificateur a un petit problème avec l'argent, et plus généralement, de la monnaie : il a du mal à comprendre que la monnaie n'est pas une création ex nihilo, comme il semble le croire, mais se trouve directement reliée à la création de richesses."

    Les banques engagent jusqu'à plus de 100 fois leurs capitaux propres, donc, de l'argent qu'ils n'ont pas, et qu'ils n'ont pas forcément injecté dans l'économie. Pourquoi prêter pour des projets, sur 10 ou 20 ans, quand une journée sur les marchés dérivés peut suffire ? Dans le milieu, on parle de "capitalisme sans capital", un comble...

    Alors oui, “dans la vraie vie” financière, la monnaie est une création ex nihilo, pour l'essentiel tout du moins. La Banque mondiale (pas vraiment un pool de dangereux gauchistes) parle "d'économie financière parallèle", et encore, la BM oublie de préciser que cette "économie virtuelle" pèse beaucoup plus lourd que "l'économie réelle".




    “Il ne faut pas croire que cette création ne soit pas encadrée : des règles prudentielles s'appliquent (Bâle2 entre autres) même si l'on peut en contester la légitimité.”

    Oui, tu as raison, on a vu ça récemment... Si les citoyens américains, irlandais, finlandais (...) lisaient ça, garanti qu’ils t’expliqueraient bien ce qu’ils en pensent de l’efficacité de B2 et de ses ratios prudentiels.

    Étonnant ce ton péremptoire que tu empreintes, alors que visiblement l’économie n’est pas ta spécialité.

  • @ RST

    il y a des dictionnaires vous savez ?
    Et des livres d'histoire aussi.

    Mais sans doute les Etats n'ont jamais fait faillite dans le passé ni des Etats ont essayé d'éviter cela en allant jusque vendre des pans de leur territoires aux créanciers. D'ailleurs sans succès.

    Mais bon, vous le dites vous même, la vôtre c'est une croisade ... pour le recul on repassera

  • Bonjour tout le monde !

    Je tiens tout d'abord a préciser que je n'ai pas bénéficié d'un enseignement en économie. Je tente de combler ce manque par moi même grâce a des blogs tels que les vôtres - et je m'adresse autant a l'hérétique qu'à Ecodémystificateur.

    Je tiens a préciser aussi que je ne suis pas un idiot, j'ai une bonne formation en mathématiques me permettant de comprendre les modèles économiques utilisés - modèles que je souhaiterais bien voir lorsque vous avancez des chiffres, d'ailleurs.

    Mais là n'est pas le point, je souhaitais revenir sur la notion d'intérêt. Corrigez moi si vous percevez une faille dans mon raisonnement :

    Lors d'un prêt, on attend de son bénéficiaire qu'il rembourse à la fois le principal, plus un intérêt.

    L'intérêt deviens une augmentation virtuelle de la quantité de monnaie, la quantité existante ne pouvant bien évidement plus suffire pour rembourser à la fois le capital + l'intérêt.

    Il devient donc nécessaire de créer de la richesse "concrète" (matérielle comme un bien, ou dématérialisée comme un site internet, des services) dont la valeur couvre au moins l'intérêt.

    Après tout, si j'emprunte 1000$ a 5%, j'espère créer au moins 1050$ de valeur ...

    Ma question est donc : Puisque c'est la croissance économique concrète qui augmente la richesse servant a rembourser des emprunts, pourquoi est il possible de prêter a des taux* supérieurs au taux croissance mondiale ?

    Le système d'intérêt n'est il pas le problème, dans le fond ?

    *taux bien sûr rapportés à la durée de l'emprunt, car un intérêt de 5% par mois, c'est 79.5% sur l'année, etc )

  • @Ewen.

    Premièrement, le taux d'intérêt incorpore une prime.

    Deuxièmement, un système à intérêt supérieur au taux de croissance est possible. Il suffit que les créanciers consomment la différence entre le taux d'intérêt et le taux de croissance. Une autre possibilité est que l'offre de crédit croitra plus vite que la production entraînant une baisse du taux d'intérêt.

  • Ah, mon brave Hérétique... Tenter de comprendre quelque chose au galimatias de RST... Moi, j'ai très très vite abandonné.

    Bon courage.

  • @h16
    en tout cas, je n'ai toujours pas compris comment il arrive à conclure qu'un état ne peut pas faire faillite...
    @Ewen
    le problème, c'est le cercle vicieux dans lequel vous pouvez tomber si vous possédez une entreprise, mais que cela vous coûte encore plus cher de ne pas investir que consentir la dépense nécessaire ; c'est souvent le cas de l'agriculture : s'ils cessent d'investir, ils sont morts, mais s'ils investissent, ils vendent malgré tout à perte (au moins en France). C'est un cercle infernal, et je ne vois pas d'autres moyens de s'en sortir que par des taxes douanières, mais, dans ce cas, on est à peu près certains d'avoir des mesures de rétorsion là où nous exportons.

  • @l'hérétique:
    Je ne vois pas bien le rapport entre votre réponse et la question d'Ewen.
    Ensuite, le protectionnisme a en général pour conséquence de maintenir des activités peu productives sur le territoire national au détriment d'usages plus efficaces de nos ressources.

  • Manifestement vous n'avez rien compris!
    Le démystificateur en question vous surpasse de beaucoup. Enlevez vos œillères néolibéral et allez voir, sur youtube je crois, le très bon documentaire "L'argent dette", que je conseille à tous d'ailleurs. Cela vous évitera de nous raconter des âneries !

  • @ l'hérétique sur RST = moi non plus.

    Sur la question des banques commerciales et de la création de monnaie (sur laquelle je dois avouer qu'il y a 3 ou 4 ans, je ne comprenais pas grand chose, la crise a eu cette vertu pédagogique ...), les explications de Jean Peyrelevade sont assez simples et claires.

    http://www.francedemocrate.info/spip.php?article665

  • Comment un état peut-il être déclaré en "faillite" ? existe t-il une instance qui puisse déclarée tel ou tel état en faillite ?

    "faillite" ou "défaut de paiement" ?

    Un état finit toujours par payer. Le FMI comme la banque mondiale sont là pour apporter une aide financière (avec des contreparties évidemment telles que des politiques d'ajustement forcées, privatisations, diminution des dépenses publiques etc). l'Etat perd alors sa souveraineté.

  • @toto
    Nous n'avons pas connu, en effet, depuis de nombreuses années, un état faisant réellement faillite : il a toujours trouvé une porte de sortie. Notez, toutefois, qu'en 1939, l'Allemagne nazie est entrée en guerre en grande partie parce qu'elle allait droit à la faillite, ce que les livres d'histoire ne précisent que fort rarement...

  • Le monde de 39 et celui d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir.
    Le FMI qui n'existait pas en 39 a été crée en 44 justement pour assurer une stabilité au système international suite à la crise de 29 notamment.

    La Grèce ne fera pas "faillite", elle lèvera des fonds (en dollars) et mettra des années à apurer sa situation, mais la Grèce en tant qu'Etat ne devrait pas faire "faillite" .

    Par contre il est possible qu'elle sorte de la zone euro. Mais c'est un autre débat.

  • @L' hérétique,
    Pas faux, exangue suite première Guerre Mondiale suivi de la crise économique de 1929...
    Peut-etre la raison pour laquelle, ils sont siii pointilleux au sujet des dettes!
    Quitte à faire un retour vers le passé^^ Auparavant, les empires colonialistes vendaient les terres éloignées. A présent le patrimoine sur nos terres qui est "dilapidé".
    Je ne sais plus qui a évoqué, une période d'imposition "importante" aux US, pourtant à cette époque là, nos chateaux étaient démontés pièces par pièces pour etre reconstitués dans des: "mansions overseas"...

  • @toto
    dites, vous n'êtes pas le toto du NPA mais un autre "toto", comme commentateur ?
    Oui, en effet, je suis d'accord avec vous pour le rôle initial du FMI.

  • @ Martine

    Vous parlez des taux d'imposition US de 80% post-crise de 29 et de 60% post-2d GM US? (ils sont peut être même montés encore plus haut).

    En France ils étaient montés à 90% période post-crise de 29.

    La levée des impôts permet aux états de renflouer leurs caisses.

  • > "dites, vous n'êtes pas le toto du NPA mais un autre "toto", comme commentateur ?"

    Ben non !

  • @Toto,
    Relisez moi, je ne suis pas la personne qui a évoqué le sujet, l' hérétique non plus.
    Donc, adressez vos questions au principal intéressé.
    Bien à vous

  • Les "emprunts russes" sont une sorte de faillite d'un Etat:

    http://www.edubourse.com/guide/guide.php?fiche=emprunts-russes

    La "signature" de la France ne vaudra bientôt plus grand chose, après celle de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne...

  • Merci Danièle, bonne nuit! :o))

  • @toto:
    Beaucoup de pays ont fait partiellement défaut sur leurs dettes récemment, même après intervention du FMI (ex: Argentine).

    @l'hérétique: L'Allemagne ne s'est pas engagée dans la seconde guerre mondiale parce qu'elle était surendettée. Par contre, il est vrai que la crise économique (en partie aggravée par les réparations) a permis aux nazis d'arriver au pouvoir.

  • @jean
    le troisième reich était au bord de la banqueroute en 1939 : le régime aurait explosé en vol en moins d'un an s'il ne s'était pas engagé dans une guerre à outrance...

  • @l'hérétique:
    Je ne vois pas bien en quoi la guerre à outrance a amélioré sa solvabilité.
    Si Hitler avait des problèmes d'argent, il lui suffisait de tailler dans les dépenses militaires.

  • @jean
    C'est de l'humour ?

  • @jean
    je crois que vous n'avez pas compris ce que je veux dire.

  • @ jean

    regardez les taux de croissance des usa pendant la deuxième guerre mondiale et vous aurez un aperçu du (mauvais) calcul évoqué par l'hérétique

  • @ Martine:

    Il vous suffit de podcaster l'émission de France Culture de ce samedi "La Rumeur du Monde" avec des gens qui savent de quoi ils parlent...

    Voici le lien:

    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/rumeur/fiche.php?diffusion_id=83087

  • @Danièle,
    Merci :o))
    Dslée, un économiste brillant dans ma famille, qui sait lui aussi de quoi il parle...
    Etes-vous économiste?
    En d'autres termes, oubliez moi, est-ce clair?

  • @ Martine:
    Si vous m'oubliez au lieu de me suivre à la trace, j'en ferai de même, merci :-)

    Quant à l'économiste "de votre famille", cela me rappelle une femme qui se présentait en disant en premier lieu: "Mon mari est le Directeur de..."...

  • Mais, je ne vous suis pas !!?
    Pour le reste, cela vous ressemble, donc pas étonnée.
    Joyeuses Paques

  • http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20100331.OBS1672/deficit-historique-a-7-5-du-pib-dette-a-77-6-du-pib.html

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20100404.OBS1890/le-fmi-revoit-a-la-hausse-ses-previsions-pour-2010.html

    http://www.lesechos.fr/info/inter/reuters_00242558-rebond-de-la-demande-pour-le-travail-temporaire-en-allemagne.htm

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE6300K220100401

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE63004C20100401?pageNumber=1&virtualBrandChannel=0

  • @Claude Pirrione:
    Certes, le PIB américain a grimpé durant la seconde guerre mondiale, mais moins que les dépenses d'armement. Ce qui signifie le "keynésianisme militaire" ne fonctionne pas vraiment mieux que le traitement statistique du chômage.
    Le seul "avantage" de la guerre est qu'elle réduit au silence beaucoup de gens et fait -parfois- disparaître certains avantages indus.

    http://krugman.blogs.nytimes.com/2009/01/22/war-and-non-remembrance/


    @l'hérétique:
    Si votre point est qu'Hitler avait besoin de la guerre pour consolider son régime c'est possible (et non résorber des déficits), même si j'en doute.

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