Il y a des jours, je me demande dans quel monde je vis...La société anglaise Primark vient d'avoir une idée géniale : elle propose des bikinis rembourrés pour des gamines de 7 ans. J'hallucine. Oh, ils peuvent bien présenter leurs excuses pour avoir offensé leurs clients, ils ont juste montré de quel bois ils sont faits, ces enfoirés. Le comble, c'est que ce n'est pas la première fois ; apparemment, en 2005, la marque ASDA avait fait une tentative similaire pour des gamines de neuf ans. Il y a des hyènes qui sont prêts à surfer sur l'insupportable pour faire du fric. S'ils pouvaient faire du trafic d'enfants, ils le feraient, n'en doutons pas un seul instant. PRIMARK, ASDA, rappelez-moi bien leur nom que je me souvienne de ne jamais acheter le moindre article chez ces enc....! Merci à Isabelle que je sais très vigilante quand il s'agit de protéger les enfants de l'avoir signalé sur facebook.
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Au Café des Délices...
Il m'a fait de la peine, l'Nicolas. La Comète va perdre ses gérants, honnêtes gens avec lesquels il avait tissé des liens d'amitié. Le bistrot va rester, mais il va perdre une partie de son âme. Pour Nicolas, la faute au libéralisme : des propriétaires qui attendent toujours plus de rentabilité. La réalité est plus diverse. Il se trouve que le sénateur centriste Nicolas About, et Michel Mercier, en charge de l'aménagement des espaces ruraux ont organisé un colloque sur la disparition des bars et cafés. J'en ai trouvé un compte-rendu sur la Toile. En fait, Nicolas n'a pas tout à fait tort, mais, c'est, plutôt, qu'il est mal tombé. L'institut Mimèsis a réalisé une étude en 2009 sur la convivialité des bars et mis en évidence quatre profils de propriétaires bien distincts. J'ai mis en gras le profil sur lequel Nicolas est tombé...
- Les nouveaux entrants (entreprise familiale) : en début de carrière, ces jeunes de moins de 30 ans sont désireux de s’intégrer socialement, que ce soit des immigrés ou des jeunes en échec scolaire. Ils visent la satisfaction et la fidélisation du client. Ce sont les seuls qui ont conscience de la nécessité de se former. Maîtres mots : générosité, confiance, ouverture.
- Les investisseurs (associés ou seuls) : dans une dynamique de réussite sociale, ils en sont à leur deuxième ou troisième affaire. La dimension commerciale et financière est primordiale. Il s’agit de rentabiliser au mieux et au plus vite leur investissement, en choisissant les produits les plus rémunérateurs et capteurs de clients. Maîtres mots : productivisme, pragmatisme, convivialité a minima dans un but commercial.
- Les insatisfaits (seuls ou couples en difficulté) : en situation d’échec, ils vivent un décalage entre leur fantasme de réussite et leur réalité. La convivialité est une attitude calculée.
- Les “deuxième vie” (couples en harmonie) : C’est une reconversion mûrie, préparée, et réussie en couple. Le café correspond à l’aboutissement de leur carrière. Maîtres mots : valeurs d’écoute, de partage, de générosité.
Le compte-rendu note, parmi les maux dont souffrent les bistrots en effet la Grande Distribution qui se réinvestit sur le commerce de proximité que ce soit en centre-ville ou dans les quartiers. Mais elle n'est pas seule : buvettes non professionnelles, associations sportives, mairies, clubs mènent la vie dure à nos estaminets. Plus insidieux, l'image associée aux bistrots (le café du commerce), les nuisances qu'on leur prête, la répression de l'alcool et du tabac et des normes de sécurité et d'aménagement toujours plus exigeantes contribuent à l'effacement progressif de ces établissements de notre paysage. Quelques chiffres sont évocateurs : 200 000 bistrots et cafés en 1960, 37 000 aujourd'hui. On mesure mieux l'état de la convivialité et la déliquescence du lien social avec un phénomène d'une telle ampleur.
Paradoxal, dans une société qui réclame, au moins en paroles, plus de lien social, et se plaint constamment de l'individualisme.
Si la qualité du service et la visibilités apparaissent essentielles pour redorer l'image ternie des troquets, mon sentiment, mais je ne suis pas le seul à le penser, c'est que seule la diversification des services peut redonner un peu d'espace et d'air aux bistrots, particulièrement dans les campagnes. C'est la position de Michel Mercier, notamment :
« dans les territoires ruraux comme dans les quartiers ». « La poste, la presse, les journaux font vivre la démocratie. » C’est aussi « le dernier commerce du village ou le repas des chasseurs ». « Des expériences de points multiservices ont eu lieu en Auvergne : retrait d’argent, point de relais d’informations touristiques, point Internet, produits de téléphonie mobile, dépôt de pain. » Il y a aussi « ce besoin de trouver localement des services qui n’existaient pas autrefois. Le bistrot doit être prêt à les accueillir. » Sans oublier « les services de proximité tels que les retraits de colis ou l’achat de billets de train TER ».
« Avoir en un lieu unique tout ce qui disparaît ailleurs » en somme, concluait récemment Anne-Marie Escoffier, la Sénatrice radicale (de gauche) de l'Aveyron.
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Sindbad, temps héroïque du capitalisme entrepreneurial ?
Pour passer le temps, en ce moment, je relis de larges passages des Contes des Mille et une nuits, et particulièrement les voyages de Sindbad. J'y ai bien réfléchi, et je me suis demandé quel personnage héroïque se dégageait du conte ; en fait quand on y songe, alors qu'en Occident, à cette époque, le paradigme du héros c'est l'homme de guerre, et de préférence le chevalier, dans le monde arabo-musulman, il y a une toute autre approche : Sindbad, c'est un jeune homme qui riche par héritage, dilapide d'abord ses biens, avant de réaliser qu'il court à la pauvreté. Alors, plutôt que d'attendre ce qu'il considère comme l'un des maux les plus funestes pour le vieil âge, il vend ses derniers biens, et, sur le capital accumulé, réalise des investissements pour commercer. Même si c'est le démon de l'aventure qui le reprend à chaque fois, pour tenter de nouveaux voyages, ils sont toujours ponctués d'échanges de biens divers ; on a avec Sindbad un véritable esprit d'entreprise.
Le conte est imprégné du monde des marchands et de leurs transactions : ils échangent, communiquent, s'entraident, stockent et consignent des marchandises, explorent des contrées toujours plus lointaines, font pot commun pour convoyer des marchandises et prendre des risques, bref, quasiment tous les ingrédients d'un entrepreneur moderne. En Occident, à cette époque, seul le visage de Marco Polo pourrait être comparable, mais c'est un Vénitien, primo, secondo, c'est tout de même près de deux siècles et demi plus tard, et tertio, Venise, république marchande, est réputée, en plein milieu du moyen-âge catholique, pour n'en avoir rien à cirer des oukazes et interdits papaux sur le commerce avec l'Infidèle et le Maure...
L'astucieux Sindbad exploite en fait les phénomènes de rareté : il exporte des marchandises rares là où il se rend, et ramène des denrées exotiques, donc tout aussi rares, là où il habite. Un parfait entrepreneur au sens praxéologique du terme, cartographiant les opportunités d'échanges...
Pendant ce temps, en Occident, on en est encore à une pré-thésaurisation puisque les seules opportunités d'enrichissement sont le pillage ou la découverte d'un trésor. Aucun esprit d'entreprise, quoi... J'ai pensé, avec un ami, que Sindbad pouvait être comparé avec Ulysse, mais en fait, non. Leur seul point commun, c'est l'astuce et l'audace. Pour le reste, leurs motivations sont fondamentalement différentes. Ulysse cherche à rentrer chez lui, Sindbad au contraire à partir.
Finalement, je me disais que seul ce monde arabo-musulman et persan des IXème et Xème siècles, extraordinairement avancé, a eu l'audace de faire des marchands des héros de leurs plus grands récits.
Je n'ai pas vu trace de quelque chose de semblable dans les autres littératures et civilisations.
Bref, des libéraux, avant la lettre, quoi :-)
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Ça débloque ou ça débloque ?
Ces derniers temps, je lis plusieurs notes de blogues annonçant des ralentissements de publication, voire des fermetures temporaires et pas des moindres. Ce sont tour à tour Marc Vasseur, Intox2007, hypos, Luc Mandret pour en citer dont la notoriété, au moins dans la sphère politique, est reconnue. D'autres se sont posés la question (Toréador, Skeptikos) ou sont devenus très épisodiques (Unique et Commun, Nelly Margoton, le Crapaud du Marais). Ce phénomène avait connu une première salve avec la quasi-disparition des blogs de Quitterie Delmas et de Versac. Le phénomène est ample et touche très largement les blogues. Tout récemment, c'est celui de Life's Good qui annonçait un sommeil prolongé. Je ne vais pas faire un tour d'horizon, il serait bien long, mais le fait est que j'ai vu bien plus de fermetures que d'ouvertures de blogues ces trois dernières années.
Est-ce cette épidémie qui a amené Jean Véronis à écrire un billet sur la mort des blogues ? Il se réfère à un autre billet, celui de Pierre Chappaz, dont l'analyse est intéressante. Véronis observe un changement de sociologie des blogueurs, devenue désormais adulte d'où des modifications de comportements. Mais l'une des clefs réside à mon avis dans les remarques de Pierre Chappaz sur la teneur des informations transmises sur les blogs ; pendant longtemps, futile, utile et agréable se confondaient dans un même espace ; l'émergence des réseaux sociaux, facebook, twitter, a entraîné une absorption générale du bruit dans ces nouveaux canaux, d'où la disparition des fameux skyblogs que Véronis assimile à raison comme un essartz primitif de réseau social pour adolescents. L'information, elle est demeurée sur les blogues, twitter et facebook servant désormais de relais plutôt que de sources d'information.
Côté politique, certains blogueurs ont renoncé à bloguer, mais pas à communiquer : Marc Vasseur, Intox2007 continuent à s'exprimer largement sur twitter, Quitterie Delmas est active sur facebook, par exemple. Côté politique, j'ai lu aussi que certains blogueurs renonçaient par désespoir d'agir sur l'action politique de nos gouvernants. Ce désespoir-là est à mon avis une erreur : s'ils regrettent que nos blogues ne puissent revenir sur le résultats d'élections, je crois qu'ils se bercent d'illusions en espérant que le contraire soit possible. Les blogues peuvent avoir une action parce qu'ils sont suivis par plusieurs journalistes et par une petite partie de la classe politique ; en ce sens, ils s'apparentent davantage à des think thank. Sans pour autant que leur lectorat soit négligeable , ils ne feront pas l'opinion, c'est évident, mais ils peuvent y participer et mettre à jour des difficultés de la société française jusque là ignorées.
Il suffit parfois de quelques blogues qui se mettent en réseau, avec des propositions simples et pragmatiques, un thème clair et quelques relais pour qu'un écho se produise au sein de la société civile et de la classe politique. A la mi-2008, avec quelques blogueurs (nous devions être 6 ou 7 au total) nous avons relayé les inquiétudes grandissantes des scientifiques et des apiculteurs à propos du devenir des abeilles. A la suite de nos billets, la presse écrite d'abord, puis télévisée ensuite, a relayé ces inquiétudes, et un monsieur abeille a alors été nommé au mois de septembre qui a suivi. Nos bloques ont certainement contribué à populariser ces inquiétudes aux côtés des associations qui faisaient valoir leurs craintes depuis plusieurs années.
En revanche, s'il s'agit de demander la démission d'un président de la République et de faire de l'agit-prop, je crois les blogues assez peu efficaces, en effet...
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Éducation traditionnelle...
Mes camarades blogueurs de SOS éducation souhaitent revenir à des méthodes d'éducation plus traditionnelles, y compris dans les zones d'éducation prioritaire. Perso, pour les questions d'autorité, j'ai la solution en vidéo ci-dessous...
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Retraites, on rase gratis chez les Jeunes Socialistes...
Tiens, en consultant mes abonnés twiter, je ne sais plus trop comment, j'ai cliqué sur un lien qui m'a donné le lien de la position des jeunes socialistes sur les retraites. Il faut admettre qu'ils ont réfléchi sur le sujet, les jeunots et qu'ils opposent des arguments relativement sérieux à toutes les solutions proposées. Dans l'idéal, je suis plutôt d'accord avec ça :
En somme, ce que propose l’UMP c’est de travailler tant que l’on est valide, exactement comme avant que le système actuel des retraites soit mis en place. C’est donc une véritable régression, sous couvert de modernisation, un grand bon en arrière, que nous propose la droite. Pour nous, la retraite est un droit fondamental, car nous ne considérons pas que le travail doive occuper toute la vie des individus. La baisse du temps de travail est un combat majeur du mouvement ouvrier. La retraite permet de se consacrer aux loisirs, à l’engagement politique ou associatif…
J'ai regardé aussi ce qu'ils disaient de la retraite par points, à laquelle pensait Bayrou, et ce n'est pas inintéressant, même si je ne pense pas que Bayrou voyait la chose ainsi.
Pensant trouver le remède miracle au problème de financement du système de retraite, des économistes préconisent la mise en place de retraites par point ou de comptes notionnels. Avec ce type de système, le calcul des retraites ne s’effectue plus selon les 25 meilleures années (dans le privé) ou sur les 6 derniers mois (dans le public) mais sur la base de toute la carrière. Mais, selon le COR, ces systèmes verraient en moyenne une baisse de 15% du montant des retraites.
Dans le système de retraite par point, les cotisations prélevées sur le salaire servent à « acheter » des points. Le montant de la retraite n’est pas fixé et dépend de la valeur des points que l’on ne connaît pas au préalable. On ne prend en compte que le montant des cotisations versées, sans tenir compte du temps passé au travail. Dans ce système, l’âge de départ en retraite ne sert donc plus à rien…
Il n'y a pas de mystères : aucune solution n'existe sans accroître les montants à redistribuer. L'actuel projet du MoDem reprend la proposition de Bayrou, et il conclut en précisant qu'il faut envisager des carrières plus longues, avec de nombreux aménagements, seule manière de générer des recettes supplémentaires pour les caisses de retraite. Le MoDem met en avant dans son projet l'ajustement des points en fonction de la pénibilité, ce à quoi réplique ainsi le MJS :
Un autre écueil qu’induiraient des modifications du système de retraite, serait de faire de la pénibilité l’alpha et l’oméga de toute réforme. S’il est indiscutable que la pénibilité doit être prise en compte dans les conditions de travail des salariés, son intégration au calcul du départ de l’âge à la retraite paraît difficile. En effet, selon quels critères intégrer la pénibilité et comment la prendre en compte dans le calcul de la retraite ?
Jusque là, pas mal d'observations de bon sens de la part de nos jeunes socialistes : là où ça se gâte, c'est quand il s'agit de proposer des solutions. On trouve par exemple l'idée brillantissime d'intégrer les années d'études dans le calcul des annuités, ce qui va aggraver encore davantage les déficits, évidemment. Les Jeunes Socialistes veulent aussi revenir sur les exonérations de cotisations sociales dont bénéficient les entreprises : faire ce choix, c'est accroître le coût du travail en France. Vraiment pas malin comme solution et surtout pas le moment.
Les Jeunes Socialistes font le calcul que le chômage représente un manque à gagner évident : c'est une lapalissade ! tous les gouvernements depuis 20 ans essaient de lutter contre le chômage, et ils ne trouvent pas de solutions. Et que l'on ne me parle pas des emplois jeunes de Jospin, ce ne sont pas des emplois générateurs de recettes puisqu'ils ont été financés par l'endettement.
Enfin, les Jeunes socialistes veulent mettre à contribution tous les revenus sans exception : intéressement, participation, primes, épargne salariale, stock options, bonus... On y viendra certainement, mais les revenus des Français baisseront certainement. Par exemple, dans la fonction publique, il existe des indemnités et des primes qui feront immédiatement les frais de cette ponction. l'épargne salariale concerne bien plus de Français que ne le pensent les Jeunes Socialistes. En soi, je ne suis pas contre leur idée, mais il faut en peser le pour et le contre.
Il reste la TVA sociale qui pourrait permettre de financer une partie de notre protection sociale, et donc, les retraites. Il faut à mon avis être très prudent : toute hausse inconsidérée étoufferait immédiatement la consommation. Elle a toutefois le grand avantage de ne pas pénaliser nos entreprises à l'exportation et de les placer davantage sur un pied d'égalité sur notre marché intérieur. Comme notre inflation est très faible, un petit relèvement de la TVA serait pensable. On imagine bien, évidemment, la bêtise crasse qui a conduit l'actuel gouvernement à abaisser la TVA dans la restauration...
Il me semble, sur ces retraites qu'on ne s'en sortira pas avec des solutions simples : il faut activer plusieurs leviers en même temps. Les Jeunes socialistes portent des coups pertinents contre le système proposé par le MoDem. Il est tout à fait de l'intérêt de ce mouvement politique de prendre en compte les critiques faites et d'améliorer ses propositions dans ce domaine.
Une chose est certaine : les Français ne veulent ni travailler plus longtemps, ni cotiser davantage, c'est ce qu'ils disent majoritairement quand ils sont consultés. Cela ouvre donc la voie à la TVA sociale. Toutefois, dans ce domaine comme dans bien d'autres, aucune reforme ne sera possible sans une véritable équité : on peut faire admettre certains choix aux Français, mais les efforts devront concerner tout le monde, et les revenus du capital devront à leur tour être taxés (mais pas exclusivement) de manière à adoucir le remède de cheval qu'il faudra bien tôt ou tard administrer aux Français.
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Charon, un aller simple pour le Styx !
Je sais, ce n'est pas bien de faire des jeux de mots sur des homonymies, mais c'est souvent tellement tentant... Je crois que Charon a pris un aller sans retour pour l'autre rive du Styx, ce coup-là : le voilà privé de réunion quotidienne par Sarkozy. La descente aux enfers a commencé :-)
Le nocher de l'Elysée en a fini avec les basses oeuvres de son maître infernal. Il faut dire que le consultant en communication, il a vraiment été mauvais, avec sa théorie du complot. Il devrait prendre des cours auprès de la belle Carla.
Si le passeur était silencieux, celui-là parle trop, le grand Jacques le lui avait déjà reproché. Pour le Sénat, sans vilain jeu de mots, c'est mal barré, désormais... Il s'est embarqué dans une mauvaise histoire, le nocher de l'Elysée...
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On ne peut plus rien pour l'Afghanistan
Je suis consterné par l'évolution de Hamid Karzaï. Quand je pense que j'ai cru, plus jeune, que cet homme pouvait être un avenir pour son pays...En Afghanistan, la corruption a atteint un sommet sans équivalent. Non seulement toute l'adminsitration de Karzaï est corrompue, à commencer par la police, mais en plus, ce sinistre individu tente de récupérer le mécontentement populaire dans certaines régions en cassant du sucre sur le dos des alliés et en évoquant des alliances avec des Talibans.
L'Afghanistan, c'est une faillite locale, c'est aussi une faillite internationale. Je crois que l'on ne peut plus mener une guerre du passé où que ce soit dans le monde. On ne peut plus s'engager dans une bataille sans se demander D'ABORD ce que l'on va faire APRÈS ! On ne peut plus se lancer à l'attaque sans avoir prévu des infrastructures d'urgence et un plan solide pour installer immédiatement une administration formée et intègre. On ne peut plus favoriser des forces politiques sans s'être assurés de son intégrité, et, si possible de ses moeurs démocratiques.
Cela me fait mal au coeur de dire cela, mais je crois que la France doit désormais se retirer d'Afghanistan : qu'avons-nous à y faire ? Il n'y a pas d'alternative là-bas. Je sais que l'Iran et la Chine sont sur les rangs, mais, à tout prendre, je préfère qu'il y ait là-bas un pouvoir sous contrôle, même si ce n'est pas le mien, qu'une anarchie générale génératrice de dangers toujours plus prégnants. Oui, il vaut mieux un Afghanistan sous contrôle de l'Iran, car l'Iran est un état reconnu avec lequel on peut négocier, qu'un Afghanistan en proie au chaos.
A moins de s'engager dans une véritable guerre, très lourde, coûteuse en moyens et en vies, je ne vois pas d'autre issue. J'ajouterai une autre remarque d'ordre tactique, cette fois : nous ne pouvons plus non plus nous permettre des guerres avec tant de pertes en hommes. Il me semble que des drones très sophistiqués sont désormais la voie sur laquelle il faut travailler pour lutter contre les guérillas. Des drones capables de s'infiltrer partout, pilotés par des êtres humains, à distance, mais assistés de puissants systèmes informatiques et satellites, capables de faire la différence entre des villageois et une unité de combat ennemie, discrets et autonomes. Le gouvernement américain est assez loin du compte pour l'instant, puisqu'il privilégie des assassinats ciblés avec apparemment pas mal de dommages collatéraux. Des drones ne devraient pas être de simples missiles guidés très perfectionnés.
On n'y est pas encore, très clairement, mais je pense que la recherche militaire devrait s'orienter dans cette direction.
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La France bientôt totalement au pouvoir de la gauche ?
André reprend une information prévisible depuis les municipales : le Sénat va passer à gauche en 2011, c'est inéluctable. Inéluctable et très inquiétant : la gauche domine les régions, les villes (les plus grandes villes sont à gauche), la représentation européenne (verts et socialistes disposent d'un contingent conséquent d'euro-députés), s'apprête à gagner le Sénat, et est très bien partie pour emporter présidence et assemblée nationale en 2012. Une situation inédite et jamais vue sous la Vème République de concentration des pouvoirs.
La droite aura gouverné sans discontinuer depuis 10 ans, mais pas avec une telle majorité. J'avoue que cette perspective ne me réjouit pas du tout. Il faut espérer l'émergence d'une autre droite, solide, sérieuse, libérale et humaniste, respectueuse des libertés tout en étant ferme, avec un véritable projet social et économique pour tenter de renverser la vapeur. Tout le contraire de la droite sarkozyste. Bien sûr, idéalement, j'aimerais que ce soit une alliance de centristes, de libéraux et de démocrates qui parviennent à créer une majorité, mais, vu l'état du centre à l'heure actuelle, cela me paraît illusoire, même si l'on peut toujours rêver, évidemment.
C'est dans les villes d'abord que centre et droite doivent relever le gant pour proposer des projets alternatifs à la gestion de gauche, souvent, il est vrai, largement social-démocrate (Delanoë, Collomb sont des réformistes ou des sociaux-démocrates, à Paris et Lyon).
Un travail de longue haleine qui exclut les effets d'annonce, évidemment.
Si jamais la gauche parvient à une telle concentration de pouvoirs, elle aura les mains libres comme rarement une majorité les aura eues dans le passé. L'échec ne lui sera plus permis. Et en même temps, la France est à peu près certaine d'essuyer les plâtres idéologique d'une telle majorité. Les temps qui s'annoncent pourraient être durs ; une question me taraude : la gauche parviendra-t-elle à être aussi nulle que Nicolas Sarkozy ? Et quand je pense qu'avec un ou deux ralliements de poids, et un peu plus de présence sur le finish, on aurait pu avoir Bayrou comme président parce qu'il aurait alors gagné le second tour contre Nicolas Sarkozy...Cinq ans de perdus dont la France risque de ne pas se remettre puisqu'elle va voter à gauche désormais, et qu'on va se taper une sorte de gouvernement Jospin bis...enthousiasmant, quoi...
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Sacré Lionel...
Un court billet pour signaler que j'ai achevé la lecture de Lionel raconte Jospin depuis trois semaines environ. A vrai dire, je n'ai pas vraiment le goût de le commenter : pas l'once d'un début d'auto-critique là-dedans ! Lionel ne s'est jamais trompé, la présidentielle de 2002, s'il l'a perdue c'est de la faute des autres candidats de gauche, pas de la sienne, évidemment. Tiens, il a même conservé une dent contre Chevènement, jugeant sa candidature de l'époque stupide. Le Lionel, il est moins bonhomme que Chirac : sa relation de la cohabitation est à charge contre l'Jacquot. Il laisse entendre, au passage, que Miterrand n'accordait pas la moindre confiance à Chirac, jugeant que ce dernier mentait à tout bout de champ (c'est les Guignols ou le Canard qui l'avaient surnommé Super-Menteur, au fait ?). Pas beaucoup d'estime non plus pour la vision politique du personnage. Au-delà de ça, je l'ai découvert bien plus critique que je ne l'aurais pensé vis-à-vis de Rocard, et, sans surprise, hostile à la politique de rapprochement du centre et de la gauche de l'homme de Conflans Saint-Honorine.
L'ouvrage de Jospin n'est pas oeuvre d'auto-justification : c'est pire que cela, c'est une oeuvre toute entière tournée vers l'auto-satisfaction. Il demeure incapable du moindre regard critique sur son action, et ne comprend toujours pas pourquoi seuls 16% des Français ont voté pour lui en 2002. Désespérant...
Dernier détail, apparemment, ses parents ont été des amis de Marc Sangnier et son père du mouvement du Sillon, si chers à nombre de nos militants et théoriciens démocrates. Lionel, lui, a plutôt choisi le compagnonnage trottskiste, estimant que ce fut une bonne école politique.