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  • L'Église a bon dos !

    «Voici de quelle manière Aaron entrera dans le sanctuaire [...] Il recevra de l’assemblée des enfants d’Israël deux boucs pour le sacrifice d’expiation [...] Il prendra les deux boucs, et il les placera devant l’Éternel, à l’entrée de la tente d’assignation.[...] Aaron jettera le sort sur les deux boucs, un sort pour l’Éternel et un sort pour Azazel. Aaron fera approcher le bouc sur lequel est tombé le sort pour l’Éternel, et il l’offrira en sacrifice d’expiation. Et le bouc sur lequel est tombé le sort pour Azazel sera placé vivant devant l’Éternel, afin qu’il serve à faire l’expiation et qu’il soit lâché dans le désert pour Azazel.[...] Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d’Israël et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché ; il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, à l’aide d’un homme qui aura cette charge. » (Lévitique, XVI)

    Ainsi naquit le bouc-émissaire...

    Mon dernier billet sur le devenir de l'Église catholique a fait réagir, notamment du côté de Houilles, où l'on m'en veut beaucoup...Ce n'était pourtant pas un billet à charge : j'y écris simplement que l'Église catholique, en raison de sa vocation universaliste est une grande caisse de résonance. Dans une cathédrale, le moindre individu qui chante faux s'entend de loin, quand bien même il serait dissimulé au milieu d'un choeur.

    En réalité, sur les affaires de pédophilie, l'Église n'a fait ni pire ni mieux que bien d'autres institutions dans le monde, à commencer par l'Éducation Nationale française qui mutait d'office tous les cas qui lui étaient signalés. Jusqu'au milieu des années 90, la pédophilie demeure un phénomène méconnu ; à vrai dire, depuis fort longtemps, c'est la souffrance, les sentiments des enfants qui sont ignorés. On trouvait des imbéciles dangereux, au début des années 70, pour affirmer que le système nerveux des bébés n'étant pas mature, ils ne ressentaient pas la douleur, leurs cris ayant une autre signification. Pas besoin d'anesthésie, donc, concluaient ces sinistres crétins (qui heureusement, ne parvinrent pas à faire école !). Les Verts allemands, au beau milieu de ces années-là voulaient dépénaliser les relations sexuelles avec les enfants, et cela figurait en bonne place dans leur programme. Ceci explique d'ailleurs, que le mouvement écolo se garde bien de mêler sa voix à l'actuel concert de glapissements...

    Un vieux proverbe dit qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain ; certes l'Église doit faire la lumière sur les scandales qui l'ont entâchée, mais il n'y a pas une spécificité de cette institution ; comme je le disais dans mon dernier billet, les cas de pédophilie parmi les prêtres ne sont pas plus nombreux que dans d'autres catégories sociales. Par ailleurs, je suis étonné de voir tant d'individus bien intentionnés ne rien dire des pratiques qui ont cours dans certains pays d'Asie, en Afrique du Nord et dans le Golfe Arabo-Persique où la loi tolère le mariage, et par suite les relations sexuelles, avec des petites filles pas même nubiles (dès l'âge de 9 ans). Il me semble que voilà un cas de pédophilie institutionnalisée contre lequel il convient, à l'évidence, de lutter avec au moins autant d'énergie que pour obtenir la repentance de l'Église.

    In fine, à tort ou à raison (ce qui est un autre débat), certains médias et une partie du tissu associatif, essaient de régler leurs comptes avec Benoît XVI qu'ils jugent réactionnaire (ce qui n'est pas tout à fait faux) et plus généralement avec le Catholicisme. On peut dire qu'en France, une partie de la gauche s'en prend aux Catholiques, tandis que de l'autre côté, c'est l'Islam que l'on attaque à intervalles réguliers. Pourtant, s'il est bien une église qui s'est montrée vigilante depuis l'émergence des premières affaires, c'est l'Église de France.

    Il me semble que l'on en rajoute beaucoup sur quelque chose qui est établi et reconnu, et que l'on s'empresse de vouer le Catholicisme à Azazel, et cela, je le dis sans vouloir minimiser la souffrance des victimes. Non, il s'agit simplement de ne pas faire endosser à l'institution toute entière et à tous ses membres des comportements qui ont été individuels et qui n'ont, bien sûr, jamais fait partie de sa doctrine sous quelque forme que ce soit. Elle me paraît ressembler furieusement au bouc d'Aaron, celui qui porte le péché du monde, pour le compte, dans cette histoire, l'Église, à l'heure actuelle, dans la sphère médiatique...sphère médiatique qui ne me paraît pas avoir été plus glorieuse que les autres acteurs de notre société au moment où cela aurait pu lui incomber de l'être...

  • Arthuis exclut Morin et...Borloo !

    Très instructif l'entretien de Ouest-France avec Jean Arthuis. Globalement, je m'accorde avec les priorités du Sénateur de la Mayenne, cela n'est pas nouveau, ainsi qu'avec sa dénonciation des lois de circonstances entièrement tournées vers la sphère médiatique. Je me suis entre autres arrêté en particulier sur l'une des questions posées par Ouest-France au président de l'Alliance Centriste :

    Question : Les centristes présenteront-ils un candidat à l'élection présidentielle de 2012 ? Hervé Morin sera-t-il ce candidat ?

    Réponse : Dès que nous aurons bouclé nos propositions, nous devrons choisir un candidat apte à porter notre projet devant les Français. Il sera désigné à l'occasion de primaires. Il n'est pas imaginable que notre candidat soit membre du gouvernement.

    Bon, cela a le mérite d'être clair : exit le père Morin, mais...également Borloo puisque ce dernier est membre du gouvernement. Il reste à trouver un candidat centriste, et cela ne va pas être commode, parce qu'en dehors de Bayrou, je n'en vois pas qui puisse rassembler sur son nom un nombre important de suffrages. André, un des rares libéraux du MoDem, corrobore cette analyse, en posant la question qui taraude vraisemblablement Arthuis, celle de la crédibilité...Et il n'est pas le seul, c'est aussi l'avis du blogueur Reversus... D'autres peinent à se représenter ce qu'il pourra bien émerger de ce grand désordre...

    Paradoxalement, c'est la mort politique qui pourrait permettre à François Bayrou de se recentrer. Comme je l'ai déjà écrit, c'est la dérive bonapartiste sarkozyste qui a poussé François Bayrou à se déporter, par réaction, sur sa gauche. Si la droite revenait à une candidature plus traditionnelle et plus sérieuse, il deviendrait possible à François Bayrou de reprendre sa place naturelle au centre de l'Échiquier politique.

    La droite a reproché à François Bayrou une prétendue obsession anti-sarkozyste, mais voilà, désormais, qu'elle fait le même constat que l'homme du Béarn. Il était temps...

  • Le gratuit va payer cher son erreur d'appréciation !

    Je voulais faire un article sur la gratuité, mais, à vrai dire, je suis pris de court par l'excellent billet de Monique Dagnaud sur le sujet chez Telos. Difficile d'en faire autre chose que de la paraphrase. J'ai toujours été sceptique sur les limites de la publicité sur la Toile. S'il y a eu une levée de boucliers contre Hadopi sur la Toile, c'est parce qu'il est devenu un usage courant de considérer que l'information et la culture ont vocation à être gratuite. Une sacrée connerie. Une connerie qui va nous coûter cher, parce qu'on ne finira plus par trouver que des charlots qui s'auto-proclament journalistes ou artistes. Le problème, c'est que le culte de la gratuité massacre petit à petit tout ce qu'il se fait de qualité sur le web : la presse en ligne se casse la gueule, quotidien après quotidien, et/ou se trouve contrainte de revenir à des formules payantes. Soit dit en passant, j'aurais une suggestion en direction de la presse sur la Toile : je ne peux pas me permettre de payer un abonnement par quotidien ou hebdo suivi, en revanche, je suis près à payer un bon montant pour un pot-pourri, genre 15-20 euros par mois. L'idée serait de le proposer en permettant une sélection de titres, le prix final étant fonction du nombre de périodiques choisis.

    Je suis de ceux qui pensent que la qualité se paie. La gratuité assèche la qualité, parce qu'elle amène des non-professionnels à tenter de prendre la place des pros ou encore à payer au lance-pierre de jeunes journalistes (ou même des journalistes chevronnés). Après, on peut hurler au loup, au complot des médias, à la presse de merde, et juger qu'on ne veut pas payer le prix de la presse, mais il faut bien comprendre que la presse d'opinion est par définition une presse...d'opinion ! Par exemple, je trouve qu'il y a une offre bien trop abondante sur mon aile gauche sur la Toile ; c'est un tantinet encombré, de ce côté-là...Libre à chacun de choisir son journal. Pour ma part, même si j'admets qu'il existe quelques bons sites amateurs et quelques bons blogues, dans l'ensemble, il n'y a pas photo, les journalistes sont largement au-dessus du lot. Et c'est normal, c'est leur job. On ne s'improvise pas journaliste. On peut générer de l'information, du contenu, mais on ne devient pas un journaliste ni citoyen ni aucune connerie de ce genre par l'opération du Saint-Esprit. C'est un travail, une formation et de l'expérience. Seuls les meilleurs percent.

    L'art aussi paiera cash cette manie détestable de ne pas vouloir payer sa production : imagine-t-on un seul instant Michel-Ange et sa chapelle Sixtine sans des mécènes pour accepter de financer le travail monumental qu'il accomplit il y a plusieurs siècles ? Seulement, voilà, comme il s'agit sur Internet, de biens immatériels, les usagers ne veulent plus payer. Étonnant, d'ailleurs, en regard, un univers comme Second Life, qui a posé dès le départ des règles diamétralement opposés à ce principe...là-bas, le principe, c'est de vendre de l'immatériel, justement.

    C'est assez comique, finalement, quand l'on voit les sommes de plus en plus monumentales que commencent à dépenser, au fil du temps, les internautes. Quelle ironie !

    Comme le conclut Monique Dagnaud, quand le grand coup de balai viendra, ce sera trop tard : le choeur des pleureuses sera bien trop bruyant et en même temps inaudible pour valoir ne serait-ce qu'une tragédie médiocre. Une forêt d'ego hypertrophiés revendiquera chaque micro-parcelle de culture et d'information décomposées. La merde se vendra à perte par excès définitif de l'offre, le plomb aura partout remplacé l'or avec toute la pesanteur de la nullité qui s'y attache. Comme le dit souvent mon exploiteur du peuple favori, ce pays est vraiment foutu...

    Ah, et maintenant, j'attends la pluie de pierres, parce qu'avec ce que j'ai dit, les anti-hadopi frénétiques et les maniaques du gratuit à tous crins vont certainement me lapider à qui mieux qui peut sans même se demander s'il n'y en a pas un parmi eux qui aurait péché ne serait-ce qu'une fois...

     

  • Pourquoi Sarkozy va partir, comment nous allons l'aider (Judas)

    Tiens, récemment, j'ai été contacté par les auteurs d'un livre et webmestre d'un blogue. Leur livre s'intitule Pourquoi Sarkozy va partir, comment nous allons l'aider et les auteurs (un collectif) répond au doux patronyme de Judas.

    Il ne fallait pas autre chose de plus pour attirer mon attention, évidemment. Tiens, l'Sarko qui voit des complots partout, il devrait lire mon blogue. Que l'auteur ait choisi un tel pseudonyme littéraire, et vraisemblablement politique, devrait attirer son attention. Au début, je n'ai pas trop fait gaffe, puis, au fur et à mesure qu'ils m'envoyaient des extraits, j'ai commencé à ouvrir l'oeil et dresser l'oreille.

    Ils m'ont mis l'eau à la bouche, ces rascals :-D ! Le livre sort le 15 avril, et j'ai très hâte de l'acheter et le lire. L'éditeur est Denoël, donc ça sent le sérieux à plein nez, pas les amateurs, quoi.

    Du coup, je me suis rendu sur le site de l'éditeur, et j'ai trouvé ! j'aime bien la présentation :

    Avec la liberté rare que lui confère le port du masque, le groupe informel de politiques, d'intellectuels et de hauts fonctionnaires de tous bords rassemblés sous le nom de Judas révèle tout haut ce que les cercles concentriques du pouvoir pensent tout bas ; à savoir que nous n'avons plus le choix : réformer à outrance ou sombrer âprement et sûrement avec le navire. 
    Sarkozy va partir. Judas en explique les raisons. Judas va l'aider parce que les réformes que cet agité a eu la grâce de commencer et l'impossibilité de finir sont indispensables pour éviter à la France une Berezina sans fin ni gloire. 
    Judas vend la mèche : c'est sa vocation. À chaque citoyen le droit – le devoir – de l'allumer
    .

    Ce qui m'a interpelé, ce sont les remarques sur les réformes de Sarko : a priori, ils n'étaient pas contre les premières réformes, mais ont estimé qu'elles sont devenues très vite du flan. Je subodore donc fortement que le coup de flibuste vient de la droite, eh bien, donc, de proches ou au moins des cercles du pouvoir. J'en déduis que ça va clairement saigner. Ça tombe bien, j'aime bien le sang et la tripaille.

    Et puis j'ai eu connaissance d'un autre extrait dans lequel ils écrivent :

    Qui ne préfère l’agitation de Sarkozy à l’immense léthargie d’hier et d’avant-hier ? Sarkozy était un mal nécessaire : il fallait ce simulacre d’électrochoc pour réveiller une masse infantilisée par les promesses des uns et les trahisons des autres, persuadée qu’on lui fournirait toujours le vivre et le couvert et que la crise mondiale, tel le nuage de Tchernobyl, contournerait la France sans jamais la polluer.

    Ce sont des mecs de droite, y'a pas photo. J'essaie juste de déterminer où ils sont exactement sur l'échiquier. J'ai l'impression qu'ils sont plutôt vers le centre, et qu'il y a également des libéraux (des vrais) dans le tas.

    J'ai un peu analysé les extraits qu'ils publient évidemment sur leur blogue. Bon, ils n'aiment pas Aubry, c'est clair...

    Une France sous la houlette de Martine Aubry, cela peut inquiéter. Les 35 heures ont aidé la France comme la corde aide le pendu ; l’époux de madame Aubry, l’avocat Brochen, est le défenseur d’un certain nombre de groupes islamistes du Nord et a plaidé notamment, dès 1993, pour des filles qui souhaitaient à toute force porter le voile. Sans parler d’une piscine municipale de Lille où les horaires sont partagés entre hommes et femmes, ce qui en dit long sur les conceptions laïques et républicaines d’une certaine gauche à géométrie variable.

    Sur Ségolène Royal, c'est pas trop hostile, pour l'instant, du moins :

    D’ores et déjà, nous savons que Ségolène Royal ira son chemin présidentiel jusqu’au bout en 2012 ; si elle n’est pas adoubée officiellement par le PS, elle présentera une liste dissidente et ne se dérobera pas devant ce qu’elle estime être son destin. A bon entendeur socialiste, salut.

    A propos de DSK, mort de rire, ils ont tapé dans le mille :

    Dominique Strauss-Kahn a toujours été contre le capitalisme : tout contre.

    Bref, ce bouquin promet. D'ailleurs, j'ai déjà donné consigne à mon libraire de m'en réserver un exemplaire. Y'a intérêt à ce que je ne sois pas trompé sur la marchandise, mais j'ai plutôt confiance. Après l'Abus de pouvoir de Bayrou, dont on ne soulignera jamais à quel point il est visionnaire à plus d'un égard, j'ai là le deuxième livre, je le pressens, qui va signer le coup de grâce contre le Sarko...Bayrou a peut-être payé très cher son opposition frontale (mais souvent justifiée) au Sarkogogo, mais eux, ils m'ont l'air déterminés et à l'abri. La récente histoire du MoDem m'a montré qu'il n'y a rien de plus nocif, ,nuisible et dangereux, pour un puissant, que ses plus proches. C'est ce qu'un certain Denys de Syracuse s'est ingénié à expliquer, à grands renforts de mise en scène, à un non moins certain Damoclès, il y a de cela 2400 ans...

    Et puis Judas, ça me plaît bien, moi, comme nom. Ça me plaît même beaucoup, même si je pense que l'Sarko, il a du nous coûter bien plus que 30 deniers, depuis qu'il est en fonction...

  • Fiscalité, enfin une convergence politique !

    Content. Oui, je suis plutôt content : il y a enfin une convergence politique pour sucrer l'ISF tout en remettant à plat les niches fiscales. On savait que c'était la position de François Bayrou depuis longtemps, le temps de l'UDF pour être précis, que certains élus Nouveau Centre avaient un avis similaire, que certains radicaux de gauche partageaient ces propositions, mais aujourd'hui, outre la position officielle du MoDem, c'est celle désormais du Nouveau Centre, de plusieurs élus socialistes, Peillon et Valls entre autres, et d'élus centristes comme Luca, Le fur ou Méhaignerie. J'ajoute à ces voix celle de Jean Arthuis qui en réclame le principe depuis aussi longtemps que Bayrou.

    Apparemment, MoDem, Nouveau Centre et  Alliance centriste sont sur la même longueur d'ondes, de même que plusieurs élus UMP et Socialistes, donc. En revanche, sur l'opportunité de créer une nouvelle tranche d'imposition sur les hauts revenus, il y a des disparités.

    Si on pouvait réunir une majorité transpartisane sur un compromis intelligent, je pense que notre pays ferait un grand pas en avant. Comme je l'ai dit récemment, il me semble que ce sont les niches qui pervertissent le bouclier fiscal, mais cela ne me gêne pas pas de le voir supprimer si on arrive à des résultats justes et pas spoliatrices par un autre biais.

    Des majorités de projet à géométrie variable, voilà comment devrait être gouverné notre pays, à l'instar de ce qui se fait au Parlement européen. Espérons que les débats vont aboutir à quelque chose et que le gouvernement et Nicolas Sarkozy ne chercheront pas à maintenir une mesure minoritaire et rejetée.

  • Si Sarkozy ne se représente pas...

    Je me demande ce qu'il se produira si Nicolas Sarkozy ne se représente pas en 2012. Il faut bien comprendre que l'homme a fédéré contre lui beaucoup d'oppositions par son style et la politique qu'il a menée. Ce qui a donné un sens aux glissements de Bayrou vers le centre-gauche, ces trois dernières années, c'est le rebutoir qu'a pu constituer Sarkozy et sa politique.

    Si jamais des changements importants se produisent à droite, et que la droite classique présente un candidat pas trop impliqué dans les dérèglements sarkozystes voire critiques, du genre Alain Juppé, par exemple, il me paraît évident que le centre se recentrera. L'alliance avec les forces de gauche les plus modérées n'avaient de sens, jusqu'ici, que dans la mesure où elle permettait de faire front contre le bonapartisme délétère qui avait caractérisé le règne de l'actuel Président de la République.

    Pour ma part, si la droite présente un candidat présentable, avec un programme acceptable à mes yeux, je n'aurai plus aucune raison d'envisager un vote de gauche au second tour de l'élection présidentielle si jamais Bayrou n'y est pas.

    Le problème, c'est que la politique de débauchage généralisée à laquelle s'est livré Nicolas Sarkozy, la faiblesse des hommes et l'attrait du pouvoir ont corrompu et sali beaucoup d'individus politiques qui pouvaient passer pour fiables jusque là. Par exemple, François Fillon, en dépit de sondages flatteurs, en est la première victime : comment pourrait-il apparaître, dans l'avenir, comme une alternative alors qu'il a appliqué sans sourciller la politique de Sarkozy ?

    Dominique de Villepin ne me paraît pas non plus une solution : je crois que son but est de faire chuter Sarkozy, pas d'offrir une issue viable, et d'ailleurs, il n'a actuellement aucun programme politique. Toute la difficulté de la droite, si elle veut espérer sortir de l'alternative mortifère dans laquelle l'a plongée son chef, sera de trouver le candidat critique, charismatique et viable qui puisse incarner ce visage ; ce n'est pas gagné. A presque tous, on pourra lancer qu'ils sont comptables du bilan de leur leader, y compris le populaire Borloo, qui, sur le fond, a été son ministre d'État.

    Dans tous les cas de figure, faire les comptes et les décomptes du sarkozysme sera le prix à payer nécessaire pour la droite si elle veut espérer retrouver l'électorat de centre-droit dont j'estime être particulièrement symptomatique.

  • Dragons, le triomphe de la différence

    Je reviens d'une séance de cinéma avec ma petite famille, et notamment, nous avons eu le plaisir de visionner en 3D l'excellent film d'animation Dragons. Convaincant ! Je l'ai vraiment trouvé très bon. Sans dévoiler le film, je trouve extraordinaire de faire d'un dragon victime d'un handicap très grave l'un des deux principaux héros du film. Il réserve à par ailleurs quelques autres surprises savoureuses : le concepteur des dragons s'en est donné à coeur joie, et il y en a pour tous les goûts et de toutes les formes. Bref, petits ou grands, je vous recommande vivement ce morceau d'anthologie.

  • Record battu !

    Selon google analytics 23 518 visites, selon hautetfort 15 958 visiteurs uniques absolus. La plus grosse fréquentation sur un mois enregistrée depuis que ce blogue existe. Plus de 150 000 pages vues.

    Je vois que Neumbeur Ouâne a déjà publié ses chiffres. Le problème, c'est que j'ai la flemme de commenter le reste, d'autant que le mois a été assez équilibré, avec quelques pointes parfois, mais, globalement, une bonne répartition par journée du nombre de visites. Un peu plus de 39% d'accès directs, marianne2 à 4.2, wikio à 2.1 facebook et twitter qui m'envoient de plus en plus de visiteurs (1.9 et 1.6) et puis mon h16 de qui je reçois 1.2% de mes visites à lui seul. Démos suit à 0.9, Antonin à 0.8, Laurent à 0.7, puis mon socialo favori à 0.6.

    Pas de stats du côté de tout et de rien, mais ça devrait sortir. En revanche, Mon Puteaux, le blog de Christophe Grébert, fait un véritable carton avec 15 000 visiteurs uniques. Si c'est du Google Analytics, on peut facilement en ajouter 2 à 3000 de plus pour avoir le nombre de visites exactes. Belle fréquentation à la hauteur de l'engagement politique du taulier.

    N.B j'espère toujours disposer de participants plus nombreux à cette opération pour essayer de dégager des tendances de fréquentation des blogues...

  • Un axe Bayrou-Villepin est-il possible ?

    Je crois que ce n'est pas la première fois que j'évoque le sujet ici. J'en avais parlé en novembre dernier, me semble-t-il. Bien sûr, il faudrait s'accorder sur un programme, ce qui ne serait pas chose aisée, même si à côté de la catastrophe Sarkozy, le bilan de Villepin est mille fois préférable. J'ai le souvenir que c'est le seul à être parvenu (au prix d'un tour de passe-passe, il est vrai) à faire reculer un peu le déficit budgétaire. Dans tous les cas, il apparaîtrait nécessaire d'élargir une telle majorité, et il faudrait aussi que les militants et l'électorat de l'un et de l'autre acceptent de voter pour l'un des deux hommes, logiquement le mieux placé, sachant qu'ils sont à égalité à l'heure actuelle.

    Pour ma part, sous réserve d'un contrat clair, d'un groupe conséquent à l'Assemblée Nationale, et d'un rassemblement élargi, je pourrais admettre de voter pour Villepin si Bayrou s'avérait moins bien positionné en 2012. Mais le chemin est bien long, et la situation pour les villepinistes, pas clairement dans l'opposition à Sarkozy pourrait être difficile d'ici là, d'autant que Sarkozy va tout faire pour assécher les forces de Dominique de Villepin.

    Idéalement, il faudrait au moins qu'une partie du Nouveau Centre accepte de rejoindre une alliance élargie et, mais cela apparaît difficile étant donné l'imbrication du Nouveau Centre et de l'UMP, désormais...

  • L'Église catholique survivra-t-elle ?

    Au fur et à mesure que se dévoile le passé trouble de l'Église catholique des cinquante dernières années, je ne puis m'empêcher de penser qu'elle ne finisse pas par en subir le contre-coup. La multiplication de cas de pédophilie dans un grand nombre de pays interpelle tout de même. Pour avoir une idée précise du fait, il conviendrait de rapporter le nombre de cas de pédophilie au nombre de prêtres, afin de vérifier si la proportion est supérieure nettement ou non à celle du reste de la population. Wikipedia rend compte de quelques statistiques sans qu'il soit aisé de conclure de manière précise. Je crois comprendre, toutefois, que les prêtres ne représentent pas une spécificité. La vigilance des autorités ecclésiastiques joue également un rôle évident : ainsi, en France, les évêques, au moins depuis le début des années 2000, ont veillé à ne jamais passer l'éponge et à signaler aux autorités judiciaires tous les cas dont ils avaient connaissance.

    Le fait est que l'Église revendique une autorité morale qui génère, de ce fait un effet lourdement démultiplicateur dès qu'elle se montre faillible. En réagissant avec énergie et fermeté, l'Église peut espérer limiter la casse, mais elle va devoir revoir son fonctionnement à plus d'un égard : il était déjà difficile de recruter des prêtres ; cela va devenir impossible. L'Église devra donc de plus en plus souvent faire appel à des diacres, et je vois bien cette fonction reprendre son lustre d'antan, puisqu'un homme marié peut l'exercer. Notons, d'ailleurs, que François d'Assise, qui a été canonisé par l'Église, était un diacre.

    Difficile d'évaluer l'onde de choc de ces scandales à l'heure de l'hyper-médiatisation ; cette dernière a une caractéristique : si l'information se répand très vite, elle est également encore plus vite chassée par une autre information.

    Les indulgences ont précipité le schisme de l'Église Catholique à la Renaissance ; si ce risque me semble être écarté, à notre époque moderne, on ne peut exclure l'avènement de dissidences qu'il sera au fil du temps de plus en plus difficile de ramener dans le bercail.