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Le gratuit va payer cher son erreur d'appréciation !

Je voulais faire un article sur la gratuité, mais, à vrai dire, je suis pris de court par l'excellent billet de Monique Dagnaud sur le sujet chez Telos. Difficile d'en faire autre chose que de la paraphrase. J'ai toujours été sceptique sur les limites de la publicité sur la Toile. S'il y a eu une levée de boucliers contre Hadopi sur la Toile, c'est parce qu'il est devenu un usage courant de considérer que l'information et la culture ont vocation à être gratuite. Une sacrée connerie. Une connerie qui va nous coûter cher, parce qu'on ne finira plus par trouver que des charlots qui s'auto-proclament journalistes ou artistes. Le problème, c'est que le culte de la gratuité massacre petit à petit tout ce qu'il se fait de qualité sur le web : la presse en ligne se casse la gueule, quotidien après quotidien, et/ou se trouve contrainte de revenir à des formules payantes. Soit dit en passant, j'aurais une suggestion en direction de la presse sur la Toile : je ne peux pas me permettre de payer un abonnement par quotidien ou hebdo suivi, en revanche, je suis près à payer un bon montant pour un pot-pourri, genre 15-20 euros par mois. L'idée serait de le proposer en permettant une sélection de titres, le prix final étant fonction du nombre de périodiques choisis.

Je suis de ceux qui pensent que la qualité se paie. La gratuité assèche la qualité, parce qu'elle amène des non-professionnels à tenter de prendre la place des pros ou encore à payer au lance-pierre de jeunes journalistes (ou même des journalistes chevronnés). Après, on peut hurler au loup, au complot des médias, à la presse de merde, et juger qu'on ne veut pas payer le prix de la presse, mais il faut bien comprendre que la presse d'opinion est par définition une presse...d'opinion ! Par exemple, je trouve qu'il y a une offre bien trop abondante sur mon aile gauche sur la Toile ; c'est un tantinet encombré, de ce côté-là...Libre à chacun de choisir son journal. Pour ma part, même si j'admets qu'il existe quelques bons sites amateurs et quelques bons blogues, dans l'ensemble, il n'y a pas photo, les journalistes sont largement au-dessus du lot. Et c'est normal, c'est leur job. On ne s'improvise pas journaliste. On peut générer de l'information, du contenu, mais on ne devient pas un journaliste ni citoyen ni aucune connerie de ce genre par l'opération du Saint-Esprit. C'est un travail, une formation et de l'expérience. Seuls les meilleurs percent.

L'art aussi paiera cash cette manie détestable de ne pas vouloir payer sa production : imagine-t-on un seul instant Michel-Ange et sa chapelle Sixtine sans des mécènes pour accepter de financer le travail monumental qu'il accomplit il y a plusieurs siècles ? Seulement, voilà, comme il s'agit sur Internet, de biens immatériels, les usagers ne veulent plus payer. Étonnant, d'ailleurs, en regard, un univers comme Second Life, qui a posé dès le départ des règles diamétralement opposés à ce principe...là-bas, le principe, c'est de vendre de l'immatériel, justement.

C'est assez comique, finalement, quand l'on voit les sommes de plus en plus monumentales que commencent à dépenser, au fil du temps, les internautes. Quelle ironie !

Comme le conclut Monique Dagnaud, quand le grand coup de balai viendra, ce sera trop tard : le choeur des pleureuses sera bien trop bruyant et en même temps inaudible pour valoir ne serait-ce qu'une tragédie médiocre. Une forêt d'ego hypertrophiés revendiquera chaque micro-parcelle de culture et d'information décomposées. La merde se vendra à perte par excès définitif de l'offre, le plomb aura partout remplacé l'or avec toute la pesanteur de la nullité qui s'y attache. Comme le dit souvent mon exploiteur du peuple favori, ce pays est vraiment foutu...

Ah, et maintenant, j'attends la pluie de pierres, parce qu'avec ce que j'ai dit, les anti-hadopi frénétiques et les maniaques du gratuit à tous crins vont certainement me lapider à qui mieux qui peut sans même se demander s'il n'y en a pas un parmi eux qui aurait péché ne serait-ce qu'une fois...

 

Commentaires

  • 1)Les anti hadopi ne sont pas forcement des forcenés du open source mais plus axés sur leurs libertés individuelles bafouées par une caste d'élitistes gonflée d'orgueil, majors, artistes et politiques. ne mélangez pas les combats

    2)dans le cadre de la rémunération des artistes, des propositions avaient été soulevées comme la licence globale qui ont été balayées d'un revers de main, l'internaute ne souhaite pas être hors la loi, c'est un citoyen comme un autre avec une famille un taf etc, s'il ne veut pas payer sa culture avec comme principe l'ancien modèle économique, pourquoi ne pas l'écouter et évoluer plutôt que d'en faire un ennemi, le consommateur a t il si peu de valeur a leurs yeux??

    3)la qualité se paye, effectivement c'est bien pour ça que 99% des artistes et des journalistes doivent disparaitre, à tenter de vouloir nous vendre du réchauffé, il ne faut pas venir se plaindre...
    Les journaux qui prouveront leur déontologie, sérieux et impartialité survivront et les gens payeront probablement pour ça, les autres disparaitrons. En
    attendant, que la purge commence...adaptez vous ou disparaissez

  • Rien n'est gratuit, toute contribution a un coût en temps et/ou en argent. L'information disponible sur les blogs n'est pas gratuite, elle a couter à leurs auteurs. Les logiciels libres ne sont pas gratuits, c'est le fruit d'investissement de passionner. (Attention aux confusions azerty, les licences ouvertes ne sont pas synonymes de gratuité. On peut très bien faire un usage commercial d'un logiciel libre ou Open Source)

    Les musiciens qui diffusent leur musique en creative commons sur jamendo ou dogmazic ont également couter beaucoup.

    Toutes ces contributions libres ont un prix. Comment encourager la création et la qualité de l'information ? C'est là la vraie question.

    La première des actions pour respecter ces contributeurs est de soit même contribuer librement. Il est aussi possible de soutenir les créateurs que l'on aime en parlant d'eux ou en faisant des dons. Les internautes ont une grande responsabilité pour maintenir un écosystème créatif de qualité. La profession n'est pas synonymes de qualité, bien au contraire, il suffit de jetter un coup d'oeil sur la presse gratuite distribuer dans les métros. C'est de l'info de qualité ça ? NON. Et pourtant c'est fait par des professionnel.

    Professionnel ne signifie pas travail de qualité, tout comme amateur ne signifie pas réalisation médiocre. Quelqu'un qui n'est pas rémunéré ne propose pas forcément des services inférieurs à quelqu'un qui est rémunéré.

    Certaines croyances qui sont prises pour des normes doivent être remise en question car la diffusion de l'information à évoluer et ses moyens de productions également.

    Si aujourd'hui c'est toute l'économie numérique qui est bouleversée par les nouvelles technologies, il est très probables que dans dix ou vingts ce soit également l'économie matériel. Lorsqu'on voit par exemple les progrès de développement des micro-usines pour les particuliers, on peut parier sans prendre de risques que nous ne payerons plus que la matière première des objets à facture simple.

  • J'ajoute qu'aujourd'hui, la plupart des gens sont multi tâches.
    On a, en général, un métier qui ne correspond pas à nos aspirations premières, et on s'épanouit dans une activité annexe.
    Ou alors on a un hobby.
    On y a un certain degré d'expertise qui permet de partager avec d'autres.
    Pourquoi s'en priver ?

  • En préambule et avant de me valoir les foudres de tous, je rappelle que j'étais très opposé à la stupide et dangereuse loi Hadopi : MAIS ....
    Bien sur que la gratuité est une absurdité, parce qu'elle ne se décline pas tout au long de la chaîne de production. (Là l'Hérétique, je ne parle plus en tant que commentateur politique, mais en tant que compositeur et producteur !)Je veux bien qu'on dispose gratuitement de ma musique, mais à ce moment, il faudrait aussi que quelqu'un mette à ma disposition les musiciens que je paye (coût 400 euros la demi journée par musicien) les studio d'enregistrement (700 euros la journée x 20 pour les prises x 20 pour le mix, la promotion pour le web comme pour la presse et tout et tout. Quand le tout petit budget de mon dernier album avoisine les 60000 euros et que je touche 41 centimes brut par album comme compositeur et 96 centimes bruts comme producteur, t'imagine ce que je pense de la gratuité et de tout ce que les hypocrites du "tout gratuit" qui ont sans doute les moyens de ne rien payer débitent contre contre vérité à longueur de pages html. Quand à la qualité, elle n'est ni pire, ni meilleur qu'il y a 10 ou 20 ans, c'est un débat grotesque. la seule certitude est que le disque, ce fameux produit censé être hors de prix, est le seul produit qui n'a pas augmenté d'un pouce depuis très longtemps. En 1998, le prix moyen d'un disque était de 100 francs, il est aujourd'hui de 16 euros. Il a donc largement baissé, rapporté à l'inflation, contrairement, par exemple, aux places de cinéma dont le prix a explosé dans la même période.
    Mais ce n'est pas que le débat du disque, bien sur, c'est ce concept de gratuité global qui est en jeu et se fourvoie totalement, parce qu'en parallèle de son développement, en réalité, il induit la croissance des méthodes marketing et publicitaires les plus intrusives qui servent à le financer, conduisant les promoteurs de cette gratuité à faire ne réalité le jeu d'une nouvelle forme de mercantilisme le plus laid. Parce que pour revenir à la musique, par exemple. Quel est le moyen que l'on trouve pour palier à cette gratuité et obtenir des financements aujourd'hui ? Par le fait d'adosser de plus en plus les artistes aux marques, conditionnant le processus créatif au seul besoin purement commercial du support. Et dans ce phénomène on retrouve un peu les conséquences de mai 68, cette révolte d'apparence saine, contre la société de consommation et pour l'épanouissement personnel, que ses promoteurs ont fini par dévoyer pour construire une société fondée sur le résultat exactement inverse à leurs revendications initiales.
    Pour répondre à ces soucis, au moins pour la musqiue, je vous renvoie à nos propositions et à notre discours au sein de la fédération CD1D que vous trouvez sur mon blog à l'adresse suivante : http://wuyilu.hautetfort.com/archive/2009/05/index.html

  • @azerty
    est-ce que vous pouvez me donner quelques noms de journalistes que vous estimez de qualité ?
    @Antonin
    Je suis d'accord avec toi sur la réalité du coût induit par le temps passé à mener une activité. Mais si tu penses qu'un secteur libre et auto-financé peut émerger, je crois que tu te berces d'illusion. Dans le domaine de la chanson, le conte de fée de Grégoire a fait long feu : tous les autres échouent, d'autant que la culture du gratuit et de l'illégal pousse largement à la radinerie des contributeurs qui n'ont de surcroît aucune idée des montants nécessaires à investir pour faire croître une jeune pousse.
    @KaG
    Ça, je suis d'accord avec toi. Complètement d'accord, même. Mais un degré d'expertise ne fait pas de quelqu'un un expert.

  • @Wuyilu
    Merci pour ton témoignage qui corrobore en grande partie ce que je dis. En ce qui concerne la publicité, c'est une poule aux oeufs d'or illusoire, car elle est bien trop éparpillée pour permettre un financement sérieux (lire l'article de Monique Magnaud que je cite au début de mon billet).
    Tout le monde fait les frais du gratuit, en particulier les artistes qui ne sont pas mis sur le devant de la scène. Il ne leur reste plus que leurs concerts pour se financer, c'est à dire des montants pas franchement énormes.

  • @Wuyilu,
    En fait, vous évoquez le problème de la distribution.
    J'ai eu une longue conversation hier, avec un membre de ma famille ancien éditeur^^
    Je crois que le point sensible réside là, tant pour la presse, les livres que pour la musique. Mais je peux me tromper...

  • @ l'hérétique.
    Oui pour la publicité, poule aux oeufs d'or illusoire, mais le système développe aujourd'hui des techniques beaucoup plus rentables de communication et de marketing qui s'apparente à la pub, mais de manière plus insidieuse.

  • @Wuyilu
    Oui, mais même ainsi, tout a une limite. La publicité ne saurait à elle seule financer la culture et l'information (ce serait une catastrophe, d'ailleurs, qu'elle soit la seule source de financement).

  • Ah je vois pour la pub, je retire donc ce que j'en disais sur facebook.
    Il est tout de même important que les artistes puissent vivre de leur art, mais pour certains jeunes qui débutent, la gratuité peut leur servir de promo.
    Pour ma part, j'achète tous les titres que je conserve, je ne télécharge pas sauf une vidéo sur youtube pour la publier un jour sur mon mur, mais alors j'ai déjà le titre, payé, dans ma discothèque ou vidéothèque.
    Une photo sur mon blog : je cite mes sources si elles ne sont pas affichées.
    Cependant, je ne jette quand même pas la pierre à ceux qui ont des moyens financiers très limités et qui sont tentés par le téléchargement gratuit.
    Mais le risque d'un abaissement de la qualité est inévitable ainsi, c'est vrai.

  • @ luciole
    Pour être au coeur du système, je dois t'avouer que toutes les histoires de succès spontané sur la toile sont du pur storytelling ! Je peux toutes te les démonter et il y a toujours une pure stratégie marketing orchestré par un gros derrière.

  • Encore un article qui se veut détenir la vérité, la vraie.
    1) Comment prêter du crédit à quelqu'un qui veut donner une leçon et qui n'a pas retenu la sienne, à moins de ne jamais l'avoir apprise.
    Open source n'a rien à voir avec gratuité.
    2) Les journalistes professionnels sont comme dans tout corps de métier excellents, bons, moyens, mauvais.
    Dans beaucoup de thèmes de notre société ils ont très mal fait leur métier et se sont contenté de donner l'avis du pouvoir.
    Ils le paient par la désaffection du lecteur payeur.
    3) Si les FAI ont fait beaucoup de pub en vantant l'accès "facile" à la musique et aux films, les abonnés ont peut-être eu d'autres aspirations pour "payer" un abonnement.
    4) HADOPI ne réglera aucun des problèmes de pleurnicheries dénoncées dans cet article.
    5) Le commerce en ligne se développe de plus en plus, merci.
    6) Ceci n'est pas une pluie de pierres, mais seulement des réactions à vif de ce que m'a inspiré, en partie, cet article.

  • Ah oui je sais, remarque c'est pareil avec la TV, avec la Starac et autres, donc ce n'est pas la gratuité sur le net qui y changera quelque chose pour la promo des petits jeunes, en effet.
    Mais ce qui me fait le plus peur, c'est la surveillance de nos ordis que cela induit, de lutter contre le téléchargement...
    Alors, quoi ? Licence globale ?
    Les lieux publics (cafés, etc.) paient bien une redevance à la société des auteurs pour diffuser de la musique.

  • Ah oui je sais, remarque c'est pareil avec la TV, avec la Starac et autres, donc ce n'est pas la gratuité sur le net qui y changera quelque chose pour la promo des petits jeunes, en effet.
    Mais ce qui me fait le plus peur, c'est la surveillance de nos ordis que cela induit, de lutter contre le téléchargement...
    Alors, quoi ? Licence globale ?
    Les lieux publics (cafés, etc.) paient bien une redevance à la société des auteurs pour diffuser de la musique.

  • Pardon pour l'erreur de manip, j'ai fait un doublon, César peux-tu corriger ?
    Je répondais à Wuyilu dans mon commentaire, bien sûr.

  • @ luciole
    le problème est très complexe et je n'ai pas le temps de rentrer dans tous les détails ici, de faire la part de la responsabilité des tenants du gratuit et des majors (qui est écrasante), par exemple.
    En France l'un des drames à été l'autorisation de la pub pour le disque (1998) à la TV qui a fait exploser les couts de promotion (x 7) et permis au seul major d'en profiter, tout en faisant monter considérablement les seuils de rentabilité, les mettants elles-mêmes dans la difficulté. Et on voit là que ça n'a rien à voir avec le web. La création d'émission comme la star ac ou la nouvelle star (toutes deux produites en partie par Universal)répondait au besoin de faire des économies d'échelle, notamment en terme de promotion, permettant de sortir des albums déjà connus et limitant les frais de promotion par le développement de synergies et de services entre les médias et les majors (système déjà en place à la radio depuis longtemps. Il répondait aussi à un travers de notre temps où le but n'est pas d'être un artiste, un créateur, mais seulement d'être célèbre.

    Concernant la licence global, comme le système de forfait lié à la diffusion de musique, il est des plus pervers car il ne rétribue pas les auteurs selon la traçabilité des oeuvres, mais selon leur notoriété antérieure. Ainsi, quand un café diffuse de la musique indé provenant d'une radio alternative, il rétribue en réalité Jean-Jacques Gooldmann et Francis Cabrel. En réalité, sur le web comme ailleurs, cette traçabilité est parfaitement possible à partir des plateformes sans espionner les individus.
    Mais là est la perfidité d'un système qui refuse cette option, témoignant du caractère prétexte de loi comme Hadopi, dont le véritable but est effectivement une réduction des libertés qui n'a rien à voir avec la volonté de rétribuer les auteurs. De la même manière que les lois sécuritaires sarkosystes ou le patriot act américain ne répondent pas du tout au prétexte de leur création (lutte contre la criminalité sexuelle, ou le terrorisme ou.... bref)mais vise à contrôler léa société dans son intégralité.

  • Merci Wuyilu pour ces précisions bien utiles, en effet c'est ce qui est à craindre...

  • La gratuité n'existe pas. Ce qui est en concurrence ici, ce n'est pas le payant et le gratuit, ce sont simplement divers modèles économiques de monétisation.

    Toute cette effervescence sur la "gratuité" et ses conséquences néfastes ressemble beaucoup à ce qui se disait au XIXème siècle, lorsqu'Émile de Girardin a lancé le premier journal financé par la publicité.

    À cette époque aussi, beaucoup de gens confondaient ce modèle pour de la quasi-gratuité, et promettaient la mort soit du modèle en lui-même (pour les plus optimistes), soit de la presse tout entière à court ou moyen terme.

    Je te conseille vivement de lire des gens comme Jeff Jarvis, Chris Anderson ou encore Dave Winer sur le sujet. Tu y trouveras pas mal de matière.

  • @Rubin,
    +1

    @L'hérétique,

    "Mais si tu penses qu'un secteur libre et auto-financé peut émerger, je crois que tu te berces d'illusion."

    L'industrie du logiciel libre existe belle et bien, le secteur ne s'est jamais autant développé et toute les grosses boites se mettent à en faire. Même microsoft. Il ne s'agit pas simplement d'autofinancement. Des services à la marge sont vendu par les entreprises, comme le support par exemple. Mais le moteur de cette industrie est bien le partage des connaissances et la libre contribution. Le fait est GNU/Linux est partout maintenant. Quand tu retires de l'argent, les serveurs web, les téléphones portables, les consoles de jeux et de plus en plus sur les ordinateurs personnels.

    Les utilisateurs sont en tain de s'adapter à ces nouveaux modes de production qui reposent sur la participation de chacun à l'œuvre commune. Pour le moment, c'est une infime partie qui ont intégré ces nouveaux réflexes, mais cela s'étend petit à petit.

    Le plus effrayant à mon avis, c'est que la volonté politique du gouvernement est de mettre des bâtons dans les roues à cette nouvelle tendance qui vient bousculer le système de valeur dominant.

    Si on gagnait moins d'argent mais que l'on partageait plus, on aurait moins besoin de dépenser de l'argent pour accéder aux ressources et en produire de nouvelles. L'espace numérique est un lieu d'abondance. La rareté n'existe pas ou elle est artificiellement créé dans le but de s'adapter aux règles capitalistiques.

  • @Antonin
    La problématique du logiciel libre et celle de l'information ou de la culture ne sont absolument pas similaires. Accessoirement, les gens acceptent de payer pour les logiciels.

  • Je ne suis pas d'accord avec toi (le message initial, je n'ai pas lu tous les commentaires), mais c'est rare de trouver un pro-hadopi qui a un argumentaire construit et une vue pas débile de la situation. Donc chapeau pour ça.
    La situation est grave, oui, mais Hadopi n'est pas la solution.

  • @L'hérétique,

    Je suis d'accord, y a des différences, mais il y a surtout des points communs entre le logiciel libre et le logiciel propriétaire.

    Ce sont les mêmes débats:
    Question de la gratuité, de la qualité et de la pérennité du développement.

  • « L'art aussi paiera cash cette manie détestable de ne pas vouloir payer sa production : imagine-t-on un seul instant Michel-Ange et sa chapelle Sixtine sans des mécènes pour accepter de financer le travail monumental qu'il accomplit il y a plusieurs siècles ? »

    Exemple intéressant : le mécène paie pour une œuvre qui sera vue gratuitement par des millions de spectateurs...

  • @toto
    bien vu :-) Mais l'entrée est payante, aujourd'hui...

  • Il n'en reste pas moins que l'idée n'a jamais été de faire payer le public... comme c'est le cas d'une immense partie de la production artistique occidentale.

    Par ailleurs, sa reproduction est libre et gratuite ; voir ici :

    http://images.google.fr/images?hl=fr&q=chappelle%20sixtine&um=1&ie=UTF-8&sa=N&tab=wi

  • "imagine-t-on un seul instant Michel-Ange et sa chapelle Sixtine sans des mécènes pour accepter de financer le travail monumental qu'il accomplit il y a plusieurs siècles ?"

    Vous méritez très certainement une sorte de récompense pour cet argument d'une mauvaise foi évidente. La question qui se pose serait plutôt: imagine-t-on un seul instant Gustave eiffel réclamer 10 euros(à convertir en francs de l'époque évidement) à chaque passant ayant l'audace de poser le regard sur sa tour de fer ?
    Je ne crois pas que les consommateurs d'aujourd'hui refusent de "sponsoriser" la création, bien au contraire, mais je n'accepterai jamais de devoir dépenser la fortune qu'on nous demande pour pouvoir, par exemple, acheter un album. Cependant je suis ravi de payer une somme raisonnable pour un bon concert.

    Pour en revenir à l'information sur le net, vous semblez penser (pardonnez moi si je me trompe) que pour publier le moindre papier potable il faudrait sortir d'une école de journalisme. Qu'un simple quidam qui n'a absolument pas l'envie de consacrer sa vie, ou au moins sa carrière, au journalisme n'aurait pas le droit de s'exprimer sur internet. C'est pour le moins surprenant!
    La presse professionnelle et payante en ligne n'est pas, selon moi, vouée à disparaitre. Elle tient le rôle de source sûre d'information sur la toile (Bien qu'au vue de la publication toujours croissante de rumeur en tout genre sur ces sites on soit en droit de remettre ce rôle en question). Ces journalistes pro sont un peu -ou alors devraient être- le label rouge, garant d'une certaine véracité des propos tenus.
    Les blogs ou autres sites communautaires n'ont pas ce genre de crédit. Hormis quelques fanatiques personne de prend pour argent comptant ou verité vrai un article issu de quelque blog obscur. Ces blogs sont là pour que des gens comme moi puisse échanger leur idées, discuter leur opinion.

    Vous soulignez très justement que "la presse en ligne se casse la gueule, quotidien après quotidien, et/ou se trouve contrainte de revenir à des formules payantes.". C'est vrai, mais c'est précisément parce que ces journaux dits "sérieux" sur internet perdent peu à peu de leur crédibilité en servant de caisse de résonance à toute les bêtises qu'on nous sert jour après jour sans qu'aucun (ou alors peu) de journalistes aient fait leur métier correctement. Et a partir de là quelle est la différence entre l'info gratuite et l'info payante ? Simplement le poids de mon porte-feuille qui cri vengeance.

    En espérant ne pas vous avoir lapidé, ou alors avec quelques graviers.
    Cordiallement

    GC

  • gratuit ou payant c est la meme merde : la voix de nos maitres !

  • J'arrive après la bataille.

    Je pense que d'abord, il faut mettre en place une plate-forme de streaming gérée par l'état (on a bien france-télévision et des radios publiques, pourquoi pas un site internet public pour accéder à la culture).

    Le problème des modèles avec publicité comme spotify ou deezer c'est de réunir suffisamment de clients pour être rentable avec de toutes petites marges. Si c'est l'état qui prend ça en charge pas de problèmes. (comme l'offre pour la musique est suffisante, on peut le faire uniquement pour la vidéo)

    En deuxième lieu, on défini la politique d'accès aux oeuvres (par exemple un film pourrait être d'abord mis à disposition de manière payante, puis de manière gratuite avec pub au bout de quelques temps, et pourquoi pas sans pub une fois dans le domaine public). Cela revendrait au même que le délais entre le passage à la télé et la location/vente de cassettes puis dvd.

    Ensuite, et seulement ensuite, une fois que les gens auront une offre raisonnable d'accès à la culture, il n'y aura plus que les enfants gâtés qui piraterons, et il suffira de mettre quelques centaines de policiers spécialisés sur leur trace pour régler le problème.

    Une fois ça réglé, il reste l'accès à des moyens de stockage de la culture, là aucune raison de réclamer la gratuité, la possession d'une oeuvre doit être payante (si l'auteur ne souhaite pas le contraire bien sûr).

    Si l'offre gratuite est suffisamment variée, il devrait y avoir une augmentation de la consommation. Par exemple, je n'avais jamais acheté de cd jusqu'ici, pas parce que je piratais, mais parce que je ne trouvait rien qui valait la peine de dépenser mon argent. Depuis que j'utilise quotidiennement spotify, j'ai découvert des artistes que j'aime, et cette semaine j'ai dépensé plus de 50 euros de cds, parce que j'avais envie de les écouter dans ma voiture.

  • Ha oui, il n'y a pas que la voiture, c'est aussi super d'avoir une belle pochette, le bouquin avec les chansons et tuti quanti, et un beau cd.

    D'ailleurs c'est pareil avec les bouquins, il y a plusieurs livres que j'ai consulté en ligne (du domaine public donc), puis que j'ai acheté en librairie parce que je les aimais

  • Le rapport sentimental à l'objet, support de ce qu'on aime en artiste, en écrits, en paroles, en images, et tout ce qu'on ne peut pas traduire en mots.
    J'achète sur Itunes un morceau que j'aime et le CD des chanteurs et/ou auteurs et/ou compositeurs que j'aime.

  • @vincent15

    Votre exemple est intéressant. Pour revenir sur l'idée de site géré par l'état qui permettrais l'accès au film, je n'y crois pas beaucoup.
    Les films sortis récemment sont visible au cinéma, notamment grâce à la carte UGC avec laquelle vous pouvez voir tout les films que vous voulez pour un abonnement qui est rentabilisé en 2 ou 3 séances. J'aimerais quand même voir la tête du patron de ces cinémas quand il apprendra que l'État a décidé de faire pareil mais version disponible à la maison.
    Dans le cas des films sortis il y a plusieurs mois, le service de VOD existe aussi mais je ne connais personne qui s'en sert réellement et je ne sais pas non plus exactement comment ça marche.

    Si on prend l'exemple de quelqu'un n'habitant pas à proximité d'un cinéma votre idée est tout de même un grand progrès.

    Vous dites "Ensuite, et seulement ensuite, une fois que les gens auront une offre raisonnable d'accès à la culture, il n'y aura plus que les enfants gâtés qui piraterons, et il suffira de mettre quelques centaines de policiers spécialisés sur leur trace pour régler le problème."
    J'ai bien rit pour l'histoire des policiers spécialisés qui trouveront quoi que ce soit sur internet. Tout le monde sait aujourd'hui que peu de temps après l'annonce de la création de l'Hadopi, les utilisateurs ont déjà trouvé la parade, et les méthodes de repérage de l'état sont voués à l'échec, quoiqu'en pense ces soit disant "artistes" richissimes, toujours à la recherche de quelques milliers d'euro en plus, qui entourent notre président.
    Tout ce que pourrait proposer le gouvernement serrait similaire au piratage mais avec l'obligation de payer en plus et aussi les risques conséquents dus au fait de donner ses coordonnées bancaires sur internet. Pas besoin d'être un enfant gâté pour faire son choix correctement.

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