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Modem - Page 32

  • Ne confondons pas immigrés et réfugiés de guerre...

    C'est paradoxalement chez un parlementaire UMP, Étienne Pinte, que j'ai trouvé le ton le plus juste pour exprimer mon sentiment à propos de l'expulsion récente des Afghans.

    La France est le pays des droits de l'homme. J'estime que nous n'avons pas à renvoyer contraints et forcés des réfugiés qui ont fui leur pays en guerre. D'autant que le ministère des affaires étrangères lui-même reconnaît que l'insécurité a augmenté depuis plusieurs semaines, à Kaboul comme dans le reste de l'Afghanistan []

    Je ne conteste pas la politique d'immigration du gouvernement dans son ensemble. Mais je ne comprends pas ce premier vol groupé depuis cinq ans, d'autant qu'il restait la solution de la solidarité européenne.

    La gauche qui s'y entend à jouer la petite musique du choeur des pleureuses en a a profité pour faire retentir son habituelle démagogie sur l'immigration. Or, il ne faut en aucun cas tomber dans cette confusion orchestrée, avec des intérêts divers, et par l'opposition de gauche, et par le pouvoir : l'accueil des réfugiés de guerre (que l'on espère temporaire, puisque nous aspirons à restaurer la paix en Afghanistan, d'où la présence de nos forces armées) ne saurait se confondre avec l'immigration dans son ensemble.

    Il n'en reste pas moins qu'il faut fixer nos limites : potentiellement, une grosse partie de la population afghane pourrait se réclamer du statut de réfugiés de guerre : que fait-on, dans ce cas-là ? Par ailleurs, il y a certains individus, parmi les Afghans clandestins que cela ne me gêne pas trop de renvoyer dans leur pays : France-info donnait ce matin la parole à l'un d'entre eux, passeur de son état, qui estimait devoir désormais rejoindre les Talibans pour pouvoir vivre et gagner de l'argent...Eh bien qu'il y aille !

    Éric Besson croit avoir levé le lièvre en demandant si le fait qu'un pays soit en guerre vaut titre de séjour en France. A vrai dire, il faut admettre, en effet que es réfugiés de guerre n'entrent pas dans le champ de la convention de 1948 ni des protocoles additionnels de 1977. Éric Besson le sait sans doute bien, voilà pourquoi il estime la France dans son bon droit, et ce, même s'il existe d'autres textes sur ces réfugiés (Conventions de Genève de 1949 sur la protection des victimes de guerre et le Protocole additionnel de 1977 aux Conventions de Genève de 1949 relatif à la protection des victimes de conflits armés internationaux).

    La simple humanité n'en commande pas moins de considérer avec beaucoup d'attention les réfugiés de ce pays : et une harmonisation du droit d'asile européen pourrait à cet effet dénouer une certain nombre de situations aussi inextricables qu'ubuesques. Aussi, la réaction récente de Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem me paraît particulièrement sensée et adaptée :

    « Il faut aller vers une réforme et une harmonisation du droit d’asile en Europe. Cela devrait être une des priorités du Conseil européen des 29 et 30 octobre. La seule façon d’aider les pays du sud de l’Europe, c’est en effet de réformer la convention de Dublin : un réfugié devrait pouvoir demander l’asile dans le pays européen de son choix et non plus obligatoirement dans le premier pays où il est supposé avoir posé le pied. En attendant, il est inadmissible, au regard du respect des droits de l’homme, de renvoyer des réfugiés dans un pays en état de guerre. L’an dernier, selon les critères du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les conditions de retour n’étaient pas réunies en Afghanistan. Je ne vois malheureusement pas en quoi cette situation se serait, depuis, améliorée. »

     

  • Dette : +350% en deux ans !

    Ils m'impressionnent, ceux qui ont accordé le moindre crédit aux déclarations de Nicolas Sarkozy, en 2007, assurant faire de la dette une cause nationale. En réalité, on le sait : Socialistes et Populaires ne se sont emparés de ce thème que parce que François Bayrou a eu à la fois l'audace et le courage de le porter. Je constate, à ce jour, que le MoDem, hériter de l'UDF, demeure le seul parti à considérer la dette comme le principal obstacle au rétablissement de la France. Marielle de Sarnez, n°2 du MoDem, fait observer dans un entretien avec Le Figaro, que la dette a crû de 350% en deux ans, et que désormais, nous finançons la moitié des dépenses de l'État ainsi. Tous les voyants sont au rouge ! notre dette représente désormais une fois et demie ce que rapporte notre impôt sur le revenu.

    Nous nous dirigeons en chantant dans le mur. En dépit des discours de Hollande qui prétend prendre au sérieux la question de la dette, les Socialistes sont prêts à mettre en place un plan aux conséquences dévastatrices pour notre économie et les finances de l'État, puisque Martine Aubry évoquait un plan de relance par la demande : une vieille recette qui a déjà fait pas mal de dégâts en 1982 mais certains Socialistes n'apprennent décidément rien de l'histoire.

    Nous sommes au bord du gouffre comme jamais encore nous ne l'avons été et je ne vois nulle volonté politique, au plus haut niveau de l'État, d'en sortir. La majorité grince, de temps à autre, le Nouveau Centre tente une saillie, mais sur le fond, les choses continuent de s'aggraver sans fin. Ce que nombre de Français ne comprennent ou ne voient peut-être pas c'est qu'au rythme où vont les choses, il faudra prendre des décisions très graves un jour, qui impacteront lourdement le secteur public, avec de fortes réductions de service, du chômage massif et des impôts partout en hausse. Nous pourrions rentrer d'ici 5 ans, dans la plus grave dépression de notre histoire depuis 1929.

    Il faut porter au pouvoir une génération politique qui est déterminée à redresser la barre coûte que coûte. A l'heure actuelle, en dehors du MoDem, seuls quelques députés isolés à l'UMP, une partie du Nouveau Centre, quelques socialistes non moins isolés et les libéraux (très minoritaires en France)  sont prêts à relever le gant. Il faudra une majorité nouvelle, articulée autour du MoDem pour espérer renverser la vapeur du train fou qui nous envoie droit dans le mur avec une violence inouïe.

    Je sais que François Bayrou a mis à profit tout l'été pour plancher sur la question de la dette qu'il considère comme le plus grave danger pour notre pays. Le MoDem et Bayrou doivent d'ores et déjà faire des propositions, et, compte-tenu du très faible nombre d'élus démocrates, trouver des relais dans l'opposition et dans la majorité pour l'aider à les défendre. Des Charles de Courson, Alain Lambert, Philippe Séguin, à droite ou des Michel Rocard, Jacques Delors mais aussi Ségolène Royal (je crois qu'elle fait de la dette l'une de ses préoccupations centrales) sont certainement des hommes et des femmes politiques de cette trempe. Je m'étonne, au sein du gouvernement, du silence assourdissant de Christian Blanc. Je ne comprends pas que l'on puisse avoir écrit la Croissance et le chaos, et que l'on demeure silencieux face à une telle fuite en avant.

    A l'évidence, il faudra une grande coalition pour attaquer de front les réformes qui seront devenues inévitables et j'espère voir dans le MoDem le fer de lance de celle-ci. Je pense, y compris pour les élections régionales, que nous devrions, nous électeurs Français, interpeler tout candidat à une fonction élective et lui demander de prendre des engagement solennels. L'heure est trop grave, et il faut, désormais, des personnalités déterminées.

     

  • Hollande et la phraséologie marxiste primaire

    Hollande m'énerve : il avait déjà plombé la candidature de son ex-compagne lors des élections présidentielles, et le voilà, qui croyant surfer sur la vague, récidive avec son "moi je n'aime pas les riches". Comme le pressent très justement Damien Pfeiffer, du parti libéral-démocrate, on peut sans grand risque anticiper la future cible des Socialistes s'ils devaient arriver au pouvoir en 2012 : ceux qui sont déjà taxés jusqu'à la moëlle.

    Il m'exaspère avec sa phraséologie pré-marxiste à deux balles sur "les plus favorisés". De toutes façons, ne rêvons pas : les Socialistes ont toujours su s'entendre avec les très riches, ceux qui peuvent échapper au fisc, et s'en sont toujours pris à la classe sociale qui se situe juste en-dessous, c'est à dire des gens généralement aisés, mais par le fruit de leur travail, qui n'ont ni le pouvoir ni les moyens de se garantir échappatoire et évasion fiscales.

    50% de la population française ne paie pas d'impôts, paraît-il. Il y a dans le tas une toute petite minorité de gens très riches, qui bénéficient à plein des niches fiscales, et également des gens peu aisés, parfois à la limite de la misère, qui vivent grâce à l'effort des catégories sociales coincées entre deux feux. Ce sont encore ceux-là qui vont en prendre plein la gueule avec les Socialistes.

    Hollande s'exprime en ces termes : «Si nous ne mettons pas le clivage sur cette question de la fiscalité, nous ne le mettrons nulle part ailleurs». Eh bien, mon vieux, si tu en es à ne trouver que ce seul artifice pour distinguer la gauche de la droite, c'est vraiment que la gauche est mal barrée. Je fais une traduction pour ceux qui n'auraient pas compris :

    «si on n'organise pas une chasse aux koulaks, nous ne parviendrons pas à surfer sur la vague du populisme ambiant.» Moi, ça m'énerve, cette volonté de faire payer "les favorisés", de chercher à diviser la nation entre gentils pauvres et méchants riches. Je préfère de loin promouvoir une réforme de la fiscalité qui soit efficace, solidaire et pragmatique. Une fiscalité où chacun cotise à la mesure de ses moyens, où les niches fiscales sont en voie de disparition sauf si elles génèrent directement de l'emploi, et où plutôt que de taxer lourdement certaines personnes et certains secteurs, on taxe tout et tout le monde mais faiblement, tout du moins, autant que notre dette et nos déficits ne nous le permettent.

    C'est en tout cas le sens, me semble-t-il, que le MoDem entend donner à la fiscalité. La seule chose qui pourrait se justifier, c'est de jouer d'effets de balanciers pour accélérer la mutation industrielle de notre pays, en pénalisant l'ancien monde et en défiscalisant le nouveau. Encore faut-il s'assurer que l'effet de balancier se produit-il et cela ne doit donc pas être fait sans précautions. En ce sens, je fais partie de ceux qui ne sont pas contre le principe de la taxe carbone, à condition qu'elle bénéficie directement aux industries vertes. Il ne faut donc pas la reverser aux ménages, ni en affecter les bénéfices à d'autres secteurs, mais strictement les répercuter sur les baisses fiscales consenties à ces industries. Tout autre calcul n'a aucun sens économique.

  • democrates.fr, la fréquentation explose !

    On s'en souvient, l'apparition d'un réseau social proposé par un parti politique avait fait grand bruit, en février dernier : le MoDem mettait en place, à la demande de François Bayrou, une plate-forme de groupes, de blogs et de forums : lesdemocrates.fr

    8 moi après, le webmestre fait un bilan, et il n'est pas décevant ! 2500 personnes se sont inscrites sur ce réseau, 1237 blogs ont été créés dont une centaine mis à jour plus d' une fois par semaine.

    La fréquentation est plus que respectable : de 1000 visiteurs à 10 000 visiteurs dans la journée, et, en moyenne de 3500 à 5000. Quand je pense que j'arrive péniblement à 1000 visiteurs uniques par mois...A vrai dire, j'avais constaté que je recevais en effet pas mal de visites quand un de mes articles était signalé en partie reflexion ou Toile démocrate.

    Cela dit, Guillaume, le modérateur de la plate-forme demande aux utilisateurs ce que l'on peut faire pour améliorer le site. Nom de D... cela fait un moment que les utilisateurs le disent ! 1.Permettre aux blogs qui le veulent de disposer de statistiques, soit via un plug-in wordpress, soit par une ligne de code externe. Les blogs ne peuvent pas se développer dans la blogosphère sans cela, et d'ailleurs, en dehors du réseau lui-même, on en entend rarement parler ailleurs sur la Toile. 2.Ouvrir ces *##!$ censuré de forums afin que les adhérents, sympathisants, militants ou curieux puissent bosser sur la plate-forme elle-même ! Évidemment, cela bouffe de la bande passante (surtout les compteurs de stats) mais c'est le prix à payer pour pouvoir continuer à évoluer.

  • Ah, ça bouge enfin au Nouveau Centre !

    C'est avec satisfaction que je constate l'activisme de Charles de Courson, député Nouveau Centre sur la fiscalité. Enfin quelqu'un de déterminé, dans la majorité présidentielle, à donner un bon coup de pied dans la fourmilière ! Charles de Courson entend notamment s'attaquer aux fameux LBO. Actuellement, les plus-values qui en sont issues ne sont pas considérées comme du revenu. Charles de Courson entend les considérer comme telles, désormais, ce qui fait que les bénéfices les plus monstrueux connaîtront ainsi une taxation équivalente à celle du travail. L'État pourrait ainsi escompter toucher un à deux milliards d'euros en plus de recettes fiscales.

    La fiscalité permet de détourner des sommes souvent colossales de l'impôt sur le revenu (...) et elle s'est faite sur le dos et les emplois des salariés des entreprises sous LBO (...) Des gérants qui ont investi 40.000 euros chacun peuvent se partager 15 à 20 millions d'euros au bout de cinq à dix ans. Si nous voulons que l'argent soit responsable, il faut opter pour plus d'équité fiscale confiait-il récemment au Journal du Dimanche.

    Maintenant, il reste à tourner intelligemment la chose afin de ne pas provoquer de fuite des investisseurs. Il faut bien comprendre que les LBO, c'est au départ du capital-risque. Or, si l'on ne rénumère pas le risque, plus personne ne le prendra. Il convient donc de trouver un moyen-terme intelligent pour demeurer attractif. Ce pourrait être l'occasion, par exemple, de décréter des mesures fiscales spécifiques et avantageuses vers les industries vertes là où elles se développent, position exprimée par le MoDem depuis un bon moment.

    J'ai vu aussi que le Nouveau Centre, toujours par le biais de Charles de Courson, a bien failli réussir à faire adopter le retrait de la CSG et de la CRDS du bouclier fiscal. Quand le Nouveau Centre agit ainsi, le Nouveau Centre me plaît, et je me remets à penser à nouveau que nos deux rives ne sont plus si éloignées. Il faut toutefoisn observer que ces saillies sont avant tout le fait d'un homme que j'ai plusieurs fois salué ici pour sa rigueur et son honnêteté.

    Enfin, j'ai observé que le Nouveau Centre propose de commencer à raboter les niches fiscales. Pas trop tôt : cela ne fait jamais que deux ans qu'on le dit au MoDem. Ne chipotons pas : les centristes de la majorité se réveillent. Tant mieux, je les voyais en morts cliniques !

  • Martine Volard défie Jean Sarkozy à La Défense ?

    volard.jpgL'honnêteté impose de faire connaître au grand public qu'il existe une autre candidature que celle de Jean Sarkozy à la présidence de l'EPAD, pour La Défense. Martine Volard, élue démocrate de Courbevoie a demandé au maire de Courbevoie de lui céder sa place au Conseil d'aminsitration afin qu'elle puisse faire officiellement acte de candidature. Elle a reçu immédiatement le soutien des Jeunes Démocrates. Martine Volard est consultante en organisation et management pour les collectivités territoriales : une profession idéale pour quelqu'un qui se propose de prendre la tête de l'EPAD.

    Les élus MoDem ont publié un communiqué commun à propos de la prochaine nomination du fils du Président de la République.

    Le décret du 9 Septembre 1958, relatif à l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense (EPAD), stipule que le président est « élu » par les membres du conseil d’administration. Nous tenons cependant à souligner que ce même conseil d’administration est composé de 18 membres : 9 représentants des collectivités territoriales (dont 2 du Conseil général des Hauts-de-Seine) et 9 membres représentant l'Etat, sous l’autorité de leur ministre de tutelle. En ajoutant la voix de Patrick Devedjian, membre du gouvernement à celles des 9 administrateurs de l'ETAT, l’Etat a la majorité absolue (10 voix sur 18). L’élection du Président de l’EPAD est donc véritablement contrôlée par l’Etat et s’apparente bien à une nomination. La nomination prévue de Jean Sarkozy, fils du Président de la République, ne peut, de ce fait, être considérée comme un acte local, résultant seulement de la volonté du prétendant et du choix de ses pairs.
    A l’évidence, la très courte expérience politique de Jean Sarkozy n’en fait pas un président qualifié pour mener et piloter un tel établissement. Le président de l’EPAD assume un rôle important d’arbitrage, d’orientation, de décision et de représentation de La Défense, opération d’intérêt national, auprès des investisseurs internationaux. Nous ne pouvons donc accepter que ce rôle stratégique soit confié à un président « en formation ».
    L’état-civil de Jean Sarkozy ne peut lui être reproché et ne préjuge pas de ses qualités personnelles. Nous pensons toutefois que sans cet état-civil, aucune candidature de conseiller général ou de membre du conseil d’administration de l’EPAD de la même catégorie d’âge et d’études n’aurait pu être censément envisagée.
    L’éventuelle nomination de Jean Sarkozy ne peut donc apparaître comme conforme à nos valeurs républicaines et démocratiques. Face à l’émotion qu’elle suscite, dans l’intérêt de nos villes, de notre département et de notre pays, nous demandons donc instamment à Jean Sarkozy de renoncer à sa candidature, et aux conseillers généraux des Hauts-de- Seine de ne pas voter en sa faveur.

    Christophe Grébert, conseiller municipal MoDem de Puteaux
    Martine Volard, conseillère municipale MoDem de Courbevoie
    Pierre Creuzet, conseiller municipal MoDem de Nanterre

  • Presse, la tenaille se referme

    Tout comme Monique Dagnaud, sur le site Telos, je suis très inquiet devant la situation de la presse non seulement en France, mais plus généralement dans les pays occidentaux. On évoque souvent la liberté de la presse comme le bien le plus précieux, mais il n'est en réalité pas le seul : l'autonomie économique et financière des organes de presse n'est pas moins vital que la liberté de parler pour les journalistes. Or un piège aussi insidieux que diabolique se referme peu à peu sur nos quotidiens et nos magazines : le gratuit. Pas seulement le gratuit dans la rue, mais le gratuit que génèrent les millions de nos concitoyens qui se ruent sur les espaces d'expression publique qu'offre Internet.

    Aucune solution reposant sur le gratuit numérique intégral ne fonctionne sur la Toile : les sites des grands quotidiens, les uns après les autres, plongent dans le rouge. C'est qu'ils sont concurrencés, sur Internet par le journalisme citoyen. Or, ce journalisme-là, s'il est bien le fait du citoyen, n'a généralement rien d'un journalisme professionnel. La plupart du temps, il traite la surface de l'information, la plus éruptive, sans traiter méticuleusement ses sources et en comportant une part de subjectivité grandissante.

    Il ne reste donc à la presse professionnelle plus que deux solutions : compter sur le mécénat privé (mais alors il peut être intéressé) ou public (rien de plus néfaste et dangereux qu'une presse d'État). Voilà où nous en sommes.

    Je dois l'admettre à titre personnel, mon buget presse explose en vacances parce que je n'emporte pas mon ordinateur (et donc une connexion internet) avec moi. J'achète très souvent Le Figaro, Le Monde, Libération ou encore Aujourd'hui (ou le Parisien si je suis à Paris). Mais que je revienne chez moi, et je me connecte alors avantageusement sur les sites de ces quotidiens. Et pourtant, j'aime bien lire le journal...

    Le MoDem, lors des élections européennes, avait porté au pinacle trois biens supérieurs : l'éducation, la santé et la culture. Ce parti avait avancé l'idée qu'il existait des biens, supérieurs, auxquels on ne pouvait demander de répondre à une logique de marché. La presse, avec Internet, est soumise à une situation d'hyper-concurrence, sans espoir de pouvoir faire face, puisque tout le monde peut s'auto-proclamer journaliste (mais tout le monde ne peut se retrouver doté d'une carte de presse...).

    Faut-il alors décréter que l'information pourrait bien être un quatrième bien supérieur, au moins aussi précieux que les trois autres ? Quel modèle adopter ? Et que faire pour garantir aux journalistes la nécessaire liberté qu'impose tout travail sérieux d'information ?

    A titre personnel,  je n'ai, à l'heure actuelle, pas de solutions, et je continue de m'interroger, mais je m'inquiète à l'idée que des journalistes aussi talentueux qu'un Laurent de Boissieu ou un Jean Quatremer, pour en citer deux que je lis régulièrement, puissent un jour disparaître...

  • De l'EPAD à la Métropole

    Finalement, toute la polémique qui s'est développée autour de la nomination de Jean Sarkozy à l'EPAD provient, à mon sens, pour une large part, d'une défaillance dans l'organisation même des collectivités territoriales. Sur le fond, pourquoi un organisme comme l'EPAD a-t-il vu le jour ? Parce que sa zone d'intervention déborde Paris intra-muros et concerne plusieurs autres communes et qu'il n'existe aucune instance qui aurait le pouvoir de prendre des décisions globales pour l'urbanisme de la région. Résultat, on arrive à ce que ce soit l'État, et non les premiers acteurs concernés, via la majorité de ses acteurs dans le conseil d'administration, qui prenne les décisions. Belle décentralisation !!! Une métropole, c'est plus qu'une ville. J'ai lu le rapport de la sénatrice du MoDem, Jacqueline Gourault intitulé "faire confiance à l'intelligence territoriale". Cette mission sénatoriale a fait des propositions, et notamment, elle évoque le cas particulier des métropoles en faisant des propositions intelligentes et précises. Ces dernières répondent tout à fait aux problématiques organisationnelles et décmoratique que soulèvent les métropoles. Je donne ici copie de leurs propositions :

    - Créer, par la loi, une nouvelle catégorie d’EPCI dénommés « métropoles » dont les communes membres resteraient des collectivités territoriales de plein exercice.
    - Prévoir la faculté, par la loi, d’ériger les métropoles en collectivités territoriales de plein exercice, en lieu et place des communes membres, sur délibérations concordantes de celles-ci.
    - Fixer dans la loi des critères d’accès au statut de métropole et de délimitation du périmètre métropolitain et créer par la loi un nombre limité de métropoles, par exemple : Lyon, Lille, Marseille, Toulouse, Nice, Bordeaux, Nantes, Strasbourg.
    - Attribuer un siège au moins à chaque commune membre dans le conseil métropolitain.
    - Désigner les conseillers métropolitains au suffrage universel direct par fléchage sur les listes de candidats aux élections municipales.
    - Définir un bloc minimal de compétences obligatoires des métropoles, à partir des compétences obligatoires des communautés urbaines créées après la loi du 12 juillet 1999 et qui correspondent aux grandes fonctions métropolitaines.
    - Réaffirmer la possibilité de délégations de compétences des départements et régions aux métropoles, et ouvrir la même possibilité de délégation pour l’Etat.
    - Instituer une autorité organisatrice unique pour organiser les transports dans l’aire métropolitaine.
    - Instituer une dotation globale de fonctionnement (DGF) métropolitaine à la demande des communes membres.
    - Permettre l’institution, par décision des communes membres, d’une fiscalité communautaire se substituant progressivement aux fiscalités communales.
    - Faire émerger une gouvernance métropolitaine démocratique sur le périmètre de la métropole parisienne
    .

    On le voit, on n'en serait pas à s'interroger sur la pertinence de la nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD ni à devoir contester les décisions unilatérales d'un Christian Blanc pour le Grand Paris si les propositions qui figurent ci-dessus pouvaient être appliquées. Il n'y manque, à mon avis, qu'une proposition sur l'urbanisme. Notons qu'il ne s'agit pas de dissoudre les communes dans la Métropole, mais bien de créer une collectivité à part entière. Évidemment, cette collectivité aurait d'autant plus de sens si les Conseils Généraux venaient à disparaître... Après, il existe des divergences : dans l'idéal, personnellement, je préfère la solution préconisée par Édouard Balladur, c'est à dire une collectivité territoriale à part entière et de plein exercice. Mais, dans la pratique, on ne pourra rien faire sans les maires et les communes, et je vois mal certains d'entre eux abandonner toutes leurs prérogatives. C'est pour cela qu'on avancera, sur ce sujet, en empruntant le chemin d'une inter-communalité renforcée. En ce sens, je trouve très astucieux de la part de Jacqueline Gourault et des sénateurs qui ont travaillé avec elle de proposer une pointage des conseillers métropolitains au moment des municipales. C'est astucieux, acceptable par les communes,  et cela réintroduit la démocratie dans des mécanismes généralement très opaques.

    Normalement,  MoDem et Nouveau Centre devaient converger  plus que tout autre parti sur ce sujet, mais le plan de Christian Blanc est passé par là, or, comme ce dernier craint plus que tout le statu quo généré par les élus, il essaie de passer en force. Moi, je ne pense pas qu'il y arrivera de cette manière, et j'espère que sa conception du Grand Paris ne fera pas école dans d'autres métropoles. Outre le déni de démocratie, je crois une telle démarche très peu efficace. Il faut se résoudre au fait que les choses prennent du temps, même si c'est parfois rageant et que l'urgence est réelle.

     

  • Europe écologie et les Verts, c'est pas pareil...

    Pour ceux qui en douteraient encore, les Verts, le parti politique, et Europe écologie, le rassemblement qui a fait fureur pendant la campagne des Européennes, ce n'est pas pareil. Europe-écologie a vocation à rassembler largement, au-delà des étiquettes traditionnelles. Les Verts sont avant tout un parti de gauche. Tout le monde n'a pas l'ouverture d'esprit de Gabriel Cohn-Bendit...

    Les Verts essaient de vider le MoDem de sa substance en proposant aux militants de Cap21 de venir les rejoindre. On a beaucoup parlé d'alliance avec les Verts au MoDem, depuis quelque temps. Je n'y suis guère favorable. Comme le dit Bayrou, l'écologie est UN problème et non LE problème. Or, dans le programme des Verts, je ne vois aucune réponse, à l'heure actuelle, à quelques questions qui vont revenir comme des boomerangs lors des prochaines régionales. Pas de réflexion sur la disparition de la taxe professionnelle (une authentique ânerie pour laquelle je ne peux pas comprendre qu'on ait pu adresser des félicitations à Nicolas Sarkozy), et, plus généralement, sur la fiscalité. Ce ne devrait être un secret pour personne, et les Français de chaque région doivent le savoir : les collectivités locales, régions y compris, sont de plus en plus endettées et supportent de plus en plus de charges.

    La taxe professionnelle, c'est tout le contraire d'une politique fiscale incitative, puisqu'elle touche également les entreprises quelles que soient leurs activités.

    Le débat qui valait pour la France toute entière en 2007 à propos de la dette, va trouver 20 déclinaisons régionales en mars prochain. Et Bayrou a bien raison de s'en soucier. Au MoDem, plutôt que de passer notre temps à parler de nous-même, de la tactique, ou, dans le meilleur des cas, de marcher dans les pas de la gauche et de ses thématiques, nous ferions bien de commencer à réfléchir à la question, et notamment, à prévoir d'offrir une opération-vérité aux Français. Il vaut mieux dire les choses clairement à l'avance plutôt que de les amener en catimini, à la Delanoë, par exemple, après élections (taxe foncière et taxe d'habitation à Paris).

    J'ai parcouru le site de la commission économique des Verts. Sur la dette, un unique document et que des poncifs. Et sur la fiscalité, en dehors de la fiscalité écologique, on n'y trouve qu'un discours très à gauche qui consiste à dire qu'il suffit de taxer les riches pour que les choses aillent mieux...

    Bref, les Verts ne veulent de toutes façons pas de nous, et pour m part, en l'état, je ne vois pas en quoi nos positions sont compatibles avec les leurs, l'écologie mise à part, et encore...

     

  • MoDem scotché à 7-8%

    Il n'y a décidément rien à faire : quelle que soit l'élection, quel que soit la popularité du MoDem, au plus haut ou au plus bas, quelle que soit la participation, 60%, 50% ou 30%, et même quelle que soit la cote de popularité de Bayrou, 70% ou 35%, le MoDem est indéfectiblement scotché à 7-8%, et ce, en dépit de sondages parfois flatteurs. Richard Bertrand, dans la 12ème circonscription des Yvelines, obtient un score de 7.75%. C'est honorable, mais, dans notre système politique, c'est l'assurance de l'inexistence politique.

    A côté de cela, même si l'UMP enfle toujours plus et devient de plus en plus puissante, elle n'a, désormais, plus de réserves. Je crois aussi que l'électorat qui vote pour le MoDem est désormais stabilisé, et cet électorat-là, a priori, n'a pas l'intention de voter pour l'UMP. L'UMP se prépare sans doute des lendemains difficiles en dépit de sa bonne forme.

    Je crois qu'il faut admettre un fait évident : le MoDem a échoué à capitaliser les électeurs de François Bayrou en un temps record. Ceci ne signifie pas qu'il n'a pas d'avenir, mais qu'il faudra peut-être des années avant de gagner en maturité, en notoriété et en électorat. Les Lib-Dems, le FDP, ont mis des années à devenir des forces puissantes. En Italie, le centre demeure éclaté et, s'il est parvenu à dominer une coalition de gauche, n'a jamais été en mesure de demeurer une force politique conséquente.

    Je suis toujours demeuré profondément sceptique sur l'opportunité de changer d'étiquette et de devenir le MoDem plutôt que l'UDF. Après les présidentielles, une autre stratégie était possible : ne pas trancher entre Royal et Sarkozy. Se conserver une indépendance sans s'interdire de négocier des accords tactiques avec l'UMP : ils nous laissaient 50 circonscriptions et nous ne présentions pas alors de candidats face à eux dans 100 à 200 circonscriptions, sans que cela vaille pour autant accord de législature. Cela leur laissait une majorité pour gouverner, et nous, un groupe pour être présent et faire valoir nos idées sans pour autant être à la botte de la majorité.

    Aujourd'hui, on est un peu grillé. C'est dommage. Le seul espoir du MoDem, s'il veut accélérer le cours du temps, c'est que Bayrou remporte la présidentielle. En dehors de cela, il faut s'armer de patience et attendre, en espérant que le MoDem survivra à la retraite de Bayrou le jour où elle viendra.

    En tout cas, imiter la gauche ne nous apportera rien. Je suis frappé de voir les blogs militants du MoDem tenir actuellement exactement les mêmes discours que les Socialistes et les Verts sur à peu près tous les sujets. Franchement, je ne vois pas de différences avec le PS. Nous devrions pourtant la réaffirmer, sans agressivité, mais avec force.

    Il faut être prêts à survivre sans élus, avec des moyens réduits.