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Modem - Page 29

  • Je suis un adhérent UDF...

    C'est marrant le nombre d'individus qui évoquent l'UDF et qui oublient un petit détail : il reste des adhérents de l'UDF...et oui : en mai 2007, au moment où le MoDem a été fondé, il était encore possible de faire la réadhésion à l'UDF, ce que j'ai fait, en même temps que j'adhérais au MoDem. J'ai donc les deux cartes, celle de l'UDF 2007 et celle du MoDem 2007. Je pense donc avoir une légitimité certaine pour exprimer mon avis sur la question...En revanche que des types comme Giscard ou de Charette viennent m'expliquer ce que je dois faire alors qu'ils n'étaient plus adhérents de l'UDF depuis fort longtemps, cela m'agace.

    Si Morin veut devenir le chef de l'UDF, il doit réadhérer, et ses copains du Nouveau Centre. Bon, évidemment, cela ne va pas être facile : il en a été exclu en 2007 ; toutefois, après deux années, je subodore qu'on doit pouvoir passer l'éponge...

    En tout cas, au final, quoi que devienne l'UDF, il est hors de question de ne pas consulter les adhérents au préalable...Tous ceux qui veulent donc récupérer le sigle UDF  sont loin d'être au bout de leurs peines.

  • UDF versus MoDem

    Laurent de Boissieu a écrit, il y a quelques jours, un billet pour examiner l'évolution programmatique du MoDem, autrefois UDF. J'avais fait moi-même quelques observations il y a quelques jours. Si je salue tout à fait le travail extraordinaire réalisé par les commissions (et je dois être honnête, je ne pensais pas qu'elles seraient capables de produire un programme, et je fais donc un mea culpa), il n'en reste pas moins que plus d'un aspect du nouveau programme me chiffonne. François Bayrou, Marielle, Alain Dolium, ont beau clamer leur appartenance au Centre, ce programme n'est pas un programme centriste, désolé.

    Il y a des retraits par rapport au programme de l'UDF de 2007 qui me dérangent à plus d'un égard. Le programme du MoDem ne jure plus que par le régulation. A vrai dire, la régulation, qui est dans toutes les bouches, elle me sort par les trous de yeux, pour tout dire, et le dire brutalement. Moi, je ne demande pas aux États de réguler, mais de s'assurer de l'équité des procédures. Ainsi, le programme du MoDem, s'il salue la dimension créative de l'entrepreneur, le réduit en même temps à une dimension philosophique sinon sociale, et son entreprise avec. Finalement, la manière de dire les choses, les mots ont un sens, est plus que tout révélatrice du fil conducteur d'un programme. J'aurais préféré que l'on écrive dans notre programme que le MoDem souhaitait et voulait que chaque individu puisse entreprendre sans devoir affronter des ententes illicites (oligopoles, collusions entre l'État et certaines entreprises). J'aime mieux l'État protecteur des libertés économiques que le chasseur de koulaks déterminé à taxer jusqu'à la moëlle et à poursuivre ces râclures de banquiers capitalistes...

    A côté de cela, il y avait dans le programme de Bayrou quelque chose qui me plaisait, en 2007  : une référence explicite au mérite à et à l'excellence. L'UDF faisait alors valoir clairement qu'elle tenait à ce que figure dans tous les établissements scolaires de France une voie de l'excellence au même titre que celle de la remédiation. Il n'en reste plus rien dans le programme éducatif du MoDem. On y évoque vaguement des parcours diversifiés au collège, et c'est tout. En somme, tout ce qui renvoie à la responsabilité et au mérite personnel a disparu.

    J'ose espérer que le programme du MoDem n'est pas un programme fermé et qu'il aura la possibilité de s'amender d'ici les présidentielles de 2012. Pour ma part, je n'ai pas rejoint un jour l'UDF pour finir dans un PRG bis. Des proches de François Bayrou lui enjoignent de prendre garde à ce centre-droit, qui existe et qu'il néglige. Il y a des voix, au sein du MoDem, pour défendre un libéralisme modéré, comme celles de Gilles Artigues ou Sylvie Goulard.

    Le projet du MoDem annonce en introduction haut et fort sa méthode : le réformisme. Je suis désolé, mais le réformisme, c'est une référence de gauche politiquement. Or, finalement, le projet du MoDem, c'est finalement un honnête projet social-démocrate plus ou moins édulcoré pour lui donner une tonalité centriste. En règle générale, je m'intéresse aux réformistes, et j'ai une certaine proximité avec, mais ce n'est pas mon courant politique. Je suis un peu plus proche des sociaux-libéraux, bien que plus à droite. Je pense, d'ailleurs, que le programme du MoDem peut convenir sans difficulté aux sociaux-libéraux, et on retrouve un grand nombre d'idées de ce courant politique dans le programme du MoDem. Mais, à certains égards, je me demande si l'on peut encore compter les sociaux-libéraux au sein de la famille libérale.

    In fine, il n'y a désormais, en France, plus aucun parti qui défende un tant soi peu l'idéal libéral. L'UDF aura été le dernier, le MoDem lui tourne définitivement le dos.

     

  • Identité nationale et identité de l'UDF

    Le Figaro est tout de même gonflé, en ces temps de débats sur l'identité nationale. Tiens, l'un des principes les plus avérés du droit français c'est que chaque individu, chaque personne morale n'a qu'une identité et une seule. Et l'usurpation d'identité est punie par la loi. Il me fait rire, de Charette, à donner des droits qu'il ne possède pas, et le Figaro à titrer des informations fallacieuses.

    C'est bien gentil, au Nouveau Centre, de vouloir reprendre le nom de l'UDF, mais le problème, c'est que l'UDF existe toujours !!! C'est même la composante principale du MoDem ! Est-ce que moi je vais demander à Monsieur de Charette si je peux m'appeler Hervé Morin ou François Sauvadet ? Bref, pendant qu'on blablate sur la notion d'identité nationale, le Nouveau Centre ferait bien d'en revenir aux fondamentaux du droit en la matière...

  • Recherche peuple désespérément...

    Je poursuis la lecture du livre Recherche peuple désespérément, et j'en suis arrivé aux lignes dans lesquelles les deux auteurs font un tour rapide des discriminations qui frappent le peuple. Ils observent, par exemple, qu'une jeune issu d'un lycée rural a bien moins de chances d'entrer à science-po qu'un jeune des cités venu de Bobigny. Ils remarquent aussi que la gauche s'est polarisée sur les discriminations ethniques sans prendre garde que les discriminations sociales, aussi muettes que discrètes, étaient bien plus redoutables et prononcées. Tous les partis politiques soignent aujourd'hui leur "diversité". la diversité, c'est tendance, ça fait bien sur un plateau. Mais qui s"'indigne de ce que l'Assemblée Nationale ne compte plus un seul ouvrier dans ses rangs ? Fini les Monory garagiste, ou un Bérégovoy ouvrier-tourneur et premier ministre ! place aux élites embourgeoisées venus des centre-villes !

    Il y avait ce week-end un congrès à Arras : le Mouvement Démocrate établissait un programme politique. Dans son discours de clôture, François Bayrou a évoqué une discussion avec Alain Dolium, actuel candidat à la tête de liste pour le MoDem en île de France ; Alain Dolium lui parlait alors des discriminations et voilà ce qu'il lui disait :

    J'ai fait ce parcours. J'ai vécu ces discriminations et - une dont je parlerai dans un temps - mais on se tromperait en croyant qu'il n'y a que les garçons et les filles de peau noire ou d'origine étrangère qui vivent ces discriminations, parce que, a-t-il ajouté, les provinciaux à Paris, ceux qui ont de l'accent, ceux qui viennent d'ailleurs, ceux qui ne connaissent pas les codes, ceux qui ne savent pas comment on s'habille quand on sort dans le monde, ceux qui n'ont pas le parcours fléché, tous ceux-là vivent les mêmes obstacles.

    Et Bayrou a alors conclu :

    C'est bien de tous ceux-là dont nous prenons le destin en charge en ayant choisi les candidats que nous avons choisis. Il y a un peuple de travailleurs qui n'est pas représenté, un peuple de pauvres et, parfois, travailleurs et pauvres en même temps, un peuple de petits retraités - ma mère qui vient de s'en aller percevait pour sa retraite moins de 680 €. Je ne dis pas que ce soit rien, mais, après une longue vie de travail, ce n'est rien. Tous ceux-là constituent, pour nous, notre communauté d'origine, notre enracinement. C'est cet enracinement-là que nous allons porter dans cette élection.

    Et moi, je le dis, je suis d'accord avec cette vision ; c'est d'ailleurs le sens de mes deux billets, l'un sur les ouvriers, l'autre sur la social-bourgeoisie. Et je pense, qu'au PS, Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin ont bien raison de se pencher sur la question. J'espère que leur réflexion ensemencera les programmes régionaux des Socialistes.

    Pour nous, au MoDem, il ne nous reste plus qu'à bâtir des programmes régionaux qui intègrent ces populations oubliées, sans céder un pouce de terrain aux sirènes chics de la médiatisation urbano-centrée. Foin des métropoles, occupons-nous un peu du peuple...

  • MoDem/Cap21, restons bons amis, SVP

    Les accords entre Cap21 et Europe écologie se multiplient. Marc Vasseur annonce une nouvelle alliance, encore, en île de France, cette fois. Cela pose un problème, car Cap21 est censé être membre fondateur du MoDem. Je comprends le fort désir de nombre de membres de Cap21 de revenir à la source écologique, surtout si l'on considère qu'Europe écologie est un label plus ouvert que les Verts. Je leur conseille toutefois de ne pas s'y tromper : ils s'exposeront à mon avis à des désillusions, car sur le fond, ce sont les Verts qui contrôlent (et utilisent à leur profit !) le label Europe écologie et pas l'inverse.

    Ce qui me paraîtrait sain, c'est que Cap21 se sépare du MoDem pour former à nouveau un parti politique autonome. Ceci n'empêcherait ensuite pas des accords de parti à parti, localement, mais au moins, cela aurait le mérite d'être clair.

  • Le MoDem avec Ségolène ?

    Ségolène Royal propose au MoDem une alliance de premier tour en Poitou-Charentes. Cela mérite, à mon avis, d'être examiné. Je ne sais plus trop où l'on en est là-bas, au MoDem. Je sais que l'une de nos élues siège comme non-inscrites, Elizabeth Delorme.  Bien sûr le MoDem de la Charente, celui de Charente-maritime, de Vienne et des Deux Sèvres, ont tous les quatre un site. A ma connaissance, ils ont d'ores et déjà des binômes dans chaque département pour des listes autonomes. Des deux blogueurs locaux, l'un, Orange Sanguine, au moins, a réagi, pas vraiment par de l'enthousiasme délirant, et c'est une litote...quant à l'autre, Fanal Safran, elle (c'est une blogueuse) évoque relativement rarement la politique, en tout cas, pas sur son blog...Il y a également un blogueur socialiste, Fraise des Bois, pas franchement partisan de Ségolène Royal qui exerce dans les Deux-Sèvres, mais pas de réaction de son côté pour l'instant. D'après les informations recueillies chez lui, il n'en reste pas moins que Ségolène Royal a fait un carton au sein du PS local avec ses propositions de listes, puisqu'elle reçoit plus de 85% d'approbation dans les Deux-Sèvres. Je n'ai pas d'idées claires du bilan de Ségolène Royal dans les Deux-Sèvres, mais Fraise des Bois juge qu'il est tout à fait honnête.

    Personnellement, j'avais trouvé intelligente son initiative sur l'automobile électrique régionale, même si je suis en revanche nettement plus sceptique sur l'auto-partage. Je pense en effet, que les transports en communs, surtout dans des régions pas forcément bien maillées, ne peuvent se substituer aux moyens de transport individuels. Maintenant, je pense qu'il faudrait aller plus loin : pas seulement passer un appel d'offres pour des prototypes écolos et pas chers, mais carrément pour l'implantation de petites unités de production sur place. Une sorte de réindustrialisation par des automobiles rénovées, en somme.

    J'apprécie également la manière dont Ségolène Royal incite plutôt que relance l'activité économique. Henri de Richemont, le chef de l'opposition locale lui a reproché la faiblesse de ses plans de relance : eh bien je pense qu'elle a raison de procéder par incitations fiscales plutôt que par versements d'argent. Il y a deux ans et demi, après avoir lu son livre d'entretiens, Maintenant, j'avais constaté qu'elle avait une vision saine des cordons de la bourse et que c'était quelqu'un d'assez économe. Une vertu dans les temps de déficits budgétaires monstrueux que nous vivons.

    Ségolène Royal peut agacer en raison de son goût prononcé pour la peopolisation, mais il ne faut pas oublier que derrière l'apparence, il y a une énarque (et les énarques ne sont généralement pas des semi-débiles) qui a une véritable compétence. Sur la dette, elle a une véritable volonté de présenter des budgets équilibrés, et on ne peut pas contester une politique volontariste et pragmatique de sa part sur l'écologie.

    Bref, je pense en effet, que c'est une bonne présidente de région et que son bilan est positif. Au MoDem d'aviser : je n'ai pas vu de critiques de la politique régionale sur les différents blogs départementaux démocrates visités, et personnellement, une alliance de premier tour avec elle ne me gênerait pas plus que cela, mais, évidemment, ce que je dis n'exprime que mon avis.

  • Où sont les ouvriers ? Où est le peuple ?

    Je parcours, depuis quelques jours, les pages de l'ouvrage de deux sociologues, Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin (tiens, un ancien du MRC...). Il s'intitule "Recherche le peuple désespérement". Ce livre s'adresse préférentiellement à la gauche, mais il m'intéresse beaucoup, parce que les observations faites par les deux auteurs recoupent une partie de mes interrogations et également bon nombre de mes observations.

    En particulier, on a cru, au sein du landernau politico-médiatique (et pas seulement à gauche), à l'exclusion, malheureusement et il faut le dire, du Front National, que la classe ouvrière n'existait plus en France. Le PS, les communistes et même les Trotskistes se sont satisfaits des populations multi-assistées des  logements sociaux des centre-villes ou des proches banlieues qui leur permettaient de se trouver une caution populaire à bon compte. Pendant ce temps, les classes populaires, repoussées bien au-delà des grandes banlieues, plongées dans une grande détresse, précarisées, affrontaient seules et abandonnées de plein fouet les effets pervers de la mondialisation.

    Parce que l'industrie s'est réduite comme peau de chagrin, la gauche qui ne connaissait plus de classes populaires hors la bonne vieille industrie issue du XIXème siècle, n'a pas vu la précarisation croissante de tout un secteur de la population, péri-urbanisée, parfois rurale. Il a été plus simple d'y voir des beaufs, des électeurs du FN, des mineurs politiques dont il était préférable de limiter l'exercice des droits civiques, ces derniers ayant tendance à voter pas toujours comme il le fallait.

    La gauche verdâtrisée a ignoré tous ces hommes et ces femmes, qui font jusqu'à 5 heures de trajet aller et retour pour venir travailler dans les métropoles, vivent dans des communes-dortoir de moins de 1000 habitants, n'ont d'autres choix pour se déplacer que d'utiliser leur automobile et ne connaissent plus des services publics que le nom que l'on en donne aux émissions télévisées, leur principale distraction.

    Qui s'intéresse à ces gens ordinaires, qui vivent généralement de 100 à 200 kilomètres des grands centres urbains ? Quels partis politiques s'y déplacent ? Non, les préoccupations des populations boboisées des villes sont bien plus intéressantes, bien sûr !

    Qui s'intéresse à la question ne sera pas étonné de découvrir que ces nouveaux ouvriers sont désormais en grande majorité des ouvrières...des femmes seules, souvent avec un enfant ou plus.  La demande de productivité toujours plus forte a rendu la vie impossible aux ouvriers qui travaillent encore dans les secteurs industriels, d'autant que le maintien de leurs usines et ateliers dépend désormais de leur propension à faire mieux et moins coûteux que ceux des pays qui pratiquent le dumping social. L'externalisation des services, leur automatisation, mettent aussi sur le carreau les caissières, les opératrices diverses et variées, elles aussi soumises à des "objectifs" et à des cadences infernales.

    La gauche, les verts, ont été très forts pour proposer de la culture, quelques allocations et empoisonner l'existence du petit peuple que désormais ces partis méprisent. Mais rien dans leurs propositions politiques, n'a été pensé pour leur redonner un espoir. Quant à la droite, sous l'égide de Nicolas Sarkozy, elle a consciencieusement appliqué le vieux principe qui dit que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent... Les visites dans les usines ? de la poudre aux yeux. Même le vieux thème porteur de la sécurité (qui s'appuie sur la peur d'un déclassement social toujours plus violent pour ces populations fragilisées) aura fait long feu. Je l'ai dit ce matin, le gouvernement réduit toujours plus les moyens de fonctionnement de la sécurité intérieure : le peuple n'aura même pas cette consolation-là.

    La précarité ne touche pas seulement des ouvriers sans qualification, c'est toute une génération de jeunes diplômés, désormais, qui est assomée par la vie chère, par les CDD et l'incertitude de leurs revenus, même à bac+5. Les jeunes sont les premiers à faire les frais de cette nouvelle donne. Bac+5 et le SMIG, cela devient désormais la norme pour une part croissante de la jeunesse diplômée. Et même pour ceux qui disposent d'un emploi statutaire, garanti à vie, l'avenir demeure incertain : n'est-ce pas Robert Rochefort, euro-député MoDem, qui observait récemment que dans l'Académie de Versailles, près de deux cent enseignants reçoivent une aide alimentaire d'urgence de la part des services du rectorat ?

    Je n'ai pas fini de lire le livre de Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin, j'en reparlerai donc ici. Je pense que sa lecture est salutaire pour tous les mouvements politiques. Je doute fort de recevoir les solutions préconisées par les deux auteurs, encore que, mais, j'estime que les populations péri-urbaines devraient faire l'objet de l'attention particulière de chaque parti.

    En ce sens, j'appelle le MoDem à ne pas se laisser boboiser, notamment par des enjeux écologiques plaisants dans le principe, mais dont ces classes sociales feraient encore les frais. Le MoDem a été, je le crois, l'un des premiers partis à envisager sérieusement la nécessaire réindustrialisation de la France. Jean Peyrelevade, en particulier, en affirme l'absolue nécessité en raison de l'amplitude de la valeur ajoutée qui caractérise cette production économique. L'industrie n'a pas seulement un rôle économique, elle a un rôle social.

    Ouf, c 'est l'une des priorités absolues du nouveau programme du MoDem. Dans ce programme, le premier chapitre porte sur l'économie, et le 1er sous-chapitre sur l'emploi. Le 13ème amendement du projet est le suivant : Développer l’emploi industriel par la relocalisation de certaines fabrications en France et en Europe ; évidemment, il faut le faire. Il faudra plancher même très sérieusement sur le sujet.

    Ce sont les conditions de travail qui viennent juste après, dans le document préparatoire ; il y a un amendement, mais il n'engage à pas grand chose. Ce devrait être un axe prioritaire de notre réflexion.

    Ensuite, nous devrions mener une réflexion sur la précarité qui ne se limite pas à l'industrie, mais qui touche les services et l'agriculture (et les ouvriers agricoles, alors !!!).

    Soyons très clairs : ce n'est pas la peine de blablater sur le développement durable auprès des populations péri-urbaines. Ils ont d'autres choix à fouetter. Il faut leur proposer des solutions concrètes : par exemple, l'implantation d'une usine de production de panneaux photo-voltaïques, du côté d'Agen, c'est une réponse concrète.

    Bref, nous autres démocrates et libéraux, reprenons la main et tendons-là aux populations abandonnées à leur sort depuis trop longtemps. Et ce n'est pas du lumpen-prolétariat des cités dont je parle, mais bien des honnêtes citoyens qui se crèvent la carcasse à ramener trois francs six sous chez eux. Ceux-là, personne ne leur dit jamais rien : innovons et incarnons, au MoDem, une véritable rupture. Si François Bayrou veut pouvoir continuer à parler au nom du Tiers État, il doit le prouver.

    Ce n'est pas seulement le MoDem que j'invite à réfléchir, mais aussi les libéraux, qui se sont complètement désintéressés des classes populaires depuis un moment. Quelles propositions libérales pour les ouvriers ? Voilà un beau et délicat sujet de réflexion que les libéraux s'honoreraient à traiter avec d'autres réponses que les seul critères de productivité et de compétitivité...

  • MoDem, je ne sais plus où j'en suis...

    Je viens de lire l'avant-projet du MoDem. Malheureusement, je ne pourrai pas me rendre à Arras, et donc, aucune des propositions que je pourrais faire n'a la moindre chance d'être retenue. J'ai toujours beaucoup de sympathie pour Bayrou, pour plusieurs de ses proches, comme Robert Rochefort, Marielle de Sarnez, Jean Lassalle ou encore Gilles Artigues, mais, en dépit de cette affection, je commence à avoir vraiment du mal avec le MoDem. Je suis venu à Bayrou pas seulement par sympathie pour le personnage mais aussi pour le programme de l'UDF de 2007. Un programme équilibré, centré et centriste, pragmatique. Bien sûr, il en reste quelque chose dans le futur programme du MoDem, mais pour moi qui suis de centre-droit et qui penche vers le libéralisme, il y a trop de choses dans lesquelles je peine à me retrouver.

    Bayrou proposait une refonte générale de la taxation sur le patrimoine, par exemple, avec une imposition sans exceptions, mais très modérée : s'il est toujours question de redéfinir les taxes sur le patrimoine, je n'entends plus parler de modération fiscale mais à la place de l'établissement d'une progressivité.

    Bayrou suggérait de laisser l'école tranquille et proclamait la nécessité d'instaurer un parcours d'excellence partout : ces deux points essentiels à mes yeux ont complètement disparu du programme du MoDem. Il est au contraire question de bouleverser à nouveau l'école et le collège. Le seul point qui enlève mon adhésion, c'est la proposition de revenir sur le collège unique et d'en diversifier le caractère. Encore faudrait-il voir de quelle manière exactement...

    Je me retrouve évidemment sur la dette, pierre angulaire du projet avec l'éducation, sur les retraites. Je suis un peu déçu des propositions faites sur l'innovation et l'entreprise, devenues parents pauvres du projet au profit de la dimension sociale du programme. On en fait trop sur le social et pas assez avec l'économique.

    Je trouve que le discours du MoDem penche désormais clairement vers le centre-gauche. Il est difficile de s'y retrouver quand on est de centre-droit.

    Dans le domaine des libertés, le MoDem est globalement irréprochable, encore que je trouve qu'il invoque trop à mon goût le rôle de l'État, mais je regrette, par exemple, qu'il ne s'engage pas sur les actions de groupe, et qu'il ne soit plus fait mention du tout dans son projet de la nécessité d'une concurrence libre et non faussée.

    Bon, finissons sur une bonne note tout de même : la volonté clairement affichée de promouvoir la culture et la langue françaises et d'en faire une des priorités de notre diplomatie m'a bien plu.

    Je suis enfin d'accord avec l'affirmation de la nécessité de conserver Poste et SNCF comme services publics.

    Sur l'Europe, j'adhère pleinement à la proposition de faire élire un Président de l'Europe au suffrage universel direct. C'est le seul mode d'élection qui peut donner une légitimité très forte pour parler au nom de tous les Européens.

    Je vais suivre avec intérêt ce qu'il va se dire au Congrès du MoDem à Arras. Je réfléchirai à mon évolution politique après coup, non sans m'être enquis de ce qu'il se dit dans les autres partis centristes (Nouveau Centre, Alliance Centriste) une fois qu'ils auront un programme politique digne de ce nom.

  • Alain Dolium, l'Othello du MoDem !

    Qui s'en souvient ? La Sérénissime passa, à la fin du XVIème siècle, à deux doigts de sa perte : la flotte Ottomane occupait le Bosphore et contrôlait d'Adriatique. Othello, charismatique général maure, s'engagea au service de Venise et apporta la victoire à la République. Il semble bien que notre infâme Iago* ait oublié cette histoire, mais, à l'instar de son ancêtre traître et mythique, s'emploie d'ores et déjà à flétrir cette fleur de notre nouvelle république.

    Dolium.jpgMoi, il me plaît bien, Alain Dollium. J'ai écouté son entretien avec Apathie, et j'ai trouvé l'homme posé, sensé, réfléchi et charismatique. Il s'exprime clairement, avec aisance et dit des choses intéressantes. Christelle s'étonne de ne l'avoir jamais vu aux réunions militantes dans le Val de Marne ; excuse-moi, Christelle, mais par les temps qui courent, je serais assez content d'échapper aux querelles internes et au huit-clos étouffant des militants qui s'y livrent. Ouf, un peu d'air frais. Cela ne fait vraiment pas de mal.

    J'aime bien le profil de cet adhérent, chef d'entreprise rompu aux réalités du terrain, à la tête d'une entreprise dont l'existence repose sur l'innovation.

    Je vais vous dire, en tant que chef d'entreprise, on est confronté à des contraintes et puis à des choses qui sont extrêmement concrètes. Le chef d'entreprise francilien va être confronté à l'instar de tous les autres à "j'ai besoin d'une ligne bancaire", "j'ai besoin d'améliorer mes fonds propres". Et puis s'agissant des sociétés dans les nouvelles technologies, comme je suis également chef d'entreprise dans les nouvelles technologies, vous vous rendez compte que tout ce qui vous permet d'injecter de l'argent et de pouvoir assurer la création d'emplois, c'est très compliqué. Depuis trente mois, je ne peux pas dire que les choses se sont singulièrement améliorées pour les chefs d'entreprise que nous sommes. De surcroît, les chefs d'entreprise des jeunes entreprises innovantes.

    J'ai particulièrement apprécié son refus de traiter la question de la diversité sous l'angle ethnique :

    On traite la question de la diversité par un biais qui est souvent ethnique, qui est souvent celui de la couleur de peau. Je pense que c'est le mauvais marqueur. Bien évidemment qu'il y a des problèmes quand vous êtes noir, et vous êtes chef d'entreprise. Vous savez ce qu'avait dit Coluche. "Quand vous êtes Noir, petit et moche, ça sera très dur !" N'empêche qu'aujourd'hui, ça reste très dur, même quand vous faites partie d'une manière générale, quand vous affichez une différence.

    Un profil qui nous change de ce que propose la classe politique. Un homme neuf susceptible d'apporter du sang frais. J'aime son parcours de self-made man qui s'est hissé là où il est à la force du poignet. Cela ne m'étonne pas qu'il ait plu à François Bayrou.

    Oui, j'avoue que je suis séduit, et que je me vois bien voter en sa faveur pour l'investiture à la tête de la liste MoDem en île de France à la mi-décembre.

    *Pour le rôle plus que trouble de l'enseigne d'Othello, le sinistre Iago, on peut se reporter au choix à la synthèse de wikipedia ou à la pièce de Shakespeare elle-même.

  • Yesss : le cybermonday !

    Tiens, je vais faire ma fashionita, avec le cybermonday. Le cybermonday, c'est une semaine pendant laquelle de nombreux acteurs de la vente en ligne s'engagent à proposer des promotions attractives à leurs e-clients.

    Cette année, ce sont 290 enseignes et marques qui participent à l'opération. Votre serviteur s'est donc rendu sur le site qui récapitule les principales offres, et, à vrai dire, il a été passablement déçu. Quelques misérables promotions tournant autour de 10 à 20% en moyenne. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Il y a tout de même quelques enseignes qui ont fait, un effort, je pense particulièrement à la Source Quelle. Évidemment, ils sont malins : on voit en gros -75% sur tout le magasin sur la page d'accueil de leur site, et on se frotte déjà les mains, sauf que, juste au-dessus du 75, il y a écrit en tout petit, à peine visible «jusqu'à». Astucieux non ? J'ai tout de même fait un tour du magasin en ligne, et il y a objectivement de très bonnes affaires, même si, bien entendu, tout n'est pas à -75%. Les Trois Suisses ont fait aussi un effort (bien moindre, toutefois) avec de bonnes promotions (plutôt de l'ordre de 40%).

    Le reste, franchement...bof ! Attention à bien passer par le portail cybermonday, certains sites pouvant se réclamer de cette semaine particulière sans en respecter la charte et les engagements. En ces temps de fêtes, l'arnaque n'est jamais loin. D'ailleurs, pour être certain de ne pas tomber sur des truands, tapez "arnaque" ou "litige" suivi du nom de l'enseigne dans un moteur de recherche. S'il y a trop de résultats, méfiez-vous d'emblée.

    Comme je n'ai honte de rien (sautons sur l'occasion) j'en profite pour signaler une promo au MoDem :-) Offrez une adhésion au MoDem à vos amis. Cotisation ramenée à 5 euros en cas de difficultés financières. Bénéficiez de 66% de réduction (crédit d'impôt) sur le montant de votre adhésion. Vous êtes par exemple au RMI, et vous voulez soutenir l'action du Mouvement Démocrate : votre adhésion vous coûte en principe 5 euros. Mais, avec le crédit d'impôts, elle ne vous revient plus qu'à 33% de 5 euros, soit, 1.66 euros, et tout cela pour une année, avec une validité de deux années pour les votes. Trop génial, non ?

    Notez que si vous tapez dans un Moteur de recherche "Mouvement Démocrate litige" ou, en langage boléen Mouvement Démocrate AND litige" mis à part le règlement intérieur, vous ne trouverez pas grand chose, et encore moins pour l'item "arnaque". C'est donc une enseigne honnête et sans histoires :-D

    Notez également que nous avons, au MoDem, avec Robert Rochefort, ex-directeur du CREDOC et actuel eurodéputé, un spécialiste du commerce et de la consommation. Il est donc tout à fait à même de répondre à des questions sur les ventes en ligne, il connaît bien le sujet. Il répond quand on lui pose des questions sur son site via le formulaire de contact...