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dolium

  • Que peut espérer le MoDem ?

    Les élections régionales touchent à leur fin, le premier tour devrait avoir lieu ce dimanche. Si jamais les sondages sont justes, alors le MoDem est plus que sur le fil, car il pourrait ne pas même être qualifié pour espérer fusionner. En île de France, en dépit d'une campagne intelligente, Alain Dolium semble ne pas avoir percé. C'est dommage, car j'ai découvert l'homme et ses équipes petit à petit, et, même si son score n'est pas élevé dimanche, s'il persévère, je pense qu'il percera. Sa communication est bonne, en dépit de sa jeunesse en politique, et il a de bonnes idées. Je crois que notre score prévisible en île de France aurait certainement été double au moins, si la liste avait été conduite par Marielle de Sarnez. Je me souviens encore de son très fort taux de popularité mesuré en mars dernier (64% de bonnes opinions, 97% au sein de l'électorat MoDem de l'époque !!!). Le MoDem a pris le risque d'un renouvellement, et Marielle la première, puisque nous l'avons évoqué de vive voix en juillet dernier, au cours d'une conversation.

    Le renouvellement en politique a un coût : le MoDem a accepté d'en payer le prix. Ensuite, Bayrou a retenu la leçon des Européennes, et tenter vraiment d'éviter les débats nationaux pour se concentrer sur l'action spécifique des Régions. Il le disait à nouveau, hier soir, sur France2 lors du JT de 20h00. Les Verts ont le vent médiatique en poupe, nous, nous affrontons à l'inverse de vents contraires. Il est difficile de maintenir le cap quand la tempête fait rage. Chaque tête de liste aura essayé de le faire du mieux qu'elle le pouvait.

    Quoi qu'il advienne, je persiste à penser que le programme du MoDem dans les Régions était un bon programme. En particulier l'application régionale du principe des deux emplois garantis pour chaque nouvelle embauche dans les Régions. En île de France, d'ailleurs, Alain Dolium a obtenu un véritable succès d'estime auprès des chefs de TPE et de PME.

    Nous ne sommes plus la troisième force, c'est évident. Les Verts, le FN et même sans doute le Front de Gauche nous devancent. Mais nous demeurons la troisième voie, car aucune de ces forces politiques ne constituent une alternative. Europe écologie est ancrée clairement à gauche. Le Front de Gauche oscille entre gauche et extrême-gauche. Quant au FN, c'est une force d'extrême-droite que l'on voit très mal diriger un pays.

    Il ne restera plus au MoDem qu'à travailler ses propositions pour deux échéances : ce qu'il reste de cantonales (les départements) en 2011 et, bien sûr, les élections présidentielle et législative en 2012.

    Il est possible qu'il y ait quelques fusions avec la gauche dans certaines régions, là où il existe une gauche qui n'agit pas par calcul à court-terme mais par conviction ou calcul à long-terme (par exemple, je pense que nous devrions trouver un accord avec Ségolène Royal en Poitou-Charente). En île de France, on persiste à dérouler un tapis rouge à la gauche, alors qu'elle nous méprise, sur le fond, et ne fera alliance avec nous que contrainte et forcée. Autant dire que cela ne risque pas de se produire à l'heure actuelle. Alain Dolium a fait avec Huchon un peu la même erreur que Marielle avec Delanoë (ils sont pourtant de la même obédience politique). C'était une erreur de considérer Pécresse comme la cible principale (ce que font déjà tous les partis d'opposition). Il fallait au contraire attaquer durement le bilan de Huchon qui n'est pas un bon bilan. Ce n'était pas plus la peine de faire des mamours et des papouilles par nos votes à la Région qu'à la municipalité de Paris. C'est à tort que nous avons voté certaines décisions, certaines parties de budget. Les Socialistes Franciliens ne nous en tiennent aucunement grâce, et en agissant ainsi, nous nous déconsidérons comme force centrale.

    J'espère que le MoDem viendra enfin à la raison dans ce domaine. En 2014, il y aura de nouvelles échéances, municipales, cette fois, et j'aimerais bien que l'on réussisse à renverser l'équipe en face. Ce sera difficile sans s'entendre avec la droite locale.

  • Apprentissage, le MoDem plus pragmatique que Huchon et Pécresse

    Mardi dernier Fadila Mehal, tête de liste parisienne du MoDem a participé à un débat organisé par la FCPE. Je regrette qu'il n'existe aucun compte-rendu de ce débat, je serais curieux de savoir ce qu'il s'y est dit. J'ai noté que Fadila Mehal, tout en partageant avec la FCPE l'idée que l'Éducation était prioritaire, l'avait mise en garde contre des postures trop idéologiques. J'aimerais bien savoir à quoi elle faisait allusion.

    Du coup, il m'est venu l'idée de comparer le programme d'Alain Dolium et celui de Jean-Paul Huchon. Il y a des différences notables qui me frappent, sur l'orientation, par exemple :

    MoDem
    Prendre en charge l’orientation des lycéens, avec le programme « Passeport Découverte », qui aidera à l’orientation de tous ceux qui veulent découvrir les métiers de leurs départements ; avec l’aide des Chambres de Commerce, le MoDem propose de créer une Bourse des Stages qui permettra à tous de prendre connaissance des possibilités de stage proposées par les entreprises.

    PS
    Dans le cadre du Schéma des formations, l'objectif est d'identifier et de développer les outils partenariaux d'animation de ce service public (professionnalisation croisée des acteurs, modalités de coopération territoriale, partage des informations sur les filières de formation et les métiers, etc.) et de mise à disposition des informations au public (lien site métiers.net / offre ONISEP, etc.). Nous renforcerons également les coopérations entre les acteurs de l'Accueil Information Orientation (AIO) pour faire face aux étapes les plus sensibles des parcours (passage du secondaire au supérieur, sortie du système éducatif, évolution professionnelle).

    Prenez bien le temps de lire : côté MoDem, on s'adresse aux entreprises et aux Chambres de Commerce. Côté PS, tout est entièrement tourné vers le service public et l'Éducation Nationale. Question à mille euros : qu'est-ce qui vous paraît le plus efficace  ? l'entreprise et la chambre de commerce, d'un côté ou le Ministère de l'Éducation Nationale de l'autre ?

    Ce n'est pas tout : j'ai également lu de près ce qu'il se disait de près sur l'apprentissage :

    MoDem
    Revaloriser l’apprentissage dans une relation plus étroite avec le tissu économique local, vers des filières d’avenir et non des voies de garage, avec une aide régionale pour les stages et débouchés à la fin de la formation.

    PS
    En matière d'apprentissage, nous renforcerons notre action (100000 apprentis en 2010) en développant les formes d'apprentissage dans le secteur public.[...]
    Enfin, nous soutiendrons les initiatives d'accompagnement et de formation des décrocheurs de l'université, avec des passerelles vers l'alternance (apprentissage et contrat de professionnalisation)
    .

    Je résume : en gros, pour le PS, l'apprentissage, c'est pour les décocheurs (d'ailleurs, dans le programme,c'est associé avec l'école de la deuxième chance), tandis que le MoDem veut au contraire le revaloriser vers des filières d'avenir. Une fois de plus, le PS s'appuie sur le secteur public, tandis que le MoDem escompte faire confiance au tissu économique local.

    Je ne sais pas ce que Fadila Mehal et la FCPE se sont dits, mais je connais la méfiance traditionnelle de la gauche pour l'apprentissage et le discours anti-patrons de nombre de profs de gauche (ce sont eux qui tiennent la FCPE, généralement) : j'ai une petite idée de ce que pourraient être les postures idéologiques auxquelles pensaient Fadila Mehal...

    En tout cas, s'il y en a qui doutent encore des différences entre MoDem et gauche et de l'orientation résolument prise en direction des entreprises par le MoDem, je pense que ce billet a le mérite d'établir clairement les positions de part et d'autre...

    Ce n'est pas tout : j'ai regardé le programme de Valérie Pécresse sur le même thème : pas de différences fondamentales avec Huchon, sauf que le mot "public" n'est pas prononcé. Elle aussi compte sur des Lycées des métiers pour assurer l'apprentissage. Pas un mot sur l'entreprise, le mot n'apparaît pas sauf pour la formation des salariés !!! Je retiens toutefois une idée qui me plaît, l'idée de former des Sup de Pro, sans doute sur le modèle des fameuses Sup de Co. Là, il y a une idée à creuser, parce que cela va vers des formations d'excellence dans le domaine des filières professionnelles, et c'est un sens qui me convient. Mais sur le fond, ni l'UMP ni le PS ne semblent compter sur l'entreprise et le secteur privé pour l'apprentissage...

  • L'accablant bilan de JP Huchon

    1386083997.jpgTrès intéressant le programme économique d'Alain Dolium, tête de liste du MoDem. J'y trouve dressé le bilan économique de la région île de France depuis 2004. Coincé entre l'agitation de la droite et l'inertie de la gauche, on peut dire qu'elle est en sérieuse perte de vitesse. Alors qu'une majorité de TPE ont une bonne opinion de leur conseil régional, il en va tout autrement des TPE franciliennes qui estiment à 60% que le Conseil Régional ne prend pas les bonnes décisions en matière de développement économique. A vrai dire, quand on considère que la moyenne des Régions consacre près de 8.5% du budget régional au développement économique contre 3% pour l'île de France, on a un premier élément de réponse. On comprend mieux, dès lors, que la croissance francilienne soit inférieure à la moyenne française et près de 2.5 fois inférieure aux grandes métropoles concurrentes que sont Londres, New-York ou Los Angeles, pour citer quelques exemples. Pas mieux pour l'emploi : quand la plupart des régions créaient 15.5% d'emplois environ, en moyenne, l'île de France plafonnait à un misérable 11%. L'emploi ouvrier, quant à lui, s'est contracté de 5% contre 1% dans les autres régions. On parle à grand bruit des fermetures d'usine dans les anciennes régions industrielles, mais on passe sous silence la mort lente du prolétaire francilien, dans le même temps, dans une région dirigée par la gauche depuis 12 années...

    Pire encore : l'île de France, en dépit de ressources considérables, a le plus bas taux de création de start-up technologiques en France ! Quand Grenoble en crée 30, le Plateau de Saclay n'en crée que 6 ! Et Christian Blanc qui rêve d'en faire une Silicon Valley à la Française...dans le même temps, dans la vraie Silicon Valley, on en crée 100...

    Pas fameux  tout cela, quand on sait que la région compte 500 000 chômeurs et que le chômage a crû de 25% en une année à peine.

    Pour couronner le tout, une crise du transport et du logement vient aggraver le déficit d'attractivité économique de la région : qu'on y songe, en moyenne 1h30 de vie quotidienne consacrées aux transports, et 180 kilomètres de bouchon chaque matin.

    Bon...Merci Alain Dolium, d'avoir établi le bilan de la région. Toutes ces considérations mises à part, Jean-Paul Huchon est bien sûr content de son bilan...Les Franciliens aussi, si l'on en croit les sondages...Y-ont-ils bien réfléchi ? Beaucoup d'entre eux s'apprêtent à apporter leur suffrage à Valérie Pécresse qui est la voix du gouvernement de François Fillon et Nicolas Sarkozy. Qu'ils sachent que les propositions de Valérie Pécresse, si elles prennent un jour effet (elles ne sont pas financées, à l'heure actuelle) concerneront au mieux leurs enfants (mais il paraît qu'un Francilien sur deux voudrait déménager et changer de région...) au pire leurs petits enfants...

    Patience, je traiterai d'ici très peu de temps des propositions d'Alain Dolium dans ce paysage économique quelque peu cafardeux...Certaines me semblent valoir le coup qu'on s'y arrête pour examen attentif.

  • Penchard doit démissionner

    Alain Dolium, chef de file du Mouvement Démocrate pour la région Ile-de-France, a estimé, mercredi 17 février, que la ministre de l'Outre-Mer, que Marie-Luce Penchard "devra démissionner" après ses propos controversés en faveur de la Guadeloupe. Cette dernière avait indiqué que "ça lui ferait mal de voire cette manne (une enveloppe financière destinée à l'Outre-Mer) quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, de la Réunion et de la Martinique". 

    Alain Dolium, lui-même originaire des Antilles, estime que "la voie est désormais sans issue pour Mme Penchard, elle devra démissionner le 22 mars prochain car, soit elle sera élue et ne pourra rester au gouvernement au regard de sa vision partiale de l'Outre-Mer, soit elle ne sera pas élue et les ultra-marins auront exprimé un sentiment à son endroit qui aura inéluctablement mis à mal sa légitimité".

    "C'est typiquement le syndrome de la politique du siècle précédent ou, en l'occurence, de la génération précédente, où il est plus utile de gagner un confortable siège d'édile local que de servir les citoyens et d'agir dans l'intérêt général", a-t-il encore estimé. 

    "Les propos de la secrétaire d'Etat sont dans la veine des propos clientélistes sur lesquels les membres de la majorité espèrent masquer leur absence de programme", a conclu Alain Dolium.

  • Transports, Alain Dolium pose la bonne question !

    Bon, je viens d'écouter le débat sur LCI entre Dolium, Dufflot, Pécresse et Huchon. Je trouve qu'Alain Dolium a le mérite de poser la question comme il faut la poser : on s'en fout des grands projets, ce qu'on veut, ce sont des solutions tout de suite. Ok, très bien.  J'ai vu qu'il connaissait les problèmes concrets (par exemple, passer  de Montrouge à Velizy). Son idée d'une agence "gendarme du logement", soit pourquoi pas, je demande à voir. Mais maintenant, ce que j'attends, puisqu'on me dit qu'il n'est pas finalisé, tout du moins dans sa version "hard", j'attends son programme pour savoir ce qu'il propose concrètement. La balle est dans son camp.

  • Enfin un qui ose revendiquer le capitalisme !

    J'ai lu l'entretien qu'Alain Dolium a accordé aux lecteurs du quotidien gratuit 20 Minutes, via un chat. Enfin un homme politique qui ose revendiquer clairement le capitalisme, alors que c'était très tendance, depuis 2 ans, y compris au MoDem, de cracher dans la soupe avec des énergie,  glaviots sur glaviots, verts si possible. A un interlocuteur qui lui demande où se situe le MoDem sur l'Échiquier politique, Alain Dolium a répondu ceci :

    Selon moi, le MoDem, c'est la synthèse la plus intéressante entre un Etat qui sait gommer les inégalités de départ et traiter les injustices sociales tout en proposant à chacun un cadre de vie permettant d'aller au bout de son potentiel. Au MoDem, le capitalisme social n'est pas un concept creux mais une véritable ambition pour le pays.

    Je suis d'accord, mais tout dépend de la position du curseur entre l'injustice sociale et la libération des initiatives individuelles. Il reste dans l'énoncé de la phrase un aspect qui me chagrine : je ne suis pas grammairien, mais il me semble bien que du point de vue de l'analyse logique, en grammaire, le mot "État" est sujet (du moins logique) à la fois de la proposition "qui sait gommer et traiter les injustices sociales" et du gérondif "en proposant un cadre de vie permettant d'aller au bout de son potentiel". Alors, certes, on comprend que c'est le cadre de vie qui permettra aux potentiels de s'épanouir, mais il n'en reste pas moins que cela fait beaucoup d'interventions de l'État, cette histoire là. Et pour les injustices sociales, je veux savoir ce que l'on entend exactement par ces mots usés jusqu'à la corde pour avoir servi à désigner tout et n'importe quoi depuis presque 30 ans.

    Sur les questions économiques, selon moi, nous avons besoin de créer une ligne d'horizon  qui serait la durabilité avec des entreprises qui assument leurs fonctions sociales et sociétales tout en créant de la richesse pour le plus grand nombre. La régulation des marchés financiers s'impose de manière à ce que le capitalisme ne soit pas uniquement financier. Enfin, cet espace politique permet de proposer sans dogme un capitalisme qui soit plus entrepreuneurial et moins patrimonial, donc plus ouvert aux talents de tous, y compris ceux issus des quartiers sensibles.

    J'aime bien ce second point. Pas de rejet radical comme j'ai pu l'entendre du capitalisme financier, mais le souhait d'un rééquilibrage entre capitalisme financier et capitalisme entrepreneurial. Souhaiter que le capitalisme ne soit pas uniquement financier revient à admettre le fait qu'il le soit un minimum.

    J'ai remarqué qu'ils sont rares, les partis à présenter des chefs d'entreprise en tête de liste dans des élections comme celles qui se dessinent. Cela fait du bien à la politique de voir émerger une génération qui se confronte quotidiennement à la réalité économique. Alain Dolium ne rejette pas le capitalisme financier parce que, par son métier, il sait bien que la levée de fonds est une étape tout à fait nécessaire à la croissance d'une entreprise. Et cette levée de fonds ne peut se faire seulement auprès d'individus isolés.

    A cet égard, je ne vais pas faire plaisir à Bayrou, je pense que c'est une erreur, et une faute politique, d'avoir enlevé la tête de liste à Marc Dufour en Languedoc-Roussillon. Sans doute, à ce qu'il apparaît, il semblait bas dans les sondages, plus que la nouvelle tête de liste, mais il a une expérience personnelle (ancien PDG d'Air Littoral, qui lui doit une croissance de 40 à 2000 salariés !!!) qui en faisait un candidat atypique et fort utile en cette période de récession.

    Expert en implantation d'entreprises, il était une figure idéale pour les temps difficiles que nous vivons. 3% au départ, ce n'est pas forcément 3% à l'arrivée : le MoDem pouvait faire valoir ses compétences particulières et son savoir-faire. Bref, une c....erie de plus qui m'agace...

  • PS, UMP, Verts, ils n'ont décidément rien compris !

    Je commence à parcourir les programmes des différents candidats pour les prochaines élections régionales, notamment en île de France. Et je suis exaspéré : Pécresse, Huchon, Duflot, ils ne comprennent décidément rien à rien en ce qui concerne les besoins des Franciliens pour les transports. Leurs mesures tiennent en deux axes : des tarifs bas, uniques, spécifiques et tutti quanti pour une catégorie de population (jeunes, vieux et cetera...) et des projets pharaoniques que les enfants de nos enfants verront peut-être un jour. En somme, strictement rien pour améliorer l'offre (et la rapidité !!!) des transports existant. Rien pour faire en sorte que l'on puisse se déplacer plus vite d'un point de l'île de France à un autre. On s'en fout des gratuités de toutes sortes (c'est bien le moment, tiens !). Ils feraient mieux, tous «verdâtrisés» qu'ils sont, de se préoccuper de décongestionner les transports, voilà la priorité.

    Seuls le MoDem, et une coalition de libéraux et de centristes (Parti libéral-démocrate, Alliance centriste, Gauche Moderne) semblent s'être penchés sur la question. Alain Dolium propose de développer le réseau de bus de banlieue à banlieue, observant que c'est l'un des moyens de transport les moins coûteux, et la liste des seconds (Plan d'Urgence pour l'île de France),propose de libérer la concurrence sur les dessertes assurées par des lignes de bus RATP ou SNCF afin d'accroître l'offre de bus. Elle suggère également de boucler les projets autoroutiers nécessaires à la fluidification de la circulation automobile. Cette dernière liste a d'ailleurs le mérite d'avoir un plan précis et pragmatique sur la question des transports, particulièrement individuels. J'aimerais bien en voir autant ailleurs...

    Je ne saurais que recommander la lecture des tribulations de Jean-Paul chez Hashtable, bien évidemment, pour compléter l'information. Il faut dire qu'il y a de la répartie en face, avec Chantal Jouanno qui s'est pris un mawachi gueri pleine tronche avec son projet d'automatisation de la ligne 14... J'ai lu également que la tête de liste parisienne envisageait de rétablir le bon vieil octroi moyen-âgeux féodal qui permettait l'entrée dans la ville (plus communément appelé péage urbain, de nos jours). Franchement, je me demande si je ne vais pas envisager une partie de pêche au second tour des élections régionales si Dolium n'y est pas, moi. Et à vrai dire, même au premier tour, le MoDem a intérêt à être compétitif, parce que le projet des libéraux et des centristes me tente drôlement, moi...

  • étonnant Alain Dolium

    Je suis avec curiosité et intérêt le parcours d'Alain Dolium. J'ai lu ce qu'en dit le Blog du Démocrate, et je partage jusqu'à un certain point son analyse. Il présente à mes yeux des avantages, mais aussi des points qui fâchent. Les avantages, c'est que je le vois pragmatique (ça nous change des idéologues de la démocratie), c'est un chef d'entreprise, et c'est un bon communicant. J'observe qu'il sait être présent sur la Toile sans s'imposer, et qu'il répond si on l'interpelle. J'ai un un peu de mal à récapituler ses prises de position étant donné qu'elles ne figurent pas toutes sur le site de campagne du MoDem en île de France. J'apprécie son réalisme sur l'emploi : Valérie Pécresse parle de créer un million d'emplois en île de France. C'est ridicule, c'est évident que c'est impossible en l'état. Alain Dolium qui a chiffré et calculé son programme parle de 150 à 160 000. Cela me paraît bien plus réaliste. Son idée des deux emplois sans charge à l'échelle régionale (assurance recrutement) n'est pas mauvaise : reste à savoir ce que cela donnerait dans la pratique s'il pouvait être élu. Si l'île de France pouvait mettre en oeuvre cette idée, ce serait un excellent laboratoire en prévision du programme des présidentielles.

    Il y a néanmoins comme je l'ai dit des points qui fâchent : l'un d'entre eux, c'est la caractère socialo-compatible de Dolium, avec une touche même jospino-compatible. Comme s'il paraissait acquis que le MoDem allait s'allier aux Socialistes au second tour. Autant voter directement pour les Socialistes, alors ? Je n'entends pas la moindre critique d'Alain Dolium sur la gestion de la région par Huchon, et pourtant, il me semble qu'il y a des choses à dire.

    J'ai lu la réaction d'Alain Dolium sur la mixité sociale, les quotas et les concours aux grandes écoles. J'ai retenu ces remarques :

    Le concours d’entrée aux grandes écoles est aujourd’hui le dernier ilot de méritocratie perdu dans un océan de connivences et de non-dits.

    Nous sommes confrontés aux résultats d’une massification de l’éducation et nous avons laissé croire au mirage d’un élitisme accessible à tous. La massification des filières générales n’a que déplacé le problème en créant de nouvelles poches de reproductions sociales.

    Jusque là, ça va ; c'est après que cela se gâte. Je me méfie toujours, quand on présente le système éducatif actuel comme un espace exclusif de reproduction sociale. Cela fleure le bourdieusisme bon teint. Alain Dolium évoque les classes studieuses, les plafonds de verre divers pour les classes populaires. Le pire serait justement qu'elles disparaissent, ces classes studieuses. Oui, il y a une sélection par les langues rares ou anciennes, et tant mieux : encore heureux que dans le délire égalitariste qui a frappé tous les gouvernements depuis la réforme Haby de 1976 il soit resté le fil ténu, devenu en effet un fil d'Ariane dans un labyrinthe, pour constituer l'ultime d'espoir pour ceux qui chercheraient à échapper au marasme. Il ne s'agit pas de supprimer les codes, mais de permettre qu'ils soient accessibles partout dans tous les collèges de France. A chacun, ensuite, de saisir l'opportunité ou non, selon l'avenir qu'il envisage. L'excellence partout, comme le disait Bayrou pendant la campagne présidentielle, ou encore ces villages où on pouvait étudier le grec et le latin comme le regrette Jean Lassalle dans sa Parole donnée. Le discours d'Alain Dolium ne m'apparaît donc pas in fine convaincant sur le sujet. C'est l'inconvénient d'être un mélange de bayrouisme (Biennnnn !) et de socialo-jospinisme) (Pas biennnn....!).

    Sur les transports, j'attends plus de précisions sur son projet : il a raison d'observer que les bus sont en effet bien moins chers que les réseaux ferrés. Le problème, c'est que les routes sont aussi saturées, et que je ne vois pas dans don programme ce qu'il prévoit pour contourner cet écueil. J'apprécie néanmoins le caractère réaliste de sa proposition, car elle a le mérite de pouvoir être mise en place dans des délais très rapides, contrairement aux projets pharaoniques des Socialistes et de l'UMP.

    Pour conclure, il est acquis pour moi que je voterai pour lui au premier tour. En revanche, je ne sais pas encore ce que je vais faire au second tour si jamais il s'allie avec les Socialistes. Tout dépendra de la composition de la liste UMP que je n'exclue alors pas de soutenir le cas échéant.

  • Recherche peuple désespérément...

    Je poursuis la lecture du livre Recherche peuple désespérément, et j'en suis arrivé aux lignes dans lesquelles les deux auteurs font un tour rapide des discriminations qui frappent le peuple. Ils observent, par exemple, qu'une jeune issu d'un lycée rural a bien moins de chances d'entrer à science-po qu'un jeune des cités venu de Bobigny. Ils remarquent aussi que la gauche s'est polarisée sur les discriminations ethniques sans prendre garde que les discriminations sociales, aussi muettes que discrètes, étaient bien plus redoutables et prononcées. Tous les partis politiques soignent aujourd'hui leur "diversité". la diversité, c'est tendance, ça fait bien sur un plateau. Mais qui s"'indigne de ce que l'Assemblée Nationale ne compte plus un seul ouvrier dans ses rangs ? Fini les Monory garagiste, ou un Bérégovoy ouvrier-tourneur et premier ministre ! place aux élites embourgeoisées venus des centre-villes !

    Il y avait ce week-end un congrès à Arras : le Mouvement Démocrate établissait un programme politique. Dans son discours de clôture, François Bayrou a évoqué une discussion avec Alain Dolium, actuel candidat à la tête de liste pour le MoDem en île de France ; Alain Dolium lui parlait alors des discriminations et voilà ce qu'il lui disait :

    J'ai fait ce parcours. J'ai vécu ces discriminations et - une dont je parlerai dans un temps - mais on se tromperait en croyant qu'il n'y a que les garçons et les filles de peau noire ou d'origine étrangère qui vivent ces discriminations, parce que, a-t-il ajouté, les provinciaux à Paris, ceux qui ont de l'accent, ceux qui viennent d'ailleurs, ceux qui ne connaissent pas les codes, ceux qui ne savent pas comment on s'habille quand on sort dans le monde, ceux qui n'ont pas le parcours fléché, tous ceux-là vivent les mêmes obstacles.

    Et Bayrou a alors conclu :

    C'est bien de tous ceux-là dont nous prenons le destin en charge en ayant choisi les candidats que nous avons choisis. Il y a un peuple de travailleurs qui n'est pas représenté, un peuple de pauvres et, parfois, travailleurs et pauvres en même temps, un peuple de petits retraités - ma mère qui vient de s'en aller percevait pour sa retraite moins de 680 €. Je ne dis pas que ce soit rien, mais, après une longue vie de travail, ce n'est rien. Tous ceux-là constituent, pour nous, notre communauté d'origine, notre enracinement. C'est cet enracinement-là que nous allons porter dans cette élection.

    Et moi, je le dis, je suis d'accord avec cette vision ; c'est d'ailleurs le sens de mes deux billets, l'un sur les ouvriers, l'autre sur la social-bourgeoisie. Et je pense, qu'au PS, Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin ont bien raison de se pencher sur la question. J'espère que leur réflexion ensemencera les programmes régionaux des Socialistes.

    Pour nous, au MoDem, il ne nous reste plus qu'à bâtir des programmes régionaux qui intègrent ces populations oubliées, sans céder un pouce de terrain aux sirènes chics de la médiatisation urbano-centrée. Foin des métropoles, occupons-nous un peu du peuple...

  • Alain Dolium, l'Othello du MoDem !

    Qui s'en souvient ? La Sérénissime passa, à la fin du XVIème siècle, à deux doigts de sa perte : la flotte Ottomane occupait le Bosphore et contrôlait d'Adriatique. Othello, charismatique général maure, s'engagea au service de Venise et apporta la victoire à la République. Il semble bien que notre infâme Iago* ait oublié cette histoire, mais, à l'instar de son ancêtre traître et mythique, s'emploie d'ores et déjà à flétrir cette fleur de notre nouvelle république.

    Dolium.jpgMoi, il me plaît bien, Alain Dollium. J'ai écouté son entretien avec Apathie, et j'ai trouvé l'homme posé, sensé, réfléchi et charismatique. Il s'exprime clairement, avec aisance et dit des choses intéressantes. Christelle s'étonne de ne l'avoir jamais vu aux réunions militantes dans le Val de Marne ; excuse-moi, Christelle, mais par les temps qui courent, je serais assez content d'échapper aux querelles internes et au huit-clos étouffant des militants qui s'y livrent. Ouf, un peu d'air frais. Cela ne fait vraiment pas de mal.

    J'aime bien le profil de cet adhérent, chef d'entreprise rompu aux réalités du terrain, à la tête d'une entreprise dont l'existence repose sur l'innovation.

    Je vais vous dire, en tant que chef d'entreprise, on est confronté à des contraintes et puis à des choses qui sont extrêmement concrètes. Le chef d'entreprise francilien va être confronté à l'instar de tous les autres à "j'ai besoin d'une ligne bancaire", "j'ai besoin d'améliorer mes fonds propres". Et puis s'agissant des sociétés dans les nouvelles technologies, comme je suis également chef d'entreprise dans les nouvelles technologies, vous vous rendez compte que tout ce qui vous permet d'injecter de l'argent et de pouvoir assurer la création d'emplois, c'est très compliqué. Depuis trente mois, je ne peux pas dire que les choses se sont singulièrement améliorées pour les chefs d'entreprise que nous sommes. De surcroît, les chefs d'entreprise des jeunes entreprises innovantes.

    J'ai particulièrement apprécié son refus de traiter la question de la diversité sous l'angle ethnique :

    On traite la question de la diversité par un biais qui est souvent ethnique, qui est souvent celui de la couleur de peau. Je pense que c'est le mauvais marqueur. Bien évidemment qu'il y a des problèmes quand vous êtes noir, et vous êtes chef d'entreprise. Vous savez ce qu'avait dit Coluche. "Quand vous êtes Noir, petit et moche, ça sera très dur !" N'empêche qu'aujourd'hui, ça reste très dur, même quand vous faites partie d'une manière générale, quand vous affichez une différence.

    Un profil qui nous change de ce que propose la classe politique. Un homme neuf susceptible d'apporter du sang frais. J'aime son parcours de self-made man qui s'est hissé là où il est à la force du poignet. Cela ne m'étonne pas qu'il ait plu à François Bayrou.

    Oui, j'avoue que je suis séduit, et que je me vois bien voter en sa faveur pour l'investiture à la tête de la liste MoDem en île de France à la mi-décembre.

    *Pour le rôle plus que trouble de l'enseigne d'Othello, le sinistre Iago, on peut se reporter au choix à la synthèse de wikipedia ou à la pièce de Shakespeare elle-même.