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huchon

  • Apprentissage, le MoDem plus pragmatique que Huchon et Pécresse

    Mardi dernier Fadila Mehal, tête de liste parisienne du MoDem a participé à un débat organisé par la FCPE. Je regrette qu'il n'existe aucun compte-rendu de ce débat, je serais curieux de savoir ce qu'il s'y est dit. J'ai noté que Fadila Mehal, tout en partageant avec la FCPE l'idée que l'Éducation était prioritaire, l'avait mise en garde contre des postures trop idéologiques. J'aimerais bien savoir à quoi elle faisait allusion.

    Du coup, il m'est venu l'idée de comparer le programme d'Alain Dolium et celui de Jean-Paul Huchon. Il y a des différences notables qui me frappent, sur l'orientation, par exemple :

    MoDem
    Prendre en charge l’orientation des lycéens, avec le programme « Passeport Découverte », qui aidera à l’orientation de tous ceux qui veulent découvrir les métiers de leurs départements ; avec l’aide des Chambres de Commerce, le MoDem propose de créer une Bourse des Stages qui permettra à tous de prendre connaissance des possibilités de stage proposées par les entreprises.

    PS
    Dans le cadre du Schéma des formations, l'objectif est d'identifier et de développer les outils partenariaux d'animation de ce service public (professionnalisation croisée des acteurs, modalités de coopération territoriale, partage des informations sur les filières de formation et les métiers, etc.) et de mise à disposition des informations au public (lien site métiers.net / offre ONISEP, etc.). Nous renforcerons également les coopérations entre les acteurs de l'Accueil Information Orientation (AIO) pour faire face aux étapes les plus sensibles des parcours (passage du secondaire au supérieur, sortie du système éducatif, évolution professionnelle).

    Prenez bien le temps de lire : côté MoDem, on s'adresse aux entreprises et aux Chambres de Commerce. Côté PS, tout est entièrement tourné vers le service public et l'Éducation Nationale. Question à mille euros : qu'est-ce qui vous paraît le plus efficace  ? l'entreprise et la chambre de commerce, d'un côté ou le Ministère de l'Éducation Nationale de l'autre ?

    Ce n'est pas tout : j'ai également lu de près ce qu'il se disait de près sur l'apprentissage :

    MoDem
    Revaloriser l’apprentissage dans une relation plus étroite avec le tissu économique local, vers des filières d’avenir et non des voies de garage, avec une aide régionale pour les stages et débouchés à la fin de la formation.

    PS
    En matière d'apprentissage, nous renforcerons notre action (100000 apprentis en 2010) en développant les formes d'apprentissage dans le secteur public.[...]
    Enfin, nous soutiendrons les initiatives d'accompagnement et de formation des décrocheurs de l'université, avec des passerelles vers l'alternance (apprentissage et contrat de professionnalisation)
    .

    Je résume : en gros, pour le PS, l'apprentissage, c'est pour les décocheurs (d'ailleurs, dans le programme,c'est associé avec l'école de la deuxième chance), tandis que le MoDem veut au contraire le revaloriser vers des filières d'avenir. Une fois de plus, le PS s'appuie sur le secteur public, tandis que le MoDem escompte faire confiance au tissu économique local.

    Je ne sais pas ce que Fadila Mehal et la FCPE se sont dits, mais je connais la méfiance traditionnelle de la gauche pour l'apprentissage et le discours anti-patrons de nombre de profs de gauche (ce sont eux qui tiennent la FCPE, généralement) : j'ai une petite idée de ce que pourraient être les postures idéologiques auxquelles pensaient Fadila Mehal...

    En tout cas, s'il y en a qui doutent encore des différences entre MoDem et gauche et de l'orientation résolument prise en direction des entreprises par le MoDem, je pense que ce billet a le mérite d'établir clairement les positions de part et d'autre...

    Ce n'est pas tout : j'ai regardé le programme de Valérie Pécresse sur le même thème : pas de différences fondamentales avec Huchon, sauf que le mot "public" n'est pas prononcé. Elle aussi compte sur des Lycées des métiers pour assurer l'apprentissage. Pas un mot sur l'entreprise, le mot n'apparaît pas sauf pour la formation des salariés !!! Je retiens toutefois une idée qui me plaît, l'idée de former des Sup de Pro, sans doute sur le modèle des fameuses Sup de Co. Là, il y a une idée à creuser, parce que cela va vers des formations d'excellence dans le domaine des filières professionnelles, et c'est un sens qui me convient. Mais sur le fond, ni l'UMP ni le PS ne semblent compter sur l'entreprise et le secteur privé pour l'apprentissage...

  • L'accablant bilan de JP Huchon

    1386083997.jpgTrès intéressant le programme économique d'Alain Dolium, tête de liste du MoDem. J'y trouve dressé le bilan économique de la région île de France depuis 2004. Coincé entre l'agitation de la droite et l'inertie de la gauche, on peut dire qu'elle est en sérieuse perte de vitesse. Alors qu'une majorité de TPE ont une bonne opinion de leur conseil régional, il en va tout autrement des TPE franciliennes qui estiment à 60% que le Conseil Régional ne prend pas les bonnes décisions en matière de développement économique. A vrai dire, quand on considère que la moyenne des Régions consacre près de 8.5% du budget régional au développement économique contre 3% pour l'île de France, on a un premier élément de réponse. On comprend mieux, dès lors, que la croissance francilienne soit inférieure à la moyenne française et près de 2.5 fois inférieure aux grandes métropoles concurrentes que sont Londres, New-York ou Los Angeles, pour citer quelques exemples. Pas mieux pour l'emploi : quand la plupart des régions créaient 15.5% d'emplois environ, en moyenne, l'île de France plafonnait à un misérable 11%. L'emploi ouvrier, quant à lui, s'est contracté de 5% contre 1% dans les autres régions. On parle à grand bruit des fermetures d'usine dans les anciennes régions industrielles, mais on passe sous silence la mort lente du prolétaire francilien, dans le même temps, dans une région dirigée par la gauche depuis 12 années...

    Pire encore : l'île de France, en dépit de ressources considérables, a le plus bas taux de création de start-up technologiques en France ! Quand Grenoble en crée 30, le Plateau de Saclay n'en crée que 6 ! Et Christian Blanc qui rêve d'en faire une Silicon Valley à la Française...dans le même temps, dans la vraie Silicon Valley, on en crée 100...

    Pas fameux  tout cela, quand on sait que la région compte 500 000 chômeurs et que le chômage a crû de 25% en une année à peine.

    Pour couronner le tout, une crise du transport et du logement vient aggraver le déficit d'attractivité économique de la région : qu'on y songe, en moyenne 1h30 de vie quotidienne consacrées aux transports, et 180 kilomètres de bouchon chaque matin.

    Bon...Merci Alain Dolium, d'avoir établi le bilan de la région. Toutes ces considérations mises à part, Jean-Paul Huchon est bien sûr content de son bilan...Les Franciliens aussi, si l'on en croit les sondages...Y-ont-ils bien réfléchi ? Beaucoup d'entre eux s'apprêtent à apporter leur suffrage à Valérie Pécresse qui est la voix du gouvernement de François Fillon et Nicolas Sarkozy. Qu'ils sachent que les propositions de Valérie Pécresse, si elles prennent un jour effet (elles ne sont pas financées, à l'heure actuelle) concerneront au mieux leurs enfants (mais il paraît qu'un Francilien sur deux voudrait déménager et changer de région...) au pire leurs petits enfants...

    Patience, je traiterai d'ici très peu de temps des propositions d'Alain Dolium dans ce paysage économique quelque peu cafardeux...Certaines me semblent valoir le coup qu'on s'y arrête pour examen attentif.

  • Contents de Huchon, les Franciliens ?

    Il paraît, selon un sondage, que 57% des Franciliens sont contents de Huchon. M... alors : je dois faire partie des 43% restant...Il a fait quoi, Huchon, en 6 ans, sur la douloureuse question des transports ? Sans lui jeter la pierre à lui seul, le fait est que son pote Delanoë, leurs alliés verts et lui-même ont contribué à engorger toute la région. Mais bon, c'est pas grave : ils sont contents les Franciliens. Eh bien ils vont juste mettre, progressivement, de plus en plus de temps pour se déplacer en île de France, c'est tout.

    Oh, des coups de peinture, des travaux, ça, il y en a eu : les métros, les lignes franciliennes vont-elles plus vite ? Les bus sont-ils plus sûrs ? Sont-ils davantage à l'heure ? Circule-t-on mieux sur les routes ? Se gare-t-on mieux dans les villes (ça, c'est de la responsabilité des maires, en revanche) ? Non. Huchon est là depuis douze ans : s'il avait débuté des travaux à son arrivée pour construire deux grandes lignes circulaires en petite et en grande couronne, ils seraient achevés à l'heure actuelle. Or, l'organisation en étoile du chemin de fer ne convient pas à l'organisation de la région et au mode de vie qui est celui des Franciliens.

    Les Socialistes sont très fort : le blogueur Abadinte, qui a écrit un article pour l'Express, essaie de faire avaler la pilule de l'inaction d' Huchon en arguant du fait prétendu que la Région ne disposait d'aucun pouvoir en matière de transports avant 2005. Ah bon ? La Région ne finançait aucune infrastructure de transports avant 2005 ? Première nouvelle...

    La Région est présente dans le STIF depuis l'année 2000, année où le STP laisse la place à ce dernier. En application de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000, le STIF est placé sous la tutelle de la Région. De plus, l'État était majoritaire dans le STP (Syndicat des Transports Parisiens), STP qui a existé de 1959 à 2000. Qui était au pouvoir, jusqu'à 2001 ? Jospin et les Socialistes, non ? La gauche a donc largement eu les clefs en mains, depuis 1998 pour améliorer le transport urbain et régional, simplement, elle n'a rien fait ou presque, d'autant que Delanoë a récupéré la ville de Paris en 2001.

    Quant à la qualité du service, toutes les opérations menées par feu le STP étaient justement censées être financées par la Région île de France (en principe, avec les gains produits par les amendes de stationnement ! Vu ce que les Franciliens sont rackettés et emm.... au possible depuis 2001, que l'on ne me dise pas que de l'argent du stationnement, il n'y en a pas eu...).

    Alors, content de Huchon, moi  ? Non. Non, pas du tout. A vrai dire, sur les transports, il faut agir, actuellement, sur deux axes : l'urgence, et le futur. Le plan de l'UMP semble bien considérer le futur, mais pas l'urgence, et de plus, je suis plus que sceptique sur le financement de ses propositions. Le PS se contente simplement de proposer de mener la même politique, celle qu'il mène depuis plus de 10 ans. Le Front de Gauche, apparemment, les transports, cela ne les intéresse pas, en dehors de quelques vagues mesures de gratuité. Europe-écologie, on a bien compris que leur programme de travail à distance ne tient pas debout et ne tient pas la route, mais que par contre, il vont tout faire pour bloquer la mise en place de nouvelles infrastructures de transport, au moins routières (demandez-leur ce qu'ils pensent du bouclage de l'A104...). Donnons quitus, toutefois, à Alain Lipietz, de suggérer de remettre en service les lignes de la grande ceinture, qui desservaient autrefois la grande banlieue. Un militant du MoDem y a pensé aussi, d'ailleurs, manifestement...Le MoDem, parlons-en, a bien des propositions pour l'urgence, mais pas pour le long terme : mille bus pour l'île de France. C'est bien gentil, mais quid de l'engorgement des routes ?

    In fine, si je considère les programmes des différents partis en termes de transports, rien ne me satisfait vraiment, même si je reconnais au MoDem un certain réalisme sur le sujet.

  • Moi aussi Papa Huchon, je veux bosser au Chili !

    Il fait bon être la belle-fille d'un président de région socialiste, en France, surtout quand ce dernier est à la tête de l'île de France, la plus riche région de France. De passage sur twitter, je jette un oeil sur un twit d'Yves Jégo évoquant un piston chilien de Jean-Paul Huchon pour sa belle-fille la petite amie de son fils au Chili. Un petit tour sur le blog d'Yves Jégo, sitôt suivi d'une référence à un article d'AgoraVox.

    Le croirez-vous ? c'est presqu'un conte de fées ! Voilà qu'une jeune diplômée trouve par miracle (enchantement ?) un très bon job au Musée de la Solidarité à Santiago du Chili. Et comme tout est bien qui finit bien, dans les contes, et que tous vécurent heureux, un bonheur n'arrivant jamais seul, quelque temps après, le dit musée obtint un crédit de 400 000 euros pour sa rénovation, de la part du Conseil Régional d'île de France. Ce dernier vota de tels crédits sans sourciller, cela va de soi. Outre ce crédit, le Conseil aura mis grâcieusement (enfin presque) à disposition du musée la belle, évidemment. A vrai dire, il existait un blog qui relatait pour la plus grande joie de ses lecteurs tous ces évènements, et la vie heureuse du fiston de Huchon et de sa jeune tourterelle, mais, quelle déveine, il a disparu tout récemment...Ah, les erreurs 404, j'vous jure....

    On connaît Google : il est casse-pied avec son cache...

    Huchon-bfblog.jpgMoi, évidemment, je suis très intéressé aussi : est-ce que le Conseil Régional pourrait aussi me financer un bon job au Musée de la Solidarité à Santiago ?

    Je suis complètement preneur, hein, dis, Papa Huchon ?

    Bouh ! la vilaine, elle se méfie du centre, en plus ! Elle écrivait notamment le 10 mai dernier :

    Car en s’alliant avec le centre, la gauche chilienne s’est déplacée loin de son centre de gravité. Elle s’est éloignée de son électorat ainsi que des couches les plus populaires de la société. Et face à une droite chilienne sans complexes (tiens, ça ne vous rappelle rien, ça ?), nombreux sont ceux qui appellent de leurs voeux un virage à gauche de la gauche. Avec raison. Ce n’est pas au centre ou à droite que peut gagner la gauche. Mais bien dans ses valeurs. A condition d’accepter de les défendre, même si stratégiquement l’idée peut sembler mauvaise.

    Bon, ce qui n'est pas de pot, c'est que le fiston avait aussi un blog, Chili Papers, chez Rue89 chez qui il venait de trouver un boulot (quelle chance !). Le 24 juin 2007, Julie relate que son Thomas de mari est devenu le correspondant de Rue 89 au Chili (il vient d'y écrire un article sur un lac disparu), et le 28 qu'il a ouvert un blog. Le Diplo l'a même recommandé, tiens... Mais le blog aussi ne répond plus présent (quelle malchance ! ).

  • Quels impôts après les régionales ?

    J'aimerais bien qu'à l'approche des régionales, on évoque la question de la fiscalité. On le sait, notre État est déjà endetté jusqu'à la moëlle. Certains sonnent l'alarme en vain depuis longtemps. Ce que je crains, c'est que les Régions se transforment en autant de mini-États, eux-mêmes à leur tour endettés avec un service de la dette croissant. On aurait alors tous les ingrédients réunis pour une explosion fiscale, budgétaire puis économique sans précédent.

    Les citoyens doivent pouvoir choisir ce qu'ils paient. Tout doit être mis sur la table : pas question de se retrouver avec des hausses d'impôts monumentales après les élections. Tout a un coût, et nous, citoyens, devons pouvoir choisir. Les partis politiques doivent jouer cartes sur table et préciser clairement ce qu'ils comptent financer, avec quel argent, et s'ils voteront ou non des hausses d'impôts.

    D'ailleurs, tout programme qui ne donnera pas de chiffres précis sera à mes yeux fallacieux. Je crois qu'il faut par-delà les partis s'unir pour exiger la vérité et le débat. Par exemple, en île de France, Huchon vient de voter un budget qui provoquera une hausse de 28% de la dette de l'île de France, soit une hausse sans précédent. C'est d'ailleurs bien pour cela que le MoDem en île de France a refusé de voter la partie dépenses. Et encore, à ce que je comprends, ils n'ont pas voté contre parce que ce nouveau budget réduisait de 21 millions d'euros l'enveloppe d'emprunt. Dans le budget 2009, la charge de la dette représentait déjà un peu plus de 395 millions d'euros, soit 9% du budget total.

    La communication, les aides diverses et variées, les fêtes, le soutien à la culture, tout cela coûte de l'argent. Et même quand l'on parle de transports, ce n'est pas la même chose que d'accroître l'offre de transports et de réaménager les stations du forum des halles, par exemple. Le projet va coûter 130 millions d'euros. S'il me paraît légitime d'aménager des accès pour les personnes handicapées, en termes de priorité, je préfère qu'on crée un service qui supplée aux grévistes du RER A plutôt que l'on dépense des sommes faramineuses pour améliorer les marquages au sol ou que l'on agrandisse la salle réservée aux voyageurs et cetera. Pourquoi les voyageurs sont compressés, à certaines heures à Châtelet ? Ce n'est pas que la salle n'est pas assez grande, mais plutôt qu'il n'y a pas assez de transports pour les Franciliens.

    Alors voilà, j'espère pouvoir fouiller exactement ce que comportent les différents budgets pour m'assurer que l'on va bien à l'essentiel et que l'argent de NOS impôts n'est pas gaspillé en paillettes et aménagements inutiles.

    J'espère bien que le MoDem va s'engouffrer dans cette opération-vérité là...