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Modem - Page 27

  • Berk, un militant !

    Je suis venu en politique pour ...faire de la politique. Souvent, je m'interroge sur la nature de l'engagement militant dans un appareil politique : en fait, et je l'ai déjà dit ici, il n'y a rien de moins démocratique qu'un parti politique. Non pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser à cause de ses institutions et dysfonctionnements (pas pires qu'un appareil d'État) mais bien plutôt en raison de la base qui le constitue.

    Non seulement un parti est le fait d'individus qui pensent tous la même chose à quelques nuances près, mais, de surcroît, le principe même de l'engagement pousse les militants à la fanatisation.

    L'UDF, du temps où elle existait encore, me semblait relativement échapper à ce travers : son origine fédérale avec des gens divers, démocrates-chrétiens, libéraux, indépendants et autres lui avait certainement appris l'art de la composition et le pragmatisme.

    Quand le MoDem est né, je me suis immédiatement inquiété du mot d'ordre de sa fondation : il s'agissait de faire de la politique autrement. Personnellement, je me contre-fous de la faire de la politique autrement. En fait, non, je ne m'en contre-fous pas : cela ne m'intéresse pas et même, je ne veux pas faire de la politique autrement. Je veux faire de la politique tout court. Avec un tel mot d'ordre, il était évident que le MoDem allait récupérer un grand nombre d'individus attirés par les idéaux, mais finalement, assez peu par l'action pratique et la négociation permanente.

    Entre les bisounourseries de toute sorte et les délires fantasmagoriques des fanatiques de la démocratie, le MoDem allait assez vite se trouver en proie à des déchirement internes et à une inefficience impressionnante. D'ailleurs, depuis deux ans, nous multiplions les postures, les positions de principe indignées, les grands discours, et cetera.

    Au moins, les militants socialistes, quand ils signent une pétition de principe, ils savent que c'est du flan ou que, cela peut servir un objectif clairement politique voire politicien. Il n'y a que les militants démocrates pour croire le contraire. Cela devient comique (mais cela ne me fait pas rire) quand je constate que le MoDem tente de doubler le PS par sa gauche, de temps à autre.

    Paradoxalement, j'épargne une grande part de nos élus ou ex-élus : si jamais je devais quitter le MoDem, ce serait plutôt par écoeurement face aux petites mesquineries, aux haines ordinaires, à l'arrivisme déçu, aux jalousies et à la rage furieuse de bien de ces "nouveaux" militants qui l'ont rejoint très tôt plutôt qu'à l'attitude de nos principales têtes. Des Gilles Artigues, Jean Lassalle, Marielle de Sarnez (en dépit de désaccords sur la stratégie et l'éducation), Sylvie Goulard, Robert Rochefort, François Bayrou demeurent des références pour moi : c'est pour eux que je ne suis pas encore parti complètement dégoûté (mais ça me tente vraiment, parfois...).

    Beaucoup de ces militants sont venus du secteur associatif. Or, le temps associatif est rarement celui du politique ; je rassure mes lecteurs : les "associatifs", par delà les "causes" défendues ne sont pas moins capables de coups tordus, pourris et dégueulasses que les politiques. Ils sont juste moins expérimentés,  et surtout, bien moins patients, c'est tout. Pour en être à mon second parti politique et avoir oeuvré dans plusieurs associations et syndicats différents, je sais de quoi je parle.

    Tiens, Thierry me demande ce que je proposerais immédiatement si la démocratie directe existait ? Eh bien de la supprimer sur le champ, pardi...

    Jamais Bayrou n'aurait du déclarer vouloir faire de la politique autrement. Il fallait simplement dire : voilà mon projet, voilà mes idées, voilà ce que nous tenterons de promouvoir si nous accédons petit à petit au pouvoir : me suivez-vous ?

    Je voulais terminer sur quelques mots à propos des idéalistes : un idéaliste est un individu qui voit avant toutes choses tout par la lorgnette de son idéal. Un idéaliste déçu, c'est assez vite un maniaque, un paranoïaque (pathologie mentale quasi-impossible à guérir), dans le meilleur des cas un dépressif. Psychologiquement, cela s'explique : imaginez l'esprit d'un militant comme un cercle. Ce cercle n'est pas complet, il dispose d'une ouverture plus ou moins large par laquelle rentrent les informations et ressortent les réactions. Quand l'ouverture devient très étroite, l'information ricoche sur le cercle sans rentrer à l'intérieur, et celle qui parvient à accéder à l'esprit du militant ne le fait que selon un angle quasi-unique et particulier.

    Divisons ce cercle en deux zones : zone primaire, c'est l'impulsion, la spontanéité, la zone secondaire plutôt la pensée discursive. Si le zeste d'information reste dans la zone primaire, cela donne le militant déçu explosif, beuglant à tout va et dès la moindre anicroche contre : le siège, Bayrou, "on" et cetera... Si elle va dans la zone secondaire, c'est plus fâcheux : on a là des gens dont la haine ordinaire mature en solitaire, médite, échafaude une vengeance dont ils seront les seuls à comprendre les aboutissants. Ils sont bons pour l'asile psychiatrique, mais comme ils sont intelligents et calculateurs, habitués à imposer leurs volontés aux autres, pas aisément repérables, ils attendent le moment propice pour expurger la haine accumulée. Moins idéalistes que les primaires, ils sont autrement plus ambitieux, et il n'y a rien de plus féroce qu'une ambition déçue...

    Un parti politique, c'est Florence tous les jours, même si à Venise, on préfère des masques bien utiles pour mieux masquer les turpitudes locales...Les mêmes qui crachent dans la soupe aujourd'hui n'ont pas été les derniers à échanger moult bisounourseries en leur temps...J'ai déjà traité de l'écologie de ces créatures le passé. Ils correspondent remarquablement bien aux militants primaires que j'évoquais. Les secondaires, c'est plutôt dans la catégorie Alien (comme le film). Ils croissent et grossissent aux dépens d'un hôte malheureux, puis, après lui avait fait éclater les intestins, tentent d'éliminer tout l'équipage. Excessivement dangereux, ils sont maîtres dans l'art de la dissimulation. On l'aura compris, il y a quelques Aliens qui se trimballent dans le staff du MoDem, peut-être parmi les élus, et à coup sûr sur la Toile. La mesure prophylactique eût été d'éradiquer sans sommation la chose avant qu'elle ne prospérât. Aujourd'hui...il est bien tard...

    Vous l'aurez compris, je fatigue...Je continuerai à soutenir le MoDem au premier tour, mais, sans prendre de véritable distance, je vais peut-être marquer quelques pauses dans mon engagement.

  • Dette et retraites, Sarkozy marche sur des oeufs

    La situation financière de la France est telle qu'elle a désormais la corde au cou. Pendant toute la campagne présidentielle, François Bayrou a averti sur les risques mortels que faisait peser sur l'économie nationale la dette de la France : en vain. Plus récemment, Marielle de Sarnez exprimait de fortes inquiétudes à ce sujet. Hélas, nous y sommes : nous devions aller dans le mur, et nous y sommes quasiment. Pourquoi ? pour une raison très simple : les agences de notation (dont dépendent les notes des États sur les marchés financiers, et, par suite, le montant de leur taux d'emprunt pour lever des fonds) estiment qu'au-delà de 80% du PIB de dette publique, un pays ne peut pas conserver sa notation AAA. En 2011, notre ratio devrait être de l'ordre de 90% et plus. Nous aurons donc crevé le plafond. Le seul espoir de la France, c'est de faire valoir que cette augmentation exponentielle de la dette est d'ordre conjoncturel et que nous allons remettre de l'ordre au plus vite dans les comptes publics. En fait, si les pouvoirs publics français ne montrent pas leur détermination, les agences de notation n'attendront même pas 2011. Si nos taux d'emprunt grimpent, la charge de la dette augmentera dans le budget, et les économies à faire seront encore plus importantes. Bayrou a maintes et maintes fois expliqué ce mécanisme.

    Nicolas Sarkozy est donc dos au mur : il doit absolument donner des gages de bonne volonté. Il ne peut donc faire autrement que de réformer les retraites, quel qu'en soit le coût politique, et il doit l'annoncer maintenant. Il ne peut pas attendre le lendemain des élections régionales, parce que nos prêteurs n'attendront pas jusque là, eux, pas plus que les agences de notation.

    Cette situation est très grave. Martine Aubry l'a certainement compris. Elle fait preuve de responsabilité. Le MoDem également. Toutefois, PS et MoDem ne devraient pas accepter de rattraper les erreurs de Nicolas Sarkozy sans contrepartie.

    Accepter de discuter sur les retraites, soir, mais Nicolas Sarkozy doit aussi revenir sur les réformes fiscales qui ont plombé les finances de la France. La France n'a plus le choix. Et je crois aussi à titre personnel, qu'il faut déballer toute la dépense publique et la remettre à plat. Non seulement il va falloir payer des impôts pour sortir de la nasse, mais il va falloir également réduire singulièrement nos finances.

    Plutôt que de procéder à des ajustement dans tous les services publics, rendant ainsi chaque jour chacun d'eux toujours plus inopérant, il apparaît nécessaire, je le dis une nouvelle fois, de déterminer ce que nous voulons conserver et ce que nous sommes prêts à abandonner.

    C'est comme dans un jeu : vous avez un sac à dos, mais ce qui est dedans est trop lourd pour votre force : il faut donc jeter des objets. A vous de choisir, les amis... Autre image, vous êtes en ballon, mais il menace de se perdre corps et âme : il faut jeter du lest. Faites le tri, et grouillez-vous de balancer ce que vous ne voulez pas garder, parce que si le ballon descend trop pas, pour reprendre de la hauteur, ce ne sera pas seulement des objets qu'il faudra balancer, mais peut-être bien un passager...

  • Les prédateurs aiment leurs proies

    Ils m'amusent, les gros partis, avec leurs invectives contre les formations politiques plus petites : au PS, on se moque de François Bayrou en raison de son refus de voir ses forces se fondre avec d'autres au premier tour. En dépit du scrutin majoritaire, d'autres partis que les mastodontesques PS et UMP sont parvenus à se maintenir à flot. Le MoDem fait partie de ceux-là. Le Front de gauche, le NPA, créations récentes, comme le MoDem, ont décidé de partir au combat électoral en toute indépendance. C'est leur droit le plus strict, et, d'ailleurs, la seule certitude d'exister. J'entends, çà et là, que l'on reproche à François Bayrou de ne pas réaliser son arc central en refusant des alliances au premier tour avec les Socialistes (ou avec d'autres forces au second tour). Il se désole également des atermoiements de certains militants de Cap21. François Bayrou ne refuse pas la mise en place d'un arc central, c'est juste qu'il n'a pas envie d'être mangé tout cru par les super-prédateurs de la politique que sont devenus le PS, l'UMP et à moindre mesure Europe-écologie...

    Le MoDem a renoncé à s'allier avec l'Alliance Centriste en Val de Loire. Je le déplore, mais il nous fallait l'assurance de pouvoir demeurer indépendant au second tour. Or, apparemment, cela, Jean Arthuis n'est pas prêt à le concéder. Soyons justes, le MoDem local, et sans doute Bayrou lui-même, n'ont peut-être pas été clairs non plus avec des alliances à gauche.

    Pourtant, en Aquitaine, en Bretagne, il est désormais acquis que le MoDem sera indépendant au premier et au second tour. Je crois que Jean Arthuis et Laurent Gérault (mais aussi Bayrou) ont lâché l'affaire trop vite dans les Pays de la Loire. Il était peut-être possible d'arriver à un modus vivendi. On a préféré l'invective de part et d'autre. Je le regrette.

    A cet égard, nous devrions, au MoDem, faire preuve de plus de pondération avec les centristes qui font d'autres choix que les nôtres. Le choix d'Alexis Blanc est dommageable, mais c'est une lourde erreur que de l'invectiver. Les centristes qui se sont alliés à d'autres formations à ces élections ont vocation à nous rejoindre un jour, y compris quand ils viennent de nos rangs. Leur tomber sur le râble est un très mauvais calcul.

    In fine, sur la question des alliances, je crois qu'il y a au contraire de ce que titre le Post, une très grande clairvoyance de François Bayrou : pour vivre, il faut pouvoir s'assumer. Un proverbe chinois dit : si tu donnes un poisson à quelqu'un, tu le nourris pour un jour ; mais si tu lui donnes une canne à pêche, tu le nourris pour toujours. Il en va de même des formations politiques : que leur pitance dépende des grands partis et elles n'ont plus de raison d'être : du jour au lendemain, elles peuvent disparaître. Qu'elles ne doivent qu'à leur force de conviction auprès des citoyens leurs mandats, et c'est leur avenir qu'elles assurent ainsi.

    Aucune formation politique ne doit pouvoir nous enlever le pouvoir de choisir. C'est pour cela que nous, le MoDem, désirons demeurer une force politique indépendante.

  • Le MoDem ni clone ni clown

    Ils me les brisent à ne parler que d'alliance avec Europe Écologie. Le MoDem vaut tout de même autre chose que le rôle de simple suiveur, surfeur de la nouvelle vague verte du système médiatico-politique. J'ai approuvé entièrement Bayrou de déclarer il y a quelque temps que la politique ne se réduisait pas à l'écologie.

    Je pense tout de même que le MoDem vaut autre chose qu'un strapontin chez les Verts, merci. Christophe juge donc que chercher à être indépendant, c'est de l'autoritarisme aveugle : et se vendre, alors, c'est ça, la souplesse ? Personnellement, j'étais favorable à un accord avec Royal, parce que je pense qu'elle a un bon bilan, mais dès lors qu'il n'y avait pas d'accord de la direction du MoDem pour le faire, cela ne me serait pas venu à l'idée d'envoyer bouler le travail accompli depuis deux ans pour cinq places (pas forcément éligibles, au demeurant) sur sa liste.

    Europe-écologie, chercher à plaire à Bayrou ? J'ai rarement lu une accusation aussi ridicule. Christophe, je sais que tu en veux à Bayrou (c'est d'ailleurs une autre histoire) mais, de grâce, ne te ridiculise pas avec une théorie du complot d'une invraisemblance notoire...

    Europe-écologie a en effet fermé la porte à un certain nombre d'individus se réclamant de l'écologie politique au sein du Mouvement Démocrate, et dont l'essentiel de l'activité, depuis un certain temps, consiste à dire pis que pendre du parti dont ils sont adhérents. Compte-tenu de l'histoire mouvementée des Verts, je puis comprendre aisément que ces derniers se soient méfiés : prendre pour compagnons de route des individus qui lâchent leurs précédents amours dans l'adversité, cela donne une bonne idée de ceux auxquels on a affaire.

    Faire porter le chapeau à Bayrou de cette défiance, c'est fort du collier sinon risible. Non, c'est plus simple que cela : quand on a des principes éthiques et politiques fiables et fermes, on se défie des transfuges, c'est tout. Cela me paraît être une des rares choses saines chez Europe-écologie.

    En tout cas, au MoDem, nous n'avons pas vocation à être leur clown ni à jouer les clones. Sans façon, non merci...

  • Ne pas s'allier avec Arthuis, c'est une c****rie

    Je viens d'apprendre, en lisant le Figaro que le MoDem ne s'allierait pas avec l'Alliance centriste et avec Arthuis dans le Maine et Loire. C'est de la c****rie en barre. Nous avons bien plus de points communs avec l'Alliance centriste qu'avec la gauche. En outre, nous pouvions espérer dépasser les 10%, ensemble, et disposer de nos propres élus là-bas. Quelle erreur ! Laurent Gérault a raison de craindre que nous glissions lentement mais sûrement vers la gauche, au lieu de tenter de préserver une troisième voie là où c'est possible. Moi, je me sens plus de points communs avec Jean Arthuis qu'avec Gabriel Cohn-Bendit, mais cela doit être une question de tempérament, j'imagine...

    Nous flinguons lentement mais sûrement la démocratie-chrétienne partout où elle pouvait encore exister. C'est la carte du MRP qui a fait l'élection de François Bayrou, il devrait ne pas l'oublier. Je conçois tout à fait que des accords avec l'UMP ne soient pas d'actualité. Mais cela ne devrait pas nous forcer à nous allier automatiquement avec les Socialistes et leurs alliés. Dans certains endroits, c'est sans doute possible, et nous devrions le faire au premier tour (par exemple, je pense que nous avons des points communs avec Ségolène Royal) mais en plein d'autres endroits, je n'ai pas la moindre envie de me retrouver aux côtés de la gauche (tiens, avec Anne Hidalgo à Paris, par exemple).

    Je soutiendrai partout le MoDem au premier tour, mais je ne me sens pas comptable de ses alliances au second. J'aime bien François Bayrou et continue à penser qu'il est une figure exceptionnelle et que ses idées représentent, à l'heure actuelle, ce que la France peut espérer de mieux, mais, par ailleurs, quel piètre tacticien, décidément. Vous me direz, c'est ce qui fait le charme de l'individu : au moins ne peut-on pas l'accuser d'avoir l'esprit retors...

  • Cap21 blackboulé par les Verts

    Tiens tiens tiens : témoignage intéressant au possible sur le blog d'un militant cap21. On y trouve un communiqué officiel de la direction régionale de Cap21 des plus instructifs.

    Voilà Cap21 là-bas gros Jean comme devant...Avoir lâché le MoDem, ils se retrouvent donc complètement marginalisés. Je juge, au demeurant, assez gonflé de revendiquer une large part du score du MoDem sur leur seul nom comme argumentation auprès d'Europe-écologie. Ces derniers n'ont d'ailleurs pas été dupes.

    En somme, si je résume bien ce que voulaient les représentants de Cap21 là-bas, c'est des places en surfant sur le succès d'Europe-écologie aux européennes...

  • 2010, Odyssée du MoDem

    Avant toutes choses, je désire présenter mes voeux de réussite et de bonheur aux différents lecteurs de ce blog. Mon premier billet de l'année est d'abord pour eux. Mais il est aussi pour le parti politique que j'ai choisi de soutenir jusqu'à présent, le Mouvement Démocrate.

    SARK 9000 débloque depuis un moment, dans notre petit monde étroit soumis aux lois de l'espace et du temps. Un petit groupe de courageux MoDemorateurs part en expédition pour tenter de trouver l'origine des défaillances qui frappent le super-ordinateur, euh...qu'est-ce que je raconte, moi ? Non, ce n'est pas ça, pardon :-)

    Sérieusement, j'espère que nous finirons par trouver notre Ithaque, nous autres militants, adhérents et sympathisants démocrates. Nous nous sommes embarqués, en mai 2007, dans la même galère que notre chef suprême et respecté, Ulysse Bayrou, certains ayant mené une longue guerre en sa compagnie de 1997 à 2007. Une guerre de dix ans. Seulement, voilà, dans le récit qu'Homère fait du périple d'Odysseus, ce dernier perd navires et équipage lors de son voyage de retour. De surcroît, il doit affronter la coalition d'infâmes prétendants qui croient pouvoir s'emparer de son épouse, la sage Pénélope, ainsi que de ses biens et du 133 bis rue de l'Université de son palais.

    J'espère que nous n'en viendrons pas à ces extrémités. Il n'en reste pas moins que nous devons affronter des vents contraires depuis un moment et que l'équipage grogne : certains se jettent à mer, d'autres passent à l'ennemi sans parler de ceux qui fomentent mutineries sur mutineries...

    Ulysse a mis dix années pour rentrer chez lui : le MoDem n'en est qu'à deux années et quelques d'existence. Ça va, on a encore le temps...

  • Internet et le MoDem

    Internet constitue une révolution du même ordre que l’invention de l’imprimerie il y a cinq siècles. Ce moyen d'expression donne librement la parole à tout citoyen et accès à une multitude de sources d'informations complémentaires. Internet constitue un des derniers lieux de débats ouverts et contribue à l'épanouissement de la démocratie et de l'intelligence collective. Le concept de neutralité du réseau doit être reconnu comme un prérequis indispensable au développement des technologies et au maintien de la liberté d'expression. Toute forme de censure du réseau doit être rendue publique et validée par une autorité judiciaire. Les moyens doivent être mis sur l'identification des auteurs des méfaits et non pas sur une illusoire mesure de protection par un filtrage facilement contourné.

    La réponse au problème des droits d'auteur sur internet tient en trois points complémentaires : développement et multiplicité des offres légales, un système au forfait illimité de type "licence globale" permettant la traçabilité des oeuvres pour tendre à une juste rétribution des ayants-droits et enfin un secteur non marchand pour la promotion des artistes qui le souhaitent (partiellement interdit en France) et la diffusion des oeuvres libres de droits. Nous soutenons le système français du droit d’auteur.

    Mon commentaire : voilà, c'est clair et net, et c'est dit...Je parle du soutien au système du droit d'auteur.

    La construction et l'accès à un réseau ouvert et à très haut débit est un vecteur du droit d'expression, d'accès à la culture, à de nombreux services publics et privés, au travail à distance, à l'aide au maintien à domicile, d'émancipation pour les personnes handicapées et au regain des activités locales. Les pouvoirs publics doivent encadrer et investir de manière coordonnée dans le déploiement de cet outil majeur d'aménagement sur tout le territoire, qui devrait être basé sur la fibre optique, cette dernière offrant un débit virtuellement illimité.

    De la même façon, le marché du logiciel libre et interopérable est générateur d'emplois et services à haute valeur ajoutée, innovants, peu polluants et non délocalisables sur tout le territoire, surtout par des PME d'un type nouveau : les Sociétés de Services en Logiciels Libres (SS2L).

    Mon commentaire : tiens, c'est astucieux ça. Ça ressemble fortement aux SSII.

    Concernant les technologies de contrôle de l’individu et de l’internet, il est par exemple essentiel de faire émerger des nouveaux droits fondamentaux, tels que le droit à l’oubli, d’autant qu’en matière de fichiers, le danger ne vient pas uniquement de l’Etat : des entreprises privées (les réseaux sociaux, par exemple) détiennent en effet des masses d’informations considérables sur les individus et que ces derniers n’ont plus de contrôle sur ces informations… Il est nécessaire que les citoyens puissent savoir où ils en sont en matière de fichiers, qu’il s’agisse de fichiers commerciaux ou étatiques, dont la masse est considérable.

    Mon commentaire : Oulah, c'est pas joué, ça...Comment faire avec les entreprises qui ne sont pas installées en France ?...

  • Économie sociale et solidaire versus capitalisme

    «L’économie sociale et solidaire a une longue histoire dans notre pays. Pleinement responsable, elle s’appuie sur deux principes fondamentalement humanistes : la mutualisation et la coopération. Les secteurs d’application sont nombreux, ils vont des assurances, des banques et des mutuelles de santé à l’organisation des services à la personne et à l’accueil de la petite enfance et des personnes âgées. Elle assure souvent certaines délégations de service public. L’économie sociale et solidaire se distingue de l’économie capitaliste en apportant deux avantages au bénéfice des consommateurs et des adhérents : la répercussion des gains de productivité pour faire baisser les prix et le souci de la qualité. Dans ces entreprises, les décisions sont prises collectivement. Nous refusons que l’on tente de cantonner l’économie sociale et solidaire à des activités sociales ou caritatives. C’est pour nous une forme alternative d’organisation de la production qui doit être pleinement reconnue et qui peut s’appliquer dans presque tous les secteurs. Pour la renforcer, nous proposons les mesures suivantes :

    • créer des chambres consulaires de l’économie sociale et solidaire
    • créer un fonds européen d'investissement spécifique géré par la BEI
    • favoriser la prise en compte par OSEO de cette forme d’activité
    • créer un pôle de compétitivité dans les domaines de l'expérimentation et de l'innovation sociale.»

    C'est en ces termes que le MoDem décline une part de son projet économique et en particulier ses fondamentaux.  Je ne conteste pas que les ratio de répartition seront plus justes avec ce type d'économie (les SCOP, les mutuelles, par exemple, sont des modèles d'entreprises que l'on peut rencontrer dans un système économique semblable). Mais je doute fort de la capacité d'une économie de ce type à susciter suffisamment d'investissements, et, par suite, de richesses. Il y a quelques exceptions, comme FAGOR, pour les SCOP, mais je maintiens que ce type particulier d'organisation entrepreneuriale ne peut que peiner à lever des capitaux. Je persiste à penser que Schumpeter a raison de considérer qu'aucun autre système que le capitalisme ne possède le pouvoir de favoriser d'aussi importantes concentrations de richesses. Il est vrai que Schumpeter pensait que le capitalisme s'auto-détruirait et évoluerait naturellement vers le socialisme. Je fais partie de ceux qui pensent qu'il est réformable et qu'il ne faut pas abandonner ni mordre la main qui nous a si longtemps nourri.

    Je crois, en tout cas, qu'il faut réouvrir le débat au MoDem, au moins pour mieux considérer les faiblesses de l'économie sociale et solidaire.

  • La banlieue et le MoDem

    On nous annonce régulièrement un grand plan pour les banlieues et en réalité, il ne se passe rien ou presque. Le renouveau des banlieues proviendra de l’essor économique de ces quartiers. Et pour cela, c’est à l’Etat de montrer l’exemple, en réinvestissant massivement pour ceux qu’il a trop longtemps abandonnés. Pas seulement un Etat qui protège, mais également un Etat qui favorise l’emploi, qui éduque et qui soigne. Pour les banlieues, nous proposons :

    • le lancement d’une initiative : 100 000 TPE nouvelles dans les territoires délaissés, en particulier dans les banlieues, un tiers dans l’innovation des systèmes d’information, deux tiers dans les emplois de services. Pour cela, multiplions les offres de micro-crédit ;
    • l’organisation d’un concours aboutissant à 50 grands projets originaux et dérogatoires pour la banlieue permettant des dérogations au droit commun sur la construction, le zonage commercial, les infrastructures de transports ;
    • la priorité à la réimplantation de tous les services publics dans les quartiers les plus désavantagés ;
    • une répartition des fonctionnaires sur le territoire qui inverse les critères actuels. Les plus expérimentés doivent être incités à travailler là où on a le plus besoin d’eux, souvent en banlieue difficile.

    Je n'ai pas grand chose à ajouter à ce plan du MoDem pour la banlieue. Si, un point tout de même : l'insécurité me paraît un frein au développement économique. Il faut régler cet aspect en même temps que l'on favorisera l'essor économique des quartiers. Autre chose ; le mieux peut être l'ami du pire : en développant ces quartiers, il se pourrait aussi que l'on chasse les habitants défavorisés parce que la valeur locative et immobilière d'une part, mais aussi le coût de la vie augmenteront. Cela s'est déjà vu, et c'est ainsi que tout un petit peuple est devenu pré-rural ou péri-urbain. Il ne faut pas raisonner seulement par rapport aux quartiers mais aussi par rapport à ceux qui y vivent. Et ce ne sont pas que des déclassés de l'immigration (qui monopolisent souvent attention et médias pendant que les autres sont invisibles...). Il manque à mon avis une réflexion sur ce thème dans le programme du MoDem (comme dans d'ailleurs celui de tous les programmes politiques des partis).