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Berk, un militant !

Je suis venu en politique pour ...faire de la politique. Souvent, je m'interroge sur la nature de l'engagement militant dans un appareil politique : en fait, et je l'ai déjà dit ici, il n'y a rien de moins démocratique qu'un parti politique. Non pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser à cause de ses institutions et dysfonctionnements (pas pires qu'un appareil d'État) mais bien plutôt en raison de la base qui le constitue.

Non seulement un parti est le fait d'individus qui pensent tous la même chose à quelques nuances près, mais, de surcroît, le principe même de l'engagement pousse les militants à la fanatisation.

L'UDF, du temps où elle existait encore, me semblait relativement échapper à ce travers : son origine fédérale avec des gens divers, démocrates-chrétiens, libéraux, indépendants et autres lui avait certainement appris l'art de la composition et le pragmatisme.

Quand le MoDem est né, je me suis immédiatement inquiété du mot d'ordre de sa fondation : il s'agissait de faire de la politique autrement. Personnellement, je me contre-fous de la faire de la politique autrement. En fait, non, je ne m'en contre-fous pas : cela ne m'intéresse pas et même, je ne veux pas faire de la politique autrement. Je veux faire de la politique tout court. Avec un tel mot d'ordre, il était évident que le MoDem allait récupérer un grand nombre d'individus attirés par les idéaux, mais finalement, assez peu par l'action pratique et la négociation permanente.

Entre les bisounourseries de toute sorte et les délires fantasmagoriques des fanatiques de la démocratie, le MoDem allait assez vite se trouver en proie à des déchirement internes et à une inefficience impressionnante. D'ailleurs, depuis deux ans, nous multiplions les postures, les positions de principe indignées, les grands discours, et cetera.

Au moins, les militants socialistes, quand ils signent une pétition de principe, ils savent que c'est du flan ou que, cela peut servir un objectif clairement politique voire politicien. Il n'y a que les militants démocrates pour croire le contraire. Cela devient comique (mais cela ne me fait pas rire) quand je constate que le MoDem tente de doubler le PS par sa gauche, de temps à autre.

Paradoxalement, j'épargne une grande part de nos élus ou ex-élus : si jamais je devais quitter le MoDem, ce serait plutôt par écoeurement face aux petites mesquineries, aux haines ordinaires, à l'arrivisme déçu, aux jalousies et à la rage furieuse de bien de ces "nouveaux" militants qui l'ont rejoint très tôt plutôt qu'à l'attitude de nos principales têtes. Des Gilles Artigues, Jean Lassalle, Marielle de Sarnez (en dépit de désaccords sur la stratégie et l'éducation), Sylvie Goulard, Robert Rochefort, François Bayrou demeurent des références pour moi : c'est pour eux que je ne suis pas encore parti complètement dégoûté (mais ça me tente vraiment, parfois...).

Beaucoup de ces militants sont venus du secteur associatif. Or, le temps associatif est rarement celui du politique ; je rassure mes lecteurs : les "associatifs", par delà les "causes" défendues ne sont pas moins capables de coups tordus, pourris et dégueulasses que les politiques. Ils sont juste moins expérimentés,  et surtout, bien moins patients, c'est tout. Pour en être à mon second parti politique et avoir oeuvré dans plusieurs associations et syndicats différents, je sais de quoi je parle.

Tiens, Thierry me demande ce que je proposerais immédiatement si la démocratie directe existait ? Eh bien de la supprimer sur le champ, pardi...

Jamais Bayrou n'aurait du déclarer vouloir faire de la politique autrement. Il fallait simplement dire : voilà mon projet, voilà mes idées, voilà ce que nous tenterons de promouvoir si nous accédons petit à petit au pouvoir : me suivez-vous ?

Je voulais terminer sur quelques mots à propos des idéalistes : un idéaliste est un individu qui voit avant toutes choses tout par la lorgnette de son idéal. Un idéaliste déçu, c'est assez vite un maniaque, un paranoïaque (pathologie mentale quasi-impossible à guérir), dans le meilleur des cas un dépressif. Psychologiquement, cela s'explique : imaginez l'esprit d'un militant comme un cercle. Ce cercle n'est pas complet, il dispose d'une ouverture plus ou moins large par laquelle rentrent les informations et ressortent les réactions. Quand l'ouverture devient très étroite, l'information ricoche sur le cercle sans rentrer à l'intérieur, et celle qui parvient à accéder à l'esprit du militant ne le fait que selon un angle quasi-unique et particulier.

Divisons ce cercle en deux zones : zone primaire, c'est l'impulsion, la spontanéité, la zone secondaire plutôt la pensée discursive. Si le zeste d'information reste dans la zone primaire, cela donne le militant déçu explosif, beuglant à tout va et dès la moindre anicroche contre : le siège, Bayrou, "on" et cetera... Si elle va dans la zone secondaire, c'est plus fâcheux : on a là des gens dont la haine ordinaire mature en solitaire, médite, échafaude une vengeance dont ils seront les seuls à comprendre les aboutissants. Ils sont bons pour l'asile psychiatrique, mais comme ils sont intelligents et calculateurs, habitués à imposer leurs volontés aux autres, pas aisément repérables, ils attendent le moment propice pour expurger la haine accumulée. Moins idéalistes que les primaires, ils sont autrement plus ambitieux, et il n'y a rien de plus féroce qu'une ambition déçue...

Un parti politique, c'est Florence tous les jours, même si à Venise, on préfère des masques bien utiles pour mieux masquer les turpitudes locales...Les mêmes qui crachent dans la soupe aujourd'hui n'ont pas été les derniers à échanger moult bisounourseries en leur temps...J'ai déjà traité de l'écologie de ces créatures le passé. Ils correspondent remarquablement bien aux militants primaires que j'évoquais. Les secondaires, c'est plutôt dans la catégorie Alien (comme le film). Ils croissent et grossissent aux dépens d'un hôte malheureux, puis, après lui avait fait éclater les intestins, tentent d'éliminer tout l'équipage. Excessivement dangereux, ils sont maîtres dans l'art de la dissimulation. On l'aura compris, il y a quelques Aliens qui se trimballent dans le staff du MoDem, peut-être parmi les élus, et à coup sûr sur la Toile. La mesure prophylactique eût été d'éradiquer sans sommation la chose avant qu'elle ne prospérât. Aujourd'hui...il est bien tard...

Vous l'aurez compris, je fatigue...Je continuerai à soutenir le MoDem au premier tour, mais, sans prendre de véritable distance, je vais peut-être marquer quelques pauses dans mon engagement.

Commentaires

  • Ma lecture de "la politique autrement" c'est une politique qui sort du débat
    Droite / Gauche.

    C'était pas gagné, toute la communication éditoriale tournait autour de : Droite / GAuche.

    Moi j'ai compris la politique autrement comme : sortir de ce paradigme. rien de plus.

    Bien sûr on a tous rencontré le fan club du Modem, "un parti différent". Bof ça me fait juste sourire.

  • Il y a eu deux autres interprétations de ce mot d'ordre (il me semble que vous les présupposer sans les énoncer explicitement). Faire de la politique autrement pour certains au MoDem consistait à virer tous les cadres dans les fédérations et à passer au broyeur le programme antérieur à la fondation du mouvement.

    Bref, faire de la politique autrement s'est souvent mué en "du passé faisons table rase..."

  • @ L'Hérétique
    Je te sentirais bien désabusé dans ce billet.
    Tiens comme c'est dimanche, je considère que tu as répondu au tag ^^
    @+

  • tu fais chier je comptais justement faire un billet pour dire que la politique autrement ça n'existe pas et tu le fais mieux que moi.
    Entièrement d'accord

  • Tu sais combien je pense profondément ce que tu dis.
    Je te prierai pourtant de ne pas abandonner, car la cause n'est pas perdue.

    Oui,il est bien tard, on aurait dû éliminer la vermine plus tôt, au risque de les faire passer pour des "martyres" : cet habit dont ils se seraient auréolés étant très rapidement dégradable.
    En les gardant en notre sein, ils ont contaminé l'organisme plus longtemps, et les dégâts sont donc plus graves.

    Faiblesse ? Je pense qu'on a voulu aussi laisser s'exprimer la démocratie, mais cela pour moi concerne la critique constructive, et non pas le dénigrement.
    Peut-être a-t-on cru que ce n'était qu'un phénomène passager, et de faible importance.

    Il est sûr qu'il se ravive surtout en période électorale, quand les bols de soupe sont distribués, et qu'il n'y en a pas pour tous.

    Pour finir, je citerai Platon, comme je l'ai déjà fait dans un article sur FB en octobre dernier :

    "La démocratie fait place à la tyrannie quand la liberté devient licence, quand l’égalitarisme devient doctrine.
    Parents et enfants, maîtres et élèves, vieux et jeunes, tous sont égaux. Le père craint le fils et le fils n’a plus de respect pour ses parents. Le maître craint l’élève et les élèves méprisent le maître.
    En fin de compte, les citoyens ne tolèrent plus aucune loi. C’est ainsi que se prépare la tyrannie.
    L’excès de liberté conduit aux excès de l’esclavage et plus grande a été la liberté, plus grand sera l’esclavage."

  • *on ne s'auréole pas d'un habit, on s'en revêt, pardon.

  • J'avoue être proche de vos idées au MODEM, sans pour autant être aussi libéral toutefois, mais j'ai l'impression d'être de plus en plus marginales, et mis de côtés ou raillés par des gens Cap21 et ceux venus du PS. Le visage du MODEM est en train de changer sous l'impulsion de ces nouveaux militants et la qualité des débats/interventions baissés, mais qu'allons nous devenir ?

  • Est-ce à dire que le MoDem doit en revenir à ce que faisait l'UDF ?
    De la petite politique minable, moi, je n'en veux pas. LEs électeurs sont lassés par la façon traditionnelle de faire de la politique. Ils attendent autre chose des politiques y compris du MoDem. Et cela ne me semble pas relever de la psychiatrie... !
    Le pb est que le MoDem cumule les échecs. Deux années après sa création, nous en restons à espérer un score de 8% ! Quel gâchis !
    Nous ne savons pas garder nos adhérents parce que nous sommes incapables d'avoir une ligne directrice claire et précise. Tout comme nous ne savons pas appliquer en local ce qui se prône au national. Le renouvellement des générations ? LAissez-moi rigoler ! Tout est verrouillé et les petits barons locaux font la loi dans tous les départements. Certains cadres du parti rêveraient même de remettre des notables à la tête de chaque fédération ; on croit rêver !
    Et j'omets encore bcp de choses dans mon comm'...
    Amitiés de la Loire.

  • Il y a aussi le problème du nom Parti Démocrate qui n'a pas été retenu. Ca a donné le nom moins politique Mouvement Démocrate, qui a dérivé vers un MoDem évoquant internet, les réseaux sociaux, une politique virtuelle où aucune proposition n'est hiérarchisée. C'est très pénible en interne, et ça rend tout discours illisible de l'externe.

  • Je suis complètement d'accord avec ce post, et partage les mêmes inquiétudes. La démocratie est galvaudée car elle est synonyme de coup bas, trahison,tyrannie, pinailleries et autres réjouissances locales. Finalement je suis une démocrate qui ne croit pas la (mauvaise) nature humaine capable de s'autoréguler.
    Ce qui est pareil que dans les autres partis, mais plus visible, car si l'on écoute la presse, cela n'arrive qu'au MoDem, comme si le pouvoir ne montait à la tête qu'au centre...
    De même je garde mon vote pour Bayrou en 2012, mais pour le reste, je constate en local que la politique autrement, ça n'existe pas.
    Grosse tristesse, je plains Bayrou qui ne sait plus comment tenir les troupes qu'il a laissé prendre ses aises, le dénigrer, et finalement, le saboter.

  • @Ernest : les initiales du nom Parti Démocrate auraient évoqué autre chose.
    Toutefois, je remercie Ernest de son commentaire, et je ferai attention à présent de dire "Mouvement Démocrate" en entier, d'ailleurs François a fait la remarque récemment dans une interview radio.

    Il est vrai que le discours de faire de la politique autrement a été perçu comme un appel à l'anarchie par certains et celui de l'humanisme a appelé des gens peut-être plus sensibles que la moyenne, et la sensibilité se porte dans les deux sens, pouvant apporter une colère dangereuse chez qui ne sait pas la canaliser en énergie positive.

    Néanmoins, je voulais dire ici à ceux qui sont tentés de baisser les bras que nous devons encore plus avoir envie de retrousser nos manches.

    Personnellement, ayant l’habitude de l’adversité depuis mon plus jeune âge, je dois dire que cela me stimule, et, si je devais partir du MoDem, c’est parce que le mouvement s’écarterait trop de ma propre ligne de conduite, pas à cause de ses ennemis internes ou externes.

  • *zut Mouvement Démocrate

  • Je suis partagé sur le billet. Il y a des choses auxquelles je souscris des deux mains. En vrac, la présence des "Aliens" (pas de Sigourney Weaver cependant, dommage, j'aime bien), la différence entre le temps politique et le temps associatif (qui dérive parfois à l'agitation masquée par des micro-objectifs), la difficulté de canaliser l'énergie des idéalistes vers des fins communs ce qui implique un certain degré de flexibilité et même de compromis. Mot galvaudé qui signifie, étymologiquement, mis au profit d'un fin commun.

    Cependant, j'ai pu tester l'attente de "politique autrement" qu'il y a parmi les électeurs. Nous avons fait une campagne, cantonale en l'espece, avec le slogan "servir autrement". Avec très peu de réseaux, du personnel inexpérimenté et l'hostilité de la fédération de l'époque (le président soutenant ouvertement les candidats de l'ump en échange du renouvellement de son siège), ça fait quand même 16% et un second tour. Avec des effets durables, même si pas éternels, qui nous ont permis de frôler les 13% aux européennes, sans candidats locaux.

    Je crois que ton billet touche au coeur de la contradiction démocrate d'aujourd'hui : l'incapacité de trouver une voie robuste entre la "vieille mode" et le "on bouge dans tous les sens".

    Deux tiers des français ne font pas confiance à la politique. C'est un défi politique que de leur apporter des réponses pertinentes.

    Le repli sur un passé idéalisé (on a vu la faiblesse du "centrisme" traditionnel en 2002, et même en 2007), serait, je le crois, signer l'acte de décès de notre parti.

  • Plusieurs réactions à la lecture de ce billet et des commentaires qui l'accompagnent.

    1) "Aliens" dit l'un, "vermine" ajoute l'autre (luciolebrune), "il fallait les éliminer" tombent-ils l'un et l'autre d'accord en conclusion... Bravo ! voilà une rhétorique digne et respectueuse qui fait honneur à l'esprit démocrate. Et qui qualifie tout à fait ses auteurs pour donner des leçons d'ouverture d'esprit.

    2) "Faire de la politique autrement" recouvrait pour moi deux dimensions. La première : développer davantage d'écoute de la base quant aux problèmes du pays et à leurs possibles solutions (et non quant aux décisions internes). La seconde : sortir d'une opposition gauche/droite stérile pour entrer dans une prise en compte constructive des propositions d'où qu'elles viennent. Il s'agissait d'une part de mettre fin à la dramatique coupure entre partis politiques et citoyens lambda, d'autre part de s'atteler à une véritable reconstruction du pays dans un esprit débarrassé de tout dogmatisme. Force est aujourd'hui de constater que le MoDem est en train d'échouer sur les deux tableaux. Pour la première, le MoDem n'a pas réussi à convaincre (mais a-t-il seulement essayé ?) de son réel souci des inquiétudes des Français ; et le travail des commissions a été jeté au panier pour être remplacé par un "programme" rédigé en quelques jours par une petite équipe nommée par Bayrou. Pour la seconde, la posture du MoDem telle qu'incarnée par François et Marielle se résume à un anti-sarkozysme obsessionnel mâtiné de "signaux" opportunistes et contradictoires adressés aux diverses composantes de la gauche modérée.

    3) Le MoDem, en tant que structure, ne se soucie pas de ses militants et n'en voie guère l'utilité. Les projets inscrits dans les textes fondateurs (formation, consultation, etc.) sont restés lettre morte ou se sont résumés à quelques faux-semblants de démocratie interne. Le vice-président chargé de l'organisation (si, si, il y en a un dans l'organigramme) n'a jamais rien organisé et n'a jamais mis les pieds dans une réunion de section, sauf peut-être chez lui, et encore... Les fédérations et moins encore les sections ne disposent d'aucun moyen financier. Il n'existe ni consigne, ni mot d'ordre adressé aux militants, que ce soit par une newsletter régulière (la pauvre feuille de chou éditée par le siège ne remplit évidemment pas ce rôle) ou par l'intermédiaire des fédérations et des sections. Plus grave : les initiatives spontanées se sont peu à peu éteintes faute d'avoir reçu des instances concernées le moindre encouragement ou même le plus petit signe d'intérêt. La vérité est que le MoDem, en tant que structure, est encombré par ses militants et n'a aucune idée de la façon de les gérer. La seule culture d'entreprise consiste à éradiquer la contestation (fût-elle positive et constructive) et à couper les têtes qui dépassent un peu trop.

    4) Il existe dans l'opinion publique un découplage très net entre l'image de Bayrou (13 à 15% d'intentions de vote) et celle du MoDem (6 à 8% d'intentions de vote). L'une des raisons de ce phénomène est, à mon avis, que le MoDem en tant que tel ne s'exprime pas et ne prend pas position. Marielle s'exprime, Corinne s'exprime, François s'exprime, mais si vous écoutez leurs interviews vous constaterez qu'ils font très peu, les uns et les autres, référence au MoDem. Ils disent "Je", pas "Nous". Ils ne disent pas "Au MoDem, nous pensons que...". Lorsque par extraordinaire Marielle dit "Nous", c'est pour évoquer son groupe à l'assemblée européenne. Et comme, malgré les promesses de François en août dernier, il n'y a toujours pas de portes-parole officiel du parti, le MoDem est muet. Et donc inconnu. Et donc en train de disparaître des esprits des électeurs.

    5) Les processus de désignation interne ont trompé les attentes et les espoirs d'un très grand nombre de militants, pour deux raisons. La première : ils ont trahis les exigences de démocratie interne qui étaient présentes, à tort ou à raison, chez beaucoup d'adhérents peu au fait du fonctionnement réel d'un parti (là, je rejoins l'Hérétique). Mais encore aurait-il fallu ne pas exacerber cette déception par des simulacres de consultation, et qui plus est des simulacres grossiers. La seconde : ces désignations se sont faites à l'issue de petites tractations de couloirs entre apparatchiks, pour placer des copains ou des affidés, au mépris le plus complet de l'intérêt collectif du parti. On voit nommés ici et là, à des places déterminantes, des personnes sans compétence et sans valeur ajoutée électorale, dont le seul mérite et d'avoir rendu et de rendre encore des services de basses oeuvres à tel ou tel membre du premier cercle de Bayrou. Une telle instrumentalisation d'une échéance électorale clé pour la survie du parti traduit bien la mentalité de ce premier cercle : aucun intérêt pour le parti en tant que structure, utilisation forcenée des avantages qu'il pourrait apporter pour conforter une position personnelle. C'est sans doute plus ou moins le cas partout ; mais compte tenu de la gravité de la situation (le MoDem est à peu près menacé de disparition politique), c'est simplement inacceptable. Aussi de très nombreux adhérents, estimant la lutte inutile, ont préféré quitter le mouvement.

    6) Il y a chez certains adhérents une sorte d'aveuglement qui leur fait dire à chaque nouveau départ : "Bon débarras, celui-là n'était pas digne d'être avec nous". Incapable de la moindre interrogation comme de la moindre remise en cause, ceux-là regardent la banquise fondre et les effectifs passer de 50 000 à moins de 10 000 en se réjouissant à chaque démission de voir le parti se purifier. Je laisse à penser vers quoi conduit une telle attitude. Mais au fond elle est cohérente : puisque le MoDem est encombré par des militants dont il ne sait que faire, il y a lieu de se réjouir en voyant leur nombre diminuer. De toute façon, chacun est maintenant persuadé que les campagnes de l'an 2000 se feront par Internet et par i-Phone, et que le militant est une espèce sans intérêt ni avenir. A cet égard, j'attends avec intérêt les résultats de la campagne "NTIC compatible" promise par ce spécialiste qu'est Alain Dolium. Ce sera instructif.

  • Bonjour, Ch. Romain, juste une petite remarque :
    - la vermine était un jeu de mots (décomposez : vert-mine, mais on peut dire aussi rose-mine, bleu-mine, mais ça ne la fait pas)
    - quand je dis "éliminer", je ne parle pas d'éliminer physiquement, bien sûr, juste d'exclure du parti. Mes mitraillettes sont rangées.

    Quant on pense (et surtout qu'on dit) pire que pendre d'un parti on doit le quitter, si on n'a pas cette dignité, il faut bien que les procédures s'enclenchent : avertissements, etc. jusqu'à la radiation.

    Je ne parle pas nécessairement pour vous, car je ne vous ai pas entièrement lu, loin s'en faut, mais certains ont vraiment été trop loin.

    Pour le reste, je vais vous lire un peu plus attentivement sur ce dernier commentaire quand j'aurais le temps et je verrai si j'ai alors encore des précisions/éclaircissements à demander ou à apporter.

  • Tu lance un débat sur le militantisme qui est au moins aussi épineux que celui sur l'identité nationale. Pour avoir des militants disciplinés et prêts a défendre leur parti contre vents et marées, il faut un parti fasciste, dogmatique ou totalitaire qui dicte la "bonne parole" qui doit être parole d'évangile. On ne discute pas on soutien inconditionnellement envers et contre tout.
    Par contre la démocratie, ça ne se décrète pas et chacun est libre de penser et d'agir, et là, commence la zizanie.
    Comment remettre de l'ordre et faire que tout le monde avance dans le même sens? Comme pour le sport, et la politique est un drôle de sport de combat, il faut un objectif qui devrait être la mise en application de nos idées, de nos valeurs, de nos idéaux. Malheureusement, comme dans le sport, si l'on se fixe comme objectif le beau jeu et une certaine éthique, la victoire ne sera pas au bout et le bazar ne tardera pas à s'installer, il en est de même en politique. L'objectif qui rassemble c'est la victoire. Avec la victoire, les militants sont motivés et enthousiastes, dès qu'arrive la défaite, c'est la débandade. Le MoDem aurait fait les 14% attendus aux européennes, qui étaient parfaitement réalisables sans l'arrivée de Cohn-Bendit, nous attaquerions ces régionales avec une armée de militants motivés. Ben voila, après des échecs successifs il est très difficile de remotiver des troupes qui ont du mal à y croire. Personnellement je suis comme luciole brune, j'ai plutôt tendance contre l'adversité à me retrousser les manches et mettre les bouchées doubles et à me motiver sur mes valeurs et mes idéaux.

  • héhé ... juste une chose : il n'est jamais trop tard pour bien faire ... surtout en politique :)

  • "François Bayrou :
    « La présidentielle, j’y pense tous les matins en vous rasant »

    "Le président du MoDem nous reçoit sur ses terres béarnaises au volant de son tracteur.
    Question.- Monsieur Bayrou..
    Bayrou.-On dit « Baillerou » !
    Q.- il paraît que vous faites toujours peur à Sarkozy ?
    B (hilare).- Oui, il suffit d’un sondage et d’un livre-« Abus de pouvoir »- pour qu’il s’affole. Il me balance à bout portant missiles, grenades, roquettes et obus. mais quand la fumée se dissipe, je lui fias toujours « Coucou !» .
    Q.- Pourtant vous êtes isolé.
    B.- C’est vrai et je m’en réjouis. Mon but est d’être totalement seul dans mon parti, pour plus de démocratie interne. Je compte sur le préident de la république pour me piquer, au prochain remaniement, mes derniers soutiens. Une équipe, c’est encombrant.
    Q.- Mais sans parti, impossible de gagner la présidentielle en 2012 !
    B.- Bof ! j’ai tout essayé dans ma carrière à droite : Barre, Giscard, Balladur, Chirac. Aujourd’hui, j’ai décidé de me rallier à moi-même. Ce qui est méritoire, vu mon caractère difficile.
    Q ;- Vous pourrez conquérir l’Elysée ?
    B .- Fastoche ! je dirai à la droite non sarkozyste que je suis le seul à pouvoir battre la gauche.
    Q.- Et à la gauche ?
    B.- Que je suis le seul à pouvoir battre la droite. Et c’est dans la poche !
    Q .-… Sauf que vous êtes un bon candidat de second tour mais pas de premier tour.
    B.(s’énervant).- A ce propos, je veux dénoncer un « abus de pouvoir ». On veut m’empêcher d’accéder au second tour en organisant un premier tour. C’est antidémocratique ! On veut m’empêcher de tracer mon sillon !
    Q.- Malgré une possible alliance avec le PS, vous restez centriste ?
    B .- Beaucoup mieux ! je me sens de plus en plus central."

    6 mai 2009
    Les interviews (presque)imaginaires du «Canard»
    Propos (presque) recueillis par Frédéric Pagès

  • Puisqu'on est dans le canard enchaîné, voici un autre article :

    "Le numéro deux des Verts au plan national et président du groupe au conseil régional de l’Ile-de-France, Jean-Vincent Placé, était très en verve, le 13 janvier, aux vœux de Jean-Paul Huchon. Sur la question de l’alliance au centre, il a pilonné Cohn-Bendit :

    « Je lui ai dit, à Dany : ‘Arrête tes parallèles avec l’Allemagne ! Le MoDem, ce n’est pas le FDP… ça ne marche pas en France.’ Il me répond : ‘On va les embrasser pour les tuer’. Et je lui rétorque : ‘Pas besoin, on est en train de les liquider’. »

    Et le secrétaire général adjoint des Verts de développer son point de vue : « Je suis un Vert de gauche, nous n’avons pas besoin du MoDem, 80 % de leurs électeurs votent pour nous. Les Verts sont le sas d’entrée à gauche. Le MoDem a un présidentiable honnête, raisonnable, capable de gérer la France, et ce n’est pas rien, mais il n’a ni troupes ni électeurs. »
    Tandis que les Verts, c’est l’inverse ?

    Enfin, Placé, qui vise un score de 13 à 17 % en Ile-de-France, prédit une possible surprise en Alsace : « On a réussi un gros coup en s’alliant avec Waechter au premier tour. Il a accepté de liquider un contentieux vieux de quatorze ans et de s’allier au PS au second tour. Or, là-bas, c’est comme dans les Yvelines : des bourgeois de droite qui votent Verts, car ils sont attentifs à leur qualité de vie… »

    Faire basculer la seule Région restée à droite ? Le vert est bien la couleur de l’espérance…"

    Voilà ce qui nous cause du tort... et qui rejoint un autre de tes articles, César.

    Géraldine, vous vous répétez, à moins que ce soit quelqu'un d'autre qui avait déjà copié/collé cet article sur ce blog même, si mes souvenirs sont bons. Mais je n'en mettrai pas ma main au feu.

  • Je te souhaite amicalement et sincèrement bon courage. Je suis passé par là aussi, le ras le bol du militant qui pense ne servir à rien, et qui pense qu'on s'est drolement servi de lui. Pour finalement ne plus être militant de rien du tout...

    bon courage. Et bon dimanche soir

  • Je suis désolé de vous sentir si amer

    Moi aussi, je préfère le programme de 2007 au petit livre orange

  • Le petit livre orange n'est que le condensé des titres, comme un index.
    Les travaux sont bien plus explicatifs, mais l'on ne peut tout mettre, ça aurait fait bottin et personne ne l'aurait lu.
    Il faudra diffuser le reste, classé par rubrique, afin que le public s'informe du programme concernant les sujets qui les intéressent.
    Je ne peux que vous encourager tous à travailler aux commissions afin de réaliser cet objectif en le peaufinant et l'actualisant.

  • J'ai mes coups de blues-mine moi aussi ... mais je me sens plus en phase avec le commentaire de Claudio Pirrone, qu'avec le billet.

    Quant aux commentaires de Ch. Romain, excusez-moi, mais les "automoteurs" qui attendent un feu vert ou une approbation du siège ne sont ni auto ni moteurs. L'approbation, la validation de ce que l'on fait, les encouragements, ils doivent venir des habitants de chez vous, électeurs, voisins, sinon ils ne valent rien.

    Et je suis bel et bien venu pour une "politique autrement" que celle faite par les partis au pouvoir en France. Pour un renouveau de démocratie. Parce que de mon point de vue, c'est ce dont la France a besoin pour se sortir de la crise actuelle… et de 30 ans d'enlisement.

    Obama explique cela très clairement au début de "l'audace d'espérer". Il y a en politique une solide tradition de langue de bois, de promesses non tenues, de carriérisme, d'oppositions théâtralisées et de compromission avec l'argent. Et c'est parfaitement normal que la grande majorité des gens ne croie pas avec la politique. Que les partis soit l'institution qui suscite le plus de méfiance (à peu près à égalité, dans l'opinion française, avec les syndicats et l'Eglise catholique).

    Mais, dit Obama, il y a aussi en politique une autre tradition, tout aussi ancienne. Une tradition d'engagement pour la collectivité. Une tradition de chercher les synthèses et les conciliations plutôt que les oppositions. Une tradition de faire appel à ce qu'il y a de meilleur en nous. Et dans le monde tel qu'il va, c'est de cette politique là que nous avons besoin.

    BGR l'a écrit plus simplement et plus justement que moi dans ce billet http://www.humanidem.fr/2010/01/18/faire-de-la-politique-autrement/

  • @L' hérétique,
    Je vais faire une pause aussi, mais pas pour les memes motifs.
    Bien à vous

  • @ Frédéric LN

    Je vais préciser mon point n° 3 : le problème n'est pas dans les encouragements "affectifs" du siège (quoique) mais dans le fait qu'à un moment ou un autre les initiatives se retrouvent bloquées par manque de retour du national.

    Je vais prendre un exemple.

    Voilà plus d'un an, en octobre 2008, je me suis dit qu'il manquait un "digest" des prises de position de MoDem sur divers sujets. J'ai donc compilé les interviews, déclarations et autres de nos dirigeants, classé tout ça par rubriques et rédigé un livret de plus de cinquante questions/réponses sur les sujets d'actualité ou sur les questions politiques les plus fréquentes. Ça m'a pris deux mois de boulot. Fin novembre, je l'ai présenté en conseil départemental. "Formidable, génial, c'est exactement ce qui nous manque en ce moment, il nous le faut très vite !". C'était trois mois avant les Européennes, toutes les sections du département étaient demandeuses. Mais, bien entendu, étant donné le contenu politique de la chose, il fallait une validation du national. Le projet de livret est donc monté au 133 pour validation ; il n'en est jamais redescendu. Après plusieurs relances inutiles, je me suis résigné à diffuser aux sections, début Février, le texte "non validé".

    Et des exemples comme celui-là, j'en ai cinquante. Vous n'avez qu'à aller lire les commentaires qui suivent l'article de "JF le démocrate" intitulé "C'est quoi, un automoteur ?". Vous constaterez que le ressenti général est assez semblable au mien.

  • @ Frédéric
    Merci! :-)

  • @Claudio,
    :)
    @FLN,
    Voui BGR explique bien.
    @Tous,
    Je m'absente cause circonstances douloureuses et brutales de la vie toutes fraiches, mes enfants vont avoir énormément besoin de moi...
    Rien à voir ni avec le MoDem ou autre !

  • @l'hérétique : tien j'ai disserté du même sujet la semaine dernière. Ça doit hélas être dans l'air du temps. Les sondages peut être ? Ou la fin d'un cycle, juste avant la dernière ligne droite dans 2 ans ?

    http://www.cedric-augustin.eu/index.php?q=militants

  • Assez d'accord avec l'article... et les commentaires de C. Romain et de FrédéricLN.

  • L'état d'esprit du questionnement de ce billet est salvateur, à mon avis.
    D'ac avec les mesquineries, les bisounourseries etc...
    Néanmoins, je n'irai pas jusqu'à mettre les gens dans des cases ("c'est naze"...), car par exemple, en partant de mon cas, je ne sais pas si je suis semblable, dans mes travers et dans mes qualités, à tous ceux qui viennent du secteur associatif. Je suis arrivé le premier jour au MoDem, et j'ai été attentif à cette autre culture et à cette autre temporalité (très bien vu, au passage), et ai accepté des défauts et failles en tout genre pour participer à ce renouveau politique qu'est un nouveau parti.

    j'ai toujours su que "faire de la politique autrement" ne voulait rien dire et cela n'a jamais intéressé.

    Je ne pense pas du tout être l'exception qui confirme la règle si je me compare aux autres militants MoDem arrivés des associations en tout genre.

    Si je peux me permettre, avec peu d'humilité pour une fois, je le confesse: reprends ta réflexion sans "catégoriser" les personnes. Les perspectives sont plus exigeantes, mais plus efficientes. Sinon, on se fait plaisir, mais on en reste à de jolies discussions de salon. Et on ne "fait" pas de la politique, on dit de la politique. Triste.

  • Ah, la prééminence des sachants ! et les berks militants au niveau zéro de la chose politique, fauteurs de troubles et responsables de tous vos maux. Militants avides de petites mesquineries à l'arrivisme déçu.
    Voilà une vision bien archaïque du militantisme version Schumpeter peu conforme à la réalité du terrain.

    Je lui préfère la vision de Sintomer : " C'est la personne qui porte la chaussure qui sait le mieux si elle fait mal et où elle fait mal, même si le cordonnier est l'expert qui est le meilleur juge pour savoir comment y remédier. [...] Une classe d'experts est inévitablement si éloignée de l'intérêt commun qu'elle devient nécessairement une classe avec des intérêts particuliers et un savoir privé – ce qui, sur des matières qui concernent la société, revient à un non-savoir. »

    la mesure prophylactique eût été d'éradiquer sans sommation tous les barons UDF avides de pouvoir, prêts à n'importe quelle combine pour le conserver et s'arranger entre "amis ".

    Vous avez tort, un jour il faudra faire de la politique autrement et ce n'est pas pour autant vouloir et prôner l'anarchie.

    Un seul exemple : les adhérents n'ont pu voter donc choisir leur tête de liste départementale, tête désignée selon le bon vouloir et en fonction de quels critères ? par nos élites nationales et régionales très peu au fait de ce qui se passe dans chaque département... Dans le cas contraire, cela aurait eu pour mérite d'apaiser les tensions existantes.

    Mais le militant électeur n'existe pas au Mouvement Démocrate. Il peut participer à toutes les élections à l'extérieur de son parti et voter pour lui mais en interne, il est muselé !

    Nous vivons une époque formidable.

  • Assez d'accord avec Catherine sur la politique autrement ... et d'ailleurs si vous ne l'avez pas trouvée c'est parce que vous ne l'avez pas cherchée ... en effet, avant de clamer "politique autrement" il faudrait déjà peut être commencer par définir ce que c'est, je suis certaine que vous n'avez pas tous les mêmes définitions et c'est pour cela que ça coince.

  • C'est vrai que j'ai un reproche au militants:
    Le but n'est pas de soutenir Bayrou, mais de construire le MoDem dans la durée (c'est à dire après 2012).

    Quand à l'attitude de certains qui nous quittent, ou nous ont quittés, ça me fait penser au très bon western "Le train sifflera trois fois".

  • Je précise mon idée. J'aimerais que le MoDem existe après 2012, quelque soit le résultat de la présidentielle.
    Ce qui est important, c'est d'abord l'idéal qui est défendu.

    Évidement, si Bayrou est élu, je serais très content, mais je pense qu'une action se construit d'abord dans la durée.

  • Mais à la fin Grace Kelly revient et tue le méchant.
    Marielle est blonde, oui !!!

  • L'histoire de ce western est touchante.

    Ce shérif, qui a fait un excellent boulot, qui se marie (avec Grâce Kelly) et doit laisser son poste.

    Voilà, seulement Frank Miller arrive par le train de 12H pour lui faire la peau (c'est un bandit qu'il a arrêté 5 ans auparavant).
    3 tueurs attendent déjà à la gare.

    Aimant sa ville et ses citoyens, il reste pour affronter le péril et décide de recruter des adjoints.
    Et là, c'est le drame: tout le monde l'abandonne (par peur, par amitié avec le bandit, par intérêt politique...)

    C'est donc seul qu'il affrontera son destin.

    Ce film est d'ailleurs sorti durant le Maccarthisme.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_train_sifflera_trois_fois

  • Si toi aussi tu m'abandonnes...

  • http://www.dailymotion.com/video/x2n1k3_le-train-sifflera-trois-fois-high-n_shortfilms

  • Salutaire coup de gueule !
    Il est important de savoir balancer un pavé dans la mare de ses doutes et de ses interrogations même si cela doit-être avec une certaine violence comme c’est le cas dans ce billet.
    Pour ma part, je me retrouve tout à fait dans cette critique d’une certaine forme de militantisme « primaire » ou plutôt « fermé » !
    C’est d’ailleurs assez général et évidemment pas réservé au MoDem …euh au Mouvement Démocrate. Le militant, celui qui s’engage plus que d’autres dans un combat politique ou associatif, est par essence plein de convictions. Avoir des convictions n’est évidemment pas une tare en soit sauf si on n’est pas capable de douter, de les remettre en cause lorsqu’elles doivent l’être et en corollaire qu’on en est trop imprégné pour être capable d’en débattre de manière constructive.

    Faire de la politique autrement, c’était justement pour moi, arriver à confronter les convictions des uns et des autres (de gauche comme de Droite) dans le cadre de débats qui permettraient à chacun d’évoluer, de s’enrichir.
    Le PS est dans cet état pitoyable faute d’avoir su « faire de la politique autrement » et de s’être contenté de faux débats et de consensus mous.

    Mais Mirabelle à raison, il aurait peut-être fallut, dès le départ, définir un peu plus précisément ce qui se cachait derrière cette formule.
    La création du Mouvement Démocrate et le ton nouveau de François Bayrou en 2007, ont constitué un véritable appel d’air pour tous ceux qui voulaient « faire de la politique autrement » que celle pratiquée par l’UMP ou le PS (et je ne parle évidemment pas des extrêmes qui sont remplis de militant « fermés »). Problème, chacun en avait sa définition ! Pour beaucoup c’était sortir de la dichotomie sclérosante Droite-gauche et pour d’autres c’était plutôt un nouveau Woodstock, c'est-à-dire un mélange de naïveté et d’activisme politique exprimé via ce qu’on appelle la démocratie directe !
    Il n’est pas surprenant que ce mélange n’ait pas donné quelque chose de très cohérent, d’autant moins que l’encadrement manque du fait de la défection de la plupart des élus de l’UDF partis rejoindre qui nous savons. Paradoxalement, je pense qu’une véritable démocratie « participative » doit, pour être efficace, s’appliquer à un périmètre limité et bien définis et s’appuyer que sur un cadre extrêmement bien structuré et sur des règles de fonctionnement strictes, sinon c’est la chienlit comme dirait l’autre !

    Or, parce que le Modem est un parti nouveau, peu encadré et qui tente de se construire un programme, une image et plus généralement un ciment « idéologique », sa structure est encore insuffisante…en clair le Mouvement démocrate ne sait pas encore suffisamment ce qu’il est et ce qu’il veut faire pour que tout le monde avance dans la même direction !

    Nous nous sommes peut-être vu trop beaux, trop forts trop vite !...et donc impatients : mais pourquoi n’avons-nous pas 50 députés, pourquoi ne sommes nous pas à 18% dans les sondages, pourquoi, pourquoi ?
    Tout ce que tu dis me semble juste, sauf que je considérerais cela comme un défaut de jeunesse et de 2 choses l’une soit on croit que Mouvement démocrate peut devenir adulte et il faut savoir être un peu patients soit on pense qu’il en est tout à fait incapable et dans ce cas …. !

  • @L'Hérétique : vos pages sont bonnes et éclairantes; les voilà les fameux "travaux pratiques" que j'attendais tant; je ne vous cache pas que je les attendais dans un autre cadre, comme une salle de réunion ou une salle de conférences. Cordialement,

  • @ Ch. Romain : bravo pour votre initiative et pour la suite que vous lui avez vous-même donnée !

    Mais où aviez-vous donc besoin d'une validation politique de quoi que ce soit ? S'il s'agissait d'un document d'information reprenant des prises de positions avérées et datées ?

    Si je peux me permettre, j'ai régulièrement fait des articles sur France démocrate en reprenant des interventions anciennes de Barack Obama, François Bayrou, Corinne Lepage et sans doute encore d'autres, qui me semblaient intéressantes pour comprendre l'actualité,... et vous pensez bien qu'ils ne m'ont jamais donné l'avis que je ne leur ai d'ailleurs jamais demandé ;-)

  • Touchée mais pas coulée, L'Hérétique !

    Faire de la politique "autrement" c'est simple.
    - Il y a ceux qui ne voient la politique qu'à travers leur intérêt propre d'abord : vue à court terme forcément partiale et improductive.
    - Et ceux qui voient l'intérêt collectif en premier ; "collectif" dont ils se sentent évidemment faire partie : objectif à long terme et durabilité, incluant le court terme aussi et devenant alors gagnant.

    Pour faire de la politique autrement il suffit de prôner l'écoute honnête avant la décision puis l'action. Pas grand chose de plus, non ?!

  • @ Faucon
    Personne ne m'a manipulé, je n'ai pas le sentiment d'avoir été utilisé (d'ailleurs, je ne suis pas utilisable). En revanche, certains changements d'orientation du MoDem par rapport à l'UDF ne correspondent plus à mes convictions.
    Côté militants, je suis frappé de voir comment les ambitions cachées ou ouvertes conditionnent les postures...
    @Phil
    Oui, l'exemple de Lib-Dems est là pour le prouver.

  • @ Frederic LN

    Il s'agissait d'un texte destiné à servir aux militants de "pense-bête" et, en ce sens, à refléter la position officielle du MoDem. Dès lors, il m'a été clairement indiqué qu'une validation politique était indispensable. That's it...

  • @ Ch. Romain : ok, quoique la voix passive ne m'aide pas beaucoup à comprendre ... indispensable "à quoi" ? Vous aviez écrit le texte, vous pouviez le diffuser puisque vous l'avez fait ... Je le mets volontiers en PDF sur France démocrate si vous le souhaitez !

  • @ Ch. Romain

    Je vous remercie d'avoir cité un billet de mon blog et les commentaires afférents (un billet qui s'intitulait: "dis, papa François, c'est quoi un automoteur").

    Pour autant, il semble que nous n'ayons pas tout à fait la même lecture des commentaires et de ce fait je ne peux que renvoyer le lecteur vers l'original et non vers l'interprétation qui est la votre:

    http://democratix.over-blog.com/article-dis-papa-fran-ois-c-est-quoi-un-automoteur--42626657-comments.html#c

    J'ai par ailleurs été très intéressé par ce que vous avez essayé de faire: un recueil de choses publiques dites ou écrites par des personnalités du MoDem. Un pense-bête pratique et intéressant sur le fond.

    Je suis surpris que la fédération du 92 (vous êtes dans le 92 il me semble), vous ait retoqué avec ce projet, au point d'en réclamer une validation par le Siège. Et je crois que le Siège n'a peut-être pas que ça à faire que de valider après coup des déclarations publiques que tout le monde peut de toute façon retrouver facilement sur le Net...

    Quoiqu'il en soit vous êtes passé outre! Et vous avez quand même diffusé votre document. Vous-êtes-vous fait engueuler pour autant?

    Frédéric LN pourrait vous le dire: à l'époque où nous avons rédigé le document de synthèse du "Cercle Méthodes", faute d'attention particulière du Siège, nous avons décidé collectivement et nous avons pris sur nous de diffuser librement ce document à la très grande majorité des candidats MoDem aux législatives 2007. S'est-on fait engueuler? Non.

    Vous voyez, cher Christian, vous êtes un automoteur sans le savoir...

    Il n'y a je crois qu'une discipline à respecter, c'est celle des campagnes électorales: parce que si on fait n'importe quoi on peut faire risquer l'invalidation au candidat qu'on soutient. Mais hors ces périodes, tout est permis; n'êtes-vous pas un homme libre?

    Bien cordialement.

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